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Trois ans après son assassinat par l’empire anglo-americano-sioniste, l’héritage géopolitique de Qassem Soleimani (Press TV)

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Soleimani23
3 janvier 2020-3 janvier 2023

Le rôle du martyr Soleimani dans la réalisation du monde post-américain

Par Muhammad Mahdi Abbassi

2 janvier 2023

Source :

https://french.presstv.ir/Detail/2023/01/02/695568/Le-role-du-martyr-Soleimani-dans-la-realisation-du-monde-post-americain

Les premiers jours de janvier sont devenus un symbole de l’émergence du monde post-américain. Du martyre du général Qassem Soleimani le 3 janvier 2020 à la prise de pouvoir du Congrès américain le 6 janvier 2021, ces événements portent un message clair : l’ère de l’hégémonie américaine est révolue.

L’effondrement de l’hégémonie américaine, particulièrement évident en Asie de l’Ouest, est en réalité le résultat des efforts et des actions héroïques de l’Axe de la Résistance et, surtout, des efforts et des actions du martyr Soleimani et de ses braves camarades.

Afin de faire la lumière sur le rôle du martyr Soleimani dans la fin de l’hégémonie américaine et la défaite des complots occidentaux dans la région, nous devons d’abord aborder la question des objectifs actuels des Américains dans la région de l’Asie de l’Ouest.

Après les attentats du 11 septembre, les États-Unis ont commencé à occuper militairement l’Asie de l’Ouest sous prétexte de lutter contre le terrorisme. À l’époque, des responsables et des stratèges américains comme Zbigniew Brzezinski ont dévoilé divers plans et complots tels que le « Grand Moyen-Orient » ou le « Nouveau Moyen-Orient ».

Pendant la guerre israélienne de 33 jours contre le Liban en 2006, la secrétaire d’État américaine de l’époque, Condoleezza Rice, a déclaré dans un discours important : « Ce que nous voyons ici, c’est, en un sens, la croissance — les douleurs de l’accouchement d’un nouveau Moyen-Orient, et quoi que nous fassions, nous devons être certains que nous avançons vers le nouveau Moyen-Orient, sans revenir à l’ancien Moyen-Orient. »

Ces remarques ont montré les plans du gouvernement américain pour l’Asie de l’Ouest. En fait, les États-Unis tentaient de mettre en œuvre ce projet afin, premièrement, d’introduire un système économique de laissez-faire aux pays de la région et de les transformer en un bloc tournant autour d’Israël et, deuxièmement, d’étendre le modèle de démocratie libérale à ces pays.

L’ancien président américain George W. Bush l’a proclamé dans un discours prononcé en 2003 après la chute du régime baathiste de Saddam Hussein en Irak. « La démocratie irakienne réussira, et ce succès enverra la nouvelle de Damas à Téhéran que la liberté peut être l’avenir de chaque nation. L’établissement d’un Irak libre au cœur du Moyen-Orient sera un événement décisif dans la révolution démocratique mondiale », avait-il déclaré à l’époque.

Au même moment, le vice-président américain de l’époque, Dick Cheney, a annoncé dans son discours au Forum économique mondial de Davos que le gouvernement américain s’était engagé à « promouvoir la démocratie dans tout le grand Moyen-Orient et au-delà ».

Néanmoins, ce projet a échoué comme d’autres projets du gouvernement américain, malgré ses coûts énormes.

Vingt ans après le déclenchement de ces guerres désastreuses, la situation politique actuelle en Irak et en Afghanistan témoigne de cette réalité. Les guerres, en plus de coûter des milliers de milliards de dollars à l’économie américaine, ont fait de nombreuses victimes dans les pays de la région.

Selon un rapport de l’Université Brown, plus de 900 000 personnes sont mortes dans les guerres américaines après 2001, dont plus de 70 000 civils en Afghanistan et près de 300 000 civils en Irak.

Entre-temps, le soutien occidental aux groupes terroristes et takfiris dans la région a presque complété ce puzzle. Des groupes tels que Daech – dont l’ancien président américain Donald Trump a admis avoir été créé par le gouvernement américain – ont tenté de déstabiliser la région pour permettre aux États-Unis de poursuivre la stratégie de créer une guerre religieuse de 30 ans en Asie de l’Ouest.

Mais ce que les gouvernements occidentaux n’ont jamais inclus dans leurs calculs, c’est le martyr Soleimani – un maître stratège qui a contrecarré leurs plans et leurs complots et mis fin à leur présence destructrice dans la région.

La guerre du Liban a été la première confrontation sérieuse entre le général Soleimani et le front de l’Arrogance. Il a joué un rôle important dans la défaite du régime sioniste et de ses partisans dans la guerre de 33 jours, mettant ainsi le projet du « Grand Moyen-Orient » dans une impasse.

Safauddin Tabaraian, le traducteur du livre Les histoires inédites de la guerre de 33 jours, commente le rôle du martyr Soleimani dans la victoire du Hezbollah dans la guerre de 33 jours. « J’ai entendu dire par Sayyed Hassan Nasrallah lui-même que le rôle de Haj Qassem dans notre victoire dans la guerre était encore plus grand que le rôle d’Imad Mughniyeh », note-t-il.

Le martyr Soleimani a également joué un rôle clé dans l’équipement et le renforcement du Front de résistance en Palestine, reconnu par le secrétaire général du Jihad islamique, Ziyad al-Nakhalah, il y a quelques années.

« La puissance et les installations que Gaza a obtenues aujourd’hui sont le résultat des grands efforts du martyr Soleimani. La stratégie du général Soleimani a commencé par l’envoi de roquettes et d’armes dans la bande de Gaza, et c’était comme un miracle », a-t-il déclaré. « Le général Soleimani s’est personnellement efforcé dans ce sens ; il s’est rendu dans de nombreux pays et a prévu de transférer cette puissance militaire [à Gaza]. »

Aujourd’hui encore, beaucoup trouvent étonnant que les tunnels souterrains de Gaza, longs d’environ 360 kilomètres, aient été l’une des stratégies conçues par le martyr Soleimani et le martyr Imad Mughniyeh.

