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Surveillance et totalitarisme technologique… Comment Nasrallah nargue les services de renseignement mondiaux…

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« En réalité, le Hezbollah est originellement un réseau de Résistance chiite à l’occupation israélienne du Liban. Il a successivement été armé par la Syrie puis, après le retrait de la force syrienne de maintien de la paix au Liban en 2005, par l’Iran. Il n’a jamais eu comme objectif de « jeter les juifs à la mer », mais au contraire, il ne cesse d’affirmer son intention d’établir l’égalité en Droit pour tous. »
~ Thierry Meyssan (juin 2019) ~

 

 

Comment H. Nasrallah nargue les services de renseignement mondiaux

 

Al Manar

 

Janvier 2019

 

url de l’article: http://french.almanar.com.lb/1230319

 

Le chef du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah a nargué les services du renseignement mondiaux, notamment ceux d’Israël, à l’affut de ses moindres faits et gestes, lors d’une interview de trois heures diffusée par la chaîne Mayadeen TV samedi.

Nasrallah a montré qu’il possède la capacité technique requise pour se faire interviewer en direct pendant tout ce temps sans crainte d’être détecté.

Plus important encore, Nasrallah a montré qu’il peut recevoir des messages électroniques au moyen d’une connexion internet à proximité, ce qui lui permet de répondre à des questions et d’obtenir des nouvelles de dernière heure de partout dans le monde.

C’est une indication claire que Nasrallah fait confiance à la compétence technique du Hezbollah, qui est capable de bloquer tout signal d’interception et assez efficace pour aveugler tous les services du renseignement locaux ou internationaux qui cherchent à le localiser.

Le Hezbollah semble posséder des capacités électroniques supérieures à celles de nombreux pays du Moyen-Orient et d’ailleurs. Ce qui est inhabituel, c’est que Nasrallah les a montrées à la face du monde, en ligne, à des dizaines de milliers de personnes qui ont regardé l’interview.

La capacité électronique du Hezbollah n’est pas nouvelle. Israël a tenté d’intercepter physiquement ses réseaux fixes à fibre optique et d’intercepter électroniquement les téléphones portables de bon nombre d’officiers et de dirigeants du Hezbollah. Les capacités d’interception d’Israël ont permis par le passé à l’armée israélienne de s’introduire dans le réseau téléphonique du Hezbollah et d’y découvrir tout un réseau de connexions qui a entraîné la destruction de centaines de maisons, bureaux et bases du Hezbollah pendant la guerre de 2006.

Ce n’est pas un secret qu’en interceptant un téléphone portable, il est possible d’en identifier d’autres dans un même lieu et de créer une liste des numéros IMEI, même si l’utilisateur a changé de carte SIM tout en gardant le même numéro de téléphone portable.

Le Hezbollah a reconnu l’erreur de ses membres et a lancé un sérieux avertissement à tous ses membres et dirigeants en leur interdisant d’apporter un téléphone portable au travail. L’inobservation de ces instructions a été à l’origine d’une bonne partie de la destruction que le Hezbollah a subie pendant la guerre de 2006.

À la même époque, le Hezbollah s’est servi de la même technologie existante pour intercepter et capturer des espions. En 2006, le Hezbollah a tendu une embuscade aux Forces d’opérations spéciales (FOS) israéliennes en créant une fausse piste signalant la présence d’un de ses principaux dirigeants parmi les plus recherchés à al-Rasoul al-A’zam, sur la route menant à l’aéroport de Beyrouth. Un des membres présents a révélé à la dernière minute le plan qui aurait entraîné la mort et l’arrestation de nombreux soldats des FOS.

Quelques années plus tard, le même espion est tombé dans son propre piège, en utilisant maladroitement son téléphone portable. La carte SIM qu’il utilisait pour communiquer avec Israël a été interceptée par le Hezbollah après qu’il l’eut insérée, par mégarde, dans son appareil libanais. Il a tôt fait de réaliser son erreur, mais pas assez vite pour s’enfuir en Israël. La capacité du Hezbollah lui a permis d’arrêter de nombreux espions, dont l’identité de certains n’a pas été révélée publiquement.

Loin de se terrer, comme la propagande israélienne a cherché à le dépeindre après la guerre de 2006, Sayyed Nasrallah n’a pas hésité à parler en toute confiance installé dans un appartement élégant. En fait, Sayyed Nasrallah a rencontré des politiciens locaux, des responsables régionaux et d’autres dirigeants du Hezbollah dans divers appartements à Beyrouth, mais jamais les mêmes.

C’est une autre indication de ses mouvements fréquents, une procédure de sécurité nécessaire pour quelqu’un de sa stature faisant partie de la liste des personnes les plus recherchées de nombreux pays, y compris ceux du Moyen-Orient et de l’Europe qui collaborent avec Israël et les USA.

L’équipe professionnelle chargée de la sécurité de Nasrallah le transporte partout à l’intérieur du Liban et à l’étranger. Il se déplace de Beyrouth à Damas en empruntant une même et longue route achalandée pour rencontrer le président Bachar al-Assad.

Nasrallah dispose d’une équipe chargée des médias électroniques qui lui fournit sur le champ les nouvelles de dernière heure et un résumé de tous les journaux et organes de presse qui publient de l’information ou des articles en lien avec le Moyen-Orient.

Les capacités électroniques du Hezbollah semblent être constamment mises à jour conformément à la technologie et aux mesures de sécurité de pointe requises pour faire face à ses ennemis et protéger ses dirigeants et sa capacité militaire.

La bataille entre Israël et le Hezbollah ne se fait pas seulement sur le plan militaire, mais aussi sur le plan du renseignement et de la technologie.

= = =

A lire pour mieux comprendre les enjeux impérialistes historiques au Moyen-Orient:

Hezbollah son histoire de linterieur naim qassem

La Bible Déterrée Israel Finkelstein

 

Résistance au colonialisme et à l’hégémonie yankee… Fin de partie pour l’empire au Liban !

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Lecture complémentaire:

Comprendre ce qu’il se passe au Moyen-Orient, les enjeux…

Hezbollah son histoire de linterieur naim qassem

 

Le Hezbollah au Liban: L’hégémonie des Etats-Unis est finie

 

Elijah J. Magnier

 

21 novembre 2018

 

url de l’article original:

https://ejmagnier.com/2018/11/21/le-hezbollah-au-liban-lhegemonie-des-usa-cest-fini/

 

La politique de l’administration américaine envers le Liban est de toute évidence mouvante et instable, avec à sa tête un président qui manque de connaissances générales sur le Moyen-Orient et par-dessus tout sur le rôle du Hezbollah dans la région. Le président Donald Trump serait apparemment prêt à réduire son soutien militaire à l’armée libanaise et à imposer de nouvelles sanctions au Liban, sans savoir que ce faisant, il renforce l’Axe de la résistance et jette le Pays du Cèdre dans les bras de la Russie et de l’Iran. Pendant que les USA infligeaient d’autres sanctions au Hezbollah, leurs partenaires européens ont tenu ces derniers mois des réunions secrètes avec des dirigeants de l’organisation pendant la visite de leurs délégations officielles à Beyrouth.

L’hégémonie des USA s’effrite peu à peu au Moyen-Orient. En Irak, le groupe armé « État islamique » (Daech) a pris son essor sous l’œil attentif et complaisant de l’administration américaine dans les mois qui ont suivi son occupation de Mossoul en juin 2014. Washington considérait Daech comme un atout stratégique, sans s’apercevoir que sa politique sans scrupule se retournerait contre ses propres intérêts au Moyen-Orient. Il s’est ainsi mis à dos l’Europe, mais surtout les peuples du Moyen-Orient, en particulier les minorités qui ont souffert énormément de la tyrannie de Daech.

La politique impitoyable des USA a mené à la création des Hachd al-Chaa’bi (les Forces de mobilisation populaire). Ces forces sont devenues depuis un membre essentiel de l’Axe de la résistance, qui rejette l’hégémonie américaine et dont l’idéologie axée sur l’indépendance comprend des objectifs similaires à ceux de l’Iran et du Hezbollah. Ces forces nationales sont généralement hostiles à Israël et à la présence des forces américaines en Mésopotamie.

De plus, les nouveaux dirigeants irakiens (le premier ministre Adel Abdel Mehdi, le président du parlement Mohamed al-Halbousi et le président Barham Salih) ont été choisis en parfaite harmonie avec la volonté de l’Iran. Si l’Irak doit choisir entre Téhéran et Washington, il ne prendra pas position en faveur de sanctions contre le peuple iranien, peu importe les conséquences. Puis si les USA forcent la main de l’Irak à cet égard, ils perdront la Mésopotamie au profit de l’Iran et de la Russie. Moscou a d’ailleurs déjà sa place au centre opérationnel de Bagdad qu’il partage avec des conseillers militaires irakiens, syriens et iraniens de haut rang, en étant prêt à combler le vide si les USA cessent ou limitent leur soutien militaire à l’Irak, tout en veillant à ce que Daech ne revienne pas occuper quelque ville que ce soit en Mésopotamie.

En Syrie, les USA, ainsi que leurs partenaires européens et arabes, visaient un changement de régime et sont devenus inextricablement liés à une politique de destruction délibérée du Levant, dont l’objectif est la chute du président Bachar al-Assad. Le Qatar à lui seul aurait investi plus de 130 milliards de dollars dans cet objectif raté. Aujourd’hui, l’estimation la plus faible des coûts de reconstruction de la Syrie oscille entre 250 et 350 milliards de dollars. La guerre imposée à la Syrie a entraîné la formation de nombreux groupes syriens entraînés par l’Iran et le Hezbollah, qui ont naturellement partagé leur expérience de la guerre avec leurs alliés. Si Assad le souhaite, ces groupes formeront une alliance solide avec l’Axe de la résistance qui prend de l’ampleur en Irak et qui existe depuis des décennies au Liban.

En Palestine, le Hamas s’est joint à la campagne visant un changement de régime en Syrie au début de la guerre en 2011. Ses dirigeants politiques ont alors déclaré leur animosité envers Assad et bon nombre de combattants du Hamas se sont ralliés à al-Qaeda tandis que d’autres ont opté pour Daech, notamment dans le camp palestinien de Yarmouk, au sud de Damas. Ces combattants palestiniens ont partagé avec les combattants syriens et étrangers leur expérience de la guérilla apprise de l’Iran et dans les camps d’entraînement du Hezbollah. Quelques-uns d’entre eux ont commis des attaques suicide contre les forces de sécurité irakiennes et des civils en Mésopotamie, et contre l’armée syrienne et ses alliés, dont le Hezbollah, au Levant.

