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Nouveau message de Hassan Nasrallah aux fous et extrémistes du gouvernement sioniste (Al Manar)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, colonialisme, crise mondiale, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, pédagogie libération, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 8 janvier 2023 by Résistance 71

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Hassan Nasrallah adresse un nouveau message au gouvernement israélien composé de fous et d’extrémistes

Al Manar

3 janvier 2023

Url de l’article original : https://french.almanar.com.lb/2524007

Le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah a affirmé, ce mardi 3 janvier, que le projet américain dans la région consiste à imposer son hégémonie et à s’emparer des richesses pétrolières et gazières de la région.

Dans un discours prononcé à l’occasion du troisième anniversaire du martyre du chef de l’axe de la résistance Qassem Soleimani et Abou Mahdi Al-Mohandes, le numéro un du Hezbollah a déclaré que le but de l’assassinat de Soleimani et de ses compagnons était de briser la résistance et d’affaiblir les partis de l’axe de la résistance.

Abordant la formation du nouveau gouvernement israélien, le chef du Hezbollah a assuré qu’il ne nous effraie pas. « Un gouvernement regroupant un mélange de corrompus et de criminels fous et extrémistes hâtera inchallah la fin de l’entité temporaire (sioniste) ». « La stupidité des membres de ce gouvernement et leur atteinte aux lieux saints islamiques et chrétiens poussera la région toute entière à l’explosion », a-t-il mis en garde.

Au niveau local, Sayed Nasrallah a appelé à la nécessité d’élire un président libanais et de ne pas parier sur l’étranger.

Voici les principaux points de son discours :

Je m’excuse auprès de tous ceux qui se sont inquiétés pour mon état de santé et je remercie tous ceux qui ont prié pour mon rétablissement. Après les rumeurs propagées dans les médias israéliens et ceux du Golfe, je voudrais vous rassurer qu’il n’y a absolument aucune raison de s’inquiéter. Tous ceux qui me connaissent savent que je souffre depuis plus de 30 ans d’allergie pulmonaire.

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Personnalité de Soleimani

Lorsque Haj Qassem Soleimani est venu au Liban et désigné à la tête de la force al-Qods il avait trois facteurs en sa faveur. L’un de ces facteurs est la personnalité même de Haj Qassem qui n’en avait cure de toutes les séductions de la vie ici-bas. L’un des indices qui révèle l’essence d’une personnalité et sa grandeur est ses actions et ses réalisations.

Le deuxième facteur est qu’il était le soldat de la wilayat. Il ne s’est jamais présenté comme un général mais comme un soldat.

Hélas, certains croient encore que les Etats de l’Axe sont des sujets de l’Iran alors qu’ils ne sont pas ceci mais sont profondément patriotiques.

Le troisième facteur est lié aux projets américains hégémonistes dans la région. Haj Qassem en a connu deux versions. Il a été capable, grâce à son esprit, à sa présence constante et à sa persévérance, de relier les forces de l’Axe entre elles et de créer une forte coordination renforçant leur puissance.

Haj Qassem a contribué à donner de l’espoir dans l’adversité en étant présent toujours sur les premières lignes.

Première version du projet US

La première version du projet américain a débuté en 2001 après la prise du pouvoir par le président américain à l’époque Georges W Bush.

L’Afghanistan ne devrait pas faire partie du projet américain. Il en a fait partie en raison des attentats d’al-Qaida aux USA.

Le projet était destiné à occuper 7 Etats dont la Syrie, le Liban, l’Irak, la Libye, la Somalie, l’Iran et le Soudan.

Les évènements du 11 septembre ont donné un coup de pouce au projet américain dont le cœur est « Israël», pour frapper l’Afghanistan et l’Irak et s’approcher de l’Iran et de la Syrie.

Ils ont entrepris de frapper la résistance en Palestine puis la résistance au Liban en 2006. Le plan avait pour but de réaliser une invasion et d’imposer des forces multinationales dans l’aéroport, le port et les frontières du Liban.

Si la guerre sioniste l’avait emporté au Liban, elle se serait poursuivie pour achever la Syrie mais ceci n’a pas eu lieu.

Si la Syrie ne tenait pas ferme et qu’il n’y avait pas de volonté de résister en Irak, et s’il n’y avait pas de Soleimani et de (Imad) Moghniyeh, les USA auraient occupé la région.

Dans cette version du projet US hégémoniste, Haj Qassem Soleimani se trouvait sur les premières lignes.

Si nous collectons ce que la résistance irakienne a réalisé, la persévérance de l’Iran et de la Syrie ainsi que de la résistance au Liban et en Palestine, nous pouvons en conclure que la première version du projet US a échoué.

L’une des conséquences de la première version du projet US a été le retrait américain de l’Irak qui a été imposé par la résistance irakienne.

Deuxième version du projet US

La 2ème version du projet US est la plus dangereuse car elle se caractérise par la provocation des conflits internes entre les peuples eux-mêmes.

Dans cette version, les USA convoitaient que les Etats et les peuples s’entretuent et détruisent tout dans la région pour qu’ils reviennent en tant que sauveurs.

La seconde version du projet américain s’est aussi soldée par un échec grâce à la résistance des peuples et à la présence de Haj Qassem et Abou Mahdi al-Mohandes sur le terrain.

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Raison de l’assassinat de Soleimani

Face à ces deux échecs importants et historiques du projet américain, nous arrivons à (l’ex-président américain Donald) Trump qui a vu qu’il lui fallait asséner un coup fatidique à l’Axe en tuant les deux commandants Soleimani et Mohandes.

L’objectif stratégique de l’assassinat était d’écarter le danger le plus stratégique qui guette l’entité sioniste.

Le but de l’assassinat était de briser la résistance, de terroriser les Irakiens et d’affaiblir les partis de l’axe de la résistance en Syrie, en Iran, au Liban et en Palestine.

Le martyr Qassem Soleimani s’est transformé après son martyre en un symbole inspirant, ses funérailles ont été les plus importantes de l’histoire.

Après son martyre, l’accord du siècle a échoué, et le Liban a fixé les règles d’engagement, tandis que la Syrie a fixé les règles politiques.

Quant à la 3eme version du projet américain, je l’aborderai dans mon prochain discours, après quelques jours.

Message au nouveau gouvernement israélien

Concernant la formation du nouveau gouvernement israélien, nous avons déjà essayé Netanyahu. Mais, le nouveau dans ce gouvernement c’est qu’il regroupe un mélange de corrompus et de criminels fous et extrémistes. Le nouveau gouvernement israélien ne nous effraie pas. Par contre, il nous amène à être plus optimiste. Inchallah Dieu hâte la fin de l’entité temporaire (sioniste) grâce à ce gouvernement et aux stupidités qu’il commettra. La politique des fous et des extrémistes envers la colonisation, l’atteinte à la mosquée d’AlAqsa et aux lieux saints islamiques et chrétiens poussera la situation au danger de l’explosion non pas en Palestine mais dans toute la région.

Si les USA ne veulent pas d’une deuxième guerre autre que celle en Ukraine, il faut qu’ils contrôlent ces fous et extrémistes.

S’agissant de la politique du gouvernement israélien envers le Liban, nous ne permettrons pas de changer les règles de confrontation. Il n’y aura aucune tolérance, en cas de n’importe quelle atteinte au statu quo régissant la situation sécuritaire au Liban.

Nous n’avons également aucune crainte concernant l’accord sur la démarcation des frontières maritimes.

L’œil doit rester rivé sur ce qui se passera à l’intérieur de la palestine occupée, d’AlQuds, la mosquée d’AlAqa et en Cisjordanie.

Un président qui ne poignarde pas la résistance

S’agissant du dossier de l’élection d’un président au Liban, dans mon dernier discours, je n’avais pas dit que nous cherchons un président qui défend ou protège la résistance, mais un président qui ne poignarde pas dans le dos la résistance. C’est-à-dire, c’est une des caractéristiques qui s’ajoutent au candidat à la présidentielle.

Il est de notre droit naturel d’exiger un président qui ne poignarde pas la résistance dans le dos. La résistance au Liban n’a pas besoin de protection.

Un président qui ne poignarde pas la résistance ne mène pas le pays à la guerre civile, mais plutôt au dialogue et au consensus, et c’est dans l’intérêt national.

Je répète une énième fois aussi, en réponse à ceux qui croient que la présidentielle libanaise est en lien avec le dossier nucléaire iranien. La République islamique ne négocie que sur le dossier nucléaire, et cela a été prouvé ces dernières années.

Mais ce sont les Américains qui essaient d’introduire d’autres dossiers. Ce qui n’est pas le cas pour les Iraniens.

Donc, ceux qui parient sur le nucléaire devraient peut-être attendre des dizaines d’années.

Certaines réunions bilatérales qui ont eu lieu la semaine dernière au Liban ont été bonnes en l’absence d’un dialogue inclusif de la manière demandée par le président du parlement Nabih Berri.

La responsabilité des forces politiques libanaises et des blocs parlementaires est plus grande que jamais pour mener à bien la présidentielle.

Ceux qui attendent une entente saoudo-iranienne sur le Liban devraient attendre longtemps. Car l’Iran n’intervient pas au Liban depuis 40 ans. Lorsque les Saoudiens négocient avec les Iraniens, leur priorité va pour le Yémen et non le Liban.

Concernant notre différend avec le Courant patriotique libre (CPL), nous veillons à le régler par la communication et nous veillons à cette relation. Certains de nos alliés nous critiquent publiquement mais nous ne préférons pas procéder de la sorte car nous préférons en discuter entre nous.

S’agissant de notre relation avec le Courant patriotique libre, j’affirme que nous y tenons fermement. Il y aura des réunions prochainement. Nous ne retirerons jamais notre main des mains de nos alliés. Sauf s’ils le veulent. Je disais souvent au ministre Gebrane Bassil que si vous sentez que votre alliance avec nous vous embarrasse vous pouvez vous en dégager.

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A (re)lire pour comprendre la géopolitique au Moyen-Orient au-delà des inepties propagandistes occidentales :

“Hezbollah, son histoire de l’intérieur”, Naïm Qassem, le PDF

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Guerre du gaz en continu: le Hezbollah va empêcher l’entité sioniste de piller le gaz libanais au large de ses côtes

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Gisement offshore de Karish : Le Hezbollah va empêcher Israël de piller le gaz libanais

« Tel Aviv » sait qu’il a le soutien de Washington sur la question des gisements d’hydrocarbures —plus précisément le champ gazier offshore de Karish— et que les États-Unis ne permettent ni au Liban ni à la Syrie de bénéficier de leurs propres ressources.

Par Robert Inlakesh

Source : Al Mayadeen English, le 14 juin 2022

Traduction : lecridespeuples.fr

Juillet 2022

Les tentatives d’ « Israël » d’imposer sa volonté au Liban et d’exploiter les ressources naturelles du champ de Karish se solderont par un échec retentissant. Sachant cela, le régime sioniste de « Tel Aviv » poussera-t-il cette affaire au bord de la guerre comme seule stratégie ?

Le 5 juin, le président libanais, Michel Aoun, a averti « Tel Aviv » que son activité prévue dans la zone frontalière maritime contestée représente « une provocation et une action agressive ». Cet avertissement a été lancé par les dirigeants libanais à la suite de l’incursion d’un navire grec dans la zone où se trouve le gisement de Karish, riche en ressources.

Dans les médias occidentaux, le champ de Karish a été décrit comme étant « à l’ouest de Haïfa », ce qui est la description israélienne officielle de ce site riche en pétrole et en gaz. En réalité, cette description du champ de Karish est géographiquement incorrecte, et il est clair que le champ se trouve plus au nord de la ville de Haïfa, occupée par Israël. Depuis octobre 2020, « Tel Aviv » et Beyrouth entrent et sortent de négociations, via un intermédiaire américain, sur la délimitation exacte de la frontière maritime entre le Liban et le régime colonial occupant la Palestine. « Israël » exploite déjà les ressources de tous les autres champs pétroliers et gaziers, souvent appelés champs Léviathan, mais s’est longtemps abstenu d’explorer les ressources naturelles du seul champ revendiqué comme territoire libanais.

La position du gouvernement libanais a été de s’abstenir d’explorer ces ressources dans le champ de Karish, en raison de l’absence d’accord sur les frontières maritimes, ce qu’ « Israël » aurait également accepté comme statu quo. Pourtant, la semaine dernière, « Tel Aviv » a provoqué non seulement l’État libanais, mais aussi le peuple libanais, en envoyant un navire dans la zone contestée, mais aussi en affirmant que l’endroit où le navire est entré était la zone économique exclusive d’ « Israël ».

« Israël » n’a pas besoin des ressources du champ de Karish ; cette question est loin d’être aussi litigieuse que les différends relatifs au territoire terrestre dans des endroits comme le plateau du Golan occupé, la Cisjordanie et Al-Quds. D’autre part, le Liban souffre d’une crise économique et d’une crise politique écrasantes, sans compter que le pays est également écrasé par des puissances extérieures. Le gisement de Karish est un trésor potentiel pour le Liban, capable de sortir le pays de l’effondrement économique et des pénuries d’électricité.

Pour « Israël », revendiquer les ressources du champ de Karish n’est pas une question de vie ou de mort en termes économiques, mais militairement, c’est une toute autre question. En réponse aux provocations israéliennes, le Secrétaire Général adjoint du Hezbollah libanais, Cheikh Naïm Qassem, a déclaré que la Résistance était prête à utiliser la force pour empêcher « Israël » de piller les ressources du champ. En réponse, « Tel Aviv » a annoncé qu’il était prêt à défendre le navire, qui serait prêt à commencer les efforts d’extraction d’ici 3 mois. Puis, mercredi, le Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, a prononcé un discours télévisé dans lequel il a assuré que le champ de Karish était tout aussi précieux à libérer que le territoire libanais dans le passé, exhortant le peuple libanais à se mobiliser contre la provocation. Nasrallah a déclaré que la Résistance « a la capacité d’empêcher l’ennemi de commencer à extraire de Karish, et toutes les actions de l’ennemi ne seront pas en mesure de protéger ce navire. » Malgré les préparatifs israéliens, des informations militaires ont été divulguées sur l’incapacité d’ « Israël » à protéger le navire du Hezbollah.

La réalité est qu’ « Israël » est dépassé par les événements, car il sait qu’il ne pourra jamais extraire le pétrole et le gaz du champ de Karish et que les menaces du Hezbollah, à elles seules, en font déjà une entreprise beaucoup plus coûteuse. Ce qu’ils essaient de faire maintenant, c’est de pousser les choses à bout, mais pas plus loin ; ils veulent voir jusqu’où ils peuvent aller sans que la situation ne dégénère en une véritable guerre.

« Tel Aviv » sait qu’il a le soutien de Washington sur la question des gisements d’hydrocarbures —plus précisément le champ gazier offshore de Karish— et que les États-Unis ne permettent ni au Liban ni à la Syrie de bénéficier de leurs propres ressources [même celles qui ne font pas l’objet de disputes territoriales]. L’armée israélienne a également tenté d’intimider la défense civile libanaise le long de la frontière terrestre avec le Liban, dans une tentative de démonstration de force, utilisant même ses chars pour faire de petites incursions dans le sud du Liban. Le soutien américain place les Israéliens dans une position de négociation forte, mais ce soutien américain ne pourra pas l’emporter sur la force des armes de la résistance libanaise.

Immédiatement après les menaces du Hezbollah contre les tentatives d’ « Israël » de s’emparer des ressources des champs de Karish, « Israël » s’est tourné vers son punching-ball habituel, la Syrie. Les dernières frappes aériennes israéliennes, lancées sans provocation une fois de plus, ont visé l’aéroport international de Damas, détruisant les pistes d’atterrissage civiles et militaires. La télévision israélienne a affirmé que « Tel Aviv » cherchait à envoyer un message à l’Iran à propos de ce qu’elle prétend être des livraisons d’armes au Hezbollah.

Sur les photographies aériennes de l’aéroport international de Damas, les dégâts montrent clairement que l’attaque israélienne n’a pas touché d’équipement militaire. Cela peut être facilement observé car il n’y a aucune marque de brûlure suggérant qu’une explosion secondaire s’est produite quelque part, de sorte que les frappes aériennes israéliennes n’ont pas réellement détruit d’armes à l’aéroport même. Au lieu de cela, l’attaque a entraîné la suspension des vols. L’aéroport a été déclaré non opérationnel, et tous les vols ont été détournés vers la ville d’Alep. Outre le fait qu’il n’y a aucune preuve qu’ « Israël » visait des armes iraniennes ou envoyait un message à la Syrie, à Téhéran et au Hezbollah concernant les transferts d’armes, les preuves basées sur la logique semblent pointer dans une autre direction. Il serait plus logique de croire qu’ « Israël » s’en est pris à la Syrie pour saper le sentiment de sécurité générale du peuple syrien, en plus de fournir une occasion de prouver au public israélien qu’il répondrait de manière forte aux menaces du Hezbollah. Si « Israël » avait vraiment frappé l’aéroport à cause de transferts d’armes, pourquoi frapperait-il la piste civile et pourquoi ne viserait-il pas les armes qui, selon la presse israélienne, y sont introduites en contrebande ?

Tant que la Résistance restera au Liban, il n’y a aucune chance qu’ « Israël » parvienne un jour à créer une réalité dans laquelle il pourrait exploiter le champ de Karish, et bientôt « Tel Aviv » se rendra compte qu’il doit abandonner son petit jeu.

= = =

A (re)lire et à diffuser : « Le Hezbollah, son histoire de l’intérieur », Naïm Qassem
Vous ne verrez plus la géopolitique moyen-orientale avec les mêmes yeux une fois lu ce livre…

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25 mai 2000 ~ 25 mai 2022 : 22 ans de libération du Sud-Liban par le Hezbollah… (Robert Fisk et Hassan Nasrallah)

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Petite confidence d’un membre de Résistance 71 : en mai 2000, cette personne était à Beyrouth et a été invitée à suivre les évènements de la débandade sioniste au sud-Liban, malheureusement des engagements n’ont pas rendu possible son déplacement avec des journalistes indépendants sur les lieux au sud-Liban. Elle savait qu’elle allait manquer un évènement historique retentissant, mais ne pouvait malheureusement pas changer son emploi du temps. Elle a néanmoins participé à la liesse populaire dans quelques quartiers de Beyrouth et en garde un souvenir impérissable…
~ Résistance 71 ~

25 mai 2000 ~ 25 mai 2022 

22ème anniversaire de la libération du Liban par le Hezbollah : “Israël plus fragile qu’une toile d’araignée” (Hassan Nasrallah)

25 mai 2022

Source en français :
https://lecridespeuples.fr/2021/05/25/21e-anniversaire-de-la-liberation-du-liban-israel-est-plus-fragile-quune-toile-daraignee/

Ce 25 mai 2022 marque le vingt-deuxième anniversaire de la Libération du Liban par le Hezbollah, une faction armée libanaise de quelques centaines d’hommes, soutenue par l’Iran et la Syrie, qui infligea à Israël la première défaite de son histoire. Une déroute humiliante obtenue par la seule force des armes, sans aucune négociation – car le Hezbollah ne négocie pas avec l’Occupant sioniste.

En attendant la Victoire finale et la Libération inéluctable de toute la Palestine, revivons ces instants avec un témoin direct des événements, le journaliste Robert Fisk (dont les ouvrages Liban, nation martyre et La Grande guerre pour la civilisation sont incontournables), et avec le fameux discours de la toile d’araignée prononcé par Sayed Hassan Nasrallah le jour de la Libération. Cette formule célèbre a eu un tel impact psychologique sur Israël que durant la guerre de juillet 2006, l’entité usurpatrice temporaire a subi de lourdes pertes en essayant vainement de s’emparer de Bint Jbeil, dont la seule importance « stratégique » était que Nasrallah y avait prononcé ce discours.

***

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Source : Robert Fisk, Pity the Nation

Traduction : lecridespeuples.fr

En mai 2000, Israël implémenta enfin la résolution 425 de l’ONU, qui appelait à un retrait total des forces israéliennes du Sud-Liban. De l’aveu de tous, ils sont partis avec 22 ans de retard – la résolution 425 fut adoptée en 1978. Mais personne ne pourrait dire qu’ils ne sont pas partis précipitamment. Au début du mois, les hommes de l’Armée du Sud-Liban [ASL, collaborationnistes avec l’occupant sioniste] commencèrent à déserter leurs positions le long de la ligne de front israélienne. Ils abandonnèrent artillerie, tanks et fortifications, laissant les troupes israéliennes se débrouiller seules. Les Israéliens demandèrent un cessez-le-feu au Hezbollah afin de permettre un retrait en ordre. Le Hezbollah refusa. Ils combattraient jusqu’au dernier instant. Alors, durant une semaine entière, les Israéliens se faufilèrent hors du Liban, en tenant leur base du vieux château des Croisés à Beaufort jusqu’à la fin. Lorsque des milliers de villageois du Sud-Liban revinrent en masse à leurs domiciles, beaucoup d’hommes de l’ASL s’enfuirent pour sauver leur vie. Certains d’entre eux se livrèrent au Hezbollah. Abandonnés par leurs alliés, nombre d’Israéliens quittèrent leurs postes sous le couvert de l’obscurité – afin d’éviter des embuscades de guérilla – et retournèrent chez eux, en Israël, à travers champs. (…)

Durant les derniers moments de cette retraite, les dernières forces israéliennes furent extraites de Beaufort par hélicoptère juste avant que des jets israéliens apparaissent et bombardent leurs bunkers. Des centaines d’hommes de l’ASL cherchèrent asile en Israël – deux furent abattus par des troupes israéliennes paniquées en essayant de traverser la frontière – et nombre d’entre eux obtinrent refuge. A Khiam, des foules forcèrent l’entrée de la prison abandonnée et trouvèrent les prisonniers toujours enfermés dans leurs cellules. Submergés par l’émotion, ils défoncèrent les portes. A l’intérieur, il y avait des hommes qui avaient été détenus sans procès depuis plus de dix ans. Les câbles électriques employés pour la torture étaient toujours en place. Seuls les générateurs de courant avaient été emportés. C’était une véritable débâcle.