En fin de compte, diriger l’Axe de la Résistance contre le groupe terroriste Daech a été la principale action du martyr Soleimani contre les stratagèmes du front de l’Arrogance. Le martyr Soleimani et ses compagnons ont déraciné cette force maléfique et rétabli la sécurité et la paix chez les nations de la région.

Son rôle dans l’élimination de Daech était si important et crucial que même les médias américains tels que Newsweek, Business Insider, The Week et d’autres l’ont reconnu au fil des ans.

De plus, chaque fois que des responsables américains ont tenté de s’attribuer le mérite de l’élimination de Daech, ils ont été confrontés aux réfutations d’experts internationaux sur la question, soulignant les efforts du martyr Soleimani.

Le professeur Arshin Adib-Moghaddam de l’Université de Londres, par exemple, en réponse aux tentatives de Trump de s’attribuer le mérite d’avoir détruit Daech, a affirmé que c’était l’Iran et la puissance aérienne russe qui « portaient les coups décisifs » au groupe terroriste et que Qassem Soleimani en était le cerveau.

Dans l’Asie de l’Ouest d’aujourd’hui, le déclin des États-Unis est palpable et ouvertement évoqué sur fond de la réalité sur le terrain. Ce changement et cette croissance dans les pays de la région et les perspectives du peuple sont le résultat des luttes du front de la Résistance contre le colonialisme mondial et l’arrogance et, sans aucun doute, le martyr Soleimani était et restera parmi les figures les plus importantes du mouvement de la Résistance.

Muhammad Mahdi Abbasi est chercheur dans le domaine des études américaines.

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Un des plus grands stratèges de l’histoire, du même niveau
que le général Vo N’Guyen Giap

Palresistance

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Assassinat du Gen. Soleimani par l’empire et son larbin Trump en janvier 2020… Hassan Nasrallah raconte Soleimani, l’homme, le stratège, l’ami

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Hassan Nasrallah raconte le général Qassem Soleimani et les dessous de sa victoire contre Daesh en Irak

 

Le Cri des Peuples

 

2 janvier 2021

 

url de l’article en français:
https://lecridespeuples.fr/2021/01/02/une-legende-vivante-nasrallah-raconte-qassem-soleimani-et-sa-victoire-contre-daech-en-irak/

 

Interview du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, consacrée au Hajj Qassem Soleimani, Commandant des Forces al-Quds (dont l’objectif officiel est la Libération de Jérusalem) des Gardiens de la Révolution, à l’occasion du 40e jour après sa mort, le 13 février 2020.

Le 3 janvier 2021 commémorera le 1er anniversaire de l’assassinat de Qassem Soleimani et d’Abu Mahdi al-Muhandis. A cette occasion, nous traduisons un nouvel extrait de cette interview.

Source : https://video.moqawama.org/details.php?cid=1&linkid=2099

Traduction : lecridespeuples.fr

Transcription:

Journaliste: […] Vous avez mentionné à plusieurs reprises le concept « École du Hajj Qassem Soleimani ». Son Éminence le Guide (Khamenei) y a également fait référence. Quel sens donnez-vous à ce concept ? Pouvez-vous nous l’exposer ? Que signifie le concept « École du Hajj Qassem » ?

Hassan Nasrallah : Bien sûr, ce concept est issu de la Voie de l’Imam Khomeini, que Dieu l’agréé, de l’École de l’Imam Khomeini. Mais nous pouvons dire qu’en pratique et sur le terrain, dans toutes les responsabilités qu’a assumées le Hajj Qassem et de tout ce qu’il a enduré, nous pouvons parler d’une Voie, au sens —et c’est peut-être quelque chose de délibéré— d’une certaine pensée, d’un ensemble de pensées, d’une culture particulière, d’une manière de faire spécifique… Je vais vous donner quelques exemples. Bien sûr, nous parlons d’une question qui mériterait une réflexion et une étude (approfondies), mais je vais avancer quelques illustrations de manière rapide.

Par exemple, le Hajj Qassem est le dirigeant d’une force des Gardiens (de la Révolution) [en persan]. Il pourrait rester en Iran, à Téhéran, et dire aux autres (forces de l’Axe de la Résistance) de venir à lui régulièrement pour un entretien, afin qu’il puisse les écouter, et suivre leurs affaires (à distance) de manière simple et routinière. Ou, s’il se rendait auprès d’eux, que ce soit au Liban, en Syrie, en Irak ou ailleurs, il pourrait par exemple (se contenter de le faire) une fois tous les 6 mois ou une fois par an, il pourrait simplement leur rendre visite de temps à autre pour s’informer et s’enquérir. En général, c’est ainsi qu’agissent certains (grands) dirigeants.

La Voie du Hajj Qassem consiste à se rendre sur le terrain d’action, sur le champ de bataille, auprès des autres. Depuis 1998 (année où Soleimani est devenu le dirigeant des Forces d’Al-Quds), depuis qu’a commencé notre connaissance et notre relation avec le Hajj Qassem, soit depuis une vingtaine d’années, 21 ou 22 ans, le nombre de fois où nous sommes allés auprès de lui (en Iran) est très restreint. Mais pour sa part, il venait toujours à nous, très souvent. Naturellement, le fait même de venir sur le terrain, sur le champ de bataille, pour rencontrer ici les frères (du Hezbollah), les rencontrer tous, le fait de se rendre directement sur le terrain, d’entendre (directement) les combattants et moudjahidines, cela a d’énormes bienfaits et avantages en ce qui concerne la direction et l’administration (des opérations, de la logistique, etc.).

