Archive pour sioux standing rock contre oléoduc

Résistance au colonialisme: A Standing Rock les prières ont échoué, quelle suite pour stopper l’oléoduc ?… (Mohawk Nation News)

Posted in actualité, altermondialisme, écologie & climat, canada USA états coloniaux, colonialisme, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, média et propagande, N.O.M, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 30 mars 2017 by Résistance 71

“Le traité de Fort Laramie de 1868 [reconfirmant essentiellement celui de 1851] place la limite orientale des terres de la “Grande Nation Sioux”, Oceti Sakowin sur les rives Est de la rivière Missouri. La presque totalité de l’aquifère connu sous le nom de Formation Madison se situe dans les limites de ces frontières de notre territoire, comme défini par ce(s) traité(s). Ceci veut dire que toute l’eau de la rivière Missouri et de son expansion occidentale, ainsi que les réseaux phréatiques de la partie occidentale du Dakota du Sud, appartiennent au peuple Lakota. Notre droit à cette ressource a été garantie à perpétutité par les Etats-Unis et son gouvernement à Fort Laramie.
De cette manière, nos ancêtres ont pourvu à ce que notre peuple conserve d’amples réserves d’eau afin que se développe notre terre ancestrale, génération après génération. Même après que nos Paha Sapa (Collines Noires) et notre ‘territoire indien non-cédé’ nous furent volés en 1877, la rivière Missouri et la vaste majorité du réseau aqueux demeurèrent notre propriété. Les Américains étaient intéressés dans l’or à cette époque. L’eau n’était pas une préoccupation, donc l’eau fut laissée en terre indienne…”

~ Ward Churchill & Russell Means, discours de Means, 1982 ~

“L’homme blanc nous a fait maintes promesses, mais il en a gardé une seule. Il avait promis de prendre notre terre et il la prise.”
~ Chef Lakota Nuage Rouge, 1882 ~

 

Alignez vos prières

 

Mohawk Nation News

 

29 mars 2017

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2017/03/29/line-up-your-prayers/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Les Etats-Unis furent si heureux lorsque tout le monde se mit à prier pour arrêter l’oléoduc du DAPL à Standing Rock.

En 1974, l’American Indian Movement (AIM) devint célèbre à travers le monde pour se dresser contre la corruption.
Le mouvement du pouvoir rouge (Red Power) commença à Minneapolis au début des années 1970 lorsque des hommes onkwe’hon:weh (autochtones des peuples originels) commencèrent à volontairement patrouiller les rues, remplissant ainsi leur responsabilité de maintenir leur peuple en sécurité. Ceci évolua en la création de l’AIM. La dépravité et les meurtres sur la réserve de Pine Ridge atteignirent des proportions épiques. L’AIM fut appelé à la rescousse par le peuple traditionnel et ses conseils. L’AIM y invita ses alliés et ses supporteurs. Puis un des hommes fut tué par un agent du gouvernement. Les Etats-Unis et les entreprises coloniales poussèrent pour que le chef tribal (élu) CEO de Pine Ridge et marionnette gouvernementale, Bill Wilson et son conseil tribal colonial, virèrent l’AIM de la réserve pour y avoir exposé la dépravité et la corruption ambiantes.

L’AIM fut affaibli parce que des saboteurs l’infiltrèrent. Doug Durham, alors proche des leaders du mouvement, était un agent du FBI. Ward Churchill écrivit “Agents of Repression”, sur le comment le gouvernement infiltra et détruisit l’AIM, les mouvements noirs et quiconque essayait de se défendre justement de l’oppression subie.

Churchill fut viré avec perte et fracas de l’université du Colorado et sa réputation fut éclaboussée et ternie pour avoir critiqué l’histoire officielle du gouvernement au sujet de la démolition contrôlée des tours jumelles du WTC en 2001.

Aujourd’hui, nos hommes portent les symboles de la résistance. Certains d’entre eux agissent même comme l’homme blanc en tuant, attaquant et volant leur propre peuple.

Une fois de plus en 2016, les alliés et supporteurs furent invités à Standing Rock pour mettre un coup d’arrêt à l’oléoduc. Plus de 10 000 d’entre eux s’y rendirent.

Les gens du monde entier se sont rendus compte des périls auxquel la nation Lakota devait faire face. Une fois de plus le conseil tribal colonial du gouvernement des Etats-Unis de Standing Rock a viré tous les supporteurs.

Avec toute cette attention, qu’ont protégé les protecteurs de l’eau ? Les prières n’ont rien changé. Ils voulaient une récompense pour quelque chose qu’ils n’ont pas fait. D’autres voulaient juste quelques photos souvenirs du fait d’y avoir été.

Les oléoducs sont en construction. Toujours plus de prières s’alignent. La terre n’est pas protégée.

= = =

Note de résistance 71:

MNN pose ici la question devenue classique du quand assez est-il assez ? Le monde colonial occidental est un monde de domination et d’oppression, de coercition et de rapports de force. Son outil coercitif majeur, l’État et ses institutions de la domination, ne connait que la force et la violence dont il monopolise la soi-disant “légitimité”, même quand il viole et bafoue traités et loi internationale et faveur de transnationales qui à terme paient les états pour garantir leur pérennité.

La question posée par MNN est simple: que fait-on quand on a épuisé l’action non-violente pour rétablir une situation fondée à la base sur une usurpation et un abus de pouvoir par les autorités, reconnus par l’analyse des traités légiférant dans le système même impliqué ? On plie les gaules, on dit “tant pis…” et on laisse faire ? Ou on passe à autre chose ?

Les leçons tirées de la crise d’Oka en 1990 sont que le système colonial serait dans l’impossibilité physique de répondre efficacement non pas à un Oka, mais à 10 Oka simultanés éparpillés sur l’ensemble de l’Amérique du Nord ; en l’occurence, n’oublions pas que toute cette affaire d’oléoducs implique un vaste réseau appelé à l’origine Keystone XL Pipeline, dont le DAPL n’est qu’un tronçon. Ce réseau vise à amener cette merde ignoble d’hydrocarbure issue des sables bitumeux d’Alberta au Canada, mélangé pour être mieux liquéfié à des produits chimiques hyper-toxiques, au Golfe du Mexique, le tout pour l’exportation vers la Chine !
Ce qui veut dire que stratégiquement, il serait raisonnable de penser à déclencher des opérations coup d’arrêt simultanées en territoires autocthones à la fois en terre coloniale états-unienne et en terre coloniale canadienne. Opérations où il y aurait moins de “prières” et plus d’action de blocage menées de manière coordonnée par les “warrior societies” des nations concernées, leurs alliés et supporteurs, sur une dizaine de sites, de manière conjointe et coordonnée.

MNN pose la question de l’action directe marchant la main dans la main avec la diplomatie. Oka en fut une réussite récente dont les leçons ont été tirées…

Résistance au colonialisme: Vivres et logistiques donnés aux protecteurs de l’eau de Standing Rock séquestrés par l’armée et son laquais « chef » tribal Archambaut II…

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 16 décembre 2016 by Résistance 71

L’auge tribale

 

Mohawk Nation News

 

14 décembre 2016

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2016/12/14/tribal-trough/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Nous voyons l’ennemi et le mal sur leurs visages. Les dirigeants maladivement immoraux veulent nous voir prier les mains jointes, devant le trou. Pan! Nous mourons et tombons dans la tombe. Ils pensent qu’ils pourront alors faire passer l’oléoduc ou la galerie marchande ou une des stations hotel/casino de Trump sur nos cadavres.

Les anciens combattant sont arrivés [à Standing Rock] et ils ont pu constater que les réserves sont en fait des camps de prisonniers de guerre (NdT: comme l’a toujours dit le grand activiste Russell Means, Oglala, Lakota: “les réserves indiennes sont des camps de prisonniers, en fait ma réserve sioux de Pine Ridge est administrativement, le camp de prisonniers de guerre #44), gérés par l’armée. Les “présidents” des conseils indiens corporatistes sont les “chefs maton”. Lakota Inc. est la propriété frauduleuse de la corporation “USA” et des banques. Archie [Archambaut II], “chef” de conseil tribal élu et porte-voix de l’état colonial) a ordonné péremptoirement que tout le monde quitte maintenant les camps mis en place pour les protecteurs de l’eau à Standing Rock.