Et pour le Liban, ce fut une libération. A Taibe, je vis un homme du Hezbollah courir vers une maison recouverte de vignes et se jeter dans les bras d’une femme. Sa mère pleura sur son épaule. « Je ne l’ai pas vue depuis 15 ans, me dit-il. » Je marchai avec les foules à travers Taibe, avec des hommes du Hezbollah et leurs familles – armés et pleurant de joie –, des religieux chiites, des villageois âgés, des centaines d’enfants ; tous voulaient rejoindre le sommet de la colline qui surplombait la ville. Et lorsqu’ils y parvinrent et purent voir la longue route frontalière devant eux, ils se tinrent tous debout, incrédules. Car face à eux s’étendant Israël, la vallée de Galilée baignée dans une pâle brume bleue. Ils avaient attendu ce moment durant tant d’années. En 1982, lorsque l’armée israélienne se fraya un chemin jusqu’à Beyrouth en ravageant tout sur son passage, personne n’aurait pu rêver de cela. Le Hezbollah avait dit que ce moment viendrait. Je ne les croyais pas. Mais je me trouvais maintenant avec eux à la frontière, leurs drapeaux jaunes flottant sous la brise. (…)

Le Hezbollah a démontré que la reddition n’est pas nécessaire, que l’armée la plus puissante du Moyen-Orient peut être humiliée. Les Libanais l’avaient démontré durant le siège de Beyrouth en 1982. Les Palestiniens ont compris la leçon. A Gaza, je découvris que la plupart des Palestiniens regardaient la chaîne satellite du Hezbollah, Al-Manar, qui émettait depuis Beyrouth. Elle montrait des vidéos de leurs propres attaques contre des bases israéliennes, filmées par leurs combattants. Elle exhortait les Palestiniens à combattre comme les Libanais avaient combattu. Elle leur disait que Dieu était de leur côté.

***

Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 25 mai 2000, au jour de la Libération du Sud-Liban de l’occupation israélienne. 

Transcription :

[…] Cette victoire, nous l’offrons à notre peuple opprimé en Palestine occupée, et aux peuples de notre communauté arabe et islamique. Et depuis ce lieu, depuis la ville de Bint Jbeil libérée (de l’occupation sioniste), je m’adresse au peuple Palestinien opprimé, persécuté et torturé : ô notre peuple en Palestine, ton destin est entre tes mains. Ton destin est entre tes mains. Tu es capable de récupérer ta terre par ta volonté, par le choix de Izzedine al-Qassam [martyr contre l’Occupation coloniale britannique et sioniste], par le sang de Fathi Chiqaqi et Yahya ‘Ayyach [cadres du Jihad Islamique et du Hamas assassinés par Israël], tu es capable de récupérer ta terre, sans attendre que ces sionistes t’ « accordent » telle petite place, ou tel petit village. Vous pouvez rapatrier vos familles dans leurs maisons avec fierté et honneur, sans solliciter l’intercession de quiconque. Vous êtes capables d’obtenir votre terre et vos droits légitimes, même si le monde entier vous a abandonnés.

Laissez ces excuses et prétextes de côté. Car la voie vers la Palestine, ô peuple Palestinien… Votre voie vers la liberté est la voie de la Résistance et de l’Intifada, de la Résistance sérieuse et de l’Intifada authentique. Non pas l’Intifada limitée au cadre des accords d’Oslo, ni l’Intifada au service des négociateurs défaitistes de Stockholm, mais l’Intifada et la Résistance (authentiques) qui n’acceptent rien d’autre que l’ensemble de vos droits, tout comme le Liban. Au Liban, tout le Liban refuse de laisser ne serait-ce qu’un petit morceau de son territoire sous l’occupation (sioniste).

Ce modèle libanais glorieux, nous l’offrons à notre peuple en Palestine.

Oui, vous les Palestiniens opprimés, vous les Palestiniens abandonnés et isolés, vous les Palestiniens assiégés, vous êtes capables d’imposer aux envahisseurs sionistes de retourner d’où ils viennent. Que les Falachas (Juifs éthiopiens) retournent en Ethiopie – il y a beaucoup de place en Ethiopie, il y a des coins sympas –, que les Juifs russes retournent en Russie, etc.

Quoi qu’il en soit, le choix est entre vos mains, et le modèle à suivre est sous vos yeux. Une Résistance sincère et authentique peut vous permettre de façonner l’aube de la Libération, ô nos frères, nos bien-aimés et chers frères de Palestine.

Je vous déclare, ô notre peuple en Palestine, cet Israël, qui possède des armes nucléaires, et la plus puissante force aérienne de la région, je le jure par Dieu, Israël est plus fragile qu’une toile d’araignée. Par Dieu, Israël est plus fragile qu’une toile d’araignée.

Mais si vous voulez vous en remettre à l’Union Soviétique comme c’était le cas auparavant, vous n’obtiendrez aucun résultat. Si vous attendez une intervention de la communauté internationale, vous n’obtiendrez aucun résultat. Si vous comptez sur les diverses équations (régionales et internationales), vous n’obtiendrez aucun résultat.

Mais, ô peuple de Palestine, « Si vous défendez la cause de Dieu, il vous soutiendra et affermira vos pas. » (Coran, 47, 7). O peuple de Palestine, « Si Dieu vient à votre secours, nul ne pourra vous vaincre. » (Coran, 3, 160)

A nos peuples arabes et islamiques, nous déclarons : ô communauté arabe, ô notre monde arabe et islamique, la honte, la défaite, l’humiliation et le déshonneur appartiennent au passé. Cette victoire fonde une nouvelle ère historique, et met fin à une ère historique passée. Débarrassez-vous du découragement et armez-vous de l’espoir. Débarrassez-vous de la faiblesse et rassemblez votre force et votre détermination.

Aujourd’hui, au nom de tous les martyrs du Liban, au nom de tous les opprimés du Liban, je demande aux gouvernements arabes, au minimum, de mettre fin à tout processus de normalisation avec Israël, de couper leurs relations avec Israël, d’imposer leur position et leurs décisions à Israël.

Et je demande aux peuples arabes de se tenir aux côtés de la Palestine et du peuple Palestinien, et de rejeter toute forme de normalisation des relations avec cet ennemi. Le projet de Grand Israël a été vaincu par la Résistance (libanaise), et le projet d’Israël Puissant est en train d’être vaincu par la Résistance, et l’une des méthodes importantes est la résistance à toute normalisation des relations avec Israël. […]

= = =

A lire, relire et diffuser sans aucune modération pour aussi comprendre l’histoire moderne du Moyen-Orient et la guerre coloniale perpétuelle… de l’intérieur:

“Hezbollah, son histoire de l’intérieur”, Naïm Qassem, 2005, traduction Résistance 71

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La cause palestinienne (Naïm Qassem)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , on 16 mai 2021 by Résistance 71

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La cause palestinienne

Le point de vue du Hezbollah

Naïm Qassem

Extrait du livre “Hezbollah, son histoire de l’intérieur” de N. Qassem, version anglaise 2005

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Notre traduction de très larges extraits du livre en format PDF

[…]

IV. La cause palestinienne

Note de R71: Ce segment fait 34 pages en anglais, est à lire en entier dans quelque version que ce soit. Qassem résume parfaitement ici en ces quelques pages, ce que bien d’autres auteurs n’ont pas pu faire en 300 pages ou plus…

Le projet sioniste et les étapes de la fondation

L’histoire moderne du XXème siècle n’a pas été témoin d’une situation comparable à celle des Palestiniens. Des sionistes du monde entier s’en vinrent en Palestine pour occuper la terre et forcer à l’exode la majorité de sa population existante, le tout sous le gardiennage de la “communauté internationale”. L’occupation sioniste de la Palestine devint un droit affirmé international, tandis que les demandes de ré-instauration de plein droit des Palestiniens sur leur terre étaient perçues comme une agression inacceptable. Le Conseil de Sécurité de l’ONU a agi seulement en faveur et en soutien de cette vision déformée. Il est incorrect de dénommer et de classer cette cause comme simplement une dispute ou une rivalité, car c’est un grand crime contre l’humanité.

La première conférence mondiale sioniste s’est tenue du 19 au 31 août 1897 à Bâle, en Suisse, sous le directorat de Theodore Herzl. La conférence appelait à une “patrie pour les juifs en Palestine”.

[…] Quelques uns cherchèrent des explications dans la Torah promettant que le “peuple élu de Dieu” devra contrôler la Palestine, tandis que d’autres considéraient que la présence des juifs dans une endroit géographique spécifique serait la solution à la souffrance à laquelle ils ont été soumis dans un grand nombre de pays européens et russe. […] De la sorte, le projet sioniste fut établi avec un fort point de focalisation sur le fanatisme religieux et le préjudice sémite, utilisant des méthodes les plus draconiennes pour parvenir à leurs objectifs.

Il ne fut donc pas étrange que la voracité pour l’occupation de la terre de Palestine augmente de jour en jour, d’abord avec les saisies de terres et de villages, suivies par une guerre de gangsters menée contre les Palestiniens (menée sous les auspices de la Grande-Bretagne durant le mandat britannique sur la Palestine, plus tard culminant avec la déclaration d’un état juif sur une terre palestinienne occupée en 1948. Subséquemment, toute la Palestine fut occupée ainsi que certaines parties des pays voisins comme l’Egypte, la Syrie et la Jordanie), occupées en 1967. L’entité sioniste continua son expansion territoriale et ses affirmations légales, car la fondation de base du mouvement sioniste raciste est le mouvement d’expansion, un objectif soutenu par des fondements religieux tirés de la Torah. D’après celle-ci la Palestine est un héritage du peuple d’Israël dont les vies ne se stabiliseront pas sauf au travers de l’expulsion des habitants originels de la Palestine.

[…]

Les Britanniques reconnurent la création de l’entité sioniste, s’assurant que la Palestine demeurait dans le cadre de leur mandat colonial ainsi que le stipulait les accords Sykes-Picot de 1916 entre la France et la Grande-Bretagne, les deux vainqueurs de la 1ère guerre mondiale. Le gouvernement britannique émit ensuite la déclaration de Balfour le 2 novembre 1917, une lettre écrite par le ministre britannique des affaires étrangères d’alors, Arthur James Balfour et adressée à Lord Rothschild.

[…]

Le soutien américain à Israël

[…] Le soutien des Etats-Unis à Israël est exprimé au travers de la mise à disposition de ces circonstances qui servent à exercer une agression sur le peuple palestinien afin de dessiner les contours géographiques et politiques d’Israël, de s’assurer que les Palestiniens acquiescent et de sécuriser une signature palestinienne qui ne servirait qu’à légitimer Israël et à minimiser ses peurs existentielles.

[…] Nous en sommes parvenus à ces conclusions:

  1. La création d’une entité sioniste sur la terre de Palestine représente une agression manifeste sur le paisible peuple palestinien et remplace une population par une autre, dispersant de ce fait, les véritables propriétaires aux quatre vents et les places en confrontation directe avec un groupe international d’extorqueurs. Ceci n’est pas un conflit frontalier entre deux pays voisins. C’est le déracinement d’une nation et d’un peuple, la substitution de l’un par l’autre.
  2. Les justifications historico-religieuses qui remontent à plus de 3000 ans et la rationalisation nationaliste parlant d’un désir de création d’un état juif ne légitiment en rien la création de celui-ci en Palestine, car les changements qui se sont produits dans l’histoire sont des faits du passé et chaque nation de ce monde possède une histoire qui est différente de la présente. La paix dans le monde ne pourra se réaliser que si les nations et les populations manifestent, expriment leur existence et réaffirment la liberté et l’indépendance de leurs peuples.
  3. Le soutien absolu pour la création d’une telle entité sioniste fut accordé d’abord par la Grande-Bretagne puis par les super-puissances, les Etats-Unis et l’URSS, ainsi que la France (qui a partagé la récompense issue de la 1ère guerre mondiale avec la Grande-Bretagne…). Si ce n’était pour cette conspiration internationale qui a persisté soit individuellement ou au travers de l’ONU, Israël n’aurait jamais pu survivre.
  4. Le plan israélien a continué d’être exprimé par son expansion militaire et l’imposition forcée de ses conditions jusqu’à ce que l’occupation atteigne des parties des pays arabes voisins comme la Syrie, l’Egypte, la Jordanie et le Liban. Les résolutions internationales ne représentaient que des interludes durant lesquelles Israël réorganisait sa stratégie d’occupation en préparation d’une nouvelle extension de son hégémonie…

Si on se base sur les conclusions énoncées, la discussion ne s’arrête donc pas aux frontières d’Israël, mais se transcende pour inclure le projet qui pèse sur la vie de toutes les nations arabes, un plan qui avance vite et dangereusement. A chaque phase, de nouvelles terres sont arrachées et une nouvelle réalité est créée, faisant pauser le complot sans l’arrêter pour autant. Le moyen de l’arrêter est de le refuser en résistant, par la confrontation directe ou l’intifada, le refus, l’auto-défense et la persévérance.

[…]

Le ciblage des civils israéliens

Frapper la sécurité d’Israël affecte quoiqu’il en soit les civils israéliens, ce qui posent deux problèmes: celui de questionner la pureté des actions légitimes de résistance et celui d’avoir des répercussions dans la sphère internationale pour le soutien de la cause palestinienne. Une vision plus compréhensive changerait sans aucun doute l’impression colportée, car l’armée israélienne est engagée dans le processus de tuer à la fois les combattants de la résistance et des civils, que ce soit chez eux dans leurs maisons, sur leurs lieux de travail et en utilisant tous les moyens possibles pour y parvenir, des raids aériens aux tirs de tireurs embusqués en passant par des attentats à la bombe. Ceci est considéré comme une méthode efficace pour handicaper les actions de la résistance. Les colons israéliens sont armés et leur acompte des meurtres de civils palestiniens sous la bannière de “l’auto-défense” ou des représailles est demeuré pour le moins ignoré. Les Palestiniens doivent faire face à un très haut degré de racisme dans les territoires occupés.

Comment les Palestiniens devraient-ils réagir pour se défendre ? Il n’y a pas d’alternative à une activité de résistance qui cible en tout premier lieu l’armée israélienne ; mais lorsque ces membres de l’armée s’aliènent et cherchent refuge dans des villages et des villes se protégeant derrière un bouclier humain et lorsque les colons israéliens continuent d’assassiner et d’agresser, transformant ainsi la population civile israélienne en une forme d’armée, alors la cible devient la société de militants.

[…] L’opinion des nations du monde et de la “communauté internationale” ne peut pas s’accommoder de la justesse de la cause palestinienne, de la sorte la question de sa légitimité ne peut pas être ternie. L’opinion est plutôt fondée sur l’idée qu’Israël est opprimée et qu’elle peut répliquer comme bon lui semble. On demande aux Palestiniens de supporter l’injustice et on les punit lorsqu’ils entreprennent des actions défensives. La bannière de la protection des civils n’est dressée que devant les visages palestiniens, ce qui démontre le biais international de mettre en accusation et sous siège tout succès palestinien.

De l’autre côté, les Israéliens ne sont en aucun cas soumis à autant de pression. On leur laisse libre-court du choix des méthodes et des mesures à prendre et ce indépendamment de l’aspect criminel de celles-ci.

[…] L’histoire sioniste regorge de violations des droits humains les plus fondamentaux. Citons en simples exemples toutes ces images de massacres. d’occupation, d’expulsions et d’agressions vues au travers des médias. L’annexion de la Palestine est jonchée de ces massacres de populations civiles comme à Deir Yassin (1948) et Haïfa (1938 et 1948), Kfar Kassem, Khan Younès (1956), Jérusalem (1938), Samiramis (1947), al-Ramlah (1948).

Toutes les cibles furent des civils, hommes, femmes, enfants, et tous ces massacres faisaient partie du plan de domination sioniste établi pour les territoires avant 1948. Les gangs d’assassins sionistes ont perpétré ces massacres en bénéficiant de la couverture et du gardiennage du gouvernement britannique. L’armée israélienne plus tard, mit en place ces actions ouvertement sous un plan organisé ciblant les civils en utilisant le prétexte de la protection pour les colons s’installant. Ceci n’est que la preuve que le projet sioniste, dans toute sa puissance, est incapable de parvenir à ses objectifs sauf au moyen de massacres. Bien des gouvernements israéliens qui se sont succédés ont suivi exactement le même chemin, tandis que la communauté internationale se murait dans un silence assourdissant, ne faisant rien pour condamner ou même empêcher de tels crimes.

Focaliser sur le ciblage de la sécurité d’Israël touche là où cela fait mal et flotte sur un chemin incomparable avec les massacres initiés par les sionistes, car c’est un acte d’auto-défense, une réaction à une agression. Les voix qui s’élèvent pour condamner les Palestiniens ne sont qu’une forme suspicieuse de soutien à l’agression sioniste, car lorsque cette condamnation n’est adressée qu’aux Palestiniens, ceci ne sert qu’à donner une couverture politique nécessaire à l’occupation expansionniste.

Dans le contexte du ciblage de la sécurité d’Israël, des résultats rapides ne sont pas de mise. Une pierre se désintègre longtemps après avoir été soumise à l’érosion de gouttes d’eau.

Une telle menace continue à la sécurité d’Israël l’affaiblit et disperse ses pouvoirs, révélant aux nations du monde la difficulté de son existence.

[..] Malgré un favoritisme de plus d’un siècle en faveur d’Israël, de possibles changements sur la scène internationale doivent être pris en considération. Tous les empires qui ont régné dans l’histoire ont un jour cessé d’exister et la chute de l’URSS n’est qu’un signe contemporain de l’ordre universel qui dicte la montée et la prospérité des nations puis leur déclin et leur effondrement.

[…]

La responsabilité des Arabes et des musulmans

Les Arabes et les musulmans sont responsables de fournir à Jérusalem et au reste de la Palestine soutien et assistance. Ceci est vrai à la fois à cause du commandement religieux de défendre le sanctifié et de refuser son occupation et son oppression et donc de réfuter l’établissement agressif israélien et ses aspirations expansionnistes.

Ce qui est requis est la consécration de la lutte palestinienne comme une cause centrale de la nation entière de l’Islam, mobilisant et amassant ainsi le potentiel financier, médiatique, culturel, politique et militaire pour le succès de cet objectif.

[…]

= = =

Notre traduction du livre de Naïm Qassem “Hezbollah, son histoire de l’intérieur”, 2005

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Guerre impérialiste au Moyen-Orient: Où en est le Liban ?

Posted in actualité, colonialisme, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, résistance politique with tags , , , , , , , , , on 22 avril 2018 by Résistance 71

Notre résistance n’est pas à vendre, elle est le fruit de l’indifférence de l’état libanais (Hassan Nastallah)

 

Al Manar

 

21 avril 2018

 

Source: http://french.almanar.com.lb/864785

 

Notre résistance n’est pas à vendre, a lancé le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah lors du festival électoral organisé pour les deux casas de Tyr et de Zahrani au sud du Liban.

Dans un discours prononcé devant une foule dans la ville sudiste de Zahrani, ce samedi 21 avril,  S. Nasrallah répondait aux surenchères qui marquent les discours électoraux de certains protagonistes libanais, lesquels ont fait du thème de la résistance au Liban leur cheval de bataille, critiquant entre autre qu’elle agit et prend ses décisions à l’insu de l’Etat Libanais.

Pour répondre à cette question, le chef de la résistance islamique a fait un rappel historique, remontant à la date de  l’implantation de l’entité sioniste en Palestine, « lorsque le sud Liban faisait l’objet d’attaques israéliennes régulières, bien avant l’avènement de la résistance palestinienne ».

La création de la Résistance en 1975 par Sayed Moussa Sadr, (le fondateur du mouvement Amal, ndlr) ,  indépendamment de la volonté de l’Etat libanais est dû au fait que ce dernier n’a jamais assumé se responsabilités sécuritaires pour le sud du Liban, a-t-il expliqué.

Pas question de renoncer à notre résistance, elle est garante de notre survie,…, elle est  notre fierté, a-t-il aussi scandé.

Dans la deuxième partie de son allocution, S. Nasrallah a évoqué les problèmes internes, à leur tête la crise économique et financière qui risque « de trainer le pays vers le gouffre ».

S’adressant directement au courant du Futur, qui s’était arrogé ce dossier depuis la fin de la guerre civile et la conclusion des accords de Taëf en 1992, il a demandé : «  nos exploits sur le plan sécuritaire sont visibles et connus de tous, dites-moi quels sont les vôtres sur le plan économique » qui souffre d’une dette de 80 milliards de dollars, d’une corruption endémique qui lamine les institutions étatiques et d’une dégradation de ses secteurs agricole et industriel.

« Nous avons besoin d’une table de dialogue nationale pour discuter des projets destinés à résoudre cette crise grave », a-t-il réclamé.

Dans cette partie, il a évoqué un problème qui s’amplifie de plus en plus: celui du partage confessionnel des affaires de l’Etat libanais. À commencer par les trois plus hautes présidences de l‘exécutif et du législatif, en passant par la fonction publique dans toutes ses catégories et jusqu’à tout récemment toutes les questions liées aux ressources hydrauliques, en hydrocarbures, à l’agriculture et à l’industrie, voire même aux déchets.

Dans le dernier sujet de son discours, S. Nasrallah a appelé les gens des deux cazas de Tyr et Nabatiyeh à voter massivement les listes Amal et Wafa (Espoir et Fidélité), rendant hommage au chef du Parlement libanais Nabih Berri, qui préside celle de Zahrani.

« Le président Berri nous représente nous tous, et non seulement les gens de Zahrani. Il nous représente dans la Résistance, et dans tous les défis et les grande échéances… C’est lui qui est garant de notre unité nationale,.., et de nos frontières terrestres et maritimes », a-t-il affirmé.

Et de conclure son discours : «  notre message à l’ennemi : nous sommes capables d’affronter tes menaces, nous n’accepterons jamais que notre dignité soit bafouée. Nous sommes les gens de cette terre. Personne ne pourra nous en arracher ».

