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Ingérence occidentale en Ukraine: La Shell et BP disent à Poutine: les affaires en Russie continuent malgré l’Ukraine…

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, économie, BP et marée noire golfe du mexique, colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, neoliberalisme et fascisme, politique et lobbyisme, politique et social, sciences et technologies, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , on 21 avril 2014 by Résistance 71

Nous avons trouvé cette information très intéressante dans la partie “business” de RT, ceci n’était même pas une manchette d’information et pourtant, cet entrefilet nous en dit bien long sur l’affaire ukrainienne et stimule l’analyse…

Pour faire simple, il semblerait que ce qui se passe en Ukraine ne soit qu’une provocation inhérente du jeu de “je te tiens tu me tiens par la barbichette” engagé entre l’oligarchie pétrolière et financière occidentale (les mêmes personnes, voir les articles de Dean Henderson que nous avons traduit) et la Russie pour le pétrole et le gaz.

Les grands patrons des entreprises pétrolières Shell, ExxonMobil, BP montent au créneau pour réaffirmer leur engagement en Russie surtout dans l’Arctique russe, malgré la “crise ukrainienne”. Qu’est-ce que cela veut dire? Du côté occidental: Nous avons investi des milliards, touchez pas au grisbi ! Si la Russie nous vire ou nous coupe de quelques manières que ce soit, ce sera la guerre… Du côté russe: Nous avons l’Arctique et Sakhalin, notre expérience en exploitation pétrolière est 10 fois supérieures à la votre (cf notre dossier sur l’origine du pétrole abiotique, les Russes ont une expérience de décennies en forages profonds que n’ont pas les occidentaux et quand ils s’y aventurent… le résultat c’est Deep Horizon, BP dans le Golfe du Mexique !…), bref nous n’avons pas besoin de vous dans l’absolu, la coopération c’est la paix… Donnant, donnant…

Les Russes ne vireront pas les occidentaux, mais se protègeront, car confiance zéro. Ils savent que la dernière fois qu’une compagnie pétrolière américaine fut virée de Russie (le tsar Nicolas II retirant les droits d’exploitation pétroliers à la Standard Oil des Rockefeller, aujourd’hui… ExxonMobil, au début du XXème siècle, ce qui mena à son renversement en 1917. La révolution bolchévique ayant été financée par Wall Street et la City de Londres, comme explicité par l’historien Antony Sutton, pour l’appropriation à terme d’un marché captif, ce qui fut fait…), le chaos s’en suivit.

Ceci mène directement à une question assez terrifiante: Qu’est-ce qui se tient entre les grosses transnationales du pétrole et de la finance occidentales et un contrôle absolu anglo-américain des plus grosses réserves d’hydrocarbures au monde ? Réponse: un homme… Vladimir Poutine !

De deux choses l’une: ou l’oligarchie à terme arrivera à se ralier Poutine pour le contrôle totale mondial des réserves d’hydrocarbures, ou Poutine demeurera ce qu’il est, un protecteur de la Russie contre vents et marées et deviendra donc de facto, l’homme à abattre pour les majors du pétrole, c’est à dire les maîtres du monde (pour l’heure). Les Russes n’ont pas besoin de l’occident pour exploiter leurs hydrocarbures, mais l’impliquer aide à contrôler la veulerie et garanti une paix précaire, ce qu’il faut est maintenir en échec le désir mégalomaniaque occidental de vouloir absolument tout contrôler sans partage. Là réside assurément toute la subtilité de Poutine. Le problème majeur est que Poutine est trop seul, comme Chavez, lui parti (lire assassiné), qui a l’aura de reprendre le flambeau ? Personne… Pourquoi donc ne pas redonner le contrôle au peuple et amener une autogestion nationale contrôlée pour finir par dissoudre l’état et son pouvoir dans le peuple, là où il est particulièrement soluble, comme le préconisait les premiers soviets (assemblées populaires en russe), créés par les anarchistes à St Pétersbourg en 1905.

La fin de son règne approchant et sans doute dans ce qui fut une crise de lucidité (et de remords ?…) entre deux états seconds alcooliques, Boris Eltsine avait dit à Poutine alors jeune conseiller montant: “Sauve la Russie !” C’est ce que Poutine fait depuis 1991 et en sauvant la Russie, il sauve également le monde… pour l’instant…

— Résistance 71 —

 

La Shell dit à Poutine que le projet gazier est toujours sur les rails quoi qu’il arrive en Ukraine

 

RT

 

18 Avril 2014

 

url de l’article original:

http://rt.com/business/shell-putin-meeting-moscow-432/

 

= Traduit de l’anglais par Résistance 71 =

 

Le nouveau PDG de la Royal Dutch/Shell Ben Van Beurden a rencontré le président Poutine vendredi dernier, signalant que la tension en Ukraine n’a en rien affecté l’investissement en Russie et que les contrats énergétiques ne seront pas déraillés par la politique internationale.

