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Lire, analyser, comprendre pour un changement faste de notre société, 6ème partie – Analyse politique (Résistance 71)

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lecture1

Résistance 71

21 juillet 2022

1ère partie : introduction
2ème partie : Histoire, anthropologie et archéologie
3ème partie : Science
4ème partie : religion et philosophie
5ème partie : spirituel et arts
6ème partie : analyse politique
7ème partie : colonialisme
8ème partie : anarchie et société des sociétés

Ce chapitre se passe de commentaires superflus, nous ne pourrons nous unir efficacement que si une masse critique d’entre nous comprend et agit en conséquence sur la futilité réformiste et met en place ici et maintenant les prémices de la société des sociétés organiques, émancipée et révélatrice de notre humanité enfin réalisée.
Sortir du marasme actuel ne peut se faire qu’en maturant politiquement, qu’en cessant de jouer le jeu inique et criminel des oligarques et du système de contrôle, L’outil pour ce faire est notre capacité de refus et d’analyse, essentielle à notre émancipation. Celle-ci passe par un éveil des connaissances, par la lecture, les rencontres, les discussions  ouvertes et critiques, le regroupement, pa prise de décision commune et l’action directe politique.
Pour nous aider dans cette démarche, quelques échantillons de lecture, d’analyse et de discussions ouvertes et critiques possibles… Retrouvons par la communion de pensée l’Esprit perdu de notre société humaine, perte comblée dans la pratique par l’État et ses rouages institutionnels coercitifs. L’heure est venue de nous en séparer.. de faire SÉCESSION une fois pour toute…
Dans l’esprit de Cheval Fou !

Pages d’analyse politique sur Résistance 71, PDF inclus sur quasiment toutes les pages :

Il n’y a pas de solution au sein du système ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Etat_revolution_anarchiste

A bas l’État ! A bas la marchandise !
A bas l’argent ! A bas le salariat !

BPKM

Se libérer des idéologies réformistes pour un changement radical (à sa racine)de notre paradigme politique, organisation et action acéphales (Dr Bones)

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DrBones_Curse_your_boss

Commencer votre propre guerre pour vous libérer

Dr Bones (extrait de son livre)

Juillet 2017

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Juillet 2022

Les dieux étrangers de l’État et du Capital vous ont mis dans un monde où leur parole est loi. Vous êtes envoûtés par les édits et les normes d’une société pour laquelle vous n’éprouvez rien d’autre que de la révulsion et les belles voix des publicités vont rappellent sans cesse que vous n’êtes rien, que vous ne valez rien sans leurs produits. Tout est horrible, tout est construit sur des strates de cruauté abrutissante.

Toutes ces choses doivent être détruites. Pas par devoir, pas par ce même grand idéal religieux de la révolution en marche, mais elles doivent être détruites de la même façon que vous arracheriez le fouet des mains du maître d’un esclave. Nous devons mettre fin à ce qui veut mettre fin à nous, cette très véritable et unique partie de nous qui hurle que nous méritons bien mieux que cette existence de damnés. Tout en vous vous pousse à contre-attaquer, à vous lâcher, à mordre de manière enragée les gorges des prédateurs qui ont passé votre vie entière à vous écorcher vifs.

Comment pouvons-nous y mettre fin ? Vraie question n’est-ce pas ? Jusqu’ici, tout n’a été que théorie, de bonnes idées à lancer dans votre tête, histoire de nettoyer les toiles d’araignée. Un paquet de ces soi-disant “révolutionnaires” ne semble jamais bouger au-delà de cette étape, contents des effets de l’inhalation secondaire des vapeurs enivrantes de ces révolutions terminées depuis bien longtemps. Les clubs de livres et les réunions, c’est bien, mais rien de tout ça ne vous rapproche de la liberté. Il y a quelque chose d’étrangement religieux à propos de tout ça non ? Ces gens avec leurs livres choisis se rassemblant pour parler de ce qui sera bien quand finalement la justice balaiera tout et arrangera les choses. Ils feuillettent les pages sans fin en étant persuadé que si suffisamment de personnes entendent la “bonne nouvelle” d’une théorie ou d’une autre, alors tout changera. Qu’est-ce qu’une manif’ si ce n’est une bonne vieille parade protestante déguisée en rouge et noir ?

