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La résistance passe par faire face à la réalité: Expliquer l’horrible nouvelle (Kevin Annett)

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“Au bout du compte, notre véritable ennemi n’est pas le risque de briser la glace de fureur mais en fait notre incapacité à le faire.”

~ Kevin Annett ~

Lectures connexes:

Meurtre par décret le crime de génocide au Canada

le bouclier du lanceur d’alerte

 

Confessions d’un soi-disant homme en colère: Expliquer l’horrible nouvelle

 

Kevin Annett

 

1er octobre 2017

 

url de l’article original:

http://kevinannett.com/2017/10/01/confessions-of-an-allegedly-angry-man-breaking-the-awful-news/

 

~ Traduit de l’anglais par résistance 71 ~

 

L’autre jour, une de mes lectrices la plus creuse que j’appellerai ici Shirley, s’est offusquée au sujet de quelque chose que j’avais écrit. Avec une passion peu commune pour une pâle canadienne, Shirley m’a expliqué comment je pourrais avoir plus de soutien du public si je n’étais pas aussi “amer et en colère” contre mon pays et si j’apprenais pour changer à “voir le positif dans les gens”. Elle mentionna aussi un truc au sujet de dieu.

L’accusation des plus ferventes de Shirley m’a d’abord rendu quelque peu perplexe, dans la mesure où ce à quoi elle se référait concernait quelque chose que j’avais écrit pour me moquer un peu de la capacité morbide des Canadiens de vouloir couper les cheveux en quatre tout en avalant des couleuvres, dans ce cas précis un sordide déni collectif de crime impliquant énormément de morts d’enfants bronzés. Après tout, on ne peut que rire d’une énorme tragédie car elle défie notre entendement.

En fait, la censure acerbe de mes écrits par cette femme est tombée à pic, car pas même une heure avant ses remarques, un interviewer m’avait demandé de faire plus que de commenter sur le meurtre d’une petite fille de 9 ans nommée Vicky Stewart. Mon interlocuteur m’avait demandé comment je ressentais sa mort et la vérité était que je ne ressentais rien.

Je me suis parfois demandé quelle situation j’aurai dans la vie si j’étais de fait cette néfaste personne que mes critiques disent que je suis. Je serai bien plus riche, c’est sûr. Dans le cas de Shirley, si j’étais celui qu’elle pense que je suis, je m’éclaterais passionnément au sujet de la mort de la petite Vicky, battue à mort par une matrone de l’Eglise Unifiée du Canada répondant au nom de Ann Knitzky. Si seulement j’avais cette rage en moi ! Mais manque de pot, je suis trop canadien pour ne pas regarder par dessus mon épaule de manière concernée de savoir comment les gens pourraient interpréter ma dernière tirade colérique d’indignation. Chacun de ceux qui a fait face à la vilification publique officielle sait que dans notre pays, le problème n’est pas ce qui a été fait de mal, mais que quelqu’un en parle. Demandez à Shirley…

Mis à part les critiques idiotes, j’ai passé la journée à réfléchir sur mon absence de sentiment quant à l’assassinat de la petite Vicky. J’ai vu sa photo et ai rencontré sa sœur Beryl qui fut témoin de coup fatal. Je connais les détails de la mort brutale de la petite Vicky comme je connais les détails des morts de milliers d’autres victimes dont on ne parle jamais, victimes sans visages dont j’ai documenté l’extermination et partagé ce savoir avec un monde incrédule et stupéfait.. Peut-être ceci explique t’il l’épaisse couche d’amortisseur que j’ai construit autour de mon cœur et les larmes contenues qui ne peuvent couler. Sans aucun doute que le fait d’avoir eu mes deux filles arrachées à ma présence lorsqu’elles n’étaient encore que de très jeunes enfants, a aidé à mon exil dans cette zone morte de l’émotion, endroit où ma rage ne peut plus trouver sa voix. En cela, je ne suis pas comme mes pâles compatriotes ; car à l’instar de l’héroïne grecque Antigone, si je suis mort c’est pour pouvoir peut-être aider ceux qui sont aussi morts: mes compatriotes canadiens.

A part une flexibilité qui part en sucette et une libido qui s’estompe, mon entrée dans la soixantaine m’a apporté une clarté inattendue sur ce que j’ai accompli ces deux dernières décennies. J’ai longtemps pensé que tout était au sujet d’exposer au grand jour un terrible crime commis par mon propre peuple et appelé génocide, le tout dans mon propre jardin et ainsi de pouvoir donner la parole à ses survivants trébuchants. En fait, il s’est avéré que ceci ne fut que le préambule à l’évènement principal.

