Nous relayons cette analyse de Robert Bibeau des “7 du Québec” dans le souci de notre appel en écho de la résistance zapatiste du Chiapas et la nécessité de plus en plus absolue de former un Réseau de Résistance et de Rébelilon International (RRRI ou 3RI) contre la société marchande et la dictature étatico-capitaliste qui asservit l’humanité d’une manière sans précédent.
Si nous ne sommes pas d’accord sur tout ce qui y est dit, l’analyse part de certains principes sous-jacents à toute analyse anarchiste de la situation historique que nous vivons. Afin d’éviter toute confusion possible, nous invitons les lecteurs à lire ces deux articles de René Berthier (ici et là) que nous avons republiés et qui traitent de la relation entre marxisme et anarchie. Nous mettons sous le texte quelques lectures complémentaires relevantes sur le sujet abordé par Robert. En ce qui nous concerne, nous ne commenterons pas ce texte de Bibeau en détail mais sur les points qui nous paraissent essentiels. Nous le ferons en notes distinctives sous le texte original que nous commentons. Tout commentaire additionnel est bienvenu en section prévue à cet effet. Bonne lecture à toutes et à tous !
A (re)lire en complément à notre sens indispensable, notre “Manifeste pour la société des sociétés” (octobre 2017), à lire et aussi diffuser sans aucune modération…
~ Résistance 71 ~

Partis et mouvement prolétariens contre révolution prolétarienne
Robert Bibeau
24 octobre 2018
url de l’article:
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/partis-et-mouvement-proletariens-vs-revolution-proletarienne/
Nous ne ferons pas usage ici des expressions gauche, droite, social-démocrate, socialisme, marxisme-léninisme, maoïsme, anarchisme ou parti communiste, autant de mots galvaudés, dénaturés, qui sèment la confusion parmi les militants prolétariens. Pour un militant prolétarien, ce n’est pas le Parti qui est le sujet et l’objet fondamental, mais ce sont la classe et la révolution prolétarienne. Nous insistons, la révolution que nous préparons chacun à notre façon ne sera ni réformiste, ni socialiste, ni communiste, mais essentiellement prolétarienne du nom de son protagoniste principal.
Le ou les Partis de la classe prolétarienne surgiront de la révolution
Nous, du webmagazine Les7duQuébec.com, sommes une portion de la classe prolétarienne, une portion révolutionnaire de cette classe révolutionnaire, mais nous ne sommes pas son avant-garde formelle, ni son directoire détaché de la classe et de son historicité. Le fait de développer une conscience plus claire de la mission historique du prolétariat nous confère un devoir et des responsabilités envers notre classe – qui est la source de notre conscience de classe – et ne nous autorise aucun privilège d’encadrement des militants, de gestion des caisses du mouvement, ou d’administration de l’État bourgeois que nous répudions complètement. La tâche politique des prolétaires révolutionnaires n’est pas de conquérir électoralement ou autrement l’appareil d’État bourgeois, mais de le détruire. D’ici là, laissons aux bourgeois la gestion de l’État capitaliste périclitant. (2)
C’est le développement du mode de production qui produit les classes sociales antagonistes et, contrairement à Bordiga, nous ne croyons pas que : «Les travailleurs se constituent «en classe, et donc en parti politique» quand leurs propres luttes indépendantes de toute fraction de la bourgeoisie les convertissent en sujet politique propre.»(3) Une classe sociale existe objectivement, de par son activité dans le procès de production, indépendamment des organisations de classe – partis politiques ou associations –. La lutte de classe ne dépend ni de la volonté ni de la conscience d’une classe sociale. La lutte de classe est comme les fonctions vitales de l’organisme humain, elle ne disparaitra qu’avec les classes sociales elles-mêmes et donc avec les modes de production fondés sur l’exploitation d’une classe par une autre.
Ce sont les classes sociales qui génèrent leurs organisations de lutte de classe
Ce ne sont jamais les partis politiques qui produisent ou « cristallisent » les classes sociales ou les luttes de classe. Ainsi, tout militant aura noté que lorsque la classe prolétarienne répudie et déserte les organisations sociales-démocrates, menchéviques, bolchéviques, socialistes, communistes, marxistes-léninistes, gauchistes, maoïstes, syndicales, etc. ce n’est pas la classe qui s’effrite et disparait, mais ce sont ces organisations qui, ayant perdu leur utilité historique suite à la décrue du mouvement prolétaire, se disqualifient et se pétrifient, ou alors elles s’agitent en périphérie des luttes sur le front économique, ou encore, ces organisations anémiques rallient les organisations politiques de la bourgeoisie sur les banquettes du crétinisme parlementaire.
