A voir la vidéo reportage d’une chaîne wallonne à Marinalda, commune autogérée andalouse, nous mettons la vidéo en section commentaires.
Marinaleda est une expérience communiste au sens de « commune libre », alors bien sûr, la commune dépend toujours du système espagnol (sur le papier du moins, voyez en pratique dans le reportage…), rend certains comptes aux gouvernements andalous et central, mais que cette expérience s’étende aux communes voisines et qu’une confédération voit le jour, les communes libres fédérées n’auraient très vite plus de comptes à rendre qu’à elles-mêmes.
Comme le dit le maire sans pouvoir de Marinaleda Sanchez Gordillo (élu plus jeune maire d’Espagne en 1979 à l’âge de 27 ans…): « Qu’on ne vienne pas me dire que cette expérience n’est pas transférable, chaque ville ou village en est capable s’ils s’organisent. »
~ Résistance 71 ~
L’histoire de Marinaleda, village communiste contre le monde
5 avril 2015
Source:
http://www.critical-theory.com/story-marinaleda-communist-village-world/ (extraits)
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
Vidéo:
http://www.youtube.com/watch?v=S5Wqtzjyvs8
En Andalousie, 2% des familles possédaient 50% des terres. La logique du maire de Marinaleda Sanchez Gordillo pour avoir ciblé les terres du duc local est celle-ci: “Il était celui qui en avait le plus.”
Les villageois marchaient 15km par jour pour occuper les terres du duc. Ils en étaient évincés routinièrement tous les jours par la police vers 18 ou 19 heures. Alors ils partaient paisiblement, pour y revenir le jour d’après. En 1985, les gens de Marinaleda firent ceci tous les jours pendant un mois complet, durant les plus grosses chaleurs de l’été et ils ne prenaient que le dimanche de repos. En tout, la terre du Duc fut occupée plus de 100 fois.
En 1991, les gens de Marinaleda gagnèrent. Le gouvernement andalous compensa le duc pour ses terre d’une somme non dévoilée et donna ces terres aux citoyens de Marinaleda. Ils cultivèrent les terres du duc, qui auparavant étaient semées de cultures ne demandant pour ainsi dire pas de main d’œuvre comme par exemple le tournesol, mais les villageois y plantèrent des cultures très demandantes en maintenance humaine comme les oliviers. La logique était très simple: plus il y avait besoin de travail et au plus de travail serait créé. Ainsi, une fois les oliviers adultes et productifs, ce qui demandait déjà beaucoup de main d’œuvre, alors il fallait faire l’huile. Ceci demande une raffinerie et toujours plus d’ouvriers. Pas de bénéfices car “tout surplus était réinvesti pour créer plus d’emploi”.
La grande ferme locale connue sous le nom d’El Humoso, vend ses produits internationalement. Des marques commercialement équitable et “socialement responsables” ont souvent mauvaise presse par leurs critiques. Mais la ferme el Humoso est un contre-point aux Starbucks et autres entreprises de même accabi: “Sachez que lorsque vous consommez n’importe quel produit de notre coopérative, vous aidez directement à créer de l’emploi et de le justice sociales”, dit toujours le maire Gordillo.
La logique est admirable: “Marinaleda existe dans un monde capitaliste, mais pour Sanchez Gordillo et ses administrés, prouver que nous pouvons fonctionner pour des raisons tout autres que l’argent, çà, c’est un acte de subversion au capitalisme lui-même.”
Et pour un homme “de pouvoir”, Gordillo, qui se dit communiste “mais n’ayant jamais apartenu au parti de la faucille et du marteau”, a ses méthodes anti-autoritaires. Marinaleda n’a pas de police. Les villageois n’ont pas aboli la police, simplement il y avait un gendarme dans le village et quand l’âge de la retraite vint pour celui-ci, ils ne demandèrent pas à le remplacer. Il n’y a pas de voleur à Marinaleda…
Aujourd’hui dans une Espagne au taux de chômage de 22 à 23%, Marinaleda a un taux de chômage d’à peine 5%. La commune compte environ 3000 habitants et fonctionne de manière autogérée depuis la fin de franquisme. Marinaleda se situe à 80km de Séville.