Les idées principales du discours

Ce festival a un objectif Claire: le soutien populaire et politique de la liste Espoir et fidélité  dans les deux casas Tyr et Zahrani

Je vais aborder 3 sujets : la résistance, les problèmes du pays, et les listes de vote

Nous nous rencontrons dans la ville de Tyr, la ville de sayed Charafeddine et de l’imam Moussa Sadr ,.., celle qui a été le théâtre du lancement de son mouvement, la ville qui a accueilli notre commandant sayed Abbas Moussaoui…

C’est la  ville de la cohabitation entre chrétiens et musulmans, entre sunnites et chiites et a qui toujours conjuré la fitna quand bien même elle sévissait dans les autres régions…

C’est la ville qui a ouvert ses portes aux réfugiés palestiniens venus du nord de la Palestine occupée et qui vivent toujours aujourd’hui dans ses camps…

C’est la ville qui a su résister à l’occupation et où ont eu lieu les premières opérations martyres, réalisées par les jeunes du mouvement Amal et Hezbollah, à commencer par le martyr Ahmad Qassir qui a infligé la première humiliation à Israël en détruisant son quartier général à Tyr…Puis celle de Hassan Qassir , et autres combattants martyrs , ailleurs du sud entier  et qui ont imposé le retrait aux Israéliens sans conditions préalables.

(…)

La guerre de 1996

Aujourd’hui, nous avons en mémoire le souvenir de l‘offensive d’avril 1996 appelée par les Israéliens Raisins de la colère… Elle a commencé le 16 avril en bombardant le siège du Hezbollah, dans lequel se trouvait le commandant militaire haj Moustafa Badreddine mais il a échappé bel a cette tentative d’assassinat et a mené cette bataille avec les autres chefs et combattants de la Résistance…

Durant cette offensive qui a duré  16 jours, les Israéliens ont bombardé les civils jusque dans la ville de Baalbek : il y a eu le massacre de Qana puis celui de l’ambulance, et celui de Souhmor et autres

Face à la résistance farouche des combattants, et à la résistance politique en parallèle, sans oublier le fait d’avoir bombardé les colonies au nord de la Palestine, l’ennemi a été contraint de stopper l’offensive à l’issue d’une intervention internationale et il y a eu l’accord d’Avril qui est un grand exploit de la résistance car il a permis d’épargner les civils, alors que dans le passé les Israéliens ne cessaient de bombarder les civils pour faire pression sur la résistance…

Ce qui a donné une grande marge pour les opérations de résistance. Et pousse un haut officier israélien à dire que l’entente d’avril 1996 avait transformé les Israéliens en un sac de boxe.

L’entente d’avril 1996 a finalement abouti  à la victoire de l’an 2000…

Cette résistance était le rêve de l’Imam Abdel Hussein Charafeddine (un éminent religieux originaire du Jabal Amel/ sud du Liban) et le projet de sayed Moussa Sadr, puis de ses fils dans le mouvement Amal et Hezbollah qui l’ont développée et transformée en une force réelle…

Le sud-Liban, le laissé-pour-compte de l’Etat

Dans l’histoire proche, qui devrait nous servir de guide pour avancer vers notre avenir, …, depuis 1948, après l’édification de l’entité usurpatrice, les bandes terroristes sionistes ne cessaient d’attaquer les régions du sud. Alors que certains au Liban pensent que les Israéliens n’ont bombardé le sud que lorsque les réfugiés et la résistance palestinienne étaient venus au Liban

Les localités libanaises, musulmanes et chrétiennes, étaient visées. Le plus grand massacre a eu lieu à Houla…

Les habitants avaient des capacités très médiocres, et n’avaient pas les moyens de défense…

L’imam Charafeddine a alors envoyé un message au président de la république libanais qui était Bchara al-Khoury dans lequel il a évoqué les dangers sécuritaires qui menaçaient les gens du sud, sans oublier les privations dont ils souffraient…

Sur le premier point, dans sa lettre il dit : « sommes-nous la catastrophe de Jabal Amaal, avec notre sang qui coule, nos frontières violées, nos enfants vivant dans la peur, nos villages détruits… Le Jabal Amel paie le tribut de sang pour tous les Libanais par ceux qui ont été crachés par les quatre coins du monde… il lui est infligé l’humiliation de la part de ceux que l’histoire ont humiliés», en allusion sans doute aux Israéliens.

Où était l’Etat ce jour-là? Le projet des habitants du Sud a toujours été de demander à l’Etat libanais d’assumer ses responsabilités, de les protéger, d’envoyer l’armée au sud pour défendre Bint Jbeil, Marjeyoune,.., mais en vain

Sans oublier les privations imposées à cette région, comme dans la Békaa et le nord du Liban , c’est à dire toutes  les régions qui ont été ajoutées au Mont Liban…

S. Moussa Sadr a poursuivi le même chemin, depuis les années 60 et jusqu’en 1975. Il a réclamé que l’armée libanaise vienne au sud, pour entrainer les gens, les armer et mener avec eux le combat … mais en vain…

Il a réclamé des abris, des chambres sécuritaires, d’assurer les moyens de subsistance et de résistance des gens…

A tous ceux qui s’en prennent aujourd’hui à la résistance,.., je dis que les habitants ont attendu longtemps l’Etat et l’armée depuis 1948 …

Une Résistance indépendante de l’Etat

Mais en 1975, l’imam Sadr a cherché l’alternative c’est-à-dire la résistance armée qui compte sur ses propres capacités et non sur l’Etat et il a fondé les factions de la résistance libanaise Amal.

Je me rappelle, à cette époque que toute notre génération avait rejoint les camps d’entrainement. C’est elle qui économisait ses quelques sous pour la financer cette résistance. Les jeunes payaient de propre poche, et ce n’était pas des fils des riches …

Je vous dis cela pour que tout le monde sache les bienfaits dans lesquels nous baignons aujourd’hui, par rapport à cette époque là…

Avec l’invasion en 1982, la résistance s’est développée jusqu’en l’an 2000 et l’Etat a toujours été  absent…

Il y a à un certain moment un débat s’il fallait qu’il soit au sud ; mais c’est après 2006, c’est devenu une demande internationale…

Dans l’accord de mai 1984 avec Israël, avant qu’il ne soit avorté,  la participation de l’armée avait été sévèrement circoncise …

Depuis le début, notre but a été que l’Etat assume ses responsabilités de défense des vies et des biens, mais c’est l’Etat qui n’a pas voulu, et c’est lui qui devrait être blâmé et non ceux qui ont acheté avec le peu d’argent qu’ils avaient des armes pour se défendre…

Et maintenant on parle de la résistance comme si c’était un crime…

Notre crime a été de porter les armes pour nous défendre lorsque l’Etat était absent et nous n’avions pas  d’autres choix…

L’alternative était la mort, de voir les colonies israéliennes construites dans le sud et l’occupation…

La résistance, une réelle puissance

Cette résistance est devenue une réelle puissance que les ennemis appréhendent et prend en compte loin des discours pompeux, depuis les offensives de 1993 et de 1996 et la guerre de Juillet, l’ennemi sait bien à qui il a affaire…

Aujourd’hui, je dis à l’imam Charafeddine que l’humiliation n’est plus jamais du ressort de Jabal Amel

Je dis à l’imam Moussa Sadr que la résistance que tu as créée et lancée, pour laquelle tu achetais de ton propre argent et celui des pauvres  pour combattre l’armée invincible (israélienne, ndlr)  détient les possibilités, des capacités, des hommes, des technologies, des missiles qui peuvent frapper toute cible chez l’entité sioniste…

Ces victoires sont le fruit de vos sacrifices, de vos martyrs, des blesses et mutilés de guerre, des détenus,  et de votre persévérance sur votre terre…

Il n’est pas question que son peuple y renonce ou lui tourne le dos. Que le monde entier le sache !

Notre résistance n’est pas à vendre, elle signifie notre existence, notre survie. Elle est le socle de notre persévérance et le signe notre fierté…

Et c’est ce qui sera vu le 6 mai prochain, lorsque les gens du sud viendront voter pour la liste Espoir et la fidélité…

Ce jour-là, votre vote dans les urnes sera un message pour les Libanais et le monde entier que nous dans les deux cazas Tyr et Zharani et dans le sud entier, nous n’abandonnerons jamais la résistance

La deuxième partie : les problèmes du pays

Durant les deux dernières décennies, depuis 1992, il y a eu comme un sorte de compromis : des forces s’occupent de la résistance et qui défendent le pays, tandis que d’autres s’occupe de son économie et ses finances

Ce ne fut pas le fruit d’un accord,  mais opérationnellement cela était le cas.

Les forces qui se sont consacrées à la résistance peuvent aujourd’hui dire voilà, ce sont nos exploits : la libération de nos terres, depuis la Békaa de l’ouest, en passant par Rachaya, et le sud tout entier,..,  ainsi que la libération de nos prisonniers dans les geôles israéliennes, sans oublier que nous avons imposé l’équation de dissuasion avec l’ennemi. Ce qui a fourni un climat de sécurité à tous les Libanais, depuis 12 années.

Dans l’histoire de Jabal Amel, jamais une époque n’a été aussi sure que ces 12 dernières années, avec le sentiment de fierté qu’elle procure…Et ce malgré tout ce que l’on nous faisait dans le dos…

Quels sont vos exploits

Et vous le courant du Futur, quel sont vos exploits dans le ressort économique ?

Aujourd’hui, le Liban fait face à un problème crucial : 80 millions dollars de dettes, les deux secteurs agricole et industriel sont paralysés, l’infrastructure sur laquelle des milliards ont été dépensés n’est pas à la hauteur… quels sont vos exploits économiques ?

Je dis ceci non pas pour embarrasser et pour susciter la controverse mais pour assumer nos responsabilités…

Parce que nous avons proposé de prêter attention à la situation économique, on accuse le Hezbollah de vouloir s’accaparer ce dossier, ce qui n’est pas vrai…

L’expérience montre que cette équipe a essuyé un grand revers dans ce dossier économique…

Nous réclamons que le prochain gouvernement présente un dossier économique complet et de travailler au pièce par pièce… nous exigeons la formation d’un ministère de planification…

Pourquoi vous insistez pour soumettre à la discussion la stratégie de défense du Liban et n’acceptez pas de discuter sa stratégie économique ? Pourquoi ne pas présenter un plan clair faute de quoi le pays va droit vers le gouffre ?

Pas d’Etat avec la corruption

Et puis la corruption qui ronge les institutions étatiques.. Dans les campagnes électorales, certains fuient les réels problèmes et affichent vouloir lutter contre l’expansion perse, ou œuvrer pour préserver l’identité arabe, de quelle identité arabe parlez-vous. Vous vous  moquez du monde, la dernière rencontre d  Ligne arabe est passée inapercue…

Un Etat ne peut avancer ni perdurer avec de la corruption. Il faut prendre des décisions fermes pour le combattre et il faut passer à l’exécution sans tarder. On n’a pas besoin de dialogue là-dessus, mais de décision… Faute de quoi, Le Liban va droit vers l’effondrement

Troisième sujet : la question confessionnelle

Et puis il y a un autre problème. Nous savons que notre système est confessionnel, et nous ne voulons pas entrer dans la controverse sur la nécessité de son élimination …

Nous avons un problème que les Libanais affrontent et exige qu’on en discute sérieusement…

Tout dans le pays devient confessionnel. Dans le passé, c’était les trois plus hautes fonctions de l’Etat : la présidence, le Premier ministre et et chef du parlement…

Aujourd’hui, cela s’est propagé vers toute la fonction publique.

Pas seulement. Mêmes nos ressources hydrauliques sont soumises aux critères confessionnels… chaque communauté a son fleuve. Le fleuve Litani est par exemple considéré être celui des chiites, alors qu’il traverse la moitié du Liban..

Il en sera de même pour l’hydrocarbure lorsqu’il sera extrait ; il sera partagé entre les communautés

Il s’est avéré même que l’exploration du pétrole sur terre a été abandonnée parce qu’il se trouve dans certaines zones d’une certaine communauté…

Rappelez-vous les déchets étaient devenus une question confessionnelle, lors des rencontres ministérielles et dans les médias, on laissait entendre que chaque communauté se doit de s’occuper de ses propres déchets…

Il n’y a plus de symbiose nationale

L’agriculture, et l’industrie sont-elles aussi des questions confessionnelles ?

Ceci ne nous est pas imposé par les USA, ni par les Etats arabes, ni par Israël, ceci est le travail de nos dirigeants qui n’ont pas de projet national et ne peuvent édifier leur leadership que sur la base communautaire et rien d’autre…

(…)

Nous pouvons le faire, le Liban est le pays qui sait le mieux arrondir les angles. Si nous continuons comme ça, les institutions vont s’effondrer…

Dernière recommandation pour ceux qui préparent leur discours électoraux : après le 6 mai, il y aura le 7 mai, au lendemain du scrutin legislatif, il faudra se mettre d’accord. Personne ne peut gouverner le pays seul. Il faudra trouver des compromis…

Pourquoi la Liste Espoir et Fidélité

Je m’adresse aux frères et sœurs du Hezbollah dans le caza de Zahrani.

Pour les candidatures dans tous le Liban, notre expérience a été celle de l’alliance entre le Hezbollah et Amal… dans certains cas, il n’y a pas de candidat du Hezbollah et c’est celui de Amal qui nous représente et le contraire est vrai.

Les candidats du Hezbollah à Zahrani sont ceux du mouvement Amal, à leur tête notre grand frère le chef du Parlement Nabih Berri. Il nous représente tous, dans la résistance, dans les grands défis et les grandes échéances

Comme nous lui avons accordé toute notre confiance dans la résistance en 2006 et sur nos frontières terrestres et maritimes

Aujourd’hui, je dis que le président Berri est garant sur le plan intérieur et national

Ses capacités à rassembler les Libanais en désaccord autour de la table de dialogue en 2006 a sauvé le pays d’une grande zizanie…

Lorsque vous irez voter, soyez les plus nombreux possibles : ce sera un message pour la cohabitation, d’unité d’espoir et de fidélité…

Notre message le 6 mai  à l’ennemi : nous sommes capables d’affronter tes menaces, nous n’accepterons jamais que notre dignité soit bafouée. Nous sommes les gens de cette terre. Personne ne pourra nous en arracher

Lecture complémentaire:

Hezbollah son histoire de linterieur naim qassem

Guerre impérialiste au Moyen-Orient: Le plan sioniste pour assassiner Nasrallah capote…

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, colonialisme, guerre iran, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, N.O.M, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , on 8 mars 2018 by Résistance 71

Impuissance israélienne dans le plan d’assassinat du leader du Hezbollah

 

Al Manar

 

7 mars 2018

 

Url de l’article original: http://french.almanar.com.lb/805132

 

Les appareils sécuritaires et de renseignement israéliens ont toujours été mobilisés pour assassiner le secrétaire général du Hezbollah. Or, ils n’ont encore aucune piste sur ses déplacements, a reconnu un site d’information israélien.

Selon la chaîne Al-Alam, le chroniqueur militaire du site d’information Walla, Amir Boukhabout, estime que cette fois-ci, les appareils sécuritaires et de renseignement israéliens sont sérieux dans leurs efforts en vue d’assassiner sayed Hassan Nasrallah.

« En 2006, l’ancien ministre des Affaires militaires israélien, Amir Peretz, avait demandé aux appareils sécuritaires et de renseignement israéliens de mettre à sa disposition « le dossier spécial portant sur les cachettes et les destinations des déplacements de Nasrallah ; Peretz n’a pourtant rien trouvé ! »

Cela s’explique, selon le chroniqueur militaire du site d’information Walla, par le fossé qui existe entre les instances sécuritaires israéliennes.

C’était ainsi que l’ancien ministre des Affaires militaires a alors ordonné aux trois organismes chargés de suivre les traces de Nasrallah, à savoir, l’Aman (direction du renseignement militaire israélien), le Mossad (Institut pour les renseignements et les affaires spéciales), le Shabak dit aussi Shin Bet (Service de sécurité intérieure israélien), d’agir avec plus de coordination pour mener leur mission, ajoute l’article.

Depuis, les Israéliens n’ont cessé leurs efforts et préparations dans ce sens. Une grande quantité de bombes particulières et hyperpuissantes a été achetée et stockée dans le simple objectif de frapper les cachettes souterraines du secrétaire général du Hezbollah libanais.

Le chef d’état-major de l’armée israélienne, Gadi Eizenkot, a prétendu en automne 2017 que Nasrallah serait une cible légitime de l’assassinat, tout comme d’autres chefs militaires du Hezbollah qui ont été assassinés ces dernières années par le régime israélien.

= = =

Menace d’Israël: le Hezbollah en état d’alerte maximale

Press TV 

8 mars 2018

Source: http://www.presstv.com/DetailFr/2018/03/08/554733/Isral-Hezbollah-EtatsUnis-guerre-alerte-Liban-lgislatives

Le Hezbollah a monté l’état d’alerte maximum de ses forces armées pour faire face à toute éventuelle invasion militaire du régime Tel-Aviv suite au feu vert donné par son allié américain, ont déclaré les sources bien informées au sein du mouvement libanais de la Résistance.

Suite aux nouveaux agissements du régime israélien, ces deux derniers jours, près de la frontière du Liban et le feu vert donné par les États-Unis, l’armée libanaise a annoncé l’état d’alerte maximum dans les régions au sud du Liban.

Selon les sources libanaises, malgré le feu vert de l’allié américain, Israël n’est pas encore entré en action par crainte des représailles du Hezbollah.

Le Premier ministre extrémiste israélien, Benjamin Netanyahu, a convaincu les autorités américaines que l’armée du régime Tel-Aviv entrera en action contre le Hezbollah, mais « toute intervention militaire contre le mouvement de la Résistance risque d’embraser la région et la réaction du Hezbollah en serait plus forte encore » ajoute la source.

À l’approche des législatives au Liban, il y a également le risque des attentats et de la liquidation des personnalités politiques dans le pays dans le but de saper les élections et de déstabiliser le pays.

= = =

Pour en savoir plus sur le Hezbollah:

Hezbollah son histoire de linterieur naim qassem

Ne vous laissez pas enfumer sur la guerre qui se prépare… Pour avoir un avis informé: « Le Hezbollah, son histoire de l’intérieur » de Naïm Qassem 3/3

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, canada USA états coloniaux, colonialisme, guerre iran, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 30 novembre 2017 by Résistance 71

Partie la plus longue des trois mais aussi sans soute la plus intéressante par l’ampleur de ce qui y est abordé et la volonté d’œuvrer en symbiose dans la complémentarité.
Cette partie est la plus longue mais nous n’avons pas voulu couper sa dynamique et l’avons laissé telle quelle, nous nous excusons de sa longueur mais avons voulu éviter un saucissonnage qui aurait diminué son impact à notre sens.
Au vu de ce qui se prépare au Moyen-Orient, à lire et diffuser sans modération. Jo nous prépare un PDF des trois parties que nous publierons très bientôt.

~ Résistance 71 ~

 

Hezbollah son histoire de l’intérieur 3/3

 

Naïm Qassem*

 

Traduction de larges extraits de la version anglaise (2005) par Résistance 71

Une version française de ce livre existe sous le titre: “Hezbollah, la voie, l’expérience, l’avenir”, publiée aux éditions Al Bouraq en septembre 2008 (376 pages)

(*) L’auteur de l’ouvrage Sheikh Naïm Qassem est le secrétaire général adjoint du Hezbollah (“Parti de Dieu”) depuis 1991, né au Liban en 1953, il possède une éducation universitaire et religieuse. Il fut professeur de chimie pendant plusieurs années en université. Il est l’auteur de plusieurs livres sur des sujets d’ordre politique et religieux. Mr Qassem est considéré comme l’historien du Hezbollah. 

1ère partie

2ème partie

3ème partie

La version intégrée en PDF réalisée par Jo:

Hezbollah son histoire de linterieur naim qassem

 

III. Marqueurs importants dans l’histoire du Hezbollah

De l’invasion au premier retrait israélien

L’objectif principal d’Israël lors de son invasion du Liban en 1982 était d’annihiler la structure militaire de l’OLP, un fait qui fut pensé comme la garantie de mettre fin à toute activité de résistance et ainsi d’amener la sécurité sur la frontière nord de la Palestine occupée. Les Libanais n’étaient pas perçus comme une grande menace et leur force ne venant qu’en appoint de celle de l’OLP…

Un motif d’invasion devait être créé qui devait faire passer l’assaut pour une réaction à une action palestinienne et non pas comme une agression ouverte. Un ténu prétexte fut choisi: le 3 juillet 1982, Schlomo Argov, l’ambassadeur d’Israël en GB fut l’objet d’une attaque à main armée devant l’hôtel Dorchester de Londres. Il fut sévèrement blessé mais ne décéda pas de ses blessures. Le 4 juillet, Israël annonçait que cette attaque constituait une atteinte au cessez-le-feu avec l’OLP de 1981. Sur cette base, Israël lança ses raids aériens sur des cibles palestiniennes à Beyrouth, auxquels l’OLP répondit par des tirs de roquettes et d’e mortiers sur les zones nord de la Palestine occupée.

Le 6 juillet 1982, Israël envahissait le Liban par voie de terre au cours de son “Opération Paix en Galilée”, dont le but officiel était d’établir une zone tampon entre les habitants du nord de la Galilée et les soi-disantes “attaques terroristes” en provenance du Liban. Informant le président américain Ronald Reagan de ses intentions, le premier ministre israélien Menahem Begin ordonna l’attaque de l’armée israélienne pour chasser les Palestiniens d’une bande frontalière de 40km de large de la frontière internationalement reconnue, ce jusque les banlieues de la zone d’Aouali près de la ville de Sidon au sud-Liban.

[…] Dans une réaction à l’hostilité envers les Palestiniens qui s’empara de certains citoyens du sud-Liban, les envahisseurs furent accueillis par des cris de joie et des jets de poignées de riz. […]

La limite d’invasion d’Israël (jusqu’à la rivière Aouali) ne fut pas respectée. Les envahisseurs rencontrant peu de résistance, continuèrent vers Beyrouth, atteignant ses pourtours à la ville de Khaldeh, ce fut là qu’ils rencontrèrent la résistance.

[…] Beyrouth vécu une dure période de bombardements. Les points névralgiques furent mis sous siège, le ravitaillement devint de plus en plus rare, beaucoup de gens furent déplacés, tués ou blessés, beaucoup de bâtiments furent détruits ensevelissant leurs occupants. Un accord israélo-palestinien fut atteint sous les auspices des Américains, accord qui prévoyait le départ des Palestiniens de Beyrouth avec à leur tête Yasser Arafat. […] Une force multinationale menée par les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l’Italie arriva à Beyrouth le 12 août 1982… Yasser Arafat partit le 30 août.