Soleimani s’adressant à des combattants en première ligne. Il leur demande s’ils sont contents d’être là, s’ils ont bien obtenu l’autorisation de leurs parents et/ou épouses. Puis il leur raconte le pire épisode de la guerre Iran-Irak qu’il ait vécu, le comparant aux difficultés qu’ils traversent actuellement. Il leur dit que même si c’était les moments les plus difficiles de sa vie, aujourd’hui c’est du passé et il n’en subsiste aucun mal, et c’est sa plus belle expérience, car il n’y a rien de plus beau que de souffrir pour l’amour de l’Imam Hussein (as).

Premièrement, cela renforce ces combattants (en leur donnant le moral), et exprime le respect et l’affection qu’il a pour eux. « C’est moi qui viens toujours à vous, je suis à votre service. Ne vous dérangez pas pour venir à moi en Iran, c’est moi qui viens à vous. » Pour les responsables (du Hezbollah ou d’autres mouvements de Résistance) présents sur le terrain, (cette attitude) a des conséquences éthiques et sur le moral (des troupes). Deuxièmement, cela lui permet d’entendre tous les avis, tous les points de vue (directement), et non pas seulement l’avis des gens qui viendraient à lui (en Iran) pour exprimer leur (propre) point de vue. Cela l’aide à avoir une idée plus claire, plus globale et plus juste (de la réalité du terrain). Troisièmement, cela l’aide à accéder à tous les niveaux (hiérarchiques), jusqu’aux combattants de première ligne, et à les entendre exposer leurs problèmes, leurs manques, leurs besoins, leurs remarques, etc. Quatrièmement, cela lui apporte une idée plus profonde, plus exhaustive et plus vaste de (tous) les terrains dont il est responsable. Il ne s’appuie pas (seulement) sur la lecture des rapports rédigés par les (différents) responsables, non ! Il se rend en personne sur le terrain pour voir de ses propres yeux, pour écouter (les renseignements de première main), et discuter et débattre avec tous les échelons. C’est l’une des significations de la Voie du Hajj Qassem. C’est une manière de faire inhabituelle, surtout chez un général militaire (parmi les plus hauts gradés du pays). Certes, peut-être qu’au front de la guerre Iran-Irak, les grands dirigeants descendaient sur le terrain, auprès des combattants, mais c’est quelque chose de spécifique à l’Iran qui ne se fait pas à l’extérieur de l’Iran. Mais c’est l’un des aspects (de la Voie du Hajj Qassem).

Un autre aspect est l’absence de fatigue et de lassitude. Vous dites [Nasrallah cite une expression en persan]. Il ne se fatigue jamais. Nous sommes tous sujets à la fatigue. Parfois, nous sentons que les choses pèsent très fort sur nous, nous subissons une pression (à la limite du tolérable), mais le Hajj travaillait (inlassablement) durant de longues heures, même lorsqu’il devait être épuisé. Je me souviens que durant certaines l’une de ses visites (au Liban), il souffrait d’une rage de dents, et (il est bien connu) que cette douleur est insupportable. On lui avait proposé de faire venir un dentiste, mais il a répondu « Pas maintenant, après notre réunion. » C’est-à-dire après 6 heures pendant lesquelles il allait supporter la douleur, tout en dirigeant et participant à la réunion, en prenant des décisions (cruciales), et tout à la fin, il se rend chez le dentiste. La capacité d’endurance et de patience du Hajj Qassem face à la fatigue, aux plus âpres difficultés, est tout à fait exceptionnelle. Je n’ai jamais connu personne, et je n’exagère nullement, qui soit capable de tant supporter la fatigue, les efforts, le manque de sommeil, etc., autant que le Hajj Qassem.

Un autre aspect important de sa personnalité est sa minutie. Il était extrêmement minutieux et appliqué. Il suivait en permanence (les différents dossiers) [Nasrallah illustre ce propos par une expression en persan]. Par exemple, quelqu’un peut se mettre d’accord (sur quelque chose) avec quelqu’un d’autre, puis après une semaine, deux ou trois, s’enquérir du dossier ou pas, s’informer ou pas (de l’affaire en question), mais pas le Hajj Qassem. Dès le deuxième ou le troisième jour, il s’informait de l’avancée du dossier, il suivait (toutes les affaires) de manière précise et avec insistance. Et bien sûr, il ne le faisait pas de manière empressée (et bâclée), mais de manière précise, détaillée et réactive. C’est l’un des aspects de la Voie du Hajj Qassem.

Journaliste : On dirait qu’il a toujours gardé l’énergie d’un jeune homme.

Hassan Nasrallah : Peut-être qu’une autre personne se dirait qu’elle aura tout le temps de suivre ou de s’enquérir de tel ou tel dossier durant les mois à venir, mais pas le Hajj Qassem (qui suivait les questions presque au jour le jour). Il était très important pour lui de ne pas perdre de temps. Par exemple, ce qui pouvait être fait en cinq ans (pour d’autres) devait être bouclé en un ou deux ans (seulement avec lui), grâce à son insistance et son suivi assidu des dossiers.

Un autre aspect de sa personnalité est sa très grande humilité. Il était extrêmement humble. Et son humilité avait une très grande influence. Vous savez qu’en général, les soldats, lorsqu’ils sont au combat, se sentent forts et puissants, et peuvent être touchés par l’arrogance, la superbe, s’enorgueillir, etc. Le Hajj Qassem était quelqu’un de très humble, même avec les gens du commun, les gens simples. C’est l’un des aspects de sa Voie. Bien sûr, nous devons tous êtres humbles, mais le fait que ce commandant, avec sa position et cette responsabilité (énorme qui pèse sur lui), soit si humble avec tout le monde, c’est quelque chose de très important.

