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(R)évolution pratique : les vieux révolutionnaires ne meurent pas… Ils sentent juste comme ça

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Silhouettes révolutionnaires

Kevin Annett

Juin 2022

Texte reçu par courriel de Kevin

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Vancouver: Mai 1974

Je venais juste d’avoir 18 ans lorsque j’ai rencontré Jack Thompson. Il travaillait comme gardien et agent d’entretien du Woodland Park, où, en ce jour particulier, se déroula une grosse manifestation des travailleurs. Quelque chose attira mon attention au sujet du vieil homme alors qu’il vaquait à ses fonctions, semblant insouciant et inattentif aux discours rauques et passionnés qui se produisaient et au bruit des applaudissements et des soutiens vocaux.

Un de mes potes du syndicat des postiers remarqua que je regardais avec attention cet ancien et il me dit avec un sourire :

“Tu n’en sais sûrement rien, mais le vieux Jack là-bas, était un vrai démon dans sa jeunesse. De la grande grève générale de Winnipeg à la longue marche sur Ottawa, quelque mouvement que ce soit, il en était au cœur même.”

C’était le printemps de ma dévotion et les premières graines de ma conscience politique se languissaient d’être arrosées. Après ma dernière incursion aux toilettes, je m’approchais de Jack, qui était en train de vider une poubelle.

“Avez-vous vu un de ces tracts ?” Lui demandais-je en lui en tendant un au sujet de la manif’, dont l’objectif était de s’opposer au programme de contrôle des salaires par le gouvernement de Trudeau (père).

Jack grogna.

“Tout ça c’est des conneries”, prononça t’il, balançant un sac poubelle dans son chariot. “Pas de cette manière qu’on arrête ces salopards.”

Jack avait des yeux perçants, clairs comme du cristal qui contrastait avec son apparence générale négligée. Son expression transpirait la sagesse et l’expérience bien au-delà de ce que je pouvais imaginer. Il pouvait voir que j’avais faim de savoir.

Jack avait immigré des bidonvilles de Birmingham quand il était enfant et avait fait tous les boulots de merde possibles et imaginables à travers le Canada. A mon âge, il avait déjà été battu, passé à tabac de nombreuses fois, jeté en prison et mit sur liste noire pour être un organisateur syndicaliste. Sous un faux nom, il trouva un emploi comme mécanicien aux chemins de fer de Winnipeg, juste à temps pour y rejoindre les 40 000 autres travailleurs de la grève générale de l’été 1919.

“Ils disent maintenant que c’était au sujet de la reconnaissance syndicale et l’augmentation des salaires, bien sûr que ça l’était, mais nom de dieu il n’y avait pas que ça !” Se rappelait Jack plus tard alors que nous entreprîmes de partager quelques bières au Waldorf sur East Hastings.

“La révolution était dans l’air frère, et pas à cause de la Russie et des bolchéviques. Tous ces anciens combattants de la première guerre mondiale voulaient obtenir quelque chose pour tous ces yeux, bras et jambes qu’ils avaient perdus. Nous savions tous qu’il fallait en finir avec le patronat ; mais seulement quelques uns d’entre nous savaient comment il fallait faire.”

Tous les rouges que j’avais connus jusqu’ici étaient de type universitaire qui auraient pu vous expliquer toutes les intrications de l’économie marxiste, mais n’avaient aucune expérience concrète de lutte. Jack était absolument authentique. Il portait les cicatrices personnelles qui montraient que le système n’était pas fait pour servir tout le monde, mais seulement les riches et les sans pitié. Il n’avait pas perdu un gramme de sa motivation radicale au cours de ces  presque soixante dernières années.

“Le problème de nos jours, c’est que les gens sont trop gras, ils s’attendent à ce que ce soit toujours simple et facile. Chez les Wobblies (NdT : membres du syndicat anarchiste de l’IWW ou Industrial Workers of the World) on avait l’habitude de dire : vous ne pouvez pas faire la peau du capitalisme morceau par morceau, vous devez tuer la bête entière. Mais les temps faciles font que les gens oublient contre qui et quoi ils font vraiment face.”