Les activistes et théoriciens semblent croire, comme leurs frères chrétiens, qu’ils ne combattent pas contre de la chair et du sang mais contre des principes, des symboles éthérés, des problèmes qui sont soit bons ou mauvais. Ils combattent la bourgeoisie au lieu des vrais riches, ils sont contre “toutes les structures de l’oppression” au lieu des bâtiments concrets de brique et d’acier où les gens responsables du marasme vivent, respirent, mangent. Est-ce si étonnant que le gauchisme moderne ait été si inoffensif, passant son temps à chasser des fantômes et des abstractions au lieu des véritables ennemis ? La guerre de classe peut-être un bon symbole de rassemblement pourvu que cela génère un conflit réel. Sans ça, ça ne sert à rien…

Tel rite… telle révolution

Lorsqu’on jette un sort nous faisons glisser le monde de la possibilité dans le monde physique afin de correspondre à nos intérêts. Nous y mettons de la volonté et de l’intention jusqu’à ce que nous désirons soit meurt, soit se rend à nous. Pourquoi notre politique ne devrait-elle pas se focaliser sur le même principe, la même praxis orientée sur l’action, qui rend la sorcellerie bien plus efficace que la prière ?

La magie est pratique. Vous pouvez lire tous les bouquins de sorcellerie que vous voulez, mais à moins que vous ne pratiquiez les rites, vous ne saurez jamais ce qu’est la sorcellerie. La révolution est un peu la même chose : vous n’apprendrez jamais vraiment quelque chose jusqu’à ce que vous le mettiez en pratique vous-même.

Les prêtres des cultes gauchistes, hautement suspicieux de toutes tendances individuelles qui pourraient mener les suiveurs à penser par eux-mêmes, ont appelé l’action individuelle contre la cage spectrale “aventurisme” et “inefficace”. Leur choix de mots les trahit.

Ils ne veulent pas que vous agissiez parce qu’ils ont eux-mêmes peur. Ils préfèrent croire que leur inactivité est justifiée et moralement juste. Ils voient l’activisme comme une carrière, un mode de vie, et craignent que le jour où le principe mystérieux et abstrait contre lequel il semble lutter, disparaisse. Ils en ont besoin pour les aider à définir qui ils sont. Pourquoi nos vie ne seraient-elles pas aventureuses ? N’était-ce pas cela que la magie représentait ? Vous vous êtes intéressés à l’occulte pas pour simplement parler aux morts ou invoquer des déesses, mais pour accomplir des choses. Le processus de changer notre existence et nous libérer est peut-être la plus grande aventure que nous pouvions entreprende.

Pour ce qui est “d’inefficace”, ceci est simplement un mensonge voulu pour les protéger de la vérité : le parti est inefficace, l’organisation est impuissante. Même les Hell’s Angels et la mafia italienne ont été infiltrés par le gouvernement et jetés en prison, des organisations qui tuent tout membre qui ose devenir une donneuse, un indic’. L’action individuelle n’est pas inefficace ; des organisations hiérarchiques de grande envergure le sont. L’action individuelle, ou du moins des groupes informels ou des individus auto-agissant, ont jusqu’ici été les seules choses qui ont prouvé marcher.

Dans un rapport pour le Department of Homeland Security intitulé “Countering Ecoterrorism in the United States: The Case of ‘Operation Backfire,’, les forces en charge de maintenir le pouvoir d’état ont noté :

