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Terrorisme d’état : Les Etats-Unis et la Norvège ont détruit NordStream I et II (Seymour Hersh via Réseau Voltaire)

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Tonton Joe « le sénile » à la manœuvre…

Comment les Etats-Unis ont détruit NordStream

Seymour M. Hersh

11 février 2023

Source de l’article en français : https://www.voltairenet.org/article218827.html

Le centre de plongée et de sauvetage de l’US Navy se trouve dans un endroit aussi obscur que son nom, dans ce qui était autrefois une route de campagne dans la ville rurale de Panama, une station BALNÉAIRE en plein essor dans le sud-ouest de la Floride, à 70 miles au sud de l’Alabama. .

Le complexe du centre est aussi indescriptible que son emplacement ; une structure en béton terne datant de la Seconde Guerre mondiale qui ressemble à un lycée professionnel du côté ouest de Chicago. Une laverie automatique et une école de danse se trouvent de l’autre côté de ce qui est maintenant une route à quatre voies.

Le centre-ville de Panama, qui possède la deuxième plus grande piscine intérieure des Amériques, était l’endroit idéal pour recruter les meilleurs, et les plus taciturnes, diplômés de l’école de plongée qui ont réussi l’été dernier ce qu’ils avaient été autorisés à faire 260 pieds sous la surface de la mer Baltique. 

Le centre forme depuis des décennies des plongeurs en eau profonde hautement qualifiés qui, une fois affectés à des unités militaires US dans le monde entier, sont capables de plonger techniquement pour faire le Bien —en utilisant des explosifs C4 pour nettoyer les ports et les plages des débris et des munitions non explosées— ainsi que le Mal, comme faire sauter des plates-formes pétrolières étrangères, encrasser des soupapes d’admission de centrales électriques sous-marines, détruire des écluses sur des canaux de navigation cruciaux.

En juin dernier, les plongeurs de la Marine, opérant sous le couvert d’un exercice de l’Otan largement médiatisé en plein été connu sous le nom de « BALTOPS 22 » [1] ont posé les explosifs déclenchés à distance qui, trois mois plus tard, ont détruit trois des quatre pipelines Nord Stream, selon une source ayant une connaissance directe de la planification opérationnelle

Deux des pipelines, connus collectivement sous le nom de Nord Stream 1, fournissaient à l’Allemagne et à une grande partie de l’Europe occidentale du gaz naturel russe bon marché depuis plus d’une décennie. Une deuxième paire de pipelines, appelée Nord Stream 2, avait été construite mais n’était pas encore opérationnelle.

Maintenant que les troupes russes se massent à la frontière ukrainienne et que la guerre la plus sanglante d’Europe depuis 1945 se profile, le président Joseph Biden a vu dans ces pipelines un moyen pour Vladimir Poutine de militariser le gaz naturel pour ses ambitions politiques et territoriales.

Invitée à commenter, Adrienne Watson, porte-parole de la Maison-Blanche, a déclaré dans un courriel : « C’est une fiction fausse et complète ». Tammy Thorp, porte-parole de la Central Intelligence Agency (CIA), a écrit de la même manière : « Cette affirmation est complètement et totalement fausse ».

La décision de Biden de saboter les pipelines est intervenue après plus de neuf mois de débats très secrets au sein de la communauté de la sécurité nationale de Washington sur la meilleure façon d’atteindre cet objectif. Pendant la majeure partie de ce temps, la question n’était pas de savoir s’il fallait faire la mission, mais comment la mener à bien sans que l’on puisse avoir la moindre idée de qui en était responsable.

Il y avait une raison bureaucratique vitale de compter sur les diplômés de l’école de plongée hardcore du centre de Panama City. Les plongeurs étaient uniquement de la Marine, et non des membres du Commandement des Forces spéciales US, dont les opérations secrètes devaient être signalées au Congrès et communiquées à l’avance aux dirigeants du Sénat et de la Chambre —le soi-disant « Gang des huit ». L’administration Biden devait faire tout son possible pour éviter les fuites car la planification a eu lieu à la fin de 2021 et dans les premiers mois de 2022.

Le président Biden et son équipe de politique étrangère —le conseiller à la Sécurité nationale Jake Sullivan, le secrétaire d’État Tony Blinken et Victoria Nuland, la sous-secrétaire d’État à la Politique— avaient exprimé leur hostilité à l’égard des deux pipelines, qui s’étendaient côte à côte sur 750 miles sous la mer Baltique à partir de deux ports différents du Nord-Est de la Russie près de la frontière estonienne, passant près de l’île danoise de Bornholm avant de se terminer dans le nord de l’Allemagne.

La route directe, qui contournait tout besoin de transiter par l’Ukraine, avait été une aubaine pour l’économie allemande, qui bénéficiait d’une abondance de gaz naturel russe bon marché —suffisamment pour faire fonctionner ses usines et chauffer ses maisons tout en permettant aux distributeurs allemands de vendre l’excès de gaz, avec profit, dans toute l’Europe occidentale. Une action qui pourrait être attribuée à l’administration violerait les promesses des États-Unis de minimiser les conflits directs avec la Russie. Le secret était essentiel.

Dès ses débuts, Nord Stream 1 a été considéré par Washington et ses partenaires anti-russes de l’Otan comme une menace pour la domination occidentale. La société holding derrière elle, Nord Stream AG [2], a été constituée en Suisse en 2005 en partenariat avec Gazprom, une société russe cotée en bourse générant d’énormes profits pour les actionnaires, dominée par des oligarques connus pour être sous l’emprise de Poutine. Gazprom contrôlait 51 % de la société, quatre sociétés énergétiques européennes—une en France, une aux Pays-Bas et deux en Allemagne se partageant les 49 % restants du stock et ayant le droit de contrôler les ventes en aval du gaz naturel bon marché à des distributeurs locaux en Allemagne et en Europe occidentale. Les bénéfices de Gazprom ont été partagés avec le gouvernement russe, et les revenus du gaz et du pétrole de l’État ont été estimés dans certaines années à s’élever à jusqu’à 45 % du budget annuel de la Russie.