Jack fut marié une fois, mais elle l’avait quitté il y a bien des années. Il n’avait pas d’enfants, pas d’amis, il était seul. Mais la solitude et le regret ne semblaient pas avoir de prise sur lui. C’était un roc de réalisme.

“Si tu t’attaques au système sans jamais fléchir, tu ne peut attendre aucune accolade, aucun bouquet et aucune pension. J’ai maintenant 74 ans, je vis avec le SMIC. Je n’ai rien à montrer de toutes ces années de lutte sociale ; je n’ai que la satisfaction d’avoir fait ce que je devais faire. Personne ne veut se rappeler des vrais révolutionnaires petit, ils ont bien trop peur de nous. Nous sommes toujours une sorte de menace permanente qui ne s’éteint jamais. C’est pourquoi jamais personne ne vient me voir pour me demander ce qu’était cette époque, pas même ces soi-disants “gauchistes”…”

“Mais moi je demande,” répliquais-je. Et durant le temps que nous avons eu ensemble, j’ai puisé de la vie de Jack une partie de l’inspiration qui me mena sur mon propre bon chemin rouge.

Ce n’est que plus tard que j’ai appris à quel point Jack Thompson fut une grande figure du mouvement ouvrier radical du Canada et fut clef dans les grandes victoires sociales qui ont nourri tant de personnes et sur les épaules desquelles nous, insurgés sans peur et sans reproche, nous nous juchons. Il a vécu sa vie exclusivement pour les autres et pour le plus haut idéal d’une humanité émancipée. Et pourtant, chaque nuit, il s’asseyait, seul, dans son tout petit appartement de Woodland Park à la lumière de sa flamme toujours brûlante et si riche de souvenirs et de buts, alors que le monde continuait cahin-caha dans la banalité imperturbable de l’assassinat officiel et de la folie consommée.

Je pense toujours plus à Jack Thompson ces jours-ci, alors qu’un autre demi-siècle vient de s’écouler. La vieillesse nous a tendu une embuscade à tous deux avec la compréhension qu’à la fin, tout ce qu’il nous reste est notre fibre propre et cet amour que nous avons démontré dans les batailles radiantes que nous avons perdues et gagnées et qui ont nourri les générations suivantes.

Jack mourut trois ans plus tard, seul, mais toujours présent à la mémoire d’un petit nombre. Sur sa pierre tombale est gravée la faucille et le marteau avec cette inscription :

“Une blessure à l’un est une blessure pour tous. Prolétaires du monde, levez-vous !”

Kevin Annett sur résistance 71 :

« Meurtre par décret, le crime de génocide au Canada »

« Le bouclier du lanceur d’alerte »

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Il n’y a pas de solution au sein du système ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

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Deux communiqués sur la guerre en Ukraine à diffuser sans modération :

solidarity_forever

KA1

vive_la_commune!
Vive la Commune !…

Résistance au système: Conseils aux gens ciblés… C’est à dire à tout le monde !

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Maturer et sortir du système: quelques conseils aux gens ciblés

 

Kevin Annett

 

20 avril 2017

 

url de l’article original:

http://kevinannett.com/2017/04/20/on-growing-up-and-moving-out-some-advice-to-targeted-individuals/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

A lire: “Le bouclier du lanceur d’alerte”

Version PDF: le bouclier du lanceur d’alerte

 

Cette semaine, sans surprise, deux de mes amis qui avaient publiquement défié la torture rituelle d’enfants et leur trafic au Canada, ont été soudainement attaqués et menacés de la perte de la garde de leurs enfants ou de leur profession. Leur réponse à cet assaut à été la même: chercher une solution au sein des tribunaux de cette même autorité qui les attaque.