Le 14 septembre Bachir al-Gemayel fut assassiné par une bombe placée dans les bureaux du mouvement phalangiste chrétien. L’armée israélienne entra dans Beyrouth, prenant les camps palestiniens de Sabra et Chatila après les avoir mis sous siège. Les Israéliens coordonnèrent l’entrée dans les camps des Forces Libanaises (milice armée chrétienne) le 16 septembre. Un horrible massacre s’en suivit où 1500 Palestiniens et Libanais trouvèrent une mort affreuse.

Amine al-Gemayel fut élu président du Liban le 23 septembre 1982 succédant ainsi à son frère. Les forces israéliennes se retirèrent de Beyrouth le 28 septembre.

[…]

[En 1983], sur un autre front, les forces multinationales qui avaient grandement assisté Israël pour la mise en place des conditions israéliennes à l’accord passé, furent attaquées le 23 octobre 1983, lorsque le camp des US Marines et celui des parachutistes français furent victimes d’une attaque à la bombe. L’Organisation du Djihad Islamique revendiqua les attaques qui causèrent la mort de 241 Américains et de 58 Français. Les forces multinationales sortirent du Liban le 31 avril 1984.

[…]

La lettre ouverte

Les deux années et demie que prirent la fondation du Hezbollah furent suffisantes pour former une opération de djihad efficace représenté par la Résistance Islamique, forçant un retrait partiel d’Israël du Liban en 1985.

[…] Ainsi le parti déclara ses visions idéologiques, du djihad, politiques et sociales, ainsi que procéda au lancement de ses mouvements politiques lorsqu’il émit sa “Lettre Ouverte”, le jour de la commémoration de l’assassinat du Sheikh Ragheb Harb. La lettre fut publiquement lue par le porte-parole officiel du parti al-Sayyed Ibrahim Amine al-Sayyed le 16 février 1985.

Avec cette déclaration, le Hezbollah entrait dans une nouvelle phase, faisant glisser le parti du secret de la résistance armée libre de toute interaction politique ou d’interactions médiatiques, vers le travail politique public. [..] Ceci est une expression de la vision et de la directive du parti disant qu’aucun mouvement de djihad ne peut se séparer du travail politique complémentaire qui se construit sur les fruits de la résistance et rapproche les objectifs.

[…]

Amal et le Hezbollah

Travaillant d’un front commun, les partisans d’Amal et ceux du Hezbollah interagirent comme une famille, le partage de l’expérience devenant le pain beurré entre ces frères de la même maison et du même village. […] Puis vinrent les divergences, d’opinion d’abord, au sujet de la résolution 425 de l’ONU, qui fut critiquée par le Hezbollah pour son ambigüité autour des mesures de sécurité avec Israël et pour la reconnaissance d’Israël comme nation. Ajouté à cela vint le bris de confiance entre les deux partis résultant de l’interprétation de problèmes variés et importants de politique libanaise, un conflit qui s’envenima, menant à une série de confrontations tragiques, une page noire de notre histoire. Les deux partis payèrent cher pour finir par outrepasser ces incidents qui durèrent deux ans et demi et n’amenèrent que peine et souffrance. Le point culminant fut la dangereuse situation du 5 avril 1988 au point de contrôle de Harouf, érigé par Amal pour désarmer les membres du Hezbollah de part la conviction atteinte par Amal que le Hezbollah avait dépassé les limites. Suivant des escarmouches à Nabatieh et Ghazieh, le conflit prit de plus grandes proportions et le haut commandement du Hezbollah refusa l’escalade et ordonna l’arrêt des combats, quitte à ce que cela ne mène au désarmement du Hezbollah dans tout le sud-Liban. Le parti faisait confiance au réseau de communication ouvert par les membres du clergé et les politiciens du sud-Liban. Le résultat fut le désarmement du Hezbollah, la voie des négociations n’ayant rien donné.

Bientôt les clashes se répandirent jusqu’à Beyrouth. D’intenses combats eurent lieu qui virent le retrait des forces d’Amal de Beyrouth sud et le réinstallement du contrôle du Hezbollah dans cette zone.

[…] Le premier cessez-le-feu entre Amal et le Hezbollah en février 1989 ne fut pas effectif. Les guerres d’Iqlim s’ensuivirent en juillet 1990, qui virent un siège dur et serré des forces des combattants du parti pendant plus de 100 jours. Des efforts politiques intenses menés par le ministre des affaires étrangère syrien Farouk al-Shara et son homologue iranien Ali Akbar Wilayati menèrent à des réunions auxquelles participèrent le leader du mouvement Amal, Nabi Berri et le SG du Hezbollah Soubhi al-Toufaïli. Ces efforts furent récompensés par l’accord Hezbollah-Amal du 9 novembre 1990, qui focalisait sur l’arrêt de l’hostilité entre les deux partis, ainsi qu’un programme de réconciliation ; et le retour du Hezbollah dans le sud-Liban. L’accord mit fin au conflit et développa une relation de compréhension mutuelle, de coopération et de coordination. L’armée libanaise planifia de devenir la gardienne de la sécurité au sud-Liban de façon à ce qu’un parti indépendant ne puisse plus avoir total contrôle de cette zone. Le déploiement des troupes libanaises commença en février 1991.

[…]

Harmonie entre le gouvernement libanais et la Résistance

Avec une capacité croissante d’infliger la douleur à l’occupant israélien, une capacité qui est graduellement retournée dans le sud-Liban après l’accord Amal-Hezbollah, la pression des demandes internationales pour le désarmement du Hezbollah et l’arrêt de la résistance, augmenta. Des membres clef du gouvernement libanais étaient de l’avis que le Hezbollah devait succomber à la décision politique du gouvernement libanais. […] La notion fut donc que le gouvernement s’immisce  directement dans l’administration des opérations de résistance, ou du moins d’en avoir connaissance ainsi que de leur planification et de leur niveau d’intensté. […] Le Hezbollah avait une vision différente. Le parti considéra que lorsque la résistance tombe dans la sphère d’influence et de volonté du gouvernement, elle perd sa capacité de parvenir à la libération et se retrouve au sein d’une sphère de limites inadéquates… Ainsi le gouvernement serait responsable devant la communauté internationale de l’exécution de décisions qui pourraient être prises de manière biaisée en faveur d’Israël, un fait qui rendrait caduque la capacité de la résistance à manœuvrer, voire même lui ôterait sa capacité.

D’un autre côté, un mouvement de résistance qui est libre de toutes obligations politiques peut opérer sans aucune restriction, sans responsabiliser le gouvernement pour ses actions. Ceci peut assister la résistance à capitaliser pour la cause de la libération et soutenir la politique naturelle de communication du gouvernement, dont l’objectif était de demander et d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le danger même qui a mené à la résistance en première instance. De la sorte, la finalité de l’approche du gouvernement libanais était qu’il n’y avait pas de solution si ce n’est pour Israël de se retirer de manière inconditionnelle du Liban.

[…

Quoi qu’il en soit, le gouvernement libanais ne fut pas capable de capitaliser sur les résultats de la Résistance étant donné l’attitude condescendante d’Israël par sa simple présence, Israël étant un pays tout à fait préparé à s’engager dans d’horribles actions simplement pour renforcer ses conditions, c’est un pays qui bafoue toutes les lois internationales et tous les accords régionaux tout en bénéficiant du total soutien biaisé des Etats-Unis et la reconnaissance inconditionnelle de ses activités.

Pour éviter des conflits entre la Résistance et le gouvernement, le Hezbollah proposa de travailler sur une double voie: celui de la résistance et de la libération sans subjuguation par les réseaux de négociation et de l’autre, la voie politique suivie par le gouvernement le long de la ligne de l’application de la résolution 425 de l’ONU appelant pour un retrait d’israël du Liban. Le parti insista pour qu’un tel appel au retrait devait systématiquement mentionner le fait qu’il devait être “inconditionnel”. […]

L’agression de juillet 1993

L’ennemi lança un autre grand assaut sur le Liban au matin du 25 juillet 1993. Celui-ci dura pendant 7 jours complets et se termina la nuit du 31 juillet 1993. Cette opération fut étiquetée “Opération Responsabilité” ; elle avait deux objectifs comme stipulé par le premier ministre Shimon Perès:

  1. Attaquer ceux qui nous attaquent directement, spécifiquement le Hezbollah et
  2. Alerter la population du Liban et les gouvernements concernés de la nécessité de mettre un terme aux activités du Hezbollah

Le chef d’état-major israélien Ehud Barak avertit alors le gouvernement libanais qu’il devait désarmer le Hezbollah ou regarder Israël le faire. Clairement, les objectifs de l’agression étaient de:

  1. Désarmer le Hezbollah et le rendre inopérant au moyen d’une sévère offensive visant l’infrastructure du parti
  2. Briser la relation du parti avec le peuple en lui donnant une raison d’exercer une pression publique, construisant ainsi un cordon de sécurité isolant autour de lui
  3. Exercer une pression sur le gouvernement libanais, le forçant à prendre les mesures nécessaires pour nuire à l’activité de la résistance

Israël utilisa son aviation, ses troupes maritimes et terrestres durant cette mission d’agression, ciblant le sud-Liban, la plaine de la Bekaa et sa partie occidentale, le camp palestinien d’al-Bared au nord et la zone de Nameh près de Beyrouth. Les sources de l’ONU ont inventorié quelques 1224 raids aériens et les tirs de quelques 28 000 obus. […]

En représailles, des roquettes furent tirées vers les colonies israéliennes du nord de la Palestine “un déluge de feu”, comme le qualifia l’AFP le 25 juillet 1993 “qui dura plus de 10 heures sans discontinuer”.

[…]

Le 31 juillet 1993 à 18:00 entrait en vigueur “l’accord de juillet” qui mit fin aux combats.

L’agression d’Israël eut pour résultat la mort de 140 civils libanais, incluant 13 membres de la Résistance. 500 personnes furent blessées et environ 200 000 habitants de plus de 120 villes et villages des zones concernées furent déplacés. Des milliers d’habitations complètement ou partiellement détruites. Mais la Résistance et le Liban sortirent victorieux, l’ennemi fut incapable de remplir ses objectifs fixés.

[…]

L’agression d’avril 1996

Le sommet de Sharm el Sheikh en Egypte du 13 mars 1996 fut réuni afin de soutenir Israël, ce sous la bannière de “Faiseurs de Paix”, sous l’égide des Etats-Unis. La proclamation finale du sommet contenant l’objectif “d’interdire aux ennemis de la paix de détruire les véritables chances de paix.”

[…]  L’agression d’Israël commença le 11 avril 1996. […] Ce fut la tristement célèbre “Opération Raisins de la Colère”. elle fut plus dure que celle de juillet 1993, car elle couvrait une plus grande zone géographique, l’opération durant 16 jours. Elle fut notoire pour les 4 massacres qui eurent lieu: Suhmor le second jour, l’ambulance d’al-Masouri le troisième jour, les hauts de Nabatieh le septième jour et la massacre de Qana le même jour qui vit la mort de 118 civils et 127 blessés. Au total, 250 civils décédèrent durant l’agression d’Israël d’avril 1996, incluant 4 membres de la résistance. Des centaines de milliers de personnes furent déplacées du sud-Liban. La destruction fut extensive et toucha plus de 7000 foyers.

Mais la Résistance combattit pied à pied d’une manière qui frappa l’ennemi de stupeur. Des roquettes de Katioucha furent quotidiennement tirées et forts de leur expérience passée, les combattants se préparèrent bien mieux contre les raids aériens. Israël fut incapable de frapper directement les membres du Hezbollah et ne put pas non plus empêcher les tirs de roquettes. […] Contrairement à ce que pensait l’envahisseur, les tirs intenses d’artillerie et les raids aériens n’empêchèrent en rien les tirs de roquettes en représailles et ce jusqu’à l’avènement d’un cessez-le-feu.

L’agression d’Israël avait pour objectifs de:

  1. Piloner le Hezbollah et mettre fin aux opérations de résistance et empêcher le tir des roquettes Katioucha sur les colonies israéliennes.
  2. Exercer une pression sur le gouvernement libanais pour qu’il prenne la décision de faire cesser la résistance.
  3. Des déplacements concentrés de la population et déranger la paix des villages afin de monter la population contre la résistance.
  4. Remplir le besoin impératif pour Shimon Perès de remporter une victoire militaire qui faisait tant défaut, ce qui l’assisterait dans sa campagne politique pour être premier ministre.
  5. Incapaciter le Liban et refuser à la Syrie l’avantage de partager le pouvoir avec le Liban, disconnectant ainsi les chemins du Liban et de la Syrie.
  6. Capitaliser sur les résultats de cette agression pour faire un amendement à l’accord de juillet de façon à faire cesser la résistance au sein de la zone occupée.

Israël était certain de son succès. Les opérations militaires furent préparées durant le sommet de Sharm el Sheikh. L’escalade dans l’horreur au moyen des massacres, l’augmentation des personnes déplacées et la pari sur l’incapacité du parti d’endurer le conflit, donna à l’armée israélienne des indicateurs de succès.

L’activité militaire dynamique du Hezbollah fut cette dois accompagnée d’un effort politique efficace. Apparaître dans les médias locaux et internationaux devenait nécessaire pour montrer la réalité des évènements et la responsabilité du parti. Le parti fut donc présent sur la scène médiatique et pris par à des discussions avec des puissances politiques diverses.

[…] Ceci se termina par l’accord du 27 avril 1996. Celui- nomma un comité de supervision de cinq personnes. Il fut négocié l’arrêt des bombardements israéliens sur les civils en échange de l’arrêt des tirs de roquettes sur les colonies de Galilée. L’Iran joua un grand rôle dans ces négociations de Damas, celle-ci et la résistance réussirent à faire inclure la France dans le comité de surveillance sur la mise en place de l’accord sur le terrain. Le comité rassemblait la Syrie, la France, le Liban, les USA et Israël, un corps de 5 membres équilibré. Le plus gros succès fut l’extrême soutien pour la résistance venant à la fois des mulsulmans et des chrétiens.

[…]

La Brigade Libanaise de Résistance à l’Occupation (BLRO)

Un nombre important de figures politiques demanda pourquoi l’activité de résistance incombait seulement au Hezbollah, demandant ainsi au parti de prendre la responsabilité de l’initiative d’une mesure pratique qui pourrait attirer d’autres volontaires pour participer à la résistance.

[…] Ainsi, le parti prit une mesure extraordinaire pour arranger la participation des jeunes gens qui désiraient résister à l’occupation mais qui n’étaient pas fermement croyants dans la culture et l’idéologie du parti, bien qu’ils croyaient fondamentalement en la grande qualification du Hezbollah pour mener l’activité de résistance. […] Il fut plus tard précisé le cadre d’un modèle de participation au cours d’une conférence de presse le 3 novembre 1997 et qui présenta “La Brigade Libanaise de Résistance à l’Occupation” ~ BLRO ~ celle-ci incluait les jeunes Libanais aspirant à combattre Israël quelque soit leur confession religieuse, politique ou autre affiliation, les seules conditions imposées étant d’avoir un dossier immaculé concernant leur sécurité afin de prévenir toute infiltration par Israël et d’avoir une capacité physique adéquate pour l’entraînement et le combat.

Dès la déclaration annonce de la formation de la brigade, les centres d’appel téléphoniques affrétés à cette tâche commencèrent à crouler sous les appels, ce qui signalait un vif intérêt pour une telle initiative. Néanmoins, un état d’alerte important fut maintenu par la peur des incursions et infiltrations possibles d’Israël.

Une analyse de la constitution politico-sociale de la Brigade révéla ce qui suit:

  1. 75% des combattants de la Brigade avaient plus de 25 ans, ce qui indiquait la clarté de leur décision et le fermeté de leur conviction ainsi que leur maturité mentale et physique.
  2. 59% d’entre eux possédaient un diplôme de l’enseignement secondaire ou au-dessus. La majorité était des étudiants, un fait directement lié aux préoccupations prévalantes dans ce segment précis de la société.
  3. 51% étaient d’anciens partisans et 6,8% l’étaient toujours lors de leur demande de participation à la Brigade. Le reste n’avaient eu aucune expérience politique préalable. Les pourcentages indiquaient le niveau de confiance donné par ces individus au parti au travers de cette volonté de prendre part au djihad du Hezbollah.
  4. 38% étaient des musulmans sunnites, 25% étaient chiites, 20% Druzes et 17% étaient chrétiens. Il est devenu apparent par la plus grande participation des musulmans toutes sectes confondues, que leur situation les avait préparés pour une animosité envers Israël, nonobstant l’importance du pourcentage chrétien, spécifiquement étant données les circonstances au Liban et les divergences de convictions sociétales ainsi que des intérêts des aspirations des groupes.

Après toutes les préparations nécessaires, la première opération de la Brigade fut lancée le 14 mars 1998. Jusqu’au 15 novembre 1999, il y eu plus de 175 opérations enregistrées par la Brigade.

Certains proposèrent d’inclure les combattants de la Brigade dans les opérations les plus dangereuses assurant aux participants une fin en martyre afin de donner au Hezbollah une preuve tangible des capacités de la Brigade. Mais le parti refusa cette logique, car le Hezbollah ne voulait pas utiliser les combattants de la Brigade à des fins politiques ou de buzz médiatique. Ces combattants entreprenaient un devoir national et le Hezbollah était responsable, devant Dieu, de s’assurer de leur sécurité et de leur donner toutes les circonstances favorables possibles. […] La formation de la Brigade représenta une coopération sur une affaire bien particulière. Ce fut une expérience pionnière que de rassembler sous une bannière spécifique lorsqu’il ne fut pas possible de faire se rejoindre tous les constituants dans une même vision mais que la région avait besoin d’une force pour lutter contre un occupant dont l’expulsion demande la collaboration de toutes les parties impliquées. Il fut toujours requis de rechercher un fond commun, qui serait une source d’unité et de rassemblement et où le travail collectif de coopération fut aussi une grande source de force.

[…]

La victoire

Si on avait demandé au leadership du Hezbollah aux premiers jours de la Résistance ou même quelques années plus tard, s’i y avait une possibilité de voir en réalité se réaliser la libération du Liban-sud et de la Bekaa occidentale de l’occupation israélienne par les moyens limités de la lutte des moudjahidines, la réponse aurait été simplement celle-ci: “Nous accomplissons notre devoir et nous en remettons à Dieu. Si nous devons réussir à secouer l’existence de cet ennemi et retourner cette occupation en piège mortel pour lui, ceci sera une grande réussite. Néanmoins, la victoire est affectée par bien des facteurs et où réside en son sommet la volonté et le nivellement de Dieu. Nous l’espérons, mais réalisons totalement que sa possibilité et son succès sont dans les mains de Dieu tout puissant.

[…] Deux ans avant la libération, les sionistes essayèrent par le moyen de différents intermédiaires et médiateurs, américains, européens et internationaux et par différentes tactiques d’intimidation, d’exécuter un retrait du Liban précédé d’un accord politique. Leurs tentatives échouèrent, car ils étaient en faible position et la société israélienne était fatiguée de voir à la télévision ses soldats se faire tuer au Liban durant des opérations de la Résistance. Ehud Barak annonça donc son désir de se retirer du Liban en juillet 2000 pour remplir une promesse électorale, laissant dans le vague tous les détails de l’affaire et signalant à plusieurs reprises qu’un retrait serait conditionnel à la réussite de la conclusion d’un accord avec le Liban sur des questions de sécurité.

Se désespérant d’atteindre tout accord que ce soit avec le Liban, Barak prit alors la décision d’évacuer soudainement, évitant ainsi à ses soldats en déroute le canardage par les combattants du Hezbollah, car telle était la situation après que les collaborateurs se soient enfuis de Jezzine. Cette débâcle eut lieu le 24 mai 2000, marquant ainsi la plus grande victoire de notre histoire sur Israël depuis le début de l’occupation 50 ans plus tôt., une libération qui fut réussie par les plus faibles des nations, par une résistance qui opère avec de très modestes moyens et non pas aux mains d’une puissante armée possédant un énorme arsenal.

La victoire, dans sa séquence de réussite et ses détails, a outrepassé les attentes du parti, car les possibles scenarios de retrait d’Israël étaient limités à trois:

  1. Retrait des forces israéliennes de la majorité des villes et villages occupés, laissant le groupe des Lahdistes dans ces zones comme “Garde Nationale”.
  2. Retrait des Israéliens des villages chiites, laissant des collaborateurs dans les autres zones…
  3. Les Israéliens laissent des Lahdistes au sein d’une zone frontalière occupée plus restreinte que celle actuellement occupée, ce qui demandera moins de participants…

Mais ce qui s’est en fait passé fut complètement en dehors de toute attente à savoir, l’évacuation des zones occupées par Israël en une nuit, surprenant complètement ses propres collaborateurs. Lorsqu’ils entrèrent dans les positions lahdistes, les combattants du Hezbollah y trouvèrent des repas préparés, prêts à être mangés, laissés intouchés par les conspirateurs lahdistes se sauvant après avoir soudainement découvert le retrait d’Israël. Les combattants capturèrent de l’armement abandonné, qui fut plus tard donné à l’armée libanaise et saisirent un grand nombre de documents et de fichiers informatiques contenant les noms des informateurs, leurs services etc… D’importantes données militaires secrètes furent aussi saisies.

[…] Cette victoire tira sa plus grande valeur de l’image immaculée de la Résistance. La libération ne fut aucunement marquée, défigurée par des abus ou assassinats des collaborateurs lahdistes, ni par l’achèvement des blessés et des détenus. Il n’y eut pas un seul incident de vengeance parmi les citoyens contre les collabos qu’ils durent subir et ce en parfait contraste avec tout ce que l’on peut voir dans ce qui suit une révolution ou une lutte armée qui réussissent. Pas un seul incident avec les familles des collabos ne fut enregistré. Ceci fut quelque chose qui stupéfia les observateurs. Les standards moraux des partisans du Hezbollah et le niveau de discipline démontré par ses combattants du djihad furent de très très haut calibre.

[…] La valeur de cette grande victoire réside également dans la perception qui fut inculquée par ce parti islamique, qui malgré les difficultés, est demeuré sur sa trajectoire sans jamais dévier, qui a tendu la main à tous et qui n’a pas utilisé de coup politique ni de blasphème ni d’aliénation contre quelque individu que ce soit, démontrant ainsi une volonté sans faille de coopérer sur les objectifs de la libération ; ceci fut exemplaire considérant l’utilisation de moyens limités en confrontant une force puissante et très bien équipée telle que l’armée israélienne. Ceci mélangea une croyance en Dieu, une confiance en la victoire, la faim de tomber en martyre et la préparation au sacrifice. Ce fut la combinaison de tous ces facteurs qui fit la victoire.