“Les groupes radicaux pour l’environnement comme l’ALF (Animal Liberation Front) et l’ELF (Earth Liberation Front, fondé en GB, 1992) ont adopté un modèle de résistance sans leader par lequel des sous-groupes autonomes de gens de confiance forment des cellules ayant pour but de perpétrer des actions illicites fondées sur une série de principes (Joosse 2007, Leader et Proebst, 2003). Les nouvelles recrues sont informées de ne pas rejoindre les cellules existantes, mais plutôt de commencer leurs propres cellules avec des associés de confiance (Joosse 2007). Les bureaux de presse régionaux et nationaux, qui ne reconnaissent aucune affiliation avec les cellules individuelles, postent des communiqués des cellules. Le manque de hiérarchie structurée et de leadership discernable rend particulièrement difficile aux forces de l’ordre d’infiltrer ces groupes. La structure sans leader empêche également contre tout type de fracture idéologique, ce qui a souvent miné de l’intérieur des groupes comme Earth First ! par exemple (Joosse 2007). Le résultat direct est une structure organisationnel amorphique et acéphale d’acteurs illicites vaguement en lien, capables de perdurer dans le temps et au travers de vastes étendues géographiques, posant de graves défis aux forces de l’ordre qu’elles soient étatiques ou fédérales, ainsi qu’à celle du niveau local.

Les camarades de l’ALF et de l’ELF étaient particulièrement au courant de cette force, disant dans une FAQ anonyme :

“Les forces de l’ordre, particulièrement en Amérique du Nord, sont entraînées pour reconnaître et gérer des organisations qui ont un leader et un QG centralisé. L’ELF ne contient rien de tout cela. Du fait du caractère autonome et underground des cellules de l’ELF, l’infiltration d’une cellule ne veut en rien dire que tout le mouvement le sera et sera stoppé. Si un individu ou même une cellule entière sont capturés par les autorités étatiques, les autres individus et cellules demeureront libres de continuer leur travail, car elles opèrent de manière indépendante et anonyme l’une de l’autre. La structure en cellule est une tactique de guérilla qui a été employée avec grand succès par un grand nombre de mouvements dans le monde et ce depuis longtemps. Ceci peut être une tactique à grand succès lorsqu’appliquée de manière appropriée contre une plus grande puissance militaire.

L’ELF ne possède pas de liste physique de membres ni de réunions que vous pouvez rejoindre pour adhérer et participer. Rappelez-vous que l’ELF existe autour non pas d’une structure physique de base ou classiquement mise en place, mais en lieu et place autour d’une idéologie. Si vous croyez dans l’idéologie de l’ELF et que vous suivez un certain nombre de points publiés, vous pouvez alors commencer à agir et de là faire partie de l’ELF.”.

Ceci est un point déjà mentionné dans un tract de sabotage des forces aliiées durant la seconde guerre mondiale, qui circulait dans les populations européennes occupées :

Pas besoin d’équipement ou d’outils spéciaux, il peut être exécuté par un citoyen ordinaire qui peut agir individuellement ou en groupe et sans la nécessité d’une connexion active avec un groupe organisé et cela peut être effectué de telle façon à minimiser le risque, les blessures, la détection et les représailles…

Des actions de sabotage simple, répétées des milliers de fois par des citoyens-saboteurs peuvent être une arme extrêmement efficace contre l’ennemi. Crever les pneus, vider les réservoirs d’essence, mettre le feu, agir stupidement, mettre les circuits électriques en court-circuit, perdre des pièces détachées, tout cela pourra ruiner le matériel, l’efficacité de travail et faire gagner du temps. A grande échelle, les actions de sabotage simple harcèleront et démoraliseront l’ennemi, sa police et ses administrateurs. Pour plus de succès, cela peut demander que le citoyen-saboteur trouve des collègues pour l’assister dans des opérations de plus grande dimension.

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Un point de lamentation également des stratèges militaires modernes :