Le président Abraham Lincoln était un voyou. Le 26 décembre 1862, il ordonna la pendaison publique de 38 Sioux qui demandaient de la nourriture pour leur peuple affamé dans un camp de concentration.

“Saint Paul le 27 décembre 1862… Mr le président, j’ai l’honneur de vous informer que 38 Indiens dont vous avez ordonné l’exécution, ont été pendus hier à Mankato, état du Minnesota à 10 heures du matin. Tout s’est passé dans le calme, les autres prisonniers sont sous les verrous. Respectueusement,

H.H Sibley, Brigadier-Général”.

Aujourd’hui, le président de Lakota Inc., Archie Archambaut II ainsi que l’armée ont séquestré toutes les rations de vivre et de matériel qui furent données et envoyées aux protecteurs de l’eau. Ils ont entreposé ces vivres et logistique, les boîtes et colis postaux dans l’entrepôt de la Rock Industries Corporation, un contractant du ministère de la défense et avec lequel Lakota Inc. est associée. Ils fournissent de l’équipement militaire à la Garde Nationale et à la réserve de l’armée. La tribu fournit du propane et maintient un centre de communication élaboré en territoire Lakota. [Standing Rock Development Corporation Inc.]. Archie et la Lakota Tribe Inc. refusent tout courrier, paquet ou colis à destination des protecteurs de l’eau.

De telles tactiques d’escroqueries maffieuses ne pourront briser notre lien avec notre Mère, avec les autres et toute la vie qui nous entoure. La création nous a donné la volonté naturelle de combattre la corporation qui viole notre mère et essaie de la transformer en égoût à ciel ouvert. Le courage et la vérité ne laisseront pas ces gens malfaisants pourrir notre planète.

Tous les “chefs”/”présidents” des conseils de bandes/tribus corporatistes à travers l’Île de la Grande Tortue se sont aliénés le peuple. Ils ont renoncé à leur voix et à leur parole, à leur droit de naissance, leur terre, leur clan, leurs noms onkwe’hon:weh et tout ce qui va avec notre communauté inhérente. Leur boulot est de signer des actes de cession de terres bidons et de vendre notre existence, notre terre et nos ressources à leurs maîtres des entreprises et des banques, ceci est partie constituante du génocide perpétuel à notre égard. Ils travaillent d’arrache-pied pour toujours affaiblir plus avant nos traditions qui nous lient entre nous, qui nous rappellent nos droits inhérents. Seul le peuple peut décider du sort des traîtres.

Teio’hateh ou le Wampum Deux Rangées, est la base, la fondation de notre relation avec la création et toute vie.

Peut-être que bientôt, les choses ne tourneront plus rond pour les “Custer” des bandes et tribus corpo, comme Johnny Cash le chante au sujet du “General” [Custer]:

“With victories he was swimmin’ he killed children dogs and women. But the General he don’t ride well anymore. Crazy Horse sent out the call to Sitting Bull and Gall. And the General he don’t ride well anymore”.

“Il nageait dans les victoires, il tuait des enfants, des chiens et des femmes. Mais le général ne monte plus très bien à cheval. Crazy Horse envoya le message à Sitting Bull et Gall et depuis le général ne monte plus très bien à cheval.”

Et le reste fait partie de l’histoire…

Standing Rock: La victoire sur DAPL est loin d’être acquise, mesure et vigilance que diable !…

Posted in actualité, altermondialisme, écologie & climat, canada USA états coloniaux, colonialisme, désinformation, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, média et propagande, militantisme alternatif, N.O.M, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , on 6 décembre 2016 by Résistance 71

Aujourd’hui n’est pas une victoire pour les protecteurs de l’eau

Johnny Dangers

We Are the Media,

December 5, 2016

Traduit de l’anglais par Résistance 71

Les manchettes de canards n’arrêtent pas un oléoduc ! Aujourd’hui n’est pas un jour de victoire ! Je veux que ceci soit clair comme de l’eau de roche…

Ne vous laissez pas berner par les manchettes des merdias ou la propagande. Je ne quitte pas Standing Rock et j’intime tous les protecteurs de l’eau d’écouter leur cœur et vos prières pour rester ici jusqu’à ce que le serpent noir soit mort et enterré. Vous faites confiance en mes informations parce que je vous transmet la dure vérité, alors je vais vous la donner maintenant.

Je n’ai absolument aucune confiance dans le fait que DAPL ne va pas forer sous la rivière Missouri à cause de ces mots ! L’amende est minime et ils ne respectent en rien la loi ni les droits humains. Je vous ai montrè dans bien des photos et des vidéos plus tôt cette année la continuité du travail du DAPL pendant l’injonction. Les gens célébrèrent également à la vue des manchettes, mais cela ne les a pas arrêté…

Je n’ai absolument aucune confiance dans le nouveau président élu Trump. Il fera tout ce qui est en son pouvoir et celui de son gouvernement pour que cet oléoduc soit construit. Il abrogera ou changera tout ce qui sera nécessaire pour que ceci se produise. Toutes les règles passeront par la fenêtre lorsque Trump prendra ses fonctions en Janvier prochain. Il y a toujours un ordre d’expulsion militaire valide et ceci pourrait très bien être utilisé pour faire pression sur le camp pour forcer les protecteurs hors de la terre des traités. Si un nombre suffisant de protecteurs s’en va du camp maintenant, ce que je suspecte va se produire suite à la lecture de ces manchettes propagandistes et de la déclaration de “victoire” de Greenpeace, il sera bien plus facile de virer par la force les quelques protecteurs qui resteront en place.

Je peux voir maintenant les forces de Morton County Sheriff et la sécurité privée barbouze du DAPL sur les collines de l’autre côté de la rivière Cannonball tourner autour. Les grandes barricades monstrueuses en béton bloquant la voie d’accès où la police se gaussait de nous alors qu’elle pointait ses canons à eau sur des manifestants innocents et les arrosait dans des températures sub-zéro, sont toujours en place. Le fil de fer constantine sur l’Île de la Grande Tortue et les collines est toujours là.

L’armée a suspendu la décision à cause du défaut d’évaluation de l’impact sur l’environnement mais N’A PAS REFUSÉ le permis de construire pour traverser la rivière Missouri. Ceci est une distintion légale très très importante qui n’est aucunement rapportée par quelques merdias que ce soit qui ne comprennent pas la nuance légale (NdT: ou font semblant de l’ignorer…). Dérouter l’oléoduc 15km plus au nord est totalement inacceptable car cela continue de mettre l’eau potable de la nation Standing Rock et celle de millions de personnes alentours en danger direct. […]

Je vous conjure de continuer de soutenir la lutte.

Je vous aime tous et vous remercie de votre solidarité.

Jusqu’à ce que nous nous rencontrions en défense de l’eau.

Source:

http://wearethemedia.tv/opinion/2016/today-is-not-a-victory-for-water-protectors/

Résistance au colonialisme: Toile de fond historique de Standing Rock avant l’assaut militaire prévu du 5 décembre… (Russell Means)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, écologie & climat, canada USA états coloniaux, colonialisme, démocratie participative, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 4 décembre 2016 by Résistance 71

La toile de fond historique de Standing Rock: les traités de Fort Laramie de 1851 et de 1868

 

Depuis l’autobiographie du grand activiste Lakota Oglala Russell Means et le chapitre 43 de son livre “Where White Men Fear to Tread” (éditions St Martin’s Griffin, 1995)

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

4 décembre 2016

 

“Après plus d’un siècle de colonisation, nous peuple indien, avons appris à exceller à nous battre entre nous. Nous avons, de manière bien regrettable, appris à refléter la société blanche.”
~ Russell Means ~

 

“Notre présence au camp de Yellow Thunder [en 1981] ramena le traité de Fort Laramie de 1868 au goût du jour. Ce traité fut signé par le Lieutenant Général William Tecumseh Sherman représentant les Etats-Unis d’Amérique et par les leaders des nations Lakota et Cheyenne représentant leurs peuples respectifs. Ce traité reconfirma que le territoire de mes ancêtres s’étendait de la branche nord de la rivière Platte dans ce qui est aujourd’hui l’état du Nébraska, vers l’Est au travers de l’Iowa et jusqu’à la rivière Missouri et au Nord au travers des deux états du Dakota, du Wyoming et du Montana jusqu’au Canada. En son centre se situait les Collines Noires (Paha Sapa). Nos droits sur Paha Sapa furent reconfirmés dans un document écrit en anglais qui stipulait très clairement que le traité ne pouvait être amendé que par le vote des ¾ des Lakota mâles adultes.