[…] Cette victoire est venue prouver que l’arsenal militaire du monde arabe ne représente en rien la solution à la menace du projet israélien, que les négociations ne réussissent aucun gain tangible pour les Palestiniens et leur cause ainsi que pour les autres territoires arabes occupés ; et que le soutien international et la visible appréhension au sujet d’Israël ne sont que des épouvantails plantés là pour atteindre et défaire nos esprits et notre moral. Nous sommes en fait bien capables de changer cette formule du tout au tout si nous analysons la source de nos forces et si nous capitalisons sur celles-ci tout en analysant les faiblesses de l’ennemi et travaillons pour les confronter.

La résolution 425 de l’ONU n’a pas été appliquée

Ainsi, un nouveau chapitre de la confrontation avec Israël commença. Les Etats-Unis travaillèrent d’arrache-pied avec l’ONU et les nations européennes pour faire le portrait de la fuite d’Israël du Liban comme étant une mise en application de la résolution 425 du Conseil de Sécurité de l’ONU datant de novembre 1978, un fait qui devrait obliger le Liban à déployer son armée jusqu’à la frontière sud du pays afin d’éviter de nouvelles attaques d’israël. De la sorte, les mesures de sécurité requises par Israël auraient été remplies sans avoir à conclure aucun accord et en utilisant le prétexte de mettre en application la résolution 425 (NdT: 22 ans après !…).

Le Liban refusa cette logique étant maintenant dans une situation bien plus favorable. Le retrait d’Israël intervenant après une très longue période d’occupation, ce retrait n’étant aussi que l’application d’un droit du Liban. Il  ne survint que grâce à la résistance à l’occupation, ce n’était en aucun cas une initiative gratuite d’Israël et non pas une mise en application de la résolution 425, Israël fut expulsé du sud-Liban par la résistance. De plus le retrait ne couvrait pas toutes les zones requises dans la mesure où la zone libanaise des fermes de Shebaa et un bon nombre de zones frontalières demeuraient toujours sous occupation. De plus, l’altération des frontières internationales en les remplaçant avec la soi-disante “ligne bleue” dessinée par l’envoyé de l’ONU Terry Larsen, était inacceptable pour le Liban, car cette Ligne Bleue, qui laisse les fermes de Shebaa à Israël n’est rien d’autre qu’une ligne de démarcation de zone d’évacuation et non pas une alternative aux frontières internationalement reconnues. Le Liban tint bon sur ce point et sur d’autres litiges frontaliers.

[…]

La première grande surprise pour les Etats-Unis, Israël et leurs suiveurs fut de constater la non-existence d’une quelconque rivalité ou discorde entre les musulmans et les chrétiens dans la zone libérée, une zone qui commençait à vivre une de ses meilleures époques, où aucun citoyen ne fut blessé, importuné et où aucun chaos ne vint troubler l’ordre et la sécurité pour tous.

[…]

Le déploiement de l’armée au sud-Liban

[…] De fait, le gouvernement libanais a rempli ses responsabilités dans ce contexte et cela ne devrait pas appartenir à la sphère de la résistance malgré sa présence partout dans la zone, La Résistance ne pouvait pas être un substitut pour le gouvernement et ne se posa du reste jamais de la sorte. De plus, la Résistance refuse tout manque de devoir et de responsabilité pour le gouvernement.

Lorsque l’objectif est de sécuriser une frontière contre l’agression israélienne, ceci représente essentiellement un rôle pour l’armée, celle-ci étant la palissade et la protectrice des limites nationales, il est néanmoins de notoriété publique que l’armée libanaise est bien plus faible que l’armée israélienne et que toute décision par Israël de ré-envahir le Liban ne verrait lui opposer qu’une faible force et aurait peu d’effet sur un invasion de grande envergure.

[…] Il fut dit que le péril de l’agression sioniste persiste, surtout quand les probabilités de gains pour Israël sont grandes. En fait, pour parler franc, qui est capable d’arrêter ou même d’écorner la voracité d’Israël et ses pratiques criminelles ?…

L’expérience a clairement démontré que la résolution 425 de l’ONU, les efforts diplomatiques et les promesses des Etats-Unis, n’ont en rien libéré le Liban de 22 ans d’occupation. Le Liban fut libéré par moyen de résistance et par le grand soutien public à la résistance. Alors que nous sommes en possession de tels moyens pour rendre Israël inefficace et inopérant, pourquoi les devrions-nous nous en passer ? De quoi avons nous peur en les maintenant en place ? Et surtout, qui pourrait garantir une dissuasion à l’agression d’Israël si nous les abandonnions ?

[…]

Juger les collabos

[…] La résistance a pris la décision de ne pas régler ses comptes avec les collaborateurs à l’occupation après la libération. Elle considérait que leur jugement et leur punition était la responsabilité du système judiciaire libanais. Ainsi, il n’y eut point de tribunaux révolutionnaires et il n’y eut pas de vengeance ni de lynchages. La mise en accusation des traîtres se devaient d’être le fait du gouvernement libanais, mais des 1550 verdicts de justice délivrés par des tribunaux militaires jusqu’en novembre 2000 et couvrait les interrogatoires et procès de 2159 individus, les sentences furent des plus légères allant de 1 à 10 ans de prison, la vaste majorité des collabos étant condamnés à une peine de l’ordre de deux ans d’emprisonnement.

Le Hezbollah fut mécontent de ces verdicts et demanda des peines plus sévères afin de décourager à l’avenir toute collaboration avec Israël.

[…]

IV. La cause palestinienne

Note de R71: Ce segment fait 34 pages en anglais, est à lire en entier dans quelque version que ce soit. Qassem résume parfaitement ici en ces quelques pages, ce que bien d’autres auteurs n’ont pas pu faire en 300 pages ou plus…

Le projet sioniste et les étapes de la fondation

L’histoire moderne du XXème siècle n’a pas été témoin d’une situation comparable à celle des Palestiniens. Des sionistes du monde entier s’en vinrent en Palestine pour occuper la terre et forcer à l’exode la majorité de sa population existante, le tout sous le gardiennage de la “communauté internationale”. L’occupation sioniste de la Palestine devint un droit affirmé international, tandis que les demandes de ré-instauration de plein droit des Palestiniens sur leur terre étaient perçues comme une agression inacceptable. Le Conseil de Sécurité de l’ONU a agi seulement en faveur et en soutien de cette vision déformée. Il est incorrect de dénommer et de classer cette cause comme simplement une dispute ou une rivalité, car c’est un grand crime contre l’humanité.

La première conférence mondiale sioniste s’est tenue du 19 au 31 août 1897 à Bâle, en Suisse, sous le directorat de Theodore Herzl. La conférence appelait à une “patrie pour les juifs en Palestine”.

[…] Quelques uns cherchèrent des explications dans la Torah promettant que le “peuple élu de Dieu” devra contrôler la Palestine, tandis que d’autres considéraient que la présence des juifs dans une endroit géographique spécifique serait la solution à la souffrance à laquelle ils ont été soumis dans un grand nombre de pays européens et russe. […] De la sorte, le projet sioniste fut établi avec un fort point de focalisation sur le fanatisme religieux et le préjudice sémite, utilisant des méthodes les plus draconiennes pour parvenir à leurs objectifs.

Il ne fut donc pas étrange que la voracité pour l’occupation de la terre de Palestine augmente de jour en jour, d’abord avec les saisies de terres et de villages, suivies par une guerre de gangsters menée contre les Palestiniens (menée sous les auspices de la Grande-Bretagne durant le mandat britannique sur la Palestine, plus tard culminant avec la déclaration d’un état juif sur une terre palestinienne occupée en 1948. Subséquemment, toute la Palestine fut occupée ainsi que certaines parties des pays voisins comme l’Egypte, la Syrie et la Jordanie), occupées en 1967. L’entité sioniste continua son expansion territoriale et

ses affirmations légales, car la fondation de base du mouvement sioniste raciste est le mouvement d’expansion, un objectif soutenu par des fondements religieux tirés de la Torah. D7après celle-ci la Palestine est un héritage du peuple d’Israël dont les vies ne se stabiliseront pas sauf au travers de l’expulsion des habitants originels de la Palestine.

[…]

Les Britanniques reconnurent la création de l’entité sioniste, s’assurant que la Palestine demeurait dans le cadre de leur mandat colonial ainsi que le stipulait les accords Sykes-Picot de 1916 entre la France et la Grande-Bretagne, les deux vainqueurs de la 1ère guerre mondiale. Le gouvernement britannique émit ensuite la déclaration de Balfour le 2 novembre 1917, une lettre écrite par le ministre britannique des affaires étrangères d’alors, Arthur James Balfour et adressée à Lord Rothschild.

[…]

Le soutien américain à Israël

[…] Le soutien des Etats-Unis à Israël est exprimé au travers de la mise à disposition de ces circonstances qui servent à exercer une agression sur le peuple palestinien afin de dessiner les contours géographiques et politiques d’Israël, de s’assurer que les Palestiniens acquiescent et de sécuriser une signature palestinienne qui ne servirait qu’à légitimer Israël et à minimiser ses peurs existentielles.

[…] Nous en sommes parvenus à ces conclusions:

  1. La création d’une entité sioniste sur la terre de Palestine représente une agression manifeste sur le paisible peuple palestinien et remplace une population par une autre, dispersant de ce fait, les véritables propriétaires aux quatre vents et les places en confrontation directe avec un groupe international d’extorqueurs. Ceci n’est pas un conflit frontalier entre deux pays voisins. C’est le déracinement d’une nation et d’un peuple, la substitution de l’un par l’autre.
  2. Les justifications historico-religieuses qui remontent à plus de 3000 ans et la rationalisation nationaliste parlant d’un désir de création d’un état juif ne légitiment en rien la création de celui-ci en Palestine, car les changements qui se sont produits dans l’histoire sont des faits du passé et chaque nation de ce monde possède une histoire qui est différente de la présente. La paix dans le monde ne pourra se réaliser que si les nations et les populations manifestent, expriment leur existence et réaffirment la liberté et l’indépendance de leurs peuples.
  3. Le soutien absolu pour la création d’une telle entité sioniste fut accordé d’abord par la Grande-Bretagne puis par les super-puissances, les Etats-Unis et l’URSS, ainsi que la France (qui a partagé la récompense issue de la 1ère guerre mondiale avec la Grande-Bretagne…). Si ce n’était pour cette conspiration internationale qui a persisté soit individuellement ou au travers de l’ONU, Israël n’aurait jamais pu survivre.
  4. Le plan israélien a continué d’être exprimé par son expansion militaire et l’imposition forcée de ses conditions jusqu’à ce que l’occupation atteigne des parties des pays arabes voisins comme la Syrie, l’Egypte, la Jordanie et le Liban. Les résolutions internationales ne représentaient que des interludes durant lesquelles Israël réorganisait sa stratégie d’occupation en préparation d’une nouvelle extension de son hégémonie…

Si on se base sur les conclusions énoncées, la discussion ne s’arrête donc pas aux frontières d’Israël, mais se transcende pour inclure le projet qui pèse sur la vie de toutes les nations arabes, un plan qui avance vite et dangereusement. A chaque phase, de nouvelles terres sont arrachées et une nouvelle réalité est créée, faisant pauser le complot sans l’arrêter pour autant. Le moyen de l’arrêter est de le refuser en résistant, par la confrontation directe ou l’intifada, le refus, l’auto-défense et la persévérance.

[…]

Le ciblage des civils israéliens

Frapper la sécurité d’Israël affecte quoiqu’il en soit les civils israéliens, ce qui posent deux problèmes: celui de questionner la pureté des actions légitimes de résistance et celui d’avoir des répercussions dans la sphère internationale pour le soutien de la cause palestinienne. Une vision plus compréhensive changerait sans aucun doute l’impression colportée, car l’armée israélienne est engagée dans le processus de tuer à la fois les combattants de la résistance et des civils, que ce soit chez eux dans leurs maisons, sur leurs lieux de travail et en utilisant tous les moyens possibles pour y parvenir, des raids aériens aux tirs de tireurs embusqués en passant par des attentats à la bombe. Ceci est considéré comme une méthode efficace pour handicaper les actions de la résistance. Les colons israéliens sont armés et leur acompte des meurtres de civils palestiniens sous la bannière de “l’auto-défense” ou des représailles est demeuré pour le moins ignoré. Les Palestiniens doivent faire face à un très haut degré de racisme dans les territoires occupés.

Comment les Palestiniens devraient-ils réagir pour se défendre ? Il n’y a pas d’alternative à une activité de résistance qui cible en tout premier lieu l’armée israélienne ; mais lorsque ces membres de l’armée s’aliènent et cherchent refuge dans des villages et des villes se protégeant derrière un bouclier humain et lorsque les colons israéliens continuent d’assassiner et d’agresser, transformant ainsi la population civile israélienne en une forme d’armée, alors la cible devient la société de militants.

[…] L’opinion des nations du monde et de la “communauté internationale” ne peut pas s’accommoder de la justesse de la cause palestinienne, de la sorte la question de sa légitimité ne peut pas être ternie. L’opinion est plutôt fondée sur l’idée qu’Israël est opprimée et qu’elle peut répliquer comme bon lui semble. On demande aux Palestiniens de supporter l’injustice et on les punit lorsqu’ils entreprennent des actions défensives. La bannière de la protection des civils n’est dressée que devant les visages palestiniens, ce qui démontre le biais international de mettre en accusation et sous siège tout succès palestinien.

De l’autre côté, les Israéliens ne sont en aucun cas soumis à autant de pression. On leur laisse libre-court du choix des méthodes et des mesures à prendre et ce indépendamment de l’aspect criminel de celles-ci.

[…] L’histoire sioniste regorge de violations des droits humains les plus fondamentaux. Citons en simples exemples toutes ces images de massacres. d’occupation, d’expulsions et d’agressions vues au travers des médias. L’annexion de la Palestine est jonchée de ces massacres de populations civiles comme à Deir Yassin (1948) et Haïfa (1938 et 1948), Kfar Kassem, Khan Younès (1956), Jérusalem (1938), Samiramis (1947), al-Ramlah (1948).

Toutes les cibles furent des civils, hommes, femmes, enfants, et tous ces massacres faisaient partie du plan de domination sioniste établi pour les territoires avant 1948. Les gangs d’assassins sionistes ont perpétré ces massacres en bénéficiant de la couverture et du gardiennage du gouvernement britannique. L’armée israélienne plus tard, mit en place ces actions ouvertement sous un plan organisé ciblant les civils en utilisant le prétexte de la protection pour les colons s’installant. Ceci n’est que la preuve que le projet sioniste, dans toute sa puissance, est incapable de parvenir à ses objectifs sauf au moyen de massacres. Bien des gouvernements israéliens qui se sont succédés ont suivi exactement le même chemin, tandis que la communauté internationale se murait dans un silence assourdissant, ne faisant rien pour condamner ou même empêcher de tels crimes.

Focaliser sur le ciblage de la sécurité d’Israël touche là où cela fait mal et flotte sur un chemin incomparable avec les massacres initiés par les sionistes, car c’est un acte d’auto-défense, une réaction à une agression. Les voix qui s’élèvent pour condamner les Palestiniens ne sont qu’une forme suspicieuse de soutien à l’agression sioniste, car lorsque cette condamnation n’est adressée qu’aux Palestiniens, ceci ne sert qu’à donner une couverture politique nécessaire à l’occupation expansionniste.

Dans le contexte du ciblage de la sécurité d’Israël, des résultats rapides ne sont pas de mise. Une pierre se désintègre longtemps après avoir été soumise à l’érosion de gouttes d’eau.

Une telle menace continue à la sécurité d’Israël l’affaiblit et disperse ses pouvoirs, révélant aux nations du monde la difficulté de son existence.

[..] Malgré un favoritisme de plus d’un siècle en faveur d’Israël, de possibles changements sur la scène internationale doivent être pris en considération. Tous les empires qui ont régné dans l’histoire ont un jour cessé d’exister et la chute de l’URSS n’est qu’un signe contemporain de l’ordre universel qui dicte la montée et la prospérité des nations puis leur déclin et leur effondrement.

[…]

La responsabilité des Arabes et des musulmans

Les Arabes et les musulmans sont responsables de fournir à Jérusalem et au reste de la Palestine soutien et assistance. Ceci est vrai à la fois à cause du commandement religieux de défendre le sanctifié et de refuser son occupation et son oppression et donc de réfuter l’établissement agressif israélien et ses aspirations expansionnistes.

Ce qui est requis est la consécration de la lutte palestinienne comme une cause centrale de la nation entière de l’Islam, mobilisant et amassant ainsi le potentiel financier, médiatique, culturel, politique et militaire pour le succès de cet objectif.

[…]

V. Problèmes et positions

La participation dans les institutions de l’État

La participation parlementaire du Hezbollah ne fut pas un choix clair pour la faction à une époque, cette décision fut sujette à un intense et profond débat interne. […] Les débats se concentrèrent sur ces problèmes particuliers:

  1. Quelle est la légitimité réelle de prendre sièges dans un parlement fondé sur un système politique confessionnel qui ne représente pas la vision du Hezbollah d’un système idéal ?
  2. Là où le problème de la légitimité est impliqué, est-ce qu’une participation serait vue comme une forme d’acquiescement à la réalité du sytème politique, incluant la responsabilité d’adopter et de défendre un tel système et d7abandonner la vision islamique ?
  3. Quels sont les coût et bénéfices d’une telle participation ? Y a t’il certains inconvénients ou avantages qui pourraient être considérés comme contre-balançant des bénéfices clairs et certains ?
  4. Est-ce qu’une participation mènerait à la réorganisation des priorités de telle façon que cela résulterait en l’abandon de la cause de la résistance en faveur de la prise de position dans le jeu interne de la politique ?

[Note de R71: s’ensuivent ici 3 pages de résumé des discussions sur ces points précis démontrant le haut niveau de perception politique et d’engagement des membres des conseils du Hezbollah, qui jamais ne perdent le sens de leurs objectifs. Nous continuerons avec leurs conclusions mais en disant toutefois que le vote se fit à la majorité, ce qui est logique dans le contexte politique du système embrassé, mais qui constitue malgré tout une division du groupe. Le meilleur système étant celui de la décision consensuelle prise à l’unanimité. Un vote de la base serait également un plus. Quoi qu’il en soit, cela ne semble pas avoir affecté outre-mesure la cohésion politique du Hezbollah, sans aucun doute par que le parti n’est pas infiltré par la fange impérialiste et est capable de maintenir son intégrité morale et politique au delà des quelques divergences qui peuvent parfois survenir…]

[…]

La délégation ne put pas répondre sur le premier point de la légitimité, car cela tombait dans le domaine du juriste-théologien et fut donc un problème de discussion pour les représentants religieux.

[…]

Basé sur le résultat des discussions, le vote de la délégation fut de 10 voix sur 12 en faveur d’une participation parlementaire non seulement par intérêt mais aussi par nécessité. Ceci fut harmonieux avec la vision du Hezbollah du convoyage des préoccupations du peuple et de ses intérêts jusqu’au plus haut niveau politique national, sans être en conflit avec la priorité donnée pour le djihad de libération. Ceci servit aussi à comprendre un bon nombre de bons résultats politiques, de fournir une nouvelle expérience à une faction islamique naissante et de marquer un grand pas en avant dans le domaine de l’interaction avec les autres. Mais une telle participation ne pouvait pas être séparée de la particularité du domaine politique libanais et de la nature des élections en son sein ou du niveau admissible de la liberté de choix. Tout ceci pourrait être bien différent dans un autre pays. En tous les cas, la discussion fut centrée sur la participation dans les élections parlementaires libanaises du point de vue de la croyance en l’Islam et les résultats des discussions furent positifs.

Après la présentation des résultats des discussions de la délégation, la question de la légitimité fut soulevée et un conseil éclairé fut requis du juriste-théologien, l’Imam Ali Khamenei, qui fut très encourageant et accorda sa permission. Le problème de la participation fut donc résolu et le projet entra dans sa phase de plan d’action pour le parti. Le 3 juillet 1992, le SG du parti Sayyed Hassan Nasrallah tint une conférence de presse où il annonça la décision du Hezbollah de participer aux élections législatives qui devaient prendre place le 23 août 1992.

Les résultats

[…] Le Hezbollah présenta un programme politique et social compréhensif divergent des autres programmes standards qui focalisaient sur la publicité des candidats, leurs personnalités et réputations sans se concentrer sur un programme politique particulier. Avec son programme, le Hezbollah choisît la voie de privilégier la diffusion du programme plus que des personnes le représentant. Ceci fut une étape qui a peut-être laissée une empreinte indélébile dans la vie politique libanaise.

Le Hezbollah réussît à obtenir une représentation variée au niveau régional où il était présent: dans la Bekaa, le sud-Liban, Beyrouth et ses banlieues sud. Le parti a établi une coalition d’allégeance à la résistance comprenant 12 membres à l’assemblée nationale: 8 de la secte chiite (NDT: le mot “secte” est directement traduit par nos soins de l’anglais “sect” figurant dans l’édition anglaise du livre, nous aimerions savoir quel mot est employé dans l’arabe du texte original et comment il se traduirait…), 2 de la sectes sunnites, 1 catholique et 1 chrétien maronite. Ceci représentait un nouveau modèle pour un mouvement islamique: une coalition de parlementaires appartenant à une variété de sectes (sic), une exubérante inter-relation de pouvoir dont la vision coïncide avec celle du Hezbollah jusqu’à un certain point, mais qui n’ont rien à voir avec le mode de pratique religieux et de comportement requis pour être membre du Hezbollah, tout cela en se conformant à la vision guidante du parti.

Une évaluation des participations dans les trois élections législatives de 1992, 1996 et 2000, démontre que l’analyse présentée ci-dessus est tout à fait conforme à la réalité. Les parlementaires du Hezbollah se sont fondus dans la fabrique libanaise, ce qui leur a permis d’établir de bons contacts avec des groupes politiques variés en un temps record. Il sont entrés en politique de l’intérieur et ont révélé l’autre face du parti.

