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Peuple en arme et autodéfense : les milices populaires dans la révolution sociale espagnole (Edward Conlon)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, crise mondiale, démocratie participative, gilets jaunes, guerres hégémoniques, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, syndicalisme et anarchisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , on 3 mars 2023 by Résistance 71

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“Qu’est-ce que l’État ? C’est le signe achevé de la division dans la société, en tant qu’il est l’organe séparé du pouvoir politique: la société est désormais divisée entre ceux qui exercent le pouvoir et ceux qui le subissent. La société n’est plus un Nous indivisé, une totalité une, mais un corps morcelé, un être social hétérogène… »
~ Pierre Clastres ~

“Les deux grandes questions incontournables de l’anthropologie politique sont:
1- Qu’est-ce que le pouvoir politique, c’est à dire qu’est-ce que la société ?
2- Comment et pourquoi passe t’on du pouvoir politique non-coercitif au pouvoir politique coercitif, c’est à dire qu’est-ce que l’histoire ?”
~ Pierre Clastres, 1974 ~

Les milices dans la guerre civile espagnole

Edward Conlon

Extraits du chapitre 2 de son livre “La guerre civile espagnole, l’anarchisme en action” (1986)

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Le gouvernement se retrouva dans une situation particulière lorsque la poussière retomba après le 19 juillet. Alors qu’il demeurait gouvernement, il n’avait aucun moyen d’exercer son autorité. La vaste majorité de l’armée s’était rebellée contre lui. Où la rébellion fut vaincue, l’armée avait été démantelée et les travailleurs étaient maintenant armés. Les syndicats et les organisation de gauche se mirent immédiatement à organiser ces travailleurs armés. Des milices furent formées et elles devinrent des unités de l’armée révolutionnaire. Dix jours après le coup d’état, il y eut 18 000 travailleurs organisés dans les milices de Catalogne. Leur très grande majorité faisaient partie de la CNT (NdT : syndicat anarcho-communiste). Il y avait plus de 150 000 volontaires prêts à se battre à tout moment.

Ce n’était pas une armée ordinaire. Il n’y avait pas d’uniforme (des foulards portés autour du cou indiquaient de quelle organisation un milicien faisait partie), pas d’officiers privilégiés sur les soldats du rang. C’était une armée révolutionnaire qui reflétait les principes révolutionnaires de ceux qui la composaient. La démocratie était en contrôle. L’unité de base était le groupe, généralement composé de dix personnes, qui élisaient un délégué. Dix groupes formaient une centurie, qui elle aussi élisait un délégué. Un certain nombre de centuries formaient une colonne. Il y avait des élections internes et les colonnes rendaient compte aux travailleurs. Les colonnes souvent avaient des anciens officiers et experts en artillerie qui les conseillaient mais ne commandaient pas. Ils n’avaient aucun pouvoir.

Les travailleurs rejoignaient les colonnes sur la base du volontariat. Ils comprenaient la nécessité du combat et de créer une “armée populaire”. Ils acceptaient la discipline non pas parce que cela leur était imposé, mais ils comprenaient le besoin d’agir de manière coordonnée. Les membres des milices acceptaient les ordres parce qu’ils avaient vraiment confiance en ceux qui les donnaient, pas parce qu’ils étaient obligés (NdT : principe du “chef de guerre” amérindiens, qui n’a aucun pouvoir en dehors de la manœuvre militaire…). Ils avaient été élus depuis leurs rangs. Les milices étaient alignés avec différentes organisations qui comprenaient le lien entre la politique révolutionnaire et la guerre. Les milices formées à Barcelone ne perdirent pas de temps pour marcher sur l’Aragon où la capitale, Saragosse, avait été prise par les fascistes. La colonne Durutti, du nom d’un des leaders de la CNT, mena cette marche et graduellement libéra la région village par village. Le but était de libérer Saragosse qui reliait la Catalogne avec la seconde région industrielle, le Pays Basque, qui en plus d’être une source de matière première, possédait une industrie lourde et des usines de fabrication d’armes.

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La colonne Durruti montra la voie du comment combattre le fascisme. Ils avaient compris qu’une guerre civile est une guerre politique, pas seulement un conflit militaire. Alors qu’ils remportaient victoire après victoire, ils encourageaient les paysans de se saisir des terres et de les collectiviser. La colonne fournissait la défense nécessaire afin que ceci puisse se faire. Les paysans se rallièrent à eux. Ils nourrirent les travailleurs-soldats et bon nombre rejoignirent leur force. De fait, Durutti lui-même dû supplier un bon nombre de ne pas rejoindre la colonne afin de ne pas dépeupler les terres arables qui devaient être cultivées et pour que la collectivisation puisse continuer à se faire.

Alors que les milices anarchistes remportaient nombre de succès, du terrain était perdu sur d’autres fronts. Saragosse ne fut pas libérée et une longue ligne de front se développa. Le système de milice en fut blâmé. Les stalinistes dirent que les travailleurs étaient indisciplinés et n’obéissaient pas aux ordres. Ils accusèrent les anarchistes de ne pas vouloir travailler avec les autres pour battre les fascistes.

Bien sûr, tout ceci n’était que non-sens. Les anarchistes appelaient continuellement à un effort de guerre uni et même pour un commandement unifié. Ce qu’ils demandèrent en revanche, fut que le contrôle de l’armée demeure dans la classe travailleuse. Les anarchistes ne pensaient pas que l’établissement d’un commandement unifié veuille dire la restauration du vieux régime militaire et de caste des officiers.

Le problème majeur auquel devaient faire face les milices était le manque d’armes. L’industrie des munitions fut coupée et les ouvriers de Barcelone improvisèrent grandement. Des armes furent fabriquées et transportés au front mais il n’y en avait toujours pas assez. George Orwell (qui combattit avec les  milices P.O.U.M) décrivit la situation des armes sur le front d’Aragon (NdT : où il fut blessé à la gorge par une balle perdue…). L’infanterie “était bien plus mal armée qu’un Officers Training Corps d’école publique anglaise, avec de vieux fusils Mauser qui souvent s’enrayaient après cinq cartouches, environ une mitrailleuse pour 50 hommes (sic) et un pistolet ou revolver pour 30 hommes (sic). Ces armes, si nécessaires dans la guerre de tranchées, n’étaient pas fournies par le gouvernement… Un gouvernement qui envoyait des gamins de 15 ans au front avec des fusils vieux de 40 ans et qui gardaient ses meilleurs soldats et armes les plus modernes à l’arrière, montrant par là sans équivoque, qu’il était plus inquiet de la révolution sociale que des fascistes.

Ô combien avait-il raison ! Une embargo sur les armes fut imposé par la Grande-Bretagne empêchant la vente d’armes des deux côtés, mas pas avant la mi-août. Le gouvernement qui avait 600 millions de dollars en or, aurait pu acheter des armes. Eventuellement, cet or fut envoyé à Moscou en échange d’armes mais lorsqu’elles arrivèrent, il y eut un refus systématique de fournir les zones d’Aragon contrôlées par les anarchistes. Les armes qui arrivèrent, furent mises entre les mains des stalinistes et des centres qu’ils contrôlaient. Un membre du ministère de la guerre se référant aux armes arrivées en septembre commenta : “J’ai remarqué que ces armes ne furent pas données en quantité égale, mais il y avait une préférence marquée pour des unités constituant le 5ème régiment.

Ceci fut contrôlé par les stalinistes. Les usines de munitions catalanes, qui dépendaient du gouvernement central pour leur financement, furent obligées de fournir leur production à qui le gouvernement choisissait. Cette restriction sur les armes fut fondamentale dans la stratégie des stalinistes et de leurs alliés au gouvernement pour briser la puissance et le prestige de la CNT. Les marxistes voulaient diminuer les milices dans leurs efforts de redémarrage de l’armée.

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Le manque d’armes ne fit pas qu’affecter le front d’Aragon. La ville d’Irun tomba à cause de cette pénurie d’armes. Un journaliste le décrivit comme suit : “Ils (les travailleurs d’Irun) combattirent jusqu’à la dernière cartouche. Quand ils furent à court de munitions, ils balancèrent de la dynamite. Quad ils furent à cours de dynamite, ils se ruèrent à l’assaut à mains nues, tandis qu’un ennemi soixante fois plus fort les massacrait à la baïonnette.” Dans les Asturies, les travailleurs furent contraints d’essayer de prendre Oviedo armés de quelques fusils et de bombes artisanales. Alors que furent demandés quelques avions et pièces d’artillerie, leur demande fut refusée. Là encore, la peur du gouvernement des travailleurs révolutionnaires fut plus grande que celle des fascistes et cela domina les débats et prévalut sur l’objectif de vaincre les fascistes.