Mais l’administration américaine a décidé de prendre ses distances de la cause palestinienne et de s’engager inconditionnellement en faveur de la politique d’apartheid israélienne à l’endroit de la Palestine. Bref, les USA soutiennent Israël aveuglément. Ils ont déclaré que Jérusalem est la capitale d’Israël, ont suspendu l’aide financière aux institutions de l’ONU qui soutiennent les réfugiés palestiniens (écoles, soins médicaux, logements) et ont rejeté le droit de retour des Palestiniens.

Tout cela a poussé divers groupes palestiniens, y compris l’Autorité palestinienne, à reconnaître que toute négociation avec Israël est inutile et que les USA ne peuvent plus être considérés comme un partenaire fiable. En outre, le changement de régime raté en Syrie et les conditions humiliantes rattachées au soutien financier arabe ont été, d’une certaine façon, les dernières gouttes qui ont fait déborder le vase et convaincu le Hamas de changer sa position, en renonçant à l’accord d’Oslo et en se joignant à l’Axe de la résistance.

Les 48 heures qu’ont duré la dernière bataille à Gaza les 12 et 13 novembre ont mis en lumière une unité sans précédent entre le Hamas, le Djihad islamique et de nombreux autres groupes palestiniens (13 groupes au total étaient réunis pour la toute première fois dans un même centre de commandement militaire), ainsi que leur proximité à l’Iran et au Hezbollah. C’est une autre illustration de l’échec de la politique des USA au Moyen-Orient.

Au Liban, le Hezbollah a acquis une expérience unique et impressionnante de la guerre au cours des cinq dernières années de lutte contre les groupes extrémistes que sont al-Qaeda et Daech, en combattant aux côtés de deux armées classiques sur de nombreux fronts : l’armée syrienne et l’armée de la superpuissance russe. Les USA semblent maintenant prêts à monter la pression sur le Liban afin de paralyser encore plus son économie. Ces sanctions vont probablement affecter davantage le Liban que le Hezbollah comme tel.

Les USA ont mis sur leur « liste des terroristes » des propriétaires de bureaux de change au Liban qui ont échangé des euros obtenus de l’Iran contre des dollars. Ils ont arrêté un homme d’affaires bien connu qui profite de la sympathie que lui témoigne le Hezbollah et qui vend ses propriétés à rabais aux militants du Hezbollah et à leurs familles.

Avec la collaboration de l’ancien premier ministre Haidar Abadi, les USA ont également obtenu de Bagdad de geler plus de 90 millions de dollars dus à un entrepreneur en construction libanais qui avait honoré des contrats dans diverses villes irakiennes, parce que les Américains l’accusent d’être proche du Hezbollah.

En outre, le département du Trésor des USA oblige la banque centrale libanaise à fournir une quantité impressionnante de renseignements et de données sur les civils, sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, et a réussi à geler les comptes de nombreux chiites, y compris ceux qui n’ont absolument rien à voir avec le Hezbollah.

Enfin, l’administration américaine a ajouté à sa liste des terroristes le secrétaire général du Hezbollah, son adjoint et divers hauts dirigeants. Ces hommes ne pourront ainsi jamais visiter Disneyland ou se la couler douce à Las Vegas!

Les USA ne semblent pas s’apercevoir que l’Iran et la Russie ne demandent pas mieux que de voir les USA lever leur soutien conditionnel à l’armée et au gouvernement libanais. En coordination avec le gouvernement libanais, l’Iran peut construire de nombreuses usines au Liban, fort de son expérience dans divers domaines, dont l’industrie pharmaceutique, la production automobile, les services publics et l’industrie militaire. Pour sa part, la Russie s’active déjà à établir des relations avec les responsables libanais, en les invitant à Moscou, ce qui lui permettra d’accroître sa présence et de s’implanter au Liban.

Les USA ne peuvent rien faire aujourd’hui pour réduire la puissance militaire du Hezbollah. Sayyed Nasrallah serait apparemment prêt à lancer ses missiles de précision contre Israël pour montrer sa force et, surtout, pour faire ressortir toute la faiblesse d’Israël dans une guerre à venir. Il ne fait aucun doute qu’Israël possède un arsenal militaire impressionnant ayant une grande capacité de destruction. Sauf que depuis 1949, Israël n’a jamais eu à subir les tirs de missiles de précision, aux ogives contenant des centaines d’explosifs, capables de survoler l’ensemble du territoire israélien et d’atteindre n’importe quelle cible.

Si le Dôme de fer d’Israël arrive à intercepter 80 % des missiles du Hezbollah, les conséquences découlant des 2 000 missiles (sur 10 000, dont 8 000 seraient interceptés) qui atteindraient leurs cibles avec 400 à 500 kg de charge explosive chacun sont inconcevables pour Israël. C’est l’équivalent d’un million de kg d’explosifs, et ce, dans l’éventualité où le Hezbollah se limitait à 10 000 missiles (Israël soutient que le Hezbollah possède 150 000 roquettes et missiles).

Le Hezbollah représente une partie importante de la population libanaise. C’est une organisation non conventionnelle, qui a fini par faire partie intégrante « du cœur et de l’esprit » de la population, une ancienne stratégie que le Hezbollah a adoptée pour mieux s’intégrer à la population et à la société dans laquelle il vit.

Le Hezbollah a déployé sa force à l’échelle nationale à une occasion, soit le 7 mai 2008, lorsque le groupe a pris la capitale libanaise en ne tirant que quelques coups de feu et en beaucoup moins de temps qu’il n’a fallu à Israël pour occuper Beyrouth en 1982. Le Hezbollah n’a pas besoin de recourir à la force militaire pour contrôler le Liban. D’autant plus que les chiites libanais ne sont dorénavant plus les seuls à faire partie de l’Axe de la résistance. L’Axe n’hésitera pas à se retourner contre les USA s’il est poussé à prendre le contrôle du pays, ce qui pourrait survenir si les USA poursuivent leurs efforts en vue de subjuguer le Liban à leur hégémonie.

« Hezbollah, son histoire de l’intérieur » (version PDF de larges extraits du livre de Naïm Qassem)

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Résistance 71

 

5 décembre 2017

 

Jo de JBL1960 nous a fait un superbe pdf de notre traduction partielle de l’ouvrage de Naïm Qassem, SG adjoint du Hezbollah (version arabe 2004, version anglais 2005, version française 2008), « Hezbollah, son histoire de l’intérieur ».

Nous conseillons à nos lecteurs de se procurer ce livre et de le lire en entier dans la langue de leur choix, car il est à notre sens sans doute le meilleur livre publié à ce jour, pour comprendre l’histoire complexe et ses implications géopolitiques dans le Moyen-Orient de l’après première (chute de ’empire ottoman et déclaration Balfour) et seconde guerres mondiales (résolution ONU 1947, création de l’état d’Israël en 1948, Nakba, guerres israélo-arabes et civile libanaise…), au travers de la genèse d’un groupe de résistance à l’occupation sioniste, devenu parti politique influent et hautement respecté au-delà des frontières, pour son honnêteté et son intégrité.

L’ouvrage remet en perspective l’idée que nous avons été souvent amenés à nous faire au sujet du Hezbollah, idée bien entendu et comme il se doit, façonnée par la propagande impérialiste occidentale qui diabolise toute résistance à la pensée et action politico-économique dominante du moment.

Il est temps de rétablir un équilibre des connaissances pour que plus de personnes sachent de quoi il retourne lorsqu’on va leur vendre la nouvelle guerre à venir contre l’Iran et ses alliés, dont le Hezbollah fait partie. Ce processus est déjà … en marche…

Cette traduction fait partie de notre démarche de prise de conscience et de travail pour que toujours plus d’occidentaux se débarrassent des chaînes principalement idéologiques du colonialisme et de la suprématie de la civilisation occidentale écrasant le reste du monde, afin de se tenir debout, main dans la main avec tous les peuples autochtones des continents pour établir à terme la société de l’union dans la complémentarité, abandonnant l’antagonisme induit et se fondant dans la société des sociétés des associations libres. Les membres du Hezbollah, Libanais, musulmans et politiquement conscients, sont partie intégrante de la résistance des peuples autochtones au colonialisme exacerbé de la marchandise en mouvement. Le comprendre, c’est déjà agir…

Version PDF de notre traduction partielle:

Hezbollah son histoire de linterieur naim qassem

 

Guerre coloniale au Moyen-Orient: La Syrie se bat pour sa survie… Le Hezbollah est le rempart anti-colonial dans la région…

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“La résistance a émergé en tant que réaction à l’occupation israélienne, qui a commencée en Palestine et s’est étendue aux autres régions arabes. C’est pourquoi aussi longtemps qu’existera l’occupation israélienne, la résistance persistera, car la résistance émane d’une croyance fondamentale d’éliminer cette occupation et ne représente en rien une condition temporaire ou sauvage. […] N’oublions jamais notre responsabilité de soutien au peuple palestinien, l’association entre la cause palestinienne et nos propres réalités quotidiennes et comment la question palestinienne impacte sur le Liban et de fait sur la région toute entière.”

~ Naïm Qassem, secrétaire adjoint du Hezbollah, 2005 ~

 

Excellente analyse de René Naba sur un des sujets tabous de l’occident concernant le Moyen-Orient: Le Hezbollah libanais et sa résistance héroïque sans fanfare, mais si efficace qu’elle a forcée une redistribution des cartes au Moyen-Orient à plusieurs reprises en bottant le cul des sionistes et des coloniaux de tout poil.

Hassan Nasrallah entre dans la légende de la résistance au colonialisme, l’histoire le placera aux côtés du grand résistant et libérateur vietnamien Vô N’Guyen Giap (1912-2013). La citation ci-dessus est tirée du livre écrit par Naïm Qassem le no2 du Hezbollah en 2005: « Hizbullah, the Story from Within », qui a été traduit en français. Ce livre doit être lu par quiconque veut comprendre les fondements des multiples guerres au Moyen-Orient dans l’après seconde guerre mondiale.

