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Michel Bakounine, l’essentiel en PDF

Posted in actualité, altermondialisme, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , on 2 mai 2021 by Résistance 71

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Résistance 71

2 mai 2021

Suite à la publication de notre dernière traduction d’un texte inédit de Bakounine, Jo nous a fait ce superbe PDF compilant l’essentiel des écrits du géant anarchiste.

Voir aussi notre page « Michel Bakounine ». Bonne lecture !

L’essentiel-de-Bakounine
PDF

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« Fragment sur la vie et l’esprit » texte inédit de Bakounine (1837)

Posted in actualité, militantisme alternatif, pédagogie libération, philosophie, politique et social, résistance politique with tags , , , on 27 avril 2021 by Résistance 71

Bakounine écrit ce texte ci-dessous, que nous pensons être inédit en français aussi loin que nous sachions, à l’âge de 23 ans alors qu’il est un “jeune hégélien”. Il est encore en Russie et va quitter son pays après avoir abandonné l’armée à la sortie de l’école d’officiers, pour aller terminer ses études de philosophie à Berlin.
Ce texte d’un jeune Bakounine contraste avec ses écrits anarchistes futurs et c’est un Bakounine spirituel idéaliste, un brin “taoïste” même, que l’on découvre alors qu’il était plongé dans la lecture et l’analyse de “La phénoménologie de l’esprit” de G.W.Friedrich Hegel. Texte très intéressant sur l’individu, l’esprit et la vie, qui n’est pas sans rappeler parfois, certains textes orientaux.
Par contraste, en 1882, six ans après la mort de Bakounine, ses amis Cafiero et Reclus publient son manuscrit “Dieu et l’État”. La conclusion en est cinglante, même Hegel y est égratigné, jugez-en plutôt :

“[…] il restait bien alors un moyen : celui de retourner à la religion humanitaire et révolutionnaire du XVIIIème siècle. Mais cette religion mène trop loin. Force fut donc à la bourgeoisie de créer, pour sanctionner le nouvel État, l’État bourgeois qu’elle venait de créer, une religion nouvelle, qui pût-être, sans trop de ridicule et de scandale, la religion professée hautement par toute la classe bourgeoise. C’est ainsi que naissait le déisme de l’école doctrinaire. […] son but avoué : la réconciliation de la Révolution avec la Réaction, ou, pour parler le langage de l’École, du principe de la liberté avec celui de l’autorité, naturellement au profit de ce dernier. Cette réconciliation signifiait en politique, l’escamotage de la liberté populaire au profit de la domination bourgeoise, représentée par l’état monarchique constitutionnel ; en philosophie, la soumission réfléchie de la libre raison aux principes éternels de la foi.
On sait que cette philosophie fut principalement élaborée par Mr Cousin, le père de l’éclectisme français. Parleur superficiel et pédant, innocent de toute conception originale, de toute pensée qui lui fut propre, mais très fort dans le lieu commun, qu’il a le tort de confondre avec le bon sens, ce philosophe illustre a préparé savamment à l’usage de la jeunesse étudiante de France, un plat métaphysique à sa façon et dont la consommation rendue obligatoire dans toutes les écoles de l’État, soumises à l’université, a condamné plusieurs générations de suite à une indigestion de cerveau. Qu’on s’imagine une vinaigrette philosophique composée des systèmes les plus opposés, un mélange des pères de l’église, de scolastiques, de Descartes et de Pascal, de Kant et de psychologues écossais, le tout superposé sur les idées divines et innées de Platon et recouvert d’une couche d’immanence hégélienne, accompagné nécessairement d’une ignorance aussi dédaigneuse que complète des sciences naturelles et prouvant que deux fois deux font cinq.”

~ Résistance 71 ~

Fragment sur la vie et l’esprit

Michel Bakounine

Septembre 1837

Texte inédit en français

Traduction Résistance 71

Avril 2021

Oui, la vie est bonheur suprême ; vivre veut dire comprendre, comprendre la vie ; le mal n’existe pas, tout est bon ; seule la limitation est mauvaise, la limitation de la vision spirituelle.

Tout ce qui existe est la vie de l’esprit, tout est pénétré par l’esprit, rien n’existe à part l’esprit. L’esprit est la connaissance absolue, la liberté absolue, l’amour absolu, et spécifiquement la félicité absolue. L’homme naturel, comme toute chose naturelle, est le moment fini et limité de cette vie absolue. Il n’est toujours pas libre, mais il contient tout le potentiel pour une liberté sans limite, pour une félicité, un bonheur sans limite. Ce potentiel réside dans la conscience. L’Homme est la créature consciente. La conscience est l’émancipation, le retour de l’esprit de l’infini et de la définition limitée dans son essence infinie. Le degré de conscience de l’Homme est le degré de sa liberté, son degré d’humanité, d’amour et par conséquent, son degré de bonheur. Le côté de sa liberté, de sa conscience est bon, heureux. Son côté limité, inconscient est mauvais, mauvaise fortune. Le mal, le mauvais et la mauvaise fortune, la malchance n’existent que pour la conscience limitée, finie et pourtant cette conscience contient toujours le potentiel et la nécessité de l’émancipation. Ainsi le mal n’existe pas dans l a nature et tout est bon ; la vie est le bonheur suprême.

Hegel a dit que seule la pensée distingue l’humain de l’animal. cette différence est infinie et rend l’humain créature indépendante, éternelle. L’individu naturel est sujet à la même implacable nécessité, au même esclavage de tout ce qui est naturel. Il est une créature mortelle ; il est un esclave ; il n’est rien même en tant qu’individu. Il n’a de réalité que dans l’espèce et est sujet à la nécessité des lois de cette espèce. Mais la conscience le libère de cette nécessité, le rend indépendant, libre et éternel. L’Homme en lui-même est toujours libre et éternel, en tant que conscience, que concept de cet esprit qui va se développer dans sa vie. Mais par lui-même, il peut être en partie esclave ; il peut être fini. L’homme fini est celui qui n’est pas encore totalement influencé par l’esprit d’indépendance, celui dans lequel persiste encore quelques aspects spontanés non encore éclairés par l’esprit. Ce sont ces aspects qui le rendent fini, la marque de sa finitude, en limitant l’horizon de son œil spirituel ; maintenant toute limite est mauvaise, séparation de dieu. Les côté obscurs de l’Homme le limitent, l’empêchent de merger avec dieu, le rendant esclave de la contingence.

La chance est le mensonge, l’ombre ; la chance n’existe pas dans une vie qui est réelle et véritable ; tout dans cette vie est une nécessité sacrée, une grâce divine. La chance n’a aucun pouvoir face à la réalité des choses ; seules les ombres, les intérêts et les désirs fantômes de l’Homme sont sujets à la chance. La chance entrave la liberté de l’Homme fini ; la chance est le sombre côté de sa vie. La conscience est émancipation de la spontanéíté naturelle, l’illumination par l’esprit de la nature humaine. Moins l’Homme est conscient, plus il est sujet à la chance, au hasard ; plus il est conscient, au plus indépendant il en est. Seul le fantomatique est tué par chance et le fantomatique doit mourir. L’ombre détruit l’ombre, c’est en cela que réside la libération de l’humain.