Aucun de ces deux amis n’est mal informé ou naïf, au contraire, ils ont combattu le système pendant des années et comprennent sa nature implacable et criminelle. Mais lorsqu’ils furent personnellement attaqués et menacés de perdre ce qu’ils avaient de plus cher, leur première réaction fut de balancer leur compréhension des choses par la fenêtre en se disant de manière éronnée “que tout allait s’arranger” avec ceux qui les attaquaient. Ils refusent de voir qu’ils ont tous deux été ciblés pour l’élimination à cause de qui ils sont. Et donc tous deux se sont exclamés face à moi: “que puis-je faire d’autre que de négocier ?” “Ignorez les et passez votre chemin” leur ai-je dit. “Recherchez votre propre justice”. “Mais çà va me causer encore plus de problèmes” fut leur timide refrain.

Max Planck était un vieux sage, pour un scientifique. Il y a un peu plus d’un siècle, il a découvert qu’en fait toute matière est énergie et ce malgré son apparence solide. N’étant pas exempte des lois de l’univers, la société est aussi comme cela (NdT: Hmmm, la société est une création humaine, constituée de corps organiques étant énergie si on veut… bref…). une institution en apparence innamovible est en fait un champ d’énergie en perpétuel changement qui est soit nourri ou dissipé. Chacun d’entre nous étant aussi énergie, peut soit nourrir ou rediriger son énergie, lorsque nous connaissons notre véritable nature.

Le signal particulier énergétique de la chose qui attaque mes deux amis cette semaine se nourrit de peur et la dirige pour paralyser et capturer l’énergie de ses cibles. C’est toujours comment une institution criminelle gère ses critiques: en les bousculant ou les matraquant de retour dans le moule, là où ils pourront y être neutralisés ou éliminés. La raison pour laquelle ceci fonctionne presque toujours est parce que même les activistes ou spécialistes les plus érudits n’ont pas maîtrisé leur propre signal énergétique, ce que Sun Tzu dans “L’art de la guerre” appelle le “chi” et donc ils abandonnent généralement la partie contre leur opposition en maintenant cette attitude du “que puis-je faire d’autre ?”

Parlons un peu des fondamentaux. Nous, nos enfants et la nature de cette planète elle-même devons faire face à une extermination par une guerre globale. Nous sommes tous à haut risque du simple fait que nous vivons au XXIème siècle et du fait que nous vivons dans un état de guerre permanente. Et pourtant, lorsque nous nous heurtons au système qui nous fait la guerre et que des attaques se font contre nous, nous répondons comme des gens en paix. Nous faisons confiance en l’humanité et la bonne volonté de notre ennemi, qualités qui ne sont pas là de toute évidence. Bref, nous ne sommes pas mentalement préparés pour les conditions de guerre, ce qui représente une condition fatale pour notre bien-être.

Être en guerre veut dire opérer sous un réalisme de roc, c’est à dire de voir les situations et les opposants pour ce qu’ils sont et non pas comme nous voudrions qu’ils soient, ceci inclus bien entendu le moment où ces forces nous attaquent personnellement. C’est la partie la plus difficile. Comme nous le montre l’usage de l’internet, il est plus facile pour nous de trouver des solutions aux dangers auxquels les autres doivent faire face. Mais lorsque ces mêmes dangers nous frappent, nous avons tendance à nous sauver et à nous protéger derrière la barricade de nos propres illusions et de notre dépendance envers ce même système qui recherche notre obéissance ou notre destruction. Grandir, maturer et sortir de cette dépendance n’est jamais chose aisée, spécifiquement pour quelqu’un qui est acclimaté aux pseudo-sécurités d’un boulot, d’une famille et d’une maison. La cage mentale qui nous maintient liés au statu quo, malgré nos meilleures intentions, consiste en un calcul attentif de nos actions en fonction de ce que nous pourrions gagner en comparaison de ce que nous pourrions perdre. L’âme docile veut toujours avoir un échappatoire de toute situation à risque et une garantie d’absolue sécurité avant d’agir.

