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Illusion démocratique: De plus en plus de gens rejoignent le 1er mouvement politique de France… Le mouvement abstentionniste !

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« Si voter servait à quelque chose, ce serait interdit depuis longtemps »
~ Emma Goldman ~

Lu à travers les médias alternatifs déchaînés, cette excellente prise de position d’un citoyen honnête… La prise de conscience politique se produit. 53% d’abstention. On peut mieux faire ! Votards blanc ou nul, rejoignez le grand mouvement abstentionniste, car se déplacer pour voter c’est acquiescer, c’est valider le système criminel et obsolète étatique !… Si les votards blanc/nul ne se déplacent plus, l’abstentionnisme grimpera à 63 ou 65%, passé cette barre, nous le peuple pourrons mettre une sérieuse pression sur les Bozos de la politique de tout poil et de touts bords et sérieusement commencer à réorganiser le paradigme politique. Voter c’est valider les baltringues et leur système criminel qui se foutent royalement de vous !

Prochaine étape: désinscription des listes électorales. Refusez les cartes d’électeur. C’est la première étape du refus de coopération avec un système politique totalement obsolète et parasitaire en parallèle avec le boycott de tout vote et de toute institution.

Le grand chambardement politique, c’est maintenant ! Reprenons le pouvoir qui nous a été usurpé depuis bien trop longtemps ! Grève générale de l’élection et expropriation des mandatés qui ne représentent pas, n’ont jamais représenté le peuple ! Qu’on se le dise !

— Résistance 71 —

 

Le deuil de la démocratie représentative

Gee

7 Décembre 2015

url de l’article original:

http://grisebouille.net/le-deuil-de-la-democratie-representative/

D’abord, un chiffre pour remettre les pendules à l’heure : 91%. C’est le pourcentage de français qui n’a pas voté pour le FN1. Moins d’un français sur 10 a donné une voix à ce parti. Et de fait, que le FN soit « le premier parti de France » n’est pas en soi le symbole d’une droitisation ou d’une radicalisation rampante de la société français. C’est le symbole de la mort de la démocratie représentative, le signe ultime que celle-ci ne représente plus rien ni personne.

Hier, je n’ai pas voté. Je n’irai pas plus dimanche prochain. Ami votant2, je sais que, probablement, tu me méprises, tu as envie de me hurler dessus, de me dire que c’est honteux, que des gens sont morts pour que je puisse voter, qu’à cause de moi le fascisme pourrait s’installer. Je ne t’en veux pas, j’étais pareil il y a à peine 4 ans.

Les étapes du deuil

Tu connais peut-être les 5 étapes du deuil de Elisabeth Kübler-Ross. Ça n’a pas forcément une grande valeur scientifique, mais ça permet de schématiser certains mécanismes émotionnels. Laisse-moi te les énoncer :

  1. Déni
  2. Colère
  3. Marchandage
  4. Dépression
  5. Acceptation

Ami votant, je sais déjà que tu as dépassé le stade du déni : tu sais pertinemment que la démocratie représentative est morte. Sinon, tu voterais pour des idées qui te correspondent, tu voterais pour faire avancer la société, pour donner ton avis sur la direction à prendre. Mais tu ne fais pas cela : au contraire, tu votes « utile », tu votes pour faire barrage à un parti, tu votes pour « le moins pire ». C’est déjà un aveu que le système est mort.

En fait, tu oscilles entre les étapes 2 et 3. Entre la colère envers un système qui se fout de ta gueule, la colère contre les abstentionnistes qui ne jouent pas le jeu… et le marchandage. « Allez, si je vote pour le moins pire, système, tu continues à vivoter ?  Allez, peut-être que si on vote PS cette fois, il fera une vraie politique de gauche ? Allez système, tu veux pas continuer à faire semblant de marcher un peu si je fais des concessions de mon côté ? Si je mets mes convictions de côté, tu veux bien ne pas être totalement lamentable ?»

Encore une fois, je comprends le principe, j’étais au même point lors des dernières élections présidentielles. J’appelais les gens à voter, je critiquais les abstentionnistes qui se permettaient de se plaindre alors que, merde, ils n’avaient pas pris la peine de faire leur devoir de citoyen. Je savais pertinemment que le PS au pouvoir ne ferait aucun miracle, que fondamentalement rien ne changerait par rapport à l’UMP, à part à la marge. Mais il fallait bien choisir le moins pire. La démocratie représentative était déjà morte, je le savais. Le vote utile, on nous le rabâchait depuis avant même que j’ai le droit de vote. Sans parler du référendum de 2005 où ça sentait déjà fort le sapin. Mais je n’avais pas terminé mon deuil. Et puis Hollande est passé.

Les derniers coups de pelle

Je ne pourrais jamais assez remercier François Hollande. Il m’a aidé à terminer mon deuil. En me renvoyant ma voix en pleine figure, en m’appuyant bien profondément la tête dans les restes puants et décomposés de notre système politique. Le quinquennat de François Hollande aura été la plus parfaite, la plus magnifique démonstration que le vote est une arnaque et que le pouvoir du peuple est une immense illusion. Le changement, c’est maintenant ! Rappelle-toi, le PS avait tous les pouvoirs en 2012 : la présidence, l’Assemblée, les villes, les régions… merde, même le Sénat était passé à gauche ! Une première !  Les types avaient les mains libres et carte blanche pour tout. Il fallait écouter Copé, la pleureuse « profondément choquée », nous expliquer l’énorme danger que représentaient ces pleins pouvoirs. Lutter contre la finance ? Imposer les revenus du capital comme ceux du travail ? Interdire le cumul des mandats ?

LOL NOPE.

Au lieu de ça, nous aurons eu la même merde qu’avant. Parfois en pire. Course à la croissance alors même que nous produisons déjà trop pour la planète. Course au plein emploi alors que le travail est condamné à disparaître (ce qui, je le rappelle, devrait être une bonne nouvelle). Course à la productivité alors que les syndromes d’épuisement professionnel se multiplient et que le mal-être des travailleurs se généralise. Diminution de ce qu’on nous matraque comme étant « le coût du travail » mais qu’un employé sensé devrait comprendre comme « mon niveau de vie ». Détricotage méthodique des services publics qui devraient au contraire être renforcés.

Nous n’attendions rien de Hollande, il a réussi à faire pire. Des lois liberticides au nom d’une sécurité qu’elles ne garantiront même pas. Un État d’Urgence à durée indéterminée. Des militants assignés à résidence pour leurs convictions. Des manifestations politiques interdites. Des gamins mis en garde à vue parce qu’ils ne respectent pas une minute de silence. Heureusement que c’est sous un parti qui se dit « républicain » que tout cela se passe, sinon, on pourrait doucement commencer à s’inquiéter.