Tout vit, tout est animé par l’esprit. La réalité n’est morte que pour l’œil mort. La réalité est la vie éternelle de dieu. L’homme insensé vit aussi dans cette réalité, mais il n’est pas conscient, pour lui tout est mort, il voit la mort partout parce que sa conscience n’a pas encore gagné la vie, ne s’est pas encore manifestée. Plus l’Homme vit et plus il est habité de l’esprit d’indépendance et plus la réalité est vivante pour lui, au plus proche de lui se trouve t’elle. Ce qui est réel est rationnel. L’esprit est le pouvoir absolu, la source de tout pouvoir. La réalité est sa vie, et partout la réalité est toute puissante en tant que volonté et chose de l’esprit. L’Homme dans sa finitude est coupé de dieu ; il est coupé de la réalité par l’ombre, par son défaut d’immédiateté ; pour lui la réalité et le bien ne sont pas identiques, pour lui le bien et le mal sont séparés. Il peut bien être moral, il n’est pas religieux et parce qu’il est un esclave de la réalité, il la craint, il la déteste.

Quiconque déteste la réalité et ne sait pas qu’il hait ne connaît pas dieu. La réalité est la volonté divine. En poésie, en religion et finalement en philosophie, est accompli le grand acte de la réconciliation de l’Homme avec Dieu. L’homme religieux sent, croit que la volonté divine est absolue, unique bonté et il dit : “Que sa volonté soit faite”, il dit cela bien qu’il ne sache pas la raison du pourquoi la volonté divine est en réalité le véritable bonheur et pourquoi c’est uniquement en elle que la satisfaction finie existe. Le point de vue moral est la division du bien et du mal, la séparation de l’humain de dieu. Il a peur du mal, il est troublé, dérangé et une lutte sans fin entre le bien et le mal, entre le bonheur et la mauvaise fortune, le malheur, prend place en lui.

Le mal n’existe pas pour l’homme religieux, pour lui c’est l’ombre, la mort, la limite vaincues par la révélation du Christ. L’homme religieux ressent son impuissance individuelle, parce qu’il sait que le pouvoir vient de dieu et il attend l’illumination, la grâce venant de Lui. La grâce purifie l’Homme de l’influence de l’ombre, elle disperse le brouillard qui le sépare du soleil.

La philosophie, en tant que développement indépendant et purification de la pensée, est une science humaine, car elle provient directement de l’Homme et elle est une science divine parce qu’elle contient le pouvoir de la grâce : la purification de l’Homme des fantômes et son union avec dieu. L’homme qui a traversé ces trois sphères du développement et de l’éducation est un homme parfait et tout-puissant ; pour lui, la réalité est le bien absolu, la volonté divine est sa volonté de conscience.

Le génie est la conscience vivante de la réalité contemporaine.

Un laps de temps s’est écoulé depuis que cette idée m’est venue d’enregistrer ici les faits de ma vie intérieure. Mon âme a subi bien des élévations et je suis presque de nouveau retombé. Non, je ne suis toujours pas assez illuminé par la vérité ; je ne possède toujours pas assez d’amour pour m’empêcher de m’observer, pour abandonner toutes impressions de manière indiscriminée. Il y a toujours bien des côtés obscurs en moi et ces aspects rendent toujours impossible pour moi d’obtenir une harmonie ininterrompue. Je connais tours des moments de sécheresse, de froideur et dans ces moments je dois être ferme ; je dois les considérer comme des instants malades de passage et je dois étudier les moyens de les éliminer. L’an prochain, au printemps, je partirai à l’étranger. C’est essentiel. Il est grand temps de laisser l’indéterminabilité derrière mi et de prendre une décision. Ainsi, je dois me préparer 1) moralement 2) matériellement. En ce moment, je suis en train de lire la phénoménologie [de l’esprit] NdR71: de Hegel…

La nature ne passe pas, elle contient la totalité de la négation, le temps est en son sein et non pas en dehors, il n’a donc pas de pouvoir sur elle, il agit comme un pouvoir sur les réalisations et les réalités de la nature, isolées et subjectives, qui sont à sens unique et ne contiennent pas la notion de totalité de la négation ; c’est pourquoi le temps a beaucoup de pouvoir sur elles, elles sont nées du temps et se déroulent dans le temps. La personnalité humaine, le sujet humain, en tant que réalisation isolée de la nature, est sujet à la même loi temporelle, ils passent de la même manière. Mais ils contiennent la totalité de la négation, en tant qu’une abstraction entièrement équivalente Moi = Moi, dans cette égalité ils sont en dehors du temps et le temps est en eux, cela manifeste son pouvoir sur le contingent et sur les définitions non correspondantes de cette pure égalité et à cet égard, le temps est la base abstraite de la vie externe de la nature aussi bien que la vie interne de l’esprit et il me semble que les réalisations isolées de la nature concernent la totalité de la nature de la même manière que le contingent, qualités unilatérales ou définitions du sujet concernent le sujet pur.

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Bakounine sur Résistance 71 en PDF :

La commune de Paris et la notion d’État

La théorie identique de l’église et de l’état

Exemple de charte confédérale

Dieu et l’État

Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Analyse politique: La théorie identique de l’église et de l’État (Michel Bakounine)

Posted in actualité, altermondialisme, documentaire, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , on 10 mai 2019 by Résistance 71

 

Résistance 71

 

10 mai 2019

 

« Ceux qui sont unis par une pensée vivante, par une volonté et par une grande passion communes, sont réellement frères, lors même qu’ils ne se connaissent pas. »

« Le tort de cette philosophie et de cette révolution, c’était de n’avoir pas compris que la réalisation de l’humaine fraternité était impossible, tant qu’il existerait des États, et que l’abolition réelle des classes, l’égalisation politique et sociale des individus ne deviendra possible que par l’égalisation des moyens économiques, d’éducation, d’instruction, du travail et de la vie pour tous. »

« L’État est le frère cadet de l’Église — et le patriotisme, cette vertu et ce culte de l’État, n’est qu’un reflet du culte divin. »

« La science juridique et le droit politique, comme on sait, sont issus de la théologie d’abord ; et plus tard de la métaphysique, qui n’est autre chose qu’une théologie masquée, une théologie qui a la prétention ridicule de ne point être absurde, s’est efforcée vainement de leur donner le caractère de la science. »

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Nous avons ce texte de Bakounine datant de 1869 sous le coude depuis un bon moment et hésitions à le publier, essentiellement à cause d’une certaine approche anthropologique erronée des origines de l’humain qu’il énonce en 3ème partie de ce texte. Cependant, nous reconnaissons que Bakounine n’avait pour étayer sa position que la connaissance du moment c’est à dire la fraîchement émoulue théorie darwinienne et une connaissance archéo-anthropologique des plus rudimentaire en opposition au créationisme qui tenait jusqu’ici la corde par défaut. Il pêchait donc par défaut d’information et ne pouvait mieux dire en l’état des connaissances scientifiques de l’époque. Rappelons ici que l’archéologie et l’anthropologie sont des sciences récentes…

Nous mettons sous le lien du texte de Bakounine dont Jo nous a fait un très beau pdf, quelques textes complémentaires pour mieux comprendre les progrès effectués dans la connaissance de notre évolution depuis le paléolithique (âge de la pierre taillée) jusqu’à nos jours et en quoi cela est important de connaître: quand on prend la peine de se pencher sur les trouvailles récentes de l’archéologie et de l’anthropologie (qui se nourrissent l’une de l’autre, sont très complémentaires entre elles déjà ,  mais aussi avec la recherche plus large qu’est « l’histoire »…).