Van Beurden a rencontré le président dans sa résidence hors de Moscou et a réaffirmé l’engagement de l’entreprise pour développer la seule usine russe de gaz naturel liquide (GNL) avec Gazprom.

Nous savons également que ceci est un projet qui demandera un gros soutien pour avoir du succès, donc un de mes buts en vous rencontrant Mr le président, est aussi de sécuriser le soutien pour faire aller ce projet de l’avant,” a dit Van Beurden.

“Il est temps maintenant d’étendre ce projet lucratif et nous aurons besoin de tout le soutien nécessaire pour en faire un succès,” a dit le patron du pétrole. Poutine a dit qu’il était heureux que Shell continue son travail en Russie.

L’entreprise multinationale anglo-hollandaise de pétrole et de gaz a plusieurs projets concernant les hydrocarbures en Russie, incluant une prise de 27% des parts dans le projet Sakhalin II, le plus grand projet d’exploration pétrolier au monde, ainsi que des accords portant sur des milliards de dollars pour explorer les réserves arctiques en coopération avec les entreprises d’état russes GazProm et Rosneft.

“La coopération entre la Russie et Shell et d’autres entreprises internationales du pétrole est essentielle pour la construction de nouvelles réserves de pétrole et de gaz pour la Russie et pour que celle-ci demeure le 1er exportateur de ces produts dans le monde”, a dit à RT Mahmoud Salameh, un expert en pétrole et consultant à la World Bank Energy.

En avance dans l’Arctique

Seules les entreprises d’état russes peuvent obtenir des licences d’exploration des réserves pétrolières arctiques qui sont estimées à 90 milliards de tonnes ou environ 13% de l’offre mondiale,

Shell, tout comme Exxon Mobil, ont des intérêts dans les zones arctiques russes. (NdT: Shell représente les intérêts Rothschild et Exxon Mobil les intérêts Rockefeller, les deux familles étant alliées et main dans la main depuis la fin du XIXème siècle…) et la Russie est déjà en avance sur ses rivaux en Arctique car elle y produit déjà du pétrole,” a dit Salameh.

Les réserves de gaz naturel sont de 1670 milliards de m3 ou 30% des réserves mondiales et le gaz naturel liquéfié pèse environ 44 milliards de barils ou 20% des réserves potentielles. La Shell qui a un vaste projet en Alaska, peut transférer son expertise dans l’Arctique russe.

D’autres géants du gaz comme l’Italien ENI, le Norvégien Statoil, l’américain ExxonMobil et le Français Total travaillent avec les entreprises russes pour explorer les hydrocarbures dans l’Arctique russe.

Quelles sanctions ?

Une mésentente politique entre l’occident et la Russie au sujet de l’Ukraine a mené les Etats-Unis à mener une série de sanctions contre la Russie, ce qui pourrait avoir des effets adverses pour les entreprises occidentales travaillant dans l’industrie pétrolière du pays.

Je suis sûr qu’ils seront sujets à une certaine pression si des sanctions sont imposées à la Russie, mais je doute qu’ils succomberont à tout cela,” a dit Salameh.

Malgré le fait que les Etats-Unis soient les plus vocaux au sujet de faire appliquer des sanctions, la plus grosse des compagnies pétrolières américaine Exxon Mobil (Rockefeller) possède la plus grosse présence géographique en Russie.

Pour les patrons du pétrole, les affaires continuent en Russie. Parlant à une réunion annuelle des actionnaires de BP (Amoco) la semaine dernière, son PDG Bob Dudley est resté positif au sujet des coopérations avec la Russie.

BP possède 19,75% des parts de Rosneft comme résultat d’une super fusion entre l’entreprise d’état russe et TNK-BP en mars 2013.

A l’encontre des autres entreprises pétrolières étrangères en Russie, Shell a minimisé son exposition en Russie en investissant projet par projet au lieu d’acheter des parts dans les entreprises locales.

Guerre de l’énergie: La Russie bouge ses pions sur l’échiquier géopolitique…

Posted in actualité, économie, politique et lobbyisme, politique et social, sciences et technologies, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , on 15 novembre 2012 by Résistance 71

Tandis que le spectacle continue sous le chapiteau du plus grand cirque du monde en occident avec en vedette américaine le clown blanc, patron de la CIA, pris dans un vaudeville de la plus belle facture, Poutine et la Russie eux, ne disent rien et agissent…

L’UE est autant à la botte yankee par consentement qu’à la botte russe de manière forcée, car sa dépendance énergétique vis à vis de la Russie est dramatique. L’étau se resserre et la donne d’une nouvelle guerre froide se dessine à l’horizon.