Vous me traitez d’irresponsable parce que je n’ai pas été voter dimanche ? Moi je me trouve irresponsable d’avoir légitimé notre gouvernement actuel en votant en 2012. Depuis 2012, j’ai fait comme beaucoup de monde : j’ai traversé le stade 4, celui de la dépression. À me dire que nous étions définitivement foutus, que même lorsqu’un parti qui se disait en opposition totale avec le précédent se vautrait à ce point dans la même politique insupportable, il n’y avait plus de solution. Que la démocratie était morte, et que nous allions crever avec elle. Ami votant, admets-le, tu as eu la même réaction. Mais comme toujours, à chaque vote, tu régresses, tu retournes à l’étape 3, au marchandage, à te dire que peut-être, on pourra incliner un peu le système en s’asseyant sur nos convictions.

Moi, j’ai passé le cap. Je suis à l’étape 5, à l’acceptation. La démocratie représentative est morte, point. Que cela soit une bonne chose ou non, l’avenir le dira, mais le fait demeure : ce système est mort. Tu penses que retourner à l’étape de marchandage, c’est garder de l’espoir et qu’accepter la mort de notre système, c’est le désespoir. Je ne suis pas d’accord. Faire son deuil, c’est bien. C’est même nécessaire pour passer à autre chose et, enfin, avancer.

La démocratie est morte, vive la démocratie !

Tu remarqueras que je persiste à ajouter « représentative » quand je parle de mort de la démocratie. Parce que je ne crois pas que la démocratie elle-même soit morte : je pense que la démocratie réelle n’a jamais vécu en France. Le système dans lequel nous vivons se rapproche plus d’une « aristocratie élective » : nous sélectionnons nos dirigeants dans un panel d’élites autoproclamées qui ne change jamais, là où la démocratie voudrait que les citoyens soient tour à tour dirigeants et dirigés. Le simple fait que l’on parle de « classe politique » est le déni même de la notion de représentation qui est censée faire fonctionner notre démocratie représentative : la logique voudrait que ces politiciens soient issus des mêmes classes qu’ils dirigent. Attention, ne crachons pas dans la soupe, notre système est bien mieux qu’une dictature, à n’en pas douter. Mais ça n’est pas une démocratie. Je te renvoie à ce sujet à ce documentaire, J’ai pas voté, que tout le monde devrait voir avant de sauter à la gorge des abstentionnistes.

Des gens sont morts pour qu’on puisse voter ? Non, ils sont morts parce qu’ils voulaient donner au peuple le droit à s’autodéterminer, parce qu’ils voulaient la démocratie. Est-ce qu’on pense sérieusement, en voyant la grande foire à neuneu que sont les campagnes électorales, que c’est pour cela que des gens sont morts ? Pour que des guignols cravatés paradent pendant des semaines pour que nous allions tous, la mort dans l’âme, désigner celui dont on espère qu’il nous entubera le moins ? Je trouve ce système bien plus insultant pour la mémoire des combattants de la démocratie que l’abstention.

Alors oui, j’ai fait mon deuil, et ça me permet d’avoir de l’espoir pour la suite. Parce que pendant que la grande imposture politicarde se poursuit sur les plateaux-télé, nous, citoyens de tous bords, essayons de trouver des solutions. Plus le temps passe, plus le nombre de gens ayant terminé leur deuil augmente, plus ces gens s’intéressent réellement à la politique et découvrent des idées nouvelles, politiques et sociétales : tirage au sort, mandats uniques et non-renouvelables, revenu de base, etc. Des solutions envisageables, des morceaux de savoir, de culture politique… de l’éducation populaire, en somme. Rien ne dit que ces solutions fonctionneront, mais tout nous dit que le système actuel ne fonctionne pas. Et lorsque ce système s’effondrera, ce sera à ces petits morceaux de savoir disséminés un peu partout dans la population qu’il faudra se raccrocher. L’urgence aujourd’hui, c’est de répandre ces idées pour préparer la suite. Ami votant, tu as tout à gagner à nous rejoindre, parce que tu as de toute évidence une conscience politique et qu’elle est gâchée, utilisée pour te battre contre des moulins à vent.

Notre système est un vieil ordinateur à moitié déglingué. Tu peux continuer d’imaginer qu’en réinstallant le même logiciel (PS ou LR, choisis ton camp camarade), il finira par fonctionner. D’autres utilisent la bonne vieille méthode de la claque sur la bécane (le vote FN) : on sait bien que ça ne sert à rien et que ça ne va certainement pas améliorer l’état de l’ordi, mais ça soulage. Certains imaginent qu’en déboulonnant l’Unité Centrale et en hackant petit à petit le système, on finira par faire bouger les choses (la députée Isabelle Attard est un bon exemple, personnellement je la surnomme l’outlier, la donnée qui ne rentre pas dans le modèle statistique du politicien). Ce n’est pas la pire des idées. On a même parlé de rebooter la France. Qui sait, si on arrive à mettre sur pied une telle stratégie en 2017, possible que je ressorte ma carte d’électeur du placard. Mais les plus nombreux, les abstentionnistes, ont laissé tomber le vieil ordinateur et cherchent juste à en trouver un nouveau qui fonctionne.

Alors on fait quoi ? Soyons clairs, je suis comme tout le monde, je n’ai aucune idée de la manière dont on peut passer à autre chose, pour instaurer une vraie démocratie. Une transition démocratique pourrait s’opérer en douceur en modifiant les institutions petit à petit : tout le monde aurait à y gagner. Politiciens compris, car l’alternative est peut-être l’explosion, et c’est une alternative à l’issue très incertaine. Mais clairement, nous ne prenons pas la direction d’une transition non-violente.

Je continue pour ma part à penser que, comme le disait Asimov, « la violence est le dernier refuge de l’incompétence ». Mais nous constatons chaque jour un peu plus notre impuissance dans ce système, et les politiciens actuels seraient bien avisés de corriger le tir avant qu’il ne soit trop tard. Avant que les citoyens ne se ruent dans ce dernier refuge.

Aux votards des européennes du 25 Mai…

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Qu’est-ce que voter ?

