La révolte prochaine des gardes
Howard Zinn
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
Note de Résistance 71:
Ce texte correspond à des extraits du chapitre 23 du livre d’Howard Zinn “Une histoire populaire des Etats-Unis de 1492 à nos jours”, réédition en langue anglaise de 2005 (1ère édition, 1980) que nous avons traduits.
La version française du livre existe aux Editions Agone (2008) et nous ne pouvons qu’encourager nos lecteurs à se procurer ce livre, car il constitue une véritable mine d’or d’information afin de vraiment comprendre pourquoi le monde d’aujourd’hui est ce qu’il est et sous domination américaine. En politique et donc en histoire, rien n’arrive vraiment par hasard et comprendre la véritable histoire des Etats-Unis, c’est comprendre comment l’empire en est arrivé là et pourquoi nous sommes au bord de la 3ème guerre mondiale aujourd’hui.
~ Le titre de ce chapitre n’est pas une prédiction mais un espoir, que je m’en vais vous expliquer…
Toutes les histoires de ce pays centrées sur les pères fondateurs de la nation et de ses présidents pèsent oppressivement sur la capacité d’agir des citoyens ordinaires. Elles suggèrent toujours qu’en temps de crise, nous devons chercher quelqu’un pour nous sauver: les pères fondateurs dans la crise révolutionnaire, Lincoln dans la crise de l’esclavage, Roosevelt dans la crise de la grande dépression, Carter dans la crise du Vietnam / Watergate et qu’entre ces crises occasionnelles, tout va bien et qu’il est suffisant pour nous d’être restaurés à cet état normal des choses. Elles nous enseignent que l’acte suprême de la citoyenneté est de choisir parmi les sauveurs en nous isolant dans un bureau de vote tous les quatre ans environ afin de choisir entre deux hommes blancs anglo-saxons, riches et de personnalité inoffensive possédant des opinions orthodoxes.
L’idée même du sauveur a été construite dans toute la culture, bien au-delà de la politique. On nous a appris à regarder les vedettes, les leaders, les experts dans chaque domaine, comme des dieux, nous forçant à abdiquer nos propres forces, à ne plus croire en nos propres capacités, à nous annihiler nous-mêmes. Mais de temps en temps, les Américains rejettent cette idée et se rebellent.
Les rebellions ont jusqu’ici été contenues, car le système américain est le système de contrôle le plus ingénieux de l’histoire du monde. Dans un pays si riche en ressources naturelles, en talent, et en force de travail, le système peut se permettre de distribuer juste assez de richesse à juste suffisamment de personnes pour limiter le mécontentement à une minorité à problèmes.
[…]
Il n’y a pas de système de contrôle avec plus d’ouvertures, d’apertures, de flexibilité, de récompenses pour ceux qui ont été choisis et de tickets gagnants à la lotterie. Il n’y en a aucun qui disperse son contrôle de manière plus complexe à travers le système électoral, la situation de l’emploi, l’église, la famille, l’école, les médias de masse, aucun ayant plus de succès à assouplir l’opposition avec des réformes, isoler les personnes les unes des autres, à créer une loyauté patriote.
Un pourcent de la population possède un tiers de la richesse (NdT: depuis c’est bien pire… 1% détient plus de 40% de la richesse nationale). Le reste de la richesse est distribué de telle façon que cela crée une opposition au sein des 99% restant: les petits propriétaires contre ceux qui n’ont rien, les noirs contre les blancs, les citoyens “de souche” contre ceux d’ascendance étrangère, les intellectuels et éduqués contre les manuels et les ignares. Ces groupes se sont détestés et se sont combattus l’un l’autre avec tant de véhémence et de violence que cela a obscurci leur position commune de partageurs des miettes dans ce qui est un pays très riche.
Contre la réalité de cette bataille amère et désespérée pour des ressources rendues rares par le contrôle de l’élite, je prends la liberté d’unifier ces 99% restant et de les nommer “le peuple”. J’ai écrit une histoire qui tente de représenter leur intérêt commun, submergé et dévié par la même élite. Insister sur la communalité des 99%, déclarer un profond conflit d’intérêt avec le 1%, c’est faire exactement ce que tous les gouvernemets des Etats-Unis et les élites richissimes qui leurs sont alliées, des pères fondateurs à aujourd’hui, ont essayé d’empêcher. Madison avait peur d’une “faction majoritaire” et espérait que la nouvelle constitution la contrôlerait. Lui et ses collègues commencèrent le préambule avec les mots “Nous, le peuple…” prétendant que le nouveau gouvernement représenterait tout le monde et espérant que ce mythe, accepté pour fait, assurerait la “tranquilité intérieure”.