“L’insurrection  présente sans aucun doute un très sérieux défi asymétrique ce, même pour les puissances militaires les plus fortes comme les Etats-Unis. La stratégie est asymétrique, d’après notre définition, en ce qu’elle recherche à transformer des avantages militaires de la masse et de la puissance de feu en des inconvénients en épuisant l’ennemi dans une campagne minimale tout en menant la force armée à agir contre les populations civiles. Les forces militaires conventionnelles tendent à saisir et à occuper des terrains clef et à focaliser leur énergie destructrice sur les forces armées de l’adversaire, dans le même temps, les insurgés s’orientent sur le population, laissent occuper les terrains clef, et tendent à focaliser leurs efforts sur des actions sporadiques de violence qui font glisser l’équilibre du pouvoir politique en leur faveur. Dans la plupart des cas, les insurgés capitalisent ensuite sur les glissements favorables de la balance politique afin de faire basculer le rapport de force militaire en leur faveur. S’ils sont incapables de réaliser ce changement, l’insurrection continue alors simplement de survivre tout en épuisant à terme la volonté de combattre de l’ennemi, ce jusqu’à ce que cette armée conventionnelle, épuisée et ensanglantée finisse par se retirer du conflit.” (NdT : ceci fut le résultat d’actions insurrectionnelles menées lors de guerres d’indépendance dont les meilleurs exemples sont à ce jour : l’Inde, dans sa manière non-violente particulière, l’Indochine de 1948 à 1975, l’Afghanistan de 1980 à aujourd’hui…)

Benjamin Locks dans son ouvrage “Bad Guys Know What Works: Asymmetric Warfare and The Third Offset” a été aussi loin que de dire : “La stratégie des insurgés fut d’utiliser une tactique de petites attaques contre les forces alliées afin de lentement nous faire saigner et nous épuiser jusqu’à ce que nous fassions nos paquetages et quittions l’endroit. Notre technologie la plus avancée n’a rien pu faire pour changer ce fait stratégique de base.” 

Ce genre d’attaques directes contre la poigne de démiurge de la Cage Spectrale peut varier en taille et en objectif : elles peuvent être intensément locales et faites par des individus ou faire partie d’une plus grande campagne menée par un groupe de camarades. Les écrits où la responsabilité est prise pour ces attaques servent non seulement à permettre à des cellules actives d’étendre leur audience mais aussi de s’engager avec d’autres groupes impliqués dans des actions similaires sans jamais avoir à aire de meetings, une conversation se produisant entre des explosions et jamais caractérisée par l’uniformité ou l’idéologie, une véritable méthode anarchiste qui peut permettre une coordination globale. Les attaques peuvent s’orienter autour d’aspects de société plutôt que des endroits particuliers, ce qui permet aux membres de frapper par quelque méthode que ce soit dans la mesure des possibilités :

En utilisant des campagnes spécifiques comme stratégie (par exemple contre le système carcéral ou le pillage de la Terre ou l’exploitation animale) nous pouvons facilement court-circuiter le fonctionnement normal de la société. Par exemple une campagne contre le système carcéral incluant des posters, des tracts contre la prison, du sabotage et du vandalisme contre les entreprises qui construisent les prisons ou s’enrichissent dans leur gestion du système, des lettres aux anarchistes emprisonnés, des attaques sur les matons et les directeurs de prisons, sur les juges en solidarité avec les prisonniers politiques anarchistes, ceci serait sans question une forte campagne contre le régime carcéral et créerait des situations imprévisibles dans les prisons, pouvant même aider les camarades désirant s’évader.  

Plus ces attaques se généralisent et plus le système s’affaiblit et devient craintif, comme un animal blessé sentant son propre sang. Une augmentation de la peur en général va résulter en une augmentation de la répression, ce qui peut toujours être un avantage pour les insurgés.

Cet effet est particulièrement problématique pour les leaders américains lorsque les Etats-Unis sont engagés dans un conflit armé avec un adversaire plus faible, une situation que le statut de super-puissance des Etats-Unis rend plus que probable. Le problème est qu’un déséquilibre prononcé de force produit de sérieux problèmes moraux et éthiques pour le plus fort des belligérants dont la force, la confiance en soi et volonté de combattre se trouvent continuellement érodées. De manière mémorable, Martin van Creveld compare cette dynamique de “paradoxe de force” à un adulte confrontant un enfant qui l’attaque avec un couteau, pratiquement tout ce que pourra faire l’adulte paraîtra être faiblesse ou atrocité à un observateur. Lorsque le peuple américain observe sa propre armée dans de telles situation, les gens tendent à réagir négativement. 