C’est un mensonge courant de dire que les milices, supposées être indisciplinées et incontrôlables, furent responsables de l’avancée et gains de terrain de Franco. Tous ceux qui virent les milices en action n’ont eu que louanges pour l’héroïsme dont ils furent les témoins. Le gouvernement a fait un choix tout à fait délibéré, il a choisi de restreindre l’accès aux armes pour les travailleurs révolutionnaires en armes, le gouvernement a décidé que vaincre la révolution sociale était plus important que de vaincre le fascisme.

NdT : ce qui est tristement logique… tout gouvernement va défendre l’État et les institutions, la révolution sociale espagnole a été écrasée à partir de 1937 par l’alliance entre les factions de préservation de l’état-marchand : les fascistes de Franco d’un côté aidés par Mussolini et Hitler et l’URSS de l’autre, marxiste-stalinisme, quelques traîtres anarchistes entrés au gouvernement, et les états européens, dont la France du Front Populaire socialo-marchande ne l’oublions pas, qui ferma ses frontières et n’aida en rien la révolution sociale espagnole en cours et parqua les réfugiés espagnols, anarchistes ou non dans des camps jusqu’à la seconde guerre mondiale. Pourquoi croyez-vous que TOUS se soient ligués contre la société anarchiste organique en mouvement en Espagne ? Parce que cette société nouvelle qui voyait le jour dans les collectifs catalans, aragonais et de Levant, faisait trembler le système étatico-marchand, qui s’en est instinctivement protégée en déployant toutes les énergies en apparence antagonistes pour que tout puisse politiquement et économiquement continuer comme de routine… Une révolution est un changement pour qu’en fait, rien ne change vraiment. Nous n’avons pas besoin de révolution mais d’évolution et la société des sociétés est cette évolution tant attendue pour que se réalise enfin pleinement notre humanité muselée, freinée et étouffée depuis quelques cinq mille ans.

L’état n’est pas quelque chose qui peut être détruit par une révolution, mais il est un conditionnement, une certaine relation entre les êtres humains un mode de comportement humain, nous le détruisons en contractant d’autres relations, en nous comportant différemment.
~ Gustav Landauer ~

“On peut dire qu’il n’y a pas encore eu de révolution dans l’histoire, il ne peut y en avoir qu’une qui serait une révolution définitive. Le mouvement qui semble achever la boucle en entame déjà une nouvelle à l’instant même où le gouvernement se constitue. Les anarchistes, Varlet en tête, ont bien vu que gouvernement et révolution sont incompatibles au sens direct. Il implique contradiction, dit Proudhon, que le gouvernement puisse être jamais révolutionnaire et cela pour la raison toute simple qu’il est gouvernement.’  […] S’il y avait une seule fois révolution, en effet, il n’y aurait plus d’histoire. Il y aurait unité heureuse et mort rassasiée.“
~ Albert Camus ~

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« Réflexions sur le peuple en arme, la résistance et la rébellion, 3 textes » (PDF)

« Petits précis sur la société et l’État » (Résistance 71)

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Il n’y a pas de solution au sein du système ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

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Aujourd’hui comme hier…
¡Ya Basta!

Réflexions pertinentes et nécessaires sur le peuple en arme et l’autodéfense armée libératrice avec Scott Crow

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, crise mondiale, démocratie participative, gilets jaunes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 28 février 2023 by Résistance 71

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Extraits de la Constitution française du 24 juin 1793 (6 messidor de l’an I):
Article 9. – La loi doit protéger la liberté publique et individuelle contre l’oppression de ceux qui gouvernent.
[…]
Article 31. – Les délits des mandataires du peuple et de ses agents ne doivent jamais être impunis. Nul n’a le droit de se prétendre plus inviolable que les autres citoyens.
Article 33. – La résistance à l’oppression est la conséquence des autres Droits de l’homme.
Article 34. – Il y a oppression contre le corps social lorsqu’un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre lorsque le corps social est opprimé.
Article 35. – Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.

Le_Reveil

Imaginons les Gilets Jaunes en armes réorganisant la France des sections non pas dans des défilés stériles sous contrôle à Paris ou ailleurs, mais dans toutes les villages et villes de France sur la base du pouvoir redilué dans le peuple et l’égalité décisionnaire. Tout le pouvoir aux Ronds-Points qui auraient alors la capacité de se défendre physiquement de toute agression extérieure… On ne parle plus de la même chose là, le peuple ne subit plus, n’est plus dépendant ni à la merci de la déshumanisation exploiteuse institutionnalisée… Il est en charge finalement de sa destinée et du renouveau politique dans une société des sociétés organique et humaine.
Ce n’est pas un rêve, cela peut être une réalité, celle de la transformation finale par l’émancipation définitive. Ceci peut et doit devenir notre nouvelle réalité. Elle n’attend que nous et notre pouvoir de dire NON ! au système délétère et mortifère en place pour le remplacer par le NOUS un et organique de nos complémentarités bien comprises.
~ Résistance 71 ~

La communauté de libération, autodéfense armée

Une approche théorique

Scott Crow (American Indian Movement, AIM)

2017

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Février 2023

Notions de défense

Le monde est dans le tumulte depuis des décennies avec toujours plus de crises à venir, de l’écologie à l’économique en passant par l’oppression politique et les guerres. Ces lents désastres vont demander de nouvelles approches et de nouvelles possibilités. Je pense qu’il est temps pour chacun d’entre nous au sein de la société civile de penser sérieusement à la manière dont nous voulons répondre, de manière autonome et collective, sans attendre d’être “sauvés” par ces mêmes gouvernements tous plus réactionnaires les uns que les autres et les entreprises, corporations qui ont produit ces crises [avec l’aide des états] en premier lieu.

Dans cet essai, je vais essayer de faire le portrait de quelques pratiques potentielles, de praxis, de pensées, centrées sur l’utilisation de ce que j’appelle “l’autodéfense armée de libération de communauté”. Ce concept très différent s’inspire des historiques d’autodéfense de communautés comme pratiquée par des groupes variés de gens dans le monde et aussi des principes libérateurs dérivés des traditions anarchiste et anti-autoritaire.

Le concept d’autodéfense armée de communauté est un développement bien distinct de modèles d’organisation populaire politique et sociale et des notions de défense de communauté, qui en leur cœur affirment le droit des peuples opprimés à protéger leurs intérêts “par tous moyens nécessaires”. “[NdT : ce que nous voyons ici à R71 comme le fait évident que tous les peuples sous joug étatico-marchand, sont en état de légitime défense permanent et se doivent d’agir en conséquence…] Ceci inclurait la signature de pétitions et voter d’un côté du spectre d’action à des moyens extra-légaux d’action, d’insurrection ou de rébellion d’un autre côté. Le parti des Black Panther par exemple, s’engageait dans la défense de communautés non seulement via leurs patrouilles armées, mais aussi au moyen de programmes de survie, qui fournissaient des stages de santé et de premiers secours et des écoles gratuites pour les quartiers noirs pauvres qui n’avaient pas ce genre de services. Cet essai est une tentative de réévaluation critique d’autodéfense armée libératrice de communauté : pour réviser les histoires et l’analyse, pour examiner la praxis et amener des leçons vers de futurs engagements ainsi que d’élargir tout en renforçant nos tactiques et nos réponses aux crises.

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Une bonne définition

L’autodéfense armée libératrice de communauté est la pratique collective de groupe de prendre temporairement les armes à des fins d’autodéfense en tant que partie de plus larges engagements d’autonomie collective pour maintenir une éthique libératrice.

Je propose cela comme une idée distincte émergente d’une réévaluation sur des décennies, de l’expérience historique de la lutte armée et des plus larges théories du droit à l’autodéfense.

L’autodéfense, habituellement, décrit des contre-mesures employées par un individu pour protéger la sécurité de sa personne et parfois de sa propriété. Aux Etats-Unis, l’autodéfense n’est pratiquement toujours discutée qu’en termes légaux ayant trait aux “droits” reconnus par les gouvernements ou constitutions et seulement occasionnellement comme droits de l’Homme. En limitant la discussion aux droits attachés aux individus, ce cadre ne considère jamais les intérêts de la communauté, la violence structurelle et l’oppression et les actions collectives. Le discours néglige donc en tant que telle la défense des communautés et spécifiquement laisse en dehors de toute discussion les demandes politiques des peuples de couleur, des femmes, des immigrants et des pauvres.

L’autodéfense des communautés sous quelque forme que ce soit n’est pas définie par des lois mais par une morale fondée sur le besoin de protection et les principes de l’anarchie (que les gens l’appellent comme cela ou non) par lesquels des groupes de gens exercent collectivement leur pouvoir, leur capacité de décider de leur futur et de déterminer comment répondre à des menaces sans dépendre des gouvernements quels qu’ils soient.