Les craintes politiques de l’Amérique étaient réels : Poutine disposerait désormais d’une source de revenus majeure supplémentaire et indispensable, et l’Allemagne et le reste de l’Europe occidentale deviendraient dépendants du gaz naturel à bas prix fourni par la Russie tout en diminuant la dépendance européenne vis-à—vis des États-Unis.

En fait, c’est exactement ce qui s’est passé. De nombreux Allemands ont vu Nord Stream 1 comme faisant partie de la délivrance de la célèbre théorie de l’Ostpolitik [3] de l’ancien chancelier Willy Brandt, qui permettait à l’Allemagne d’après-guerre de se redresser et de redresser d’autres nations européennes détruites pendant la Seconde Guerre mondiale, entre autres initiatives, en utilisant du gaz russe bon marché pour alimenter un marché et une économie prospères en Europe occidentale.

Nord Stream 1 était assez dangereux, de l’avis de l’Otan et de Washington, mais Nord Stream 2, dont la construction s’est achevée en septembre 2021 [4], devait être approuvé par les régulateurs allemands. Il le serait encore plus en doublant la quantité de gaz bon marché qui serait disponible pour l’Allemagne et l’Europe occidentale. Le deuxième gazoduc fournirait également suffisamment de gaz pour plus de 50 % de la consommation annuelle de l’Allemagne. Les tensions montaient constamment entre la Russie et l’Otan, soutenues par la politique étrangère agressive de l’administration Biden.

L’opposition à Nord Stream 2 a éclaté à la veille de l’investiture de Biden en janvier 2021, lorsque les Républicains du Sénat, dirigés par Ted Cruz (Texas), ont soulevé à plusieurs reprises la menace politique du gaz naturel russe bon marché lors de l’audition de confirmation de Blinken au poste de secrétaire d’État. À ce moment-là, un Sénat unifié avait adopté avec succès une loi qui, comme Cruz l’a dit à Blinken, « a stoppé [le pipeline] dans son élan ». Il y avait une énorme pression politique et économique de la part du gouvernement allemand, alors dirigé par Angela Merkel, pour mettre en ligne le deuxième pipeline.

Biden tiendrait-il tête aux Allemands ? Blinken a dit oui, mais a ajouté qu’il n’avait pas discuté des spécificités des points de vue du nouveau président. « Je connais sa forte conviction que Nord Stream 2 est une mauvaise idée », a-t-il déclaré. « Je sais qu’il voudrait que nous utilisions tous les outils de persuasion dont nous disposons pour convaincre nos amis et partenaires, y compris l’Allemagne, de ne pas aller de l’avant ».

Quelques mois plus tard, alors que la construction du deuxième pipeline touchait à sa fin, Biden a cligné des yeux. En mai, dans un retournement stupéfiant [5], l’administration a renoncé aux sanctions contre Nord Stream AG. Dans les coulisses, des responsables de l’administration qui essayaient d’arrêter le pipeline par des sanctions et la diplomatie n’avaient pas renoncé. Des responsables de l’administration auraient exhorté le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors menacé d’invasion russe, à ne pas critiquer la décision [6].

Il y a eu des conséquences immédiates. Les Républicains du Sénat, dirigés par Cruz, ont annoncé un blocage immédiat de toutes les confirmations des candidats de Biden à des fonctions diplomatiques et ont retardé l’adoption du projet de loi annuel sur la Défense pendant des mois, au plus profond de l’automne. Plus tard, Politico a dépeint le revirement de Biden sur le deuxième gazoduc russe comme « la seule décision, sans doute plus encore que le retrait militaire chaotique d’Afghanistan, qui a mis en péril [son] agenda » [7]. L’administration pataugeait, malgré un sursis à la crise à la mi-novembre, lorsque les régulateurs allemands de l’Énergie ont suspendu l’approbation du deuxième gazoduc Nord Stream [8].

Les prix du gaz naturel ont bondi de 8 % en quelques jours [9], alors que l’Allemagne et l’Europe craignent de plus en plus que la suspension du pipeline et la possibilité croissante d’un conflit entre la Russie et l’Ukraine entraînant un Hiver Froid très indésirable. Il n’était pas clair pour Washington où se situait Olaf Scholz, le chancelier nouvellement nommé d’Allemagne.

Quelques mois plus tôt, après la chute de l’Afghanistan, Scholz avait publiquement approuvé l’appel du président français Emmanuel Macron pour une politique étrangère européenne plus autonome, suggérant clairement une moindre dépendance à l’égard de Washington et de ses actions mercuriales.

Pendant ce temps, les troupes russes s’étaient progressivement et de manière inquiétante constituées aux frontières de l’Ukraine et, à la fin du mois de décembre, plus de 100 000 soldats étaient en position de frapper depuis la Biélorussie et la Crimée. L’alarme grandissait à Washington, y compris une évaluation de Blinken selon laquelle ces effectifs pourraient être « doublés en peu de temps ».

L’attention de l’administration s’est une fois de plus concentrée sur Nord Stream. Tant que l’Europe restait dépendante des pipelines pour le gaz naturel bon marché, Washington craignait que des pays comme l’Allemagne hésitent à fournir à l’Ukraine l’argent et les armes dont elle avait besoin pour vaincre la Russie.

C’est à ce moment trouble que Biden a autorisé Jake Sullivan à réunir un groupe inter-services pour élaborer un plan. Toutes les options devaient être sur la table. Mais une seule devait émerger.