[…]
Mais même avec tous les contrôles du pouvoir et les punitions infligées, les attractions et concessions, diversions et leurres, opérant au gré de l’histoire de la nation, l’establishment n’a pas été capable de se maintenir en sécurité de la révolte. Chaque fois qu’il a pensé avoir réussi, les mêmes gens qu’il pensait avoir réduits, séduits, soumis, sortirent de leur torpeur et se soulevèrent. Les noirs cajolés par les décisions de la cour suprême de justice et les statuts du congrès se rebellèrent. Les femmes, ignorées et villipendées, romantisées et maltraitées, se sont rebellées. Les Indiens, que tout le monde croyait morts, sont réapparus, défiants. Les jeunes, malgré les leurres de carrières confortables, ont déserté. La classe laborieuse, pensée calmée par les réformes, réduites par la loi, maintenue dans les lignes imparties par leurs propres syndicats, se mît en grève. Les fonctionnaires intellectuels, ayant juré silence et obéissance, commencèrent à fuiter des secrets d’état. Les prêtres passèrent de la piété à la protestation.
Rappeler ceci aux gens, c’est leur rappeler ce que l’establishement voudrait tant qu’ils oublient: cette énorme capacité qu’ont les gens en apparence sans défense de résister, et des gens en apparence contentés de demander le changement. Découvrir cette histoire, c’est trouver une forte impulsion humaine pour réaffirmer son humanité. C’est conserver et ce même dans des temps de pessimisme profond (NdT: comme la période historique que nous traversons depuis le tout début du XXIème siècle…), la possibilité d’une grande surprise.
Il est vrai que sur-estimer la conscience de classe, exagérer les succès de la rébellion, serait trompeur. Cela ne tiendrait pas compte du fait que le monde, pas seulement les Etats-Unis, mais partout, est toujours sous le joug des élites, que les mouvements populaires, même s’ils démontrent une énorme capacité de récurrence, ont été jusqu’ici soit défaits, soit absorbés, soit pervertis, que les “révolutionnaires socialistes” ont trahi le socialisme, que les révolutions nationalistes ont mené à de nouvelles dictatures. Mais la plupart des historiographies sous-estiment la révolte, insistent par trop sur l’étatisme et ainsi encouragent l’impotence et la résignation des citoyens. Lorsque l’on étudie de près les mouvements de résistance et même les formes isolées de rebellion, nous découvrons que la conscience de classe, ou toute autre prise de conscience d’une injustice, a en fait plusieurs niveaux. Elle a plusieurs niveaux d’expression, plusieurs manières de se révéler, ouverte, subtile, directe, cachée, détournée. Dans un système d’intimidation et de contrôle, les gens ne montrent pas tout ce qu’ils savent, leurs sentiments profonds, jusqu’à ce que le sens pratique les informe qu’ils peuvent le faire sans être détruits.
[…]
Dans une société hautement développée, l’establishment ne peut pas survivre sans l’obéissance et la loyauté de millions de gens à qui on donne de petites récompenses pour maintenir le système en état de fonctionnement: les soldats et la police, les enseignants et les ministres, les administrateurs et les travailleurs sociaux, les techniciens et les travailleurs de production, les médecins, avocats, infirmières, travailleurs des transports et des communications, éboueurs et gens de voirie, pompiers ; tous ces gens, les employés, quelque part les privilégiés, sont attirés à faire alliance avec l’élite. Ils deviennent les gardes du système, les tampons entre les classes supérieures et inférieures. S’ils arrêtent d’obéir, le système s’effondre.
Ceci arrivera, je pense, seulement lorsque tous et toutes qui sommes un peu privilégiés et un peu mal à l’aise, commencerons à voir que nous sommes comme les matons de la prison d’Attica en révolte, de la chair à canon, que l’establishment, quelques soient les récompenses qu’il nous donne, nous tuera également, si cela est nécessaire pour maintenir le contrôle.