En tant que concept, l’autodéfense armée libératrice de communauté tente de prendre en compte des types non reconnus de violence et les limites auxquelles des groupes marginalisés doivent faire face dans leur capacité à déterminer leur propre futur ou de se protéger collectivement. Par exemple en 1973, lorsque l’AIM a pris les armes pour défendre “son peuple” par le moyen de l’occupation des terres de Wounded Knee, ses membres le firent pour attirer l’attention sur les horribles conditions de vie dans les réserves indiennes et la violence à laquelle les communautés devaient faire face à la fois par manque de services de base mais aussi de la part d’escadrons de vigilantes armés. La ville de Wounded Knee ne fut pas elle-même attaquée, mais elle représentait ce que les Nations premières subissaient un peu partout. Le défi politique de l’AIM fut un exemple clair et limpide d’une autodéfense armée de communauté, mais elle ne correspond pas vraiment aux typologies existantes d’autodéfense.

Quelques différences importantes

L’autodéfense armée libératrice de communauté est différente des autres formes armées d’action pour deux raisons majeures. La première est que c’est temporaire mais organisé. Les gens peuvent s’entrainer aux tactiques et à la sécurité avec armes à feu individuellement ou en groupe, mais seront appelés sur un modèle se rapprochant de celui des brigades de pompiers volontaires, seulement quand on en a besoin et en réponse à des circonstances bien spécifiques. La seconde et sûrement la plus importante, le partage du pouvoir et des principes égalitaires sont incorporés dans l’éthique et la culture de groupe bien avant qu’un conflit ne soit même engagé. Ces deux grandes idées la séparent de la plupart des conflits armés.

Par exemple, les milices d’extrême-droite, comme les patrouilles anti-immigrants de la milice Minutemen le long de la frontière américano-mexicaine ou la raciste milice d’Algiers Point qui a opéré dans l’après ouragan Katrina, n’ont rien à voir avec le type d’autodéfense armée de communauté enracinée dans des principes collectifs libérateurs. Ces milices sont construites sur des peurs abstraites et des croyances racistes et une culture machiste dans laquelle le plus fort et la plus grande gueule est leader. Ils sont typiquement organisés sous une hiérarchie militaire sans rendre vraiment compte aux gens de la société civile et des communautés desquelles ils émanent. Ce genre de milices sont par trop similaires aux types de groupes armés contre lesquels les groupes des mouvements de libération ont du se défendre encore et encore.

Ceci dit, l’adoption de tactiques armées dans tout conflit ou situation de péril a toujours le potentiel de transformer des mesures défensives temporaires en hiérarchies militaires permanentes à moins que des efforts conscients pour contrer cette tendance et partager le pouvoir soient maintenus. Une approche libératrice, émancipatrice est nécessaire pour minimiser ou a moins grandement amoindrir ce danger.

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Le peuple en armes : l’exemple zapatiste

Principes proposés

Le composant armé ne doit jamais devenir le centre de l’affaire, autrement nous risquons de devenir une armée sur pieds. Pour éviter cela et pour équilibrer le pouvoir du mieux possible, une analyse libératrice est nécessaire pour façonner ceux qui apprennent à exercer leur pouvoir et ceux qui doivent être responsables de leurs groupes ou communautés. Le cadre libérateur, émancipateur est fondé sur des principes anarchistes d’entraide (coopération), d’action directe (être capable d’agir sans attendre l’approbation ou les ordres des autorités), de solidarité (reconnaître que le bien-être de groupes disparates est inter-relié) et l’autonomie collective autodétermination de la communauté.

Les armes de défense ne doivent être utilisées qu’en ayant pour buts la libération collective et non pas pour saisir le pouvoir de manière permanente, même si leur utilisation peut potentiellement et de manière possible nécessairement, faire escalader les conflits. Dans tous les cas, les armes ne sont pas la première ligne de défense et ne sont prises qu’après que toute autre résolution de conflit ait été épuisée. (NdT : on reconnaît là un grand principe amérindien de gestion de crise et de conflit…)

L’utilisation des armes n’est efficace sur le long terme que si cela fait partie d’un cadre de double pouvoir, c’est à dire la résistance à l’oppression et l’exploitation tout en développant d’autres initiatives vers l’autonomie et la libération comme partie intégrante d’autres efforts d’auto-suffisance et d’autodétermination.

Ceux engagés avec les armes devront avoir le même pouvoir que ceux impliqués dans d’autres formes de défense de la communauté ou dans l’auto-suffisance. Porter les armes doit être vu comme une tache privilégiée, ayant la même importance que l’attention portée aux enfants, produire la nourriture ou collecter les ordures ménagères, rien de plus. Pour maintenir un équilibre du pouvoir, faire une rotation des taches armées et des entrainements parmi ceux qui désirent y participer. Tout entraînement aux armes se doit d’inclure une éthique et des pratiques libératrices dynamiques et évolutives en plus du savoir-faire et de la sécurité. Au sein de toute opération d’entrainement, il devra y avoir une insistance particulière sur la défiance des assomptions au sujet des rapports de classe, de genre, de race afin d’interrompre l’archétype de la culture des armes.

Réflexions et questions pour une théorie

Ces notes ne sont qu’un début. Il y a toujours beaucoup de questions, incluant celles concernant l’organisation, les considérations tactiques, le pouvoir coercitif inhérent aux armes à feu, rendre compte à la communauté qui est défendue et l’élargissement du mouvement social et finalement, espère t’on, le processus de démilitarisation. Par exemple : Est-ce que des engagements défensifs doivent demeurer isolés géographiquement ? Est-ce que les groupes d’affinité sont les meilleures formations de partage de pouvoir et de mobilisation élargie ?

Comment peut-on créer des cultures de soutien à ceux qui s’engagent dans un conflit défensif, spécifiquement en ce qui concerne le droit des peuples opprimés historiquement à se défendre ? A quoi ressemblent ces engagements de soutien ? De plus, il y a un bon nombre de considérations et de questions tactiques  à discuter et à d´´battre pour éviter la réplique de la culture dominante des armes. Comment empêche t’on les armes et l’entrainement aux armes de devenir la préoccupation principale, que ce soit par habitude, culture ou romantisme ?

Il peut y avoir une fin à cette violence insensée pour la domination ou les ressources. Mais si nous voulons transcender la violence sur le long terme, nous aurons peut-être à l’utiliser sur le court terme. Nous devons donc nous posons quelques dures questions au sujet de nos approches et de nos méthodes. Quand l’engagement armé est-il approprié ? Quel aspect voudrions-nous qu’il prenne ? Comment créons-nous des cultures de soutien tacite ou directe et incluons-nous les personnes qui ne s’engageraient jamais d’elles-mêmes dans une autodéfense armée ?

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Unités de protection populaire au Rojava

Comment allons-nous empêcher que le pouvoir une fois de plus se centralise ? Quand les conséquences deviennent-elles plus néfastes que les bénéfices ? Il n’y a pas de modèles parfaits ; nous allons devoir créer cela ensemble, pas à pas. Nous devons nous surpasser et dépasser nos limites auto-imposées et devons lâcher prise de nos pré-conceptions de ce que la résistance et l’émancipation sont. Lorsque nous le ferons, nous gagnerons la confiance en l’utilisation d’outils potentiellement létaux avec une conscience libératrice, émancipatrice. Cela veut dire que nous devons comprendre que les valeurs du partage du pouvoir et de l’ouverture (NdT : ce que nous appelons la compréhension de notre complémentarité annihilant de fait les antagonismes factices socialement construits pour nous maintenir divisés…) sont toutes aussi importantes que le pouvoir de porter une arme chargée.

Les armes n’offriront jamais la seule réponse à l’exercice et l’équilibre du pouvoir. Nous seuls pouvons le faire, mais les armes peuvent être une dissuasion contre de véritables menaces et peuvent grandement étendre notre boîte à outils pour l’émancipation. L’autodéfense armée de communauté ouvre la possibilité de changer les règles du jeu et de l’engagement. Cela ne rend pas toujours les situations moins violentes, mais cela peut aider à équilibrer l’inégalité de pouvoir parmi les individus et les diverses communautés. Je n’appelle pas à un soulèvement armé général, mais à repenser comment nous défendre. Nous pouvons rêver, nous pouvons construire de nouveaux mondes (NdT : une société des sociétés), mais pour ce faire, nous ne devons pas oublier de résister en nos propres termes.

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Voir nos pages :

“La fin de l’État”

“Paulo Freire, la pédagogie des opprimés”

“Réseau de résistance et de rébellion international”

“Textes fondateurs pour un changement politique”

“Gustav Landauer et la société organique”

Notre dossier sur « Le peuple en armes »

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Palestine : peuple opprimé en résistance active…

Il n’y a pas de solution au sein du système ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

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EZLN_autodefense1
Depuis 1994 : ¡Ya Basta!