 

Résistance 71

 

19 Mai 2014

 

Demandons-nous au préalable qu’est-ce que la république dans laquelle nous vivons ? Une entité politique appelée “démocratie représentative”, qui comme son nom l’indique, fonctionne sur un système de “représentation” du peuple par, selon le dogme républicain aristocratique issus de la philosophie platonicienne, une “élite éclairée”, menant le peuple sur le chemin de la vérité et de la lumière. Ce dogme présuppose et postule au préalable que les “citoyens”, les gens constituant une “nation”, sont par essence ignares, incapables, non éduqués, infantiles et irresponsables et qu’ils ne peuvent par conséquent pas être responsables des affaires de la société organisée en État et se doivent de se laisser piloter par “ceux qui savent”, par les “éclairés” qu’ils délègueront à la majorité des voix, parmi une caste d’aristocrates auto-proclamée (ce qui ne veut pas dire “nobles” éthymologiquement, mot qui provient du grec ancien: aristoi qui veut dire les meilleurs et kratos qui veut dire pouvoir…”le pouvoir des meilleurs” donc…).

Pour ce faire, de grands rites sont mis en place ayant pour noms “campagnes électorales” et “élections” afin que la masse inculte choisisse ses “représentants”, ceux qui vont mener leurs affaires pour eux. Parce que c’est cela la représentation… C’est une délégation de son autorité, de sa souveraineté politique citoyenne à une personne ou un groupe de personnes, issus de partis politiques dûment estampillés “certifié conforme oligarchique”. Suite à un rite quasi-religieux revenant à intervalle de préférence le plus régulier possible, l’élection, la masse de citoyens “incultes et inaptes” délègue son pouvoir, sa souveraineté d’agir à un groupe de personnes qui n’ont absolument plus les mêmes intérêts que ses électeurs. L’électeur devenu votard (ou veau… tard pour certains) a alors abandonné son pouvoir souverain de gouverner pour et par lui-même. Il a délégué sa souveraineté à autrui en pensant, ou plutôt en ayant été préalablement convaincu, que cet autrui œuvrera pour ses intérêts et que tout ira pour le mieux, le pouvoir délégué étant en de bonnes mains. Turlututu… chapeau pointu… Les responsables aristocrates/oligarques ont expliqué et convaincu les votards que voter est un acte responsable. Qu’abdiquer sa souveraineté, sans aucun moyen de contrôle ultérieur, est non seulement une bonne chose mais un devoir ! Prendre plus les gens pour des cons que cela est probablement impossible !

De fait, le rite religieux électoral est la mise en scène de l’abdication de la souveraineté politique de millions de gens, qui le font comme un seul homme (ou femme) à titre de devoir. Y en a t’il encore pour douter que la propagande ne marche pas ?? Pour les politiques, rats dans un fromage riche et crémeux à souhait, faire voter c’est donner aux citoyens trois illusions:

  • L’illusion du choix
  • L’illusion de l’action
  • L’illusion de la responsabilité politique et civique

Pour que la recette fonctionne mieux, répétez cette démarche à intervalles réguliers de façon à ce que les votards, dépossédés, mais heureux de l’être, continuent de se soumettre aux diktats d’autrui sans aucun recours, mais en leur expliquant bien que gràce à eux, la “démocratie” est solide et fonctionne.

Voter ce n’est de facto pas agir mais s’engager à ne pas/plus agir, s’engager à ne plus participer à aucun débat politique efficace et concret, abdiquer sa capacité à véritablement influer sur le développement de la société et ne rester confiné qu’à l’illusion des discussions du café du commerce du coin. Voter c’est se déresponsabiliser. Voter c’est abdiquer sa souveraineté, réfléchissez-y ! Techniquement, le votard n’est souverain qu’un très court moment: celui où il met le nom du clown dans l’enveloppe et surtout, au moment où il lâche son papelard inutile dans l’urne, boîte à suggestions des esclaves. Au moment où le votard a lâché son bulletin, il a perdu toute souveraineté avec le “a voté” qui entérine sa démission et sa complicité ultime de la dictature de la majorité. Il est “souverain” une seconde et demie environ, tous les 4, 5 ou 7 ans !

Impressionnant non ??

Ce que l’on nous fait appeler “démocratie” est un système tout aussi totalitaire que le fascisme brun ou son pendant le fascisme rouge, revers de la même médaille aristo-oligarchique. Car, en y réfléchissant bien, il n’y a qu’une question de degré dans la dictature. Il suffit de voir où nos sociétés étatiques occidentales se dirigent depuis quelques décennies… Tout droit vers une fusion des états et des entreprises transnationales, ce qu’est le Nouvel Ordre Mondial et bizarrement, ce qui correspondait à la définition même du fascisme donnée par Mussolini soi-même.

Le vote est un pacte de soumission, répété à intervalles réguliers de façon à ce que les “citoyens”, rétrogradés au rang de spectateurs ayant abdiqués leur droit de réflexion et d’action politiques, valident vote après vote, grand-messe après grand-messe, leur soumission à la caste des aristo-oligarques. “droite ou gauche”, “gauche ou droite”, peu importe le résultat, ce qui compte vraiment, c’est l’acte de soumission et le paiement du tribut inhérent pour le concrétiser. Ainsi le citoyen, d’acteur de la société est devenu un passif votard et payeur/contribuable. Chaque grande messe électorale entérine plus avant sa soumission aux élus et à la classe politique et économique dominante, le tout en persuadant à grand renfort médiatico-propagandiste que les “citoyen” par leur acte de soumission, participent à la démocratie.

Votards, nous vous mettons au défi de retourner ou de démonter ces arguments de manière rationnelle et argumentée!

Ceci vaut pour toute “démocratie représentative” à l’échelle d’une nation. On nous demande maintenant de voter encore et toujours pour une entité politico-économique européenne.

Qu’en est-il exactement ? Qu’est-ce que l’Union Européenne ?

Une association de grosses entreprises transnationales, un cartel qui a déguisé son monople économique avec l’aide d’un autre cartel, banquier celui-là, représenté par la Banque Centrale Européenne (BCE) qui ne réfère qu’à la City de Londres, à Wall Street et à son QG de la Banque des Règlements Internationaux de Bâle (BRI), le GQG des banques centrales mondiales. Qui pilote l’UE ? La Commission Européenne, dont les “commissaires” (politiques) non élus, inféodés au cartel banquier privé de la BCE, écrivent les législations et amendements que leurs maîtres payeurs leur soufflent dans l’oreille, commission par commission. De là, toute “législation” européenne passe au parlement pour ratification, parfois des “amendements” cosmétiques sont ajoutés pour arrondir certains angles, tout cela étant décidé à huis clos, sans aucune consultation. La différence ? Dans les nations dites “parlementaires”, projet de lois, amendements et règlementations sont au moins écrites et débattues par les groupes et comités parlementaires élus, influencés bien sûr par toute sorte de lobbying possible et imaginable, mais néanmoins le processus se passe au sein des assemblées nationales. Pour l’UE, des commissaires politiques nommés, forcément sous influence, écrivent la législation qui est ensuite présentée devant un par-terre de bénis oui-oui qui entérinent ce qui doit l’être.