[…]

L’entrée au gouvernement exécutif

[…] Une position ministérielle n’est pas un succès sans responsabilités, mais porte des répercussions qui affectent la direction générale. On doit d’abord et avant tout prêter attention et analyser avant de se lancer dans cette voie de façon à ce que les choix soient rationnels et bénéfiques.

Ceux qui soutiennent la participation dans le gouvernement exécutif de la nation ont leurs raisons et justifications:

  1. Le parcours politique qui mène à la participation parlementaire possède un continuum représenté par l’entrée au gouvernement, sans laquelle il n’y aurait pas de performance et le parti ne pourrait pas capitaliser sur ses efforts.
  2. La structure politique libanaise permet l’entrée dans n’importe lequel des gouvernements successifs, sans rapport avec leur performance ou leur direction générale, car la participation est un effort de compromis et de faire concorder des intérêts […]
  3. La participation pourrait représenter un modèle pratique pour les ministres du parti qui pourrait ensuite être suivi par d’autres, enrichissant ainsi l’expérience gouvernementale. De plus, ces membres du gouvernement auraient à dire sur les décisions exécutives affectant la nation dans sa totalité.
  4. Un ministre fournirait des services d’ordres régional et individuel qui mèneraient à plus de soutien au parti au niveau public et social. La présence d’un membre du parti au niveau ministériel serait bénéfique au vu des possibilités disponibles et rendrait l’échange de services @ossible avec d’autres ministres.

[…]

La position du Hezbollah depuis 1992 et toujours aujourd’hui, a été celle de l’abstention à toute participation dans tous gouvernements successifs qui ont été formés soit par le premier ministre Rafiq al-Hariri, Salim al-Hoss ou plus récemment al-Hariri encore.

[…] Le parti demeure en accord avec sa vision générale et son analyse.

[…]

Fonctions et services

La décision de participer dans des élections législatives voulait aussi dire une acceptation naturelle au fait de participer dans des élections municipales, car celles-ci représentent la racine du service public à rendre au niveau des plus petites entités, que ce soit le village ou l’individu. […] Mais d’autres fonctions ayant rapport à l’éducation, à l’administration etc ne sont pas problématiques per se et c’est le droit de chaque citoyen de demander et d’assumer ces positions sur la base du mérite.

Là réside le problème. L’emploi au Liban est sujet à un système prédisposé d’allocation et de favoritisme qui n’est en rien fondé sur les qualification d’une personne ou ses mérites. Le sectarisme entre dans la formule pour attribuer certaines positions à une secte (NdT: mot employé dans le texte anglais) plutôt qu’à une autre, prenant en considération la nécessité de parvenir au ratio désiré de musulmans et de chrétiens impliqués en rendant le score moyen acceptable différent pour chaque secte. Ceci empêche les gens qualifiés de parvenir aux positions qu’ils méritent et encombre les administrations publiques avec du personnel incompétent. Les personnes sélectionnées pour les services publiques et leur administration bénéficient d’une combinaison particulière de favoritisme et de sectarisme, ou sont récompensés par des positions pour lesquelles personne n’est autorisé à entrer en compétition pour le poste.

[…] Le système qui devrait être en place est un système où seulement quelques positions spécifiques sont sujets à la vision gouvernementale, tandis que les autres fonctions du service publique sont laissées au public et attribuées au mérite.. Ceci construit le chemin de la vraie réforme qui se tient fermement sur les épaules de ceux qui sont qualifiés.

[…]

L’implication dans la vie législative est complémentaire des rôles variés du Hezbollah. L’expérience prouve cette affirmation. Les parlementaires du Hezbollah furent efficaces dans leurs entreprises politiques, tandis que la résistance poursuivait sa mission de djihad également avec succès et efficacité. Le travail devint donc bien complémentaire dans le cadre de l’action du parti, qui honora ses croyances religieuses, son djihad, sa politique, sa culture et plus.

Il serait erroné pour le Hezbollah de suivre une approche sur une voie unique et de négliger les autres fonctions pratiques, il perdrait alors sa particularité islamique qui se traduit par une bonne compréhension de la direction à suivre. Il y a une bien grande différence entre refuser de participer à quelque chose et ne pas en être capable. […]

L’Islam et le sectarisme

Le dialogue islamo-chrétien

[…] La notion d’appréhension chrétienne des musulmans et le sentiment musulman de ne pas être traité équitablement dû à la politique du sectarisme maronite sont tous deux responsables de bien des guerres qui endeuillèrent le Liban, la dernière étant celle de 1975, guerre civile qui dura 15 ans. Le dialogue politique et religieux est de première importance. Le dialogue religieux est nécessaire au niveau général, car la discussion des croyances théologiques est une zone sensitive à explorer, un terrain chargé d’a priori barricadé derrière des convictions fixes. Il est donc très important que le dialogue prédomine et que se noue une relation politique basée sur le respect et un traitement équitable de tous les citoyens, dans le but d’une coexistence pacifique, le dialogue étant le fondement vital ; ceci menant à la notion que le Liban est pour tous et non pas pour une faction ou une autre menant encore à une nouvelle division.

Les relations du Hezbollah ne furent pas consacrées qu’à une seule aile du christianisme, mais aussi avec tous les autres leaders locaux des différentes églises: orthodoxe, catholique, arménienne, assyrienne et autres. Le Hezbollah a cherché à s’associer avec toutes les branches représentées. Il est inapproprié de considérer que tous les chrétiens ont le même mode de pensée et une approche unique de la politique.

Les requis sont pour un dialogue politique qui transcende ces obstacles religieux non résolus et pour aller de l’avant vers un objectif commun de nation unifiée devant être la base de tous les programmes et plans de coopération entre les parties concernées.

Cette approche ne fut pas sans problèmes, car le sectarisme est rapide à embrouiller tout ce qui a trait à la religion, transformant vite les choses en intolérance tribale qui sont en fait aussi loin qu’on puisse imaginer de la religion.

[…] Malgré tout cela, il faut transcender les obstacles sectaires en faveur de la coopération, sur la recherche de ce qui nous rassemble et non pas ce qui nous divise, ce qui rassemble les avis et ne les aliène pas. Il est important de le faire, voire plus important quand des signes de fatigue se font sentir.

[…]

Sectarisme contre dévotion

Les mandats français et britannique sur les terres arabes [NdT: après la chute de l’empire Ottoman] ont mené à une partition de la région en de plus petits états qui n’ont rien de naturel ni géographiquement, ni ethniquement, ni même en terme linguistique. Les coutumes, familles et traditions de la zone se recoupent. La partition de la région fut faite selon un plan que les deux puissances coloniales avait prévu afin de préserver leur dominion et les intérêts de ceux qui collaborèrent avec eux. Le Liban fut directement mis sous la responsabilité française à cause de la particularité chrétienne du pays.

Le Liban devint indépendant en 1943 et forma une nation incluant de nombreuses sectes (sic) religieuses, dix-huit en tout. Un régime sectaire fut mis en place dans lequel le pouvoir fut distribué parmi les différentes ailes soit par décision législative, soit par pratique commune. S’ensuivit alors une guerre civile qui dura 15 ans. Cette guerre fut conduite au nom du sectarisme islamo-chrétien, développant une appréhension chrétienne dans des environnements à prédominance musulmane, le besoin de préserver des gains/privilèges acquis et un sentiment musulman d’iniquité. Il s’ensuivit l’accord de Taïf qui se traduisit par la mise en place d’une constitution régulant les précédentes normes et les transformant en lois constitutionnelles comme ce fut le cas par exemple avec une distribution du pouvoir parmi la troïka de trois sectes. […] Néanmoins, l’essence de ce régime demeura sectaire et son fonctionnement était toujours sujet à un équilibre entre les sectes.

C’est dans ce contexte que fut formé le Hezbollah en 1982, comme un parti politique adoptant l’islam comme son fondement et sa doctrine, voyant la religion comme un énoncé de lois divines englobant toutes les missions célestes.

[…] De la même manière que le saint Coran fait la distinction entre l’affiliation à l’Islam (par naissance) et la croyance [Qassem cite ici un extrait de la Sourate 106, verset 14] , nous pouvons dire que l’affiliation est acquise par la naissance tandis que la croyance est volontaire et fondée sur le libre arbitre. L’appel de la croyance permet à l’individu de croire et de suivre volontairement les règles de dévotion.

Le sectarisme en revanche, représente l’association avec une secte particulière généralement par naissance et qui incite à devenir partial envers elle par le simple fait d’y appartenir. Ceci est similaire au fanatisme familial, tribal, régional, la différence résidant dans le titre et le nombre de personnes impliquées. Dû au fait du régime sectaire du Liban, beaucoup des aspects des mouvements politiques ont été affectés par l’adhérence confessionnelle. Ainsi la fierté d’appartenance au groupe musulman ne veut plus dire suivre les principes de la doctrine. Il en va de même pour les chrétiens ou plutôt pour tous les sous-ensembles des mondes musulman et chrétien du Liban.

[…]

Le Hezbollah n’est ni un parti sectaire, ni le parti d’une secte particulière. C’est un parti musulman fondé sur le système et l’ordre établis par le prophète (QLPSAL), et sa famille de disciples, portant une vision compréhensive et regroupant dans ses rangs tous ceux qui croient dans son idéologie et sa discipline et ce indépendamment de leur affiliation sectaire de naissance.

Certains peuvent appeler à suivre le Christianisme, qui peut représenter une manifestation de missions en rivalité avec celles de l’Islam. Les gens une fois de plus, tombent victime du sectarisme, rendant ainsi caduque la distinction entre religion et sectarisme. Ceci est une situation difficile et inacceptable, car le Christianisme appelle pour l’adoration et l’obéissance à Dieu Tout Puissant et à suivre les 10 commandements. Le Christianisme est donc un appel ouvert à tous pour éviter le mal et les mauvaises actions, pour établir une éducation éthique et pour s’abstenir des plaisirs vains de la vie terrestre en attente de la récompense dans l’au-delà.

Ceci ne contredit en rien l’appel de l’Islam pour la révérence à Dieu, la bonne morale et la droiture dans la vie. Mais les implications additionnelles de l’Islam dérivent de sa compréhension au niveau de l’ordre social. En tant que tel, le système islamique est en accord avec le Christianisme sur bien des aspects en regard de la ligne de conduite de l’individu, Néanmoins, il existe une distinction en termes d’étendue et de compréhension des deux religions, comme il peut être déduit du message divin islamique.

Ainsi, il n’y a aucune raison de restreindre le domaine de notre adhésion à la religion ou de refuser la diversité et l’échange, car la direction islamique n’est en rien dirigée à contredire le Christianisme, mais plutôt de le compléter.

[…] Les succès du Hezbollah dans le domaine de la résistance contre l’occupation israélienne, la mise en place de services sociaux et de préservation des intérêts publics au travers d’une implication interne dans la vie politique du pays ne sont que les fruits d’une telle foi. Ces succès ne doivent pas être mesurés sur quelques slogans religieux qui furent émis par quelques groupes et auxquels manquèrent une telle signification et un tel niveau d’éthique religieuse. Lorsque les Forces Libanaises (NdT: milices chrétiennes qui perpétrèrent le sale boulot des sionistes au cours des massacres des camps palestiniens de Sabra et Chatila…] érigèrent la croix en tant que slogan et focalisèrent sur la dimension sectaire du message afin de rallier plus de supporteurs, ils n’exprimaient en rien l’implication religieuse à laquelle le Christianisme appelle.

Le comportement religieux, politique et social adopté par le Hezbollah a offert une riche expérience depuis maintenant plus de 20 ans, ce qui a contribué à une nouvelle signification autant qu’influence sur la vie libanaise au travers de sa présentation comme modèle qui est applicable aux alentours, du moins dans certains de ses aspects. En cela, la dévotion religieuse peut transcender le piège sectaire et demeurer une voie suggérée parallèle aux autres. Laissons la concurrence ne s’appliquer qu’aux principes fondamentaux comme celui de notre perspective sur l’univers, ou sur l’Homme et la vie. Ne la laissons pas être un fanatisme contrant d’autres fanatismes sectaires prédominants.

[…]

L’occident, et particulièrement les Etats-Unis, tentent d’accuser les mouvements islamiques (NdT: faisons quand même la remarque ici qu’il y a une grande différence entre les mots “islamique” et “islamiste”, nous sommes sûrs que nos lecteurs sont au-delà de cette confusion volontairement induite par la propagande occidentale…) de fondamentalisme. d’extrémisme et de terrorisme. Ceci a pour but de tracer le chemin afin de prendre le contrôle idéologique du monde islamique. Cet objectif est mené de façon à être facilitateur de la domination politique, économique et militaire. C’est de cette graine que sont nés les attributs de “modéré” et d’”extrémiste”. Les Etats-Unis et l’occident généralement étiquettent quelques régimes comme étant “modérés” pour le simple fait qu’ils s’affublent de slogans islamiques et donnent leur accord pour exister dans un cadre de subordination extrême à l’hégémonie [coloniale occidentale].

De plus, les mouvements islamiques sont considérés extrémistes simplement parce que leur vision et intérêts sont en conflit avec l’hégémonie internationale. Des définitions claires sont maintenant requises pour classifier ces deux types de mouvements et de régimes.

[…]

Ainsi, étiqueter des mouvements de résistance qui luttent contre l’occupation au Liban et en Palestine comme “extrémistes” [NdT: Qassem fait ici essentiellement référence au Hezbollah et au Hamas] simplement parce qu’ils combattent l’occupation coloniale d’Israël, n’est qu’un point de vue politique et non pas la description de la nature essentielle de tels mouvements. Une telle description politique n’a absolument aucune importance car elle tombe dans le domaine du conflit d’intérêts et des divergences de valeurs. C’est ce à quoi nous ont habitué les régimes impérialistes, faisons une pause ici pour considérer ceci: qui a nommé ces régimes comme les gardiens, les arbitres ayant un droit d’attribuer aux gens, aux mouvements et aux régimes des certificats de bonne et de mauvaise conduites politique et idéologique ? Ont-ils un quelconque droit de parler de modération et d’extrémisme alors qu’eux-mêmes se retrouvent accusés de colonialisme, d’impérialisme et de subjuguation des peuples ?…

Le Hezbollah a fait de grands pas en avant en termes de libérer de grandes parties du Liban occupé. Le parti a bénéficié d’un énorme soutien populaire et du soutien d’estime des autorités politiques, des personnalités religieuses et des pouvoirs factieux. Le Hezbollah se réfréna de tout acte de vengeance durant les phases victorieuses de la libération et ce malgré le pouvoir et la position dont bénéficiait le parti. Et pourtant, ce parti n’a pas pu échapper aux campagnes de dénigrement et de calomnies choisies par les politiques israélo-américaines: ces étiquettes d’”extrémisme” et de “terrorisme”, manquant singulièrement des plus simples et logiques preuves. Mais là encore, tout ceci n’est vu que par la lorgnette d’Israël et des Etats-Unis et cela n’est bénéfique qu’à l’approche hégémonique et impérialiste. Ce n’est qu’une autre tentative d’imposer ces politiques planifiées de l’extérieur pour le Liban et la région.

La défense de manière générale des mouvements islamiques ne les exempte pas de l’obligation leur incombant de revoir et d’analyser leurs actions en fonction des objectifs visés ainsi que leur approche, d’évaluer leur expérience au niveau des gens et des régimes de leurs pays. Une ouverture d’esprit et un dialogue suffisants devraient être possibles parmi ces mouvements afin que ces excellentes expériences puissent filtrer. Un dialogue doit être mené non pas sur toile de fond d’assimilation et d’accommodation mais plutôt dans un esprit d’amélioration, de correction des erreurs identifiées et  de faire avancer le succès afin d’atteindre les aspirations contemporaines.

Une difficulté se pose lorsqu’on établit un tel dialogue. Beaucoup de mouvements islamiques se lient à des restrictions et particularités fanatiques qui promeuvent la division et le zèle sectaire, gelant ainsi toute coopération possible. Pourtant, il est requis de ces mouvements qu’ils fassent au moins les plus petits pas dans la direction du dialogue ; ils devraient utiliser toute fenêtre d’opportunité possible pour établir une coopération effective et constructive, car ceci reflètera positivement sur la nation de l’Islam qui aspire à la vision islamique. Notre nation devrait reconnaître nos véritables ennemis plutôt que d’affronter des ennemis illusoires fabriqués qui sont créés pour représenter d’autres mouvements islamiques. Tomber dans le panneau d’une telle confusion induite ne fait que bénéficier à l’ennemi qui se gave de nos différences et conflits internes et d’un extrémisme intolérable.

Il est évident que la connaissance entre les mouvements islamiques est très faible, même quand ces mouvements sont en fait très semblables, il est possible même qu’aucune connaissance de l’autre n’existe ou est limitée à une communication superficielle et éphémère.

[…]

Étendre l’expérience du Hezbollah

Certains ont avancé l’idée d’étendre l’expérience du Hezbollah du Liban aux autres pays en établissant des branches du parti au sein d’un cadre centralisé. Le conseil examina cette idée et après une courte délibération, la refusa pour les raisons principales suivantes:

  1. La responsabilité de prendre une telle action et de mettre en place ses mécanismes incombent à la population de chaque pays. […]
  2. D’autres mouvements islamiques et partis existent peut-être déjà dans ces pays, ce qui pourrait être sensible avec la venue d’un nouveau parti à l’administration étrangère. […]
  3. Les personnes qui établiraient ce parti se verrait en phase de développement et leur niveau de performance et de popularité ne représenteraient pas les succès réalisés au Liban suite à une longue histoire de luttes et de travail acharné. De la sorte, il se peut qu’une fausse impression sit donnée das le nouveau pays. […]

Note de R71: Il est cependant à noter que dû aux circonstances régionales depuis 2010-2011, il y a eu la création d’un Hezbollah en Irak. Mais il est peu probable que la relation soit intime entre les deux partis pour des raisons de sécurité.

Unité de coordination et unité pratique

Réussir à unifier les sunnites et les chiites dans les différents pays, à tous les niveaux est un des buts fondamentaux du Hezbollah.

[…] Ainsi une force unie de musulmans doit se réunir face aux menaces et aux défis. Une telle cause et objectifs communs peuvent être spécifiés, tout comme les mécanismes pratiques de coopération peuvent être tirés en accord avec le degré de capacité de chacun des côtés, des niveaux de conviction et des caractéristiques particulières. La coopération devrait ouvrir de nouveaux horizons qui n’étaient pas évidents auparavant et devrait créer une environnement cordial pour ses ailes variées.

[…]

Puisque la Palestine et Jérusalem représentent la cause la plus noble et la plus valide, son soutien étant incontestablement légitime, il est de notre devoir de rassembler toutes nos capacités et nos ailes divergentes afin de soutenir cette cause par tous les moyens possibles. C’est ici que l’importance de l’unité est vitale. Elle appelle en partie à la coordination des efforts et des potentiels au travers de réunions et de discussions pour définir les méthodes de soutien, la composition d’un point de vue uni et l’identification des idées essentielles. Prenant en considération les circonstances ayant trait aux participants, leurs potentiels, l’étendue de leur intérêt et de leurs priorités est d’importance. Cette “unité de coordination” demande un contact direct entre les diverses branches, que ce soit de manière continue ou intermittente. Une autre forme d’unité s’exprime dans l’expression de la position politique, une étape personnelle ou subjective dérivée des convictions et des priorités sans coordination avec les autres, mais alignés sur quoi que ce soit qui sert la cause palestinienne. Voilà ce que nous appelons “Union pratique”.

Le Hezbollah a lancé son activité de confrontation de terrain contre Israël par la Résistance Islamique construite autour de la priorité et du principe d’expulser l’occupation israélienne. bien des succès réalisés au Liban ont eu des répercussions sur la réalité palestinienne. Le Hezbollah a aussi exprimé sa croyance en la libération de toutes les parties de Palestine et a entrepris des mesures politiques, opérationnelles et de mobilisation vers ce but, rencontrant ainsi l’Intifada au sein de ce cadre d’unité pratique.

[…]

Il est apparent que le cercle de l’unité est très large… L’unité est parfois limitée au théorique, mais elle peut aussi accumuler des résultats pratiques très utiles. Les bénéfices de l’unité sont incommensurables, il n’y a donc pas besoin de perdre du temps à interpréter ses dimensions.. Il n’y a pas d’excuses pour quelque côté que ce soit d’assumer la charge des affaires d’une nation de manière unilatérale, ni de s’isoler du cours des choses, car chaque côté aura à un moment donné, parfois critique, besoin des autres et pourrait bien à ce moment là ne pas les trouver.

Quoi qu’il en soit, cela n’empêche pas de conduire un dialogue calme, posé et constructif pour travailler à accorder ces différences culturelles, pratiques, théoriques et politiques. De plus, tout dialogue devrait être restreint à ne procurer que des bénéfices et non pas continuellement évoquer les points de désaccord sensibles. Il devrait être orienté sur des sujets qui sont considérés comme prioritaires et qui pourraient amener des opinions différentes à se rapprocher ou les modifier. Le dialogue doit aussi être mené entre des individus qui l’acceptent et ce indépendamment d’où il peut mener. Qu’il mène à des solutions ou qu’il élargisse plus avant les différences, il ne dit pas cesser de représenter une continuité de coopération et de communication, sans devenir un tableau de marque de futilité.

Nous ne devons jamais avoir peur du dialogue ni de ses résultats. Nous devons être courageux pour le suivre jusqu’au bout en prenant en considération ce qui a été énoncé ci-dessus afin de briser la rigidité malsaine de “toujours avoir raison”, ainsi débridant nos esprits pour une perception plus large des choix ouverts légitimes.

[…]

VI. Relations régionales et internationales

Les relations avec l’Iran

Sous la conduite de l’Iman Khomeini, la révolution islamique en Iran du 11 février 1979 fut comme l’onde de choc d’un tremblement de terre à travers toute la région, affectant la carte des alliances et l’extension de l’hégémonie tout comme les intérêts des puissances extérieures. La stature de l’Iran bascula d’avoir été la base militaire américaine dans la région sous le régime du Shah Palavi ; une source de préoccupation pour l’URSS, le gendarme de la zone du Golfe persique et l’épée sur la gorge des Arabes qui étaient là afin de protéger l’entité sioniste du temps du Shah, à celle d’un régime islamique rejetant l’hégémonie américaine, soutenant les droits du peuple palestinien, aspirant à la coopération avec ses voisins arabes tout en étant différent de l’Orient et de l’Occident par la personnalité et les particularités politiques et idéologiques de son guide et leader, l’Imam Khomeini.