Certains faits nouveaux, dans notre époque, émergent de manière si claire, que cela peut mener à un retrait général de la loyauté au système. Les nouvelles conditions de l‘économie, de la technologie, et de la guerre, dans l’ère atomique, rend de moins en moins possible pour la garde du système, les intellecteuls, les propriétaires fonciers, les contribuables, les travailleurs qualifiés, les professionnels, les fonctionnaires, de rester immunisés contre la violence (physique et psychologique) infligée aux noirs, aux pauvres, aux criminels, aux ennemis étrangers…
Nous sommes tous devenus les otages de nouvelles conditions de la technologie de l’apocalypse, d’une économie à la dérive, de l’empoisonnement globalisé, de guerre incontenable. Les armes atomiques, les radiations invisibles, le chaos économique, ne font pas de distinction entre les gardes et les prisonniers et ceux en contrôle n’auront aucun scrupule de ne pas faire la différence. Gardons à l’esprit cette réponse de l’état-major des armées à la nouvelle en 1945 que des prisonniers de guerre américains pouvaient être stationnés à côté de Nagasaki, la réponse fut: “Les cibles déterminées au préalable demeurent inchangées”.
Il y a des preuves d’une insatisfaction grandissante parmi les gardes. Nous savons depuis un moment déjà que les pauvres et les ignorés du système constituaient la masse de ceux qui ne votent pas, aliénés qu’ils sont du système politique dont ils pensent ne pas être aimés. Maintenant l’aliénation s’est propagée bien au-delà de la ligne de pauvreté. Il y a ces ouvriers blancs, ni pauvres ni riches, mais en colère contre l’insécurité économique, mécontent de leur travail, inquiets au sujet de leur voisinage, hostile aux gouvernements, combinant des éléments de racisme et de conscience de classe, méprisant la classe inférieure et détestant les élites et donc ouverts à toute suggestion politique de droite comme de gauche.
[…]
Nous pourrions bien, dans les années à venir, nous retrouver dans une course pour le mécontentement de la classe moyenne (NdT: écrit dans les années 1990, ceci était visionnaire, car depuis le début de la crise de 2007, c’est ce qu’il se passe de fait…).
Le fait de ce mécontentement est clair. Les recherches en la matière depuis le début des années 1970, montrent que 70 à 80% des citoyens américains ne font confiance ni aux gouvernements ni à l’armée, ni au système entrepreneurial. Ceci veut dire que le manque de confiance va bien au-delà des noirs, des pauvres et des radicaux de tout poil. Il s’est propagé au sein même des travailleurs qualifiés, des cols blancs, des professionnels du service, et pour la première fois de l’histoire de cette nation, peut-être qu’à la fois les classes du bas et les classes moyennes, les prisonniers et les gardes, ont été désillusionnés par le système.
Il y a d’autres signes qui ne trompent pas: augmentation de l’alcoolisme, nombre de divorces plus important (de un sur trois on est passé à un sur deux couples qui divorcent…), augmentation des consommations de drogues et de tranquilisants, augmentation des dépressions nerveuses et maladies mentales. Des millions de gens ont désespérément cherché des solutions à leur sentiment d’impuissance, leur solitude, leur frustration, leur aliénation aux autres, au monde, à leur travail, à eux-mêmes. Ils ont adopté d’autres religions, ont rejoint des groupes, comme si une nation entière se retrouvait en thérapie de groupe. Ceci intervient dans une époque où la classe moyenne est de plus en plus insécure économiquement.
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Le capitalisme a toujours été un échec pour les classes sociales inférieures, maintenant le capitalisme est en train d’échouer avec les classes moyennes. La menace du chômage, toujours présente dans les foyers des pauvres, s’est propagée aux cols blancs, aux professionnels. Un diplôme universitaire n’est plus une garantie contre le chômage et un système qui ne peut plus assurer un futur aux jeunes qui sortent des écoles et universités a de sérieux problèmes. Si cela ne se passe que pour les enfants des pauvres, la situation est gérable, il y a les prisons. Si cela arrive aux enfants de la classe moyenne, alors tout peut très vite devenir hors de contrôle. Le pauvre a l’habitude d’être pressé et de ne pas avoir d’argent. Mais ces dernières années, la classe moyenne également a commencé à sentir le vent du boulet de la hausse des prix et de l’augmentation des impôts.