~ Résistance 71 ~

 

Le Hezbollah et Hassan Nasrallah la sentinelle de l’indépendance libanaise

 

René Naba

 

9 août 2016

 

url de l’article:

http://www.les7duquebec.com/7-au-front/hezbollah-hassan-nasrallah-la-sentinelle-de-lindependance-libanaise/

L’article original sur Madaniya

 

L’auteur dédie ce papier à Imad Moughniyeh (Hajj Radwane), le fondateur de la branche militaire du Hezbollah, à son fils Jihad, ainsi qu’à Moustapha Badreddine (Zoulficar), le successeur d’Imad Moughnieh à la tête de la branche militaire du Hezbollah, enfin Samir Kintar, l’ancien doyen des prisonniers politiques en Israël, tous quatre tués sur le champ de bataille en Syrie afin que se maintienne vivace l’esprit de résistance dans la conscience arabe, pour la sauvegarde de l’Indépendance et de l’intégrité du Liban.

Le vainqueur face à Israël et en Syrie: Yabroud, Qalmoun, Palmyre

Le Hezbollah, au palmarès militaire infiniment plus prestigieux que son bourreau saoudien, à faire pâlir d’ailleurs bon nombre des protagonistes des conflits du Moyen-Orient, se distinguera par une série de magistrales et époustouflantes victoires, tant contre Israël qu’en Syrie, suscitant l’admiration de bon nombre de spécialistes militaires occidentaux.

Sur ces divers théâtres d’opérations, le Hezbollah a affiné sa stratégie, optant pour une «méthode complexe» de combat, un combiné d’opérations de guérilla et de guerres frontales, couplant les méthodes de guerre d’une armée régulière aux méthodes de la guerre de guérilla.

Au Liban, sur son propre terrain au sein d’un environnement favorable, le sud Liban à majorité chiite, il livrera une guerre défensive au moyen de la guérilla face à Israël. En Syrie, en terrain hostile face à des djihadistes, il mènera des guerres frontales en rase campagne.

En Syrie, il opérera en tandem avec son alter ego iranien, le général Qassem Souleimany, chef de la prestigieuse «Brigade de Jérusalem» des Pasdarans, -dont la transcription en arabe claque comme baïonnettes aux vents, «Faylaq Al Qods Lil harath As Saouri Al Irani»-: Faylaq Al Qods, «Jerusalem brigade» comme pour rappeler la permanence de la revendication iranienne et chiite dans le combat pour la libération de la Palestine.

Le cours de la guerre de Syrie a conduit le Hezbollah a mené des combats de chars et de blindés alors que son point fort était l’infanterie. Il s’offrira le luxe, cas unique dans les annales militaires, de faire sauter le verrou de Damas, Yabroud, le 15 mars 2014, le jour même du référendum de rattachement de la Crimée à la Russie, à la date commémorative du 3eme anniversaire du soulèvement populaire en Syrie.

«Le Hezbollah a réussi à assumer un rôle distinctif croissant dans la direction des opérations de l’armée syrienne lors d’offensives majeures des forces gouvernementales». A Qoussayr (Juin 2013), le Hezbollah a pris directement en main la conduite des opérations, assumant, parallèlement, la surveillance aérienne permanente du champ de bataille, via des drones», relèvera «The Brookings Doha Center Report», dans sa livraison de Mai 2014 signée de Charles Lister.

En deux ans (2012-2014), le Hezbollah mettra ainsi en échec six offensives majeures des djihadistes de Syrie visant à percer les lignes de défense du parti chiite, à coups de vagues humaines, dans la zone frontalière syro libanaise, dans le secteur Ersal-Brital, décimant les unités d’élite des assaillants takfiristes, constituées de troupes conjointes de Daech et de Jabhat An Nosra avec le soutien d’Israël.

Par quatre fois en Syrie (Al-Qoussayr, Yabroud, et dans le périmètre de la base militaire de Minbej, dans la région d’Alep, assiégée de nombreux mois par le géorgien Tarkhan Batirashvili – Abou Omar al-Shishani), ainsi qu’à Palmyre, dans le désert syrien (Mars 2016), Hassan Nasrallah, à la tête de ses hommes, fera la preuve de sa science militaire et de la maîtrise du commandement.

Se posant en égal des mythiques «barbudos» cubains, il assumera un rôle comparable au légendaire Camilo Gorriarán Cienfuegos, l’adjoint opérationnel de Fidel Castro et d’Ernesto Che Guevara de La Serna, le voltigeur de pointe de l’armée révolutionnaire cubaine, le commandant de l’avant, celui qui opéra, à la tête de la Colonne n°2 «Antonio Maceo», la percée décisive vers La Havane, dont il s’emparera le 2 janvier 1959, à 27 ans.

Rompues à la guerre de guérilla, ses troupes d’élite réussiront l’exploit non seulement de renverser le cours de la guerre, mais de modifier radicalement les règles d’engagement des combats dans la zone de confrontation israélo-libanaise, il tiendra t en respect Israël, la principale puissance militaire du Moyen-Orient, la terreur absolue des Arabes, qu’il narguera avec un drone de sa fabrication, le drone «Ayoub», tandis que son complice iranien détournait, à son profit, un drone américain, faisant tous les deux la preuve de la maîtrise technologique de la surveillance aérienne.

Le lancement le 2 octobre 2012 d’un avion sans pilote du Hezbollah en direction d’Israël a constitué la première incursion aérienne réussie de l’aviation arabe depuis la guerre d’octobre 1973, il y a 40 ans.

Son survol du site nucléaire de Dimona, dans le Néguev, a démontré l’absence d’étanchéité du «dôme d’acier» israélien, édifié avec de coûteux moyens avec l’aide américaine en vue d’immuniser le ciel israélien de toute attaque hostile. Cet exploit militaire du Hezbollah, et par voie de conséquence de l’Iran, est apparu comme une spectaculaire démonstration de leur capacité technologique à forte portée psychologique tant à l’égard d’Israël que des États-Unis, qu’à l’encontre du groupement des pays sunnites gravitant dans l’orbite atlantiste.

Une percée technologique attestée deux ans plus tard par le Hamas dans son combat à Gaza, en juillet 2014, infligeant un camouflet majeur à Israël en apportant la preuve manifeste de l’absence total d’étanchéité de son «dôme d’acier», qui s’est révélé en fin de compte un parapluie troué.

Sur la liste des organisations terroristes de la Ligue arabe, mais ultime digue de retenue face à une démission généralisée arabe au Diktat israélien

Le Hezbollah est certes inscrit sur les «liste des organisations terroristes» tant de l’Union européenne, à tout le moins sa branche militaire, que de la Ligue arabe à la demande pressante de l’Arabie saoudite, au même titre d’ailleurs que les anciens pupilles de l’Occident, les Frères Musulmans, Jobhat An Nosra et Da’ech.

Mais par rapport aux organisations sunnites, le Hezbollah dispose d’un avantage comparatif incontestable en termes de crédibilité dissuasive concrétisée par sa présence, solitaire, sur l’ultime champ de bataille contre Israël, en tant qu’ultime barrage de retenue à une reddition générale arabe face au diktat israélo américain.

Une crédibilité concrétisée par le fait que de tous les protagonistes du conflit, Hassan Nasrallah ne désertera jamais le champ de bataille, contrairement à ses contestataires sunnites: Saad Hariri, le chef du camp saoudo américain au Liban, planqué en Arabie saoudite, le chef politique du Hamas Palestinien, Khaled Mecha’al, planqué à Doha, à une trentaine de kms de la plus importante base militaire américaine du tiers-monde et le prédicateur Ahmad Al-Assir, la dague salafiste du Qatar sur le flanc du Hezbollah, intercepté à l’aéroport de Beyrouth, alors qu’il tentait de suivre l’exemple de son chef sunnite Saad Hariri, en voulant s’enfuir du Liban, pour échapper à ses forfaitures.

Une crédibilité dissuasive concrétisée enfin par le fait que la formation chiite est la seule instance arabe à proclamer son attachement effectif au combat pour la libération de la Palestine, matérialisé par ses combats contre Israël et son attachement à la célébration de la journée mondiale d’«Al Qods», commémorée chaque année le dernier vendredi du mois de Ramadan, en l’absence de la moindre participation sunnite, alors que la Palestine est dans sa très grande majorité peuplée de sunnites et d’une minorité chrétienne arabe, dont la population ne comporte aucun chiite; et que la responsabilité de la défense des Lieux Saints Musulmans incombe aux vingt pays arabes qui se réclament du sunnisme, la branche majoritaire de l’Islam.

Alors qu’Israël parachève la phagocytose de la Palestine, démarche ultime avant l’estocade finale, la reconnaissance d’Israël comme «État Juif», verrouillant ainsi toute revendication future des Palestiniens à un hypothétique «Droit au retour» sur la terre de leurs ancêtres, le Hamas, de même que les autres déclinaisons de la nébuleuse islamiste sunnite se sont curieusement engagés dans le combat anti Assad, plutôt que de se lancer à la reconquête de leur terre natale, la Palestine, en un tragique dévoiement de sa stratégie.

Nasrallah versus Bandar : KO Debout

Fruit d’une copulation ancillaire du Prince Sultan Ben Abdel Aziz avec une roturière d’extraction modeste, l’ancien «Great Gatsby» de la vie diplomatique américaine s’est imposé comme l’homme fort du Royaume du fait de la maladie d’une large fraction de l’équipe dirigeante frappée de pathologie handicapante.

Intronisé par le général David Petraeus, l’ancien chef du renseignement américain, Bandar passait pour être le nouvel homme providentiel de la stratégie saoudo américaine. Par cinq fois, toutefois, Bandar a mordu la poussière face Hassan Nasrallah, le contraignant à prendre le chemin de l’exil, entraînant dans sa chute l’ensemble de sa fratrie, son aîné, Khaled Ben Sultan, vice-ministre de la défense et propriétaire du journal «Al Hayat» et son cadet, Salman Ben Sultan, le chef opérationnel du PC conjoint islamo atlantiste à Amman.

Voir à ce propos les déclarations du général Welsley Clark, ancien commandant en chef de l’Otan (1997-2000): «Nos alliés et nous avons crée Daech pour combattre le Hezbollah». voir la vidéo sous-titrée en français :

En 2006, la riposte balistique victorieuse du Hezbollah libanais face à l’aviation israélienne, de même que la destruction du navire amiral de la flotte israélienne, ont semé la consternation dans le camp saoudo américain, fragilisant l’héritier politique du clan Hariri.

