Nous avons expliqué dans notre introduction à ce dossier sur l’origine abiotique (non-« fossile ») du pétrole et de tous les hydrocarbures plus lourds que le méthane en accord avec la théorie russo-ukrainienne de l’origine abiotique profonde du pétrole, que nous ne sommes pas « pro » pétrole, mais que le chemin vers son remplacement comme source énergétique passe par la reconnaissance du fait que pétrole et gaz naturel sont d’origine non biologique, qu’ils sont créés sous très hautes pressions et températures dans le manteau de la Terre et qu’ainsi leurs réserves terrestres sont de fait quasi inépuisables à l’échelle humaine. Reconnaître cela c’est reconnaître que la théorie du pic pétrolier et de la « rareté » du produit ne sont que des escroqueries qui permettent de contrôler gisements et prix par la classique méthode spéculative du capitalisme criminel.
Nous avons retrouvé et traduit ci-dessous, un autre article du Dr. Kenney, ingénieur et chercheur américain membre de l’académie des sciences de Moscou , écrit en 1996 et qui synthétise très bien l’affaire de l’origine du pétrole. Ceci est toujours on ne peut plus d’actualité au vu de la situation en Ukraine et de la « découverte » de gisements importants de gaz en Ukraine de l’Ouest et en Mer Noire, gisements qui seront exploités par Exxon et Chevron. Dans cet article, Kenney explique que la théorie russo-ukrainienne de l’origine abiotique profonde du pétrole et hydrocarbures plus lourds que le méthane, n’est ni une théorie « marginale », ni même une théorie sujette à débat en Europe de l’Est, le débat scientifique ayant eu lieu entre 1951 et la fin des années 70, avec pour résultat sa validation scientifique, chose des plus importantes à noter…
Pour arrêter la guerre du pétrole et les guerres à cause du pétrole, il suffit que cette origine abiotique inépuisable devienne enfin un acquis définitif pour que la spéculation s’arrête, ce qui provoquerait une chute rapide des prix du baril et ouvrirait une véritable fenêtre d’opportunité pour des énergies plus saines et moins polluantes, pourvu qu’on empêche les habituels criminels capitalistes (privés ou d’état, c’est la même chose) de pouvoir spéculer sur la ou les nouvelles sources…
Lisez notre dossier sur la question et diffusez sans modération. La diffusion de la vérité nous fera sortir de la spirale mortifère de spéculation, de mensonge et de contrôle, induite par les majors du pétrole et les banquiers pour contrôler le monde , les ressources énergétiques et les peuples.
Dossier « pétrole abiotique »
— Résistance 71 —
Considérations sur les récentes prédictions de pénurie de pétrole à venir évaluées d’après la perspective de la science pétrolière moderne.
J. F. Kenney
1996
JOINT INSTITUTE OF THE PHYSICS OF THE EARTH
RUSSIAN ACADEMY OF SCIENCES, Moscow;
GAS RESOURCES CORPORATION, Houston.
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
RÉSUMÉ:
Pendant près d’un siècle, des prédictions variées ont été faites sur ce que la race humaine allait être à court de pétrole de manière imminente. Le temps a prouvé que toutes ces prédictions étaient foncièrement fausses. Il est noté ici comment toutes ces prédictions dépendaient en fait fondamentalement d’une hypothèse formulée au XVIIIème siècle, disant que le pétrole était (miraculeusement) issu de la décomposition de détritus biologiques et en conséquence limité quant à son abondance. Cette théorie a été remplacée ces 40 dernières années par la théorie russo-ukrainienne de l’origine profonde abiotique du pétrole, qui a établi que le pétrole est matériau primordial provenant des grandes profondeurs de la Terre. Ainsi, l’abondance en hydrocarbures n’est limitée que par la quantité de matériaux primordiaux incorporés à la formation de la Terre et que leur disponibilité ne dépend que du développement technologique et de la compétence en matière d’exploration et d’exploitation.
“L’huile de roche se forme alors que de petits corps d’animaux, enfouis dans les sédiments, qui sous l’influence d’une température et d’une pression plus élevées agissant pendant une longue période, se transforment en huile de roche [pétrole ou pétrole brut]”
Académicien Mikhailo V. Lomonosov, « Slovo o reshdenii metallov ot tryaseniya zemli, » Proceedings of the Imperial Academy of Sciences, St. Petersburg, 1757.