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Dans les dernières décennies, la peur d’un assaut criminel a été rejoint par une plus grande peur encore. Les morts par cancer ont commencé à se multiplier et les chercheurs médicaux semblaient impuissants à en connaître la cause. Il est devenu de plus en plus évident que la cause de ces morts provenait de l’environnement empoisonné par les expériences militaires et la gourmandise commerciale de l’industrie. L’eau que les gens boivent, l’air qu’ils respirent, les particules de poussière des bâtiments dans lesquels ils travaillent, ont été doucement contaminés au fil des ans par un système si avide de croissance et de profits que la santé et le bien-être des êtres humains ont été totalement ignorés. Un nouveau danger mortel apparût bientôt: le virus HIV donnant le SIDA, qui se répandit très rapidement chez les homosexuels et les drogués.
Au début des années 90, le faux socialisme du système soviétique tomba et le système américain senbla devenir totalement hors de contrôle, une fuite en avant capitaliste, une fuite en avant technologique, une fuite en avant militariste et du gouvernement qui clâme toujours représenter le peuple. Le crime, le SIDA, les cancers, étaient hors de contrôle, les prix et les impôts également, le pourrissement des villes et la cassure du système familial étaient aussi hors de contrôle et les gens s’en apercevaient grandement.
[…]
Ainsi, imaginons un instant et ce pour la première fois dans l’histoire de cette nation, ce que ferait une population unifiée pour un grand changement fondamental… Imaginons un instant ce qu’un changement radical nécessiterait de nous.
Note du traducteur:
Après les rappels historiques, Zinn explique maintenant sa vision d’une société radicalement différente, un modèle, qui sans en dire le nom, se rapproche énormément de la flexibilité du modèle anarchiste d’une société sans état, non-coercitive, autogérée, antiautoritaire, anticapitaliste et donc libre:
~ Les leviers du pouvoir de la société devront être retirés à ceux dont la conduite des affaires a mené au marasme présent: les entreprises géantes, l’armée (et son complexe militaro-industriel) et leurs politiciens collaborateurs. Nous aurons besoin, par un effort coordonné des groupes locaux partout dans le pays, de reconstruire l’économie à la fois dans un souci d’efficacité et de justice, produisant de manière coopérative tout ce dont les gens ont besoin le plus. Nous commencerions dans les voisinages, dans nos villes et villages, sur nos lieux de travail. Chacun devra avoir un travail et ce incluant ceux qui sont aujourd’hui maintenus à l’écart de la force de travail (NdT: le profit ne sera plus le but…), les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées (qui tous ont quelque chose à offrir). La société pourra utiliser cette énorme énergie qui est maintenant en veilleuse, les capacités et les talents qui sont maintenant inutilisés. Tout le monde pourra partager les travaux routiniers quotidiens mais pourtant nécessaires pour quelques heures par jour, cela laissera la plus grande partie du temps libre pour le plaisir, les activités créatives, les travaux de passion et d’amour tout en produisant suffisamment pour une ample distribution de biens et de denrées pour tous. Certaines choses de base seront très abondantes et pourront être obtenues sans échange monnétaire aucun et seront à la disposition de toutes et tous gratuitement, comme par exemple: la nourriture, le logement, la santé publique, l’éducation et les transports.
Le plus grand problème sera de réaliser cela sans la création d’une bureaucratie centralisée, sans utiliser les prisons et les punitions comme principe de la carotte et du bâton, mais d’utiliser les avantages issus de la coopération, qui viennent naturellement des désirs humains, qui ont été utilisés dans la passé par l’état dans les temps de guerre, mais aussi par les mouvements sociaux qui ont donnés quelques indices sur le comment les gens peuvent se comporter dans différentes situations. Les décisions seront prises par de petits groupes de personnes sur leurs lieux de travail, dans leurs voisinages, dans les réseaux coopératifs, en communication avec les autres, mettant en place un socialisme de voisinage évitant la hiérarchisation et de créer une classe de chefs comme dans le capitalisme et les dictatures qui ont pris le nom de “socialisme”.
Avec le temps, les gens, au sein de communautés amicales, pourront créer une culture plus diversifiée, non violente, dans laquelle toute forme de d’expression personnelle et de groupe serait possible. Les hommes et les femmes, les blancs et les noirs, les vieux et les jeunes, pourraient alors s’enthousiasmer de leurs différences en tant qu’attributs positifs d’une société et non pas comme une raison de domination. De nouvelles valeurs de coopération et de liberté pourront voir naissance dans les relations entre les gens, l’éducation et l’apprentissage des enfants.