Le rite se termine toujours en manifestation

Toute parole, même dans ce livre, est facile et inutile sauf si elle est mariée à une action réelle.

On nous a rabâché que faire quoi que ce soit est inutile, que le temps n’est pas propice, pour le soulèvement des exploités et qu’ils prennent ce dont ils ont besoin. Et bien, quand le temps est-il approprié ? Parce qu’il y a une infrastructure économique essentielle dont a besoin l’État pour fonctionner, que le capitalisme et sa société requièrent pour exister et qui peut facilement être désamorcée et même paralysée sans l’utilisation d’armes ou d’équipement sophistiqué et onéreux et qui n’a besoin que d’un petit investissement en ressources et en temps.

Les gens ont fait et font ces choses, en ce moment même, et ils gagnent. Ils vivent comme des flammes spirituelles se contorsionnent, libres de poursuivre et de lutter pour une liberté si éloignée de nos pathétiques vies que cela parait être hors de toute compréhension. Les “camarades” qui oseraient appeler ces individus débridés et exubérants, ayant le courage de vivre leurs vies comme ils l’entendent et comme n’étant rien de moins qu’héroïques, ne le font que pour masquer leur honte.

Ils n’accomplissent absolument rien et retraverseront le voile, brisés et désemparés. Ils le savent, mais ils ont peur de perdre le peu de privilèges que leurs geôliers leur ont attribués. Les poteaux et l’en-but semblent toujours bouger un peu plus loin. Ils veulent des plans, des schémas, des explications solides infaillibles pour le genre de monde pour lequel ils ne risqueraient pas de se faire arrêter. Pour être franc, ils n’attendent qu’à être menés, guidés vers la terre promise et nous avons déjà où toutes ces révolutions “guidées” nous ont mené : de nouveaux leaders, de nouveaux flics, de nouvelle prisons et de nouveaux espions et informateurs devant qui nous prosterner dans une éternelle soumission. Le choix est simple : attendre une nouvelle hiérarchie qui trompera suffisamment de personnes à servir ses intérêts, ou commencer à frapper pour votre intérêt, notre intérêt commun. Un futur émancipé est inconnu et imprévisible par le simple fait de l’émancipation et la SEULE FAÇON de le régler finement pour qu’il nous correspondre, c’est… DE PRENDRE PART A SA CREATION.

Chaque sort que nous lançons, chaque rituel que nous chantons, n’offrent aucune garantie et pourtant nous nous jetons dedans dans un sauvage abandon. La vie est-elle différente ? Ceux qui attendent des certitudes trouvent toujours leurs chaînes suffisamment confortables pour les garder.

La magie seule ne sera pas suffisante pour libérer les sorciers et sorcières du monde, mais ça peut être suffisant pour avoir un avantage si nous devenons pétris de notre propre libération. Faire partie d’une groupe de gens similaires ne vous fait pas gagner d’argent, ne vous protège pas des influences négatives. Nous avons fait la grosse erreur de croire que si nous nous entourions de suffisamment de personnes comme nous, une sorte de transformation magique allait abattre tout ce que nous détestons.

Nous avons oublié que chaque conjuration implique la saisie d’ingrédients bien réels et qu’il y a toujours cette possibilité que quelque chose de terrible se produire au long du chemin. Nous le faisons quand même parce que cela va nous amener le monde que nous désirons. Vous vous rappelez ce premier sort, cette première évocation, une action dont on vous avait dit que cela allait vous damner éternellement au feu de l’enfer ? Où est cette sorcière et comment pouvons-nous la ramener parmi nous ?

Je peux vous expliquer comment faire de la magie populaire, comment mettre en place des artifices, mais si tout ce que vous faites n’est que de l’apprendre au lieu de le faire, vous ne vous rapprochez en rien de vos désirs. […] Nous devons agir, nous devons attaquer, le temps des préliminaires et terminé.