La Voie du Hajj Qassem est celle de la confrontation des dangers. Il se rendait toujours dans la gueule du loup, sur les premières lignes de front, bravant la mort. Je n’étais pas d’accord avec lui sur ce point. J’insistais toujours pour qu’il reste en retrait, prenant des dispositions en ce sens. Mais nous tous avons été incapables de l’empêcher de se rendre en première ligne. C’est l’homme qui est toujours présent dans les moments (les plus) difficiles, les jours (les plus) sombres. Par exemple, durant la guerre de juillet 2006, la guerre de 33 jours, il s’est rendu de Téhéran à Damas, puis nous a contactés pour nous dire qu’il voulait venir à nos côtés, dans la banlieue sud de Beyrouth (bastion du Hezbollah). Nous avons répondu (incrédules) : « Comment ? C’est impossible ! » Les ponts avaient été détruits, les routes coupées, les avions de guerre israéliens frappaient toutes les cibles (réelles ou supposées), etc. C’était une situation de guerre totale ! Il (nous semblait) impossible de le faire venir jusqu’à nous, dans la banlieue sud de Beyrouth. Mais il a énormément insisté, nous disant que si nous ne lui envoyions pas de voiture, il viendrait par ses propres moyens. Il a insisté, et il est venu à nous. Et il est resté avec nous pendant toute la durée de la guerre.

Voir Révélations de Qassem Soleimani sur la guerre de 2006

De même pour les événements en Syrie et en Irak, dans la lutte face à Daech, nos frères irakiens également nous racontaient qu’il était toujours en première ligne, marchait en première ligne. C’est quelque chose d’exceptionnel. Normalement, les généraux restent en retrait et dirigent les armées ou brigades (depuis l’arrière), du moins dans les armées régulières, à l’exception de la guerre Iran-Irak qui est une expérience particulière.

Quoi qu’il en soit, en vérité, tout ce qu’on peut dire sur la Voie du Hajj Qassem vient de l’Imam Khomeini et de son école, et des indications de Son Éminence le Guide (Khamenei), que Dieu le préserve, et de l’expérience de la guerre Iran-Irak. C’était une expérience grandiose quant à ses conséquences idéologiques, culturelles, spirituelles et militaires. Nous avons trouvé cette expérience grandiose incarnée dans la personnalité du Hajj Qassem.

e pourrais dire bien des choses encore sur la Voie du Hajj Qassem Soleimani, mais je me contenterai de ces éléments pour répondre à vos (autres) questions. […]

Journaliste : Pouvez-vous nous parler de souvenirs communs avec lui concernant la crise en Irak et en Syrie ? Quelle aide vous a-t-il demandée ?

Hassan Nasrallah : Nous ne parlons donc pas des derniers développements en Irak, (mais) de l’apparition de Daech. Lorsque Daech est apparu en Irak, et que cette organisation a commencé à s’emparer d’un certain nombre de provinces irakiennes, il est apparu que la situation était critique. L’armée irakienne était incapable de faire face à la situation, du fait (de son démantèlement par l’occupant américain et) des effondrements qui se sont produits. J’ai entendu dire par plusieurs responsables irakiens que de nombreux entrepôts d’armes étaient vides de munitions et d’obus utilisables. La situation morale et psychologique (était catastrophique).

Le Hajj Qassem s’est donc rendu en personne à Bagdad, accompagné d’un groupe de commandants des Gardiens de la Révolution. Il a pris contact avec les frères irakiens et avec les factions de la Résistance avec lesquels il était en contact permanent depuis longtemps. C’est lui qui s’est rendu sur le terrain pour (lancer) les premiers combats, il est allé de l’avant. Et l’événement bien connu sur la route Bagdad-Samarra a eu lieu, dans lequel le Hajj Qassem Soleimani et d’autres frères présents avec eux ont failli être tués. Quelques jours après cet incident, ou au même moment, le Grand Ayatollah Sayed Sistani, que Dieu le préserve, a édicté sa fatwa célèbre et historique (enjoignant les Irakiens au djihad contre Daech), décrétant l’état d’alerte pour que le peuple irakien et les factions combattantes affluent sur les lignes de front. Tout cela avait besoin d’organisation.

A ce moment, le Hajj Qassem s’est rendu de l’aéroport de Bagdad à l’aéroport de Damas, d’où il est venu (directement) à Beyrouth, dans la banlieue sud. Il est arrivé auprès de moi à minuit. Je me souviens très bien de ce qu’il m’a dit : « Il faut qu’à l’aube, tu m’aies fourni 120 commandants d’opération (du Hezbollah) ». Je lui ai répondu « Mais Hajj, il est minuit, comment pourrais-je te fournir 120 commandants ? » Il m’a dit qu’il n’y avait pas d’autre solution si on voulait lutter (efficacement) contre Daech, défendre le peuple irakien, nos lieux saints (5 des 12 Imams du chiisme duodécimain ont leur mausolée en Irak), nos Hawzas (séminaires islamiques), et tout ce qui existait en Irak. Il n’y avait pas le choix. « Je n’ai pas besoin de combattants. Il me faut des commandants opérationnels (pour encadrer les forces populaires irakiennes). » C’est pour cela que dans mon discours (commémorant l’assassinat de Soleimani), j’ai déclaré que durant les quelques 22 ans de notre relation avec le Hajj Qassem Soleimani, il ne nous avait jamais rien demandé. Il ne nous a jamais rien demandé, pas même pour l’Iran. Oui, il nous a demandé une seule fois (notre aide), et c’était pour l’Irak, lorsqu’il nous a demandé ces (120) commandants d’opérations. Il est donc resté avec moi, et nous nous sommes mis à contacter nos frères (du Hezbollah) un par un. Nous avons pu faire venir près de 60 commandants opérationnels, dont certains frères qui étaient présents sur les lignes de front en Syrie, et que nous avons envoyés à l’aéroport de Damas (pour y attendre Soleimani), et d’autres qui étaient au Liban, et que nous avons réveillés de leur sommeil et fait venir (immédiatement) depuis leur maison car le Hajj a dit qu’il voulait les prendre avec lui dans l’avion qui le ramènerait à Damas après la prière de l’aube. Et de fait, après avoir prié ensemble la prière de l’aube, ils se sont envolés pour Damas avec lui, et le Hajj Qassem s’est rendu de Damas à Bagdad avec 50 à 60 commandants libanais du Hezbollah, avec lesquels il s’est rendu sur les lignes de front en Irak. Il avait dit qu’il n’avait pas besoin de combattants, car Dieu merci, il y en avait abondance de volontaires en Irak. Mais il lui fallait des cadres pour diriger ces combattants, les entraîner, leur transmettre l’expérience et l’expertise, etc. Et il n’est pas parti avant de prendre mon engagement que d’ici deux ou trois jours, je lui aurais envoyé les 60 commandants restants.