PLANIFICATION

En décembre 2021, deux mois avant l’entrée des premiers chars russes en Ukraine, Jake Sullivan a convoqué une réunion d’un groupe de travail nouvellement formé —des hommes et des femmes du Comité des chefs d’État-major, de la CIA et des départements d’État et du Trésor— et a demandé des recommandations sur la façon de répondre à l’invasion imminente de Poutine.

Ce serait la première d’une série de réunions top secrètes, dans une salle sécurisée au dernier étage de l’Immeuble du Vieux Bureau Exécutif, adjacent à la Maison-Blanche, qui abritait également le Conseil consultatif du Renseignement extérieur du président (PFIAB). On a assisté au va-et-vient habituel qui a finalement conduit à une question préliminaire cruciale : la recommandation transmise par le groupe au président serait-elle réversible, comme une autre couche de sanctions et de restrictions monétaires, ou irréversible, c’est-à-dire qu’il s’agirait d’actions qui ne pourraient pas être annulées ?

Ce qui est devenu clair pour les participants, selon la source ayant une connaissance directe du processus, c’est que Sullivan avait l’intention que le groupe élabore un plan pour la destruction des deux pipelines Nord Stream et qu’il réponde aux désirs du président.

Au cours des réunions suivantes, les participants ont débattu de toutes des options pour une attaque.

La Marine a proposé d’utiliser un sous-marin nouvellement mis en service pour attaquer directement le pipeline. L’Armée de l’Air a discuté du largage de bombes avec des dispositifs retardés qui pourraient être déclenchés à distance. La CIA a fait valoir que quoi qu’il soit fait, cela devrait être secret. Toutes les personnes impliquées ont compris les enjeux. « Ce ne sont pas des trucs pour enfants », a déclaré la source. Si l’attaque est traçable jusqu’aux États-Unis, « C’est un acte de guerre ».

À l’époque, la CIA était dirigée par William Burns, un ancien ambassadeur aux manières douces en Russie qui avait été secrétaire d’État adjoint dans l’administration Obama. Burns a rapidement autorisé un groupe de travail de l’Agence dont les membres ad hoc comprenaient, par hasard, quelqu’un qui connaissait les capacités des plongeurs en haute mer de la Marine à Panama City. Au cours des semaines suivantes, les membres du groupe de travail de la CIA ont commencé à élaborer un plan pour une opération secrète qui utiliserait des plongeurs en haute mer pour déclencher une explosion le long du pipeline.

Quelque chose de ce genre avait déjà été fait auparavant. En 1971, la communauté du Renseignement US a appris de sources encore non divulguées que deux unités importantes de la Marine russe communiquaient via un câble sous-marin enfoui dans la mer d’Okhotsk, sur la côte extrême-orientale de la Russie. Le câble reliait un commandement régional de la Marine au quartier général du continent à Vladivostok [10].

Une équipe triée sur le volet d’agents de la Central Intelligence Agency (CIA) et de la National Security Agency (NSA) a été réunie quelque part dans la région de Washington, sous couverture profonde, et a élaboré un plan, en utilisant des plongeurs de la Marine, des sous-marins modifiés et un véhicule de sauvetage sous-marin profond, qui a réussi, après de nombreux essais et erreurs, à localiser le câble russe. Les plongeurs ont installé un dispositif d’écoute sophistiqué sur le câble qui a intercepté avec succès le trafic russe et l’a enregistré sur un système d’enregistrement.

La NSA a appris que des officiers supérieurs de la Marine russe, convaincus de la sécurité de leur lien de communication, discutaient avec leurs pairs sans cryptage. L’appareil d’enregistrement et sa bande devaient être remplacés mensuellement et le projet a joyeusement duré une décennie jusqu’à ce qu’il soit compromis par un technicien civil de la NSA âgé de quarante-quatre ans nommé Ronald Pelton qui parlait couramment le russe [11]. Pelton a été trahi par un transfuge russe en 1985 et condamné à la prison. Il n’a été payé que 5 000 dollars par les Russes pour ses révélations sur l’opération, ainsi que 35 000 dollars pour d’autres données opérationnelles russes qu’il a fournies et qui n’ont jamais été rendues publiques.

Ce succès sous-marin, nommé Ivy Bells, était innovant et risqué, et a produit des renseignements inestimables sur les intentions et la planification de la Marine russe.

Pourtant, le groupe inter-agences était initialement sceptique quant à l’enthousiasme de la CIA pour une attaque secrète en haute mer. Il y avait trop de questions sans réponse. Les eaux de la mer Baltique étaient fortement surveillées par la Marine russe et il n’y avait aucune plaque-forme pétrolière pouvant servir de couverture pour une opération de plongée. Les plongeurs devraient-ils se rendre en Estonie, juste de l’autre côté de la frontière où se trouvent les quais de chargement de gaz naturel de la Russie, pour s’entraîner pour la mission ?

Tout au long de « toutes ces intrigues », a déclaré la source, « certains travailleurs de la CIA et du département d’État disaient : Ne faites pas ça. C’est stupide et ce sera un cauchemar politique si ça se sait ».

Néanmoins, au début de 2022, le groupe de travail de la CIA a présenté un rapport au groupe inter-agences de Sullivan : « Nous avons un moyen de faire sauter les pipelines ».

Ce qui est arrivé ensuite était magnifique. Le 7 février, moins de trois semaines avant l’invasion russe apparemment inévitable de l’Ukraine, Biden a rencontré dans son bureau de la Maison-Blanche le chancelier allemand Olaf Scholz, qui, après quelques hésitations, faisait désormais partie intégrante de la coalition « américaine ». Lors de la conférence de presse qui a suivi, Biden a déclaré avec défi « Si la Russie envahit (…) il n’y aura plus de Nord Stream 2 ».

Vingt jours plus tôt, la sous-secrétaire Nuland avait livré le même message lors d’une audition du département d’État, avec peu de couverture médiatique. « Je veux être très claire pour vous aujourd’hui », a-t-elle déclaré en réponse à une question. « Si la Russie envahit l’Ukraine, d’une manière ou d’une autre, Nord Stream 2 n’ira pas plus loin ».