— Résistance 71 —

 

 

Rosneft devient la première entreprise pétrolière mondiale

 

Par Alfredo Jalife-Rahme

 

Le 12 Novembre 2012,

 

Url de l’arrticle original:

http://www.voltairenet.org/article176539.html

 

Après avoir racheté l’essentiel de Yukos, puis avoir conclu une joint-venture avec Exxon-Mobil pour exploiter le pétrole de la Mer Noire, Rosneft vient d’absorber TNK-BP. Ce faisant, la Russie —qui dispose déjà avec Gazprom de la première entreprise gazière mondiale— se dote de la première entreprise pétrolière mondiale. L’analyste Alfredo Jalife-Rahme compare la stratégie nationale de Vladimir Poutine à la logique mercantile libérale qui prévaut dans son pays, le Mexique ; un parallèle qui a valeur d’exemple.

Le pétrole constitue toujours la matière première géostratégique par excellence pour la planète, et ce serait une grave erreur que d’analyser sa reprise en main par l’État sous un simple angle mercantiliste : ce qui est en jeu, c’est la sécurité énergétique des pays producteurs.

Si les USA, principaux acheteurs du pétrole mexicain, admettent que les hydrocarbures sont stratégiques, il est inconcevable que les pays vendeurs n’en tiennent pas compte.

Et pourtant c’est bien là le péché mortel que commettent les gestionnaires formés par l’ITAM (Institut Technologique Autonome de Mexico) au Mexique, qui affichent une ignorance géopolitique pathétique ; la question n’est pas de privatiser ou d’étatiser, termes qui ont des acceptions variables, bien souvent superficielles, tant aux USA qu’au Mexique, mais de se centrer sur qui détient le contrôle sur la première matière première d’importance géostratégique mondiale.

Aux USA, les entreprises privées d’hydrocarbures, telle Exxon Mobil, font partie de la panoplie garante de la sécurité nationale et internationale ; au Mexique, il n’y a aucune garantie en ce sens, s’agissant d’entreprises privées —au capital étranger ou national— qui opèrent au Mexique et qui sont soumises bien souvent aux crédits de Wall Street, ce qui pipe les dés d’emblée et mine la sécurité nationale, puisqu’aucun contrôle efficace ne peut s’exercer sur elles : dans le cadre de la dérégulation globale financiériste, leur financement devient aléatoire [1]

Le Mexique néolibéral des « énarques » de l’ITAM est l’exception, au moment où les grandes puissances pétrolières récupèrent leurs actifs perdus dans un vaste mouvement de ré-étatisation et de dé-privatisation : c’est le cas de la réorganisation du portefeuille de Rosneft en Russie, tout récemment, faisant suite à la légendaire BP britannique, qui était le symbole même de l’irrédentisme britannique.

Le site géopolitique StratRisks, basé en Floride, souligne que Rosneft a délogé Exxon Mobil du premier rang pour la production mondiale, après le rachat de TNK-BP (entreprise mixte constituée de Britanniques et d’oligarques russes, condensée dans la firme AAR). TNK-BP se trouvait parmi les 10 entreprises pétrolières privées les plus importantes au monde, et en 2010, elle produisait 1,74 millions de barils par jour à partir de ses sites actifs en Russie et en Ukraine.

Le président Poutine considère que l’opération, d’une envergure inédite, permettra une production de plus de 4 millions de barils par jour. Il rapporte les tribulations de TNK-BP qui était jadis une transnationale privée ; son rachat par Rosneft constitue une ré-étatisation et une dé-privatisation en deux étapes : d’abord « Rosneft acquiert 50 % de TNK-BP dans une alliance stratégique (joint-venture) avec BP, en échange de liquidités et d’actions de Rosneft d’un montant de 27 millions de dollars, ce qui attribue à BP 19,75 % de Rosneft ». Dans une deuxième étape, « les oligarques de AAR obtiendraient 28 milliards de dollars (cash) au titre de la moitié de la copropriété dans TNK-BP, quoique cet accord ne soit pas encore conclu ».

Ainsi l’entreprise d’État (sic) Rosneft débourserait 55 milliards de dollars pour avoir l’emprise décisive, avec une participation minoritaire de BP, entreprise privée (sic) dont la position se trouve fort diluée : il s’agit bien d’une dé-privatisation concomitante à la ré-étatisation de Rosneft.

 

Vladimir Poutine a mis en place une Commission pour le Développement stratégique du secteur de l’énergie et pour la sécurité environnementale. Elle élabore la Doctrine de sécurité énergétique de la Fédération de Russie (23 octobre 2012).