Pour comprendre le présent et anticiper l’avenir, nous nous devons de connaître les origines de l’humain et de nos sociétés. Il est important de comprendre POURQUOI le modèle d’organisation de la société humaine proposée depuis des siècles n’est ni la panacée, ni immuable, ni inéluctable. Comme nos anciens, nous avons des choix possibles et surtout UN choix pour revenir vers notre humanité vraie, fourvoyée depuis quelques milliers d’années (sur les 1,8 millions d’années d’existence de l’être humain sous sa forme Homo erectus…).

Bonne lecture !

Notre page « Anthropologie politique »

 

 

Michel_Bakounine_La_theorie_identique_de_leglise_et_de_letat
(Version PDF)

 

Lectures complémentaires:

La Bible Déterrée Israel Finkelstein

Paulo_Freire_La_pedagogie_des_opprimes

Marshall-Sahlins-La-nature-humaine-une-illusion-occidentale-2008

James-C-Scott-Contre-le-Grain-une-histoire-profonde-des-premiers-etats

James_C_Scott_L’art_de_ne_pas_être_gouverné

Manifeste pour la Société des Sociétés
(notre manifeste contient un condensé de l’histoire de l’humanité fondé sur les plus récentes données issues de la recherche archéologique et anthropologique…)

David Graber Fragments Anthropologiques pour Changer l’histoire de l’humanité

Entraide_Facteur_de_L’evolution_Kropotkine 
(ce texte est l’anti-poison contre le darwinisme social toujours en vigueur aujourd’hui et sur lequel se fonde la théorie de la domination oligarchique…)

40ans_Hommage_Pierre_Clastres

Le_mythe_biblique_ashraf_ezzat

Clastres_Préface_Sahlins

On a retrouvé l’histoire de france (Jean Paul Demoule)

Le_Défi_Celtique_Alain_Guillerm

 

 

Analyse politique: l’église et l’état… jus vert et vert jus (Bakounine)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, démocratie participative, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, philosophie, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , on 29 septembre 2018 by Résistance 71

Texte intéressant et très peu connu de Bakounine où il aborde le thème de la franc-maçonnerie avec laquelle il flirta un temps et du rôle historique de a bourgeoisie. Son analyse remet ici quelques pendules à l’heure par son approche multilatérale et parfois surprenante.
~ Résistance 71 ~

La théorie identique de l’église et de l’état

 

Michel Bakounine

 

Texte rare publié par “Le Progrès”, entre mars et mai 1869

I

Ce 23 février 1869 Neufchâtel

Amis et frères,

Avant de quitter vos montagnes, j’éprouve le besoin de vous exprimer encore une fois, par écrit, ma gratitude profonde pour la réception fraternelle que vous m’avez faite. N’est-ce pas une chose merveilleuse qu’un homme, un Russe, un ci-devant noble, qui jusqu’à cette dernière heure vous a été parfaitement inconnu, et qui a mis pour la première fois le pied dans votre pays, à peine arrivé, se trouve entouré de plusieurs centaines de frères ! Ce miracle ne peut plus être réalisé aujourd’hui que par l’Association Internationale des Travailleurs, et cela par une simple raison : elle seule représente aujourd’hui la vie historique, la puissance créatrice de l’avenir politique et social. Ceux qui sont unis par une pensée vivante, par une volonté et par une grande passion communes, sont réellement frères, lors même qu’ils ne se connaissent pas.

Il y eut un temps où la bourgeoisie, douée de la même puissance de vie et constituant exclusivement la classe historique, offrait le même spectacle de fraternité et d’union aussi bien dans les actes que dans la pensée. Ce fut le plus beau temps de cette classe, toujours respectable sans doute, mais désormais impuissante, stupide et stérile, à l’époque de son plus énergique développement. Elle fut ainsi avant la grande révolution de 1793 ; elle le fut encore, quoique à un moindre degré, avant les révolutions de 1830 et de 1848. Alors, la bourgeoisie avait un monde à conquérir, une place à prendre dans la société, et organisée pour le combat, intelligente, audacieuse, se sentant forte du droit de tout le monde, elle était douée d’une toute-puissance irrésistible : elle seule a fait contre la monarchie, la noblesse et le clergé réunis les trois révolutions.

A cette époque la bourgeoisie aussi avait créé une association internationale, universelle, formidable, la Franc-Maçonnerie.

On se tromperait beaucoup si l’on jugeait de la Franc-Maçonnerie du siècle passé, ou même de celle du commencement du siècle présent, d’après ce qu’elle est aujourd’hui. Institution par excellence bourgeoise, dans son développement, par sa puissance croissante d’abord et plus tard par sa décadence, la Franc-Maçonnerie a représenté en quelque sorte le développement, la puissance et la décadence intellectuelle et morale de la bourgeoisie. Aujourd’hui, descendue au triste rôle d’une vieille intrigante radoteuse, elle est nulle, inutile, quelquefois malfaisante et toujours ridicule, tandis qu’avant 1830 et surtout avant 1793, ayant réuni en son sein, à très peu d’exceptions près, tous les esprits d’élite, les cœurs les plus ardents, les volontés les plus fières, les caractères les plus audacieux, elle avait constitué une organisation active, puissante et réellement bienfaisante. C’était l’incarnation énergique et la mise en pratique de l’idée humanitaire du XVIIIe siècle. Tous ces grands principes de liberté, d’égalité, de fraternité, de la raison et de la justice humaines, élaborés d’abord théoriquement par la philosophie de ce siècle, étaient devenus au sein de la Franc-Maçonnerie des dogmes politiques et comme les bases d’une morale et d’une politique nouvelles, — l’âme d’une entreprise gigantesque de démolition et de reconstruction. La Franc-Maçonnerie n’a été rien [de] moins, à cette époque, que la conspiration universelle de la bourgeoisie révolutionnaire contre la tyrannie féodale, monarchique et divine. — Ce fut l’Internationale de la Bourgeoisie.

On sait que presque tous les acteurs principaux de la première Révolution ont été des Francs-Maçons, et que lorsque cette Révolution éclata, elle trouva, grâce à la Franc-Maçonnerie, des amis et des coopérateurs dévoués et puissants dans tous les autres pays, ce qui assurément aida beaucoup son triomphe. Mais il est également évident que le triomphe de la Révolution a tué la Franc-Maçonnerie, car la Révolution ayant comblé en grande partie les vœux de la Bourgeoisie en lui ayant fait prendre la place de l’aristocratie nobiliaire, la Bourgeoisie, après avoir été si longtemps une classe exploitée et opprimée, est devenue tout naturellement à son tour la classe privilégiée, exploitante, oppressive, conservatrice et réactionnaire, l’amie et le soutien le plus ferme de l’État. Après le coup d’État du premier Napoléon, la Franc-Maçonnerie était devenue, dans une grande partie du continent européen, une institution impériale.