Les Etats-Unis avaient désespérément recherché ce traité après avoir été battus bataille après bataille. Il est bien triste de constater que tous ces combats auraient été totalement inutiles si les Etats-Unis n’avaient pas trahi les termes du traité de Fort Laramie de 1851, traité qui garantissait aux Etats-Unis un droit de passage au travers des territoires indiens jusqu’à la côte Ouest. Lorsque des garnisons commencèrent à s’installer le long de la piste Bozeman vers les mines d’or du Montana, mes ancêtres leur demandèrent de les retirer. Notre peuple a attendu jusqu’en 1866, alors que la guerre de sécession (1861-65) avait épuisé l’homme blanc militairement, économiquement et spirituellement. C’est alors que les Lakota défendirent leurs terres, attaquant les armées de l’envahisseur et les chassant.

Tout comme nous avons cru Nixon et ses porte-flingues dans les années 1970, nos ancêtres avaient signé le traité de Fort Laramie en 1868 croyant les mots du président Andrew Johnson et de ses généraux, Sherman, John B. Sanborn, William S. Harney, et Philip Sheridan, connu pour sa déclaration tristement célèbre: “Le seul bon Indien est l’Indien mort.” Quatre ans plus tard, sans aucune permission des Lakota, Sheridan envoie George Armstrong Custer rechercher de l’or dans les Collines Noires. Mes aïeux le laissèrent faire ses tribulations sur nos terres sacrées sans le toucher ni lui ni sa force expéditionnaire. Quand Custer trouva ce qu’il cherchait, le gouvernement du président Ulysse Grant fuita l’information et en quelques mois, notre terre sacrée fut envahit par une armée de prospecteurs. Notre peuple voyageait régulièrement dans ce territoire sacré de Khe Sapa, visite faite pour renouer avec la force spirituelle, mais nous n’avions aucun campement permanent sur ces terres. A l’encontre des mines d’or de Californie où les mineurs massacrèrent tout ce qu’ils trouvaient comme Indiens, il n’y eut aucun massacre, aucune confrontation. Néanmoins, mon peuple avertit alors les chefs militaires US et les agents civils du gouvernement fédéral, que si les mineurs restaient, alors ce serait un retour à la guerre, mais ils laissèrent les premiers chercheurs de fortune tranquilles. Mes aïeux pensaient que lorsque les leaders blancs à Washington apprendraient ce qui se passait, ils se comporteraient en êtres humains, honoreraient leur parole et forceraient les mineurs à partir.

Au lieu de cela, en juin 1876, Sheridan envoya Custer et le 7ème de cavalerie résoudre le “problème indien”, dans ce qui allait devenir une des plus célèbres confrontations entre les blancs et les Indiens du XIXème siècle. Au lieu de rencontrer des femmes, enfants et vieillards sans défense comme ils en avaient l’habitude et qui constituaient la vaste majorité de leurs victimes, les maraudeurs tombèrent sur des groupes d’hommes indigènes armés sur les berges de la rivière Greasy Grass. Ils payèrent un très lourd tribut pour cette erreur. Embarrassés et humiliés, les Etats-Unis commencèrent à chercher d’autres moyens pour pouvoir répudier le traité. Les colons ne pouvaient pas obtenir ces fameux ¾ de la population mâle adulte à signer un nouveau traité et enterrer celui de Fort Laramie, alors ils saoûlèrent des “Indiens de forts” (NdT: des groupes d’Indiens qui restaient près des forts blancs et vivaient aux crochets des colons et de l’armée), mis tous ensemble, ils représentèrent moins d’un neuvième de la population adulte mâle Lakota et après bien des chantages et des menaces, les firent aposer leur marque sur un accord qu’ils ne pouvaient pas lire. Ces nouveaux documents cédaient les Collines Noires au gouvernement fédéral américain. Ce vol en bande organisée fut nommé “l’accord de 1876”.

Lorsque la très vaste majorité de mes ancêtres refusèrent toujours de céder les terres de Paha Sapa, les blancs les menacèrent alors de les déporter en “pays indien”, ce qui est aujourd’hui l’état de l’Oklahoma. En substance les Lakota répondirent ceci à la menace: On vous a déjà botté le cul, on va le refaire, alors allez-y venez… En substance les hauts-fonctionnaires US répondirent: vendez-nous les Collines Noires ou crevez de faim !

Les agents du gouvernement refusèrent de délivrer la nourriture et les vivres que le traité nous alouait ainsi que les munitions pour la chasse. Et notre peuple refusa toujours de vendre. Les blancs prirent notre terre sacrée quoi qu’il en soit en 1876, ils assassinèrent le grand Crazy Horse en 1877 et Sitting Bull en 1890 ainsi que quiconque était une menace à leur fièvre de l’or. A cause de la famine provoquée par les agents du gouvernement et des douzaines d’autres actes de génocide, mes ancêtres devinrent trop faibles pour résister militairement.

Les mineurs blancs dépouillèrent les Collines Noires de plus d’un milliard de dollars d’or et de bien plus de minerais et ce sans aucune tentative ou velléité de compensation de la part du gouvernemnt fédéral.”

=*=

Note de R71: Toute cette zone renferme du charbon, du cobalt et surtout une grande “valeur” moderne: de l’uranium.

 =*=

“Toute la tradition européenne, marxisme inclus, a conspiré pour défier l’ordre naturel de toutes choses. La terre-mère a été abusée, les pouvoirs ont été abusés et tout ceci ne peut pas continuer indéfiniment. Aucune théorie ne peut venir changer ce simple fait. La terre-mère va riposter, l’environnement va riposter et ceux qui abusent seront éliminés. Les choses reviennent au point de départ. C’est çà la révolution. C’est aussi une prophétie faite par mon peuple, par le peuple Hopi et bien des autres peuples corrects. Les Indiens des Amériques ont essayé d’apprendre cela aux Européens depuis des siècles ; mais, comme je l’ai dit plus tôt, les Européens sont incapables d’écouter. L’ordre naturel des choses gagnera et les abuseurs, les offenseurs mourront, comme les daims meurent lorsqu’ils brisent l’harmonie en surpeuplant une zone donnée. Ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’une catastrophe naturelle ne se produise, une catastrophe aux proportions planétaires. C’est le rôle des Indiens et de toutes choses naturelles de survivre. Une partie de notre survie consiste à résister. Nous résistons non pas pour renverser un gouvernement ou pour saisir le pouvoir, mais simplement parce qu’il est normal et naturel de résister à l’extermination, de survivre. Nous ne voulons en aucun cas le pouvoir au-delà des institutions des blancs, ce que nous voulons c’est que les institutions des blancs disparaissent. C’est çà la révolution.

Nous, les Indiens des Amériques, sommes toujours en contact avec ces réalités, les prophéties, les traditions de nos ancêtres. Nous apprenons de nos anciens, de la nature, des pouvoirs. Et quand la catastrophe sera passée, nous les Indiens des Amériques, nous serons toujours là pour habiter ces terres et ce continent. Peu importe si ce ne sera qu’une poignée d’entre nous au fin fond des Andes. Le peuple amérindien survivra, l’harmonie sera rétablie. C’est çà la révolution.

~ Extrait du discours de Russell Means durant le Black Hills International Survival Gathering, Dakota du Sud, juillet 1980 ~

(Traduit de l’anglais par Résistance 71)

De la priorité politique

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, économie, canada USA états coloniaux, colonialisme, démocratie participative, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, pédagogie libération, philosophie, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , on 24 novembre 2016 by Résistance 71

Résistance 71

 

24 novembre 2016

 

Lire notre dossier “Standing Rock ou la fin de l’empire”

 

Certains de nos lecteurs se demandent pourquoi nous ne couvrons pas l’actualité politique de l’après élections-farce américaines et du cirque politique franchouillard. Nous les remercions de nous forcer à nous justifier.

