Les preuves de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie ne doivent pas être tenues secrètes (Sergeï Lavrov)
RT
2 Septembre 2013
url de l’article original:
http://rt.com/news/lavrov-chemicals-syria-secret-295/
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
Le ministre russe des AE Sergeï Lavrov a dit que “le régime du secret de l’occident” est inacceptable en regard de la Syrie et la preuve de l’utilisation d’armes chimiques là-bas. Le partage de l’information est un devoir.
Le ministre a parlé au cours d’une adresse aux élèves de l’université des relations internationales de Moscou:
“S’il y a vraiment des informations top-secret disponibles, le voile du secret devrait être levé. Ceci est une question pure et simple de guerre ou de paix. Continuer ce petit jeu du secret est proprement inacceptable.”
Des échantillons collectés par des personnels de premier secours après l’attaque chimique du 21 Août ont testé positifs au gaz neurotoxique sarin, a dit le ministre américain des AE John Kerry aux médias US alors qu’il essayait de bâtir un soutien pour des attaques militaires contre la Syrie. Rien concernant qui en était l’auteur n’est connu.
Dans une apparition ultérieure sur CNN, Kerry a dit que la preuve, qui fut collectée indépendemment des échantillons de l’ONU, renforçait l’appel d’Obama pour une action militaire contre la Syrie et le régime du président Al-Assad que les Etats-Unis accusent d’être le responsable de cette attaque chimique. “Chaque jour qui passe et ce cas devient de plus en plus fort” a dit Kerry, qualifiant le cas d’ “indiscutable”.
Le ministre Lavrov a qualifié quant à lui l’information donnée à la Russie par les Etats-Unis d’“inconclusive”.
“On nous a montré des croquis, mais rien de concret, pas de coordonnées géographiqies, pas de détails, et aucune preuve que le test a été effectué par des profressionnels.. Il n’y a eu aucun commentaire nulle part sur le doute des experts au sujet de la vidéo circulant sur internet”, a dit Lavrov.
Il a ajouté que “ce que nos partenaires américains, britanniques et français nous ont montré auparavant, ainsi que maintenant, ne nous convaint absolument pas. Il n’y a aucun fait soutenant la thèse, il n’y a que des discours répétitifs de la mouture du ‘nous en sommes sûrs’ et quand nous demandons pour des clarifications plus avancées, on nous fait la réponse suivante: ‘vous savez que cette information est classifiée, donc nous ne pouvons pas vous la montrer’. Il n’y a toujours aucun fait corroborant.”
Peu de temps avant que la séance de questions / réponses avec le ministre Lavrov ne se tiennent, les Etats-Unis ont ordonné au porte-avions USS Nimitz ainsi que quatre destroyers et un croiseur de bouger vers l’Ouest de la Mer d’Arabie vers la Mer Rouge en préparation pour des frappes éventuelles d’après les mots des officiels américains à l’agence Reuters.
Plus tard ce lundi, dans une autre conférence de presse avec sa contre-partie sud-africaine, le ministre Lavrov a continué dans sa ligne de raisonnement en disant que les pourparlers de paix à venir sont en grand danger d’être complètement mis hors des rails si des attaques américaines ont lieu. Nous pouvons déjà entendre, a dit Lavrov, ceux qui sont partisans d’attaques “non pas chirurgicales, mais plus vastes et plus profondes sur le pays.”
Le ministre a expliqué que tous les efforts étaient mis en œuvre pour faire venir les rebelles à la table des négociations et que le cadre d’une réunion à Genève était en place. Mais il apparaissait que les partenaires de la Russie sur ce sujet, spécifiquement ceux qui appuient les rebelles, étaient bien moins intéressés dans la conférence de paix que de créer leur propre “chaos contrôlé” a expliqué Lavrov.
Finalement, il a averti que des attaques sur la Syrie mèneraient à une croissance de l’extrémisme et auraient l’effet inverse de ce qui est escompté.
La conférence de Genève II, comme elle est connue, a été proposée par l’ONU et doit se tenir en Suisse à la fin de l’année 2013, comme tentative de mettre fin à la guerre en Syrie. Elle fut initialement proposée de se tenir à la fin Mai et devait inclure le gouvernement de Bachar Al-Assad, la coalition nationale syrienne, la Russie et les Etats-Unis. Quoi qu’il en soit, les partenaires internationaux ne furent pas capables d’amener l’opposition syrienne à la table des négociations. En juin, les Etats-Unis ont fini par reporter les pourparlers.