Pour faire tout cela dans des conditions complexes de contrôle aux Etats-Unis, demanderait de combiner l’énergie de tous les mouvements précédents de l’histoire américaine: des insurgés du travail, aux rebelles noirs en passant par les luttes des nations natives, des femmes, de la jeunesse, ainsi que la nouvelle énergie d’une classe moyenne en colère.. Les gens devront commencer à transformer leur environnement immédiat, leurs lieux de travail, la famille, l’école, la communauté, par une série de luttes contre l’autorité absente, pour donner le contrôle de ces endroits aux gens qui y vivent et y travaillent.
Ces luttes impliqueront toutes les tactiques utilisées auparavant par les mouvements populaires: manifestations, marches, désobéissance civile, grèves, boycotts, grèves générales (expropriatrices), action directe pour redistribuer la richesse, pour reconstruire les institutions, pour revamper les relations, créant au passage une nouvelle culture musicale, littéraire, dramatique, de tous les arts et de tous les domaines du travail et des loisirs de la vie quotidienne, une nouvelle culture de respect, et une nouvelle joie dans la collaboration des gens heureux de s’aider les uns les autres.
Il ya aura de nombreuses échecs. Mais lorsqu’un tel mouvement se sera tenu dans des centaines de milliers d’endroit à travers le pays, il deviendra impossible de le supprimer, parce que les gardes sur lesquels le système dépend pour écraser un tel mouvement (NdT: comme cela a déjà été fait dans le passé: Commune de Paris 1871, mouvements populaires anarchistes de Cronstadt et makhnoviste ukrainien, mouvement ouvrier italien de 1920, révolution espagnole 1936-39, pour ne citer que les plus connus…) seront parmi les rebelles. Ce sera un nouveau type de révolution, la seule qui puisse se produire, je pense, dans un pays comme les Etats-Unis. Cela prendra une énergie énorme, un sacrifice, de la motivation et de la patience. Mais parce que cela sera un processus qui s’étalera dans le temps, le commencer sans retard il y aurait la satisfaction immédiate que les gens ont toujours trouvée dans les liens affectifs créés dans la lutte commune pour un but commun.
[…]
L’avenir verra des temps de troubles, de lutte, mais aussi d’inspiration. Il y a une chance qu’un tel mouvement puisse réussir en faisant ce que le système n’a jamais fait: amener un grand changement avec très peu de violence. Ceci est possible parce qu’un plus grand nombre des 99% commencent à se voir comme des partageurs de besoins, plus les gardes et les prisonniers voient leur intérêt commun et plus l’establishment devient isolé et inefficace. Les armes de l’élite, l’argent, le contrôle de l’information, seront inutiles face à une population déterminée. Les serviteurs du système simplement refuseraient de continer à servir le vieil ordre mortifère et commenceraient à utiliser leur temps, leur espace, toutes les choses que le système leur donne pour rester tranquilles, pour démanteler ce système tout en en créant un autre simultanément.
Les prisonniers du système continueront à se rebeller, comme avant, et de manière qui ne peut pas être établie maintenant ni en des temps qui peuvent être prédits. Le facteur nouveau de cette ère est qu’ils seront sans doute rejoints par les gardes du système. Nous, lecteurs et écrivains de livres, avont été pour la plupart parmi les gardes du système. Si nous comprenons cela et agissons en conséquence, non seulement la vie deviendra plus gratifiante, plus juste, mais nos petits-enfants, nos arrières-petits-enfants, pourront sans aucun doute comtempler un monde différent et merveilleux.
= = =
Note de Résistance 71:
Nous tenons à dire ici, que les propos d’Howard Zinn dans ce chapitre correspondent grandement à notre vision de la société future et de la révolution à venir qui l’établira.
10% de la population, motivés et non influençables sont suffisants pour faire avancer des idées parfois vues marginales et en faire un consensus général.
Ceci est maintenant scientifiquement prouvé. L’oligarchie utilise cette évidence depuis des lustres pour nous manipuler.
Retournons l’arme de la persuasion contre les criminels en charge.
Ya Basta !
Les peuples prévaudront !…