Personne n’aime se voir présenter l’horrible vérité, particulièrement lorsque la fin est en vue. Par exemple, dès que je fut ordonné prêtre (NdT: Kevin Annett fut prêtre, révérend de l’Eglise Unifiée du Canada pendant plusieurs années avant de se faire expulser suite à sa prise de position concernant le génocide des enfants autochtones dans les pensionnats gérés, entre autre, par l’Eglise Unifiée…), on a demandé ma présence au chevet d’une femme mourante du nom de Carol, qui était la jeune mère de trois enfants. Elle n’avait plus que quelques jours à vivre. Ses parents et ses frères étaient là en compagnie de son mari effondré. Aucun d’eux ne voulaient faire face à la réalité: Carol allait mourir. Ils essayèrent de la réconforter et lui dirent qu’elle allait bientôt se sentir mieux. Mais elle savait la vérité, tout comme ils le savaient tous, quelque part sous le déni et la terreur.

Alors que l’état de Carol empirait et qu’elle sombrait peu à peu dans le coma, j’ai finalement dit le plus gentiment possible à tout le monde présent dans la pièce: “Maintenant semble être un bon moment pour vous tous de dire adieu à Carol…”

Ils se tournèrent tous vers moi, choqués. La mère de Carol aboya à mon encontre: “Comment osez-vous ?…”

“Elle n’a plus beaucoup de temps”, répliquais-je, mais la femme ne pouvait m’entendre. La mère n’a jamais dit adieu à sa fille ; au lieu de cela, elle sortit comme une furie de la chambre d’hôpital. Mais éventuellement, tous ceux qui restèrent firent face à la réalité et c’est alors que commencèrent les larmes et le chagrin, ainsi que les adieux à leur chère Carol. Pourtant, aucun membre de la famille ne m’a jamais plus adressé la parole, m’évitant, me lançant des regards hostiles, comme si j’étais responsable de sa mort.

Sur le même plan, voici une histoire racontée par un survivant des camps nazis. L’homme était un médecin polonais envoyé à Auschwitz dans un des wagons à bestiaux en compagnie de centaines d’enfants et leurs parants, grands-parents et leurs enseignants. Alors que le train approchait de sa destination du camp de la mort, une ancienne, vieille dame qui enseignait la musique dans le ghetto de Cracovie d’où ils venaient tous, commença à raconter aux enfants de joyeuses histoires sur une belle terre et de l’éternelle jeunesse qui les attendait. Elle commença à les faire chanter. Bientôt, les enfants furent calmes et sereins, alors même qu’on entendait les sirènes hurlantes du camp d’Auschwitz qui approchait.

Le médecin se souvint avoir été en colère au sujet de l’attitude de la vieille femme et lui demanda:

“Pourquoi racontez-vous tous ces mensonges à ces enfants, en de telles circonstances ?” demanda t’il. La vieille femme sourit alors tristement et dit: “Ce n’est pas le moment pour la vérité.”

Une partie de moi est d’accord avec cette femme: la part infantile de ma personne qui a connu auparavant le pouvoir curateur de l’amour et la puissance narcotique des câlins et embrassades, les vœux de bonheur. Mais mon être d’expérience comprend que la vérité n’est jamais de mise surtout dans les moments de grande souffrance et que tout amour qui nie la vérité n’est qu’un analgésique de pacotille et éphémère. Seule la vérité peut nous permettre de grandir au delà de nos besoins infantiles de protection et nous faire maturer au delà de cette roue de l’injustice. L’expérience nous montre que l’univers désire moins notre bonheur que notre croissance mentale.

Les peuples comme les Canadiens, dont la culture a le sang d’innocents sur les mains et qui sont coincés dans un énorme mensonge collectif que leur crime demande, sont incapables de grandir. Comme toute petite frappe prise l’arme du crime à la main, les Canadiens blancs ne sont pas émus ni ne se sentent concernés par ces légions d’enfants qui furent torturés à mort par leurs églises, c’est différent pour ceux qui montrent les cadavres. Comme me l’a dit un jour un vieux de la vieille de l’Eglise Unifiée du Canada: “Nous savons tout çà. Le seul problème c’est que tu en parles…”

Les mots officiels sont une parfaite image de la banalisation de la malfaisance institutionnalisée: du fait que ceux immergés dans un crime collectif ne sont pas tant intentionnellement mauvais qu’ils sont morts émotionnellement et se sont dissociés de leurs propres sentiments. Cette condition fut mise en exergue par le prêtre anglican qui confronta quelques uns d’entre nous alors que nous distribuions des tracts à ses ouailles au sujet des plus de 50 000 enfants autochtones qui moururent aux mains de l’état entrepreneurial colonial. L’homme nous cria: “Nous avons déjà dit que nous étions désolés… Que veulent ces gens de plus ?..”