Plusieurs personnes impliquées dans la planification de la mission du pipeline ont été consternées par ce qu’elles considéraient comme des références indirectes à l’attaque.

« C’était comme poser une bombe atomique par terre à Tokyo et dire aux Japonais que nous allons la faire exploser », a déclaré la source. « Le plan était que les options soient exécutées après l’invasion et non annoncées publiquement avant. Biden ne l’a tout simplement pas compris ou l’a ignoré ».

Les indiscrétions de Biden et de Nuland auraient pu frustrer certains des planificateurs. Mais cela a aussi créé une opportunité. Selon la source, certains hauts responsables de la CIA ont déterminé que faire sauter le pipeline « ne pouvait plus être considéré comme une option secrète parce que le président venait d’annoncer que nous savions comment le faire ».

Le plan de faire sauter Nord Stream 1 et 2 a été soudainement rétrogradé d’une opération secrète exigeant que le Congrès soit informé à une opération considérée comme une opération de Renseignement hautement classifiée avec le soutien militaire US. En vertu de la loi, a expliqué la source, « Il n’y avait plus d’obligation légale de signaler l’opération au Congrès. Tout ce qu’ils avaient à faire maintenant était de l’exécuter, mais cela devait encore être secret. Les Russes ont une surveillance exceptionnelle de la mer Baltique ».

Les membres du groupe de travail de l’Agence n’avaient aucun contact direct avec la Maison-Blanche et étaient impatients de savoir si le président pensait ce qu’il avait dit, c’est-à-dire si la mission était maintenant lancée. La source a rappelé : « Bill Burns revient et dit « Faites-le » ». Les membres du groupe de travail de l’Agence n’avaient aucun contact direct avec la Maison-Blanche et étaient impatients de savoir si le président pensait ce qu’il avait dit, c’est-à-dire si la mission était lancée.

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L’OPÉRATION

La Norvège était l’endroit idéal pour la mission.

Au cours des dernières années de crise Est-Ouest, l’armée US a considérablement étendu sa présence à l’intérieur de la Norvège, dont la frontière occidentale s’étend sur 1 400 milles le long de l’océan Atlantique-Nord et se confond avec la Russie au-dessus du cercle polaire arctique. Le Pentagone a créé des emplois et des contrats bien rémunérés, au milieu d’une localité controversée, en investissant des centaines de millions de dollars pour moderniser et agrandir les installations de la Marine et de l’Armée de l’Air US en Norvège. Les nouveaux travaux comprenaient un radar à synthèse d’ouverture avancé situé loin au Nord, capable de pénétrer profondément en Russie et mis en ligne au moment même où la communauté du Renseignement US perdait l’accès à une série de sites d’écoute à longue portée en Chine.

Une base sous-marine US récemment rénovée, en construction depuis des années, était devenue opérationnelle et de plus en plus de sous-marins étaient désormais en mesure de travailler en étroite collaboration avec leurs collègues norvégiens pour surveiller et espionner une importante redoute nucléaire russe à 250 miles à l’Est, sur la péninsule de Kola [12] [13]. L’« Amérique » a également considérablement agrandi une base aérienne norvégienne dans le Nord [14] et livré à l’Armée de l’Air norvégienne une flotte d’avions de patrouille P8-Poseidon construits par Boeing dans le Nord et les lui a livrés pour renforcer son espionnage à longue portée sur tout ce qui concerne la Russie [15].

En retour, le gouvernement norvégien a provoqué la colère des libéraux et de certains modérés de son parlement en novembre dernier en adoptant l’Accord supplémentaire de coopération en matière de Défense (SDCA). En vertu du nouvel accord, le système judiciaire US aurait compétence dans certaines « zones convenues » au Nord sur les soldats états-uniens accusés de crimes hors de leur base, ainsi que sur les citoyens norvégiens accusés ou soupçonnés d’interférer avec le travail à la base. [16].

La Norvège a été l’un des premiers signataires du Traité de l’Otan en 1949, au début de la Guerre Froide. Aujourd’hui, le commandant suprême de l’Otan est Jens Stoltenberg, un anticommuniste engagé, qui a été Premier ministre de la Norvège pendant huit ans avant d’accéder à son poste élevé avec le soutien des États-Unis, en 2014.

Il était intransigeant sur tout ce qui concernait Poutine et la Russie et avait coopéré avec la communauté du Renseignement US depuis la guerre du Vietnam. On lui a fait entirement confiance depuis. « Il est le gant qui va à la main états-unienne », nous dit notre source.

De retour à Washington, les planificateurs savaient qu’ils devaient aller en Norvège. « Ils détestaient les Russes, et la Marine norvégienne était pleine de marins et de plongeurs superbes qui avaient des générations d’expérience dans l’exploration pétrolière et gazière en haute mer très rentable », a déclaré la source. On pouvait également leur faire confiance pour garder la mission secrète.

Les Norvégiens avaient peut-être aussi d’autres intérêts. La destruction de Nord Stream, si les États-uniens y parvenaient, permettrait à la Norvège de vendre beaucoup plus de son propre gaz naturel à l’Europe.

En mars, quelques membres de l’équipe se sont envolés pour la Norvège pour rencontrer les Services secrets et la Marine norvégiens. L’une des questions clés était de savoir où exactement dans la mer Baltique se trouvait le meilleur endroit pour planter les explosifs. Nord Stream 1 et 2, chacun des deux ensembles de pipelines, sont séparés par un peu plus d’un mile alors qu’ils se dirigent vers le port de Greifswald à l’extrême Nord-Est de l’Allemagne .