Soleimani donnant des instructions aux combattants pour respecter les biens d’autrui, suivi du récit d’un syrien qui a trouvé une lettre de Soleimani dans sa maison abandonnée, dans laquelle le Hajj Qassem s’excusait d’y avoir séjourné une nuit sans pouvoir demander la permission.

Bien sûr, cette nuit-là, j’ai senti qu’aux yeux du Hajj Qassem, le monde entier était l’Irak et la bataille qui s’y déroulait. En vérité, il était complètement immergé dans cette bataille, et il la considérait comme décisive pour le destin de la région. Il n’était pas permis de la négliger. Il était prêt à y être tué. Je lui ai dit « Hajj, les frères m’ont informé que sur la route de Bagdad à Samarra, tu étais dans le convoi (qui a été attaqué), et c’est très dangereux. » Il a répondu qu’il n’avait pas d’autre choix, et qu’il devait avancer pour que les autres avancent aussi. « Le temps est compté, et nous n’avons qu’une minuscule fenêtre pour intervenir », m’a-t-il dit. Ce n’était pas le moment de la prudence et de la pondération, mais il fallait tout donner (dans cette bataille). Il était très ému par ce qui se passait en Irak et prêt à y être tué 1000 fois afin de sauver le peuple irakien, les saints mausolées, les Hawzas, et éloigner ce danger de l’Irak, de la République Islamique et de toute la région. Nous savons tous que si Daech était parvenu à s’emparer de l’Irak, cela aurait menacé l’Iran et toute la région. Mais ceux qui auraient payé le plus grand prix face au projet de Daech sont les Irakiens, le peuple irakien en premier lieu.

Journaliste : Quand est-ce que vous avez fait la connaissance du Hajj Abu Mahdi (al-Muhandis, assassiné avec Soleimani) ? Quand l’avez-vous rencontré pour la première fois ? Pouvez-vous évoquer des souvenirs de cette rencontre ?


Al-Muhandis – Nasrallah – Soleimani

Hassan Nasrallah : J’ai fait la connaissance du Hajj Abu Mahdi au début des années 1990, vers 1991-1992. Je ne le connaissais pas avant cette date, il était alors au Koweït. Je l’ai ensuite connu, et la première fois que je l’ai rencontré, c’était à Téhéran. C’était l’un des principaux commandants des Brigades Badr [troupes irakiennes ayant combattu contre Saddam durant la guerre contre l’Iran], qui sont ensuite devenues l’Organisation Badr. Rapidement, une relation d’affection, d’amitié et de respect s’est tissée entre nous. Il avait également de bonnes relations avec nos frères au Liban, avec le frère Zulfiqar en particulier (commandant du Hezbollah tué en Syrie en 2016), avec le Hajj Imad Moghniyeh et les autres frères. Et par la suite, cette relation s’est développée après que le Hajj Qassem devienne le commandant des Forces al-Quds. Depuis sa position (de responsabilité) en Irak, la relation d’Abu Mahdi avec le Hajj Qassem (s’est développée), de même que la nôtre au Liban, ce qui a augmenté les liens que nous avions avec Abu Mahdi.

Mais notre relation avec Abu Mahdi s’est véritablement renforcée durant ces dernières années, du fait des événements en Irak et de la lutte contre Daech qui a vu de nombreux membres du Hezbollah se rendre en Irak pour aider le Hachd al-Cha’bi et les factions de la Résistance. Nos frères étaient en contact permanent avec le Hajj Abu Mahdi, qui est venu plusieurs fois au Liban pour me rencontrer. A peine 3 mois environ avant son martyre, il était ici au Liban. Une fois, il est même venu avec sa famille. Durant notre dernière rencontre il y a plusieurs mois, nous nous sommes entretenus pendant des heures, évoquant la situation en Irak, évaluant les sphères sécuritaire et militaire, la manière de renforcer le Hachd al-Cha’bi comme défenseur authentique du peuple irakien, etc. Et du fait de la force de notre relation, il me disait : « Militairement, Daech est vaincu, et il ne reste que quelques cellules isolées qui seront (rapidement) éliminées avec la grâce de Dieu. Mais je redoute que la bataille contre Daech se termine et que je sois toujours en vie. » Et il a mis sa main sur sa barbe, disant « Ma barbe est grise, de même que mes cheveux, et après toutes ces longues années (de lutte), je crains vraiment de mourir dans mon lit. Je te demande donc avec insistance de prier Dieu le Très-Haut et l’Exalté de m’accorder le martyre. »

Naturellement, conformément aux édits de Son Éminence le Guide (Khamenei), que Dieu le préserve, lorsque quelqu’un demande au Guide de prier pour qu’il obtienne le martyre, il ne demande pas à Dieu d’accélérer son martyre, mais demande de lui accorder de mourir en martyr. Et il ajoute parfois en plaisantant « J’espère que tu auras passé les 80 ans (lorsque Dieu t’accordera le martyre) ! » L’important est que nous mourions en martyr, (mais le plus tard possible). C’est ce que j’ai répondu à Abu Mahdi, à savoir que je n’invoquerais pas Dieu pour qu’il accélère son martyre, mais pour que sa mort soit celle d’un martyr, et je lui ai demandé de prier lui aussi Dieu pour qu’il nous accorde la même fin. Cela s’est passé durant notre dernière rencontre.