Pendant les premiers jours de la révolution et après la victoire, l’ambassade d’Israël à Téhéran ferma pour devenir plus tard l’ambassade de Palestine. Des groupes d’étudiants investirent l’ambassade américaine y découvrant ses plans et son rôle de renseignement secret, neutralisant ainsi sa capacité d’exploiter la nation.

Au Liban, des érudits religieux et des groupes islamiques détectèrent une source d’espoir et soutirent l’état iranien naissant. A sa création (en 1982), le Hezbollah vit la possibilité de réussir ses buts et aspirations grâce au soutien et aux encouragements exprimés par la République Islamique d’Iran (RII). Ceci se manifesta par l’envoi d’une délégation de Gardiens de la Révolution Islamique au Liban dans le sillage de l’invasion israélienne, ayant pour mission d’entraîner et de recruter la jeunesse libanaise qui voulait combattre Israël.

La relation entre l’Iran et le Hezbollah fut forgée par les efforts du parti d’utiliser cette expérience novatrice dans la région et de recruter un champion pour la cause de confronter l’occupation israélienne.

[…]

L’Iran représente une parlante manifestation de l’applicabilité de l’Islam, une qui devrait être observée et contemplée par tous les musulmans.

[…] Lorsque le Hezbollah a libéré le sud-Liban et la Bekaa occidentale avec l’aide effective de l’Iran, il est parvenu à réaliser ses buts déclarés pour lesquels bien des martyres contribuèrent par leur sacrifice.. Par cela, l’Iran a réalisé sa vision de rejeter l’occupation et de soutenir les combattants pour la liberté. Ceci furent des gains engrangés à la fis pour le Hezbollah mais aussi pour le Liban et l’iran. Il y eut aussi des récompenses par ricochet pour la Syrie et la Palestine et son Intifada et pour chaque personne qui croit en la résistance et en la libération.

[…] C’est ainsi que tous les paris sur l’échec de la relation Iran-Hezbollah ont échoué. Le parti n’est en rien connecté aux évènements qui se déroulent en Iran, ce sont des affaires intérieures qui ne regardent que le peuple iranien. De plus, le Hezbollah n’est pas un protégé ni même un courant politique en Iran. Plus encore, la relation entre le Hezbollah et l’Iran ne veut pas dire en quelque circonstance que ce soit que leur expérience est similaire ou que les Iraniens partagent un dénominateur commun. Au lieu de cela, elle est une véritable coopération fondée sur des convictions communes et sur les requis de cette relation qui se veut candide, transparente et déclarée. Cette relation a permis de grandes réalisations pour le Liban.

La campagne de dénigrement et de calomnie lancée par les médias occidentaux et spécifiquement américains, dirigés par Israël et les cercles hégémoniques contre la relation Iran-Hezbollah, n’est que partie d’une politique coloniale visant à démanteler les forces de terrain variées, de les diviser pour mieux conquérir.

[…]

La relation avec la Syrie

Feu le président syrien Hafez al-Assad a mis en place une perspective idéologique, historique, et stratégique pour le conflit contre Israël. En collaboration avec l’URSS, il travailla à construire une armée pour contre-balancer la croissance militaire d’Israël dans la région. Ce fut lui qui, en 1973, poussa l’Egypte à entrer dans la guerre d’octobre. durant toutes les années Assad (père), la Syrie adopta une attitude de contrôle de la puissance d’Israël et de blocage de ses projets., faisant la promotion de la solidarité arabe pour faire face à toute sorte de pressions et en soutenant la résistance contre l’occupation et la coopération entre alliés.

La Syrie se tourna vers le Liban pour en faire une force sur laquelle compter.

[…]

La relation entre le Hezbollah et la Syrie était initialement restreinte à une coordination sur des questions de sécurité, facilitant le mouvement des activistes et de leurs armes et gérant tout problème d’urgence, cette relation n’impliquait pas de coopération sur le plan politique. D’un autre côté, la Syrie se comportait avec le parti comme avec un membre d’une résistance armée et non pas comme un parti ayant aussi vocation politique. Le manque de dialogue politique se fit sentir.

[…] Ce fut dans ce contexte que les forces armées syriennes entrèrent dans Beyrouth le 24 février 1987 avec pour but de mettre fin au conflit inter-factions qui faisait rage dans la ville. C’est ainsi que les forces syriennes entrèrent dans un bâtiment de la rue Fathalla occupé par des membres du Hezbollah, une fusillade s’ensuivît qui se termina par un massacre où 27 membres du parti trouvèrent le martyre. Une impasse s’en suivit. Pourtant le Hezbollah restreignit ses membres de représailles contre les Syriens. Quelque soit l’amplitude de l’évènement, le but fut d’adopter une approche pragmatique visant à éliminer les causes et les raisons de toute tension et de la méfiance. Une normalisation de la relation s’ensuivit.

Les batailles de 1988 entre le Hezbollah et Amal firent que le Syrie prit la décision d’infiltrer les banlieues sud de Beyrouth sous le prétexte de séparer les belligérants et de rétablir la sécurité. A ce sujet, le président al-Assad assura le Hezbollah que le déploiement des forces syriennes dans les banlieues sud n’avait que la sécurité comme raison et qu’il n’y avait aucune intention partiale.

[…] Les relations avec la Syrie s’améliorèrent dramatiquement dès la fin des combats avec Amal. Dans de nombreux entretiens et communiqués, la Syrie remercia le Hezbollah et lui fit par de son appréciation quant à sa lutte et son djihad et déclara son soutien sans condition à la résistance. […]

Les Etats-Unis et Israël espéraient un changement d’attitude avec l’arrivée au pouvoir de Bachar al-Assad en Syrie après la mort de son père, mais le nouveau président continua de poursuivre la même politique et accentua son intérêt à la fois pour les résistances au  Liban et en Palestine, considérant que toutes deux étaient fondées sur le droit. Il défendit leur argument face à la discrimination sioniste dans les forums importants et par ses déclarations.

[…] Par sa présence et son exercice d’autorité, la Syrie mit fin à la guerre civile au Liban et travailla à rétablir ses institutions, soutint l’armée libanaise, soutint résolument la résistance et mit fin à cet état de fait voulant que des groupes pouvaient acquérir du pouvoir au Liban en s’alliant avec Israël. La présence syrienne au Liban fut un paravent contre le contrôle d’Israël et une protection contre son influence néfaste, elle ne fut pas seulement un pivot dans le conflit syro-israélien.

Ce n’est qu’un fait naturel que les vues du Hezbollah soient en accord avec celles de la Syrie, car personne n’est en sécurité des ambitions d’Israël, celles qui s’étirent bien au-delà de la Palestine et sur toute la région [NdT: Qassem fait ici référence au projet sioniste du “Grand Israël allant du Nil a l’Euphrate”]. Le Hezbollah n’a jamais caché que sa relation avec la Syrie est fondée sur le calcul des intérêts de la Résistance, la Syrie étant le seul pays arabe qui a soutenu la Résistance à l’occupant sans jamais fléchir et qui a aidé au succès de la grande libération du Liban.

[…] Nous ne considérons pas notre relation avec la Syrie comme étant obligatoire ou accidentelle, mais plutôt comme une pierre angulaire pour faire face aux obligations régionales majeures. La relation avec la Syrie a jusqu’ici prouvé son utilité et sa nécessité. [NdT: le Hezbollah paie sa dette envers la Syrie depuis 2012 en aidant l’armée arabe syrienne à combattre et vaincre les mercenaires de l’empire que sont les assassins de l’EIIL/Daesh]

La relation avec les autres régimes arabes

Les difficultés auxquelles doivent faire face les régimes arabes n’émanent pas de la demande ou tension populaire, mais du fardeau onéreux d’un système international dominé par un pôle unique qui vise à redessiner la carte régionale en rapport avec ses propres intérêts et aux demandes et desiderata d’Israël. Aucun régime arabe n’est exempté de ce scénario et d’en devenir la proie, tous font face à de dures et douloureuses obligations et tous sont transformés en outils exécutifs, entrant en conflit avec leurs propres peuples.

L’hégémonie américaine ne garantit l’autorité que des leaders qui obéissent aux intérêts des Etats-Unis et étant donné sa forte position internationale, les Etats-Unis sont capables de faire admettre quelque accusation que ce soit à toute entité de leur choix, lançant des slogans suffisamment attractifs pour mettre en œuvre une série de procédures visant à renverser des régimes politiques, que ces régimes soient coupables ou non des accusations proférées contre eux.

Les régimes arabes doivent adopter une série de changements pour se réconcilier avec leurs peuples. Ceci est un pré-requis pour faire face au défi lancé de l’étranger. […] Un tel changement demande de l’impartialité, de l’équité dans le traitement et une sensibilité aux besoins des gens.

[…] Ainsi le parti invite tout le monde à adopter la priorité absolue de la résistance. Quiconque fait sien le slogan de libérer les régimes arabes comme un pré-requis pour libérer la Palestine est sur une voie erronée et ne fait que compliquer la tâche de la libération. Il est évident que la cause politique la plus haute dans la région est celle de la libération de la Palestine ; c’est celle-ci qui libèrera les régimes arabes et leurs peuples, les libérant de ce cauchemar qui assombrit et mine toutes les politiques adoptées pour notre région.

Note de R71: N. Qassem et le Hezbollah ont bien compris ce que les anarchistes ont aussi compris depuis plus de 150 ans à savoir que la priorité est la révolution sociale, que c’est celle-ci qui empêchera la reproduction du modèle de la division fondé sur l’antagonisme et non pas l’inverse. La Commune de Paris de 1871 et la révolution sociale espagnole de 1936-39 ont échoué pour l’avoir oublié…

Les relations avec les Etats-Unis

A la fin de la première guerre mondiale et suite à la chute de l’empire ottoman, le monde arabe et islamique fut divisé en de plus petites entités partagées entre les nations victorieuses à la tête desquelles se trouvaient la France et la Grande-Bretagne. La région du Moyen-Orient fut donc catégorisée comme un supplément politique et économique de ces grandes puissances.

[…] Après la seconde guerre mondiale, le monde fut divisé entre deux pôles d’influence internationale: les Etats-Unis menant l’occident capitaliste et l’URSS menant le camp “socialiste” voulant implanter l’idéologie communiste (marxiste). […] Le plafond des prérogative américaines lorsque les USA interagissent avec d’autres états fut tiré sur la base de sécuriser les intérêts nationaux américains et ceux de leurs contribuables sans tenir aucun compte des affaires humaines, morales, politiques ou religieuses qui pourraient être bafouées dans le but de remplir cette mission, et ceci même lorsque des milliers voire des centaines de milliers de vie sont le prix à payer, comme ce fut le cas à Hiroshima et Nagasaki.

Quant aux bannières culturelles de la liberté, de la démocratie, de l’égalité, des droits de l’Homme et de la loi de suprématie, ces slogans internes sont le plus souvent utilisés pour extorquer soit les états, ou les organisations ou les individus. Ils sont utilisés véhémentement lorsque les intérêt américains sont en jeu ou ne sont que des outils de pression employés sur ceux qui contrôlent des ressources naturelles et humaines convoitées par les Etats-Unis. Elles peuvent aussi être totalement ignorées après que les régimes se soient soumis à la volonté hégémonique US.

[…]

Depuis sa création en 1982, le Hezbollah a observé les positions et politiques étrangères américaines contemporaines comme étant ultimmement axées sur le soutien de l’existence et des fondations de l’entité sioniste d’Israël., lui fournissant des justifications pour son pouvoir financier, politique et militaire et accordant une haute considération à ses requis à moyen et long termes pour parvenir à ses fins. Ceci a bien entendu été couplé avec une hostilité américaine envers tous les mouvements qui dénoncent et/ou résistent à l’occupation d’Israël et ses répercussions.

Les Etats-Unis ont catégorisé la Résistance islamique du Liban comme une forme de terrorisme, ce qui est le mot commun employé par cette entité pour se référer à toute contradiction envers sa politique. Ils ont essayé en maintes occasions de dresser l’opinion publique libanaise contre le parti ; ils ont aussi fomenter la discorde au Liban dans une tentative de faire frapper la Résistance. Ils ont activement soutenu deux grandes invasions et agressions israéliennes, celle de juillet 1993 et celle d’avril 1996, ces deux tentatives visant le démantèlement de la structure de la Résistance. Ils ont exercé une pression, une ingérence sur les autorités libanaises pour que celles-ci prennent des mesures contre la Résistance et ont lancé une grande campagne de propagande et de menaces à tous les niveaux afin d’handicaper la Résistance dans sa confrontation légitime avec Israël et au mieux de mettre un terme à l’existence du parti, supprimant ainsi le Hezbollah de la vie libanaise. L’action américaine se focalisa ensuite pour sécuriser Israël a une période durant laquelle de grandes parties du Liban demeuraient sous occupation sioniste. Essentiellement, les Etats-Unis visait à assurer que la zone occupée du Liban constitue la marge de manœuvre politique vitale pour toutes garanties de sécurité ou accords politiques à être signés avec la Syrie et le Liban.

[…] De ces faits, la position du Hezbollah est extrêmement claire: Le parti est particulièrement au courant des motivations des Etats-Unis dans la région, de leurs intentions permanentes qui ne sont pas fonction de conditions changeantes et qui ne sont sujettes à aucune modification. […] Ainsi, une rencontre entre le parti et l’administration américaine n’apporterait absolument rien de nouveau dans la compréhension l’un de l’autre et cela ne changerait en rien la position de l’un ou l’autre côté.

[…] Le Hezbollah a refusé à plusieurs reprises déjà de rencontrer les Américains et ce pour plusieurs raisons, en voici les principales:

  1. Lorsqu’un parti qui a sacrifié et lutté pour des droits parfaitement légitimes rencontre ceux qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour soutenir l’agression contre les dits droits et contre les peuples de la région, spécifiquement ceux du Liban et de Palestine, une telle rencontre ne pourrait être que l’équivalent de donner à l’agresseur, en l’occurrence les Etats-Unis, un certificat de bonne conduite.
  2. […] Par essence, les Etats-Unis sont partiaux en faveur d’Israël. Le Hezbollah ne veut donc pas rendre un service aux Etats-Unis en succombant à leur approche de l’affaire.
  3. Le Hezbollah n’a rien à dire de plus que ce qu’il a déjà déclaré publiquement en maintes occasions, le parti a et suit une position claire et bien définie. De plus, le parti ne s’attend aucunement à un changement de position de la part de sa contre-partie. La rencontre n’aurait alors non seulement aucune signification, mais elle génèrerait une certaine confusion vis à vis du public. Cette démarche est totalement futile en vue de la clarté apparente de la situation.

Comme les Etats-Unis portent la responsabilité de leur politique étrangère, il est ici essentiel de distinguer entre leur administration et affiliés d’un côté et les citoyens américains de l’autre. Le Hezbollah n’émet aucune réserve quant à rencontrer des citoyens américains non fonctionnaires de leur gouvernement dans la sphère publique et le ferait volontiers pour dialoguer, pour faire des déclarations aux médias ou pour tout autre but ne remplissant pas les intérêts et l’agenda politique du gouvernement des Etats-Unis.

Même si le Hezbollah a considéré que le gouvernement américain maintenait une politique injuste envers lui et soutenait sans partage l’agression et l’occupation d’Israël sur le Liban et ailleurs dans la région, la position du parti a toujours été, sur un plan politique, d’exposer et de dénoncer les erreurs politiques des Etats-Unis au Moyen-Orient.

Après les évènements du 11 septembre 2001, le Hezbollah a fait publier le communiqué suivant dénonçant les attaques: [Note de R71: Ce communiqué fut publié le 17 septembre 2001 par voie de presse]

Est-ce que l’administration américaine planifie vraiment de riposter à la perpétration des récentes attaques et d’attaquer ceux qui l’ont commises et leurs sponsors ou veulent-ils prendre avantage de ces évènements tragiques pour étendre plus avant leur hégémonie sur le monde et poursuivre toujours plus de politiques injustes, ce qui a causé la dégénérescence à ce niveau de haine parmi les peuples du monde et beaucoup de leurs gouvernements ? Nous sommes désolés de l’assassinat de personnes innocentes dans quelque partie du monde que ce soit et pour nos compatriotes libanais, qui sont victimes des massacres sionistes à Cana et autres endroits, ce que l’administration américaine a refusé de condamner lors d’une réunion du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, ils connaissent eux aussi la douleur et l’effroi de ceux qui perdent des êtres chers dans des évènements tragiques.

Bien que les gouvernements américains successifs aient vu et reconnu le très large soutien populaire dont bénéficie le Hezbollah au Liban, ainsi que sa claire position focalisant sur la résistance à l’occupation, ils ont toujours insisté et continué à le diffamer comme étant un groupe terroriste. Ceci ne fait que révéler la partialité totale des Etats-Unis envers l’agression israélienne, les massacres, la destruction de foyers et la terreur infligée aux populations civiles en Palestine occupée.

Les relations avec l’Europe Occidentale

[…] La France n’a pas soutenu les plans d’Aoun de 1990 et s’en vint à comprendre à quel point les Etats-Unis avaient maîtrisé les règles du jeu politique, en évinçant tout autre état et forgeant les relations régionales sur la base d’intérêts communs avec certains pays. La France accepta de jouer le rôle de sous-fifre à la traîne de la politique dominante des Etats-Unis. Ce rôle a prouvé avoir été complètement inefficace. [NdT: ceci fut écrit en 2004, imaginez aujourd’hui… La France a perdu tout crédit au Liban et au Moyen-Orient, conformément à la volonté de ses maîtres yankees…]

Les Britanniques en revanche, choisirent de devenir l’addition parfaite à la politique US tout en tentant de mettre en avant quelques différences théoriques. […] Quoi qu’il en soit, les Etats-Unis ont saisi le trône de leader du monde.

Quant au reste de l’Europe, les choix furent fait par l’UE qui prend toutes les décisions politiques en ce qui concerne le Moyen-Orient. La présence directe de l’UE fut faible et sans influence dans la région.

La relation du Hezbollah avec l’UE fut possible car il n’y eut aucun cas d’agression directe de son côté.

[…]

La communication avec l’opinion publique

S’adresser au public international est bénéfique quelque soit les obstacles inhérents pour convaincre. Il y a deux difficultés majeures dans ce contexte:

  1. Le très grand nombre d’assomptions erronées au sujet de l’Islam et des musulmans, qui sont devenues des clichés dictant l’opinion internationale.
  2. Le rôle des médias compatissant avec les sionistes et dirigés par des agences des puissances hégémoniques, a bien servi son objectif, celui de disperser de la désinformation et de la confusion dans les esprits, ce qui aide à formater l’opinion publique au moyen de scénarios captivants et d’images technologiques persuasives.

[…] Il est de notre devoir de choisir du mieux de nos capacités les moyens de rester dans la course à l’information avec les puissances hégémoniques. Les images en direct diffusées par la résistance au travers de ses vidéos de terrain de ses opérations de djihad et leur diffusion sur des chaînes de télévision (NdT: comme Press TV et Al Manar), ont eu leur effet sur l’audience et sur les ennemis, donnant à notre public quelque chose à soutenir et diffusant la peur dans les rangs de nos ennemis israéliens. Ces enregistrements ont montré à une audience internationale notre détermination quant à nos vues et positions politiques ainsi que le désir de tomber en martyres pour la liberté de notre terre.

[…]

VII. Le futur du Hezbollah

[…] Le Hezbollah a réussi à établir une présence distinguée par ses opérations atypiques et asymétriques de djihad à un moment où la vie politique au Liban était moribonde à cause de ces longues années de désaccords et de conflit.

[…] La Résistance a émergé en tant que réaction à l’occupation israélienne, qui a commencé en Palestine et s’est étendue à d’autres régions arabes. C’est pourquoi, aussi longtemps que persistera l’occupation israélienne, la résistance elle aussi persistera, car la résistance émane d’une croyance fondamentale en l’élimination de l’occupation et elle n’est en aucun cas une condition temporaire ou aléatoire.

[…] N’oublions jamais notre responsabilité de soutenir le peuple palestinien, l’association entre la cause palestinienne et nos réalités quotidiennes et comment le problème de la question palestinienne affecte le Liban ainsi que toute la région moyen-orientale.

[…] N’oublions pas non plus que les Etats-Unis sont capables de semer ruine et destruction dans la région, d’extorquer les ressources naturelles et d’attaquer ses régimes, partis et peuples. Mais ceci ne constitue que le pouvoir de l’occupant, du colonisateur et non pas un pouvoir stable et durable, encore moins éternel. D’un autre côté, notre capacité à intégrer le potentiel et à résister est permanente et exponentielle. Notre droit légitime est en lui-même une grande source de pouvoir et de puissance et notre logique est bonne. Nous sommes totalement résolus à continuer sur ce chemin.

Libérons nos esprits de l’impression que notre ennemi est insurmontable, car il y a un point de faiblesse dans tout ennemi et il est de notre devoir de déterminer ce point et d’y concentrer nos efforts. Faisons notre devoir de continuer chaque effort pour qu’il soit un jalon de la préservation de notre indépendance et de nos principes. Commençons tous par comprendre que la victoire commence de l’intérieur.

“Et nous avons désiré de montrer notre faveur à ceux qui sont opprimés sur terre, d’en faire des exemples et d’en faire les héritiers.” (Sourate 28, al-Qasas, verset 5)

FIN

= = =

Résistance dans la complémentarité:

Manifeste de la societe des societes

Guerre en préparation au Moyen-Orient: La secte sioniste wahhabite contre l’Iran et ses alliés…

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, colonialisme, guerre iran, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 18 novembre 2017 by Résistance 71

« Quiconque adopte le slogan de libérer les régimes arabes comme pré-requis de la libération de la Palestine est sur une fausse voie et ne fait que compliquer la tâche de la libération. La cause la plus haute est celle de la libération de la Palestine, sur cette base les régimes arabes et leurs peuples devraient se libérer de ce cauchemar qui assombrit et mine toutes les politiques adoptées dans notre région. »
~ Naïm Qassem, SG adjoint Hezbollah, 2005 ~

 

Ryiad n’est pas de taille à isoler le Hezbollah

 

Press TV

 

15 novembre 2017

 

Source:

http://www.presstv.com/DetailFr/2017/11/16/542393/Que-peut-faire-lArabie–propos-du-Hezbollah

 

Bloomberg étudie dans un article les moyens dont dispose Riyad pour faire pression sur le Hezbollah. 