Chaque militant prolétarien aura également remarqué que l’atrophie ou la disparition de ces organisations « partidistes » (4) ne font pas disparaitre la mémoire ni l’expérience de lutte qui sont conservées dans le subconscient de la classe pour être actualisées lors des périodes se résurgences de la lutte de classe. Par exemple, la mission présente des organisations du mouvement prolétarien consiste, non pas à ressasser les textes « sacrés » du passé; ni à mesurer le niveau de conformité des écrits actuels avec les dogmes sacralisés d’autrefois; ni de rempiler les effectifs des sectes sous la gouverne de gourous déjantés. La tâche présente, au moment où les forces révolutionnaires prolétariennes accumulent l’énergie pour un grand affrontement est de réinterpréter et d’adapter les acquis historiques accumulés par la classe à l’aune de la conjoncture économique, politique, idéologique, médiatique, sociale et militaire contemporaine. La guerre de classe ne se fera pas de la même manière au XXIe siècle qu’au temps des Croisés ni qu’au temps des tranchées.
Comme Marx dans l’Idéologie allemande (1845) nous pensons que : « (…) l’apparition conséquente d’un parti formel de la révolution prolétarienne ne pouvait avoir lieu qu’au cours de la révolution elle-même, au travers de la lutte classe contre classe, car ce n’est qu’alors que les attaches qui enserrent le développement de la conscience peuvent se détendre suffisamment pour les rendre possibles. » (5). Nous ajoutons que ce n’est qu’alors que les chaînes de l’oppression économique et de l’autorité politique du capital sur le travail salarié se brisent, créant de grands désordres parmi la classe dominante, et provoquant un courant insurrectionnel à la faveur de la résistance.
Le programme de la classe prolétarienne révolutionnaire
Pour nous, le programme politique de la classe prolétarienne ne contient qu’un seul article que l’on peut ainsi énoncer : mener toutes les résistances de classe contre le capital et son État, sur les fronts économique, politique et idéologique, hors de toutes organisations bourgeoises. Préparer ainsi les conditions objectives et subjectives de l’insurrection populaire, et la transformer en révolution prolétarienne qui sera de longue durée à n’en pas douter. Les principes et les méthodes de construction du mode de production communiste prolétarien ne sont pas du ressort des organisations révolutionnaires, mais seront, le temps venu, la responsabilité du mouvement et de la classe prolétarienne, probablement après une longue période de chaos, de répression, de contrerévolution, d’essais et d’erreurs.
Les conditions objectives de la révolution ne sont pas du ressort de la classe, ni du mouvement prolétarien, ni de la volonté d’aucune autre classe sociale. Elles découlent du développement inéluctable des contradictions au sein du mode de production capitaliste ayant atteint son zénith. Les conditions subjectives de la révolution prolétarienne découlent de la maturation des conditions objectives, qu’exploitent plus ou moins efficacement les militants dont la conscience s’affûte par la lutte, et dont s’empare l’ensemble du mouvement prolétarien.
Principes et acquis historiques
Après deux siècles de lutte de classe entre le capital et le travail salarié quelques principes fondamentaux sont désormais des acquis historiques pour la classe sociale prolétarienne. Ce sont :
- Pour un militant prolétarien, ce n’est pas le Parti qui est le sujet central ni l’objet fondamental de son activité idéologique et politique, mais ce sont la classe et la révolution prolétarienne. Nous insistons, la révolution radicale que nous préparons chacun à notre façon, la plus grande de l’histoire de l’humanité, ne sera ni réformiste, ni socialiste, ni marxiste-léniniste, ni communiste, ni anarchiste, mais fondamentalement prolétarienne du nom de son acteur principal. Il faut un prolétariat très développé, de hautes technicités et à forte productivité pour diriger une révolution prolétarienne moderne.
Commentaire de Résistance 71: pour clarifier, le prolétariat est constitué de tous les gens qui n’ont rien d’autre que leur force de travail à vendre pour survivre en société marchande. Le prolétariat représente 99,9% de la population mondiale. Nous sommes d’accord avec l’essentiel de ce point, la dernière phrase nous hérisse quand même, quand Robert parle de “forte productivité”… On dirait un patron exploiteur qui parle. faudra réviser la sémantique… Il convient de dire qu’en révolution sociale achevée, il n’y aura plus que production pour consommation et dissémination, car il n’y aura plus de valeur marchande, plus d’argent, plus de salaires. production et consommation il y aura, mais sans plus aucune connexion avec une quelconque valeur/rapport marchande.