25/11~2/12 2022 : Le peuple « invité » à rendre le peu d’armes qu’il a… Çà sent les rafles et le terrorisme d’état à plein nez…

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, colonialisme, crise mondiale, gilets jaunes, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , , , , , , , , , on 21 novembre 2022 by Résistance 71

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Source anonyme

21 novembre 2022

« Fusils, munitions, sabres… les Français invités à rendre leurs armes non déclarées du 25 novembre au 2 décembre

Une vaste opération de collecte est organisée par le ministère de l’Intérieur pour permettre aux particuliers de se débarrasser de ces biens illégaux sans risque de poursuite.

Si vous possédez une vieille arme de famille non déclarée, c’est le moment de la rendre aux autorités. Les plus de 2 millions de particuliers en possession d’armes de ce type, principalement de chasse ou issues de la Première et Seconde Guerres mondiales, sont incités à régulariser leur situation lors d’une opération organisée fin novembre et présentée ce jeudi par le ministère de l’Intérieur.

Plus de 300 sites sur le territoire métropolitain et en Outre-mer seront ouverts du 25 novembre au 2 décembre pour collecter des armes à feu, mais aussi des sabres, poignards ou autres armes détenues irrégulièrement, souvent issues d’héritages »
https://www.leparisien.fr/societe/fusils-munitions-sabres-les-francais-invites-a-rendre-leurs-armes-non-declarees-10-11-2022-SPBSAMHCWZF7LAKSOGQ7T5EKGE.php
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Rappel : Marche_programmee_vers_notre_destruction_faits-et-solutions(PDF)
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Résistance du peuple en arme, Naplouse, Novembre 2022 :
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L’état génocidaire sioniste leur a sûrement demandé de rendre les armes…
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desarmer
« Rendez vos armes, le gouvernement va prendre soin de vous… »
Lallement-Heydrich
Faites confiance à « l’autorité »…

Pathocratie : Sortir les clowns psychopathes du pouvoir et le reprendre par et pour nous-mêmes…

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, colonialisme, coronavirus CoV19, crise mondiale, démocratie participative, gilets jaunes, guerres imperialistes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, santé et vaccins, société des sociétés, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , on 2 février 2021 by Résistance 71

Nous avons traduit cet article parce que nous avons trouvé intéressant qu’un avocat spécialisé en droit constitutionnel en arrive à cette analyse, vu qu’il est dans le système et en dépend. Il est intéressant de noter qu’une fois de plus, si on peut s’accorder sur l’analyse faite, c’est sur certaines des solutions proposées que l’on peut toujours diverger, ce qui nous amène à la question essentielle après lecture d’une telle analyse : comment quelqu’un d’intelligent et ayant une bonne dose d’humanité (l’auteur n’est manifestement pas un des psychopathes qu’il décrit…), peut-il encore croire à une quelconque viabilité de la fonctionnalité du système, comment ne peut-on pas voir aujourd’hui comme le nez au milieu de la figure, qu’où que ce soit : il n’y a pas de solution au sein du système et ne saurait y en avoir, qu’il faut en sortir et œuvrer ensemble hors état, hors marchandise, hors argent et hors salariat ?.. Ceci constitue aujourd’hui une évidence irréfutable dont il faut impérativement tenir compte si nous voulons sortir durablement du marasme étatico-capitaliste dans lequel nous nous sommes laissés enfermer.

~ Résistance 71 ~


L’asile armé aux manettes… partout en occident

Nous, le peuple, devrions prendre les décisions

John Whitehead*

Novembre 2020

url de l’article original:
https://americanfreepress.net/we-the-people-should-call-the-shots/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Il y a vingt ans, un journal posait la question dans une manchette : “Qu’elle différence y a t’il entre un politicien et un psychopathe ?” La réponse alors et aujourd’hui demeure la même : Aucune. A mon avis, il n’y a aucune différence entre les psychopathes et les politiciens (NdR71 : Nous serons un peu plus nuancés : depuis la fin de la seconde guerre mondiale, on peut dire que si tous les politiciens ne sont pas des psychopathes, tous les politiciens qui ont eu et ont une influence notamment en géopolitique, l’ont été ou le sont aujourd’hui, c’est même sans aucun doute un pré-requis pour arriver au sommet de la pyramide politique… Un exemple d’actualité parmi tant d’autres : Klaus Schwab, patron de Davos, si grande gueule de nos jours, est un élève de Kissinger, le plus grand psychopathe, criminel de guerre toujours en vie actuellement… On sait donc où cette ordure veut emmener le monde pour le seul bien du système à l’agonie et les autres exemples de cet accabi sont nombreux). Il n’y a pas non plus beaucoup de différence entre le chaos imposé sur les masses innocentes par une clique de criminels parasites, égoïstes, sans scrupules, irresponsables et déjantés et les élus passant leur vie à mentir à leurs concitoyens, échanger des faveurs politiques contre des fonds de campagnes électorales, faire semblant de ne pas entendre les plaintes de leurs électeurs, escroquer les contribuables de leurs impôts payés de leur labeur, favoriser les élites entrepreneuriales, et renforcer le complexe militaro-industriel, sans penser outre mesure aux conséquences dramatiques qu’ont et auront sur les citoyens sans défense leurs actions intempestives et toutes leurs législations liberticides passées à la hâte.

Les psychopathes et les politiciens ont tous deux une forte tendance à l’égoïsme, au narcissisme, à l’exploitation sans vergogne d’autrui, à l’irresponsabilité, au mensonge pathologique, à être des escrocs sans aucun remord. Les politiciens charismatiques, tout comme les criminels psychopathes, démontrent la propention à ne jamais accepter la responsabilité de leurs actions, ont une très haute opinion d’eux-mêmes, sont chroniquement instables, ont des styles de vie socialement déviants, ont besoin d’une stimulation constante, ont un style de vie parasitique et s’affublent d’objectifs irréalistes.

Cela n’a aucune importance de savoir si on parle de “démocrates” ou de “républicains” ; tous ces psychopathes politiques sont issus du même moule, souvent enjolivés d’un semblant de charme facile et d’esprits calculateurs inaltérables. De tels leaders créent éventuellement des pathocraties, sociétés totalitaires enclines au pouvoir, au contrôle, à la destruction de la liberté de manière générale et de ceux qui mettent ces libertés en pratique. Une fois les psychopathes au pouvoir, le résultat est généralement une forme de gouvernement totalitaire ou pathocratie. “A ce point, le gouvernement opère contre les intérêts de son propre peuple mis à part certains groupes privilégiés,” explique James G. Long. 

En d’autres termes, élire un psychopathe dans une fonction publique revient à pratiquer un hara-kiri national, cet acte ritualisé d’auto-destruction suicidaire.Cela signale la mise à l’écart de toute velléité démocratique et fournit la base pour un régime totalitaire légaliste, militariste, inflexible, intolérant et inhumain. Pourquoi donc le faisons-nous encore et encore ? Incroyablement, malgré la preuve évidente des dégâts qui ont déjà été causés à cette nation et à ses citoyens par des hauts-fonctionnaires gouvernementaux psychos, les électeurs continuent d’élire des psychopathes aux plus hautes fonctions de l’État.

En fait, il y a une bonne raison pour laquelle la capitale de cette nation, Washington D.C, est au sommet de la liste des régions peuplées de psychopathes. Lorsque notre propre gouvernement ne nous regarde plus comme des êtres humains ayant une dignité et une valeur, mais comme des choses, des marchandises à manipuler, manœuvrer, à pomper les données, à être molestées par la police, trompées à croire qu’ils ont notre meilleur intérêt à cœur, pour finalement nous maltraiter et nous jeter en prison si nous osons sortir du sentier battu, pour être punis sans aucun remord, tout ça en refusant simultanément de prendre responsabilité de leurs échecs, alors nous ne fonctionnons plus du tout dans une république constitutionnelle (NdT: ici l’auteur ne voit pas que le concept même de “république constitutionnelle” est un leurre et une vaste supercherie… Il a encore un petit bout de chemin à faire…).

Au lieu de cela, nous faisons l’expérience d’une pathocratie : la tyrannie aux mains d’un gouvernement psychopathe, qui “opère contre les intérêts de son peuple à l’exception d’un groupe privilégié.” Pire, la psychopathologie n’est pas confinée à ceux œuvrant en haut lieu au sein de gouvernement. Elle peut se propager comme un virus dans la population (NdT: c’est une construction sociale à ce niveau, construite méticuleusement au moyen de certains rouages du système…). Comme l’a conclu une étude sur la pathocratie : “La tyrannie ne fleurit pas parce que les perpétrateurs sont ignorants de leurs actions. Elle fleurit parce que certaines personnes s’identifient avec ceux qui font la promotion d’actes malfaisants les faisant passés pour vertueux.