Nous essaierons d’être brefs.

Nous pensons depuis bien longtemps et ce blog en est l’illustration quotidienne, que ce que l’oligarchie nous autorise et nous incite à “débattre” n’est que mascarade et poudre aux yeux ; pire, une distraction du véritable enjeu politique et social pour les peuples du monde. L’oligarchie qui manipule le pouvoir depuis bien des siècles passe son temps et dépense des fortunes pour entretenir la seule forme possible de son maintien en haut de la pyramide politico-économique qu’elle a créée de toute pièce: la division des peuples.

Tout est fait et nous disons bien TOUT, pour nous maintenir divisés sur tout et n’importe quoi. La hantise des oligarques, leur cauchemard essentiel et primordial c’est l’UNION des peuples. Que, de concert, nous faisions fi de toutes les illusions mises devant nos yeux pour enfin nous unir et agir au-delà des frontières et de l’espace-temps, pour renverser, démonter cette pyramide du pouvoir construite sur la division induite et factice des peuples.

A cet égard, il n’est pas du tout surprenant de voir et de lire les merdias de la pressetituée de masse n’en finissant plus d’agoniser devant le renouveau de l’information produit par cette nouvelle presse de Gütemberg qu’est devenu l’internet, entretenir des débats aussi stériles qu’inutiles à grand renfort d’”analyses” et de “discussions” sur le mode farce et attrappe quant à l’avenir du monde sous le règne de la nouvelle marionnette oligarchique mise à la Maison Blanche ou bientôt à l’Élysée. Les votards gogos yankees ont eut à choisir entre la peste et le choléra, ils ont choisi ce qu’on leur a dit de penser être le “moindre mal”. Il en sera de même en France. Il en est déà de même avec des primaires politiques qui ne font qu’avancer toujours plus avant les pions de la division contre ceux de la raison.

Tout ceci n’est que PERTE DE TEMPS absolue !

Distraction, tournez-manèges sur un air d’”Il court il court le furet”…

Le pire est que les médias dits “alternatifs” s’en donnent également à cœur joie et rivalisent d’ineptie quant à soutenir Bozo plutôt que Kiri, ces clowns ne faisant plus rire personne depuis bien longtemps, sous le plus grand chapiteau du monde pour ce que d’aucuns appellent encore “la magistrature suprême”, celle de la politique spectacle d’une société spectacle vendue et achetée depuis belle lurette par l’oligarchie financière débridée, sans complexe, criminelle, parasite et totalement obsolète.

Pendant ce temps là, se joue une véritable bataille politique de terrain, celle que bien peu de médias ne couvrent (et nous sommes fiers de le faire…): la bataille de Standing Rock dans le reculé et froid état du Dakota au milieu de nulle part, au fin fond de l’île de la Grande Tortue, bataille sur fond de projet d’oléoduc du Dakota Access Pipeline ou DAPL de son acronyme anglophone. Là, Oceti Sakowin, la Grande Nation Sioux et ses frères, alliés, autochtones ou non, ont hurlé un retentissant NON ! à la mafia politico-industrielle du pétrole et à l’usurpation territoriale de l’état fédéral yankee ; un état félon, colonial, usurpateur, voleur et génocidaire, qui pille une terre qui ne lui appartient aucunement depuis 1776 en héritage des turpitudes coloniales perpétrés par les empires britannique. espagnol, hollandais et français avant lui.
L’acuité politique est de percevoir que ce combat, qui ne fait que débuter, ne fait pas que de mettre une nouvelle fois en scène les Indiens contre les cow-boys, mais bien au-delà, pose enfin et finalement la grande problématique sous-jacente depuis des siècles à toutes ces affaires territoriales: l’ILLEGALITE absolue des lois fédérales et locales sur les territoires autochtones et la perpétuelle violation des traités dûment signés et bafoués par le pouvoir colonial depuis la création de cet état félon et fantoche devenu modèle et ”nation indispensable” pour la frange judéo-chrétienne de l’humanité.

Enfin, il devrait être possible d’exposer la forfaiture et le crime au plus grand jour: le fait que pour la toute première fois dans l’histoire de l’humanité, un empire actif et hégémonique comme ses prédécesseurs, est construit sur du vent, sur une terre volée et sur un génocide sans précédent dans l’histoire.

A Standing Rock, la Grande Nation Sioux, ses alliés autochtones et non-autochtones livrent en ce moment même un combat qui, s’il est bien mené, peut mener à la fin de l’empire anglo-américain et restaurer paix, égalité, justice, harmonie et véritable liberté démocratique fondée sur le droit naturel et l’égalité, non seulement sur le continent des Amériques, mais dans le monde entier.

Le soutien à Standing Rock prend de l’ampleur mais avec ceci vient aussi la toujours dangereuse possibilité d’infiltration et de cooptage par les agents de l’empire qui s’infiltrent partout et toujours. Le mouvement vient de recevoir le soutien des associations d’anciens combattants de l’empire, soutien à double tranchant s’il en est.

L’enjeu politique réel aujourd’hui est à Standing Rock, un enjeu qui va bien au-delà de l’affaire environnementale, certes très importante, concernant ce projet en cours d’oléoduc mortifère ; nous avançons pas à pas vers l’heure de vérité pour l’empire et ses sbires.

Aujourd’hui, le choix politique n’est pas dans l’illusion démocratique des fantoches qu’on nous impose dans les grandes messes sectaires électorales occidentales et autres, mais dans le soutien des grands mouvements de résistance indigènes dans les pays toujours colonisés et affiliés au grand empire anglo-américain et ses vassaux. Aujourd’hui, l’enjeu politique réel est à Standing Rock et dans tous les foyers de luttes indigènes de résistance à l’empire: Le Chiapas et Oaxaca au Mexique, la lutte autochtone au Honduras et dans le sud du continent des Amériques, la résurgence politique aborigène en Océanie et bien entendu la lutte du peuple palestinien occupé et réprimé par la branche sioniste de la même volonté hégémonique coloniale occidentale.

Il est important de ne pas se tromper de combat et de dicerner l’important du futile en ces temps manipulés. Céder aujourd’hui à la mode de la division entretenue, une fois de plus, par la société du spectacle et débattre futilement des intentions ou de la couleur du slip d’un Trump ou d’un Juppé, ne fait qu’entretenir le consensus du statu quo oligarchique et nous maintient, nous les peuples, exactement là où l’oligarchie veut que nous restions: dans la cour de récréation à jouer aux billes et à nous chamailler entre nous.

Nous appelons le plus grand nombre à grandir politiquement pour que de véritables solutions politiques émergent des énormes ressources dont disposent les peuples. C’est ensemble que nous vaincrons l’oligarchie. L’Oceti Sakowin, ses frères et alliés nous montrent une fois de plus le chemin. Puissions-nous, le plus grand nombre possible, entendre la voix de la sagesse ancestrale amérindienne nous murmurant sans relàche:

“Ce n’est que quand le dernier arbre sera coupé et le dernier poisson mangé que l’homme blanc se rendra compte que l’argent ne se mange pas.”

Réflexion, Union, Action !

Mitakuye Oyasin

Ske:nen

Empire !… Rends-toi tu es cerné !…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, écologie & climat, canada USA états coloniaux, colonialisme, crise mondiale, démocratie participative, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, pédagogie libération, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 18 novembre 2016 by Résistance 71

“Et la destinée murmure au guerrier: ‘tu ne peux pas résister à la tempête !’ et le guerrier lui murmure en retour: ‘Je suis la tempête…’ “

 

Levez vous pour notre mère Nature

 

Mohawk Nation News

 

16 novembre 2016

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2016/11/16/stand-up-for-creation/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Seuls le vrai et le faux existent dans la vie. Nous vivons pour les générations ici, celles du passé et celles à venir. Les faiseurs de fric vivent dans le moment. Tout le monde a le choix, la capacité de raisonner. S’ils ne l’utilisent pas, ils devront faire face aux conséquences de leurs actions.
Plus on utilise de force contre le peuple, et toujours plus de pouvoir et de puissance possède t’il, lui et ses supporteurs. L’unification des gens pour protéger notre terre-mère est en train de se produire de partout. Tout le monde agite le drapeau des guerriers parce qu’ils veulent s’unir pour résister à la corporation.