En 2007, la neutralisation du camp palestinien de Nahr el Bared, (Nord du Liban), en mettant hors circuit le chef de file des djihadistes Chaker Absi, à la solde de l’Arabie saoudite, a mis en échec le projet djihadiste d’en faire voulait une zone de non droit, en vue de parasiter le Hezbollah sur son arrière garde.

En 2008, l’affaire du réseau des transmissions stratégiques du Hezbollah s’est soldée par une capitulation en rase campagne de ses adversaires, particulièrement le chef druze Walid Joumblatt, à l’époque le fer de lance du clan Hariri.

Enfin en 2013-2014, les revers de Syrie se sont acccumulés en complément de la perte considérable représentée par l’assassinat de sa dague sécuritaire, le capitaine Wissam Hassan, chef de la section des renseignements des forces de sécurité intérieure libanaise, dynamité trois mois après la décapitation de la hiérarchie militaire syrienne.

Ce bilan ne tient pas compte de l’éradication de l’excroissance salafiste du Qatar, Ahmad al Assir, le 25 juin 2013, le jour même de la destitution déguisée de son commanditaire l’émir du Qatar, Cheikh Khalifa Ben Hamad Al Thani, à la date anniversaire du 13 me anniversaire du dégagement militaire israélien, sous l’effet des coups de butoir du Hezbollah.

Dernier intervenant sur le champ de bataille syrien, après les escouades de djihadistes de Tchétchénie à la Tunisie en passant par la Belgique, le Kosovo et la France, de même que les Moudjahidines Khalq, formation de l’opposition iranienne islamo marxiste, et le clan Hariri, le Hezbollah a brisé net la stratégie islamo-atlantiste, il écrabouillera au passage ses anciens compagnon d’armes, les soldats perdus du Hamas, dans la mémorable bataille des tunnels de Qoussyar: «Par ses brillantes performances non seulement à Qoussayr, à Lattaquieh et Homs, mais aussi dans sa contribution à la défense de la base aérienne de Menagh, (Nord Syrie), Hassan Nasrallah a bien mérité le titre de «Seigneur de la résistance», admettra le site nassérien du Caire.

Invincible à ce jour, artisan de deux dégagements militaires israéliens du Liban sans négociation ni traité de paix, ferme soutien du Hamas face aux offensive israéliennes, le Hezbollah demeure, n’en déplaise aux esprits chagrins, le phénomène politico-militaire majeure de l’histoire arabe contemporaine; l’ultime digue de retenue face au grand naufrage arabe, glanant au passage le titre envié de «sentinelle de l’indépendance libanaise»

Ni palace, ni limousine, le doigt sur la gâchette avec Israël en point de mire

Ni Palace, ni limousine, incorruptible dans un monde ruisselant de pétrodollars, cette figure marquante du monde arabo musulman force le respect de ses interlocuteurs par la retenue de son comportement, son sens de l’humour et une crédibilité à tout crin, sa marque de fabrique, son viatique pour l’éternité. «Al Wahd al Sadeq», la «promesse sincère» sera une promesse tenue.

Elle apportera, en 2007, la démonstration la plus éclatante de sa fiabilité en obtenant la libération du doyen des prisonniers arabes en Israël, le druze libanais Samir Kintar, au cours de la plus importante opération d’échange de prisonniers qui aboutit en outre à la restitution de la dépouille de Dalal Moughrabi, une résistante palestinienne tuée au cours d’une opération commando à l’intérieur du territoire israélien.

Ni port, ni aéroport, aucune route ni autoroute, pas la moindre ruelle, ni venelle ne rend hommage à celui qui porte en lui une part du destin du Liban et du monde arabe, un prescripteur essentiel de l’ordre régional. Aucun monument, aucune œuvre humaine pour immortaliser le passage sur terre de cet homme. Aucune trace, aucune autre trace que celle que l’histoire réservera à cet homme dont le passage réussi des Thermopyles, l’été 2006, au sud Liban sur le champ d’honneur de la résistance, a réanimé le souffle du monde arabe dans la reconquête de sa dignité.

Huit cent des siens ont péri cet été-là, l’arme à la main, pour que vive le Liban dans son intégrité territoriale et sa souveraineté nationale et que se maintienne vivante la revendication nationale palestinienne à un état indépendant.

Bulleurs occidentaux, ne vous égarez pas trop une fois de plus en de vaines recherches: «L’Islam des Lumières», c’est lui et non la cohorte des gérontocratiques pétro monarchies obscurantistes du Golfe.

Bulleurs occidentaux, ne vous méprenez pas, non plus: «L’Islam moderne», c’est lui et non cette cohorte de dictateurs bureaucratiques libidineux à propension dynastique.

Lui, le nouveau chef de file d’un nationalisme arabe revigoré, que vous avez tenté de démanteler depuis un demi-siècle, lui ce chiite minoritaire d’un monde arabe majoritairement sunnite, le digne héritier du sunnite Nasser, lui la sentinelle de l’indépendance libanaise.

Lui, et non ce véritable dindon de la farce de l’affaire afghane, Oussama Ben Laden, célébré par vous toute une décennie en tant que «combattant de la liberté» pour avoir détourné 50.000 combattants et vingt milliards de dollars pour faire le coup de feu contre les Russes en Afghanistan à des milliers de km du principal champ de bataille, la Palestine.

Lui, l’idole des jeunes et des moins jeunes, lui, le théologien de la libération sans successeur prédestiné, lui, Hassan Nasrallah, l’indomptable, l’homme qui n’a jamais pactisé avec ses ennemis, ni avec les ennemis de ses ennemis.

Lui, dont l’unique point de mire est Israël, dont il n’en détachera ni le regard ni la gâchette pour d’autres de vos mirages incertains, pour d’autres de vos cibles incertaines, pour aucune autre cible, aucun autre objectif que la libération du sol national et la sécurisation de l’espace national arabe.

Pour aller plus loin

Du Grand Moyen Orient au Nouveau Proche-Orient ou le conte d’une folie ordinaire. Par Roger Naba’a, Universitaire et philosophe libanais in «Liban: chroniques d’un pays en sursis» ouvrage co-écrit par Roger Naba’a et René Naba, Éditions du Cygne, 2007.

En partenariats avec www.madaniya.info

Guerre impérialiste et ingérence au Moyen-Orient: La nouvelle guerre du Liban aura sûrement lieu…

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“La solution pratique, légitime et objective [pour la libération de la terre] est donc représentée par des opérations de résistance qui forcent un effet clair et direct, la retraite de l’ennemi et la reconsidération des agendas politiques et des méthodes… Le bloc fondamental sur lequel toutes les tactiques reposent est représenté dans la perception qu’on a de ce qui constitue une solution plausible: la résistance ou la négociation ? Les deux modes ont clairement démontré leurs résultats.

Il n’y a pas de restitution de terres après des négociations et une occupation ne peut pas soutenir la pression d’une résistance.

La dépendance et la subordination aux régimes [politiques] piègent l’activité de la résistance dans une conjoncture d’obligations et de système de requis, compromettant ainsi la liberté et l’efficacité qui généralement caractérisent une telle activité [de résistance].”

~ Naïm Qassem (2005) ~

 

Vers une nouvelle guerre au Liban

 

Thierry Meyssan

 

14 Mars 2016

 

url de l’article original:

http://www.voltairenet.org/article190702.html

 

Depuis mai 2008, le Liban ne respecte plus sa propre constitution et n’a plus de budget. Le pays, aujourd’hui à la dérive, est redevenu une proie facile pour Israël. L’échec de l’opération contre la Syrie conduit le parti colonial à se chercher une nouvelle cible. Si une seconde guerre civile peut encore être évitée, il sera difficile d’empêcher une nouvelle invasion.

Depuis l’accord de Doha et l’élection anticonstitutionnelle de Michel Sleiman comme président de la République, en 2008, le Liban n’a pas connu d’événement politique marquant jusqu’à août dernier. Au cours des sept derniers mois, le pays a été secoué lors de la « crise des ordures » par des manifestations susceptibles de déboucher sur une seconde « révolution du Cèdre », puis par une crise de confiance avec l’Arabie saoudite et ses alliés, enfin par une mise en cause internationale du Hezbollah. Trois événements qui, pris séparément, semblent s’expliquer par eux-mêmes et ne débouchent sur rien. Et pourtant…

En août 2015, débuta subitement la « crise des ordures » : l’État ne parvint pas à renouveler le contrat de ramassage des poubelles par la société Sukleen. En quelques jours, le pays dans son ensemble devint une vaste poubelle, les déchets s’amoncelant dans les rues. Des manifestations se formèrent accusant le gouvernement d’incurie. Bientôt des milliers de manifestants clamaient dans le centre de la capitale que les politiciens eux-mêmes étaient des ordures, pillant l’État au détriment des citoyens. Des médias évoquaient un début de révolution colorée comparable à la « révolution du Cèdre » organisée par les États-Unis après l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri ; d’autres médias évoquaient une extension du « printemps arabe » [1]. En définitive la fureur populaire retomba car le système communautaire unique du Liban —imposé par la France— attache chaque citoyen à sa communauté religieuse et l’empêche de se positionner sur les questions nationales.

Toutefois, sept mois plus tard, la crise des ordures n’est toujours pas résolue. Certes, la capitale et les grandes villes sont nettoyées, mais dans de nombreuses régions, les poubelles s’accumulent répandant une odeur nauséeuse. La persistance et la généralisation de ce problème ont des conséquences en matière de santé publique. Les virus se propagent et presque tous les Libanais sont malades épisodiquement. Elles ont aussi des conséquences économiques. De facto, le tourisme, principale source de revenu officiel du pays, est en forte baisse.

La seconde crise a débuté avec l’annulation du don saoudien de 3 milliards de dollars à l’Armée libanaise [2]. En réalité, ce « don » était la rémunération versée à l’Armée libanaise pour avoir détruit le témoignage de Majed el-Majed qu’elle avait arrêté lors de son transport en ambulance, le 26 décembre 2015. Le célèbre terroriste était le représentant du prince Bandar Ben Sultan au Levant. Il était suspecté de connaître personnellement la totalité des politiciens qui soutiennent secrètement les jihadistes. Son témoignage aurait gravement mis en difficulté le royaume saoudien. L’homme eut la bonne idée de mourir après quelques jours de détention sans que son témoignage détaillé ne soit enregistré [3].