2 La révolution prolétarienne ne pourra être menée à terme avant que la totalité des moyens de production et des forces productives, que le mode de production capitaliste est capable de valoriser, ait été engagée dans le procès de production. Marx soulignait qu’un mode de production ne disparaît «jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu’il est assez large pour contenir». (6) De nos jours, le système capitaliste a-t-il atteint ce point de rupture sans retour (?) voilà une des questions importantes que les organisations révolutionnaires prolétariennes devraient examiner. (7)
Commentaire de Résistance 71 : La sempiternelle “fatalité” marxiste de la marche inéluctable capitaliste, catéchisme toujours rabâché du “toute tentative révolutionnaire est vouée à l’échec tant que le capitalisme n’est pas allé au bout du bout du banc”… ça aiderait qu’il y aille bien entendu, mais il trouve, son oligarchie, trouve sans cesse des moyens de le faire muter pour repartir avec ou sans guerre. Il est en train de muter à l’heure ou nous en discutons. Il faut comprendre une chose, une bonne fois pour toute: le capitalisme ne tombe pas du ciel, il n’est pas une “fatalité”, c’est une CREATION HUMAINE et à ce titre, n’étant en rien universel peut être DEFAIT tout comme il a été FAIT. Il suffit de le vouloir et de dire NON ! Ceci est une décision politique qui part de l’individu conscient et critique et qui irradie vers le collectif. Ceci constitue la position anarchiste de la révolutions sociale consciente et critique, ici et maintenant, ancrée dans la réalité de la décision d’arrêter quelque chose qu’on a mis en marche, le plus simplement du monde. Cela aidera de le faire en phase de crise du capital, mais la problématique la plus importante est la conscience humaine et la décision d’agir pour retrouver son humanité, pour être plus pleinement humain.
- Pendant les périodes de croissance puis de stagnation du mode de production, la lutte de classe dans l’instance économique est dominante et déterminante. Ce n’est que pendant les phases insurrectionnelles populaires, puis révolutionnaires prolétariennes que la lutte dans les instances idéologique et politique devient déterminante. Alors, la classe révolutionnaire saisit son sort, et celui de toute l’humanité, entre ses mains et oriente son destin en construisant le nouveau mode de production émergeant de l’ancien.
Commentaire de Résistance 71: Oui sur le fond, mais il ne faut pas se tromper de cause. Le “mode de production” si cher aux marxistes n’est pas le pilote, il est une dérive. La cause première est celle du POUVOIR, de la prise de décision. Celle-ci doit être ramenée dans le corps social pour être l’affaire de tous. De là surviendra un “changement de mode de production” car il n’y aura plus de division politique possible, plus de relation décideur/subordonné, oppresseur/opprimé, donc plus non plus de division économique possible. Tout découlera de cela. L’essence de la révolution sociale n’est pas économique mais politique. C’est le changement de rapport, d’attitude au pouvoir dans la société humaine, qui amènera l’émancipation et la fin de ses dérives “économiques” dont le capitalisme n’est qu’un des avatars, un des cancers serait un terme plus approprié en la circonstance..
- À l’image de la globalisation et de la mondialisation du mode de production capitaliste la révolution prolétarienne sera mondiale ou ne sera pas. Toute révolution locale, nationale ou régionale sera subjuguée et anéantie par les restes de l’ancien mode de production capitaliste bourgeois. C’est l’internationalisation de la révolution prolétarienne qui assurera sa victoire.
Commentaire de Résistance 71: nous sommes d’accord … mais cela partira d’état de conscience d’abord individuel puis collectif et d’action localisés qui se confédèreront. D’où la nécessité de former un Réseau de Résistance et de Rébellion International tel qu’appelé par la révolution sociale du Chiapas au Mexique.
- Si les conditions objectives de la révolution et du renversement du mode de production capitaliste ne sont pas réunies, les organisations qui surgiront à l’occasion d’une insurrection avortée, ou d’une révolte locale, nationale ou régionale disparaitront ou se mettront au service des intérêts de la classe hégémonique.