En réalité, le problème n’est jamais au sujet du risque impliqué dans tout conflit, mais plutôt notre peur de perdre ou que tout soit fini. Jusqu’à ce que cette peur soit confrontée et surmontée et que nous recouvrions notre chi, nous sommes sans défense interne contre toute attaque intime nous visant. Et notre adversaire le sait très bien.

Sun Tzu disait que dans toute bataille, quoi que ce soit que nous aimons nous rend vulnérable et doit donc être abandonné. Mes deux amis indiquent par leurs actions qu’ils ne veulent pas procéder de la sorte ; en conséquence leur ennemi sait exactement comment les contrôler et rediriger leur chi.

Le bons sens commun (et Sun Tzu) nous dit que lorsque nous devons faire face à un ennemi plus puissant, on ne doit pas l’engager sur ses termes mais se retirer afin de dissiper ses attaques et trouver le temps et l’espace pour agir en nos propres termes. Mais ignorer leur ennemi n’est pas non plus une solution pour mes amis: pas seulement parce qu’ils ont peur de le faire, mais de manière plus fondamentale parce qu’ils sont toujours coincés dans l’état d’esprit et le chi de leur ennemi.

Par exemple, la préoccupation immédiate de mes deux amis n’était pas ce qu’il ferait dans la suite des évènements, mais ce que leur adversaire ferait. Leurs yeux se portaient sur une autre substance plutôt que la leur. En fait, dès qu’on est attaqué, on ne doit jamais répondre dans les termes de notre ennemi, ce qui ne fait qu’alimenter sa puissance. Nous devons plutôt créer notre propre terrain et termes de la bataille, car qui met en place les termes a tendance à l’emporter, si l’expérience nous enseigne quelque chose, c’est bien cela. Mais pour être capable de faire cela, il faut d’abord se concentrer et rassembler son propre chi.

Quelque soit votre taille en rapport à une grosse institution, vous pouvez définir vos termes et définir le terrain de votre bataille, pourvu que vous n’abandonniez pas votre chi à votre opposition.

Mais ce qui est également vrai est que vous ne pouvez pas le faire seul. Plutôt que de répondre aux lettres ou menaces de votre adversaire, vous devez d’abord rechercher d’autres personnes qui vont vous aider à établir votre pouvoir. Vous devez créer un contre-poids collectif à ce qui vous attaque, car il est presque impossible pour un individu seul de briser le statu quo et établir son chi. Un contre-poids égal est nécessaire contre une grosse puissance, ceci est juste de la simple physique. Donc vous devez immédiatement rendre l’affaire publique, remuer la merde, et rallier les autres à votre cause, parfois juste pour montrer à votre ennemi que vous n’êtes pas seul.

J’ai recommandé cette réponse à mes deux amis, mais aucun d’eux n’a voulu m’écouter. Leur seule préoccupation était ce que le salaud allait leur faire ensuite et comment pouvaient-ils individuellement éviter d’être touché et blessé. Ils ont peur de ce que les autres peuvent penser en apprenant ce qui leur est arrivé dans le cas où cela pourrait “décevoir” leur adversaire et ainsi “compromettre” un éventuel protocole d’accord. Une telle mentalité défaitiste et de capitulation fait que mes amis ont déjà perdu la bataille, car ils ont déjà abandonné leur autonomie et leur capacité de manœuvrer et de répondre en leurs propres termes, ce qui représente la seule sécurité que possède une petite force contre une plus grosse. Quiconque est ciblé pour une destruction institutionnelle devra faire face aux même dilemmes et choix. L’individu ciblé apprend très rapidement que leur principale faiblesse réside en leur déférence acquise à l’autorité, à savoir de ne pas décevoir la main levée de la figure parentale à laquelle on s’oppose. Mais pour ceux qui ont lâcher-prise de cette habitude fabriquée et conditionnée de gagner l’approbation de l’autorité en toute circonstance, ils apprennent très rapidement que leur capacité à mettre hors de position et à surmonter un opposant plus gros et donc plus gêné dans les entournures, est sans limite.