Question, pourquoi voter pour élire des représentants fantoches dont la seule fonction est d’acquiescer afin de donner une illusion supplémentaire de “démocratie” ?

La grand-messe électorale européenne du week-end prochain est non seulement un leurre futile à boycotter, mais la meilleure des raisons d’un boycott est, en plus de ce que nous avons déjà mentionné, le fait que le gros enjeu de cette mascarade est de continuer la délégation de pouvoir aux oligarques de façon à ce que le jeu d’enfumage continue comme à l’accoutumée. En ce moment même, la Commission Européenne et Washington sont en pourparlers directs, à huis-clos concernant l’infàme traité trans-atlantique de commerce et de partenariat (http://www.alternativelibertaire.org/?Partenariat-transatlantique-ne ). Traité qui ne vise qu’à une harmonisation des monopoles entrepreneuriaux et banquiers aux dépends des peuples. Un traité qui mettra l’UE et ses gouvernements membres pieds et poings liés devant les grandes entreprises transnationales, Monsanto et ses OGM entre autres, qui pourront attaquer directement devant les tribunaux (que ces entreprises contrôlent) les gouvernements refusant les directives imposées par le traité trans-atlantique. Personne n’est consulté pour ce traité, pas plus que pour son pendant côté océan Pacifique (TPP). Tout se passe dans la nébuleuse des commissions américaines et européennes, totalement infiltrées et inféodées au gros business transnational.

Si voter c’est abdiquer sa souveraineté, voter pour l’Europe c’est se faire le complice à part entière du capitalisme monopoliste qui ne vise qu’à une chose: Finaliser sa grille de contrôle des nations et des peuples à l’échelle planétaire. Quand on parle du Nouvel Ordre Mondial, c’est de cela qu’il s’agit: l’avènement d’un fascisme supranational par le vérouillage d’une grille de contrôle planétaire qui réduira les peuples à l’état de servage perpétuel. C’est le stade ultime du colonialisme ! L’UE et la CEE avant elle, est le “bébé” du groupe Bilderberg et de ses intérêts spéciaux.

Boycottons cette vaste fumisterie et reprenons le pouvoir !

Pour une société égalitaire du, par et pour les peuples émancipés de la société pyramidale coercitive et inégalitaire par essence.

C’est unis que nous établirons la société égalitaire, anti-autoritaire et libre !

Il suffit de dire NON ! et Cela passe par le boycott du vote et des institutions !

 

A lire sur ce blog au sujet de l‘Illusion Démocratique

 

Résistance et changement politique…

Posted in actualité, autogestion, crise mondiale, démocratie participative, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, politique et social, politique française, société libertaire with tags , , , , , , , , , , , , on 9 avril 2012 by Résistance 71

L’Autogestion un antidote au parlementarisme

 

 

Daniel Vidal

 

url de l’article original:

http://www.monde-libertaire.fr/autogestion/12453-lautogestion-un-antidote-au-parlementarisme

 

Si le mot « autogestion » n’est arrivé que tardivement dans notre vocabulaire, il recouvre pourtant une histoire riche et ancienne et représente un ensemble de pratiques populaires actuelles et d’horizons culturels bien différents.

Le mot qui signifie littéralement « gestion par soi même » a surtout circulé dans les années 60. Il désigne des formes d’organisation, souvent à grande échelle, dont l’objectif est de permettre à des travailleurs, des usagers, des consommateurs, ou n’importe quel autre groupe social, de s’organiser eux-mêmes pour gérer directement : production, consommation, biens ou services en commun, habitat, luttes sociales…

Des travailleurs redémarrent l’entreprise abandonnée par les patrons, des consommateurs se rassemblent et créent une coopérative de produits alimentaires, des citadins se regroupent et se mettent en relation directe avec un agriculteur, des parents créent une association pour ouvrir une crèche parentale ou une école associative, des habitants créent une association de quartier… L’autogestion trouve la place qu’on lui accorde.

Il n’existe aucun modèle d’autogestion, ce qui est un signe de profond pluralisme. Mais ses caractéristiques sont de conjuguer démocratie directe, refus des rapports hiérarchiques, recherche de l’égalité économique et sociale, partage des savoirs et des responsabilités voire des biens, autonomie et transparence des décisions. L’autogestion est à la fois un outil d’organisation et une éthique, un but à atteindre et la méthode employée pour y parvenir.

En partant de la Commune de Paris de 1871 où les Parisien-nes insurgé-es et assiégé-es s’approprient et organisent la vie quotidienne dans la capitale, en passant par les épisodes révolutionnaires et les insurrections populaires de divers pays dont l’Espagne et son formidable mouvement autogestionnaire de 1936 à 1939… en arrivant aujourd’hui aux entreprises sans patrons d’Argentine et d’ailleurs… les aspirations les plus profondes pour s’émanciper se sont souvent exprimées à travers des épisodes autogestionnaires.

L’autogestion, comment ?

L’autogestion, organisée sur un plan fédéral (communal, régional, par branche d’activités…) est une proposition d’organisation, où personne — homme ou femme, français ou non, salarié ou chômeur… — n’est écarté. Elle part d’une démarche simple qui est de rassembler des personnes concernées par un centre d’intérêt et qui souhaitent produire leurs modes de décision, contrôler leur expression, leurs revendications, sans récupérations. Elle n’empêche pas la délégation mais la contrôle strictement : rotation des fonctions, transparence et accès aux informations, contrôle de l’application des décisions, assemblées souveraines, refus de professionnaliser la fonction de représentant…

Cette proposition autogestionnaire trouve déjà un écho concret et quotidien si l’on songe aux dizaines de milliers d’associations en France, aux centaines d’entreprises coopératives, aux systèmes d’échanges locaux (SEL), aux coopératives de consommateurs (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne, coops bios…), aux comités de lutte (sans papiers, mouvements contre le CPE…)… Ces formes d’autogestion partielle sont autant d’affirmations de nos capacités et de nos désirs à décider nous mêmes, voire à gérer directement tout ou partie de la société.

L’autogestion, pourquoi ?