Commentaire de Résistance 71: Cela se produit souvent, mais ce n’est pas inéluctable, cf nos commentaires plus haut… Deux fenêtres doivent correspondre pour que LA révolution sociale (il n’y en aura qu’une, qui n’a pas encore eu lieu, nous sommes d’accord là dessus) se produise:
- Une phase dépressive de la gouvernance étatico-capitaliste
- Une conscience politique optimum de la classe révolutionnaire (qui constitue nous le rappelons 99,9% de l’humanité)
Jusqu’ici, nous avons été historiquement plusieurs fois en phase 2 mais pas en phase 1, en ce moment même, la phase 1 se précise, mais nous n’avons pas la seconde fenêtre, la conscience politique générale est au 36ème dessous. Il n’y a pas besoin d’avoir 100% ou 90% de gens conscients et actifs, 10-15% suffisent pour insuffler un modèle viable, pourvu que le pouvoir soit immédiatement redilué mondialement dans les peuples. Nous devons cibler la « solution à 10% »
- Les organisations de classe n’engendrent pas la classe sociale, elles en sont le reflet. Si les organisations politiques se disant prolétariennes passent de la révolution à la réaction, c’est que les conditions objectives et subjectives de la révolution ne sont pas à maturité et rien ne pourra y changer. Il faut recommencer comme l’histoire du mouvement ouvrier nous là enseigné.
Commentairee de Résistance 71: traduit en langage courant, Robert dit peut-être la même chose que nous ci-dessus… Est-ce le cas ?
- L’État est l’appareil administratif de la classe capitaliste et la structure de répression de la classe prolétarienne. Le mouvement prolétarien révolutionnaire rejette le réformisme et ne cherche en aucun cas à conquérir, ou à participer et se compromettre dans l’administration de l’appareil d’État bourgeois, mais à le détruire. (8)
Commentaire de Résistance 71: La classe capitaliste est le dernier avatar du schéma de division politique initial de la société humaine. L’État pré-existe le capitalisme, il est l’outil de préservation de la division politique de la société et est devenu il est vrai depuis environ les guerres napoléoniennes, une dépendance du système économique hégémonique.
- La classe prolétarienne existe en soi et pour soi – par elle-même, indépendamment de toute avant-garde, de toute avancée de la conscience de classe, et de toute organisation de classe –. C’est l’exploitation via le procès de valorisation du capital qui produit la classe des esclaves salariés prolétarisés (producteurs de plus-value). C’est l’instinct de conservation et de reproduction de la classe qui produit la lutte de classe. C’est la lutte de classe qui sécrète la conscience de classe et génère les militants apte à la formaliser.
Commentaire de Résistance 71 : “l’exploitation via le procès de valorisation du capital” est une conséquence de la division politique initiale de la société. L’économique est une dérive du politique. La révolution sociale est la question du pouvoir. L’exploitation est politique avant que d’être économique même si sous le mode capitaliste (inventé par l’humain, donc non-universel et totalement réversible dans le sens de la possibilité de son éradication, acte décisionnaire politique, lié au pouvoir de décision), l’économique a pris une dimension des plus envahissantes par la dictature de la marchandise. Il y a deux classes: dominants/dominés, elles sont crées par la division politique de la société qui doit cesser. Le résultat économique n’est qu’une dérive de cette tare initiale, qu’il faut corriger.
- Le rôle et la mission des organisations révolutionnaires de la classe prolétarienne sont de « révéler » (porter à la connaissance) et de formaliser la conscience de classe spontanée « en soi » pour l’aider à se constituer en conscience « pour soi », consciente de ses intérêts de classe. La classe prolétarienne est la seule classe sociale qui porte le projet de créer un mode de production sans classes sociales antagonistes.
Commentaire de Résistance 71: Oui mais cela ne se fera qu’après la redilution du pouvoir dans le corps social. Le principe égalitaire provient de cet acte politique primordial, c’est la racine de l’affaire, son essence radicale !
10. L’internationalisme est l’avenir de la classe prolétarienne tout autant que la globalisation et la mondialisation sont le devenir de ce mode de production jusqu’au moment de son abolition. L’internationalisme est dans la nature de la classe prolétarienne, il est donc l’unique perspective du mouvement et de ses organisations de classe.