Voulez-vous être exploités et dominés pour toujours ? Mourir en tant que belle âme enfermée dans un corps transformé en machine ou allez-vous vous soulever en une joie armée ?…

stirner-beats-marx

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Il n’y a pas de solution au sein du système ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

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Dr Bones sur R71 :

DrBones_Insurrection et Utopie

Le-capitalisme-est-un-culte-de-la-mort-la-science-une-pute

voter_agir

Toute tentative de « réforme » du système étatico-marchand
est une trahison de la (r)évolution sociale !
A bas l’État ! A bas la marchandise ! A bas l’argent ! A bas le salariat !
Tout le reste n’est que pisser dans un violon !

peuple_en_arme

Pensée critique vs pensée unique

Posted in actualité, désinformation, pédagogie libération, philosophie, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique française, résistance politique with tags , , , on 15 décembre 2020 by Résistance 71

 

 

Résistance 71

 

15 décembre 2020

 

 

 

Résistance politico-économique à l’empire: Ciao capital, ciao État !…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, économie, colonialisme, crise mondiale, démocratie participative, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, média et propagande, militantisme alternatif, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, philosophie, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , on 1 juin 2015 by Résistance 71

La pensée critique face à l’hydre capitaliste

 

John Holloway

 

28 Mai 2015

 

url de l’article en français:

http://www.lavoiedujaguar.net/La-pensee-critique-face-a-l-hydre

 

Séminaire « La pensée critique face à l’hydre capitaliste »,
du 3 au 9 mai 2015, au Cideci, San Cristóbal de Las Casas,
Chiapas, Mexique.

Pensée critique : pensée en recherche d’espoir dans un monde où il semble avoir disparu. Pensée critique : pensée qui ouvre ce qui semble clôt, qui remue ce qui est figé. La pensée critique est une tentative pour comprendre la tempête, mais c’est plus encore. C’est apercevoir ce qui, au cœur de la tempête, nous permet d’espérer.

La tempête arrive, ou plutôt, elle est déjà là. Elle est là et va probablement aller en s’amplifiant. Ici, nous avons un nom à mettre sur cette tempête qui est arrivée : Ayotzinapa. Ayotzinapa comme l’horreur, comme symbole également de tant d’horreurs semblables. Ayotzinapa, comme une expression concentrée de la quatrième guerre mondiale.

D’où vient la tempête ? Pas des politiques, ils en sont des exécutants, rien de plus. De l’impérialisme non plus, elle n’est pas le fait des États, même pas des plus puissants. La tempête prend forme dans l’organisation de la société elle-même. Elle est l’expression de son désespoir, de sa fragilité, de la faiblesse d’une forme d’organisation sociale qui s’avère déjà périmée, elle est l’expression de la crise du capital.

Le capital est, en soi, une agression constante. Une agression qui tous les jours nous dit : tu dois adapter tes actes de telle façon, la seule activité qui vaille la peine dans cette société est celle qui contribue à l’expansion des profits du capital.

Cette agression que représente le capital a sa dynamique propre. Pour survivre, il doit soumettre chaque jour plus intensément notre activité à la logique du profit : aujourd’hui tu dois travailler plus vite qu’hier, aujourd’hui tu dois courber un peu plus l’échine.

On voit déjà là la faiblesse du capital. Il dépend de nous, de notre volonté et de notre capacité à accepter ce qu’il nous impose. Si nous disons pardon, mais aujourd’hui je vais cultiver mon champ, ou bien aujourd’hui je vais jouer avec mes enfants, ou simplement nous, on ne courbera pas l’échine, alors le capital ne peut plus faire les profits nécessaires, les taux de profit s’effondrent, le capital est en crise. En d’autres termes, la crise du capital, c’est nous, notre absence de soumission, notre dignité, notre humanité. La crise du capital, c’est nous, et fiers de l’être, nous sommes fiers d’être la crise de ce système mortifère.