“L’abondante prépondérance des preuves géologiques amène inévitablement à la conclusion que le pétrole brut et le gaz naturel n’ont aucune connexion intrinsèque avec la matière biologique originaire à proximité de la surface de la Terre. Ils sont des matériaux primordiaux qui ont éruptés des grandes profondeurs.”
Académicien Professeur Vladimir B. Porfir’yev, senior petroleum exploration geologist for the U.S.S.R., at the All-Union Conference on Petroleum and Petroleum Geology, Moscow, 1956.
“L’analyse statistique thermodynamique a clairement établi que les molécules d’hydrocarbures dont fait partie le pétrole demande de très hautes pressions pour pouvoir se former, des pressions qui sont comparables à celles requises pour la formation du diamant. En ce sens, les molécules d’hydrocarbures sont des polymorphes à haute pression du système de carbone réduit, comme le diamant l’est du carbone élémentaire. Toute notion qui suggère que les molécules d’hydrocarbures se développent spontanément dans des régimes de températures et de pressions caractérisés par ceux qui sont proches de la surface de la Terre, qui sont les régimes de création du méthane et de la destruction des hydrocarbones, ne mérite même pas d’être considérée.”
Professeur Emmanuil B. Chekaliuk, at All-Union Conference on Petroleum and Petroleum Geology, Moscow, 1968.
“Les onze plus un grands champs gaziers et pétroliers décrits ici, ont été découverts dans une région qui aurait, il y a 40 ans, été condamnée comme région n’ayant aucun potentiel pour la production pétrolière. L’exploration pour l’exploitation de ces champs a été conduite exclusivement dans la perspective de la théorie russo-ukrainienne de l’origine abiotique profonde du pétrole. Le forage y fut volontairement prolongé jusque dans la roche cristalline et il s’avère que c’est dans cette région cristalline que les plus grandes réserves existent. Ces réserves sont estimées à au moins 8200 millions de tonnes de pétrole accessible et d’au moins 100 milliards de m3 de gaz exploitable. Ces réserves sont en cela comparables à celles du nord de l’Alaska. Il est estimé de manière conservatrice, que l’exploitation optimisée de ces champs couvrira plus de 30% des besoins énergétiques de l’Ukraine industrielle.”
Professeur Vladilen A. Krayushkin, Chairman of the Department of Petroleum Exploration, Institute of Geological Sciences, Ukrainian Academy of Sciences, Kiev, and leader of the project for the exploration of the northern flank of the Dnieper-Donets Basin, at the VII-th International Symposium on the Observation of the Continental Crust Through Drilling, Santa Fe, New Mexico, 1994.
Le but de cet article est de présenter une perspective par laquelle les données existantes sur les réserves connues de pétrole et leur exploitation pourraient être au mieux évaluées. Le sujet particulier de cet article est l’application d’une évaluation de la théorie russo-ukrainienne de l’origine abiotique profonde du pétrole, qui est un corps de connaissance très vaste, connu et développé depuis 40 ans. Cet article doit donc être compris comme s’occupant du contexte de certaines données statistiques impliquant l’industrie pétrolière plutôt que de s’attarder sur le contenu détaillé de quelque partie de ces données que ce soit. Les données spécifiques concernant les quantités connues de pétrole exploitable présentées récemment par plusieurs auteurs, seront largement prises sans commentaires additionnels. Mais, un bon nombre de conclusions tirées de ces données, particulièrement celles qui prétendent prédire le futur des réserves pétrolières disponibles et de l’industrie pétrolière elle-même, seront évaluées et rejetées du point de vue de la perspective de la science pétrolière moderne.
A travers l’histoire de l’industrie pétrolière, il y a eu de nombreux articles ou rapports écrits prédisant un arrêt imminent de cette industrie sur les assomptions que le stock de pétrole brut capable d’être exploité dans le monde était supposé se tarir rapidement et serait donc bientôt à la fin de sa durée d’exploitation (Campbell 1991; Fuller 1993; Campbell 1994; Campbell 1995) . brièvement, le monde était (si l’on en croit tout ceci) “à court de pétrole”. Heureusement, toutes ces prédictions se sont avérées fausses et ce sans aucune exception.