© Kremlin

Pour StratRisks, il s’agit bel et bien d’une nationalisation : Poutine a su créer un géant pétrolier national, qui lui permet de mettre en œuvre son plan de renforcement de l’influence russe dans le monde, par le contrôle des nécessités énergétiques d’autres pays.

Dans ce nouveau cadre, Rosneft va pouvoir extraire presque la moitié du pétrole produit en Russie, ce qui est énorme, si l’on compare avec l’Arabie saoudite : la Russie est une superpuissance énergétique, et en nationalisant progressivement ses ressources, Poutine renforce son contrôle sur les besoins européens.

Reste un problème : la Russie n’a pas les compétences technologiques suffisantes en matière d’hydrocarbures, ce pourquoi elle s’est assurée la permanence de BP comme associé minoritaire, afin de ne pas commettre l’erreur de l’Arabie saoudite, qui avait nationalisé son industrie pétrolière en 1980, alors qu’elle produisait plus de 10 millions de barils par jour, et qui en cinq ans sous le régime d’Aramco (l’entreprise d’État) avait vu diminuer sa production de 60 %.

Poutine estime que son influence à l’échelle internationale va augmenter, après l’opération Rosneft. Sa manœuvre stratégique amènera des prix du pétrole plus élevés, et un marché énergétique en hausse étonnante. À mon avis, fort de ses ogives nucléaires, Poutine joue finement sa carte pétrolière, tandis qu’au Mexique, la kakistrocratie (« gouvernement par les pires ») issue de ITAM a totalement perdu la vision géostratégique du président Lázaro Cárdenas (qui avait exproprié et nationalisé toutes les ressources du sous-sol en 1938).

Celui-ci, en bon général, avait compris il y a 74 ans déjà la portée géostratégique des hydrocarbures. Il s’agit de savoir qui garde le contrôle en dernière instance des hydrocarbures mexicains —d’un point de vue multidimensionnel—, et qui garantit l’approvisionnement lorsque l’État prendra ses distances : c’est ce qui s’appelle la sécurité nationale. Allons-nous créer l’équivalent d’une Televisa (conglomérat multimédia mexicain, le plus important d’Amérique latine et du monde hispanique) avec le pétrole mexicain, ce qui nous livrerait à la merci de ses intérêts totalitaires ?

Au Mexique, le pétrole se trouvait aux mains des Britanniques, avec les résultats cataclysmiques que l’on sait, outre les dégâts environnementaux dont nous avons hérité [après la marée noire provoquée par la plateforme pétrolière de BP Deepwater Horizon en 2010, le groupe pétrolier britannique est en discussions avancées avec l’États-unien Plains pour lui céder des champs pétroliers du golfe du Mexique pour un montant de 7 milliards de dollars, écrit le Wall Street Journal. Mais d’autres groupes ont exprimé de l’intérêt pour les actifs de BP et un autre acheteur pourrait émerger, précise le quotidien financier. Source : Le Figaro, 20 septembre 2012].

Le site StratRisks souligne que l’Europe dépend du pétrole et du gaz russe, et que la manœuvre poutinienne renforce cette dépendance, tout autant que la puissance russe ; cela va de la construction des oléoducs jusqu’au contrôle à hauteur de 40 % de sa capacité d’enrichissement d’uranium global. Le rachat des deux moitiés de TNK-BP par Rosneft, entreprise d’État, en fera un Goliath dans le secteur pétrolier global, au point que la Russie pourra produire des asphyxies par le contrôle de l’approvisionnement, quand elle décidera une hausse des prix.

StratRisks envisage une incrustation de la Russie dans l’OPEP ; alors le cartel pétrolier contrôlerait plus de la moitié de la production mondiale et la plus grande partie des réserves potentielles, et avec une telle influence, les pays de l’OPEP pourraient disposer à leur guise du prix que le reste du monde aurait simplement à payer. Ce n’est pas si facile —cela peut déboucher sur une guerre mondiale— mais ce n’est pas incongru non plus.

Pour résumer, selon StratRisks, Gazprom, l’entreprise gazière russe, contrôle déjà le gaz de l’Europe et Rosneft le pétrole, ce qui revient à étrangler la suprématie occidentale, et ouvre la voie à un nouvel ordre mondial présidé par la Russie.

Il s’agit de géopolitique, on est loin de l’esprit de clocher teinté de modernisme de pacotille qui caractérise le gouvernement mexicain néolibéral, qui prétend livrer à d’autres, les yeux fermés, le pétrole mexicain, en oubliant que pétrole et pouvoir, phonétiquement proches, vont profondément de pair.

Alfredo Jalife-Rahme

Traduction 
Maria Poumier

Source 
La Jornada (Mexique)
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