Après la fin du voyage de Dekanawida, il laissa derrière lui l’accord de paix et de défense de cette paix (Kaiane’re:kowa) pour protéger les innocents. Onkwe’hon:weh (habitants de l’Île de la Grande Tortue) fut chargé de disséminer le message et d’utiliser la force psychique qui vient avec le fait d’avoir le bon esprit.
Les 300 manifestations aujourd’hui aux Etats-Unis montrent que tout le monde désire se tenir avec la création/nature. Ils veulent la liberté et exercer leur pouvoir.

La création/nature nous aide, tout comme l’eau que nous préservons, qui façonne notre action et notre destinée. La police et l’armée élaborent leurs attaques en fonction d’un ennemi qu’elles ne comprennent pas. Pour elles, nous sommes imprévisibles. Nous changeons constamment la situation tandis que leur situation, leur position sont statiques. Lorsque c’est nécessaire, la nature nous fait changer de tactiques.
Nos ennemis seront subjugués sans même les combattre. Leurs villes se tiennent déjà à nos côtés. Elles renversent leur propre royaume.

Nous capturerons notre opposant militarisé sans même combattre ou le détruire.

Nous demeurerons comme une grande rivière qui maintient son cours ou ajuste ses flots. Nous avons une forme mais ils ne peuvent pas la voir.. Nous n’avons pas de leaders à renverser, personne n’est en charge, personne ne nous donne des ordres ou met quiconque en formation pour attaquer.
Nous nous adaptons et n’avons aucune peur des batailles. Nous vaincrons ceux qui ont déjà perdu. Puis, ils viendront nous rejoindre. Nous nous lèverons tous contre leur machine de guerre avec la vérité…

Resistance au colonialisme: Colonisés de tous les pays…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, écologie & climat, canada USA états coloniaux, colonialisme, démocratie participative, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, média et propagande, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, politique et lobbyisme, résistance politique, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 6 novembre 2016 by Résistance 71

Ces mots issus de la seconde déclaration zapatiste de la jungle de Lacandon le 12 juin 1994 doivent résonner plus que jamais pour tous les peuples du monde, parce qu’en fin de compte, en regard de l’oligarchie globaliste régnante: Nous sommes tous des colonisés !

« Frères et Sœurs,
Ne vous laissez pas acheter !. Résistez avec nous !. Ne vous rendez pas ! Résistez avec nous ! Répérez sans cesse avec nous ‘nous ne nous rendrons pas, nous résisterons!’ Que ces mots soient entendus non seulement dans les montagnes du sud-est mexicain, mais aussi au nord, dans les péninsules. qu’ils soient entendus des deux côtés sur les deux côtes ; qu’ils soient entendus au centre du pays, dans les vallées et les montagnes, dans les villes et les campagnes. Unissons nos voix, frères et sœurs. Criez avec nous: ‘nous ne nous rendrons pas, nous résisterons!’
Que la dignité brise le siège et retire ces sales mains avec lesquelles le gouvernement essaie de nous étrangler. Nous sommes sous siège. Ils ne laisseront pas la liberté, la justice et la démocratie entrer au Mexique. Nous sommes sous siège frères et sœurs mais nous ne nous rendrons pas, nous résisterons ! Nous avons notre dignité et nous ne nous vendrons pas au plus offrant !
La dignité ne se rendra pas ! La dignité va résister ! […]
Démocratie
Liberté
Justice! »
(traduction Résistance 71)

Maintenant changez le mot « Mexique » et remplacez le par n’importe quelle autre nation… L’effet est le même. Pourquoi ? Parce que nous sommes tous des colonisés! et que l’heure est venu de briser les chaînes de l’esclavage moderne et de nous tenir debout, émancipés de l’idéologie colonialiste, aux côtés de nos frères et sœurs plus colonisés que nous, car ce n’est qu’une question de degré au bout du compte et que l’avenir de l’humanité passe par l’union sacrée entre les peuples colonisés pour un changement de paradigme politique et la mise en place de la société des sociétés.

~ Résistance 71 ~

 

Lire la 6ème déclaration zapatiste de la jungle de Lacandon (2005), la « Sixte »

 

Boum

 

Mohawk Nation News

 

4 novembre 2016

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2016/11/04/boom/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

On n’a pas besoin des oléoducs toxiques. Les banquiers et les barons du pétrole veulent nous montrer qu’ils sont les patrons.. Nous avons tous les droits de décider qui peut passer sur nos terres et comment.

Le pétrole brut Bakken mortifère et autres poisons ne peuvent aucunement traverser le territoire de Kaia’nere:kowa, La Grande Loi de la Paix ! Nos amis et nos alliés doivent maintenant se dresser avec nous. Comme le disait John F. Kennedy: “Ceux qui fuient la controverse en sont les complices”.
L’entreprise n’a aucun droit sur notre terre et nos ressources, sous ou sur le sol. Ils jubilent de voir leurs mercenaires nous humilier, nous asperger de gaz lacrymo, nous tirer dessus avec des balles en caoutchouc, nous matraquer, nous jeter en prison et nous menacer de nous tuer ainsi que notre environnement. L’usage des armes chimiques et biologiques violent les conventions de Genève et de l’ONU et la loi internationale. (NdT: les armées sont interdites d’employer des gaz lacrymogènes ou des gaz au poivre contre des armées ennemies, et pourtant tout le monde trouve normal que la flicaille les utilise contre des manifestants, partout, et ce en toute violation des conventions internationales…)

La création nous protège tous, partout dans le monde. La matrice corporatiste s’effondre quand les flics et les ouvriers des chantiers quittent leurs fonctions ou rejoignent le peuple afin de protéger notre terre-mère. Personne ne veut de ces oléoducs quelques soient les accords passés entre les conseils de bandes/tribus corpos corrompus et leurs maîtres banquiers/gouvernements/politiciens.

Le pétrole et les poisons chimiques viennent des Dakota du nord et du sud par oléoduc ou par chemin de fer directement dans et au travers de nos communautés kanion’ke:haka / Mohawk

Nos instructions originelles de la création animent notre insticnt de survie. Nous essayons de partager ce pouvoir avec nos amis et alliés. L’ohenton kariwa tekwe nous dicte nos devoirs envers la Nature.

https://rotinonshonnionhwetkanatahere.wordpress.com/thanksgiving/ 

Ces lignes de transport de gaz, ces ponts, voies ferrées, autoroutes, voies fluviales, réseaux de communication et tout ce qui passe au travers de nos communautés et au travers d’ ono’ware:keh ou Île de la Grande Tortue (Amérique du Nord) sont des menaces pour notre peuple et notre mode de vie.

-[]-[]-<I>-[]-[]-

Aujourd’hui, les Kanien’ke:haka/Mohawk bloquent la voie de chemin de fer CP à partir de 21:00 à la jonction Adirondack, en solidarité avec nos frères Lakota de Standing Rock dans le Nord-Dakota qui continuent de défendre notre Mère à tous. Les femmes ont donné leur consentement pour que rotiskarekethe (la société des guerriers) se positionnent sur la ligne de front de protection de notre eau sacrée pour des millions de personnes.

Nos frères et sœurs sont abusés et menacés par la police militarisée sur le sol de leur patrie. Le gouvernement des Etats-Unis protège la ligne d’Oléoduc du Dakota Access Pipeline tout en ignorant les désastres environementaux. Les gouvernements américain et canadien négligent leurs obligations envers leurs peuples. Nous nous dressons pour la sécurité de tous.