La démocratie parlementaire repose sur une prétendue égalité des droits qui fait bon ménage avec l’injustice sociale; son fonctionnement repose sur une délégation des pouvoirs vers les élu-es. Nous n’avons aucun moyen de contrôler voire révoquer ces carriéristes de la politique qui défendent trop souvent des intérêts qui ne sont pas les nôtres (financements occultes, détournements de biens publics, privatisations des services publics, lois anti sociales, soumission à l’oligarchie capitaliste…). En démocratie parlementaire, il y a bien un clivage entre riche et pauvre, entre élu et électeur.

Pendant que les trahisons, l’exploitation, l’injustice de classe, le racisme, l’expression brutale du Pouvoir… sont légitimées par ces élites, qu’elles soient politiques, patronales ou économiques, l’autogestion propose à tous un formidable antidote collectif qui peut permettre une émancipation de ces tutelles. La réapropriation de nos outils de travail, de notre cadre de vie, de nos méthodes de lutte collective, de nos modes de décision… sont un apprentissage quotidien vers l’autonomie et la liberté, contre le capital et les politiciens, qu’ils soient fascistes ou d’extrême gauche. Quand nous nous regroupons et que nous trouvons les moyens d’exprimer nous-mêmes l’injustice, les politicards ne servent plus à rien.

Pour les anarchistes, l’autogestion généralisée, que nous qualifions de « libertaire » (c’est à dire associée aux valeurs d’égalité, d’entraide, d’émancipation politique et économique), est le plus sûr chemin vers la responsabilisation et l’intérêt collectif, la démocratie directe, l’abolition du patronat, à la recherche d’une cohésion sociale qui échappe aux règles capitalistes de la concurrence et aux lois autoritaires d’organismes pourtant censés nous représenter.

Si nous appelons à s’abstenir aux élections, c’est parce que nous pensons que les systèmes de représentation parlementaire ne sont pas émancipés du capital, et pérennisent un système politique qui s’est délégitimé. Notre proposition alternative est une société d’égaux où chacun-e doit avoir le droit de s’associer aux autres, pour participer, décider, et mandater — autrement qu’avec un bulletin de vote, tous les cinq ans — des représentants qui doivent rendre compte devant leurs mandataires. Si nous nous abstenons, c’est que nous assumons nos responsabilités en appelant à ne pas se reposer sur le personnel politique ; c’est surtout pour appeler à construire quotidiennement l’autogestion, depuis nos lieux de travail jusque dans nos quartiers ou associations. C’est un plus sûr chemin vers la liberté que la dépendance aux politiciens offerte par la représentation parlementaire !

 

Illusion démocratique: les bienfaits de l’abstentionnisme libertaire

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L’abstentionnisme libertaire: de la démocratie parlementaire à la gestion sociale directe

 

Par Guillaume Goutte

 

Avril 2011,

 

url de l’article original:

http://www.monde-libertaire.fr/autogestion/14476-labstentionnisme-libertaire-de-la-democratie-parlementaire-a-la-gestion-sociale-directe

 

 

Politiser l’abstention

Les récentes élections cantonales et les très prochaines présidentielles (2012) sont l’occasion de remettre au goût du jour l’abstentionnisme que nous, anarchistes, portons depuis des années pour dénoncer l’illusion électorale et proposer une autre façon de prendre les décisions et, de fait, de gérer la société. D’autant que, face à une droite de plus en plus désavouée – y compris par ceux qui l’ont portée à la présidence – et une gauche désunie, qui préfère s’enliser dans des querelles de pouvoir au sein de ses partis et qui, globalement, porte un programme politique très proche de ce que propose la droite, nombre de votants sont tentés par le populisme du Front national ou une abstention apolitique. Il est donc essentiel que les anarchistes fassent valoir à nouveau une autre voie, celle d’une abstention politique, porteuse à la fois d’une critique du système démocratique parlementaire et d’un projet de transformation globale de la société.

Critique de la démocratie parlementaire

Le principe de démocratie parlementaire en application dans notre pays depuis quelques siècles est, malgré les discours répétés sur la liberté qu’il serait censé incarner, une dépossession effective de la souveraineté individuelle et collective (populaire) puisqu’il confie la gestion de la société (autrement dit, l’ensemble des choses qui nous concernent) à l’État, c’est-à-dire à quelques individus renouvelés – ou non – toutes les X années. Certes, ces individus sont au préalable élus par le peuple (c’est-à-dire, en France, par les hommes et les femmes de nationalité française âgés de 18 ans ou plus), mais une fois les élections passées, ils ont carte blanche pour faire ce que bon leur semble, qu’ils aient ou non l’appui (ne serait-ce que de la majorité) de la population qu’ils gouvernent. L’exemple actuel d’un président de la République qui, bien que désavoué par plus de 75 % des Français, tire toujours les ficelles de nos vies, est éloquent. Il en va de même pour la réforme des retraites qui, malgré un mouvement social qui jetait hebdomadairement dans les rues françaises plusieurs millions de personnes, a été adoptée dans le mépris le plus total de l’opposition sociale. En réalité, donc, en démocratie parlementaire, le peuple ne dispose pas d’une souveraineté sur la gestion des choses qui le concernent, mais seulement du choix – toujours très réduit – des personnes qui le feront à sa place jusqu’aux prochaines élections où, à nouveau, il pourra revivre la même mascarade.

Certains me rétorqueront qu’il est possible d’exercer – ou d’instaurer – un contrôle des élus, de manière à éviter que ces derniers ne se coupent des préoccupations et des volontés du peuple qu’ils sont censés représenter. Mais, dans une société de classes comme la nôtre – une société capitaliste – dont la démocratie parlementaire est, nous le verrons plus loin, l’une des principales garantes, comment le peuple, qui en grande partie passe son temps à travailler pour gagner sa vie, aurait-il le temps de s’intéresser aux affaires politiques dans les mains de ses représentants ? Et, quand bien même trouverait-il du temps pour y jeter un œil ou une oreille, en aurait-il encore suffisamment pour s’adonner à l’instruction, à la réflexion, à l’analyse et aux discussions nécessaires à la bonne compréhension de ces mêmes affaires ? Il est évident que non, le peuple n’a fondamentalement pas de quoi comprendre les multiples intrigues politiques que fomentent tous les jours ses dirigeants qui, rémunérés pour leur mandat, peuvent s’y adonner quotidiennement. Autrement dit, la démocratie parlementaire, en professionnalisant la politique (au sens de gestion de la société), l’a rendue inaccessible à ceux qui n’en font pas leur « travail » – les travailleurs –, leur enlevant, de fait, la possibilité de gérer eux-mêmes collectivement, la société. Alors non, il est clair que le peuple n’est pas en mesure de pouvoir exercer un véritable contrôle sur ses élus. Et, de fait, la démocratie parlementaire n’est pas une « démocratie » au sens propre du terme (pouvoir du peuple), mais une oligarchie, puisque la gestion de la société repose dans les mains d’un groupe d’individus incontrôlables.