Et le pasteur fut véritablement choqué et troublé lorsque je lui répondis: “Imaginez que ce soit votre enfant qui soit violé, assassiné et enterré quelque part. Que voudriez-vous ?”

Ma question l’a totalement pris au dépourvu simplement parce que toute cette “affaire” de la complicité de son groupe dans un crime de masse dans leur propre jardin n’a jamais été internalisée ni par lui ni par quiconque. Des enfants violés et assassinés n’étaient pas une réalité pour lui, ni pour son groupe. Ils n’étaient pas une réalité ni pour lui ni pour son groupe, mais une abstraction, quelque chose de complètement déconnecté d’avec sa vie, leurs vies quotidiennes. C’est exactement ce type de capacité morale scellée et anesthésiée qui est requise pour qu’un crime collectif ne soit jamais reconnu et encore moins puni, pour qu’il puisse de surcroit continuer. Plus grande est l’atrocité, plus le déni et la distanciation personnelle sont conséquents, que ce soit à Auschwitz ou aux pensionnats pour Indiens d’Alberni.

La passion et la colère n’ont aucune place dans la rigide distanciation morale de criminels collectifs comme le sont les Canadiens, car de telles faiblesses menacent de craquer l’arrangement minutieux de fausse humanité et d’auto-absolution personnelle qui sont la caractéristique des vainqueurs de toute guerre génocidaire. Finalement, cette névrose explique le comportement de mon antagoniste, Shirley, qui s’est tant offusquée de ma moquerie du déni et des illusions de mon peuple ; car pour un chrétien blanc au Canada, il n’y a pas de pire crime que de causer la controverse ou la division. Clairement, ils ne lisent pas beaucoup leur propre bible.

Au bout du compte, notre véritable ennemi n’est pas le risque de briser la glace de fureur mais en fait notre incapacité à le faire. Nos froids sentiments et notre captivité au sein d’un arrangement de mort et de mensonges est autant une menace à la fibre et à l’être du pasteur anglican qu’ils ne le sont pour vous et moi. Le génocide condamne l’assassin et les victimes de la même façon. Celui qui torture à mort quelqu’un et le fait en toute impunité, emporte avec lui une sentence de mort et est éventuellement tué de l’intérieur. Le Canada blanc, se languissant dans son crime collectif et son mensonge de “cicatrisation et de réconciliation”, meurt de l’intérieur parce qu’il doit toujours faire face à lui-même, se regarder dans la glace.

Il n’y a pas prescription pour la condition terminale de mon peuple parce qu’il n’y a pas de remède. Aussi loin que les Canadiens refusent de voir leur propre condition, viendra le fait de la mort elle-même. Ce n’est pas le crime de passage appelé le Canada chrétien que nous devons gérer, mais ceux qui viendront après lui: Les prochaines générations, natives ou blanches, qui devront savoir toute la vérité sous peine de continuer le mal.

Peut-être qu’un jour j’apprendrai à laisser mon propre chagrin s’écouler et trouverai-je cette voix de la rage qui explosera les barreaux des prisons. Mais si je puis recevoir une telle grâce ou quelque autre Canadien ce sera parce que et non pas malgré le fait que nous ayons regardé la vérité en face et lutté pour en parler. Comme nous le rappelle Alice Miller:

“La vérité au sujet de notre enfance est stockée dans notre corps et bien que nous puissions le réprimer, nous ne pouvons jamais l’altérer. Notre intellect peut être trompé, nos sentiments manipulés et nos conceptions brouillées, notre corps trompé par des substances médicamenteuses. Mais un jour, notre corps présentera sa facture, car il est aussi incorruptible qu’un enfant, qui, toujours entier d’esprit, n’acceptera aucun compromis ni excuses et il ne cessera de nous tourmenter jusqu’à ce que nous cessions enfin de fuir la vérité.”

Résistance au système: Conseils aux gens ciblés… C’est à dire à tout le monde !