La Restauration la ressuscita quelque peu. En se voyant menacée du retour de l’Ancien Régime, forcée de céder à l’Église et à la noblesse coalisées la place qu’elle avait conquise par la première révolution, la bourgeoisie était forcément redevenue révolutionnaire. Mais quelle différence entre ce révolutionnarisme réchauffé et le révolutionnarisme ardent et puissant qui l’avait inspirée à la fin du siècle dernier ! Alors la bourgeoisie avait été de bonne foi, elle avait cru sérieusement et naïvement aux droits de l’homme, elle avait été poussée, inspirée par le génie de la démolition et de la reconstruction, elle se trouvait en pleine possession de son intelligence, et dans le plein développement de sa force ; elle ne se doutait pas encore qu’un abîme la séparait du peuple ; elle se croyait, se sentait, elle était réellement la représentante du peuple. La réaction thermidorienne et la conspiration de Babeuf l’ont à jamais privée de cette illusion. — L’abîme qui sépare le peuple travailleur de la bourgeoisie exploitante, dominante et jouissante s’est ouvert, et il ne faut rien [de] moins que le corps de la bourgeoisie tout entière, toute l’existence privilégiée des bourgeois, pour le combler.

Aussi ne fut-ce plus la bourgeoisie tout entière, mais seulement une partie de la bourgeoisie qui se remit à conspirer après la Restauration, contre le régime clérical, nobiliaire et contre les rois légitimes.

Dans ma prochaine lettre, je vous développerai, si vous voulez bien me le permettre, mes idées sur cette dernières phase du libéralisme constitutionnel et du carbonarisme bourgeois.

II

J’ai dit dans mon article précédent que les tentatives réactionnaires, légitimistes, féodales et cléricales avaient fait revivre l’esprit révolutionnaire de la bourgeoisie, mais qu’entre cet esprit nouveau et celui qui l’avait animée avant 1793, il y avait une différence énorme. Les bourgeois du siècle passé étaient des géants en comparaison desquels les plus osants de la bourgeoisie de ce siècle n’apparaissent que comme des pygmées.

Pour s’en assurer, il n’y a qu’à comparer leurs programmes. Quel a été celui de la philosophie et de la la grande révolution du XVIIIe siècle ? Ni plus ni moins que l’émancipation intégrale de l’humanité tout entière ; la réalisation du droit et de la liberté réelle et complète pour chacun, par l’égalisation politique et sociale de tous ; le triomphe de l’humain sur les débris du monde divin ; le règne de la justice et de la fraternité sur la terre. — Le tort de cette philosophie et de cette révolution, c’était de n’avoir pas compris que la réalisation de l’humaine fraternité était impossible, tant qu’il existerait des États, et que l’abolition réelle des classes, l’égalisation politique et sociale des individus ne deviendra possible que par l’égalisation des moyens économiques, d’éducation, d’instruction, du travail et de la vie pour tous. On ne peut reprocher au XVIIIe [siècle] de n’avoir pas compris cela. La science sociale ne se crée et ne s’étudie pas seulement dans les livres, elle a besoin des grands enseignements de l’histoire, et il a fallu faire la révolution de 1789 et de 1793, il a fallu encore passer par les expériences de 1830 et de 1848, pour arriver à cette conclusion désormais irréfragable, que toute révolution politique qui n’a pas pour but immédiat et direct l’égalité économique n’est, au point de vue des intérêts et des droits populaires, qu’une réaction hypocrite et masquée.

Cette vérité si évidente et si simple était encore inconnue à la fin du XVIIIe siècle, et lorsque Babeuf vint poser la question économique et sociale, la puissance de la révolution était déjà épuisée. Mais il ne lui en reste pas moins l’honneur immortel d’avoir posé le plus grand problème qui ait jamais été posé dans l’histoire, celui de l’émancipation de l’humanité tout entière.

En comparaison de ce programme immense, voyons quel fut plus tard le programme du libéralisme révolutionnaire, à l’époque de la Restauration et de la monarchie de Juillet ? La prétendue liberté constitutionnelle, une liberté bien sage, bien modeste, bien réglementée, bien restreinte, toute faite pour le tempérament amoindri d’une bourgeoisie à demi rassasiée et qui, lasse de combats et impatiente de jouir, se sentait déjà menacée, non plus d’en haut, mais d’en bas, et voyait [avec] inquiétude poindre à l’horizon, comme une masse noire, ces innombrables millions de prolétaires exploités, las de souffrir et se préparant aussi à réclamer leur droit.

Dès le début du siècle présent, ce spectre naissant, qu’on a plus tard baptisé du nom de spectre rouge, ce fantôme terrible du droit de tout le monde opposé aux privilèges d’une classe d’heureux, cette justice et cette raison populaire, qui, en se développant davantage, doivent réduire en poussière les sophismes de l’économie, de la jurisprudence, de la politique et de la métaphysique bourgeoises, devinrent, au milieu des triomphes modernes de la bourgeoisie, ses trouble-fête incessants, les amoindrisseurs de sa confiance, de son courage et même de son esprit.

Et pourtant, sous la Restauration, la question sociale était encore à peu près inconnue, ou pour mieux dire, oubliée. Il y avait bien quelques grands rêveurs isolés, tels que Saint-Simon, Robert Owen, Fourier, dont le génie ou le grand cœur avaient deviné la nécessité d’une transformation radicale de l’organisation économique de la société. Autour de chacun [d’eux] se groupaient un petit nombre d’adeptes dévoués et ardents, formant autant de petites églises, mais aussi ignorés que les Maîtres, et n’exerçant aucune influence au dehors. Il y avait eu en outre encore le testament communiste de Babeuf, transmis par son illustre compagnon et ami, Buonarroti, aux prolétaires les plus énergiques, au moyen d’une organisation populaire et secrète. Mais ce n’était alors qu’un travail souterrain, dont les manifestations ne se firent sentir que plus tard, sous la monarchie de Juillet, et qui sous la Restauration ne fut aucunement aperçu par la classe bourgeoise. — Le peuple, la masse des travailleurs restait tranquille et ne revendiquait encore rien pour elle-même.

Il est clair que si le spectre de la justice populaire avait une existence quelconque à cette époque, ce ne pouvait être que dans la mauvaise conscience des bourgeois. D’où venait-elle, cette mauvaise conscience ? Les bourgeois qui vivaient sous la Restauration étaient-ils, comme individus, plus méchants que leurs pères qui avaient fait la Révolution de 1789 et de 1793 ? Pas le moins du monde. C’étaient à peu près les mêmes hommes, mais placés dans un autre milieu, dans d’autres conditions politiques, enrichis d’une nouvelle expérience, et par conséquent ayant une autre conscience.