L’objectif de l’état corporatiste entrepreneurial moderne est évident : promouvoir, cultiver et intégrer un sens d’identification partagée parmi les citoyens. A cette fin, l’expression “Nous, le peuple” est devenue “nous, l’état policier”. Nous devenons très rapidement des esclaves sous le joug d’une machine gouvernementale bureaucratique, totalitaire, sans nom et sans visage, qui érode sans relâche nos libertés au moyen de lois innombrables de statuts et d’interdictions en tout genre. Toute résistance à un tel régime dépend de la force d’opinion et des esprits de ceux qui résistent, de ceux et celles qui répondent et luttent contre la coercition. Écrivant pour Think Progress, Zach Beauchamp suggère qu’ “un des meilleurs remèdes contre les mauvais leaders pourrait bien être la démocratie politique”.

Mais qu’est-ce que cela veut dire en termes pratiques ? Cela veut dire tenir les politiciens pour responsables de leurs actions et des actions de leurs personnels en utilisant tous les moyens à notre disposition comme le journalisme d’enquête (ce qu’on avait l’habitude de nommer le quart d’état), qui informe et illumine, par les lanceurs d’alerte qui exposent la corruption systémique, par les actions en justice qui mettent à mal les mauvaises actions et par les manifestations et les actions politiques de masse qui rappellent au “pouvoir en place” que “Nous, le peuple” sommes ceux qui prennent les décisions.

NdR71 : Vraiment ? c’est sa solution ? Réformer le système une énième fois ? Il a encore un bout de chemin à faire pour comprendre qu’il n’y a pas de solution au sein du système et ne saurait y en avoir. Y viendra t’il ? ou est-il un autre de ces sempiternels cas de naïveté désespérée et désespérante ?…

Rappelez-vous que l’éducation précède l’action. Les citoyens doivent faire le dur boulot de s’éduquer au sujet de ce que fait le gouvernement et sur le comment le tenir pour responsable. Ne permettez pas de n’exister que dans une caisse de résonance restreinte aux vues auxquelles vous adhérez. Exposez votre analyse à plusieurs points de vue dans des sources médiatiques variées, des sources mainstream et indépendantes, et pensez par vous-mêmes. En cela, peu importe quel est votre penchant politique, ne laissez pas votre jugement partisan tromper les principes qui servent de base à notre république constitutionnelle (NdT: qui est une ineptie en elle-même, incapable de démocratie puisque, comme toute république, elle n’est qu’une aristocratie du pouvoir délégué à une coterie de privilégiés, de surcroit ssujettie à la dictature marchande toute puissante. Rien ne pourra jamais changer tant que le pouvoir demeure séparé du corps social…).

Ceci dit, si nous permettons que ce ne soit que le vote qui soit notre seul moyen de résister à l’état policier, alors la bataille est perdue d’avance. La résistance demandera une citoyenneté désireuse d’être active au niveau local. Si vous attendez pour agir qu’une équipe du GIPN défonce votre porte, que votre nom ne soit mis sur une liste de surveillance terroriste, jusqu’à ce que vous soyez dénoncé pour de telles activités hors-la-loi que de collecter de l’eau de pluie ou de laisser vos enfants jouer dehors sans supervision, alors il sera trop tard.

Voici le peu que je sache : Nous ne sommes pas des numéros administratifs sans visages. Nous ne sommes pas des rouages d’une machine. Nous ne sommes pas des esclaves. Nous sommes des êtres humains et pour le moment, nous avons l’opportunité de demeurer libres, c’est à dire, si nous clamons nos droits sans relâche et résistons à chaque tournant contre chaque tentative du gouvernement de nous enchaîner. Les fondateurs de la nation avaient compris que nos libertés ne découlent pas du gouvernement. Elles ne nous furent pas données pour nous être reprises par la simple volonté de l’État. Elles sont inhérentes à nous et de la même manière, le but de la fonction du gouvernement n’est pas de menacer ou de diminuer nos libertés, mais de les protéger et de les sauvegarder.

Tant que nous ne reviendrons pas à cette façon de penser, tant que nous ne rappellerons pas à nos compatriotes ce que c’est que d’être libres et tant que nous ne dresserons pas fermement de les menaces exercées sur nos libertés, alors nous seront toujours traités comme des esclaves sous le joug d’un état policier bureaucratique piloté par des politiciens psychopathes.

(*) Avocat constitutionnel et écrivain, John W. Whitehead est le fondateur et président de l’Institut Rutherford, ses livres Battlefield America: The War on the American People et A Government of Wolves: The Emerging American Police State 

= = =

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie


Déconnectons Hal… maintenant !

Réflexions sur le peuple en arme, la résistance et la rébellion… 3 textes en format PDF

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Résistance 71

 

15 décembre 2020

 

~ !Libérez le compagnon de lutte, professeur,  Jean-Bernard Fourtillan incarcéré contre son gré au goulag psychiatrique de la ripoublique ! ~

Les trois textes que nous avons publiés les 8 et 13 décembre courant dans un très beau PDF réalisé par Jo. L’accélération sans précédent dans l’époque moderne du passage de la « démocratie » marchande à son vrai visage de dictature marchande remet sur la table la question sans cesse posée et jamais élucidée du peuple en arme, de la résistance à la tyrannie et à la rébellion. Nous avons sélectionné et réunifié ces trois textes pour réfléchir sur ce sujet d’une actualité de plus en plus brûlante

Reflexions-sur-le-peuple-en-armes-la-resistance-et-la-rebellion-3 textes
unifiés en PDF

 

Réflexions sur la résistance, le peuple en arme et la rébellion (suite) : le cas emblématique du Hezbollah « le Superbe »

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, colonialisme, crise mondiale, documentaire, guerre iran, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, média et propagande, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 13 décembre 2020 by Résistance 71

 


Peuple en arme et auto-défense

 

Ce texte fait suite à notre première publication sur le sujet du 8 décembre 2020

Les 3 textes en format PDF :
Reflexions-sur-le-peuple-en-armes-la-resistance-et-la-rebellion-3 textes

“La guerre est un acte de pouvoir, de meurtre, de vol. Elle est l’expression la plus claire et la plus précise de l’État.”
~ Gustav Landauer ~

“Un spectacle épouvantable et douloureux s’est élevé devant mes yeux : j’ai écarté le rideau de la corruption des Hommes.”
~ Friedrich Nietzsche ~

“Le gouvernement américain planifie t’il vraiment de frapper les perpétrateurs et les sponsors des récentes attaques [du 11 septembre 2001], ou veut-il prendre avantage de ces évènements tragiques pour élargir son hégémonie sur le monde et poursuivre toujours plus avant sa politique injuste, qui a dégénéré à ce niveau de haine au sein des peuples du monde et de beaucoup de leurs gouvernements ?…”
~ Communiqué du Hezbollah dénonçant les attentats du 11 septembre 2001, publié le 17/9/01 ~

“Libérons nos esprits de l’impression que notre ennemi est insurmontable, car il y a un point de faiblesse en chaque ennemi et il est de notre devoir d’identifier ce point et d’y focaliser toute notre attention. Prenons à notre compte le devoir d’exercer tout effort possible pour préserver notre indépendance et nos principes. Comprenons enfin que la victoire commence de l’intérieur…”
~ Naïm Qassem, SG adjoint du Hezbollah, 2005 ~

 

 

Hezbollah le superbe

 

Taxi

 

24 novembre 2020

 

url de l’article original:
https://platosguns.com/2020/11/24/hezbollah-the-beautiful/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

L’âme d’un guerrier dort dans son poing, se réveille dans son poing et jusqu’à sa mort, so dernier souffle, existera dans son poing.
Aucune arme et aucun danger mortel ne peut défaire ce poing. Un guerrier vivra et mourra le poing serré.
Ceci non pas par amour de la violence ni pour l’excitation de la guerre. Pas non plus à cause d’une démente passion pour la mort, mais parce qu’un guerrier sait que même en temps de paix, le mal et les malfaisants se tapissent dans l’ombre de la paix.

Le guerrier l’est par vocation, Ce n’est pas du mercenariat, ce n’est pas matériel, pas négociable. Le monde du véritable guerrier est un monde purement de la défense. Il est fixé seulement sur la protection d’une justice supérieure, l’auto-défense et celle du faible. Il n’est jamais prédateur. Un guerrier est imbriqué dans une culture de dignité, de droiture et de martyr. Humble dignité et martyr sacré. Un véritable guerrier n’est pas un soldat ordinaire, ni un personnage de célébration dans les médias ou de mythologie. Le guerrier est vrai. Il est rare. Un véritable guerrier est la seule classe d’être humain capable d’embrasser la mort sur son œil. Il n’y a aucune peur du vide noir infini dans le cœur du véritable guerrier.
Au travers de l’histoire, les cultures dans l’adversité et sous attaque par des ennemis envieux de leurs ressources, ont produit leur propre variété de guerriers. Les Amérindiens nous ont donné les “Braves” ; le Japon les “Samouraïs”, la France nous a donné Jeanne d’Arc, l’Afrique nous a donné la “reine guerrière Amina” et le Liban moderne nous a donné le Hezbollah.