Pour justifier l’annulation de son « don », Riyad évoqua la réaction du Liban à l’exécution de cheikh Nimr Baqr al-Nimr. Le 2 janvier 2016, la pétro-dictature avait en effet décapité le chef de son opposition. Or, il se trouve que cette personnalité était un religieux chiite, ce qui souleva une vague d’indignation dans toutes les populations chiites du monde, y compris au Liban [4]. L’Arabie saoudite mobilisa ses alliés pour affirmer son droit absolu à tuer qui il souhaite parmi ses sujets, tandis que le Liban se tint prudemment sur la réserve. Riyad décida d’y voir une forme d’ingratitude au regard des milliards déversés durant des années pour soutenir le 14-Mars, c’est-à-dire la coalition des partis communautaires libanais collaborant avec Israël.

Surtout, Riyad décida de couler l’économie libanaise en interdisant à ses sujets de se rendre au Liban et en faisant étendre cette interdiction aux Bahreïnis et aux Émiratis. Privé de ses touristes du Golfe, les commerces et les banques sont immédiatement entrés en récession.

La troisième crise est celle concernant le Hezbollah. Ce réseau de résistance à l’occupation israélienne s’est progressivement transformé en parti politique et participe au gouvernement. Principalement soutenu par la Syrie dans la période 1982-2005, il se tourne progressivement vers l’Iran après le départ de l’Armée arabe syrienne du Liban. Dans la période 2006-2013, il reçoit un arsenal considérable des Gardiens de la Révolution iraniens. Cependant, depuis l’élection de cheikh Hassan Rohani en Iran, le Hezbollah se prépare à une rupture et développe ses propres sources de financement en s’appuyant sur la diaspora libanaise et/ou chiite à l’étranger, principalement en Afrique et en Amérique latine. Suite à la signature de l’accord 5+1 avec l’Iran, le 14 juillet 2015, le Hezbollah s’engage contre les jihadistes aux côtés de l’Armée arabe syrienne, tout en prenant progressivement ses distances avec Téhéran.

Le 16 décembre 2015, le Congrès des États-Unis a adopté à l’unanimité une loi interdisant aux banques de travailler avec le Hezbollah ou des organes liés à la Résistance libanaise et visant, en outre, à empêcher la diffusion de la chaîne de télévision Al-Manar [5]. Immédiatement le Trésor a pris des sanctions contre Ali Youssef Charara, PDG de la société Spectrum Investment Group, accusé de participer au système de financement de la Résistance [6]. La loi états-unienne a été suivie par des résolutions du Conseil de coopération du Golfe et de la Ligue arabe qualifiant le Hezbollah de « mouvement terroriste ».

Le dispositif est désormais complet : l’économie libanaise est ruinée et le principe de la Résistance à l’occupation israélienne est assimilé à du terrorisme. La chaîne de télévision Al-Manar ne devrait plus être accessible par NileSat et ArabSat, limitant considérablement son audience.

Deux options sont désormais possibles pour Washington et Tel-Aviv : soit une guerre classique, comme en 2006, soit —plus simple et plus discret— une guerre civile, comme le Liban l’a connue de 1975 à 1990. Le dernier président constitutionnel du Liban, Émile Lahoud, appelle à une réforme immédiate de la loi électorale, de manière à ce que le prochain parlement ne soit pas représentatif des communautés religieuses, mais de la population. C’est le seul moyen d’éviter la guerre civile.

[1] « Au Liban, une manifestation populaire pour « la chute du régime » », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 24 août 2015.

[2] « L’Arabie saoudite annule son don de 3 milliards au Liban », Réseau Voltaire, 20 février 2016.

[3] « Le silence et la trahison qui valaient 3 milliards de dollars », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 15 janvier 2014.

[4] « La mort du cheikh El-Nimr fait vaciller le régime des Saoud », par André Chamy, Réseau Voltaire, 3 janvier 2016.

[5] “Hezbollah International Financing Prevention Act of 2015 (H.R.2297)”, Voltaire Network, 16 December 2015.

[6] « Treasury Sanctions Hizballah Financier and His Company », U S Department of the Treasury, January 7, 2016.

= = =

En parallèle à cet article de Meyssan, cette information émanant de l’IRIB / Sahar TV, chaîne d’information iranienne francophone, confortant l’analyse de T. Meyssan et laissant penser que le choix d’une nouvelle guere civile a été fait par les sionistes:

“Israël incapable de faire la guerre contre le Liban (Mohamed Raad, chef de la délégation politique du Hezbollah au perlement libanais)

Sahar TV

14 mars 2016

Le Chef de la fraction du Hezbollah, au Parlement libanais, a assuré que les Sionistes étaient incapables de faire la guerre contre le Liban.

«Le Liban est conscient de l’incapacité de l’ennemi sioniste face à la Résistance», a déclaré le Chef de la fraction du Hezbollah, au Parlement libanais, Mohammed Raad, avant de souligner : «Israël n’est pas capable d’entamer une nouvelle guerre contre le Hezbollah».

Il a, ensuite, regretté la trahison de certains dirigeants arabes, vis-à-vis de Qods, de la Palestine, du Liban, de la Syrie, de la Jordanie, et même de la Mecque et de Médine, en affirmant : «Ces dirigeants agissent en faveur des intérêts des Sionistes».

Source: http://francophone.sahartv.ir/infos/moyen_orient-i30151-israël_incapable_de_faire_la_guerre_contre_le_liban_(mohammad_raad)

Résistance et réalité politiques: Une vision panoramique de la situation au Moyen-Orient…

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Le conflit régional est politique, l’échec de Ryadh au Yémen affectera toute la région

 

Al Manar

 

7 Avril 2015

 

url de l’article original:

http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=229371&cid=18&fromval=1&frid=18&seccatid=23&s1=1

 

Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a affirmé que la région traverse une période cruciale , soulignant que le conflit dans la région , en particulier en Syrie ou en Irak ou au Yémen est politique par excellence, ajoutant que ses outils sont religieux mais ses objectifs sont politiques.

Dans un entretien télévisé exclusif avec la chaine satellitaire syrienne alAkhbrayah , sayyed Hassan Nasrallah a parlé de la Syrie, du Yémen, des repercussions du dossier nucléaire sur la région
Son excellence n’a pas hésité à vilipender le régime saoudien pour sa politique vassale qu’il applique avec ses pairs arabes et musulmans, politique qui a été dénoncée par son agression à l’israélienne contre le Yémen.

Principaux points de son discours :

 

Le conflit dans la région est politique

Il ne fait aucun doute que le conflit dans la région est politique, mais ses outils sont  religieux et ses objectifs sont politiques, or la religion n’a pas été  utilisée dans le bon sens, comme par exemple dans la lutte contre l’occupation israélienne.

Je donne un autre exemple, celui de l’Iran. L’Iran à l’époque du shah était chiite, le régime du shah  était dans l’axe des USA, un allié de l’Arabie alors qu’il encourageait les slogans chiites, sa femme visitait le mausolée de l’Imma Rida , il récitait le Coran, tout comme le fait le roi saoudien, mais jamais on l’a accusé de représenter une menace chiite pour les sunnites ou une menace perse pour les arabes.

Toutefois,  quand l’imam Khomeiny a déclenché la révolution islamique pour fonder la république islamique d’Iran, afin de rendre au peuple iranien son autonomie, son pouvoir de décider de lui-même,  quand il a redonné à son peuple sa confiance en soi et qu’il s’est libéré de l’emprise américano-saoudienne, c’est à ce moment que des voix arabes ont retenti  mettant en garde de la menace perse ou chiite qui veut conquérir la région. Le problème réside dans le choix que les peuples font :  soit dans l’axe des USA soit dans l’axe de la résistance et de la cause palestinienne. Et donc, notre problème est avec l’occupation israélienne qui commet des massacres, des guerres , notre bataille n’est pas avec les juifs mais avec les sionistes.

La participation du Hezbollah dans le conflit en Syrie

Nous avons choisi et décider de participer dans le conflit syrien et nous avons présenté à maintes occasions nos arguments et nos raisons, et nous étions parfaitement conscients de l’ampleur du complot contre la Syrie.

Au Liban, nous n’avons pas  consulté nos alliés afin de ne point les embarrasser  si jamais on leur posait la question. Nous leur avons donné  le choix de répondre ce qu’ils trouvent bon de répondre sans avoir à mentir puisqu’ils ne savaient pas notre décision. Nous leur avions expliqué nos raisons aprés. Nous  avons pris  une décision historique et nous leur avions dit que vous  êtes libres d’être avec nous ou pas..

Bien sur, avec la Syrie il y a eu consultation au plus haut niveau..

Certes,  nous savions que le conflit promettait d’être long et dur. Il suffisait de lire les analyses et les pronostics qui s’attendaient la chute du régime syrien en quelques mois. Rien que cela nous donnait une idée de l’ampleur du complot, des Etats  y étaient impliqués tant au niveau régional qu’international, c’est pourquoi nous estimons toujours que le conflit en Syrie est toujours ouvert à tous les fronts.

Au début, il y avait une liste d’objectifs à réaliser dans cette guerre contre la Syrie, et j’en ai parlé dans mes discours en affirmant qu’il fallait remplacer le régime syrien parce que la Syrie fait partie de l’axe de la résistance, qu’elle soutient la résistance au Liban et en Palestine occupée.

Mais il y a autre chose, de plus grave :  la Syrie était depuis des décennies, soit sous le règne du feu président Hafez alAssad,  un Etat autonome, indépendant, qui définit ses propres stratégies,  ses alliés et ses adversaires. Allez chercher dans la région, un seul Etat  qui jouit d’une autonomie comme  la Syrie ..

Aussi, la position de la Syrie  dans la région est cruciale,  on ne peut pas parler de l’avenir de la région sans la Syrie, ni de la question irakienne sans la Syrie, ni de la question palestinienne sans la Syrie, ni de l’avenir du bassin méditerranéen sans la Syrie.

Or, après le départ de Hafez alAssad, les pays arabes et l’Occident ont cru que le président Bachar aura besoin de soutien pour s’imposer ,  et donc tous les pays se sont ouverts à la Syrie, la Turquie, le Qatar, l’Arabie, tous ont offert leur soutien et bons services, en fait ils cherchaient à acheter la Syrie, à lui voler sa volonté  de décider par elle-même.