La peur, comme toujours, est la barrière principale d’une telle force. La plupart des gens ne me croient toujours pas quand je leur dis que je n’ai pas de revenus réguliers et que je ne me soucie pas d’où viendront mes prochains revenus. Ils ne me comprennent pas parce qu’ils n’ont pas fait l’expérience de l’effet libérateur de tout perdre dans sa vie et de continuer à être bien vivant, actif et efficace. Une fois qu’on a perdu la peur de la mort, une vie éternelle et une puissance interne se sont ouvertes pour chacun de nous et ce pouvoir, cette puissance intérieure est la seule garantie de sécurité pour quiconque soudainement pris dans la ligne de mire de la tyrannie.

Mes deux amis qui bataillent la peur au ventre cette semaine ne comprennent pas encore ce fait de manière à les faire agir différemment. Ils devront apprendre de leur propre douleur et expérience que ce qui leur est en fait demandé par leur adversaire n’est pas juste une obéissance et un acquiescement de ce qui est mal, mais la rédition de leur substance même. Énergétiquement, ceci est après tout la nature même de toute entité parasite entrepreneuriale que nous devons affronter: chacune de ces entités veut nous absorber, nous incorporer (NdT: notons au passage le terme affairiste d’ »Incorporated » portant le sigle “Inc.” à côté du nom de l’entreprise, pour désigner la mise sous tutelle entrepreneuriale… la phagocytose politico-économique de fait, la toute puissance) en elle, ce qui veut littéralement dire nous tuer et nous assimiler comme partie de son propre corps. Mais pour que ceci puisse se produire, ce qui doit d’abord mourir est notre croyance en nous-même et notre propre capacité de dire NON et d’agir en nos propres termes, nonobstant les dangers auxquels nous faisons face.

C’est George Bernard Shaw qui a dit: “La seule véritable peur qui affecte l’autorité officielle n’est pas les gens qui vont lui résister, mais ceux qui vont l’ignorer.”

Allez et faites-le et réappropriez-vous le monde !

Lâcher-prise de la société du spectacle et préparer notre départ vers la communauté de bien universelle… (Kevin Annett)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, canada USA états coloniaux, colonialisme, crise mondiale, démocratie participative, France et colonialisme, militantisme alternatif, philosophie, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , on 31 mars 2017 by Résistance 71

Nous avons mis plusieurs jour à réfléchir sur ce texte car nous hésitions à le traduire. De fait, par son chemin de vérité très original et personnel, Kevin Annett est arrivé à la même conclusion que nous, bien qu’il l’exprime quelque peu différemment. Nous sommes en fait de plus en plus nombreux à embarquer dans le canoë en route pour la communauté d’intérêt primordiale, la société des sociétés. Annett est lumineux ici sur le pourquoi et le comment nous devons lâcher-prise du « vieux monde » mortifère ; comme nous il sait que depuis longtemps que plus rien n’est réformable, nous devons tout reconstruire, la bonne nouvelle est qu’il n’y a pas besoin de chaos pour ce faire mais de la coopération et de l’amour universel qui fait partie de la nature humaine. C’est en nous, suffit de le retrouver, mais c’est impossible sans lâcher-prise de cette société du spectacle marchand qu’Annett appelle « Sodome et Gomorrhe »… C’est ce que nous dit Annett en fait avec une bonhommie et une lucidité rafraîchissantes.

~ Résistance 71 ~

 

Le secret de mon insuccès ou lâcher prise de Sodome et Gomorrhe

 

Kevin Annett

 

25 mars 2017

 

Source:

http://kevinannett.com/2017/03/25/the-secret-of-my-unsuccess-or-cutting-loose-from-sodom/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

A lire: « Meurtre par décret, le crime de génocide au Canada », le contre-rapport du TIDC à celui de la CVR, mars 2016, traduit par nos soins.
A lire aussi: « Le bouclier du lanceur d’alerte » de Kevin Annett

 

“Vous devez divertir la foule, c’est pour cela que la fiction doit toujours avoir un sens, contrairement à la vérité.”
– Eugene O’Neill –

“Si seulement vous aviez dit que 10% de ces enfants étaient morts [dans les pensionnats pour Indiens], peut-être que je vous aurais cru. Mais 50%, alors là oubliez !”
– 
Le député Svend Robinson à l’auteur en mai 2003 –

 

Les masses ont toujours eu besoin d’un bon spectacle. Demandez à ce grand spécialiste des longues sagas David Icke, qui remplit régulièrement des stades entiers comme celui de Wembley avec plus de 30 000 groupies qui en ont pour leur pognon en écoutant ses histoires de gros lézards extra-terrestres mangeurs d’enfants.