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Maturer et sortir du système: quelques conseils aux gens ciblés

 

Kevin Annett

 

20 avril 2017

 

url de l’article original:

http://kevinannett.com/2017/04/20/on-growing-up-and-moving-out-some-advice-to-targeted-individuals/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

A lire: “Le bouclier du lanceur d’alerte”

Version PDF: le bouclier du lanceur d’alerte

 

Cette semaine, sans surprise, deux de mes amis qui avaient publiquement défié la torture rituelle d’enfants et leur trafic au Canada, ont été soudainement attaqués et menacés de la perte de la garde de leurs enfants ou de leur profession. Leur réponse à cet assaut à été la même: chercher une solution au sein des tribunaux de cette même autorité qui les attaque.

Aucun de ces deux amis n’est mal informé ou naïf, au contraire, ils ont combattu le système pendant des années et comprennent sa nature implacable et criminelle. Mais lorsqu’ils furent personnellement attaqués et menacés de perdre ce qu’ils avaient de plus cher, leur première réaction fut de balancer leur compréhension des choses par la fenêtre en se disant de manière éronnée “que tout allait s’arranger” avec ceux qui les attaquaient. Ils refusent de voir qu’ils ont tous deux été ciblés pour l’élimination à cause de qui ils sont. Et donc tous deux se sont exclamés face à moi: “que puis-je faire d’autre que de négocier ?” “Ignorez les et passez votre chemin” leur ai-je dit. “Recherchez votre propre justice”. “Mais çà va me causer encore plus de problèmes” fut leur timide refrain.

Max Planck était un vieux sage, pour un scientifique. Il y a un peu plus d’un siècle, il a découvert qu’en fait toute matière est énergie et ce malgré son apparence solide. N’étant pas exempte des lois de l’univers, la société est aussi comme cela (NdT: Hmmm, la société est une création humaine, constituée de corps organiques étant énergie si on veut… bref…). une institution en apparence innamovible est en fait un champ d’énergie en perpétuel changement qui est soit nourri ou dissipé. Chacun d’entre nous étant aussi énergie, peut soit nourrir ou rediriger son énergie, lorsque nous connaissons notre véritable nature.

Le signal particulier énergétique de la chose qui attaque mes deux amis cette semaine se nourrit de peur et la dirige pour paralyser et capturer l’énergie de ses cibles. C’est toujours comment une institution criminelle gère ses critiques: en les bousculant ou les matraquant de retour dans le moule, là où ils pourront y être neutralisés ou éliminés. La raison pour laquelle ceci fonctionne presque toujours est parce que même les activistes ou spécialistes les plus érudits n’ont pas maîtrisé leur propre signal énergétique, ce que Sun Tzu dans “L’art de la guerre” appelle le “chi” et donc ils abandonnent généralement la partie contre leur opposition en maintenant cette attitude du “que puis-je faire d’autre ?”

Parlons un peu des fondamentaux. Nous, nos enfants et la nature de cette planète elle-même devons faire face à une extermination par une guerre globale. Nous sommes tous à haut risque du simple fait que nous vivons au XXIème siècle et du fait que nous vivons dans un état de guerre permanente. Et pourtant, lorsque nous nous heurtons au système qui nous fait la guerre et que des attaques se font contre nous, nous répondons comme des gens en paix. Nous faisons confiance en l’humanité et la bonne volonté de notre ennemi, qualités qui ne sont pas là de toute évidence. Bref, nous ne sommes pas mentalement préparés pour les conditions de guerre, ce qui représente une condition fatale pour notre bien-être.

Être en guerre veut dire opérer sous un réalisme de roc, c’est à dire de voir les situations et les opposants pour ce qu’ils sont et non pas comme nous voudrions qu’ils soient, ceci inclus bien entendu le moment où ces forces nous attaquent personnellement. C’est la partie la plus difficile. Comme nous le montre l’usage de l’internet, il est plus facile pour nous de trouver des solutions aux dangers auxquels les autres doivent faire face. Mais lorsque ces mêmes dangers nous frappent, nous avons tendance à nous sauver et à nous protéger derrière la barricade de nos propres illusions et de notre dépendance envers ce même système qui recherche notre obéissance ou notre destruction. Grandir, maturer et sortir de cette dépendance n’est jamais chose aisée, spécifiquement pour quelqu’un qui est acclimaté aux pseudo-sécurités d’un boulot, d’une famille et d’une maison. La cage mentale qui nous maintient liés au statu quo, malgré nos meilleures intentions, consiste en un calcul attentif de nos actions en fonction de ce que nous pourrions gagner en comparaison de ce que nous pourrions perdre. L’âme docile veut toujours avoir un échappatoire de toute situation à risque et une garantie d’absolue sécurité avant d’agir.