Ainsi, en 2003 quand l’Irak a été occupé par les Etats-Unis, le monde arabe tremblait et  ce jour-là Collin Powell s’est rendu  en Syrie avec une liste de demandes, croyant que le président Bachar allait  plier face à la puissance américaine. Or,   telle fut sa surprise de voir un président courageux, tenace, déterminé, nullement impressionné par la force militaire américaine refuser toute la liste.

En 2005, avec l’assassinat de Rafic Hariri, ceux qui l’ont tué avait préparé tout un scénario,  la Syrie s’est retirée du Liban mais ne s’est pas pour autant plier ou soumise à l’axe des USA.

Avec la guerre israélienne de 2006 contre le Liban,  on s’attendait à ce que le Liban s’écroule avec sa résistance et qu’après en avoir fini avec le Liban ce sera au tour de la Syrie..

Leur projet contre le Liban a échoué : le projet était américain, et l’outil d’exécution israélien.
Et la Syrie ne s’est pas  plié,  elle a poursuivi son soutien à la résistance, ils ont découvert que rien ne faisait plier la Syrie et donc ils ont décidé de la détruire.

La bagarre en Syrie est celle de la résistance mais aussi celle de l’indépendance de la Syrie et de son autonomie, de sa souverainneté. 
Il ne faut pas oublier d’autres raisons, il y a la question du pétrole et des oléoducs et du gaz, ils veulent que la Syrie soit un passage pour leur gaz et leur pétrole sans que le peuple syrien puisse en profiter, car il y a d’énormes projets d’énergie qui sont en jeu.
  
Ils ont fait venir Al-Qaïda pour servir leurs intérêts , mais Al-Qaïda a aussi son  projet en Syrie, elle aussi veut dominer la Syrie, disons qu’il y a eu des intérêts en commun pour s’engager contre la Syrie.

La Syrie depuis le début du conflit , et je peux en témoigner, était disposée à tout dialogue , le président syrien était présent à répondre aux demandes du peuple , mais quand les autres ont constaté qu’il était capable  d’écouter les diverses oppositions du pays,  alors ils ont intensifié le conflit, plongeant la Syrie dans un conflit sanguinaire, contre des groupes armés sans merci, d’où l’ampleur de la guerre contre la Syrie..

La situation sur le terrain après cinq années de guerre

Quand on veut évaluer n’importe quelle guerre, on étudie les objectifs que l’agresseur veut réaliser dans sa guerre, comme au Yémen. En Syrie, le régime est toujours solide, soutenu par son armée et son peuple,  et donc la guerre en Syrie n’a pas réalisé le premier objectif déclaré : la chute du régime. Mais encore, la majorité de principales villes et la capitale sont toujours  sous la souveraineté de l’Etat syrien. Mieux encore il y a eu des élections présidentielles, alors que chez nous au Liban en temps de paix on est incapable d’en organiser une,  et des  législatives ce qui veut dire que les rênes du pouvoir sont toujours entre les mains du pouvoir..

Les victoires réalisées par les groupes armés dans diverses zones syriennes, comme à Idlib, ne sont pas suffisantes pour réaliser l’objectif principal, ce sont  des victoires partielles, limitées géographiquement mais qui ne sont pas stratégiques.  Elles ne peuvent pas provoquer la chute du régime, regardez en Irak, il a perdu au début d’importantes régions, puis a réussi à les reconquérir,  imposant sa souveraineté, grâce à son armée, à son peuple, même l’opposition irakienne.

Donc, en  Syrie, certaines zones sont tombées militairement entre les mains des groupes armés pour des raisons objectifs et c’est normal mais toutes les institutions de l’Etat fonctionnent toujours,  le peuple est toujours derrière son  président. C’est pourquoi ils ont été surpris par la réaction du peuple syrien envers leur président et je leur ai prévenu de ne point comparer Bachar alAssad avec Moubarak ou tout autre président arabe qui n’hésiterai pas à fuir s’il était dans la même situation que le président syrien.

La Syrie est bénie par la présence d’un président aussi courageux, tenace et patriotique qui n’a jamais et ne quittera jamais son pays pour se réfugier dans un pays ami..

Et comme je l’ai déjà dit , la raison qui nous a poussé à participer dans le conflit en Syrie est l’enjeu que représente la perte de la Syrie, car cela signifie la perte de la question palestinienne , de la résistance et de l’axe de la résistance.. C’est donc pour  nous défendre avant tout, puis  défendre la question palestinienne et aussi les peuples de la région. Car, imaginez si alQaida avait occupé toute la Syrie, que sera devenue la Jordanie ? L’Irak ? Le Liban ?  voire même les pays du Golfe qui excellent en matière d’échec et de retournement de situation contre eux..

En Syrie, nous sommes présents sur le terrain là ou nos capacités nous permettent de l’être, finalement nous ne sommes pas une puissance régionale ni même une force régionale et nous avons jamais prétendu l’être.. Nous sommes un simple mouvement de résistance et de lutte, avec certaines capacités militaires et une expérience des guérillas  et donc nous sommes là ou l’urgence l’exige..

Cette évaluation nous la faisons en tenant de plusieurs facteurs, tenez par exemple dans la bataille de Qalamoun.  Il était urgent  de fermer l’accès au Qalamoun, passage obligé d’armes et de munitions  pour les groupes armés à l’intérieur de la Syrie . Mais surtout, du côté libanais il y avait des groupes armés  tout au long de  la frontière libanaise,  pire ils se servaient de ce passage pour  envoyer des voitures piégées au Liban ..

Nous sommes présents en Syrie en termes d’hommes et non en termes d’armes, nous ne faisons pas venir nos armes du Liban..

La coopération entre le Hezbollah et l’armée syrienne.. 

D’abord je ne suis pas un commandant militaire, il y a des responsables militaires du Hezbollah sur le terrain, certes  il me consulte dans les grandes lignes, mais nous ne sommes qu’un facteur de soutien pour l’armée syrienne,  la décision revient aux responsables militaires syriens.  

Quand on lit dans les rapports et les journaux que des millions de dollars ont été dépensés dans ce conflit et que des tonnes d’armes ont été envoyées aux groupes armés, je dirai que l’armée syrienne et nous, combattions le monde, sans oublier que nous affrontons des hommes endoctrinés, sans merci, sans cœur, qui pensent qu’en tuant un chiite ou un alaouite, ils vont déjeuner avec le prophète Mohammad au Paradis, et donc la guerre est ouverte sur tous les fronts..

Est-ce que l’armée américaine peut être partout dans un pareil conflit ?Certes non, il est donc normal que des régions tombent entre les mains des takfiristes, au point que Damas a été  menacée, Homs aussi et Idlib depuis toujours..  mais Damas a résisté, la situation à Halab a changé en notre faveur de même Homs, selon mes  estimations  la situation de notre front est en progression et le fait que telle ou telle zone tombe ne change pas l’équation sur le terrain.. 

Nos pertes étaient calculées d’avance, ce qui est rapporté par les médias est très exagéré. Le trois devient trente..voire nos pertes sont moins que prévues compte tenu de l’ampleur du conflit ..

L’axe de résistance entrainée dans une guerre d’usure ?

C’est nous qui avions insisté pour que le Liban ne devienne pas une scène de guerre .. les mouvements de résistance en Irak et en Syrie n’ont pas le choix que de lutter que d’endurer car regardez ce qui s’est passé avec ceux qui se sont rendus : ils ont perdu leurs églises, leurs mosquées,  leurs maisons, leurs vies.. nous affrontons un ennemi qui n’a pas de cœur ni de miséricorde nous n’avons pas le choix que de résister et donc  cela ne nous pose pas un problème, car seuls les peuples qui acceptent le plus haut des sacrifices méritent à la vie..

La riposte de Chebaa

A travers notre riposte à Chebaa nous avons voulu adresser un message à l’ennemi et à l’ami, à savoir: il n’y a plus de règles de conflits, tous les fronts sont ouverts. C’était tes important sur le plan stratégique et politique car si nous avions riposté depuis le territoire syrien, l’impact stratégique aurait été moins important pour l’ennemi, surtout que  le front libanais est très important pour l’ennemi israélien car il y a des colonies, l’enjeu stratégique est plus grand.

Efficacité du dialogue inter-syrien à Moscou

La solution réside d’abord chez les vrais opposants syriens, ils doivent jouir d’une  volonté indépendante. Le président syrien était ouvert au dialogue politique,  le toit du dialogue était très haut et même je lui ai demandé s’il acceptait un système multiparti, ou la tenue d’élection présidentielle, sa réponse était affirmative, voire je lui ai demandé s’il était prêt à annuler l’article 8 qui est dangereux et il a accepté..

Et j’ai rapporté cela, mais personne en face n’était prêt à un dialogue, ni la Turquie, ni  les pays du golfe car pour eux accepter  le dialogue c’est donner au régime  de l’oxygène. C’est pourquoi ils n’ont pas accepté car ils ne veulent pas des réformes, ils veulent la chute du régime.

La vérité c’est que les opposants syriens sont soit avec les renseignements saoudiens ou jordaniens ou turcs. Et quand ils ont fait venir Daech  en Syrie, ils ont saboté toute chance de dialogue car la culture de Daech, sa doctrine, ne reconnait personne..

Aujourd’hui, les Etats qui   financent les groupes armés refusent la solution politique, ils jouissent du paysage dévasté que présente la Syrie,  tout comme ce qui se passe au Yémen,  pour eux que la Syrie brule en enfer, c’est leur mentalité.

Mais cela ne signifie aucunement que nous devons baisser les bras et fermer la porte au dialogue,  au contraire, il faut chercher la moindre fenêtre de dialogue car cela peut diminuer la tension ou encourager d’autres parties de participer au dialogue d’où l’intérêt de la table de dialogue à Moscou.

L’Iran, l’Arabie-saoudite.. le Yémen

Il n’est pas étonnant que celui qui parle d’occupation iranienne de la Syrie ne soit autre que Saoud al Fayçal, le ministre des affaires étrangères saoudien.

Quand l’Arabie a constaté  que la Syrie résistait et luttait,  elle ne l’a pas toléré, car t le régime saoudien ne peut pas comprendre ou accepter que les peuples soient libres et luttent pour leur autonomie, pour les alSaoud,  tous les peuples doivent être traités comme des vassaux.