Les gens voient bien le lien entre le train CP qui passe par Kahnawake et l’origine à Standing Rock. Ces trains transportent le pétrole brut Bakken depuis le nord et sud Dakota ; 85% de ce “serpent noir” qui rampe sur la terre, transporte ce poison, ne peut en fait pas transporter ce produit toxique en toute sécurité. Des millards de litres de ce matériau hautement explosif et inflammable sont transportés à travers l’Île de la Grande Tortue par ces fragiles citernes quotidiennement, mettant ainsi bien des familles à risque.
Le chemin de fer traverse des zones résidentielles à Kahnawake et au travers de l’Île de la Grande Tortue. Les kanien’ke:haka craignent que ne se reproduisent une explosion comme à Lac Megantic le 6 juillet 2013. L’explosion du train s’est produite après le passage de Kahnawake, elle tua 47 personnes et fit bien des blessés. Ces bombes à retardement sur rail sont prévisibles et on peut les prévenir. Bien des alternatives sont possibles. Nous demandons des alternatives en sécurité de la part des corporations pétrolières.
Editeur de MNN

Cette vidéo décrit parfaitement l’affaire de ces bombes à retardement que sont les trains citerne passant par nos communautés.

Les amis et les alliés sont priés de faire circuler cette information sur Standing Rock et sa lutte en cours:  http://bsnorrell.blogspot.ca/

Source:

http://mohawknationnews.com/blog/2016/11/03/kahnawake-peoples-fire-block-trains/

Résistance au colonialisme: Standing Rock résistance à l’oléoduc, le ver est-il dans le fruit ?…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, écologie & climat, canada USA états coloniaux, colonialisme, démocratie participative, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 3 novembre 2016 by Résistance 71

Ce phénomème de la collaboration d’un segment d’une population colonisée avec ses oppresseurs est récurent à tout pays colonisé. de fait, l’administration coloniale ne peut pas être totalement effective sans ces collabos, traîtres à leur peuple. En Amérique du nord, ces premiers autochtones asservis furent appelés « Fort Indians » ou les Indiens des forts, ceux qui vivaient autour des forts, villages fortifiés des colons et collaboraient moyennant pitance et faveurs sexuelles. Les conseils de bandes (Canada) et de tribus (USA) sont le résultat de l’institutionnalisation  coloniale de ce phénomène, conseils de « chefs » élus selon les adages des lois coloniales sur les Indiens et qui pilotent de l’intérieur les desideratas des gouvernements coloniaux oppresseurs.
Ainsi, il faut bien comprendre que le mouvement de résistance autochtone est divisé selon le vieux principe étatique et colonial du « diviser pour mieux régner ». C’est ce à quoi nous assistons en ce moment à Standing Rock (et ailleurs) et n’a pu, aux Etats-Unis, se produire à ce niveau parce que l’American Indian Movement (AIM) si actif et efficace dans les années 1960-80, a été en grande partie infiltré et coopté par le régime colonial.

~ Résistance 71 ~

 

La carte des routes d’oléoducs et de gazoducs au Canada et aux Etats-Unis

 

Associés aborigènes dans le crime ou comment le génocide moderne est alimenté par les victimes elles-mêmes

 

Kevin Annett

 

2 novembre 2016

 

Source: « Associés aborigènes dans le crime ou comment le génocide moderne est alimenté par les victimes elles-mêmes. »

 

Traduction Résistance 71 

 

Des évènements récents durant la manifestation et le blocage de Standing Rock dans le Dakota du Nord, suggèrent qu’un accord est en train d’être négocié par les « leaders » autochtones afin de permettre la continuation du passage de l’oléoduc en échange de bénéfices pour les officiels des conseils de tribus (NdT: les conseils « élus » coloniaux ne répondant qu’aux instances fédérales coloniales…). L’arrivée récente à Standing Rock du repris de justice et criminel de guerre, représentant des corporations exploiteuses, le « chef » Ed John du Canada nous remémore les accords que ce même Ed John a fait avec les entreprises en Colombie Britannique au Canada et ce aux dépends de son propre peuple. Encore ce même Ed John joue un rôle central dans le trafic des enfants autochtones lié à des rituels de cultes depuis les réserves indiennes aujourd’hui (NdT: voir ce segment dans le livre que nous avons traduit « Meurtre par décret »).
Nous ne pouvons pas nier que depuis le premier contact avec les envahisseurs, une classe d’aborigène est entrée en partenariat avec leurs conquérants et participent activement à la destruction de leurs propres vies et de leur terre.

Kevin Annett
2 novembre 2016

Source: « Associés aborigènes dans le crime ou comment le génocide moderne est alimenté par les victimes elles-mêmes. »

Traduction Résistance 71

Résistance au colonialisme: Standing Rock, oléoduc et vol de terres ancestrales, un regard légal (Steven Newcomb)

Posted in actualité, altermondialisme, écologie & climat, canada USA états coloniaux, colonialisme, démocratie participative, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , on 4 octobre 2016 by Résistance 71

« Les pères fondateurs des Etats-Unis sont un gang d’esclavagistes qui a voulu être libre, pour pouvoir continuer à mettre en esclavage l’homme noir , massacrer et voler l’homme rouge.”

~ George Carlin ~

 

Un regard sur l’assertion des Etats-Unis faite à Oceti Sakowin ou la Grande Nation Sioux

 

Steven Newcomb

 

3 octobre 2016

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2016/10/03/look-us-claim-oceti-sakowin-great-sioux-nation

 

~ Traduit de l’anglais par Résistsnce 71 ~

 

Nous pouvons nous remémorer un temps où nos ancêtres vivaient libres et indépendants des idées développées au-delà de l’océan Atlantique, dans cet endroit appelé la Chrétienté. Nous savons que nos ancêtres autochtones au continent des Amériques n’étaient en aucune mesure sujets aux idées chrétiennes avant que les chrétiens ne traversent l’océan à la voile pour venir dans notre partie du monde, ici, sur l’Île de la Grande Tortue. Parce que les chrétiens européens n’étaient pas physiquement ici, sur l’Île de la Grande Tortue, leurs concepts, leurs idées et leurs arguments ne l’étaient bien évidemment pas non plus. Ceci nous laisse en proie à un mystère. Sur quelle base les premiers colonisateurs assumèrent-ils que nos nations libres et nos ancêtres étaient sujets aux idées et aux arguments du monde chrétien ? Dans quelle mesure ces idées sont-elles toujours utilisées aujourd’hui, des siècles plus tard par les Etats-Unis ?

Dans ses “Commentiares sur la Constitution des Etats-Unis”, publiés en 1833, le juge de la cour suprême Joseph Story posa une question liée à cela. Il demanda comment les colonies britanniques obtinrent le titre de propriété du sol sur le continent nord-américain. Sa question ne faisait pas qu’assumer que les colonies britanniques avaient le titre du sol sur le continent, mais assumait également, comme le dit Story, que les puissances coloniales obtinrent un “titre de propriété” par leur propre “assertion” qu’elles avaient le “titre complet” d’une “domination absolue” sur la terre qui de la perspective de nos ancêtres, était le sol de nos territoires nationaux. Story remonta ces idées jusqu’à la bulle pontificale du XVème siècle et les chartes royales d’Angleterre et de la Grande-Bretagne.

La plupart des gens ne réalisèrent pas que des hommes comme Joseph Story et John Marshall passèrent une grande partie de leur temps à penser à de telles choses. Ils le firent parce qu’ils devaient développer une logique pour affirmer que les colonisateurs chrétiens d’Europe avaient le droit à la terre de ce continent, droit qui était supérieur au quelque droit que nos nations et ancêtres pensaient avoir. Les hommes d’idées comme Story ou Marshall dont le boulot était de persuader, savaient sans aucun doute qu’il y avait une chance qu’un jour, dans un futur distant, pour que nous, les descendants de nos ancêtres autochtones, puissent bien essayer de retourner et d’analyser les archives des idées des colons pour retracer leur cheminement mental.

Quelques uns d’entre nous ont travaillé depuis des décennies sur cette rétrospective avec pour but de non seulement comprendre, mais aussi pour pouvoir enfin défier les idées et les arguments qui furent émis par les ancêtres de la société colonisatrice qui s’en vint sur l’Île de la Grande Tortue depuis la chrétienté occidentale.