La Marine norvégienne n’a pas tardé à trouver le bon endroit, dans les eaux peu profondes de la mer Baltique à quelques kilomètres au large de l’île danoise de Bornholm. Les pipelines ont couru à plus d’un mile l’un de l’autre le long d’un fond marin qui n’avait que 260 pieds de profondeur. Ce serait bien à la portée des plongeurs, qui, opérant à partir d’un chasseur de mines norvégien de grande classe, plongeraient avec un mélange d’oxygène, d’azote et d’hélium s’écoulant de leurs réservoirs, et planteraient des charges de C4 sur les quatre pipelines avec des couvercles de protection en béton. Ce serait un travail fastidieux, long et dangereux, mais les eaux au large de Bornholm avaient un autre avantage : il n’y avait pas de courants de marée majeurs, Ce qui aurait rendu la tâche des plongeurs beaucoup plus difficile.

Après quelques recherches, les Américains étaient tous d’accord et prêts à être de la partie.

À ce stade, l’obscur groupe de plongée en profondeur de la Marine à Panama City est de nouveau entré en jeu. Les écoles de haute mer de Panama City, dont les stagiaires ont participé à Ivy Bells, sont considérées comme un marigot indésirable par les diplômés d’élite de l’Académie navale d’Annapolis, qui recherchent généralement la gloire d’être affectés en tant que Seal, pilote de chasse ou sous-marinier. Si l’on doit devenir un Black Shoe – c’est-à-dire un membre du commandement de navire de surface le moins souhaitable – il y a toujours au moins un poste sur un destroyer, un croiseur ou un navire amphibie. Le moins glamour de tous est la guerre des mines. Ses plongeurs n’apparaissent jamais dans les films hollywoodiens, ou sur la couverture des magazines populaires.

« Les meilleurs plongeurs avec des qualifications de plongée profonde forment une communauté étroite, et seuls les meilleurs sont recrutés pour l’opération et doivent se tenir prêts à être convoqués à la CIA à Washington », a déclaré la source.

Les Norvégiens et les États-uniens avaient un emplacement et des agents, mais il y avait un autre soucis : toute activité sous-marine inhabituelle dans les eaux au large de Bornholm pourrait attirer l’attention des Marines suédoise ou danoise, qui pourraient la signaler.

Le Danemark avait également été l’un des premiers signataires de l’Otan et était connu dans la communauté du Renseignement pour ses liens particuliers avec le Royaume-Uni. La Suède avait demandé son adhésion à l’Otan et avait démontré sa grande habileté à gérer ses systèmes de capteurs sonores et magnétiques sous-marins qui suivaient avec succès les sous-marins russes qui apparaissaient occasionnellement dans les eaux reculées de l’archipel suédois et étaient forcés de remonter à la surface.

Les Norvégiens se sont joints aux États-uniens pour insister sur le fait que certains hauts fonctionnaires au Danemark et en Suède devaient être informés en termes généraux des éventuelles activités de plongée dans la région. De cette façon, quelqu’un de plus haut placé pourrait intervenir et surveiller hors de la connaissance de la chaîne de commandement, isolant ainsi l’opération. « Ce qu’ils ont dit et ce qu’ils savaient étaient délibérément différents », m’a dit la source. (L’ambassade de Norvège, invitée à commenter cette histoire, n’a pas répondu.)

Les Norvégiens ont joué un rôle clé pour résoudre d’autres obstacles. La Marine russe était connue pour posséder une technologie de surveillance capable de repérer et de déclencher des mines sous-marines. Les engins explosifs US devaient être camouflés de manière à ce qu’ils apparaissent au système russe comme faisant partie de l’arrière-plan naturel ce qui nécessitait de s’adapter à la salinité spécifique de l’eau. Les Norvégiens avaient une solution.

Les Norvégiens avaient également une solution à la question cruciale de savoir quand l’opération devait avoir lieu. Chaque mois de juin, depuis 21 ans, la Sixième Flotte US, dont le navire amiral est basé à Gaeta, en Italie, au sud de Rome, parraine un exercice majeur de l’Otan en mer Baltique impliquant des dizaines de navires alliés dans toute la région. L’exercice annuel, tenu en juin, serait donc choisi pour l’opération

L’exercice, tenu en juin, serait connu sous le nom de « Baltic Operations 22 », ou « BALTOPS 22 » [17]. Les Norvégiens ont proposé que ce soit la couverture idéale pour planter les mines.

Les États-uniens ont fourni un élément essentiel : ils ont convaincu les planificateurs de la Sixième Flotte d’ajouter un exercice de recherche et développement au programme.

L’exercice, tel que rendu public par le Navy [18], impliquait la Sixième Flotte en collaboration avec les centres de recherche et de guerre de la Marine. L’événement en mer se tiendrait au large des côtes de l’île de Bornholm et impliquerait des équipes de plongeurs de l’Otan posant des mines, des équipes concurrentes utilisant les dernières technologies sous-marines pour les trouver et les détruire.

C’était à la fois un exercice utile et une couverture ingénieuse. Les garçons de Panama City feraient leur travail et les explosifs C4 seraient en place à la fin des « BALTOPS 22 », avec une minuterie de 48 heures attachée. Tous les États-uniens et Norvégiens seraient partis depuis longtemps au moment de la première explosion.

Les jours passaient. « L’horloge tournait et nous approchons de la mission accomplie », a déclaré la source.

Et puis : Washington a eu des doutes. Les bombes seraient toujours posées pendant les « BALTOPS », mais la Maison-Blanche craignait qu’une fenêtre de deux jours pour leur détonation soit trop proche de la fin de l’exercice. Il serait évident que les USA y étaient impliqués.

Au lieu de cela, la Maison-Blanche avait une nouvelle demande : « Les gars sur le terrain peuvent-ils trouver un moyen de faire sauter les pipelines plus tard sur commande ? » 

Certains membres de l’équipe de planification ont été irrités et frustrés par l’indécision apparente du président. Les plongeurs de Panama City s’étaient entraînés à plusieurs reprises à planter le C4 sur des pipelines, comme ils le feraient pendant les « BALTOPS », mais maintenant l’équipe norvégienne devait trouver un moyen de donner à Biden ce qu’il voulait : la possibilité de donner un ordre d’exécution à un moment de son choix.