En fait, face à son échec cuisant, Saoud al Fayçal  n’a trouvé autre que de dire que l’Iran occupe la Syrie. Mais, bon sens, dites moi est-ce que tous les libanais peuvent occuper la Syrie ? Certes non, alors quid le Hezbollah ?

Dire que la Syrie est occupée par l’Iran est non seulement irrationnelle et illogique mais d’une stupidité grave.

Tout comme ils accusent le Yémen d’être occupée par l’Iran sachant qu’avant l’agression contre le Yémen, il y avait quelques conseillers iraniens dont le nombre n’a cessé de diminuer.

Il y a quelques jours, j’ai insisté sur le fait que le régime saoudien veut réimposer son hégémonie au Yémen.

L’Arabie a agressé le Yémen, oui mais  il ne faut pas omettre le rôle des USA dans cette guerre.  Le peuple yéménite voulait retrouver son autonomie et il voulait redynamiser ses mouvements de résistance, le peuple yéménite soutient la cause palestinienne, il a été le premier à soutenir la Syrie face au complot.

Et donc si le Yémen n’est plus pro- saoudien, cela signifie qu’il n’est plus dans l’axe des USA,  sans oublier l’importance stratégique du  Bab al Mandeb pour l’entité sioniste.

Autrement dit,  si le Yémen devient autonome, il est une menace pour l’entité sioniste et les USA .

Il faut aussi souligner, le besoin des alSaoud pour déclencher une guerre à cause de la situation interne du pays qui est alarmante, avec tous ses pétrodollars, le pays souffre d’un chômage chronique, d’une extrême pauvreté, de crises sociales graves. A ce titre,  leur ami Obama leur a prévenu aujourd’hui, en affirmant que le problème des pays du golfe vient de l’intérieur voire que la culture takfiriste est une menace pour leur régime..

Or, la plus grande base qui soutient Daech est  l’Arabie, car l’Arabie est dominé par le wahhabisme, Daech est le noyau du wahhabisme, il faut savoir que quand ces régimes sont menacés de l’intérieur, ils déclenchent une guerre. Et donc pour se débarrasser de ces takfiristes, ils leur ouvrent un front ..
 
Reste que le plus important est  que pour la première fois l’Arabie s’est impliquée directement dans la guerre, auparavant elle offrait des sommes colossales pour qu’on fasse des guerres à sa place, elle n’a aucune stratégie, juste elle a de l’argent , des dignitaires qu’elle paie  pour rendre des fatwas.

C’est tout ce qu’elle possède.  Dans toutes ses guerres par procuration, l’Arabie a subit des  échecs cuisants, au Yémen, elle s’est vu forcée d’intervenir car ses milices ne luttaient plus..

La solution n’est pas  de négocier avec l’Arabie,  mais d’organiser un dialogue interne sous l’égide des nations-unies ..  Sinon quelle relation  l’Arabie a avec les affaires internes du peuple yéménite pour faire partie d’un dialogue inter-yémenite ?  Ce qui lui est demandé c’est de cesser son agression..  si j’étais à la  place du peuple yémenite, je n’accepterai pas de faire un dialogue avec mon agresseur, qui a tué mes femmes, mes hommes mes fils et mon pays..

L’Arabie a  décidé de lancer son agression quelques heures avant le sommet arabe de Charm el- cheikh. Ils ont fait la guerre puis ils se sont rendus au sommet afin de légitimer leur agression et trouver une couverture arabe et c’est la preuve que l’Arabie se moquent des chefs d’Etats arabes  et ne les respectent pas. C’est grave .. Voire certains dirigeants arabes n’ont été mis  au courant que quelques heurs avant cette agression.

Le Pakistan et la Turquie

Je pense que le Pakistan n’a pas applaudi l’agression mais il pense qu’il doit à l’Arabie. C’est une question d’argent, alors qu’Al-Qaïda est financée par l’Arabie et donc l’Arabie donne du fil à retordre aux Pakistanais avec ses talibans. Souvenez-vous du massacre des élèves pakistanais dans une école parce qu’ils étaient les enfants de responsables militaires pakistanais : elle est belle la bénédiction saoudienne..

Mais si  les pakistanais avaient le choix, ils ne participeraient pas dans cette guerre, l’opposition pakistanaise est contre une participation. Le Pakistan a trouvé comme sortie de secours d’affirmer qu’il participera dans un conflit pour défendre le territoire saoudien d’une infiltration yémenite terrestre, ce dont je pense les Yéménites envisageraient de faire..  mais pas dans une guerre au Yémen..Certes, le Pakistan devra également faire face à la pression américaine..

Concernant la Turquie, ses calculs sont différents, elle relit la région, revoit sa stratégie, son échec en Syrie, en Libye, en Egypte, la Turquie voit là une occasion pour rétablir la relation avec l’Arabie qui s’est détériorée, juste en annonçant son soutien à l’Arabie. Mais de là, à s’impliquer dans la guerre je ne pense pas.

Cela dit, je ne dispose pas d’informations sur une opération terrestre yémenite,  mais si vous analysez l’agression saoudienne, vous constaterez qu’aucun  objectif n’a été réalisé sinon le massacre des gens, bref une agression qui est la copie conforme de celle israélienne durant la guerre de gaza et celle du Liban, ce qui nous donne une idée de celui qui dirige cette agression.

Mais au Yémen, il faut savoir que tous les yéménites sont armés d’armes moyens..Et donc, le moment voulu ils se défendront..

Parmi les objectifs de l’agression saoudienne, empêcher les Houthis d’arriver à Aden, or non seulement ils y sont arrivés, mais ils ont pris le contrôle de l’aéroport et d’autres points stratégiques.. C’est un échec cuisant pour l’Arabie.

L’Arabie n’a réalisé aucun exploit militaire stratégique. Son exploit c’est d’avoir  uni le peuple yéménite dans une haine contre elle, des millions de yéménites sont descendus à la rue scandant Mort à alSaoud.  Et aujourd’hui, tout le Yémen est mobilisé, une mobilisation populaire sans précédent et qui se renforcera  à cause des massacres..

De plus,  l’administration yémenite qui condamne l’agression n’a pas fermé Bab al Mandab comme a voulu le faire croire l’Arabie..

Oui, les yéménites disposent de beaucoup d’options de riposte, riposte de missiles, mais aussi les provinces frontalières ont commencé à se mobiliser, surtout après la destructions de 90 villages frontaliers par les saoudiens  par crainte que les yéménites ne pénètrent dans le territoire saoudien..

Il faut dire qu’il y a deux dimensions dans ce conflit : la dimension humanitaire  où  le peuple yémenite se fait massacrer par l’aviation saoudienne,  l’infrastructure du Yémen est détruite, l’armée est visée,  et cela il faut le dénoncer. Et, la dimension politique militaire et stratégique où  la défaite de l’Arabie est une évidence et la victoire du peuple yéménite est une évidence. Et cette défaite saoudienne aura  des répercussions bouleversantes pour la région et la soulagera..

La déclaration de Lausanne

Il s’agit d’une déclaration qui n’est pas encore un accord définitif, mais il suffit de voir la position israélienne, leur colère et celle des saoudiens pour comprendre que cette déclaration est un exploit.  C’est une  expérience diplomatique qui mérite d’être étudier et elle portera ses fruits  pour la région.
La première conséquence de cette déclaration est d’éloigner le spectre de la guerre  régionale, et qui risquait d’évoluer en guerre mondiale. C’est une évidence.

Ensuite, tous ceux qui espéraient un  échec,  vont essayer de saboter la signature d’un accord final, ils vont activer le lobbying, payer des sommes colossales,  user de tous les stratèges machiavéliques..

Il faut souligner que quand  l’Iran était entrain de négocier, on nous disait que tous les dossiers étaient liés aux négociations, le dossier syrien, libanais, irakien, palestinien..

Je me suis renseigner auprès des iraniens,  ils m’ont assuré que ces négociations ne sont que pour le dossier nucléaire,  et ils m’ont  révélé que durant les dernières années les USA ont tenté d’inclure d’autres dossiers mais sans résultat; les iraniens ont refusé toujours. Pour les iraniens, il n’était pas  question de négocier n’importe quel dossier car cela augmenterai la pression sur eux et aussi sur leurs alliés.

Aujourd’hui, le monde constate qu’on ne peut  pas ne pas dialoguer avec l’Iran car c‘est une puissance militaire en soi,  les sanctions et l’embargo ne l’ont pas empêché à progresser et à se renforcer, il ne restait plus d’autre choix que la diplomatie pour  régler la question nucléaire et depuis toujours l’Iran a cru en la diplomatie comme seul moyen pour préserver son droit à l’énergie nucléaire.

On a tenté brandir la menace  de la bombe atomique iranienne, alors que Sayyed Ali Khamenei n’a cessé de répéter inlassablement que cette arme est  contre la charia islamique.

Il ne faut pas oublier que ces négociations ont eu lieu avec la communauté internationale et non pas avec les USA.

Tous les gens, les envieux, les amis, les alliés, les ennemis et  les adversaires ont reconnu les conséquences stratégiques de ses négociations. Car avec la levée des sanctions,  l’Iran sera plus puissante mais jamais elle n’abandonnera ses alliés et ses amis.

 La question palestinienne

En dépit de tout ce qui se passe, la cause palestinienne n’est pas perdue, les régimes arabes ont œuvré depuis de décennies à la noyer et ils la considèrent comme un fardeau mais ce qui les a embarrassé c’est le peuple palestinien qui insiste sur son droit de retour..

Car cette cause est liée à la volonté d’un peuple, il est toujours vivant à travers des générations et des générations, c’est un peuple en qui je crois beaucoup, même si des palestiniens ont commis certaines erreurs , comme ils nous ont envoyé des palestiniens suicidaires contre la banlieue, et la question  pourquoi des palestiniens et pas d’autres ? Tout simplement pour nous pousser à  abandonner   la cause palestinienne.

En Syrie, la position du président n’a pas changé , ni celle du  peuple syrien , même tous les peuples de la région,  comme le peuple yéménite ..
Nous estimons que nous devons soutenir toutes les factions qui luttent contre l’occupation israélienne même si on ne partage pas les mêmes positions politiques dans des dossiers comme le dossier syrien, car nous sommes soucieux de préserver notre relation avec les factions et on peut régler nos différents par le dialogue..