Les statistiques de l’industrie internationale pétrolière ont au contraire établi que, loin de diminuer, les réserves nettes exploitables ont considérablement accru ces 50 dernières années. Ces statistiques montrent que, chaque année depuis 1946, l’industrie pétrolière a découvert au moins 5 nouvelles tonnes de pétrole exploitable pour chaque 3 tonnes consommées. Comme l’a dit le professeur P. Odell de manière succinte, au lieu “d’être à court de pétrole”, la race humaine “nage dedans”.
(Odell 1984; Odell 1991; Odell 1994)
Ces faits remarquables concernant toutes ces erreurs de prédictions sur le pétrole disponible à l’encontre de sa disponibilité réelle demande une explication. Un des buts de cet article est de fournir cette explication. Celle-ci est en deux parties, les deux obtenues à partir d’un corps extensif de connaissances qui de manière bizarre, demeure peu connu en dehors de ses pays d’origine (i.e la Russie et l’Ukraine). La première partie de cette explication vient simplement par le fait de montrer la simple et unique fausse assomption sur laquelle a été fondé l’ensemble de toutes ces fausses prédictions au sujet du mythe de la rareté du pétrole. La seconde partie consiste en montrant encore plus simplement les statistiques de mesure des réserves connues de pétrole et qu’elles sont consistantes avec ce qui est attendu à la lumière de la théorie moderne de la science pétrolière.
Les erreurs concernant l’abondance du pétrole sur Terre viennent toutes d’une mauvaise compréhension fondamentale au sujet du pétrole lui-même. Toutes les prédictions sur la raréfaction du pétrole ne tiennent qu’au fil d’une vieille croyance remontant au XVIIIème siècle, qui a été prouvée fausse ce siècle-ci: la notion que le pétrole aurait pour origine des détritus organiques se transformant près de la surface de la Terre. Cette première hypothèse sur la génèse du pétrole fut émise en premier lieu par le célèbre scientifique russe Mikhailo Vassilietvitch Lomonossov en 1757 (citation ci-dessus). Cette notion d’une origine organique, biologique du pétrole a causé un certain nombre de mauvaises terminologies à son sujet comme par exemple le vocable de “carburant fossile” (ou source d’énergie fossile) et a été associée avec des phrases menant à la confusion comme par exemple “source énergétique tarissable, ou en voie de disparition”. Parce que le volume de matière biologique sur terre est en soit limité, la mauvaise interprétation du fait que le pétrole proviendrait de la transformation de matière organique, augmente le sentiment que le pétrole suivrait la même destinée et serait donc limité de manière similaire et que ceci serait quelque part en relation avec la quantité de matériel organique contenu dans les sédiments.
L’hypothèse qui dit que le pétrole pourrait être originaire de détritus organiques se situant dans les sédiments proches de la surface de la Terre est une hypothèse complètement fausse. Il doit être noté que Lomonossov lui-même n’a jamais voulu que cette hypothèse ne soit tenue pour autre chose qu’une suggestion raisonable, qui devait être testée contre de plus grandes observations et expériences en laboratoire.
“L’hypothèse de l’origine biologique du pétrole” a été rejetée ce siècle par les géologistes de la science pétrolière parce qu’elle est incroyablement inconsistante avec les archives géologiques de terrain qui existent. Cette hypothèse a aussi été rejetée par des physiciens, des chimistes et des ingénieurs parce qu’elle viole des lois fondamentales de la physique.
L’hypothèse de Lomonossov au XVIIIème siècle d’une origine biotique, organique du pétrole a été remplacée ces dernières 40 années par la théorie moderne de l’origine profonde abiotique, un formidable corps de connaissance scientifique qui s’est développé dans l’ancienne URSS et particulièrement en Russie et en Ukraine. La théorie moderne russo-ukrainienne du pétrole a établi que le pétrole est un matériau primordial d’origine très profonde, qui a érupté des profondeurs dans la croûte terrestre.
Avec l’élimination de cette erreur que le pétrole serait une sorte de manifestation de la transformation somme toute limitée de matière organique, biologique ayant pour origine la surface de la Terre, les erreurs conséquentielles connectées avec ses supposées limites à la fois en quantité et en location géologique, disparaissent. En conséquence, les erreurs des prédictions du “jour de la fin du pétrole”, qui ne s’est jamais produit, sont expliquées ou plus simplement, éliminées.