Le capital désespère de cette situation. Il cherche des moyens possibles pour imposer la soumission qu’il requiert : l’autoritarisme, la violence, la réforme du marché du travail ou de l’éducation. Il introduit aussi un jeu, une fiction : si on ne peut pas retirer les profits nécessaires, on va feindre leur existence, on va créer une représentation monétaire pour une valeur non encore produite, on va accroître la dette pour survivre et tenter du même coup de l’utiliser pour imposer la discipline requise. Mais cette fiction accroît aussi l’instabilité du capital et, de plus, elle ne parvient pas à imposer la discipline nécessaire. Les dangers de cette expansion fictive sont apparus au grand jour en 2008, où, suite à la syncope économique, l’autoritarisme s’est imposé pour le capital comme seule voie de sortie : les négociations autour de la dette grecque nous disent avant tout qu’il n’y a pas de capital plus doux, que le seul chemin pour le capital est celui de l’austérité, de la violence. La tempête qui est déjà là, la tempête qui arrive.

Nous sommes la crise du capital, nous qui disons non, nous qui disons « Assez de capitalisme ! », nous qui disons qu’il est temps de cesser de créer du capital, qu’il faut créer une autre façon de vivre.

Le capital dépend de nous, car si nous créons du profit (de la plus-value) directement ou indirectement, alors le capital peut exister. C’est nous qui créons le capital, et si le capital est en crise, c’est parce que nous ne créons plus la valeur nécessaire à son existence, et c’est bien pour cela qu’il nous attaque si violemment.

Face à cet état de fait, deux options de lutte s’offrent à nous. Nous pouvons dire : oui, d’accord, on continue à produire du capital, on favorise l’accumulation du capital, mais on veut de meilleures conditions de vie. C’est l’option des gouvernements et partis de gauche : de Syriza, de Podemos, des gouvernements du Venezuela et de Bolivie. Le problème, c’est que même s’ils peuvent améliorer certains aspects de nos conditions de vie, étant donné le caractère désespéré de sa situation, il existe bien peu de possibilités pour un capital plus humain.

L’autre possibilité, c’est de dire ciao, capital, va-t-en, on va créer d’autres modes de vie, d’autres modes de relation, entre nous et aussi avec les formes de vie non humaines, des modes de vie qui soient définis non par l’argent et la recherche du profit, mais par nos propres décisions collectives.

Ici, notre séminaire est au centre même de cette seconde option. C’est le point de rencontre entre Zapatistes et Kurdes, et des milliers de mouvements qui rejettent le capitalisme, en essayant de construire quelque chose de différent. Toutes et tous, nous disons : ça y est, capital, ton heure est venue, va-t-en maintenant, on construit autre chose. Cela s’exprime de diverses manières : nous créons des brèches dans le mur du capital et nous essayons de favoriser leur confluence, nous construisons du commun, nous communisons, nous sommes le mouvement du faire contre le travail, nous sommes le mouvement de la valeur d’usage contre la valeur, nous sommes le mouvement de la dignité contre un monde fondé sur l’humiliation. Nous créons ici et maintenant un monde constitué d’une diversité de mondes.

Mais a-t-on la force suffisante pour cela ? A-t-on la force suffisante pour dire que l’investissement capitaliste ne nous intéresse pas, que l’emploi capitaliste ne nous intéresse pas ? A-t-on la force de refuser totalement notre dépendance actuelle au capital pour survivre ? A-t-on la force de dire un adieu final au capital ?

Nous ne l’avons certainement pas encore. Beaucoup d’entre nous ici percevons des salaires, nos bourses d’études proviennent de l’accumulation du capital, ou bien demain, à notre retour, nous irons chercher un emploi capitaliste. Notre refus du capital est un refus schizophrénique : nous voulons lui dire un adieu définitif, mais on ne le peut pas, ça nous coûte trop. Il n’y a pas de pureté dans cette lutte. La lutte pour arrêter de créer du capital est aussi une lutte contre notre dépendance au capital. C’est-à-dire une lutte pour émanciper nos capacités créatrices, notre force pour produire, nos forces productives.

C’est ce qui nous occupe ici, ce pourquoi on est réunis ici. C’est la question de notre organisation, bien sûr, pas celle de créer une Organisation, mais bien de nous organiser de multiples façons pour vivre dès maintenant les mondes que nous voulons créer.

Comment avancer et marcher dans cette direction ? En poursuivant nos interrogations mais aussi nos embrassades, et en nous organisant.