Commentaire de Résistance 71: Oui, embrassons notre complémentarité et lâchons-prise de l’antagonisme induit. Il y a nécessité de créer comme l’ont appelé les Zapatistes du Chiapas à un Réseau de Résistance et de Rébellion International dont nous nous faisons l’écho…
11. Le nationalisme fut un passage obligé du mode de production capitaliste bourgeois. Le nationalisme est un reliquat bourgeois qui contamine l’idéologie et la politique prolétarienne que les organisations du mouvement prolétarien doivent œuvrer à extirper de la conscience de classe afin de permettre à la perspective internationaliste de s’imposer, hégémonique. (9)
Commentaire de Résistance 71 : Les nationalismes sont les bases de l’affirmation suprémaciste, ils sont vecteurs de la division et de l’antagonisme dont se nourrit et dépend la classe minoritaire dominante pour survivre et maintenir le statu quo oligarchique. Nous devons lâcher-prise des antagonismes induits et embrasser la complémentarité de la diversité amenée à la conscience par un processus de pensée et d’action critiques sur la transformation du monde.
Quelques éléments de réponse à tout ça dans notre “Manifeste pour la société des sociétés”.
Historicité révolutionnaire moderne
De ces principes que l’histoire de la lutte de classe nous a légués ils découlent que la Commune de Paris, la Révolution russe de 1917, les insurrections populaires européennes dans les années vingt et trente, la Révolution espagnole (1930-1939), la Révolution chinoise (1949), la Révolution cubaine (1959) et toutes les Révolutions de libération nationale dans les pays sous-développés du tiers-monde féodal ont été des révolutions démocratiques bourgeoises visant à assurer le plein épanouissement du mode de production capitaliste, c’est-à-dire de ses moyens de production et de ses forces productives sociales. La phraséologie populiste – ouvriériste – dont ont a affublée ces révolutions a été superfétatoire, alors que la classe prolétarienne mondialisée, industrialisée, mécanisée, informatisée, numérisée, de haute technicité et à productivité élevée n’existait pas à cette époque dans ces pays souvent arriérés.
Les organisations faisant partie du mouvement révolutionnaire prolétarien ne devraient pas colporter les accusations dogmatiques de « trahison du prolétariat », et de « contrerévolution » que les réformistes et les opportunistes diffusent à propos de cette période historique (1870-1990). Ces élucubrations sectaires et dogmatiques cherchent à accréditer le mythe que la Révolution russe, la Révolution chinoise, les révolutions espagnole, cubaine, vietnamienne ou coréenne menées par des serfs, des paysans sans terre, ou des moujiks – chair à canon de la bourgeoisie – auraient pu se transformer en révolution prolétarienne mondiale sans prolétariat puissant et dominant le procès de production (!) et permettre de construire le mode de production communiste internationaliste hypermoderne et productif sur les ruines du féodalisme décomposé et dégénéré. Ou encore, ces prétentions tentent d’accréditer l’utopie qu’il existerait une voie de transition du mode de production féodale au mode de production communiste prolétarien appelé le « socialisme », il n’en est rien. L’humanité ne peut faire l’économie d’une période historique – ni d’un mode de production. La Révolution en Russie féodale ne pouvait accoucher que du capitalisme libéral ou du capitalisme d’État. Le Parti bolchévique, qui s’est substitué à la classe prolétarienne balbutiante de la Russie tsariste arriérée, a choisi Lénine, puis Staline pour ériger le capitalisme d’État en URSS et ce fut un grand succès capitaliste comme l’atteste la victoire soviétique dans la Grande Guerre Patriotique. En Chine, après l’échec de Mao Zedong, Deng Xiaoping reçut une mission analogue et ce fut un grand succès capitaliste comme l’atteste l’émergence de l’impérialisme chinois contemporain. Pour trahir la « révolution prolétarienne », il aurait fallu que le prolétariat soit majoritaire, sur un pied de guerre et à la manœuvre dans ces insurrections, et finalement au pouvoir suite à ces révolutions nationales, et capables d’entreprendre la construction du mode de production prolétarien dans le monde entier, ce ne fut pas le cas comme l’histoire l’a démontré. (10)
La révolution en devenir
La révolution prolétarienne n’est pas derrière nous camarades elle est devant nous.