Basée sur le vote majoritaire, la démocratie parlementaire implique toujours la soumission et le désaveu des souhaits d’une partie, souvent très large, de la population. Car dans ce système, seul suffit l’obtention de l’accord d’une majorité pour, après une élection, confier à quelques individus la gestion de toute une société ou, après un vote dans les instances décisionnaires gouvernementales, pour valider une loi. La minorité, quelle que soit son importance, n’a rien à dire et ses souhaits ne sauraient être pris en compte. L’exemple des dernières élections présidentielles, qui portèrent au pouvoir un individu réprouvé par presque la moitié des votants (46,94 %), suffit à en témoigner largement. Même s’il est toujours préférable que ce soit une majorité de personnes qui décide plutôt qu’une minorité, la démocratie parlementaire n’offre cependant aucune possibilité pour que la minorité ne soit pas complètement exclue et rejetée : aucun consensus n’est recherché, ni possible.

En outre, bien que toujours brandie comme le meilleur des systèmes, comme le modèle à suivre mondialement, force est de constater, sans difficulté aucune, que la démocratie parlementaire n’a jamais éliminé les inégalités sociales, l’exploitation économique et les rapports de domination dans la société. Au contraire, non seulement elle ne les a pas supprimés, mais elle les a entretenus. Car, fondamentalement, le principe électoral de la démocratie parlementaire est là pour choisir au fil du temps les individus qui composent l’appareil étatique. Et en renouvelant ainsi systématiquement à des échelles de temps et de hiérarchie interne différentes ses forces vives, le principe électoral contribue à pérenniser l’existence de l’État. Or, celui-ci étant le principal rempart du capitalisme, puisque créé pour maintenir une « paix sociale » destinée, il va de soi, à préserver les intérêts des puissances économiques qui l’ont construit, on ne peut espérer voir un jour les élections changer en profondeur la société.

De même, ce lien naturel et inévitable entre la démocratie parlementaire et l’existence de l’État, outre le fait qu’il condamne les élections à ne pouvoir jamais changer fondamentalement la donne sociale, impose au peuple le principe même de l’existence d’un gouvernement. On ne lui demande jamais, en effet, de se prononcer sur le bienfondé de l’idée gouvernementale, mais sur les gens qui l’incarneront ou, à la rigueur, sur la forme qu’elle prendra (république, monarchie parlementaire, etc.) L’idée de gouvernement étant ainsi admise de fait et non discutable, la démocratie nous condamne à vivre sous l’autorité. Le choix qu’elle nous offre en matière de politique est donc extrêmement réduit et à relativiser largement.

Si la légitimité du système démocratique parlementaire demeure toujours importante dans l’opinion publique, elle ne l’est plus autant depuis quelques années, un certain nombre d’individus s’étant concrètement rendu compte de ses limites : certains en constatant la dépossession de souveraineté individuelle et collective qu’elle incarnait, d’autres ne croyant désormais plus à sa capacité à répondre au problème social. Les taux d’abstention records obtenus aux échéances électorales de ces dernières années témoignent clairement de cette baisse de confiance dans le bulletin de vote. Sans doute inquiétés par cette désertion des urnes, nos dirigeants et autres politiciens se sont empressés, à grands coups de critiques de l’abstention et de culpabilisation des abstentionnistes, de renverser la donne. Parmi eux, et notamment du côté de la gauche socialiste, certains se sont mis à proposer une « démocratie participative », pensant ainsi répondre, par l’illusion, au problème posé par la mise à l’écart des citoyens dans les prises de décision. Dans cette logique, on a pu voir fleurir, ces dernières années, des conseils de quartier, des assemblées de citoyens et autres réunions organisées par (ou avec) les autorités municipales, et pendant lesquelles on nous agite le hochet de la démocratie participative. Mais, en réalité, les prises de décisions auxquelles peuvent participer les citoyens dans le cadre de ces instances s’inscrivent toujours sur une petite échelle, locale, et frôlent parfois la superficialité méprisante (comme, par exemple, choisir la peinture des grilles du parc du quartier…). Cette participation ne concerne et ne concernera jamais, dans ce cadre, des décisions importantes touchant les domaines clés de la vie de la société (comme l’économie, par exemple) à une échelle plus large que celle des rues du quartier. Au fond, sous couvert de donner aux citoyens la possibilité de s’exprimer et de participer aux prises de décisions, la démocratie participative, telle qu’elle est aujourd’hui pratiquée par les autorités municipales, ressemble davantage à de la com’ politique qu’à une volonté d’instaurer une véritable gestion sociale. Ce n’est pas une alternative à la démocratie parlementaire, ce n’est qu’une tentative de lui redonner un peu de légitimité auprès de ceux qui n’y croient plus.

Réflexions autour d’une gestion sociale directe

Beaucoup d’anarchistes ont coutume d’opposer l’autogestion à la société démocratique parlementaire mais, personnellement, et même si cela recouvre les mêmes propositions, je préférerais parler de socialisme libertaire, terme qui me semble plus approprié (les choses ne se gèrent jamais toutes seules automatiquement, mais seulement avec l’action humaine, sociale). Le socialisme libertaire – ou, pour ceux qui préfèrent, société autogérée – est un système dans lequel la gestion de la collectivité est sociale, c’est-à-dire qu’elle permet et implique la participation effective de l’ensemble des individus qui y vivent. Pour ma part, cette gestion sociale s’articulerait autour de deux types de structures sociales qui constituent la base de la société : les syndicats – c’est-à-dire les organisations rassemblant les travailleurs – et les municipalités – les structures réunissant l’ensemble des individus formant une collectivité, travailleurs ou non. À cela, nous pourrions rajouter la fédération, qui permet d’établir un lien permanent entre les collectivités pour une gestion sociale à grande échelle. Prenons le temps de nous attarder un peu sur une telle organisation de la société.

Les syndicats, qui rassemblent les travailleurs d’une même profession, auraient en charge la gestion de l’économie. Ce sont eux qui organiseraient le monde du travail, la production et la distribution. Par leur biais, l’ensemble des travailleurs participerait à la gestion de son lieu et de son outil de travail : organisation du temps, méthode de travail, gestion technique et administrative de l’entreprise, etc. Les travailleurs ne seraient ainsi soumis à aucune autorité patronale, sauf s’ils choisissaient eux-mêmes de se doter d’une hiérarchie (mais c’est peu probable, du moins espérons-le).