Le Hezbollah, le groupe actuel de résistance-guerrier ayant le plus de succès face à la plus malveillante de toutes les abominations modernes, à savoir l’axe du mal composé des Etats-Unis, d’Israël et leurs alliés arabes wahabbites du Golfe. Le Hezbollah est aussi le groupe guerrier le plus craint de l’ère moderne. Car, incapables de vaincre le Hezbollah sur le terrain et après avoir déjà dépensé 11 milliards de dollars sur bien des coups d’états échoués et des campagnes de propagande de dénigrement cette dernière décennie, l’axe du mal en est maintenant réduit à ne pouvoir attaquer le Hezbollah qu’avec le mensonge et des accusations bidons. Pour le diaboliser, ternir leur réputation immaculée dans une vaste campagne médiatique est la seule arme qui reste à l’axe du mal. Cette attaque diffamatoire peut marcher sur des gens mal informés, mais cela ne minimisera en rien les formidables capacités militaires du Hezbollah sur le terrain du champ de bataille. L’écume de l’agitation ne changera en rien la donne ni les faits de terrain. Ce ne sera que toujours plus de fric des contribuables gaspillé sur une chimère.

Le Hezbollah est noble mais pas aristocrate. Ses guerriers et ses leaders viennent essentiellement de la classe laborieuse, des communautés paysannes, qui se regroupent pour repousser un envahisseur colonial vicieux et génocidaire connu sous le nom d’Israël. Trente ans environs après la naissance du groupe de résistance (NdT: créé en 1982 en émergence du groupe Amal de résistance libanaise à l’occupation israélienne), le Hezbollah demeure exceptionnellement humble et profondément ancré dans ses débuts modestes. Bien que le Hezbollah ait perdu des guerriers au combat, le nombre de ses martyrs est demeuré relativement bas et il doit toujours perdre une bataille dans ses plus de 30 ans de lutte armée et d’existence. Et malgré ses succès stratosphériques sur le champ de bataille, le Hezbollah demeure magnanime et généreux dans la victoire. Ce qui est aussi sans doute le plus impressionnant est que son leadership ne pratique pas la mesquinerie, la tromperie. Simplement, ils ne mentent pas. Pas une seule fois son leadership n’a menti ou trompé qui que ce soit, encore moins ses combattants, ses alliés ou ses supporteurs. Disant la vérité et tenant toujours parole, même les citoyens israéliens d’après bien des sondages, croient plus les leaders du Hezbollah que leurs propres dirigeants et politiciens de Tel Aviv. Parce que encore et toujours, ce que dit le Hezbollah est ce qui est et ce qu’il promet arrive toujours. De fait, le Hezbollah a toujours été plus intelligent que son ennemi plus puissant, ce à chaque coin de rue et a toujours tenu ses promesses.

Toutes les batailles menées par le Hezbollah le furent pour des raisons défensives. TOUTES. Ils sont particulièrement bien disciplinés et focalisés sur la tache d’une libération juste des forces cruelles et oppressives. Leur système d’entraînement ne produit absolument aucun traître et aucun disciple de Mammon facilement leurré par l’appât du gain, de plaisirs physiques ou d’un statut politique quelconque. Les membres du Hezbollah sont immunisés contre toute forme de chantage, contre toute distraction de leur cause. Ancré dans une culture du martyr inspirée par le petit-fils du prophète Mahomet, Hussein, et son horrible martyr, une agonie emprunte de passion en parallèle avec celle du Christ, les guerriers du Hezbollah sont au-delà de toute corruption possible de leur âme.

Leur entrainement a deux segments : ils sont entraînés au combat de guerilla flexible et asymétrique tout en recevant simultanément une entrainement spirituel et religieux. Une philosophie inspirée par leur croyance religieuse en un dieu juste et miséricordieux, un dieu qui récompense les justes et les purs. Ceci est justement ce qui les distingue des autres mouvements armés ou armées : leur dévouement physique et spirituel à un dieu juste et bon. Bien que profondément religieux et dévoués strictement à l’islam, ils sont remarquablement tolérant avec les autres sectes, autres fois et autres cultures, comme exemplifié par leur récente volonté de martyr en défense de musulmans sunnites, druzes et alaouites aussi bien que par leur héroïque défense de villages chrétiens et de leurs très anciennes églises au Levant. Les guerriers du Hezbollah ont sacrifié leur propre vie pour libérer la progéniture même du christianisme original du monde qui existe toujours au Levant, de les libérer de terroristes et envahisseurs de l’état islamique EIIL et de ses militants occidentaux soutenus pas Israël (NdT: et l’OTAN, Turquie en tête de pont…). il convient aussi ici de préciser que d’après un général libanais avec lequel j’ai discuté, le Hezbollah est aussi le protecteur de la toute dernière synagogue juive du Liban et de sa communauté de quelques 400 membres.

Peut-être est-il aussi bon d’ajouter aussi ici que durant leurs guerres contre Israël, le leadership du Hezbollah a même soutenu les efforts de résistance de groupes communistes libanais athées (NdT: comme le FPLP) se battant contre l’armée envahisseuse juive. Ils ont partagé le pain et se sont liés d’amitié avec croyants et athées de la même façon au nom du combat et afin de repousser un ennemi génocidaire et cleptomane. Le Hezbollah demeure très lié avec d’autres groupes de résistance libanais, ce même en temps de paix. Leurs amitiés sont toujours sincères et fortes, totalement dénuées de rapport exploiteur et de tendance à la realpolitik. Ils sont préoccupés de réunifier le peuple de leur patrie et non pas de le diviser et de le dominer. Ils soutiennent une coexistence équitable et pacifique entre les 18 religions et sectes reconnues au Liban, dont la population actuelle est de l’ordre de 6,8 millions d’habitants. Il est également officiel et historique que le Hezbollah ait donné l’immunité à des traîtres libanais qui avaient coopéré avec Israël durant les 18 mois de l’occupation du Liban. 

Le Hezbollah suit des règles morales très strictes pour faire la guerre, qui ne permettent pas de tuer l’ennemi sans raison : leur tactique primordiale et la plus importante et de repousser l’ennemi et non pas de l’annihiler et si cela est insuffisant, alors l’annihilation devient une possibilité permise et sanctifiée (NdT: Il est intéressant ici de noter qu’exactement la même démarche est prévue dans Kaianerekowa, la Grande Loi de la Paix régissant la confédération iroquoise depuis le XIIème siècle..). La règle islamique de la guerre insiste sur le traitement humain des prisonniers de guerre et le Hezbollah a toujours rempli cette obligation. Les combattants sont entraînés à être courtois envers leurs captifs : ils sont entraînés non seulement à la guérilla mais aussi éduqués aux principes de charité et de pitié envers ceux qui sont capturés et repentant. Le Hezbollah n’abuse jamais de la victoire en déclarant un pouvoir absolu : ils croient au partage du pouvoir avec leurs compatriotes, même avec ceux qui n’ont jamais mis un pied sur le champ de bataille.

Le Hezbollah est suprême et pourtant en aucun cas suprémaciste.

Ils ne dérogent jamais à leur règle de la guerre par peur de leur dieu. Ils préféreraient mourir que de déroger à ces lois ainsi déplaisant à leur dieu. Ils suivent leur protocole militaire et philosophico-religieux avec extrême précision et pratiquent un respect dévoué et une confiance sans limite envers la droiture de leur cause et de leurs commandants. Les exécutions extra-judiciaires sont absolument interdites ainsi que l’assaut injustifié de l’ennemi. Ils ne tirent jamais sur des gens désarmés, femmes et enfants, ni sur des hommes désarmés. Ils ne prennent jamais pour cible des handicapés dans leur fauteuil roulant comme c’est le cas avec l’armée israélienne et autres entités de l’appareil de sécurité israélien. Ils n’envahissent pas, ils libèrent. Le Hezbollah est un résistant actif et défensif et pas une armée d’usurpateurs, de voleurs et de psychopathes vouée à l’assassinat de masse et au pillage de ce qui ne leur appartient pas.

Leur culture de la résistance est pleinement humaniste en long en large et en travers.

Ils ambitionnent un monde juste et beau, pacifique, peu importe ce qu’il leur en coûte en vie humaine. En fait, ils vivent pour le martyr, ils l’attendent et l’embrassent pour la cause d’un monde juste et pacifique. Ils ont élu le martyr comme étant la plus haute distinction possible dans une vie.