En réalité, le problème n’est jamais au sujet du risque impliqué dans tout conflit, mais plutôt notre peur de perdre ou que tout soit fini. Jusqu’à ce que cette peur soit confrontée et surmontée et que nous recouvrions notre chi, nous sommes sans défense interne contre toute attaque intime nous visant. Et notre adversaire le sait très bien.

Sun Tzu disait que dans toute bataille, quoi que ce soit que nous aimons nous rend vulnérable et doit donc être abandonné. Mes deux amis indiquent par leurs actions qu’ils ne veulent pas procéder de la sorte ; en conséquence leur ennemi sait exactement comment les contrôler et rediriger leur chi.

Le bons sens commun (et Sun Tzu) nous dit que lorsque nous devons faire face à un ennemi plus puissant, on ne doit pas l’engager sur ses termes mais se retirer afin de dissiper ses attaques et trouver le temps et l’espace pour agir en nos propres termes. Mais ignorer leur ennemi n’est pas non plus une solution pour mes amis: pas seulement parce qu’ils ont peur de le faire, mais de manière plus fondamentale parce qu’ils sont toujours coincés dans l’état d’esprit et le chi de leur ennemi.

Par exemple, la préoccupation immédiate de mes deux amis n’était pas ce qu’il ferait dans la suite des évènements, mais ce que leur adversaire ferait. Leurs yeux se portaient sur une autre substance plutôt que la leur. En fait, dès qu’on est attaqué, on ne doit jamais répondre dans les termes de notre ennemi, ce qui ne fait qu’alimenter sa puissance. Nous devons plutôt créer notre propre terrain et termes de la bataille, car qui met en place les termes a tendance à l’emporter, si l’expérience nous enseigne quelque chose, c’est bien cela. Mais pour être capable de faire cela, il faut d’abord se concentrer et rassembler son propre chi.

Quelque soit votre taille en rapport à une grosse institution, vous pouvez définir vos termes et définir le terrain de votre bataille, pourvu que vous n’abandonniez pas votre chi à votre opposition.

Mais ce qui est également vrai est que vous ne pouvez pas le faire seul. Plutôt que de répondre aux lettres ou menaces de votre adversaire, vous devez d’abord rechercher d’autres personnes qui vont vous aider à établir votre pouvoir. Vous devez créer un contre-poids collectif à ce qui vous attaque, car il est presque impossible pour un individu seul de briser le statu quo et établir son chi. Un contre-poids égal est nécessaire contre une grosse puissance, ceci est juste de la simple physique. Donc vous devez immédiatement rendre l’affaire publique, remuer la merde, et rallier les autres à votre cause, parfois juste pour montrer à votre ennemi que vous n’êtes pas seul.

J’ai recommandé cette réponse à mes deux amis, mais aucun d’eux n’a voulu m’écouter. Leur seule préoccupation était ce que le salaud allait leur faire ensuite et comment pouvaient-ils individuellement éviter d’être touché et blessé. Ils ont peur de ce que les autres peuvent penser en apprenant ce qui leur est arrivé dans le cas où cela pourrait “décevoir” leur adversaire et ainsi “compromettre” un éventuel protocole d’accord. Une telle mentalité défaitiste et de capitulation fait que mes amis ont déjà perdu la bataille, car ils ont déjà abandonné leur autonomie et leur capacité de manœuvrer et de répondre en leurs propres termes, ce qui représente la seule sécurité que possède une petite force contre une plus grosse. Quiconque est ciblé pour une destruction institutionnelle devra faire face aux même dilemmes et choix. L’individu ciblé apprend très rapidement que leur principale faiblesse réside en leur déférence acquise à l’autorité, à savoir de ne pas décevoir la main levée de la figure parentale à laquelle on s’oppose. Mais pour ceux qui ont lâcher-prise de cette habitude fabriquée et conditionnée de gagner l’approbation de l’autorité en toute circonstance, ils apprennent très rapidement que leur capacité à mettre hors de position et à surmonter un opposant plus gros et donc plus gêné dans les entournures, est sans limite.