Je tiens également à dire que notre connaissance (intime) d’Abu Mahdi nous permet d’affirmer que c’était un homme très sincère, très loyal, très pieux. Il avait un haut sens de la responsabilité, et c’était un moudjahid au vrai sens du terme. Et gloire à Dieu, il a de nombreux points communs avec le Hajj Qassem Soleimani. Et c’est l’une des raisons de la relation exceptionnelle qui les liait.

Journaliste : La guerre en Irak a contraint le Hajj Qassem à être plus présent sur le champ de bataille. En vérité, il se rendait dans tous les endroits sensibles des premières lignes. Et nous l’avons vu à plusieurs reprises durant des opérations de reconnaissance et autres. Ces conditions n’étaient-elles pas dangereuses pour sa vie ? Il surgissait par surprise en plein cœur des combats. Pourquoi ?

Hassan Nasrallah : Il était toujours en danger, en très grand danger. Sur les premières lignes de front et les champs de bataille où il s’est rendu en Irak et également en Syrie, il était en danger en permanence. Et il refusait d’être présent seulement en retrait. Il se rendait en première ligne, et voulait voir les choses de ses propres yeux pour estimer la situation directement et de première main, et échanger avec les combattants en première ligne. Il tenait à aller à leur rencontre et à se trouver parmi eux. C’était sa manière de procéder. Bien sûr, nous le lui reprochions en permanence.

(Il faut bien comprendre) qu’il ne faisait pas cela seulement parce qu’il aspirait ardemment au martyre. Certains disaient que le Hajj Qassem recherchait (seulement) le martyre et cherchait l’occasion d’être tué, et que cela expliquait sa présence en première ligne. Ce n’est pas vrai, ou du moins ce n’est pas exact. Car il savait également qu’une obligation religieuse pesait sur lui, et qu’il n’avait pas le droit de s’exposer à la mort sans nécessité. Non ! Le Hajj avait une vision, qui était vraie dans une grande mesure : il disait que cette bataille en Irak et en Syrie nécessitait une grande endurance, un grand courage, une persévérance sur les champs de bataille. Cela ne pouvait pas être obtenu par une gestion en retrait, loin des lignes de front. La présence d’un commandant du niveau du Hajj Qassem Soleimani sur les lignes de front était d’une importance capitale pour assurer cette fermeté du moral, des âmes et des cœurs. Sa présence même sur tel front suffisait à donner une force énorme aux combattants, les aidant à rester, à persévérer, à endurer, malgré tous les dangers et toutes les difficultés qu’ils affrontaient. Sans même parler de tous les autres avantages que confère à un commandant le fait d’être au plus près des données du terrain.

Mais je considère, et c’est ce que je l’entendais dire lorsque je débattais de cette question avec lui, que l’aspect moral, psychologique et émotionnel était de la plus grande importance à ses yeux. Et c’est la vérité ! Tu peux voir sur les (innombrables) vidéos de quelle manière il se comportait avec les jeunes (combattants) en première ligne, dans les tranchées, (et comment ils réagissaient) lorsque le Hajj Qassem venait à eux. Ils l’embrassent, lui embrassent la main, pleurent, le serrent dans leur bras, lui reprochent d’être venu à eux (s’exposant ainsi au danger), etc. Cette influence émotionnelle est très importante. C’est pour cela qu’est née et s’est façonnée une (véritable) relation d’amour, d’affection, de passion entre les combattants et le Hajj Qassem Soleimani. Cela ne se serait jamais produit s’il dirigeait les opérations depuis l’arrière. La cause de cette grande affection est sa présence directe sur les lignes de front.

Par ailleurs, lorsque toutes ces vidéos et toutes ces photos ont commencé à apparaître dans les médias et sur les réseaux sociaux, je lui en ai parlé, lui disant « O Hajj, c’est quelque chose de très dangereux ! » Mais il ne le faisait pas à dessein. Lorsqu’il se rendait en première ligne, il n’avait pas de caméras avec lui pour le filmer, mais ce sont les (combattants) présents sur place qui le filmaient, car comme tu le sais, ils ont tous des smartphones avec lesquels ils photographiaient ou filmaient le Hajj et diffusaient les images sur les réseaux sociaux. (Lorsque je lui reprochais cette imprudence), il me répondait « Mais ces jeunes (combattants) sont en première ligne, prêts à se sacrifier, risquant leur vie à chaque instant. Je n’ose pas leur dire de ranger ces téléphones ou leur interdire de me filmer parce que cela me met en danger. » C’est pourquoi il les laissait faire. Et en vérité, les premières images et films du Hajj Qassem à avoir été diffusées ne l’ont pas été par lui ni par les forces d’Al-Quds (Jérusalem), mais par les combattants de première ligne qui filmaient et photographiaient ses visites et sa présence parmi eux puis les diffusaient. Et c’est comme ça que ces images se sont répandues sur les réseaux sociaux. Il n’y avait pas d’autre choix. Car il se serait senti honteux d’interdire à ces jeunes combattants de le filmer sous prétexte que cela le mettrait en danger, alors qu’ils étaient eux-mêmes les plus exposés à la mort. Telle est la véritable raison de la présence du Hajj Qassem dans les médias durant ces dernières années, qui n’était nullement un acte délibéré.

Journaliste : Après la défaite du projet daechi et takfiri en Irak et en Syrie, avez-vous rencontré le Hajj Qassem et Abu Mahdi al-Muhandis ensemble ?