Parce que l’explication des erreurs en connexion avec les prédictions du manque de pétrole s’obtient simplement de la théorie russo-ukrainienne de l’origine abiotique profonde du pétrole et parce que cette théorie est peu connue en dehors de l’ancienne URSS, ce sujet mérite au moins une petite mention.
La théorie moderne russo-ukraine de l’origine abiotique profonde du pétrole est un corps de connaissance scientifique extensif qui couvre le sujet de la génèse chimique des molécules d’hydrocarbures, les processus physiques qui occasionnent leur concentration terrestre, les processus de la dynamique des mouvements de ces substances vers les réservoirs pétroliers, la géo-location et le production économique de ce pétrole. Comme explicité auparavant, la théorie a établie que le pétrole est un élément primordial de la Terre d’origne profonde, qui est transporté à haute pression vers la croûte terrestre par des processus d’ “éruption froide”. La théorie moderne russo-ukrainienne est presque unique dans ce qui passe souvent pour “théories” dans le champ de la géologie (surtout aux Etats-Unis), car elle est fondée non seulement sur une masse importante d’observation géologique, mais aussi sur un processus de raisonnement analytique sérieux, rigoureux en matière de physique. La vaste majorité de cette théorie s’est développée depuis les sciences de la chimie et de la thermodynamique et en conséquence, la théorie moderne a tenu de manière récurrente comme pilier central que la génèse des hydrocarbones doivent se confirmer aux lois générales de la thermodynamique de la chimie, comme le doit tout le reste de la matière.
A l’exception du méthane, l’alcane au potentiel chimique le plus bas de tous les hydrocarbures et aussi de manière moindre, l’éthène, l’alcane au plus bas potentiel chimique de séries moléculaires analogues, le pétrole n’a aucune relation intrinsèque avec des matières biologiques. Le méthane est thermodynamiquement stable dans les condtions de température et de pression proches de la surface de la terre et peut y être généré spontanément, comme cela peut s’observer dans le cas des marais et des égouts. Mais le méthane est quasiment la seule molécule hydrocarbonée possédant de telles caratéristiques thermodynamiques en ce type de régime, presque toutes les autres molécules hydrocarbonées réduites à l’exception des plus légères, sont des polymorphes à haute pression du système hydrogène-carbone. La génèse de ces hydrocarbones plus lourds se fait dans un environnement à régimes hautes pressions multi-kilobars†.
La théorie russo-ukrainienne de l’origine abiotique profonde du pétrole n’est plus un sujet de débat académique parmi les membres des facultés universitaires de l’ancienne URSS. Ce corps de connaissance scientifique est maintenant vieux de près d’un demi siècle et a considérablement évolué au delà des stades de la recherche universitaire et des tests scientifiques. Aujourd’hui, la théorie moderne est appliquée en tant qu’outil très utile et est un guide dans l’exploration pétrolière sur l’ensemble des territoires de l’ex-URSS. Ceci fut le point remarqué dans un article qui fut présenté dans une conférence internationale à Santa Fé au Nouveau Mexique en Mai 1994, article qui concernait la découverte des 11 plus 1 champs pétroliers et gaziers géants du bassin Dniepr-Donetsk .(Krayushkin, Tchebanenko et al. 1994).
A cause du manque de familiarité avec la théorie russo-ukrainienne en dehors de l’ancienne URSS, quelques faits immédiats au sujet de cette théorie doivent être mis d’emblée en avant:
- La théorie russo-ukrainienne de l’origine abiotique profonde du pétrole n’est pas nouvelle ou récente.
Cette théorie fut en premier lieu énoncée par le professeur Nikolaï Koudriavtsev il y a près de 50 ans (Koudryatsvev 1951) et a subi un développement intensif, un raffinement et une application depuis son introduction. Il y a eu plus de 4000 articles publiés dans les journaux scientifiques soviétiques et beaucoup de livres écrits sur la théorie moderne. Cet auteur est en train de co-écrire un livre sur le sujet en ce moment même sur le développement et les applications de la théorie pétrolière moderne, livre pour lequel la bibliograhie demande trente pages à elle seule.
- La théorie moderne russo-ukraineinne de l’origine abiotique profonde du pétrole n’est pas le travail d’un seul homme, ni mêmes de quelques personnes. Cette théorie moderne fut développée par des centaines de scientifiques dans ce qui fut l’URSS, incluant les meilleurs géologues, géochimistes, géophysiciens et themodynamistes de cete nation. Il y a eu plus de deux générations maintenant de géologues, de physiciens, de chimistes et autres scientifiques en URSS qui ont travaillé et conribué au développement de cette théorie.