Par souci de coordination et d’organisation, et parce que la société de demain ne pourra fonctionner que sur une échelle locale, les syndicats devront rassembler les travailleurs à plusieurs niveaux, comme c’est le cas, actuellement, dans le syndicalisme de lutte : à l’échelle de l’entreprise, à l’échelle de la profession, et à l’échelle de l’industrie. Prenons, par exemple, la fabrication de jeans : les travailleurs s’organiseraient à l’échelle de l’unité dans lequel ils fabriquent ce type de pantalons, à l’échelle de la profession des fabricants de jeans, et à l’échelle de l’industrie du textile.

Les syndicats seraient donc le cadre d’une gestion sociale du travail dans laquelle l’ensemble des travailleurs serait pleinement impliqué, tant dans la production que dans le fonctionnement de l’entreprise. Ils ne seraient plus seulement des travailleurs, ils seraient aussi acteurs et décideurs de l’organisation de l’ensemble du secteur professionnel auquel ils appartiennent. De cette manière, ils disposeraient d’un plein contrôle de leur activité : ils ne travailleraient plus pour et sous les ordres d’un patron, mais pour eux-mêmes, pour la société et, surtout, comme ils l’auraient décidé ensemble. Il ne s’agirait même plus de gestion participative du travail, mais de gestion collective : personne n’appellerait les travailleurs à participer à la gestion de quoi que ce soit, ce seraient eux qui, collectivement, organiseraient la vie et l’aménagement de leur travail, tant sur une échelle locale que globale.

La municipalité, quant à elle, réunirait l’ensemble d’une collectivité (c’est-à-dire un ensemble de personnes librement associées entre elles sur des bases géographiques et/ou affinitaires), travailleurs ou non. Ce serait l’élément central et souverain de la gestion sociale. Ce serait elle qui définirait les besoins de la collectivité, ce travail d’analyse permettant de fixer aux syndicats les quantités et les qualités de biens et de services à produire. Le fait que cette décision revienne aux municipalités et non aux syndicats est essentiel pour s’assurer que ceux qui ne travaillent pas – enfants, vieillards, invalides, etc. – ne soient pas rejetés et qu’ils puissent eux aussi voir leurs besoins comblés en étant acteurs des décisions prises au sein de l’assemblée. En revanche, si les besoins définis par la collectivité venaient à être remplis, la municipalité n’aurait pas son mot à dire dans l’organisation interne du travail, celle-ci ne relevant que des travailleurs, seuls concernés.

La municipalité serait également l’instance par laquelle la collectivité gérerait son espace public (aménagement urbain, etc.). C’est aussi à elle que reviendrait l’organisation de la gestion des tâches indispensables, qui pourraient être délaissées dans un système qui se refuse d’imposer à qui que ce soit une profession qu’il ne voudrait faire (par exemple l’entretien urbain, la circulation, etc.). Ces tâches seraient confiées par roulement à l’ensemble « capable » de la collectivité.

Tout comme les syndicats, il serait impératif que les municipalités se rassemblent et se fédèrent entre elles à différentes échelles géographiques, de manière à tisser des liens et des interconnexions permanents. La fédération, structure nécessaire à la gestion d’une société globale, permettrait d’établir la « centralisation » indispensable à l’exécution de décisions débattues et prises par les structures de base (municipalités, syndicats) au sein des structures fédérales et concernant des projets collectifs de grande ampleur, tels les transports (chemins de fer, autoroutes), les communications (téléphone, internet), le réseau des institutions sanitaires (hôpitaux), entre autres.

Évidemment, en fonction des échelles géographique et démographique sur lesquelles s’organiserait une semblable gestion collective – aussi bien au niveau des syndicats, des municipalités et des fédérations –, la tenue des assemblées nécessiterait inévitablement la mise en place de délégations représentatives : au-delà d’un certain nombre de personnes concernées, les assemblées ne pourraient se tenir qu’avec des délégués. Mais, inscrites dans une démarche libertaire, ces délégations ne devraient reposer que sur des mandats clairs et contrôlés : chaque délégué ne pourrait venir porter et soutenir à l’assemblée que le discours élaboré et validé par ceux qui l’auraient mandaté. Outre la délégation représentative, le mandatement serait aussi essentiel et nécessaire au fonctionnement de la société (notamment administratif) car, là encore, il va de soi qu’il sera impossible que tout un chacun s’occupe de tout tout le temps : tout le monde ne dispose pas de l’expérience, de la connaissance et de la disponibilité requises pour mener à bien telle ou telle tâche. Mais, afin que le mandaté ne se transforme pas en « chefaillon » de par ses responsabilités, il serait soumis, tout comme le délégué, au contrôle de son activité par l’assemblée. S’il venait à sortir des cadres de son mandat, ou s’il l’accomplissait d’une piètre façon, il pourrait se voir révoqué dans l’immédiat, qu’il ait ou non fini la période pour laquelle il aurait été nommé. Ainsi les mandatés, choisis pour une tâche définie et une durée limitée et pouvant être contrôlés et congédiés par l’assemblée, seraient dans l’incapacité de transformer le pouvoir temporaire dont ils disposent en instrument de domination.

Pour finir, et afin de rompre avec ce que l’on a appelé la « dictature de la majorité », les prises de décisions au sein des assemblées – que ce soient celles des syndicats, des municipalités ou de la fédération – se feraient après la recherche préalable d’une unanimité, imposant ainsi le débat, la transparence et la mise en place d’un consensus, et évitant les manipulations et autres coups bas si fréquents lorsqu’il s’agit de simplement conquérir à tout prix une majorité. Si toutefois l’unanimité n’était pas obtenue, c’est l’avis majoritaire qui l’emporterait. L’on pourrait ici me rétorquer que ce serait retomber dans les travers de la démocratie parlementaire, mais il n’en est rien. Car ce n’est pas le vote au suffrage universel qui est critiquable en soi, mais son usage au sein d’un système d’exploitation et de domination politico-économique où, comme nous l’avons vu précédemment, il est utilisé comme un moyen de pérenniser l’appareil étatique et les intérêts de la bourgeoisie capitaliste. Mais dans une société anarchiste, où il n’y a plus ni aliénation économique ni oppression politique, le vote au suffrage universel demeure le moyen le plus juste pour prendre des décisions qui ne parviendraient pas à faire consensus. Car il va de soi que, comme dans toute vie sociale, des décisions devront être prises constamment en société libertaire, et, même si l’unanimité n’est pas obtenue, il faudra tout de même bien choisir et se décider, le risque étant de tomber dans un immobilisme destructeur. Dans ce cas-là, le vote au suffrage universel sera toujours meilleur que, comme le disait Michel Bakounine, « le suffrage restreint [ou] le despotisme d’un seul 1 ». Professer le contraire et s’opposer au principe même de vote comme dernier recours à une prise de décision, reviendrait, une fois de plus, à nous déconnecter de la réalité.