Note de R71: Steven Newcomb est un de ces juristes autochtones (Shawnee, Lenape) qui se sont attaqués et arque-boutés sur les textes légaux afin d’en comprendre les mécanismes et de pouvoir les débouter. Ceci étant fait, il faut maintenant le faire VALIDER. Pour ce faire, ils ont besoin de l’opinion publique internationale et de tribunaux réellement indépendants. Cette affaire n’est pas anecdotique, elle représente le FONDEMENT même de l’empire anglo-américain par sa “loi de la terre” et du pourquoi il est frauduleux, criminel et usurpateur ; pourquoi il est un empire SANS TERRE et donc par là même UN EMPIRE A TERRE. Newcomb a écrit un livre étude essentiel que nous avons traduit en grande partie en français: “Païens en terre promise: Décoder la doctrine chrétienne de la découverte”, 2009. Nous conseillons de le lire pour comprendre ce qu’il se passe vraiment et où se situe le combat contre l’empire… Il y a un lien direct entre ce qu’il se passe en Syrie aujourd’hui et les bulles pontificales Romanus Pontifex et Inter Caetera du XVème siècle ! La destruction de l’empire passe par cette reconnaissance et notre solidarité avec les nations colonisées par la “couronne” (City de Londres) dont les Etats-Unis n’en sont qu’un des bras armés.

Fondé sur des décennies de recherche intensive et diligente, nous savons maintenant que les penseurs européens chrétiens ne faisaient que rêver l’idée que les représentants de la chrétienté pouvaient entrer dans le pays d’autrui et mentalement, verbalement et cérémonieusement affirmer que le monarque qu’ils représentaient avait un “dominion absolu” sur le pays où leur bateau était arrivé. Ils assumèrent de plus que leur assertion mentale, verbale et cérémonieuse deviendrait “vraie” parce que les penseurs chrétiens la rêvaient tout éveillé dans leurs têtes et la traitaient comme “vraie” ainsi la perpétuant au fil du temps.

L’idée qu’ils, en tant que colonisateurs, avaient un titre complet de propriété et un dominion absolu sur le sol des territoires de nos nations originelles, un point que Story, Marshall et d’autres hommes blancs ont clâmé pour les Etats-Unis, est devenu “vrai” et une “réalité” pour les colons et pour les Etats-Unis simplement parce que ces idées étaient traités collectivement comme étant “vraies” et “réelles”. Comme tout ceci ne se passait que dans la langue des colonisateurs de toute façon à cette époque, lorsque de telles assertions furent initialement faites, nos ancêtres n’avaient aucune compréhension de la nature spécifique de ces vues bizarres des colonisateurs. Quelques-uns de nos ancêtres comme Tecumseh (NdT: grand leader et chef de guerre Shawnee) ont essayé de défier la pensée des colons en se basant sur l’existence originelle libre et indépendante de nos nations.

La récente controverse au sujet du Dakota Access Pipeline remonte à ce processus de construction de la réalité et la capacité du gouvernement des Etats-Unis de simplement déclarer quelque réalité désirée comme existante. Mais il y a quelque chose d’assez surprenant dans les archives historiques dont la plupart des gens n’ont pas connaissance. C’est surprenant parce que c’est un langage qui pourrait toujours bien bénéficier les nations autochtones.

Prenez par exemple la loi “An Act to provide a temporary Government for the Territory of Dakota, loi de gouvernement temporaire sur le territoire du Dakota” que le congrès des Etats-Unis passa en mars 1861, de manière surprenante, le territoire du Dakota n’incluait aucun territoire indien qui n’avait pas été cédé ou abandonné par voie de traité par une nation indienne.

Mais “tout territoire indien”, dit la loi sur le territoire du Dakota, “devra être exclus des frontières et ne constitue aucune partie du territoire du Dakota, jusqu’à ce que les tribus signifient leur accord au président des Etats-Unis pour y inclure ces dits territoires.” Jusqu’à aujourd’hui l’Oceti Sakowin (le conseil des sept feux) et le Ihanktuwana Dakota Nation (feux de la grande nation Sioux) n’ont JAMAIS donné leur accord au président des Etats-Unis de voir leur territoire Oceti Sakowin inclus dans le territoire de l’état du Dakota.

Cette loi congressionnelle sur le territoire du Dakota stipulait également que “rien dans cette loi… ne doit être fait pour entraver les droits des personnes ou de la propriété maintenant échus aux Indiens de ces territoires, aussi loin que de tels droits demeurent inextinguibles par traité entre les Etats-Unis et ces Indiens…” Jusqu’à aujourd’hui, ces droits demeurent des droits inextinguibles par traité.

Ceci étant le cas, on peut se demander “pourquoi le phrasé mentionné dans la loi de donner un gouvernement provisoire pour le territoire du Dakota” n’est pas utilisé par le leadership de Standing Rock ou par leurs avocats dans un effort de défendre l’ Ihunktuwana Standing Rock Dakota et l’Oceti Sakowin ?” A mon avis, il est très probable que le leadership de Standing Rock n’a pas été informé de la signifiance de la loi sur le territoire du Dakota. Pourtant, à moins qu’il ne commence à pousser le gouvernement des Etats-Unis sur ce point précis, le langage protecteur pourtant émis dand la loi sur le territoire du Dakota sera continuellement ignoré et ne sera pas invoqué.

La loi d’établissement du territoire du Dakota est considérée comme faisant partie de la loi organique fondamentale des Etats-Unis. Ceci veut dire qu’elle est fondamentale au système entier des Etats-Unis. Le phrasé ci-dessus favorable à l’Oceti Sakowin (la Grande Nation Sioux) provient de l’ordonnance du Nord-Ouest de 1787, “La meilleure des bonne foi devra toujours être observée envers les Indiens et leur propriété, leurs droits, liberté, ils ne devront jamais être envahis ou dérangés, à moins de justes guerres légales déclarées par le Congrès.” L’adoption de l’ordonnance du Nord-Ouest fut le tout dernier acte du congrès continental et le tout premier acte du nouveau congrès sous la constitution des Etats-Unis de 1789. Le langage trouvé dans les lois territoriales pour le Dakota, l’Iowa, l’Oregon, le Nevada, pour n’en nommer que quelques-uns, remonte à cette ordonnance du Nord-Ouest.

Quoi qu’il en soit, il y a une autre trace parallèle à la loi organique des Etats-Unis et celle-ci suit le modèle de domination des bulles pontificales du Vatican. C’est de là que provient l’argument au sujet “du dominion absolu” sur la terre de la loi fédérale sur les Indiens, à commencer avec l’affaire Johnson vs M’Intosh de 1823. Le système conceptuel de domination de la chrétienté qui a pour origine les documents du Vatican a été utilisé par le gouvernement des Etats-Unis comme façon de contourner la loi organique américaine régie par l’ordonnance du Nord-Ouest, qui est le langage que l’on trouve dans la loi établissant le territoire du Dakota.

En mars 1958, la nation sioux Standing Rock a battu le corps du génie de l’armée des Etats-Unis au cours d’un procès à la cour de district après que le corps du génie eut tenté de s’emparer de terres pour satisfaire le projet de barrage hydraulique de Oahe. Ignorant totalement la loi pour le gouvernement temporaire pour le territoire du Dakota, la cour de district déclara que le congrès avait le pouvoir de domaine imminent sur les terres de traité de Standing Rock. Mais le congrès n’avait pas exercé ce pouvoir donc Standing Rock fut donné victorieux. En septembre 1958, le congrès passa une loi pour permettre au corps du génie de prendre un peu plus de 1500 Ha de terre pour le projet de barrage Oahe sans que le congrès ne prenne jamais en considération le libellé de la loi sur le territoire du Dakota concernant les territoires indiens.

La base du modèle de domination sur lequel le congrès donna au corps du génie le feu vert pour saisir les terres de la nation Standing Rock fut révélée par le ministère de la justice dans memo légal qu’il envoya à la cour suprême des Etats-unis 4 ans plus tôt en 1954, pour l’affaire Tee-Hit-Ton Indians vs les Etats-Unis. Le ministère argumentait que le peuple Tee-Hit-Ton ne pouvait pas recevoir de compensations financières pour le bois pris sur leur territoire parce que les “nations chrétiennes” avaient assumé la “juridiction” sur les terres des “païens et infidèles”. Le ministère de la justice cita des décrets (bulles) pontificales datant de l’année 1344 et ce en 1954! Les bulles pontificales de domination résultèrent en un système conceptuel de domination et de déshumanisation qui fut utilisé contre nos nations originelles libres et indépendantes et ceci constitue le contexte de la dispute actuelle et de la controverse à Standing Rock et le Dakota Access Pipeline.