(Kropotkin 1956; Anisimov, Vasilyev et al. 1959; Kudryavtsev 1959; Porfir’yev 1959; Kudryavtsev 1963; Raznitsyn 1963; Krayushkin 1965; Markevich 1966; Dolenko 1968; Dolenko 1971; Linetskii 1974; Letnikov, Karpov et al. 1977; Porfir’yev and Klochko 1981; Krayushkin 1984)ƒ
- La théorie moderne russo-ukraineinne de l’origine abiotique profonde du pétrole n’est pas vierge de tout test ou spéculative. Bien au contraire, cette théorie moderne a été longuement et savamment mise au défi par un grand nombre de géologues traditionnels de renom au moment de son introduction. Dans la décennie qui suivit son introduction, elle fut examinée sous toutes les coutures, révisée de manière extensive, analysée, puissamment débattue et testée de manière très rigoureuse. Chaque année après 1951, il y eut de grandes conférences organisées à travers l’URSS afin de débattre, d’analyser et d’évaluer la théorie moderne, son développement et ses prédictions. Les conférences générales entre les années 1952 et 1964-5 se sont particulièrement occupées de ce sujet. Durant cette période de scrutinisation de la théorie moderne pétrolière, quelques-unes des personnes en charge des tests dirent que la théorie traditionnelle de l’origine biologique/biotique pétrolière ne fut jamais autant testée que la théorie moderne.
- La théorie russo-ukrainienne de l’origine abiotique profonde du pétrole n’est pas une vague hypothèse qualitative, mais se tient comme une théorie analytique rigoureuse au sein des sciences de la physique moderne. En cela cette théorie moderne diffère grandement non seulement de la théorie biotique, mais aussi des hypothèses géologiques traditionnelles. Depuis le XIXème siècle, des physiciens, chimistes, géologues et thermodynamiciens de renom ont regardé avec de grandes réserves (voire même du dédain pour certains), la suggestion que des molécules d’hydrocarbones hautement réduites et possédant une haute enthalpie libre (constituants du pétrole brut), pourraient spontanément évoluer depuis une base de molécules biologiques hautement oxidées possédant une basse enthalpie libre. Depuis 1964, les scientifiques de l’URSS ont procédé à des analyses statistiques en thermodynamique qui ont établie de manière explicite que l’hypothèse de l’évolution des molécules d’hydrocarbures (sauf le méthane) depuis des molécules biotiques dans des conditions de pression et de température proches de celles de la croûte terrestre, est en violation flagrante de la seconde loi de la thermodynamique. Ils ont aussi déterminé que l’évolution de molécules considérablement réduites ne peut se faire que dans des conditions de pression (profondeur) qu’on ne peut trouver que dans le manteau terrestre. Dans la seconde partie de son développement, la théorie moderne fut complètement revampée d’un point de vue d’argument qualitatif basé sur la synthèse de beaucoup de faits qualitatifs en un argument quantitatif basé sur les arguments analytiques de la mécanique statistique quantique et de la théorie de la stabilité thermodynamique .(Chekaliuk 1967; Boiko 1968; Chekaliuk 1971; Chekaliuk and Kenney 1991; Kenney 1995) . Avec la transformation de la théorie moderne russo-ukrainienne d’une théorie géologique synthétique argumentant par persuasion en une théorie physique analytique argumentant par compulsion, la géologie pétrolière est entrée dans le courant de pensée de la science moderne.
- La théorie russo-ukrainienne de l’origine abiotique profonde du pétrole n’est pas controversive et ne présente pas de sujet à débat académique.
La période de débat scientifique sur cette théorie qui présente un corps de connaissance extensif est terminée depuis environ 2 décennies (~ Simakov 1986). La théorie moderne est de fait extensivement appliquée dans tous les pays de l’ancienne URSS comme étant la perspective guidant l’exploration pétrolière et les projets de développement. Il y a en ce moment plus de 80 champs pétroliers et gaziers dans la Mer Caspienne seule, qui furent développés et exploités en appliquant les perspectives de la théorie moderne et qui produise du pétrole depuis la roche cristalline .(Krayushkin, Chebanenko et al. 1994) Similairement, une exploration du bassin d’effondrement de la faille cratonique de la Sibérie occidentale a développé 90 champs pétroliers dont 80 produisent partiellement ou entièrement depuis la roche cristalline (NdT: Ce qui est impossible en considérant la théorie biotique de l’origine du pétrole pour laquelle pétrole et gaz ne peuvent se situer que dans des bassins sédimentaires…). L’exploration et la découverte des champs pétroliers et gaziers du Dniepr-Donetsk de la même manière ont déjà été mentionnées. Il y a en ce moment même des projets de forage profond en Azerbaïdjan, au Tatarstan et en Sibérie asiatique, dirigés pour tester le potentiel des réservoirs de gaz et de pétrole dans le sous-sol cristallin.