Dans ces pays, les tentatives d’insurrection populaires auxquelles le commencement de prolétariat balbutiant prêta son concours courageux auront servi d’apprentissage et deviendront un bagage expérimental pourvu que les militants prolétariens révolutionnaires sachent rompre avec la vision réformiste et ses suites; qu’ils cessent de s’épancher sur le passé et sur les textes « sacrés »; (11) et qu’ils sachent en tirer les enseignements utiles pour l’avenir de notre classe et pour la révolution prolétarienne en devenir. C’est la classe qui est le facteur dominant et déterminant, ses organisations et leur conscience commune en sont le prolongement. Aussi surement que le capitalisme a remplacé le féodalisme aristocratique, le communisme prolétarien remplacera le capitalisme bourgeois. (12)
NOTES
- http://www.les7duquebec.com/7-au-front/debat-dans-le-camp-proletarien-quest-ce-que-le-parti-nuevo-curso/
- Robert Bibeau (2017) La démocratie aux États-Unis. Les mascarades électorales. L’Harmattan. Paris. 150 pages. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-democratie-aux-etats-unis-les-mascarades-electorales/
- http://www.les7duquebec.com/7-au-front/debat-dans-le-camp-proletarien-quest-ce-que-le-parti-nuevo-curso/
- Qu’est-ce que le parti ? (Nuevo Curso) (2018) http://igcl.org/La-classe-comme-parti
- Le Groupe Nuevo Curso ne dit pas autrement quand il écrit : «Le fameux « parti de classe » ne peut exister que dans les époques révolutionnaires quand une partie significative des travailleurs fait sien le programme historique de classe comme seule forme pour que sa lutte continue de se développer.» http://www.les7duquebec.com/7-au-front/debat-dans-le-camp-proletarien-quest-ce-que-le-parti-nuevo-curso/
- Marx (1859) Contribution à la critique de l’économie politique.
- Robert Bibeau (2014) Manifeste du parti ouvrier. Éditions Publibook. Paris. 225 pages. http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/le-manifeste-du-parti-ouvrier/ Depuis un siècle deux grandes Guerres ont laissé croire que le mode de production capitaliste avait atteint son zénith et que le capital détruisait ainsi une partie de ses surplus afin de réamorcer sa capitalisation (valorisation-reproduction élargie). C’est une erreur, ces deux guerres furent des moments de partage des ressources et des zones d’expansion du mode de production capitaliste vers l’Asie, et vers l’Afrique, deux continents colonisés qui demandaient à être néocolonisés, ce qui fut réalisé après la Seconde Guerre lors des mouvements de soi-disant « libération nationale » bidon.
- Robert Bibeau (2018). La démocratie aux États-Unis. Les mascarades électorales. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-democratie-aux-etats-unis-les-mascarades-electorales/ depuis la social-démocratie de la IIe Internationale et depuis l’Eurocommunisme le mouvement prolétarien connait la ligne de démarcation entre le réformisme parlementaire et la révolution.
- Robert Bibeau (2017) Question nationale et révolution prolétarienne sous l’impérialisme moderne L’Harmattan. 150 pages. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/question-nationale-et-revolution-proletarienne-2/
- Robert Bibeau (2014) Manifeste du parti ouvrier. Éditions Publibook. Paris. 225 pages. http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/le-manifeste-du-parti-ouvrier/
- Lénine et Les thèses d’avril, phare de la révolution prolétarienne sur le site du CCI : http://fr.internationalism.org/revorusse/chap2a.htm
- Les conditions objectives et subjectives de la révolution prolétarienne. (Juin 2015) http://www.les7duqu ebec.com/7-au-front/les-conditions-de-la-revolution-proletarienne-1/ et http://www.les7duquebec.com/7-au-front/les-conditions-de-la-revolution-proletarienne-2/
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Lectures complémentaires:
Chiapas-Feu-et-Parole-dun-Peuple-qui-Dirige-et-dun-Gouvernement-qui-Obeit
Ricardo_Flores_Magon_Textes_Choisis_1910-1916
Marshall-Sahlins-La-nature-humaine-une-illusion-occidentale-2008
James-C-Scott-Contre-le-Grain-une-histoire-profonde-des-premiers-etats
James_C_Scott_L’art_de_ne_pas_être_gouverné
JP-Marat_Les_chaines_de_lesclavage_Ed_Fr_1792
Rudolph Rocker_Anarchie de la theorie a la pratique
Ecrits-choisis-anarchistes-sebastien-faure-mai-2018
Manifeste pour la Société des Sociétés
Abdullah-Ocalan-Confederalisme-democratique
David Graber Fragments Anthropologiques pour Changer l’histoire de l’humanité
champs-usines-et-ateliers-par-pierre-kropotkine-1910
Manifeste contre le travail
Un monde sans argent: le communisme
Que faire ?
40ans_Hommage_Pierre_Clastres
Bakounine_et_letat_marxiste_Leval
Sutton_Wall-Street_et_la_Révolution_Bolchévique
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Appel au Socialisme Gustav Landauer