Il va de soi qu’il ne s’agit là que de quelques pistes de réflexion autour d’une gestion sociale de la société, et non d’un quelconque programme politique destiné à diriger le mouvement social. Ce ne sont que quelques orientations nécessaires et à creuser davantage, car, comme le disait Pierre Besnard, « il faut, j’en suis absolument certain, laisser à l’improvisation le minimum de travail. On improvisera toujours trop, parce qu’on n’aura pas assez préparé. Trop de défaites viennent de la marge trop large laissée à l’improvisation de bavards ignorants ou gens bien intentionnés mais incapables. Sans vouloir enfermer la vie dans un cadre rigide, il faut savoir, au moins d’une façon générale – et détaillée si possible – ce qu’on veut, où l’on va et comment on veut y aller 2 ».

Le dogme abstentionniste

L’abstentionnisme ainsi conçu – l’abstentionnisme libertaire – n’est plus le synonyme d’un désintérêt pour les affaires et la vie de « la Cité », mais la caractérisation d’un rejet et d’un refus de participer à des mécanismes de pouvoir qui non seulement nous dépossèdent de la capacité à gérer nous-mêmes collectivement notre société, mais rendent aussi quasi impossible toute transformation sociale profonde. Et, à partir de cette critique, l’abstentionnisme est également une force de proposition d’un autre type de société dans laquelle tout un chacun serait partie intégrante des prises de décisions. Pour autant, gardons-nous d’ériger l’abstentionnisme en dogme « sacro-saint » qui biaiserait la rationalité de nos raisonnements. Car, dans certaines situations, prendre part à la mascarade électorale en allant mettre son bulletin dans l’urne peut s’avérer stratégique. Ce fut le cas, par exemple, en 1936, lorsque la centrale anarcho-syndicaliste CNT appela les ouvriers à se rendre aux urnes pour voter massivement en faveur du Front populaire, et ceci afin de permettre, en cas de victoire, que les 30 000 prisonniers politiques qui croupissaient dans les geôles de la république soient libérés. Devant de telles situations d’urgence pratique, il est évident qu’il faut savoir dépasser ses postulats idéologiques. Les dogmes n’ont jamais rien eu de bon, évitons donc d’en ériger de nouveaux, fussent-ils libertaires.

1. Lettre intitulée « La situation politique en France », rédigée à Lyon, le 29 septembre 1870-début octobre 1870. Citée par René Berthier dans Kropotkine, une approche scientifique de l’anarchisme, texte disponible sur : www.monde-nouveau.net

2. Pierre Besnard, Les Syndicats ouvriers et la Révolution sociale, Le Monde nouveau, 1978.

Guillaume Goutte

Politique et société: Elections cantonales, voter c’est abdiquer…

Posted in actualité, autogestion, démocratie participative, militantisme alternatif, politique et social, politique française, résistance politique, société libertaire with tags , , , , , , , on 17 mars 2011 by Résistance 71

Voter c’est abdiquer, s’abstenir c’est lutter ! Ni candides, ni candidats…

par Quartier Pirate

 

Voter, c’est donner sa voix à un-e politicien-ne pour qu’elle ou il parle et décide à notre place. Par différence avec le mandat clair de délégués révocables, élire c’est signer un chèque en blanc, car les promesses électorales n’engagent que celles ou ceux qui les croient. Elles se résument à des opérations de communication superficielles qui maquillent grossièrement des luttes de pouvoir sur fond de grands intérêts économiques.

Les élections passent, les cabinets se renouvèlent, mais à la base, les problèmes de fond restent. La classe politique est coupée des réalités quotidiennes, et défend les intérêts des classes possédantes et dominantes. A gauche ou à droite, personne ne s’attaque au mal à la racine, tou-te-s semblent s’accommoder d’une société fondée sur l’exploitation, la répression, les inégalités économiques et sociales. Nous n’avons rien à attendre d’eux.

Mais justement, les élections cantonales (en tant que locales) ne sont-elles pas plus proches de la base et des réalités du terrain, que les élections présidentielles, nationales ? Participer à des expériences d’administration locale peut sembler une perspective un peu plus attirante aux yeux de celles ou ceux qui veulent changer la société. On s’imagine vaguement que par ce biais quelques camarades pourraient être formé-e-s à faire face aux problèmes concrets que pose l’organisation des transports, de l’éducation, de la culture, du logement…

Faire ce genre de compromis engage sur une pente dangereuse les organisations qui se réclament d’une transformation radicale, révolutionnaire. Dans la mesure où les élu-e-s tirent leur salaire de leur fauteuil, elles ou ils ont tout intérêt à préserver le système qui les entretient. Ces personnalités pèsent sur les orientations stratégiques de l’organisation, et tendent à lui faire renoncer à la perspective révolutionnaire, comme le montre l’exemple historique du glissement réformiste des partis révolutionnaires qui ont choisi de se présenter aux élections. Les rares individus qui n’ont pas abandonné leurs convictions ont été écartés ou mis hors d’état de nuire.

Quant à la possibilité d’acquérir une expérience concrète de la gestion des affaires communes, elle est très réduite. Le plus souvent, elle se résume à la gestion de la pénurie avec des marges de manœuvres politiques très réduites, et entretiennent l’illusion que le système peut être raccommodé sans toucher à ce qui le fonde, et en particulier à l’exploitation salariale.

Plutôt que de perdre notre énergie à gérer des miettes, remettons collectivement en cause le découpage du gâteau. Contre l’exploitation, les inégalités sociales et économiques, nous proposons la perspective d’une gestion directe de la production et de la distribution. Contre la délégation et les faux choix qui nous sont laissés dans les élections, nous proposons l’auto-organisation à tous les niveaux, et des modes de coordination fédéraux. Dès maintenant, nous choisissons d’agir au lieu d’élire. C’est pied à pied dans les luttes sociales, et au quotidien, que nous entendons avancer dans cette perspective.

 

http://quartier-pirate.blogspot.com/2011/03/cantonales-ni-candides-ni-candidats.html