Les bourgeois du siècle dernier avaient sincèrement cru qu’en s’émancipant eux-mêmes du joug monarchique, clérical et féodal, ils émancipaient avec eux tout le peuple. Et cette naïve et sincère croyance fut la source de leur audace héroïque et de toute leur puissance merveilleuse. — Ils se sentaient unis à tout le monde et marchaient à l’assaut portant en eux la force, le droit [de] tout le monde. Grâce à ce droit et à cette puissance populaire qui s’étaient pour ainsi dire incarnés dans leur classe, les bourgeois du siècle dernier purent escalader et soumettre cette forteresse du pouvoir politique, que leurs pères avaient convoitée pendant tant de siècles. Mais au moment même où il y plantaient leur bannière, une lumière nouvelle se faisait dans leur esprit. Dès qu’ils eurent conquis le pouvoir, ils commencèrent à comprendre qu’entre leurs intérêts, ceux de la classe bourgeoise, et les intérêts des masses populaires, il n’y avait plus rien de commun, qu’il y avait au contraire opposition radicale et que la puissance et la prospérité exclusives de la classe des possédants ne pouvaient s’appuyer que sur la misère et sur la dépendance politique et sociale du prolétariat.

Dès lors, les rapports de la bourgeoisie et du peuple se transformèrent d’une manière radicale, et avant même que les travailleurs aient compris que les bourgeois étaient leurs ennemis naturels, encore plus par nécessité que par mauvaise volonté, les bourgeois étaient déjà arrivés à la conscience de cet antagonisme fatal. — C’est ce que j’appelle la mauvaise conscience des bourgeois.

III

La mauvaise conscience des bourgeois, ai-je dit, a paralysé, dès le commencement de ce siècle, tout le mouvement intellectuel et moral des bourgeois. Je me corrige, et je remplace ce mot : paralysé, par cet autre : dénaturé. Car il serait injuste de dire qu’il y a eu paralysie ou absence de mouvement dans un esprit qui, passant de la théorie à l’application des sciences positives, a créé tous les miracles de l’industrie moderne, les bateaux à vapeur, les chemins de fer et le télégraphe, d’un côté ; et [qui,] de l’autre, en mettant au jour une science nouvelle, la statistique, et en poussant l’économie politique et la critique historique du développement de la richesse et de la civilisation des peuples jusqu’à leurs derniers résultats, a jeté les bases d’une philosophie nouvelle, — le socialisme, qui n’est autre chose, au point de vue des intérêts exclusifs de la bourgeoisie, qu’un sublime suicide, la négation même du monde bourgeois.

La paralysie n’est survenue que plus tard, depuis 1848, alors qu’épouvantée des résultats de ses propres travaux, la bourgeoisie s’est rejetée sciemment en arrière, et que pour conserver ses biens, renonçant à toute pensée et à toute volonté, elle s’est soumise à des protecteurs militaires et s’est donnée corps et âme à la plus complète réaction. Depuis cette époque, elle n’a plus rien inventé, elle a perdu, avec le courage, la puissance même de sa création. Elle n’a plus même la puissance ni l’esprit de la conservation, car tout ce qu’elle a fait et ce qu’elle fait pour son salut la pousse fatalement vers l’abîme.

Jusqu’en 1848, elle était encore pleine d’esprit. Sans doute, cet esprit n’avait plus cette sève vigoureuse qui du XVIe au XVIIIe siècle lui avait fait créer un monde nouveau. Ce n’était plus l’esprit héroïque d’une classe qui avait eu toutes les audaces parce qu’il lui avait fallu tout conquérir. C’était l’esprit sage et réfléchi d’un nouveau propriétaire qui, après avoir conquis un bien ardemment convoité, devait maintenant le faire prospérer et [le faire] valoir. Ce qui caractérise surtout l’esprit de la bourgeoisie dans la première moitié de ce siècle, c’est une tendance presque exclusivement utilitaire.

On lui en a fait un reproche, et à tort. Je pense au contraire qu’elle a rendu un dernier grand service à l’humanité, en prêchant, encore plus par son exemple que par ses théories, le culte, ou pour mieux dire, le respect des intérêts matériels. Au fond, ces intérêts ont toujours prévalu dans le monde, mais ils s’y étaient produits jusque-là sous la forme d’un idéalisme hypocrite ou malsain, qui les avait précisément transformés en intérêts malfaisants ou iniques.

Quiconque s’est un peu occupé d’histoire n’a pu manquer de s’apercevoir qu’au fond des luttes religieuses et théologiques, il y a toujours quelque grand intérêt matériel. Toutes les guerres de races, de nations, d’États et de classes, n’ont jamais eu d’autre but que la domination, condition et garantie nécessaires de la jouissance et de la possession. L’histoire humaine, considérée à ce point de vue, n’est rien que la continuation de ce grand combat pour la vie, qui, d’après Darwin, constitue la loi fondamentale de la nature organique.

Dans ce monde animal, ce combat se fait sans idées et sans phrases, il est aussi sans solution : tant que la terre existera, le monde animal s’entre-dévorera. C’est la condition naturelle de sa vie. — Les hommes, animaux carnivores par excellence, ont commencé leur histoire par l’anthropophagie. — Ils tendent aujourd’hui à l’association universelle, à la production et à la jouissance collectives. 

(NdlR: Bakounine ici, à l’instar de Marx et Engels, est la victime de l’ignorance anthropologique de son époque, on en sait fort heureusement bien plus aujourd’hui et on ne peut que sourire ici, au narratif “anthropologique” des plus limité et erroné de Bakounine…)

Mais, entre ces deux termes, quelle tragédie sanglante et horrible ! Et nous n’en avons pas encore fini avec cette tragédie. — Après l’anthropophagie est venu l’esclavage, après l’esclavage le servage, après le servage, le salariat, auquel doit succéder d’abord le jour terrible de la justice, et plus tard, beaucoup plus tard, l’ère de la fraternité. — Voilà les phases par lesquelles le combat animal pour la vie se transforme graduellement, dans l’histoire, en l’organisation humaine de la vie. (NdlR: cf notre note ci-dessus, la recherche anthropologique associée à l’archéologie, a démontré la non-linéarité de ce que décrit Bakounine. L’humain n’est pas passé de l’un à l7autre en “fermant irrémédiablement” les portes derrière lui, c’est bien plus compliqué que cela, nous référons les lecteurs à nos publications anthropologiques sur ce blog…)

Et au milieu [de] cette lutte fratricide des hommes contre des hommes, dans cet entre-dévorement mutuel, dans cet asservissement et dans cette exploitation des uns par les autres qui, changeant de noms et de formes, se sont maintenus à travers tous les siècles jusqu’à nos jours (NDLR: Kropotkine est venu un peu plus tard avec son “L’Entraide, un facteur de l’évolution”, corriger et remettre le darwinisme-social dans les poubelles de la science…) , la religion, quel rôle a-t-elle joué ? — elle a toujours sanctifié la violence, et l’a transformée en droit. Elle a transporté dans un ciel fictif l’humanité, la justice et la fraternité, pour laisser sur la terre le règne de l’iniquité et de la brutalité. Elle a béni les brigands heureux, et pour les rendre encore plus heureux, elle a prêché la résignation et l’obéissance à leurs innombrables victimes, — les peuples. Et plus l’idéal qu’elle adorait dans le ciel semblait sublime, plus la réalité de la terre devenait horrible. Car c’est le caractère propre de tout idéalisme, tant religieux que métaphysique, de mépriser le monde réel, et, tout en le méprisant, de l’exploiter, — d’où il résulte que tous idéalisme engendre nécessairement l’hypocrisie.