Les erreurs impliquées dans les prédictions au sujet de la disponibilité future du pétrole, inévitablement occasionnées par une application inappropriée de l’hypothèse rococo que le pétrole se produit miraculeusement depuis des volumes limités de matière organique et sont obtenues par la notion de “matériel fossile limité”. On devrait plutôt reconnaître correctement qu’il n’y a plus de raisons de s’attendre à une pénurie future de pétrole car:
(1.) Le potentiel de produire du pétrole depuis le sous-sol cristallin, depuis les structures volcaniques, depuis les structures d’impact et des régions non-sédimentaires, a généralement été négligé
(2.) Le potentiel pétrolier des zones de suture riftogénique, à la fois sous-marines et terrestres a été largement négligé.
(3.) Le pétrole qui existe certainement et sera sûrement produit depuis des réservoirs en dessous de ceux qui sont en ce moment même exploités a été pratiquement entièrement négligé‡.
(4.) Le potentiel de produire du pétrole et du gaz depuis des réservoirs sous les zones d’hydrate de méthane a été complètemet négligé, tout comme l’ont été les réserves d’hydrates de méthane elles-mêmes.
(5.) Le potentiel que certains champs pétroliers qui produisent actuellement pourraient bien attirer des hydrocarbures pressurisés d’une faille ouverte et active ou d’un conduit depuis le manteau terrestre et ainsi n’être jamais taris§ a été complètement négligé, tout comme le potentiel de développer des champs ne se tarissant jamais par forage très profond (Mahfoud and Beck 1995)
En vue de ces considérations, il n’y a aucune raison de s’inquiéter et encore moins de “planifier” pour une chute future de l’industrie pétrolière fondée uniquement sur une disparition des réserves pétrolières ou gazeuses. Au contraire, ces considérations appellent à un investissement supplémentaire et au développement de la technologie et de la technique des forages profonds, de la mesure sismique profonde et des propriétés des réservoirs se situant dans le sous-sol cristallin et des pratiques associées de complétion et de production qui devraient être appliquées dans ces réservoirs non traditionnels.
Non seulement les prédictions que le monde “est à court de pétrole” sont fausses et éronées, mais aussi le sont les suggestions que l’exploration pétrolière et l’industrie de production pétrolière sont arrivées à “maturité” ou sont “sur le déclin”. L’expérience de l’auteur de cet article, expérience gagnée à travailler dans l’ancienne URSS durant les cinq dernières années, a fourni la preuve irréfutable que l’industrie du pétrole n’est en fait que seulement en train d’entrer dans sa période d’adolescence.
* * *
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Republished by Russian Academy of Sciences, Kazan, 1997.
† Comme le diamant peut-être créer dans un laboratoire à basses pressions en utilisant un processus de plasma acétylène, on peut produire des hydrocarbures par le procédé de Fisher-Tropsch. Mais aucun de ces deux processus n’est imité dans des circonstances naturelles et sous de telles conditions thermodynamiques de synthèse, les hydrocarbures produits sont instables et se décomposeraient dans un envionnement naturel.
ƒ Dans chaque bibliographie abrégée est donnée une sélection des travaux les plus récents sur les sujets de ces personnes en particulier. Par exemples Krayouchkin et Porfiriev ont chacune publié plus de 200 articles scientifiques et monographes sur le sujet.
‡ Un tel négligé se produit maintenant 45 ans après que Koudriatsvev ait appris à l’industrie pétrolière l’existence de ces réservoirs !
- On doit ici faire remarquer qu’un tel négligé continue malgré que ces possibilités aient été amenées à l’attention de l’industrie pétrolière internationale dans des journaux occidentaux spécialisé. (Mahfoud and Beck 1995)