Pendant ses performances, David explique les plans secrets de ce que sont apparemment nos maîtres reptiliens et ce avec une pléthore de détails inconnus de nous autres pauvres mortels. D’une certaine manière, Dave accède et rend public de manière routinière la bassesses exclusive des méchants sans en prendre plein la gueule dans le processus et ce tout en laissant son style de vie et son très confortable compte en banque totalement intacts.

Ok, très bien, prétendons une minute que tout cela soit vrai. Mais où est la preuve David ?

Bien entendu, ma première erreur est juste là: demander à la réalité d’entrer dans une soirée de spectacle. David Icke sait parfaitement comment manipuler une grande audience, bien mieux que je ne le sais, car il y parvient toujours en adhérant à leur commandement cardinal: Fais-nous frémir et dis-le de la manière dont nous voulons l’entendre. Je n’ai jamais suivi cette règle, ce qui fait de moi un piètre amuseur public. Peut-être que cela explique aussi pourquoi David Icke n’a jamais répondu à mes courriels.

Mais les conspirationnistes new-age ont la tendance de s’agglutiner autour de moi pour une raison que j’ignore, sans aucun doute parce qu’ils n’ont pas lu en fait mes preuves de crimes de guerre domestiques au Canada qui montrent clairement que le problème mon cher Brutus, ne se situe pas dans nos étoiles, mais bel et bien en nous-mêmes. Il ne se passe pas une journée sans que je sois soumis à un déluge d’information par un gars ou une fille solitaires, sur la véritable connexion entre Obama, les extraterrestres, le crash financier qui vient et les chevaliers de l’ordre du Temple. Et comme je suis fatalement poli, je les écoute.

J’avais l’habitude de faire la même chose il y a quelques décennies avec une autre catégorie de personnes résidant à l’unité psychiâtrique de l’hôpital de l’université de Colombie Britannique, où je travaillais comme personnel d’entretien. A cette époque, j’assumais cette même position de force dans la patience avec quelque patient bourré de thorazine que ce soit, qui voulait délivrer son dernier message en provenance de la galaxie Alpha Centauri. Franchement, les fantasmes des patients de l’unité psy d’UBC étaient bien plus intéressants que la banale loghorrée qui sort de la bouche de ces experts de l’internet, experts en toute chose de la création mis à part eux-mêmes.

Bien entendu, le QI général n’avait pas encore fait le grand plongeon qu’il a entrepris de nos jours.

En réalité, la méthode de la folie ne change jamais. Les affirmations sans preuve et qui ne peuvent pas être prouvées de tout Mr ou Mme New Age “je sais tout”, n’est que le besoin par ceux qui ont peur, de recevoir une sorte de lait maternel vital d’une réponse simpliste et englobant tout de la folie générale globale dans laquelle ils sont immergés. Il ne faut pas être sorti d’une grande école pour comprendre pourquoi la foule est si dépendante d’un grand mensonge: les gens ont été habitués à ne pas penser par eux-mêmes et de toujours se reposer sur quelqu’un d’autre. Et pourtant, au lieu d’apprendre à traire cette dépendance comme le font tous ces donneurs de réponses professionnels, j’assume toujours que les gens veulent connaître les faits de vie et de mort dans toute leur brutalité, qu’ils veulent gérer les conséquences, alors que mon expérience me montre le contraire.