Dona Abu-Nasr, journaliste de Bloomberg, fait allusion dans son analyse datée de mercredi 15 novembre, à l’animosité latente et patente de Riyad contre le mouvement de la Résistance libanaise et écrit :

« L’Arabie saoudite tente un nouveau coup politique pour changer l’équilibre des forces dans la région et son dévolu est tombé sur le Liban. Pourtant, même en travaillant avec les États-Unis et Israël pour tenter d’isoler le mouvement libanais, les Saoudiens ont peu de chance pour isoler le Hezbollah. La Résistance libanaise est aujourd’hui une force régionale qui a ses éléments au Yémen, en Irak et en Syrie ».

L’article cite par la suite Denis Sullivan, co-directeur du Middle East Center de la Northeastern University de Boston. L’expert évoque un défi major lancé au Hezbollah et affirme : « Si le Hezbollah parvient à surmonter la crise que vient de provoquer Riyad, ce sera le Hezbollah qui en sortira gagnant. Il est trop tard pour l’Arabie saoudite de contrer le Hezbollah qui est désormais partout présent ».

L’analyste de Bloomberg faisant allusion à la démission surprise du premier ministre libanais, Saad Hariri à Riyad et à ses incidences sur les évolutions régionales, avant de poursuivre:

« Nasrallah a parlé à deux reprises de cette démission et dans ses deux discours, il s’est exprimé d’un ton calme, conciliant et dissipant les craintes d’un conflit total avec les sunnites et se joignant aux appels pour le retour de Hariri de sa « détention » saoudienne et ce, malgré les différentes politiques qui existent à l’intérieur du Liban. À vrai dire, la tactique de Nasrallah est très subtile. Il a dénoncé Riyad pour avoir monté le coup, ce qui lui a permis de présenter la crise comme une atteinte au droit international. Dans cette perspective, personne n’irait remettre en cause  la participation du mouvement libanais dans des conflits régionaux ».

D’après l’auteur de l’article, « le Hezbollah fait partie du gouvernement libanais et a besoin de la couverture politique que Hariri a fournie à une époque où les sanctions américaines contre le groupe, sans oublier entre temps le rôle de la rhétorique israélienne sur le bombardement du Liban pour remonter ce pays à l’âge de pierre ».

Plus loin le texte reprend les propos de Sanam Vakil, professeur adjoint d’études sur le Moyen-Orient à l’École des hautes études internationales de l’Université Johns Hopkins qui explique la stratégie de Riyad qui consiste  » à infliger des souffrances au Liban – économique, diplomatique et politique – et à provoquer par ricochet, plus de sympathie et de popularité en faveur du Hezbollah ». Pour l’expert, cette stratégie est datée et ne répond plus au contexte actuel dans la région : « C’est une stratégie qui date de 2005, lorsque les protestations ont chassé les Syriens du Liban à la suite du meurtre de Hariri. Les Saoudiens espèrent pouvoir reproduire un élan semblable et dans la foulée, la pression de rue. Or c’est le contraire qui se produit. Car le Hezbollah n’est plus ce qu’il était en 2005. « C’est une force créé en 1980 et qui n’a cessé d’évoluer depuis cette date, étendant ses racines dans le tissu politique et social du Liban. Nasrallah est une peau dure qui saura comment se tirer de cette affaire ». Et  l’article se termine ainsi : « Les Saoudiens n’ont que peu de moyens pour atteindre e Hezbollah. À Vrai dire, la crise suscitée autour de Hariri n’est qu’un simple mal de tête pour un Hezbollah qui a connu des maux beaucoup plus sérieux ».

Guerre impérialiste au Moyen-Orient: L’empire utilise ses proies saoudo-sionistes pour sa prochaine étape… guerre contre le Liban et l’Iran

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L’oligarchie impérialiste veut sa 3ème guerre mondiale non thermonucléaire pour faire perdurer le système oppresseur étatico-capitaliste. Elle la tient peut-être avec un conflit qu’elle ourdit entre l’Arabie Saoudite et l’Iran par Liban (Hezbollah) interposé et avec l’intervention de l’entité sioniste. L’épisode Daesh en Irak et en Syrie se termine, aussitôt surgit le nouveau chaos piloté de l’intérieur par la même clique oligarque. Quand les peuples comprendront-ils qu’il n’y a pas de solutions au sein du système et que l’heure arrive pour eux de reprendre les rênes de l’affaire pour l’avènement de la société des sociétés.
~ Résistance 71 ~

 

Après le Yémen, l’Arabie Saoudite risque de s’enliser dans un nouveau conflit

 

Press TV

 

4 novembre 2017

 

url de l’article en français:

http://www.presstv.com/DetailFr/2017/11/05/541048/Harirdmission-le-pari-perdu-WashingtonRiyad

 

La démission du Premier ministre libanais est un pari israélo-américain à haut risque. Le scénario est le suivant : Riyad devra financer la guerre israélienne contre le Hezbollah et partant contre le Liban. Quasi ruinée par la guerre au Yémen, l’Arabie de Ben Salmane où est menée en ce moment une purge anti-Ben Salmane sans précédent, va s’endetter davantage et pour quel résultat? Raï al-Youm apporte les éléments d’une réponse.

L’analyste Abdelbari Atwan, rédacteur en chef de Raï al-Youm, a analysé dans un article la démission de Saad Hariri de son poste de Premier ministre du Liban. Il y voit un pari saoudo-américain dont les répercussions ne sont pas précises.

« L’analyste exclut toute menace de mort contre Saad Hariri (venue de la part du Hezbollah, NDLR) comme ce dernier l’a laissé entrendre pour expliquer sa démission. Il ne semble pas que la vie de Hariri soit en danger, car le Hezbollah qui aurait pu « procéder à son assassinat », selon l’allégation de Hariri lui-même, le soutenait et c’était en fait avec l’aval de ce mouvement de la Résistance que le président Michel Aoun l’avait désigné à ce poste, explique Atwan.

La démission de Hariri se fait, poursuit Atwan, dans le cadre d’un plan saoudo-américain visant le Hezbollah, alors que Riyad se trouve empêtré au Yémen. Et n’oublions pas qu’Ansarallah a infligé d’importants dégâts à l’Arabie saoudite, visant par ses missiles balistiques les frontières méridionales saoudiennes aussi bien que le cœur même de sa capitale Riyad. Le plus récent cas en est  l’attaque balistique d’Ansarallah sur l’aéroport du roi Khaled à Riyad.

Le rédacteur en chef de Raï al-Youm rappelle que le « ton agressif », avec lequel Saad Hariri s’est adressé à l’Iran, était « sans précédent »; les « propos particulièrement virulents de Hariri ont complété ceux de Thamer al-Sabhan, ministre conseiller saoudien pour les affaires du golfe Persique qui a traité le gouvernement libanais de tous les nom pour s’être tenu aux côtés du Hezbollah dans sa guerre contre le terrorisme.

Pour Atwan, l’Arabie saoudite qui n’a pas de frontières avec le Liban ne pourrait « s’attaquer à ce pays » sans passer par l’intermédiaire d’Israël :

« La déclaration de guerre contre le Hezbollah ne pourrait être lancée qu’en coordination totale avec Israël. L’Arabie saoudite n’est absolument pas en mesure de mener des guerres combinées, à la fois, contre le Yémen, contre le Liban, voire contre l’Iran d’autant plus qu’elle ne partage pas de frontières communes avec le Liban. En plus, ses alliés sont beaucoup plus faibles pour pouvoir vaincre un Hezbollah sorti largement renforcé de sa guerre contre le terrorisme en Syrie. Ceci étant dit, cette possible guerre, si elle venait à éclater, serait loin de surprendre Nasrallah. Après tout, chef politique et commandent militaire qu’il est, Nasrallah est prêt à faire face à tout complot saoudo-américain. En ce sens, ce pari Washington/Riyad à l’issu bien incertain, risque d’avoir des effets inverses. Hariri a parlé d’un « mal qui retournerait contre l’Iran », les réalités sur le terrain prouve le contraire : Israël a bien prouvé qu’il n’est jamais un allié sur qui on peut compter.

Guerres impérialistes au Moyen-Orient: Analyse d’Hassan Nasrallah (Press TV + Al Manar)

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« Par sa présence et l’exercice de son autorité, la Syrie a mis un terme à la guerre civile au Liban, a soutenu l’armée libanaise et a résolument soutenu la résistance… La présence syrienne au Liban a donc été une source de protection contre l’influence et le contrôle exercés par Israël et ne fut pas seulement un pivot dans le conflit opposant la Syrie à Israël. Il n’est que naturel que les vues du Hezbollah concourent avec celles de la Syrie, car personne n’est à l’abri des ambitions israéliennes, celles qui s’étendent bien au-delà de la Palestine et englobent toute la région. […] Le Hezbollah n’a jamais caché que sa relation avec la Syrie est fondée sur le calcul des intérêts de la résistance, la Syrie étant le seul pays arabe qui ait soutenu la résistance sans sourciller et a permis la grande libération du Liban. »
~ Naïm Qassem, SG adjoint du Hezbollah, 2005 ~

 

Les crises régionales servent les intérêts d’Israël (Hassan Nasrallah)

 

Press TV

 

23 juin 2017

 

url de l’article original:

http://www.presstv.ir/Detail/2017/06/23/526282/Hezbollah-chief-Quds-Day

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le SG du Hezbollah Hassan Nasrallah dit que les crises au Moyen-Orient et en Afrique du Nord servent les intérêts du régime israélien.

Nasrallah a fait ces remarques dans un discours marquant l’occasion du jour international Quds qui tombe le dernier vendredi du mois du Ramadan.

Il a noté que le jour de la commémoration internationale de Quds s’étend dans le monde, disant que de plus en plus de pays observent l’évènement depuis qu’il fut annoncer par le fondateur de la république islamique d’iran, l’imam Khomeini.

Nasrallah a dit que l’objectif principal des derniers développements et des guerres dévastant la région était de faire accepter par les pays régionaux les conditions de Tel Aviv. Il a ajouté que le régime d’Israël prenait avantage du statu quo dans la région afin de marginaliser ce qu’il se passe en Palestine.

“Les terroristes takfiris sont nés, ont été créés pour renverser le gouvernement syrien”.

Il a aussi avancé dans ses remarques que les groupes terroristes takfiris de Daesh et d’al-Nosra (NdT: ou Al-Qaïda en Syrie, ceux qui d’après Fabius alors ministre des AE de la France, “font du bon boulot sur le terrain”…) furent formés par les Etats-Unis et d’autres pays pour renverser le gouvernement syrien, ce qu’il a décrit comme un obstacle à tout compromis visant à résoudre le problème de la Palestine.

Il a ajouté que Daesh a été envoyé en Irak, après que le gouvernemnt de Bagdad ait exprimé son soutien indéfectible aux groupes de la résistance.

Il a aussi dit que la guerre saoudienne au Yémen a été lancée parce que les Yéménites se tiennent aux côtés du peuple palestinien. Nasrallah ajoutant que le régime de Ryad a lancé la guerre alors qu’il y avait des mouvements anti-Israël se manifestant au Yémen.

Le SG du Hezbollah a félicité le rôle de l’Iran en tant que supporteur principal e la Palestine et des groupes de résistance. Il a dit que l’Arabie Saoudite essayait d’isoler l’Iran dans la région et de faire passer la guerre en territoire iranien. Mais il a en revanche expliqué que Ryad était bien trop faible et apeuré pour lancer une guerre ouverte contre l’Iran.

Il a ajouté que la puissance et l’influence de l’Iran sur les problèmes régionaux ne faisaient que croître et que la présence de l’iran en Syrie sera plus affirmée, se référant à la récente attaque de l’Iran contre des cibles de Daesh avec des missiles dans l’Est de la Syrie, attaque qui a tué beaucoup de terroristes et a détruit entièrement leurs positions. Nasralla a confirmé l’implication de la Syrie dans l’axe de la résistance.

“Israël n’est aucunement en position de lancer une nouvelle guerre”

Nasrallah a déclaré qu’Israël participait à la guerre au Yémen, ajoutant que son armée de l’air avait effectué des raids contre ce pauvre pays.

Il a dit que le régime israélien cherchait à remplir son objectif en lançant des guerres par procuration dans toute la région.

Le chef du Hezbollah a avancé qu’Israël évite une nouvelle guerre contre le Liban ou la bande de Gaza car il sait que cela aura un coût très élevé.

Il a autrement réaffirmé que les régimes qui conspirent contre l’axe de la résistance doivent savoir qu’ils échoueront dans leur entreprise.

Note de Résistance 71: A ce sujet nos voulons ici rappeler une chose importante, à savoir que le but ultime de l’action impérialiste au MO est le chaos, la déstabilisation, la division, la destruction, afin de mieux diviser et de régner par la peur. En cela l’objectif se réalise, il convient néanmoins d’empêcher la mise sous tutelle totale de la région au chaos impérialiste, dont l’oligarchie rire les marrons du feu… Quelques détails supplémentaires important ci-dessous.

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La guerre au Moyen-Orient

Les points principaux du dernier discours d’Hassan Nasrallah, SG du Hezbollah

 

Al Manar

 

24 juin 2017

 

Article original: http://french.almanar.com.lb/464356 

 

Rédaction du site

Le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a mis en garde « l’entité sioniste de ne pas provoquer une guerre contre la Syrie ou le Liban. Car ce ne sera pas une guerre  israélo-syrienne ou israélo-libanaise comme en 2006. Et ce parce que des milliers de moudjahidines viendront de l’Irak, du Yémen, du Liban, de l’Afghanistan, pour défendre les terres arabes de l’agression israélienne ».

S’exprimant à l’occasion de la Journée mondiale d’alQods, le SG du Hezbollah , Sayyed Hassan Nasrallah  a expliqué l’objectif principal des guerres au Yémen, en Syrie, en Irak, mais aussi contre l’Iran, contre les mouvements de résistance dans la région, sans perdre de  vue les intérêts des Etats-Unis et de ces alliés dans la région.

Reprenant les propos de M.Liebermann et du chef d’état-major israélien à la conférence de Hertzelia, sayyed Hassan Nasrallah a affirmé que « l’entité sioniste ne veut pas une guerre contre nous car elle sait que cette guerre ne lui permettra pas de réaliser ses objectifs (..) Liebermann sait qu’une guerre contre le Liban ou contre Gaza ne provoquera que des morts, des destructions , des blessés mais pas la victoire décisive ».

Il a souligné que  » le jeu de l’hypocrisie est terminé et que les visages des régimes arabes se sont dévoilés, ce qui est un indice positif pour la région car enfin les hypocrites se révèlent » ajoutant que « celui qui complote jour et nuit contre l’axe de la résistance, qui ouvre les portes du monde arabe à l’ennemi israélien c’est le régime saoudien ».

Il a conclu que la lutte contre le terrorisme doit commencer par la lutte contre la pensée wahhabite et ce « en exhortant le régime saoudien de cesser de diffuser la pensée wahhabite , de cesser de vendre des armes aux courants takfiris ».

Principaux points du discours:

L’occasion impose une introduction. Après la victoire de la révolution  islamique en Iran et l’avénement de la république islamique de l’Iran,  l’Imam Khomeini a déclaré que le dernier Vendredi du mois de Ramadan est dédié à la journée mondiale d’alQods.

Le Vendredi est le meilleur des jours de la semaine et les jours du Ramadan sont les meilleurs jours de l’année et les derniers jours du mois de Ramadan sont les meilleurs jours de ce mois béni et donc le choix de l’Imam Khomeini  pour ce jour afin de célébrer la cause palestinienne indique la valeur de cette cause humaine et l’importance de cette journée qui porte un message au monde..

Après la mort de l’Imam Khomeini , le guide suprême  de la Révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei a lui aussi insisté sur cette commémoration et grâce à Dieu elle s’est  renforcée et s’est répandue  à travers les quatre continents . .

Or, cette commémoration intervient avec la 50ème commémoration de la Nakba  quand les sionistes ont occupé la Palestine…

Ce qui se passe aujourd’hui dans notre région est très grave et très important car la région connait  une nouvelle période sans précédent jonchée de dangers , de défis,  de menaces , de guerres et aussi de victoires et d’espoir..

Nous pensons que le mouvement populaire qui a éclaté dans divers pays arabes était  vrai  et non comme certains le prétendent qu’il est  le fruit d’un complot.

Mais, faute d’un encadrement politique efficace, faute d’une bonne direction, faute de la présence de leaders et aussi à cause de la puissance des Etats-Unis , ce mouvement a été volé et on a entrainé la région vers une autre direction  pour réaliser des objectifs ..

Certes, parmi ces objectifs : voler nos ressources, notre pétrole et imposer leur hégémonie ..

Mais l’objectif principal de tout ce qui se passe dans la région, les guerres en Syrie, en Libye, en Irak , au Yémen .. Daech .. les répressions à Bahrein .. tout cela a pour but d’enterrer la cause palestinienne  et de créé une atmosphère  politique , médiatique et affectif favorable pour former une entente avec l’ennemi israélien au détriment du peuple palestinien..cet ennemi qui travaille jour et nuit pour enterrer la cause palestinienne , depuis sa création, sauf que les méthodes et les outils diffèrent d’une époque à  une autre , mais l’objectif reste le même pour l’entité sioniste..

1-le peuple palestinien

Ce peuple souffre l’embargo, la famine, les  arrestations,  les détentions, les assassinats, les poursuites, les harcèlements, les démolitions des maisons, des usines, des marches, la colonisation sauvage,  mais en plus ce peuple doit endurer les circonstances difficiles qui traversent la région car elles forment une pression sur le peuple palestinien .. à travers les crises que connait notre région, l’ennemi espère d’entrainer le peuple palestinien dans le désespoir, de se sentir seul et abandonné au point de le force r en fin de compte de n’accepter que les miettes dans tout futur pourparler de paix..

2-Iran

La république islamique de l’Iran est un soutien essentiel pour le peuple palestinien et pour les mouvements de résistance dans la région. Or, l’Iran lui aussi subit des sanctions, il a souffert d’embargo, il  affronte une campagne de diffamation et d’isolation, il est victime d’assassinats et d’attentats, et on cherche à le provoquer pour l’entrainer dans des guerres dans la région..

C’est du moins ce que le prince héritier a promis quand il a menacé de transférer la bataille à l’intérieur de l’Iran.. mais je vous dis que ce régime saoudien est trop lâche pour provoquer une guerre contre l’Iran..

3-Syrie

La Syrie est un Etat important dans l’axe de la résistance, car c’est un Etat sur le premier front face à Israel. De plus, une partie de son territoire est occupée par Israël.. Et donc, la Syrie représente un sérieux handicap à tout processus de paix avec l’entité sioniste..  c’est pourquoi, ils ont tenté de renverser son gouvernement, de détruire son armée et diviser son peuple..  ils ont fait venir des terroristes comme Daech et alNosra pour détruire l’Etat syrien et ensuite ils comptaient les éradiquer afin de faire venir des gens de l’opposition syrienne dite modérée, celle des hôtels de luxe, pour régner à leur place..

4-les mouvements  de résistance au Liban  

La résistance islamique au Liban et les mouvements de résistance dans la région doivent faire face aux menaces de guerre perpetuelle, aux diffamations, aux accusations de terrorisme, aux assassinats, aux tentatives de cibler l’environnement  qui soutient ces résistances, aux mesures de sanctions économiques en coupant leurs ressources..

Tous ces faits ont un seul objectif : enterrer la cause palestinienne et donc nos martyrs qui sont tombés en Syrie ou ailleurs ou les blessés ou les prisonniers de guerre ou les détenus.. tous se sont sacrifiés pour la cause palestinienne..

5-L’Irak

L’Irak a fait preuve d’une volonté politique d’opposition au projet américano-arabo-sioniste, il a exprimé clairement qu’il ne souhaite pas faire partie de l’axe qui veut enterrer la cause palestinienne.  A cause de cette volonté,  à cause de sa détermination à défendre la cause palestinienne , ils ont envoyé Daech en Irak.. N’oubliez pas Daech a été créé par les USA, avec l’argent saoudien  .. et la Turquie a offert des facilités..  ils ont planifié pour que Daech  renverse  le gouvernement irakien et détruire sa volonté et la détermination de son peuple …. l’Irak est une cible car il a refusé  de joindre leur axe..

6-Le Yémen

Au Yémen, la guerre américano-saoudienne a  divers objectifs : son pétrole, ses ressources, sa position..  La crise politique aura pu se résoudre par une table ronde de négociations.. Sauf que l’Arabie ne peut pas accepter la présence dans ce pays de courants qui défendent la cause palestinienne et qui condamnent l’occupation israélienne..mieux encore, des courants qui appelent à la résistance contre l’occupation israélienne..   Ce Yémen est sur la mer Rouge, ce Yémen se situe à Bab el-Mandeb, ce Yémen partage la frontière avec l’Arabie.. Et donc pas question de laisser dans ce Yémen des courants anti-israéliens ou anti-américains…

7-les pays arabes

Tous les pays connaissent des crises, en Libye, au Bahrein, même en Arabie  à Awwamya, partout les violences font rage, les peuples sont maltraités, opprimées, tyraninsés, ils vivent en-dessous du seuil de pauvreté …

Ces conditions poussent les gens au désespoir, à ne se préoccuper que de leur quotidien pour survivre, des conditions qui font oublier la cause palestinienne ..

Finalement, c’est  le peuple palestinien qui est visé. Ce peuple sera poussé à signer des accords humiliants, car il sera désesperé et se contentera des miettes, et si ce peuple abandonne sa cause , la cause palestinienne meurt..

A la conférence d’Hertzilia  , ils ont refusé toute discussion sur la question palestinienne , ils ont affirmé que le fait d’avoir abandoner Gaza est suffisant, et qu’alQods est leur capitale, ils ont même refusé le retour d’un seul réfugié ..

Reste que le plus dangereux et le plus menacant qui est survenu pour la première fois à cette conférence..