En tant que mouvement de résistance, nous ne pouvons pas déclencher une guerre contre l’entité sioniste et la rayer de la carte, car nous avons en face de nous une véritable puissance militaire, nous ne pouvons pas libérer la Palestine à nous seuls.

Cela dit, dans une  prochaine guerre,  on pourrait entrer dans le Galilée mais certes pas parvenir à tel Aviv..

Ensuite une guerre de cette ampleur est une responsabilité qu’un mouvement de résistance ne peut assumer à lui seul, il faut consulter nos partenaires.
Cela dit, il est de notre devoir de ne pas  révéler nos capacités , cela fait partie de notre stratégie de surprise, et si l’ennemi prétend que nous disposons de tel ou tel missile, ce n’est pas à nous de confirmer ou de démentir, nous le laissons croire ce qu’il veut croire.

Ingérence et terrorisme en Syrie et au Liban: L’alliance israélo-saoudienne en question… Convergence d’intérêts impérialistes

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, désinformation, guerre iran, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, média et propagande, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , on 21 novembre 2013 by Résistance 71

Du grand Pepe Escobar sur ce coup là !…

— Résistance 71 —

 

La guerre de la terreur Wahabi-Likudnik

 

Pepe Escobar

 

21 Novembre 2013

 

url de l’article:

http://www.informationclearinghouse.info/article36924.htm

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le double-attentat suicide à la bombe de l’ambassade iranienne à Beyrouth, qui a fait au moins 23 morts et 170 blessés, fut une de facto attaque terroriste s’étant passée le 11/19. Du côté de la numérologie, bien évidemment 9/11 vient de suite à l’esprit, ainsi que le cas de la guerre déclarée de Washington contre le terrorisme développant ses métastases et largement mis en œuvre par des formes suintantes du “renseignement” saoudien. Ne vous attendez pourtant pas à ce que l’occident condamne cela comme un acte terroriste. Regardez les manchettes de la presse, tout est normalisé comme étant des “explosions”, comme si cela avait été le résultat d’ enfants jouant avec des pétards. Que cela ait été perpétré par une brigade reliée à la nébuleuse Al-Qaïda ou par les hommes de main du chef de l’espionnage saoudien Bandar bin Sultan (alias Bandar Bush), l’attaque de Beyrouth est essentiellement configurée comme une provocation massive saoudienne. L’agenda plus large de l’Arabie Saoudite en Syrie implique d’avoir la Syrie et le Hezbollah épinglés également au Liban. Si cela se produit, Israël y gagnera également. Une fois de plus, voici une autre horrible illustration de l’alliance likudnik et de la Maison des Saoud en action.

Des nuances sont appropriées. La stratégie de Bandar Bush, coordonnée avec les djihadistes, fut de supplier le Hezbollah d’aller combattre en Syrie. Lorsque le Hezbollah le fit avec seulement quelques centaines de combattants, les djihadistes se replièrent du champ de bataille pour mettre le plan B en action: faire sauter d’innocents femmes et enfants dans les rues libanaises.

Tandis que le Hezbollah est toujours d’accord pour la bagarre où qu’elle prenne place, la position de Téhéran est plus prudente. Il ne veut pas s’impliquer à fond face aux Saoudiens, du moins pour l’heure, surtout avec les négociations cruciales sur le nucléaire toujours sur la table de Genève et avec (toujours) la possibilité d’un Genève II pour la Syrie. Pourtant la maison des Saoud ne souhaite pas un Genève II au plus tôt parce qu’elle n’a absolument rien à proposer si ce n’est un changement de régime. En Syrie, le pilier principal de Bandar Bush est de tourner l’ASL en une “armée nationale” de 30 000 hommes motivés et armés jusqu’aux dents, fournis essentiellement par “l’armée de l’islam”, qui n’est rien d’autre que la version encodée du groupe Al-Nosra affilié à Al-Qaïda. Le roi de la Playstation de Jordanie, alias Abdullah, collabore à fournir des camps d’entrainement près de la frontière syrienne. Quoi qu’il arrive, une chose est sûre: attendez-vous à voir les sbires de Bandar Bush commettre toujours plus d’attentats à la bombe en Syrie et au Liban.

L’axe Sioniste/Wahhabi/Salafiste

Les brigades foireuses, liées à Al Qaïda, Abdullah Azzam existent en théorie depuis 2005, mettant une bombinette par-ci par-là. Un certain Sheikh Sijareddin Zreikat a endorsé sur Tweeter la responsabilité de l’attentat de Beyrouth. Plus curieusement, la déclaration fut “découverte” et traduite en anglais par le site israélien de désinformation SITE. [1] Plus avant, un autre site israélien de désinformation, DebkaFile, a dit que l’attaque était un faux-drapeau conduit par l’Iran / Hezbollah, fondé sur une “alerte saoudienne” donnée “aux agences de renseignement occidentales, incluant Israël”. [2] La logique de tout cela, d’après le “renseignement saoudien”, était de “convaincre les combattants du Hezbollah consignés contre leur gré sur le champ de bataille syrien.”

On ne peut même pas qualifier cela de pathétique. Le Hezbollah en fait défend la frontière syro-libanaise et n’a que quelques centaines de combattants en Syrie. De plus aucune série d’attentats suicides ne va empêcher le Hezbollah et l’Iran de ragagner le contrôle de ce qui est vraiment important en matière de contexte stratégique de terrain: la zone de Qalamoun. Qalamoun, entourée de montagnes est une bande de terrain de 50km de long, frontalière avec la vallée de la Bekaa au Liban, entre Damas et al-Nabk et exactement sur le couloir vital de l’autoroute M5 qui va de Damas à Homs. L’armée syrienne mène une offensive dans la région. Recapturer la zone n’est qu’une question de temps. Ceci veut dire le contrôle de la zone d’approche nord de Damas. Le Hezbollah aide à cette offensive depuis la vallée de la Bekaa. Ceci ne veut absolument pas dire qu’ils vont camper en Syrie après cette offensive.

En ce qui concerne l’accusation d’attentat fausse-bannière. Aussi loin que sont concernées les véritables attaques fausses-bannières, on doit réexaminer les trois attentats à la bombe internationaux récents qui ont soi-disant victimisés Israël. En Inde, la bombe n’avait aucun projectile, elle a à peine légèrement blessée l’attaché israélien. En Azerbaïdjan, la bombe fut “miraculeusement” découverte avant qu’elle ne détonne et en Thaïlande, la bombe a explosé trop tôt, ne blessant qu’un Iranien se trouvant là. Une désinformation minable israélienne est démasquée lorsque cela saute à cette conclusion:

Si Téhéran est capable de telles atrocités comme tactique de diversion, alors peut-être que les présidents Obama et Poutine devraient sérieusement revoir leur position quant à leur partenaire de négociation autour de la table avant de signer un accord majeur le Mercredi 20 Novembre, laissant le programme nucléaire iranien en place.

Ceci s’imbrique parfaitement avec l’hystérie israélienne concernant les négociations de Genève, qui inclut également le énième rapport d’une agence de presse comme le Sunday Times de Londres disant que l’Arabie Saoudite allait aider Israël à attaquer l’Iran. [3] Ceci est en accord avec la pirouette de grand-méchant loup proverbiale américaine, disant que “statégiquement, cette alliance de facto avec les Saoudiens est une opportunité extraordinaire pour Israël.” [4] Même ces complice doivent admettre que la maison des Saoud “bloque la formation de tout gouvernement au Liban par exemple, afin de bloquer politiquement l’allié de l’Iran, le Hezbollah.” “Bloquer” est bien sûr un doux euphémisme pour la normalité des attentats suicides. Puis vient la pensée ultime déguisée en “analyse”, celle du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou “se proposant de remplacer les Etats-Unis en tant que protecteur militaire du statu quo.” Traduction: Les likudniks rêvent de devenir le nouveau patron militaire mafieux des pétrodollars wahabbites.

Ceux qui rendent tout cela possible

La stratégie de Bandar Bush, celle d’armer et de protéger les djihadistes salafistes et tout homme de paille ou mercenaire dans l’entre-fait, va continuer. Après que Bandar Bush ait persuadé Washington de se débarrasser des Qataris copains des Frères Musulmans, les Saoudiens sont devenus le couloir parfait des va t’en guerre. La machine Bandar-Bush a des liens avec virtuellement toutes les formations djihadistes du Levant. Cela aide d’avoir la parfaite couverture en la personne de Bandar et le fait qu’il connaisse et ait amadoué tout joueur signifiant à Washington. Aux Etats-Unis, Bandar Bush demeure un super-héro, provoquant même  de pitoyables comparaisons avec Gatsby le Magnifique. [5] Et oui, et moi je m’appelle Daisy.

Même avec sa propre ambassade attaquée au Liban, l’Iran maintient une approche de la question extrêmement équilibrée et calibrée. La priorité première est la négociation de Genève avec le partenaire américain. Ce qui explique le pourquoi l’Iran a blâmé l’attentat terroriste de Beyrouth sur les proverbiaux “sionistes” et non pas sur les djihadistes à la solde des Saoudiens posant comme “rebelles” et qui font partie de la grande nébuleuse de Bandar Bush. Pour le moment, faisons fi de la novlangue orwellienne. Ce qui s’est produit à Beyrouth est une attaque terroriste, applaudie par Israël, et totalement permise par les Saoudiens: une horrible démonstration qui vous fut présentée par l’axe Likudnik-Maison des Saoud.

=  =  =

Notes:
1. Al-Qaida-linked group claims responsibility for deadly Beirut attack, Ha’aretz, November 19, 2013.
2. Incredible! Beirut bombings killing 25 people were self-inflicted by Iran and Hizballah as a diversionary tactic, DEBKAfile, November 19, 2013.
3. Israel, Saudi Arabia Unite For Attack On Iran, RT, November 17, ’13.
4. The stakes of an Iranian deal, Washington Post, November 15, 2013.
5. Prince Bandar bin Sultan, Saudi Arabia’s Gatsby, Master Spy, The Daily Beast, November 16, 2013.

 

Pepe Escobar est l’auteur de Globalistan: How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007), Red Zone Blues: a snapshot of Baghdad during the surge (Nimble Books, 2007), and Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009).