Hassan Nasrallah : Oui, nous nous sommes rencontrés tous les trois. Cette photo [cf. ci-dessus] a été prise chez nous, dans la banlieue sud de Beyrouth. Les frères ont fait un montage (incluant tous les martyrs tués aux côtés de Soleimani et al-Muhandis), mais sur la photo originale, ils sont assis sur un canapé dans mon bureau.

Nous étions ensemble. Et il y a également des photos de nous trois réunis, moi, le Hajj Qassem et le Hajj Abu Mahdi.

Nous avions eu une longue rencontre dont l’objectif était l’évaluation des derniers événements en Irak, de ce que nous (le Hezbollah) pourrions faire pour l’aider dans la prochaine étape, et d’un autre côté, au cas où une guerre israélienne contre le Liban ou contre la région serait déclenchée, de ce que nos frères irakiens pourraient faire pour nous aider face à cette guerre. […]

 

Lecture complémentaire :

« Le Hezbollah, son histoire de l’intérieur » (format PDF)

 

Entretien avec le General Qassem Soleimani sur la guerre de juillet 2006 contre le Hezbollah…
Les dessous de la guerre : VIDEO

 

 

Assassinat de Qassem Soleimani par Trump : L’Irak émet un mandat d’arrêt contre « Donnie mains d’enfant »…

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, colonialisme, guerre iran, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , on 8 janvier 2021 by Résistance 71

 

 

 

Assassinat de Soleimani : La justice irakienne lance un mandat d’arrêt contre Trump

 

Al Manar

 

7 janvier 2021

 

url de l’article en français :
https://french.almanar.com.lb/1980772

 

Un tribunal irakien a délivré, jeudi 7 janvier, un mandat d’arrêt national contre le président américain sortant Donald Trump dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat d’Abou Mehdi al-Mouhandes, numero deux du Hachd Chaabi en Irak, assassiné par un drone US l’année dernière aux côtés du général iranien Qassem Soleimani.

Le tribunal des enquêtes de Roussafa, le secteur oriental de Bagdad, « a décidé de délivrer un mandat d’arrêt contre le président sortant des États-Unis d’Amérique Donald Trump conformément à l’article 406 du Code pénal irakien », détaille un communiqué de l’Autorité judiciaire.

Cet article prévoit la peine de mort pour tout meurtre avec préméditation.

Le tribunal assure avoir conclu l’enquête préliminaire mais « les investigations se poursuivent pour démasquer les autres auteurs de ce crime, qu’ils soient Irakiens ou étrangers ».

En juin déjà, l’Iran avait émis un mandat d’arrêt et réclamé l’émission d’une « notice rouge » auprès d’Interpol contre Trump pour la mort du général Soleimani, une procédure qui n’a jusqu’ici pas abouti.

Le drone qui a pulvérisé les véhicules des deux hommes le 3 janvier 2020 à l’aéroport de Bagdad avait décollé sur ordre de M. Trump qui s’était réjoui quelques jours plus tard d’avoir assassiné « deux (hommes) pour le prix d’un ».

Cet assassinat a été qualifié d’ »illégal » et « arbitraire » par Agnès Callamard, Rapporteure spéciale sur les exécutions extrajudiciaires de l’ONU.

Le Premier ministre irakien accusé de complicité

Depuis un an, des partis irakiens ne cessent d’accuser nommément le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi, alors uniquement chef du renseignement, de complicité dans ces assassinats.

Avec les commémorations du premier anniversaire de l’assassinat des deux hommes, le climat politique déjà tendu à l’approche de législatives promises en juin est devenu délétère.

 

Qui était le général Soleimani et l’échec de l’empire au Moyen-Orient… (Kevin Barrett)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, colonialisme, guerre iran, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, neoliberalisme et fascisme, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , on 8 janvier 2020 by Résistance 71

 

Le Gen. Soleimani était la personnalité militaire anti-terroriste la plus accomplie au monde (analyste)

 

Kevin Barrett

 

4 janvier 2020

 

url de l’article original:

https://www.veteranstoday.com/2020/01/04/press-tv-kevin-barrett-and-j-michael-springmann-comment-on-the-murder-of-gen-qassem-soleimani/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

TEHRAN (Tasnim) – Un analyste politique et écrivain américain a décrit le patron de la Force Quds du CGRI iranien, le général de corps d’armée Qassem Soleimani comme étant “ la personnalité militaire la plus accomplie au monde “ dans le domaine du contre-terrorisme.

Le général de corps d’armée iranien Qassem Soleimani est la personnalité militaire la plus accomplie en matière de contre-terrorisme. Son combat contre l’EIIL / Daesh est un combat passionné, tout en opposition à la guerre ambivalente des Etats-Unis contre ce même Daesh et qui a inclus un soutien logistique pour les mêmes terroristes qu’ils combattent soi-disant”, a dit Kevin Barrett à Tasnim depuis Madison (Wisconsin)

Ci-dessous est la transcription de l’entretien complet.

Tasnim: Comment voyez-vous le rôle du commandant en chef de la force Quds du CGRI iranien Qassem Soleimani dans son combat contre les groupes terroristes, spécifiquement contre Daesh en Irak et en Syrie ces dernières années ?

Barrett: Qassem Souleimani est le militaire le plus accompli dans le contre-terrorisme. Le mot “terrorisme” est défini comme le ciblage intentionnel de civils. Daesh est sans nul doute une organisation terroriste car elle a ciblé bon nombre de civils en se fondant sur leur appartenance ethnique ou religieuse. Elle le fait de manière si barbare que bien des personnes se sont posées la question de savoir si une partie de sa mission réelle n’était pas justement de faire paraître l’islam comme l’incarnation du mal dans l’opinion publique mondiale.