Être face à un changement arbitraire de dernière minute était quelque chose que la CIA avait l’habitude de gérer. Mais cela a également renouvelé les inquiétudes partagées par certains sur la nécessité et la légalité de l’ensemble de l’opération.

Les ordres secrets du Président ont également évoqué le problème de la CIA à l’époque de la guerre du Vietnam, lorsque le président Johnson, confronté à un sentiment croissant anti-guerre du Vietnam, a ordonné à l’Agence de violer sa charte —qui lui interdisait spécifiquement d’opérer aux USA— en espionnant les dirigeants anti-guerre pour déterminer s’ils étaient contrôlés par la Russie communiste.

L’Agence a finalement accepté de trahir sa charte et, tout au long des années 1970, il est devenu clair qu’elle était prête à aller jusqu’au bout. Il y a eu des révélations ultérieures dans les journaux à la suite des scandales du Watergate sur l’espionnage par l’Agence des citoyens états-uniens, son implication dans l’assassinat de dirigeants étrangers et sa sape du gouvernement socialiste de Salvador Allende…, mais peu importe.

Ces révélations ont conduit à une série dramatique d’auditions au milieu des années 1970 au Sénat, dirigée par Frank Church (Idaho), qui a clairement montré que Richard Helms, le directeur de l’Agence à l’époque, considérait qu’il avait l’obligation de faire ce que le président voulait, même si cela signifiait violer la loi.

Dans un témoignage inédit à huis clos, Helms a tristement expliqué que « Vous avez presque une Conception Immaculée lorsque vous faites quelque chose » sous les ordres secrets d’un président. « Qu’il soit juste que vous l’ayez, ou faux que vous l’ayez, [la CIA] fonctionne selon des règles et des règles de base différentes de celles de toute autre partie du gouvernement ». Il disait essentiellement aux sénateurs qu’en tant que chef de la CIA, il comprenait qu’il travaillait pour la Couronne et non pour la Constitution.

Les États-uniens au travail en Norvège ont opéré dans la même dynamique et ont consciencieusement commencé à travailler sur le nouveau problème —comment faire exploser à distance les explosifs C4 sur ordre de Biden. C’était une mission beaucoup plus exigeante que ceux de Washington ne l’avaient compris. Il n’y avait aucun moyen pour l’équipe norvégienne de savoir quand le président pourrait appuyer sur le bouton. Serait-ce dans quelques semaines, dans plusieurs mois ou dans six mois, ou plus encore ?

Le C4 attaché aux pipelines serait déclenché par une bouée sonar larguée par un avion à court préavis, mais la procédure impliquait la technologie de traitement du signal la plus avancée. Une fois en place, les dispositifs de temporisation différée fixés à l’un des quatre pipelines pourraient être déclenchés accidentellement par le mélange complexe de bruits de fond océaniques dans toute la mer Baltique très fréquentée —provenant de navires proches et lointains, de forages sous-marins, d’événements sismiques, de vagues et même de créatures marines.

Pour éviter cela, la bouée sonar, une fois en place, émettrait une séquence de tonalités uniques à basse fréquence —un peu comme ceux émis par une flûte ou un piano— qui seraient reconnus par le dispositif de chronométrage et, après quelques heures de retard prédéfinies, déclencheraient les explosifs. (« Vous voulez un signal suffisamment robuste pour qu’aucun autre signal ne puisse envoyer accidentellement une impulsion qui a fait exploser les explosifs », m’a dit le Dr Theodore Postol, professeur émérite de science, technologie et politique de sécurité nationale au MIT. Postol, qui a été conseiller scientifique du chef des opérations navales du Pentagone, a déclaré que le problème auquel le groupe était confronté en Norvège en raison du retard de Biden était dû au hasard : « Plus les explosifs seront longs dans l’eau, plus il aura de risque qu’un signal aléatoire les déclenche ».)

Le 26 septembre 2022, un avion de surveillance P8 de la Marine norvégienne a effectué un vol apparemment de routine et a largué une bouée sonar. Le signal s’est propagé sous l’eau, d’abord vers Nord Stream 2, puis vers Nord Stream 1. Quelques heures plus tard, les explosifs C4 de forte puissance ont été déclenchés et trois des quatre pipelines ont été mis hors service. En quelques minutes, des mares de méthane qui restaient dans les canalisations fermées ont été vues se répandre à la surface de l’eau et le monde a appris que quelque chose d’irréversible s’était produit.

LA CHUTE

La Russie a été citée à plusieurs reprises comme un coupable probable [19], stimulée par des fuites calculées de la Maison-Blanche, mais sans jamais établir de motif clair pour un tel acte d’auto-sabotage, au-delà de la simple rétribution.

Quelques mois plus tard, lorsqu’il est apparu que les autorités russes avaient discrètement obtenu des estimations du coût de réparation des pipelines, le New York Times [20]a décrit la nouvelle comme « compliquant les théories sur qui était derrière » l’attaque. Aucun grand journal états-unien n’a cité les menaces antérieures contre les pipelines proférées par Biden et la sous-secrétaire d’État Nuland. On n’a jamais compris pourquoi la Russie aurait cherché à détruire son propre pipeline, un pipe line aussi lucratif ! Une justification plus révélatrice de l’action du président est venue du secrétaire d’État Blinken.