“Nous n’avons pas peur de la mort car la mort est notre martyr. Le martyr signifie vivre toujours au plus près de dieu. Vivre près de lui est le but ultime dans l’évolution de l’humanité et cela ne peut pas être atteint en dehors du martyr.” dit un combattant du Hezbollah.

Il y a une trinité de principes contenue dans la philosophie du martyr du Hezbollah. Ils sont prêts à mourir pour trois choses : dieu, la famille et la nation. Ils vivent et meurent pour rien d’autre que dieu, la famille et la nation. Je ne peux pas suffisamment insister sur la haute signification de ces trois éléments pour tous les membres du Hezbollah. En tant que guerriers de la foi, ils ne se séparent pas de leur philosophie de la vie et de son triptique, pas même lorsqu’ils combattent ou en temps de paix, pas même momentanément, pas même une nanoseconde. Leur philosophie du martyr est leur bouffée d’oxygène. Leur colonne vertébrale. Ils sont toujours consistant dans leur profonde implication dans leur philosophie divine triangulaire. Ceci est la mère de tout absolu pour eux. Ceci leur donne un courage et une rectitude sans peur et sans reproche à l’infini. Ceci inspire leur attachement et leur amour à la rectitude et la discipline avec une légèreté physique et mentale sans limite.

Durant l’entrainement à la guerre et sur le champ de bataille, ils demeurent intimement connectés à cette trilogie de motivation. Dans leur univers, le muscle, le moral et le divin sont étroitement imbriqués. Ceci est la raison même de leur record de victoires sans jamais essuyer de défaite et leur force et popularité ne cessant d’augmenter dans le monde.

Le Hezbollah révère son dieu par dessus tout, celui-ci est assis au sommet de leur pyramide spirituelle lié directement aux deux choses terrestres dignes d’intérêt la famille et la nation. Leur vénération pour cette triade est au-delà de leur propre vie. Leurs devoirs terrestres à la famille et la nation sont directement liés à leur service de dieu. Les guerriers du Hezbollah sont les serviteurs altruistes de dieu et de la protection de la famille et de la nation. Ceci satisfait leur dieu et les guerriers du Hezbollah ne vivent que pour servir leur dieu. Leurs ennemis doivent être avertie et attentifs. Les guerriers du Hezbollah vont activement neutraliser toutes menaces à cette trilogie et ils ne briseront jamais ce contrat moral, même au prix de leurs vies. Ceci constitue leur seule mission sur terre : dévotion à dieu et défense sans relâche de la famille et de la nation. Ceci constitue très brièvement le manifeste du Hezbollah. Rien de moins que ça, rien au-delà de ça.

Le modèle et système de résistance a gagné beaucoup de traction positive et s’est étendu au dehors de leur géographie du Levant : des dunes du Yémen jusqu’en Amérique du Sud, du croissant fertile jusqu’à travers le continent asiatique, le modèle de résistance du Hezbollah s’est étendu et continue à être reçu à bras ouverts, au grand dam de leurs fourbes ennemis vaincus.

Une autre qualité unique du Hezbollah est sa sobre patience. Ce sont des gens particulièrement adeptes à l’art de la patience : leurs amis iraniens, maîtres de la tapisserie leur ont enseigner cette technique vital et ils appliquent cette discipline mentale à toutes leurs stratégies militaires. Croyant que leur foi en leur dieu est permanente mais que toute chose matérielle et terrestre est sujet à changement, ils jouent un jeu de long terme contre leur ennemi avec pleine confiance et un succès des plus évidents.

Pourtant, malgré toutes ces qualités admirables présentées ci-dessus, leurs ennemis et les mégaphones médiatiques de leurs ennemis étiquettent le Hezbollah comme “narco-trafiquants”, “narco-terroristes” et “terroriste islamiste”. Accuser le Hezbollah de trafiquer la drogue est aussi absurde que d’accuser Mère Thérésa de vente globale d’héroïne. Tous ceux qui connaissent le Hezbollah et son mode de vie savent parfaitement que leurs guerriers et leurs leaders vivent une vie sobre et parfaitement propre. Ils ne parlent même jamais en mal, ne calomnient pas et n’insultent jamais leurs ennemis. Ils sont aussi propre dans leur langage que dans leur vie. Connaissant le style de vie et la philosophie auxquels adhèrent strictement ses membres que ce soit sur le champ de bataille ou en dehors, il est tout a à fait inconcevable que le Hezbollah se risquerait à déplaire à leur dieu en mettant en place des réseaux internationaux de vente de drogue qui ruinent la vie des gens, brisent des familles et affaiblissent des nations. Cette accusation insensée appartient à la longue liste des mensonges perfides fabriqués par leurs ennemis qui eux-mêmes de fait, participent au commerce international de la drogue et à son trafic, les Etats-Unis gérant un business très lucratif avec la CIA en charge, de la culture et de la transformation du pavot et de l’opium en Afghanistan et le Mossad gérant le trafic international vers l’Europe et l’Amérique des pilules d’amphétamines et d’ecstasy.

Incapables donc de trouver un talon d’Achille dans la capacité militaire du Hezbollah ni un défaut de caractère dans son modus operandi, ses ennemis ont produit une très longue litanie de soi-disants crimes perpétrés sans JAMAIS apporter une simple preuve de ce qui est avancé et de tout crime ou malversation. Les ennemis du Hezbollah ont inclus ce nom de bien sur leur tristement célèbre et politisée “liste des terroristes” sans jamais avoir prouvé ne serait-ce qu’une fois une activité terroriste de l’organisation. Regardons donc ensemble la liste d’accusations ci-dessous et gardez surtout bien présent à l’esprit que si les actes de terrorisme contre les Etats-Unis, le Liban, reprochés au Hezbollah étaient vrais, surtout dans le sud-Liban où est basé essentiellement le Hezbollah, il aurait déjà reçu un échantillon du traitement “choc et terreur”, stratégie militaire américaine de choix.

Il n’y a jamais eu de preuve en quoi que ce soit que le leadership du Hezbollah ait jamais ordonné ou perpétré ce qui suit : l’attaque au camion piégé de l’ambassade US à Beyrouth en 1983, ainsi que les attaques aux camions piégés la même année des camps militaires américains et français de Beyrouth (NdT: Drakkar). L’attentat à la bombe dans un restaurant près de la base aérienne de Torrejon en Espagne. L’attentat à la voiture piégé de l’annexe de l’ambassade des Etats-Unis à Beyrouth et le détournement d’un avion de ligne de la Koweit Airline, en 1984. Le détournement du vol TWA 847 en 1985. L’enlèvement et l’exécution de trois juifs libanais en 1986 sous le pseudonyme de “L’Organisation des Opprimés sur Terre”. L’assassinat de trois diplomates saoudiens en 1988. L’assassinat du secrétaire de l’ambassade saoudienne à Bangkok en 1989. L’assassinat de deux diplomates saoudiens et de l’opérateur du télex de l’ambassade à Bangkok en 1990. L’enlèvement et l’assassinat d’un homme d’affaire saoudien à Bangkok la même année. L’assasinat d’Ehud Sadan, chef de la sécurité à l’ambassade d’israël à Ankara ainsi que l’attentat à la bombe contre l’ambassade d’Israël à Buenos Aires en 1992. La tentative d’assassinat d’un leader de la communauté juive turque à Istanboul en 1993.

La tentative d’attentat à la voiture piégée de l’ambassade d’Israël en Thaïlande et une attaque suicide de l’Association Juive Mutuelle d’Argentine à Buenos Aires, toutes deux en 1984. L’explosion au camion piégé des tours Khobar dans leur segment américain en Arabie Saoudite en 1996. L’assassinat de l’ancien premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005 à Beyrouth. L’attaque d’un bus de touristes israéliens en Bulgarie en 2012 et bien plus encore de ces “tentatives de ceci ou échec à cela” qui furent faussement et injustement attribuées au Hezbollah par personne d’autre que son ennemi, Israël et ses alliés et agents en Europe et aux Etats-Unis, ainsi que par son ignoble ennemi arabo-wahabbite.

Une bonne poignée des fausses accusation politisées mentionnées ci-dessus passent en boucle dans les médias occidentaux et juifs et pourtant pas même l’ombre d’une preuve ne fut jamais apportée à ces allégations. Se fondant sur une tendance médiatique islamophobe, ces accusations de terrorisme sont publiées et re-publiées encore et toujours dans l’espoir que la rumeur et le ragot finissent par prévaloir et devenir fait et vérité dans les esprits de gens raisonnables. En d’autres termes, les accusations mentionnées ci-dessus ne sont rien d’autre que des opérations de propagande menées contre le Hezbollah et malgré cela jamais son esprit de combat ni sa vigueur n’ont été mis en défaut et la dissémination de ces fausses informations n’a pas non plus empêché la croissance de sa popularité dans le monde.