L’homme est matière et ne peut pas impunément mépriser la matière. Il est un animal et ne peut détruire son animalité ; mais il peut et doit la transformer et l’humaniser par la liberté, c’est-à-dire par l’action combinée de la justice et de la raison, qui à leur tour n’ont de prise sur elle que parce qu’elles en sont les produits et la plus haute expression. Toutes les fois au contraire que l’homme a voulu faire abstraction de son animalité, il en est devenu le jouet et l’esclave, et le plus souvent même le serviteur hypocrite, — témoins les prêtres de la religion la plus idéale et la plus absurde du monde : le christianisme.

Comparez leur obscénité bien connue avec leur serment de chasteté ; comparez leur convoitise insatiable avec leur doctrine de renoncement aux biens de ce monde, et avouez qu’il n’existe pas d’êtres aussi matérialistes que ces prêcheurs de l’idéalisme chrétien. A cette heure même, quelle est la question qui agite le plus toute l’Église ? — C’est la conservation de ces biens de l’Église, que menace de confisquer partout aujourd’hui cette autre Église, expression de l’idéalité politique, l’État.

L’idéalisme politique n’est ni moins absurde, ni moins pernicieux, ni moins hypocrite que l’idéalisme de la religion, dont il n’est d’ailleurs qu’une forme différente, l’expression ou l’application mondaine et terrestre. L’État est le frère cadet de l’Église — et le patriotisme, cette vertu et ce culte de l’État, n’est qu’un reflet du culte divin.

L’homme vertueux, selon les préceptes de l’école idéale, religieuse et politique à la fois, doit servir Dieu et se dévouer à l’État. Telle est la doctrine dont l’utilitarisme bourgeois, dès le début de ce siècle, a commencé à faire justice.

IV

Qu’est-ce que l’État ? C’est, nous répondent les métaphysiciens et les docteurs en droit, c’est la chose publique ; les intérêts, le bien collectif et le droit de tout le monde, opposés à l’action dissolvante des intérêts et des passions égoïstes de chacun. C’est la justice et la réalisation de la morale et de la vertu sur la terre. Par conséquent il n’est point d’acte plus sublime ni de plus grand devoir pour les individus, que de se dévouer, de se sacrifier, et au besoin de mourir pour le triomphe, pour la puissance de l’État.

Voilà en peu de mots toute la théologie de l’État. Voyons maintenant si cette théologie politique, de même que la théologie religieuse, ne cache pas sous de très belles et de très poétiques apparences, des réalités très communes et très sales.

Analysons d’abord l’idée même de l’État, telle que nous la représentent ses prôneurs. C’est le sacrifice de la liberté naturelle et des intérêts de chacun, individus aussi bien qu’unités collectives, comparativement petites : associations, communes et provinces, — aux intérêts et à la liberté de tout le monde, à la prospérité du grand ensemble. Mais ce tout le monde, ce grand ensemble, qu’est-il en réalité ? C’est l’agglomération de tous les individus et de toutes les collectivités humaines plus restreintes qui le composent. Mais du moment que pour le composer et pour s’y coordonner, tous les intérêts individuels et locaux doivent être sacrifiés, le tout, qui est censé les représenter, qu’est-il en effet ? Ce n’est pas l’ensemble vivant, laissant respirer chacun à son aise et devenant d’autant plus fécond, plus puissant et plus libre que plus largement se développent en son sein la pleine liberté et la prospérité de chacun ; ce n’est point la société humaine naturelle, qui confirme ou augmente la vie de chacun par la vie de tous ; — c’est, au contraire, l’immolation de chaque individu comme de toutes les associations locales, l’abstraction destructive de la société vivante, la limitation, ou pour mieux dire la complète négation de la vie et du droit de toutes les parties qui composent tout le monde : c’est l’État, c’est l’autel de la religion politique sur lequel la société naturelle est toujours immolée : une universalité dévorante, vivant de sacrifices humains, comme l’Église. — L’État, je le répète encore, est le frère cadet de l’Église.

Pour prouver cette identité de l’Église et de l’État, je prie le lecteur de vouloir constater ce fait, que l’une comme l’autre sont fondés essentiellement sur l’idée du sacrifice de la vie et du droit naturel, et qu’ils partent également du même principe ; celui de la méchanceté des hommes, qui ne peut être vaincue, selon l’Église, que par la grâce divine et par la mort de l’homme naturel en Dieu, et selon l’État, que par la loi, et par l’immolation de l’individu sur l’autel de l’État. L’une et l’autre tendent à transformer l’homme, l’une en un saint, l’autre en un citoyen. Mais l’homme naturel doit mourir, car sa condamnation est unanimement prononcée par la religion de l’Église et par celle de l’État.

Telle est dans sa pureté la théorie identique de l’Église et de l’État. C’est une pure abstraction ; mais toute abstraction historique suppose des faits historiques. Ces faits, comme je l’ai déjà dit dans mon précédent article, sont d’une nature toute réelle, toute brutale : c’est la violence, la spoliation, l’asservissement, la conquête. L’homme est ainsi formé, qu’il ne se contente pas de faire, il a encore le besoin de s’expliquer et de légitimer, devant sa propre conscience et aux yeux de tout le monde, ce qu’il a fait. La religion est donc venue à point pour bénir les faits accomplis et, grâce à cette bénédiction, le fait inique et brutal s’est transformé en droit. La science juridique et le droit politique, comme on sait, sont issus de la théologie d’abord ; et plus tard de la métaphysique, qui n’est autre chose qu’une théologie masquée, une théologie qui a la prétention ridicule de ne point être absurde, s’est efforcée vainement de leur donner le caractère de la science.

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Lectures complémentaires:

Manifeste pour la Société des Sociétés

Dieu et lEtat_Bakounine

L’anarchie pour la jeunesse

Bakounine_et_letat_marxiste_Leval

La Morale Anarchiste de Kropotkine)

Appel au Socialisme Gustav Landauer

 

Résistance politique: Anarchie… de l’Idée à la pratique…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, économie, crise mondiale, démocratie participative, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, philosophie, politique et social, politique française, résistance politique, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 31 mai 2016 by Résistance 71

Anarchie = choix de la liberté au lieu de la peur

« Un état totalitaire est en fait une théocratie et sa classe dirigeante, pour garder le pouvoir, doit être pensée comme étant infaillible… Le totalitarisme demande en fait l’altération continuelle du passé et sur le long terme, le remaniement de la croyance en une vérité objective. »
~ George Orwell. 1946 ~

« Le libéralisme, le socialisme et le communisme d’état sont trois membres de la même famille empruntant des voies différentes pour exercer le pouvoir sur l’Homme et ce afin de l’empêcher d’atteindre son épanouissement vers la liberté et l’indépendance en créant un principe nouveau, sain et authentique à partir d’un idéal social valable pour tout le genre humain. »
~ Nestor Makhno ~

 

L’anarchisme de Michel Bakounine

 

Traduction d’une compilation de citations de l’auteur

 

Résistance 71

 

26 Mai 2016

 