Naturellement, cette triste déférence enver la sagesse d’autrui est empirée par la technologie de l’internet où toute assertion devient preuve simplement parce que quelqu’un le dit. La vitesse avec laquelle rumeur et opinion se transforment en faits communément acceptés se rapproche de manière haletante de l’instantané.

Acquérir de l’information est maintenant similaire à faire quelque chose. Et ainsi, dans une telle réalité détachée où tout peut-être immédiatement vrai, et bien de manière évidente, rien ne peut l’être.

Bien qu’il soit indéniable qu’au bout du compte les gens choisissent de demeurer stupides, en réalité ils ne peuvent pas faire grand chose d’autre au sein de cet esprit de ruche dans laquelle une technologie rampante nous a absorbé en tant qu’espèce. La clef pour nos maîtres ultimes fut de nous brancher tous et toutes sur une source unique et commune de connaissance et spécifiquement un média unique électronique qui peut également moduler les fonctions ondulatoires de notre cerveau.

Ceci a pratiquement été effectué.

Alors si le succès ultime pour les combattants de la liberté veut dire de gagner les cœurs et les esprits de la foule: franchement, il n’y a plus grand chose à gagner au sein de notre confortable statu quo. Et pourtant, malgré notre mise en esclavage, il y a un script plus important et une main invisible à l’œuvre, invisible seulement pour ceux qui se consolent de leurs vies tremblotantes avec les réponses spectaculaires des grands prêtres du spectacle. Dans le même temps, le ver de terre de la vérité creuse sous tous nos arrangements et peut même disloquer les plans globaux de la Tyrannie.

L’autre jour une journaliste me demandait si j’étais fier de ce que j’étais parvenu à faire, mettre au jour le crime officiel et faire sauter les puissants de leurs trônes. Je lui ai répondu en paraphrasant Bertold Brecht après la seconde guerre mondiale en disant: “Et bien quelques uns de ces salauds sont tombés, mais la chienne qui les a engendré est encore en chaleur….” (“La bête est moribonde mais le ventre est encore fécond…”)

La vérité est qu’aussi longtemps que nous combattons sur son terrain, rien de ce que nous pouvons faire n’altère la nature de l’ennemi auquel nois faisons face., c’est pourquoi ses crimes et ses turpitudes ne peuvent pas être stoppés. Ils trouvent juste une nouvelle méthode de fonctionnement. Bien sûr, ce n’est pas le genre de chose que la plupart d’entre vous veulent entendre , c’est pourquoi vous ne l’entendrez jamais de gens comme David Icke et de tout autre homme de spectacle à succès. Mais c’est la vérité, comme votre propre expérience en témoigne chaque jour qui passe.

Le seul problème maintenant est de savoir si vous allez quitter l’arène de votre adversaire et vous déplacer vers de nouveaux terrains de manière générale. Mais avant toute chose, avant toute technique intelligente ou analyse politique, un tel voyage demande une vision: quelque chose que par définition vous et moi ne pouvons atteindre que par nous-mêmes, en nous-mêmes et non pas en provenance d’experts auto-proclamés.

En même temps, le spectacle continue, mais il ne nous concerne plus. Car des si piètres artistes que nous sommes ne font jamais de grosses vagues à Sodome et Gomorrhe, puisque nous ne sommes pas faits pour nous y installer ni installer de boutique dans la ville maudite. Au lieu de cela, par nos défaites et les dures leçons que nous avons apprises, nous avons été apprêtés pour notre départ vers quelque chose de meilleur. C’est quelque chose que nous oublions constamment.

Ainsi donc, je laisse les lézards à Dave.