Interrogé lors d’une conférence de presse en septembre dernier sur les conséquences de l’aggravation de la crise énergétique en Europe occidentale, Blinken a décrit le moment comme potentiellement bon :

« C’était une formidable opportunité de supprimer une fois pour toutes la dépendance vis-à-vis de l’énergie russe et ainsi d’enlever à Vladimir Poutine la militarisation de l’énergie comme moyen de faire avancer ses desseins impériaux. C’est très important et cela offre une formidable opportunité stratégique pour les années à venir, mais en attendant, nous sommes déterminés à faire tout notre possible pour nous assurer que les conséquences de tout cela ne soient pas supportées par les citoyens de nos pays ou d’ailleurs autour du monde » [21].

Plus récemment, Victoria Nuland a exprimé sa satisfaction face à la disparition du plus récent des pipelines. Témoignant lors d’une audience de la commission sénatoriale des Affaires étrangères, fin janvier, elle a déclaré au sénateur Ted Cruz : « Comme vous, je suis, et je pense, que l’Administration est très heureuse de savoir que Nord Stream 2 est maintenant, comme vous aimez le dire, un morceau de métal au fond de la mer. »

La source avait une vision beaucoup plus avisée de la décision de Biden de saboter plus de 1 500 miles de pipeline Gazprom à l’approche de l’hiver. « Eh bien », dit-il en parlant du président, « je dois admettre que le gars a une paire de couilles. Il a dit qu’il allait le faire, et il l’a fait ».

Interrogé sur les raisons pour lesquelles il pensait que les Russes n’avaient pas répondu, il a répondu cyniquement : « Peut-être sont ils contents d’avoir ainsi la capacité de faire les mêmes choses que les États-Unis ».

« C’était une belle histoire d’opération secrète », a-t-il poursuivi. « Il y avait une opération secrète qui plaçait des experts sur le terrain et des équipements qui fonctionnaient sur un signal secret. La seule faute a été de prendre la décision de l’exécuter. »

[1] « BALTOPS 22, the premier Baltic Sea maritime exercise, concludes in Kiel », Navy Press Office, January 17, 2022.

[2] « Who We Are », Nord Stream AG.

[3] « Nord Stream 2 : The Dead-End of Germany’s Ostpolitik », German Council on Foreign Relations, February 20, 2019.

[4] « U.S. waives sanctions on Nord Stream 2 as Biden seeks to mend Europe ties », Andrea Shalal, Timothy Gardner & Steve Holland, Reuters, May 19, 2021.

[5] « U.S. waives sanctions on Nord Stream 2 as Biden seeks to mend Europe ties », Andrea Shalal, Timothy Gardner & Steve Holland, Reuters, May 19, 2021.

[6] « U.S. urges Ukraine to stay quiet on Russian pipeline », Betsy Woodruff Swan, Alexander Ward & Andrew Desiderio, Politico, July 20, 2021.

[7] « Nord Stream 2 turning into Biden’s No. 1 problem », Alexander Ward & Quint Forgey, Politico, January 12, 2021.

[8] « Germany suspends approval for Nord Stream 2 gas pipeline », Jillian Ambrose, The Guardian, November 16, 2021.

[9] « Price of European gas surges as Russia pipeline suffers setbacks », Vladimir Soldatkin & Susanna Twidale, Reuters, November 17, 2021.

[10] « The Mission Behind Operation Ivy Bells and How It Was Discovered », Matthew Carle, Military.com.

[11] « Ronald Pelton, spy convicted of selling secrets to Soviets », Emily Langer, Washington Post, September 16, 2022.

[12] “Norway, US Bolster Russian Sub Watching With New Bases”, Paul McLeary, Breaking Defense, April 19, 2021.

[13] “Norway Expands Key Arctic Port For More US Nuke Sub Visits”, Paul McLeary, Breaking Defense, September 3, 2020.

[14] “U.S. Navy will build airport infrastructure in northern Norway to meet upped Russian submarine presence”, Thomas Nilsen, The Barents Observer, April 16, 2021.

[15] “Norway takes delivery of Boeing P-8 submarine-hunter aircraft”, Eric M. Johnson, Reuters, November 19, 2021.

[16] “New Norway – USA Defense Agreement Allows Extensive US Authority in the North”, Astri Edvardsen, High North News, June 6, 2022.

[17] « BALTOPS 22, the premier Baltic Sea maritime exercise, concludes in Kiel », Navy Press Office, January 17, 2022.

[18] “BALTOPS 22 : A perfect opportunity for research and testing new technology”, Navy Press Office, June 12, 2022.

[19] « Sabotaged Pipelines and a Mystery : Who Did It ? (Was It Russia ?) », New York Times, September 28, 2022.

[20] “In Nord Stream Mystery, Baltic Seabed Provides a Nearly Ideal Crime Scene”, The New York Times, December 26, 2022.

[21] “Secretary Antony J. Blinken And Canadian Foreign Minister Mélanie Joly At a Joint Press Availability”, US Department of State, September 30, 2022.

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La guerre par procuration de l’empire en Ukraine vise à la destruction de l’Europe. Qui est l’ennemi ? (Thierry Meyssan)

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Peu de temps après la création de l’OTAN cette Organisation Terroriste de l’Atlantique Nord, des généraux américains dans une réunion avec leurs homologues européens leur avaient dit qu’un jour ou l’autre, nous devrons vous détruire… Pourquoi ? Parce que l’Europe est et demeure le seul véritable concurrent de pointe de l’empire anglo-americano-sioniste à la fois sur un plan économique et technologique et que la pire hantise des pontes impérialistes est de voir un rapprochement / fusion entre l’Europe et la Russie, ce qui serait pourtant géopolitiquement et économiquement de la plus grande logique sur un plan systémique étatico-marchand. Tout est fait pour que cela ne puisse jamais arriver. Voilà la raison essentielle de cette guerre par procuration en Ukraine. Comme dit le vieil adage : avec un tel ami que les Etats-Unis, qui a besoin d’un ennemi ?
~ Résistance 71 ~

« Les Etats-Unis n’ont ni amis ni ennemis, nous n’avons que des intérêts. »
~ Henry Kissinger ~

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La guerre en Ukraine pour maintenir l’UE sous tutelle [américaine]

Thierry Meyssan

24 janvier 2023

Url de l’article original : https://www.voltairenet.org/article218695.html

C’est difficile à admettre, mais les Anglo-Saxons ne s’en cachent pas. Pour paraphraser une citation célèbre du premier secrétaire général de l’Alliance, l’Otan a été conçue pour « garder la Russie à l’extérieur, les Américains à l’intérieur et l’Union européenne sous tutelle ».
Il n’y a aucune autre interprétation possible de la poursuite des inutiles « sanctions » contre Moscou et des vains combats meurtriers en Ukraine.