Résistance au colonialisme: Soutien à Standing Rock (Leonard Peltier)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, écologie & climat, canada USA états coloniaux, colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, politique et social, résistance politique, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 3 octobre 2016 by Résistance 71

Déclaration de Léonard Peltier en soutien de la lutte contre l’oléoduc de la nation Sioux à Standing Rock

Septembre 2016

url de l’article en français:

http://lesakerfrancophone.fr/solidaire-des-sioux-le-saker-francophone-prend-la-plume

Leonard Peltier est un militant amérindien (Native American) anishinaabe/lakota, né le 12 septembre 1944, incarcéré depuis 1976 et condamné à deux peines à perpétuité. Il est membre de l’American Indian Movement. (AIM)

L’organisation Amnesty International le considère comme un prisonnier politique, qui «devrait être libéré immédiatement et sans condition».

=*=

Mes sœurs et frères, je vous salue

On m’a demandé d’écrire une déclaration de solidarité pour tous ceux qui participent aux manifestations du Camp des Pierres Sacrées à Standing Rock. Merci pour ce grand honneur. Je dois avouer qu’il m’est très difficile d’entamer cette déclaration. J’ai les larmes aux yeux, mon cœur se gonfle de fierté, alors que des frissons montent et descendent le long de mon cou et de mon dos. Je suis tellement fier de vous, les jeunes, et les autres personnes qui sont là.

Je suis reconnaissant d’avoir survécu pour voir la renaissance unie et invaincue de la nation Sioux à Standing Rock, résistant au conduit empoisonné qui menace la source d’où naissent les fleuves Missouri et Mississippi. C’est un honneur d’être en vie, pour voir cela se produire avec vous les jeunes. Vous n’êtes rien de moins qu’impressionnants à mes yeux.

Ces quarante années ont été pour moi une route longue et difficile, emprisonné par un système inhumain, pour un crime que je n’ai pas commis. Je n’aurais pas pu survivre physiquement ou mentalement sans votre soutien, et je vous remercie du fond du cœur et des profondeurs de mon âme de m’avoir encouragé à supporter et maintenir une résistance spirituelle et légale.

Nous arrivons maintenant à la fin de cette route. Nous arriverons bientôt à une destination qui, au moins en partie, aura été déterminée par vous. Dans la lignée de ce que Martin Luther King avait dit peu avant son décès : il se peut que je n’arrive pas avec vous, mais je ne peux qu’espérer et prier pour que ma vie, et si nécessaire ma mort, fassent que mes peuples autochtones progressent vers la Terre Promise.

Je ne fais pas ici référence à la Terre Promise de la Bible chrétienne, mais aux promesses modestes des Traités obtenus par nos ancêtres de ces ennemis résolus à nous détruire, pour nous permettre de survivre en tant que peuples distincts et vivre dignement. Nos anciens connaissaient la valeur des mots écrits et des lois de l’homme blanc, de même ils savaient jusqu’où les envahisseurs iraient pour essayer de les contourner.

Nos ancêtres n’ont pas bénéficié de ces Traités, mais ils ont habilement et de manière persistante, négocié les meilleurs termes possibles de manière à nous protéger de guerres qui finiraient par nous détruire, en dépit du courage et de l’efficacité avec lesquels nous nous battrions. Non, les Traités étaient à l’avantage des Étasuniens, cette nation parvenue avait besoin des Traités pour appliquer un vernis de légitimité à sa conquête de la terre et à sa rébellion contre ses propres compatriotes et leur roi.

Il convient de noter que Standing Rock était, en 1974,  le site de la conférence du Mouvement autochtone international qui s’est propagé à travers les Amériques et au-delà, ainsi que le point de départ de la Déclaration des droits des peuples autochtones des Nations Unies (DDPA). Celle-ci a été combattue par les États-Unis durant trois décennies, jusqu’à son adoption par l’ONU en 2007. Les États-Unis étaient l’un des quatre pays à voter contre la ratification, le président Obama a considéré la Déclaration comme un document ambitieux et sans caractère contraignant, au regard du droit international.

Alors que certains des leaders de ce mouvement sont des anciens combattants de la résistance de Pine Ridge des années 1970, ils partagent la sagesse de nos anciens en percevant le symbolisme moral et politique que la manifestation pacifique d’aujourd’hui est aussi nécessaire pour nous que pour les habitants de Pine Ridge dans les années 1970. L’occupation de 71 jours de Wounded Knee a pris fin sur un accord d’enquêter à propos des droits de l’homme et des violations de Traités. Cette enquête et cette promesse n’ont jamais vu le jour, ni été honorées par les États-Unis. L’accord de Wounded Knee devrait être honoré par une Commission de vérité et de réconciliation créée pour examiner soigneusement le rôle du gouvernement étasunien lors du «règne de la Terreur» à Pine Ridge dans les années 1970. Ce projet devrait être coordonné en coopération avec de nombreuses organisations internationales des droits de l’Homme qui appellent pour ma libération immédiate et inconditionnelle depuis plus de quatre décennies.

Je dois vous mettre en garde vous les jeunes, soyez prudents, car vous avez à faire à un groupe de personnes très malfaisantes, dont le seul souci est de se remplir les poches avec encore plus d’or et de richesse. Ils n’ont rien à faire de savoir combien d’entre vous ils auront à tuer ou enterrer dans une cellule de prison. Ils ne se soucient pas si vous êtes un jeune enfant ou une vieille grand-mère, et il vaut mieux que vous soyez avertis qu’ils recrutent dans nos propres rangs pour faire des délateurs et des traîtres. Ils se serviront des ivrognes, des drogués et des agresseurs d’enfants. Ils prennent pour proies nos vieux et nos enfants ; ils recherchent les personnes faibles d’esprit. Vous devez vous rappeler qu’il vous faudra être très prudents vis-à-vis des fausses accusations contre des personnes fondées sur des opinions personnelles plutôt que sur des preuves. Soyez astucieux.

Je demande à tous ceux qui me soutiennent et à mes alliés de se joindre à la lutte à Standing Rock, dans un esprit de résistance spirituelle pacifique, et de travailler ensemble pour protéger Unci Maka, Grand-mère Terre. Je demande aussi à ceux qui me soutiennent et tous ceux qui partagent cette Terre, de s’unir pour obliger les États-Unis à se conformer et à honorer les dispositions du Droit international tel qu’il est exprimé par la DDPA des Nations Unies, les Traités internationaux des droits de l’Homme et les Traités longtemps négligés, ainsi que les accords de confiance avec la nation Sioux. Je lance un appel particulier à Jill Stein et aux Partis verts des États-Unis et du monde, de se joindre à cette lutte en demandant ma libération et l’adoption de la DDPA comme nouveau cadre juridique pour les relations avec les peuples autochtones.

Finalement, j’exhorte aussi mes soutiens à en appeler immédiatement et urgemment au président Obama pour qu’il approuve ma demande de clémence, et me permette de vivre mes dernières années dans la réserve de Turtle Mountain. Des savants, dirigeants locaux politiques, humanitaires et lauréats Nobel de la Paix demandent ma libération depuis plus de quatre décennies. Ma pétition de clémence s’adresse au président Obama pour qu’il commue ou mette un terme maintenant à mon emprisonnement de manière à ce que notre nation puisse progresser vers le rétablissement de ses relations fracturées avec les communautés autochtones. En confrontant les injustices du passé ensemble, nous pouvons construire un avenir meilleur pour nos enfants et les enfants de nos enfants.

Encore une fois, mes sincères remerciements à vous tous pour avoir travaillé ensemble pour protéger l’eau. L’Eau c’est la Vie.

Dans l’esprit de Crazy Horse,

Doksha