“Nous n’avons pas peur de l’anarchie, nous l’invoquons, car nous sommes convaincus que l’anarchie, c’est à dire la manifestation sans restriction de la vie libérée du peuple, doit jaillir de la liberté, de l’égalité, du nouvel ordre social et de la force de la révolution elle-même contre la réaction. Il n’y a aucun doute que cette nouvelle vie, la révolution populaire, s’organisera en temps et en heure, mais qu’elle créera son organisation depuis la base, de la circonférence vers le centre en accord avec les principes de liberté et non pas du haut vers le bas et du centre vers la circonférence comme le pratique toute forme d’autorité. [Program of the International Brotherhood]

“En dehors du système mazzinien, qui est le système de la république sous la forme de l’État, il n’y a pas d’autre système si ce n’est celui de la république en tant que commune, la république en tant que fédération, une république du peuple véritable et socialiste, le système de l’anarchisme. C’est la politique de la révolution sociale, qui vise à l’abolition de l’État et de l’économie (de marché), pour une organisation libre commune du peuple, une organisation ayant sa racine à la base de la société par le moyen d’une fédération.” [Circular Letter to My Friends in Italy]

“Je suis l’ennemi absolu d’une révolution par décrets qui n’est que l’application de l’idée d’un État révolutionnaire et sa séquelle ; c’est à dire une réaction déguisée de l’apparat révolutionnaire. Contre le système de la révolution par décrets, j’oppose le système de l’action révolutionnaire, le seul qui soit efficace, consistant et véritable. Le système autoritaire de décrets, en cherchant à imposer la liberté et l’égalité, les détruit en fait. Le système anarchiste d’action évoque et crée liberté et égalité d’une manière infaillible, sans l’intervention de quelque officiel ou de quelque violence que ce soit. Le premier mène inévitablement au triomphe ultime d’une réaction débridée. Le second système établit la Révolution sur une fondation naturelle et inébranlable.”[Letters to a Frenchman on the Present Crisis]

“Regardons maintenant les socialistes qui se divisent en trois parties essentielles. D’abord nous les diviserons en deux catégories: le parti des socialistes bourgeois pacifiques et le parti des révolutionnaires sociaux. Ce dernier à son tour se divise en socialistes révolutionnaires d’État (marxistes) et les anarcho-socialistes révolutionnaires, les ennemis de tout État et de tout principe étatique.” [World Revolutionary Alliance of Social Democracy (Berlin: Verlag, 1904)]

“Pour les communistes ou socio-démocrates d’Allemagne, la paysannerie, toute paysannerie est réactionnaire et l’État, tout État, même l’état bismarkien se tient pour la révolution… Dans leur ensemble, nous voyons que les marxistes ne peuvent même pas penser autrement: protagonistes de l’État qu’ils sont, ils doivent condamner toute révolution populaire de caractère et spécifiquement une révolution paysanne, qui est anarchiste par nature et qui marche droit vers la destruction de l’État et dans cette haine de la rébellion paysanne, les marxistes rejoignent dans une unanimité touchante toutes les couches et partis de la société bourgeoise allemande.” [Statism and Anarchy]

Puisque la révolution ne peut pas être imposée aux villages, elle doit être générée de là, en faisant la promotion d’un mouvement révolutionnaire parmi les paysans eux-mêmes, les menant à détruire par leur propre effort l’ordre public, toutes les institutions politiques et civiles et en établissant et en organisant l’anarchie dans les villages.”

“Lorsque les paysans ont senti et perçu les avantages de la révolution, ils donneront plus d’argent et de personnes pour sa défense qu’il serait possible d’obtenir d’eux par les politiques d’état normales ou même par des mesures étatiques extraordnaires. Les paysans feront avec les Prussiens ce qu’ils ont fait en 1792. Pour cela ils doivent devenir obsédés par la fureur de la résistance et seule une révolution anarchiste peut leur insuffler cet esprit.”

(Note de R71: Bakounine avait raison, il suffit de regarder la rébellion anarchiste des paysans ukrainiens entre 1918 et 1923 qui lutta contre la contre-révolution royaliste et la trahison bolchévique de Lénine et Trotski avant d’être réprimée dans un bain de sang étatique totalitaire. De même pour les collectifs espagnols ruraux d’Aragon et du Levant ainsi qu’en Andalousie entre 1936 et 1939. Les collectifs agricoles andalous datant des années 1880… Ceci est toujours valide aujourd’hui, la seule révolution sociale valide et définitive passera par la terre, c’est l’organisation naturelle de la société humaine, en conséquence nous devons nous réapproprier la terre, collectivement et en gérer les ressources ensemble, collectivement et égalitairement, les Amérindiens ne disent pas autre chose !… écoutons-les, cela s’applique à nous également sur “nos” terres.)

“En les laissant se diviser entre eux la terre saisie et expropriée des propriétaires bourgeois, ceci ne mènera t’il pas à l’établissement d’une nouvelle forme de propriété privée sur une fondation nouvelle et plus solide ? Pas du tout, car la propriété n’aura pas l’aval politique et juridique de l’État dans la mesure où l’État et l’institution juridique dans sa totalité, la défense de la propriété par l’État, ainsi que celle des droits de famille, incluant les lois sur l’héritage, devront nécessairement disparaître dans le tourbillon de l’anarchie révolutionnaire. Il n’y aura plus de droits politiques ou juridiques, il n’y aura plus que des faits révolutionnaires.”

Une fois que la richesse des riches n’est plus garantie par les lois et l’État, elle cesse d’être un pouvoir. Les paysans riches sont aujourd’hui puissants parce qu’ils sont spécifiquement protégés et courtisés par les fonctionnaires de l’État et sont devenus ce qu’ils sont parce qu’ils sont soutenus par l’État et son système. Avec la disparition de l’État, ce soutien et ce pouvoir disparaîtra. Quant aux paysans plus rusés et plus économiquement forts, ils devront laisser la place au pouvoir collectif de la masse rurale des paysans, au grand nombre des paysans pauvres et très pauvres, tout comme aux prolétaires ruraux, une masse de personne qui est maintenant réduite à l’esclavage et réduite à souffrir en silence, mais que l’anarchie révolutionnaire ramènera à la vie et dotera d’un pouvoir irresistible.” [Letters to a Frenchman on the Present Crisis]

“Nous, les anarchistes révolutionnaires, qui désirent sincèrement l’émancipation populaire, regardons avec répugnance une autre expression de ce programme social-démocrate: la désignation du prolétariat, des ouvriers d’usines, comme étant une classe et non pas une masse. Savez-vous ce que cela signifie ? Ce n’est ni plus ni moins que la règle de la domination aristocratique des ouvriers d’usines et des villes sur les millions et millions qui constituent le prolétariat rural, qui, en anticipation des socio-démocrates allemands, vont devenir de fait les sujets de leur soi-disant état populaire.”[Letter to La Liberté]

“Le chemin menant des faits concrets à la théorie et vice versa est la méthode scientifique et est la véritable voie. Dans le monde pratique, c’est le mouvement de la société vers des formes d’organisation qui se réfléchira au mieux dans tous ses aspects et complexité.

Tel est le chemin du peuple pour accomplir son émancipation, accessible à tous, la voie de la révolution sociale anarchiste, qui viendra des peuples eux-mêmes, une force élémentaire balayant tous les obstacles. Plus tard, de la profondeur même de l’âme populaire, émergeront spontanément les formes créatives de la vie sociale.”