Le combat du général Soleimani contre Daesh est passionné et direct, contrairement à celui, ambivalent au mieux, des Américains qui ont fourni un soutien logistique secret à ces mêmes terroristes qu’ils sont supposés combattre. Le général Soleimani, à l’encontre des Américains et des Russes, a mené des forces qui sont indigènes à la région. Ses forces sont 100% motivées à vaincre Daesh ; elles ne sont pas dans la lutte pour le salaire, tandis que certaines forces locales sous commandement américain, sans parler des Américains eux-mêmes, ne sont que des mercenaires desquels John Cale a dit un jour: “Les mercenaires sont inutiles, désunis, infidèles, n’ayant rien d’autre pour les maintenir dans la bataille qu’une misérable paie qui est juste suffisante pour qu’ils veulent vous tuer, mais loin d’être suffisante pour qu’ils désirent mourir pour vous.

Le général Soleimani et ses troupes, à l’encontre des mercenaires (incluant les mercenaires de Daesh payés par les Saoudiens), mettent leurs vies en jeu. Tout comme les partisans d’Ansarullah au Yémen, les forces du général Soleimani ont combattu avec bravoure et grand savoir faire contre des mercenaires loués par des tyrans.

Tasnim: La guerre de 33 jours lancée par Israël en 2006, connue aussi sous le nom de guerre de juillet, s’est tenue au Liban, dans les parties nord de la Palestine occupée et sur les plateaux du Golan. Dans quelle mesure pensez-vous que le général Soleimani fut efficace dans le renforcement de l’axe de la résistance et dans la confrontation des complots israéliens et américains dans la région ?…

Barrett: Le général Soleimani a récemment donné un très rare entretien dans lequel il a discuté de son rôle dans les guerre des 33 jours. Les sources occidentales ont admis depuis longtemps que le leadership de Soleimani fut un facteur crucial dans ce qui évolua pour devenir une véritable humiliation des sionistes par le Hezbollah en 2006. Mais ce n’est que très récemment que l’occident a appris que le général avait passé virtuellement toute la guerre au Liban, épaule contre épaule avec le leader du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah et le grand commandant du Hezbollah Imad Moughnieh, qui fut assassiné et devint martyr de la résistance en 2008.

Les succès remarquables du général Soleimani (et son courage de porter le combat dans le pré carré de l’ennemi sioniste) met en évidence la sagesse de l’Iran et de sa politique étrangère, qui implique l’offre de soutien à des groupes indépendants aux grands principes et motivés au plus haut point à résister au sionisme et à l’impérialisme de tout bord. Cette approche contraste grandement avec l’approche américaine de construire des alliances avec des individus égoïstes, narcissiques et sans principes, ambitieux politiquement et qui sont prêts à vendre leur pays pour une poignée de dollars.

Ces vendus, corrompus, deviennent les “amis et les alliés” de l’Amérique ; mais comme ils sont essentiellement égoïstes et corrompus, ils ne sont en rien des alliés efficaces. Ils ne peuvent pas être courageux au cœur de la bataille, ni ne sont aimés des peuples de leur propres pays.

Maintenant, le monde occidental se demande comment l’Arabie Saoudite, avec ses 67 milliards de dollars de budget militaire, peut perdre cette guerre contre le petit budget des forces d’Ansarullah. La réponse est simple: L’armée saoudienne est corrompue de la base au sommet, ils sont au lit avec le sionisme et l’impérialisme et ils n’ont pas de véritables leaders, pas de principes fondamentaux et pas de cause à défendre si ce n’est celle de leurs comptes en banque.

Le général Soleimani mène des forces musulmanes fidèles à la vérité et à la justice. L’axe de la résistance (NdT: Hezbollah, Palestine, Iran, Syrie, Irak) combat pour une juste cause : virer les forces du sionisme et de l’impérialisme de l’Est musulman. Ceci représente une cause que la vaste majorité de la population de la région, au fin fond de son cœur, soutient intensément. Voilà pourquoi l’Axe de la Résistance, avec son modeste budget militaire, peut avec succès mettre en place un combat de David contre Goliath et vaincre les entités les plus riches et les plus puissantes au monde.

Tasnim: La mobilisation de forces de volontaires en Syrie, en Irak, au Pakistan et au Liban par le général a joué un rôle clef dans la défaite des puissances hégémoniques et de leurs plans. Qu’en pensez-vous ?

Barrett: Le général Soleimani est capable de mobiliser des forces de volontaires pas seulement à cause de l’énorme respect et aura dont il bénéficie (reconnus même de la part de ses ennemis) mais parce qu’il est connu pour combattre une cause juste. Personne ne va se porter volontaire pour se battre pour un tyran ! Mais beaucoup seront volontaires pour se battre contre la tyrannie et contre l’agression, spécifiquement quand ils sont appelés par un tel leader grand technicien et si charismatique, qu’est, que fut, le général Soleimani.

La couverture médiatique américaine de masse du combat contre Daesh en Irak et en Syrie admet le rôle clef joué par ces forces de volontaires vainqueur de Daesh, tout en disant que ces mêmes forces sont un problème pour les Etats-Unis. C’est un des rares cas où les médias de masse ont essentiellement raison.

Les Américains et les sionistes ont utilisé les attentats du 11 septembre 2001, attentats faux-drapeau, pour essayer de remodeler la région selon leurs intérêts. Ils doivent maintenant faire face à la défaite, grâce à la résistance du peuple de la région de manière générale et au leadership de l’Axe de la Résistance, incluant bien entendu le général Soleimani en particulier. En tant que citoyen américain, je pense que mon gouvernement devrait faire face à la réalité de la situation et radicalement changer de politique, embrassant ou du moins en travaillant avec ces forces indépendantes aux grands principes et d’abandonner cette impasse du sionisme et des tyrannies des monarchies du Golfe (persique). Un tel changement de ligne politique coïnciderait avec les véritables intérêts américains, mais ceci ne se produira pas tant que la domination sioniste qui s’exerce sur les Etats-Unis ne prendra pas fin.

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Notre dossier: « Assassinat du gen. Soleimani en Irak par Trump »