Livre: « Le Bouclier du Lanceur d’Alerte » par Kevin Annett (version française pdf gratuite)

Posted in actualité, altermondialisme, Internet et liberté, média et propagande, pédagogie libération, politique et social, presse et média, résistance politique with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 22 novembre 2016 by Résistance 71

Ce manuel très complet et écrit d’expérience a pour but d’armer les lanceurs d’alerte et diseurs de vérité contre l’arsenal de l’establishment réprimant la dissidence et ceux qui exposent ses turpitudes et crimes en tout genre. Kevin Annett est connu pour avoir exposé au grand jour et forcé la reconnaissance (et des « excuses ») du gouvernement et des églises du Canada au sujet du génocide de plus de 50 000 enfants autochtones dans les pensionnats pour Indiens entre la fin du XIXème siècle et 1996 ; néanmoins, ce manuel s’adresse à toute forme de lancement d’alerte et fournit un mode d’action et une attente réalistes quant à l’entreprise de dire et d’exposer au grand jours les méfaits et les crimes des entreprises, gouvernements, états et toutes autres entités privées.

« Le bouclier du lanceur d’alerte » a été publié en anglais le 1er septembre 2016 sous le titre: « Truth Teller’s Shield: A Manual for Whistle Blower & Hell Raisers » et a été traduit en français par Résistance 71 en novembre de cette même année. Avec l’accord de l’auteur, il est mis à la disposition du public francophone gratuitement dans l’espoir qu’il aide les actuels et les prochaines générations de lanceurs d’alerte et leur incite une motivation supplémentaire. Les lanceurs d’alerte sont essentiels à la déconstruction pierre par pierre de la pyramide du pouvoir mortifère des états-nations et de leurs propriétaires affairistes transnationaux. Ils/elles sont les agents de la vérité réprimée et cachée à dessein.

Lisez et/ou téléchargez le bouquin:

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Au sujet de l’auteur: 

Le révérend Kevin Daniel Annett, Masters in Arts, M. Div., est un vétéran dans le domaine de lancer les alertes et de dire la vérité. Il a été nominé pour le prix Nobel de la Paix pour le Canada. Il est réalisateur de documentaires primés, écrivain, animateur radio, organisateur de communauté et conférencier. Depuis 1995, date à laquelle il fut évincé de son sacerdoce de prêtre de l’Église Unifiée du Canada après avoir exposé les crimes que cette entité avait perpétrés, il mena avec succès une campagne pour démasquer et traduire en justice le génocide des enfants aborigènes par l’église canadienne et l’État.

Malgré sa mise en liste noire, son apauvrissement et les campagnes de diffamation et de désinformation menées contre lui par la Gendarmerie Royale du Canada (GRC ou RCMP en anglais) et agences de couverture, Kevin aida à forcer des “excuses” publiques officielles pour les crimes des pensionnats pour Indiens, de la part du gouvernement canadien en juin 2008. En 2010, il aida à la formation du Tribunal International contre les Crimes de l’Église et de l’État (TICEE ou ITCCS en anglais), qui est maintenant opérationnel dans neuf pays. Entre 2012 et 2014, Kevin a assisté dans deux mises en accusation par le tribunal de droit coutumier concernant le Vatican, la couronne d’Angleterre et autres parties coupables de crimes contre l’humanité. Cette action força la démission du pape Benoît XVI de ses fonctions pontificales en février 2013.

Depuis janvier 2015, Kevin a participé au mouvement pour l’établissement d’une république du Canada sous la juridiction du droit coutumier et est l’animateur d’un programme radio d’affaires publiques: Radio Free Kanata. Il participe à des écoles / séminaires de formation publics pour les lanceurs d’alerte et autres activistes. Il est un consultant pour de nombreux groupes de survivants des crimes des églises, des gouvernements et des entreprises.

Kevin est l’auteur de huit livres et a co-produit le documentaire primé “Unrepentant” en 2007. Il est titulaire d’un Masters en Science Politique et en Théologie. Des universitaires aux Etats-Unis et en Europe l’ont nominé pour le Prix Nobel de la Paix en trois occasions.

“Un homme et la vérité font une majorité.”
~ Thomas Paine, 1778 ~

Version en format PDF du livre réalisé par JBL1960

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Liens vers nos traductions des ouvrages/recherches de Kevin:

« A découvert: Génocide passé et présent a Canada » (2001, 3ème edition 2010)

et

« Meurtre par décret: Le crime de génocide au Canada » (2016)