Même les académies militaires de ses ennemis, dans une admiration silencieuse, incluent maintenant l’étude des stratégies et tactiques suprêmes du Hezbollah dans leurs cours de formation, confirmant ainsi le très haut niveau de leurs techniques de combat et de leur philosophie de la guerre. Il est impossible de séparer ses stratégies de guerre de la fondation même de leur philosophie humaniste. Ceci est constamment employé en tandem. Le Hezbollah va toujours laisser une porte de sortie pour que l’ennemi puisse se replier durant une embuscade.

Le Hezbollah reçoit un soutien moral des plus enthousiastes de tout le monde musulman et également de nations non musulmanes, de nations de l’Occident et de l’Orient. Le Hezbollah est respecté, aimé et révéré aux quatre coins du monde, incluant une certaine appréciation des citoyens de nations ennemies qui ne sont pas molestés et trompés par la propagande d’état. Ceci n’est pas juste parce que par nature les humains aiment un héros de guerre invincible ; c’est parce que le humble Hezbollah a établi avec succès son image de l’armée d’un peuple, pour le peuple et par le peuple.

Ici repose l’essence même de toute sa popularité. Une force libanaise du bien qui englobe le peuple et agit par et pour le peuple ce qui est similaire en cela au slogan historique américain “d’un gouvernement du peuple, par et pour le peuple”. Ce que le Hezbollah a accompli en tant que groupe de résistance pour sa nation et ses compatriotes, les politiciens américains doivent encore le démontrer et le réaliser pour le bénéfice du peuple américain.

Et pourquoi cela ?

Ceci parce que les Libanais ont clairement défini leur ennemi comme étant Israël, alors que le collectif américain doit toujours identifier son ennemi interne insidieux comme “le pouvoir juif”. Un pouvoir qui s’est levé au travers d’un cronisme, d’un népotisme, d’un chantage et d’une coercition bien non-américains. Une suprématie juive qui a été ouvertement dominante sur toute la vie interne américaine ainsi que dans sa politique extérieure internationale ces 60 dernières années et plus (depuis l’assassinat de Kennedy en fait). Un pouvoir juif qui a défiguré et corrodé la vie traditionnelle américaine domestiquement et qui a été ruineux pour son porte-feuille et sa réputation sur le plan international.. Mais si les Libanais peuvent circonvenir si habilement et répétitivement vaincre ce pouvoir juif abusif, alors les Américains qui vivent sous la botte d’une occupation juive anti-démocratique peuvent aussi le faire. La mise en pièce récente de notre précieux et adoré premier amendement de la constitution (NdT: celui sur la liberté de parole et d’expression) n’est que la dernière victime de la tyrannie juive et une expression indéniable de leur haine de notre démocratie. 

Mais pour que les Américains se libèrent, ils doivent d’abord vaincre tous les artifices et les défis de la distraction de masse, toute l’ingénierie sociale mise en place et les nombreux projets d’abrutissement total que l’élite juive américaine et son lobby ont imposé insidieusement à la fois aux citoyens américains et à leurs politiciens. Pour que les Américains soient véritablement libres et indépendants, car ils sont un peuple captif en ce moment, ils doivent d’abord franchir, contourner toutes les divisions inventées et sponsorisées à l’intérieur même des Etats-Unis. Les divisions telles que la politique identitaire, la disharmonie générée par le conflit de race factice, la diabolisation par un Hollywood sous emprise juive des valeurs traditionnelles américaines, le néolibéralisme, la mondialisme, la [banque] Réserve Fédérale, Wall Street, les médias de masse sous contrôle, la vaste majorité des médias alternatifs et cette liste n’est en rien exhaustive.

Ils doivent aussi écarter et se rebeller contre les polluants mentaux imposés comme l’enseignement obligatoire de ce faux livre d’Anne Franck dans leurs écoles et très certainement, ils doivent aussi rejeter le financement de tous ces horribles musées sur l’holocauste qui opèrent pour habiliter les continuels crimes juifs contre les Américains en faisant le portrait des juifs comme étant “les éternelles victimes ayant des besoins spéciaux”. Tous ces musées de l’holocauste ne sont rien d’autre que des usines à propagande payées et financés par les dollars du contribuable et non pas par des Shekels israéliens ou des donations privées juives. C’est le sommet de l’absurdité qui voit les Américains devoir payer pour leur propre lavage de cerveau et esclavage mental. Les Américains doivent PAR DESSUS TOUT, se réapproprier les droits du 1er amendement de la constitution qui a été détourné et récemment mis en miettes par le pouvoir juif. Les Américains doivent reconquérir leur liberté de parole et d’expression et être capable d’appeler un chat un chat et un juif, un juif.

Il n’y a aucune compréhension du nombre de chaînes juives actuellement entravant  le corps et l’esprit américain. Je parle ici de votre corps et esprit individuel.

La question est évidente ici : Où sont votre dignité et votre auto-respect chers Américains ? Où est votre honneur et votre esprit guerrier  au sens noble du terme? Où est le fruit du travail que vous avez investi dans votre famille et dans votre pays année après année ? Ce n’est plus entre vos propres mains, et ce n’est pas profitable à votre communauté non plus. Le lobby juif s’est bien assuré que votre liberté et vos impôts aillent en priorité directement vers le service de l’état d’Israël. Le lobby juif a tué votre démocratie, créé une dévastation sociale à travers la nation et vous a dépouillé de vos impôts pour bénéficier à l’état cleptomane et oppresseur qu’est Israël. Le lobby juif ne vous a pas traité différemment qu’une nation d’esclaves qu’il possède et façonne socialement par le biais de l’ingénierie sociale.

Présentement, l’Amérique n’est pas dans un état du justice et de grâce. Les Américains, quelque soit leur couleur de peau ne sont pas un peuple libre. On ne peut plus parler de la “superbe Amérique”, elle est sous occupation du pouvoir tribal juif. Et les Libanais ?. Malgré leur montagne de crises politiques actuelles internes, vivent en fait une vie libérée bien gagnée. Les Libanais meurtris sont bien plus libres que les Américains. Une vie de libération de l’occupation leur a été donnée par un Hezbollah sacrificiel et constamment vigilant. Le Hezbollah patriote, le superbe Hezbollah.

Quand les citoyens occidentaux et américains comprendront-ils que le Hezbollah est bien plus de leur côté que ce Sion belliqueux et vampirisant leurs impôts ? Après tout, le Hezbollah existe pour libérer et non pas pour voler l’Europe et l’Amérique, pas pour être va t’en guerre dans des guerres de choix coûtant un prix exorbitant en argent et en vies humaines. Et de manière certaine, le Hezbollah n’opprime en rien les droits des peuples occidentaux à leur liberté d’expression, un droit que les lobbies politiques d’Israël en Europe et aux Etats-Unis se sont fixés d’abolir pour ces peuples.

Alors, chers Américains, où est votre Hezbollah ? Où est votre résistance à l’occupant ? (NdT: au passage, phrase particulièrement ironique sachant que les colons européens sont eux-mêmes les occupants et oppresseurs du continent des Amériques et de ses peuples natifs depuis plus de 500 ans, qui se ressemble s’assemble sans aucun doute…) Où est votre esprit résistant ? Vos paroles résistantes ? Votre art résistant ? Vos armes résistantes ?

En tant qu’expatrié américain étant témoin des dégâts et des bien tristes divisions infligés à notre société par les élites juives, je vous conjure de ne pas retourner les armes les uns contre les autres. Ceci serait une folie sans nom. C’est là-dessus que parie votre occupant. Votre division le rend plus fort, plus puissant. Pour vous tondre encore plus avant pour la gloire d’Israël, l’ennemi interne vous veut toujours plus divisés et plus faibles. Ne vous soumettez pas. Contournez la menace en vous unissant. Vous ne devez pas vous aimer les uns les autres à en mourir, mais vous devez vous unir et résister contre cet ennemi intérieur si vous pensez que vous méritez vraiment un vie de liberté, de paix et de prospérité. Unissez-vous malgré vos différences, unissez-vous malgré votre rage. Ceci est la clef de votre libération.

“Par la tromperie tu feras la guerre” est le slogan d’Israël. (NdT: et de son Mossad..)

“Vivre libre ou mourir” est un slogan de l’Amérique… C’est aussi un slogan du Hezbollah !

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Lecture absolument complémentaire à lire et diffuser sans modération :

“Le Hezbollah, son histoire de l’intérieur”, Naïm Qassem, SG adjoint du Hezbollah, 2005, traduction de très larges extraits depuis la version anglaise par Résistance 71 et mise en page sous format PDF par Jo