“Nous, les anarchistes révolutionnaires, sommes les avocats de l’éducation de tout le peuple, de l’émancipation et de l’expansion la plus large possible de la vie sociale. C’est pourquoi nous sommes les ennemis de l’État et de toutes formes de principes étatistes. En opposition aux métaphysiciens, aux positivistes et à tous les adorateurs de la science, nous déclarons que la vie naturelle et sociale vient toujours avant la théorie, qui n’est qu’une de ses manifestations mais jamais sa créatrice.

“Telles sont nos idées en tant que socio-révolutionnaires et nous sommes de ce fait appelés anarchistes. Nous ne protestons pas ce nom, car nous sommes en effet les ennemis de tout pouvoir gouvernemental, car nous savons que tout pouvoir déprave ceux qui en porte le manteau de la même manière que ceux qui sont obligés à s’y soumettre. Sous son influence pernicieuse, les suppôts du pouvoir deviennent ambitieux et des despotes veules et cruels, des exploiteurs de la société en faveur de leurs intérêts personnel et de classe tandis que les soumis deviennent des esclaves.”

“Notre polémique a eu pour effet de faire réaliser aux marxistes socio-démocrates que la liberté ou l’anarchisme, c’est à dire l’organisation libre des travailleurs depuis la base, est le but ultime du développement social et que tout État, incluant l’État de leur propre peuple, est un joug, ce qui veut dire qu’il manie le despotisme d’une main et l’esclavage de l’autre.”

“Ils [les marxistes] disent que ce joug de l’État, la dictature du prolétariat, est un moyen transitionnel nécessaire afin d’atteindre l’émancipation du peuple: l’anarchisme ou la liberté est le but, l’État et la dictature du prolétariat le moyen. Ainsi, pour libérer les masses il est nécessaire de les réduire en esclavage.” [Statism and Anarchy]

“Entre les marxistes et nous il y a un abîme. Ils sont gouvernementalistes, nous sommes anarchistes en dépit de tout.”[Letter to La Liberté]

“En acceptant le programme révolutionnaire anarchiste, qui seul, de notre point de vue, offre les conditions pour une réelle et complète émancipation du peuple et convaincu que l’existence de l’État quelle que soit la forme est incompatible avec la liberté du prolétariat et qu’il ne permet pas l’union fraternelle internationale des peuples et des nations, nous plaçons de ce fait une demande pour l’abolition des États.”[Program of the Slav Section (Zurich) of the International]

“En un mot, nous rejetons toute législation privilégiée, sous licence, officielle et légale et toute autorité, influence, même celle émergeant du suffrage universel, car nous sommes convaincus que cela ne peut touner qu’à l’avantage d’une minorité dominante d’exploiteurs contre les intérêts du plus grand nombre et de les soumettre, de les subjuguer. C’est en ce sens que nous sommes véritablement anarchistes.”[God and the State]

Combattre efficacement l’idéologie dominante…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, économie, crise mondiale, démocratie participative, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, philosophie, politique française, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 16 novembre 2013 by Résistance 71

En prélude quelques textes essentiels de Bakounine:

– « La Science et la question vitale de la révolution »

Dieu et l’État

œuvres choisies

A (re)découvrir en 2014. Une très grande partie des solutions politiques et économiques à nos problèmes actuels est contenue dans les ouvrages essentiels de cette tierce d’auteurs: Pierre Joseph Proudhon (1 et2), Michel Bakounine et Pierre Kropotkine (1 et 2). La pensée féconde et Ô combien dynamique de ces auteurs, combinée à la pensée anti-colonialiste non moins importante dont nous offrons quelques exemples ici et ici, constituent un balisage effectif de la voie des peuples à emprunter pour sortir du système oligarchique mortifère qui nous emmène droit au néo-féodalisme et à la destruction de la planète. Demeurons vigilant au fait que toute prise de conscience sans action n’est bien souvent que verbiage creux et que toute action sans pensée critique (réflexion) n’est qu’activisme souvent vain. Nous avons besoin de l’un et de l’autre pour unifier les peuples dans la réflexion ET l’action sensée. Ces auteurs et textes ci-dessus proposent l’ensemble…

— Résistance 71 —

« Affirmer que tout homme et toute femme sont des personnes et qu’en tant que personnes, elles doivent être libres sans faire quoi que ce soit de tangible pour faire de ceci une réalité n’est rien d’autre qu’une farce. » (Paolo Freire)

*  *  *

2014 année Bakounine

 

Fédération Anarchiste

 

16 Novembre 2013

 

url de l’article original:

http://www.federation-anarchiste.org/spip.php?article1213

 

L’année 2014 marquera le 200e anniversaire de la naissance de Bakounine.

La Fédération anarchiste (FA) et l’Internationale des Fédérations anarchistes (IFA) vont s’engager dans des actions afin de promouvoir les idées et pratiques anarchistes, à travers la commémoration de sa naissance.

La Fédération anarchiste a décidé, lors de son dernier congrès, de développer des actions fédérales autour de l’anarchisme en général et de Bakounine en particulier. Bakounine a joué un rôle d’importance dans la structuration et l’affirmation des idées et des pratiques anarchistes face au socialisme autoritaire et au parlementarisme, face à la religion et au l’État, au sein du mouvement ouvrier et du syndicalisme, et enfin au niveau de l’internationalisme révolutionnaire.

Les secrétariats aux Relations Internationales de la FA et de l’IFA feront tous les efforts nécessaires afin de garantir le succès des diverses manifestations internationales et fédérales.

Ces manifestations pourraient être de trois ordres : 
 Réunions / conférences / débats 
 Rencontres festives 
 Congrès internationaux dans lesquels l’IFA pourrait s’investir et inviter d’autres organisations à travailler sérieusement

Sans nécessairement organiser festivités grandioses, plusieurs initiatives pourraient être prises : 
 Une série d’articles dans nos journaux 
 Un numéro spécial consacré à Bakounine 
 Une série d’émissions sur nos radios 
 Des brochures et des livres 
 Un congrès organisé sur un week-end 
 Une tournée à travers la France 
 Des initiatives internationales

Nous envisageons également plusieurs destinations internationales : 
 La Russie, en nous joignant aux initiatives lancées par le groupe de Pryamukhino (http://bakunin2014.wordpress.com) 
 Lyon, Paris, etc. en France 
 en Italie et en Suisse

Nous invitons aussi tous les Salons du livre anarchiste à faire une place particulière à Bakounine et à sa pensée lors de leurs événements.

Nous référencerons toutes les initiatives et blogs qui s’associeront à cette année internationale de l’anarchisme dédiée à Bakounine.

La FA et l’IFA soutiendront toutes les initiatives à cet égard et invite instamment tous les groupes à se saisir de cette occasion pour étendre notre organisation et diffuser nos idées.

Novembre 2013

Fédération anarchiste (FA) – relations-internationales@federation-anarchiste.org http://federation-anarchiste.org

Internationale des Fédérations anarchistes (IFA-IAF) – secretariat@i-f-a.org http://i-f-a.org

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