La peur, comme toujours, est la barrière principale d’une telle force. La plupart des gens ne me croient toujours pas quand je leur dis que je n’ai pas de revenus réguliers et que je ne me soucie pas d’où viendront mes prochains revenus. Ils ne me comprennent pas parce qu’ils n’ont pas fait l’expérience de l’effet libérateur de tout perdre dans sa vie et de continuer à être bien vivant, actif et efficace. Une fois qu’on a perdu la peur de la mort, une vie éternelle et une puissance interne se sont ouvertes pour chacun de nous et ce pouvoir, cette puissance intérieure est la seule garantie de sécurité pour quiconque soudainement pris dans la ligne de mire de la tyrannie.

Mes deux amis qui bataillent la peur au ventre cette semaine ne comprennent pas encore ce fait de manière à les faire agir différemment. Ils devront apprendre de leur propre douleur et expérience que ce qui leur est en fait demandé par leur adversaire n’est pas juste une obéissance et un acquiescement de ce qui est mal, mais la rédition de leur substance même. Énergétiquement, ceci est après tout la nature même de toute entité parasite entrepreneuriale que nous devons affronter: chacune de ces entités veut nous absorber, nous incorporer (NdT: notons au passage le terme affairiste d’ »Incorporated » portant le sigle “Inc.” à côté du nom de l’entreprise, pour désigner la mise sous tutelle entrepreneuriale… la phagocytose politico-économique de fait, la toute puissance) en elle, ce qui veut littéralement dire nous tuer et nous assimiler comme partie de son propre corps. Mais pour que ceci puisse se produire, ce qui doit d’abord mourir est notre croyance en nous-même et notre propre capacité de dire NON et d’agir en nos propres termes, nonobstant les dangers auxquels nous faisons face.

C’est George Bernard Shaw qui a dit: “La seule véritable peur qui affecte l’autorité officielle n’est pas les gens qui vont lui résister, mais ceux qui vont l’ignorer.”

Allez et faites-le et réappropriez-vous le monde !

« Le bouclier des combattants pour la vérité » le guide pratique des lanceurs d’alerte et des activistes par Kevin Annett

Posted in actualité, altermondialisme, canada USA états coloniaux, colonialisme, démocratie participative, désinformation, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, Internet et liberté, média et propagande, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 9 septembre 2016 by Résistance 71

Truth Tellers’ Shield

(Le Bouclier des Combattants pour la Vérité)

 

par Kevin D. Annett

 

Publié par createspace.com

 

List price: $10 (US) ; 134 pages

 

Pour commander la version anglaise: https://www.createspace.com/6534773

 

Source: http://itccs.org/2016/09/02/a-new-and-indispensable-manual-for-truth-tellers-is-now-available/

 

= Traduit de l’anglais par Résistance 71 =

 

Note de R71: Nous participerons vraisemblablement à l’effort de traduire en français ce manuel théorique et pratique de terrain pour la protection des lanceurs d’alerte et des combattants pour la vérité ; bien entendu, nous allons d’abord… le lire…

Kevin Annett vient d’ajouter une autre arme à l’arsenal du combat pour la Liberté. Son dernier ouvrage, “Truth Tellers’ Shield” est un guide pratique pour les lanceurs d’alerte et les combattants pour la liberté, partout, où qu’ils/elles se trouvent.

Publié le 1er septembre 2016, “Truth Tellers’ Shield” est un manuel définitif et un guide du savoir-faire pour quiconque lutte contre les malversations et les mensonges des pouvoirs institutionnels. Ce manuel tire de grands enseignements de la connaissance et de l’intelligence de terrain afin de servir de support pratique pour les activistes se trouvant au front. L’ouvrage enseigne aux lecteurs comment naviguer et survivre les attaques et les campagnes de diffamation de puissants adversaires tout en mettant au grand jour la vérité au sujet de leurs crimes.

L’auteur est un expert extrêmement bien rôdé sur la question. Lanceur d’alerte canadien de renommée internationale, il a survécu à des décennies d’attaques fomentées et soutenues contre lui à cause de son travail acharné d’exposition et de mise en accusation des crimes contre l’humanité perpétrés au Canada et à l’étranger, Kevin Annett est un ancien combattant, un organisateur politique et de communautés depuis plus de 40 ans. Deux fois nominé pour le Prix Nobel de la Paix, il dirige à l’heure actuelle des programmes d’entraînement pour activistes et est un consultant pour plusieurs groupes de lutte pour les droits de l’Homme, incluant le Tribunal International contre les Crimes de l’Église et de l’État (TICEE)

“Truth Tellers’ Shield” est soutenu et produit par le TICEE et est en ce moment traduit en de nombreuses langues.

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Kevin Annett sur Résistance 71

« Meurtre par décret »