Cela fait presque un an que l’armée russe est entrée en Ukraine pour appliquer la résolution 2202 du Conseil de sécurité. L’Otan, rejetant ce motif, considère au contraire que la Russie a envahi l’Ukraine pour l’annexer. Dans quatre oblasts, les référendums d’adhésion à la Fédération de Russie semblent confirmer l’interprétation de l’Otan, sauf que l’Histoire de la Novorossia confirme l’explication de la Russie. Les deux narrations se poursuivent en parallèle, sans jamais se recouper.

Pour ma part, ayant édité un bulletin quotidien durant la guerre du Kosovo [1], je me souviens que la narration de l’Otan à l’époque était contestée par toutes les agences de presse des Balkans, sans que j’aie le moyen de savoir qui avait raison. Deux jours après la fin du conflit, des journalistes des pays membres de l’Alliance atlantique purent se rendre sur place et constater qu’ils avaient été bernés. Les agences de presse régionales avaient raison. L’Otan n’avait cessé de mentir. Par la suite, alors que j’étais membre du gouvernement libyen, l’Otan, qui avait un mandat du Conseil de Sécurité pour protéger la population, l’a détourné pour renverser la Jamahiriya arabe libyenne, tuant 120 000 des personnes qu’elle devait protéger. Ces expériences nous montrent que l’Occident ment sans honte pour couvrir ses actes.

Aujourd’hui l’Otan nous assure qu’elle n’est pas en guerre puisqu’elle n’a pas déployé d’hommes en Ukraine. Pourtant nous assistons d’une part à des transferts d’armes gigantesques vers l’Ukraine pour que les nationalistes intégraux ukrainiens [2], formés par l’Otan, résistent à Moscou et, d’autre part, à une guerre économique, elle aussi sans précédent, pour détruire l’économie russe. Compte-tenu de l’ampleur de cette guerre par Ukrainiens interposés, l’affrontement entre l’Otan et la Russie semble à tout instant possible.

Une nouvelle Guerre Mondiale est pourtant hautement improbable, à court terme tout au moins : en effet, les actes contredisent déjà la narration de l’Otan.

La guerre dure et dure encore. Non pas que les deux camps soient à égalité, mais parce que l’Otan ne veut pas affronter la Russie. Nous l’avons vu, il y a trois mois, lors du sommet du G20 à Bali. Avec l’accord de la Russie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est intervenu dans les débats en vidéo, depuis Kiev. Il a demandé l’exclusion de la Russie du G20, comme elle l’avait été du G8 après l’adhésion de la Crimée à la Fédération russe. À sa grande surprise et à celle des membres de l’Otan présents à ce sommet, les États-Unis et le Royaume-Uni ne l’ont pas soutenu [3]. Washington et Londres sont convenus qu’il y avait une ligne à ne pas dépasser. Et pour cause : les armes russes modernes sont bien supérieures à celles de l’Otan, dont la technologie date des années 90. En cas d’affrontement, il ne fait aucun doute que certes la Russie souffrirait, mais qu’elle écraserait les Occidentaux en quelques jours.

À la lumière de cet événement, nous devons relire ce qui se passe sous nos yeux.

L’afflux d’armes vers l’Ukraine n’est qu’un leurre : la majorité des matériels envoyés n’atteint pas le champ de bataille. Nous avions annoncé qu’elles seraient envoyées pour déclencher une autre guerre au Sahel [4], ce que le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a publiquement confirmé en attestant que de nombreuses armes destinées à l’Ukraine étaient déjà aux mains des jihadistes africains [5]. Au demeurant, constituer un arsenal de bric et de broc, en additionnant des armes d’âge et de calibres différents, ne sert à rien. Personne n’a la logistique suffisante pour approvisionner les combattants en munitions multiples. Il faut donc en conclure que ces armes ne sont pas données à l’Ukraine pour qu’elle gagne.

Le New York Times a sonné l’alerte en expliquant que les industriels occidentaux de la Défense ne parvenaient pas produire d’armes et de munitions en quantité suffisante. Les stocks sont déjà épuisés et les armées occidentales sont contraintes de donner le matériel indispensable à leur propre défense. Ceci a été confirmé par le secrétaire US à la Marine, Carlos Del Toro, qui a mis en garde face au déshabillage actuel des armées états-uniennes [6]. Il a précisé que si le complexe militaro-industriel US ne parvenait pas, dans les six mois, à produire plus d’armes que la Russie, les armées US ne pourraient plus accomplir leur mission.

Première remarque : si des politiciens US veulent déclencher l’Armageddon, ils n’ont pas les moyens de le faire dans les six prochains mois et ne les auront probablement pas non plus par la suite.

Étudions maintenant la guerre économique. Laissons de côté son camouflage sous un vocabulaire châtié : les « sanctions ». J’ai déjà traité cette question et souligné qu’il ne s’agit pas de décision d’un tribunal et qu’elles sont illégales en droit international. Observons les monnaies. Le dollar a écrasé le rouble durant deux mois, puis il est redescendu à la valeur qu’il avait de 2015 à 2020, sans que la Russie ait emprunté massivement. En d’autres termes, les prétendues « sanctions » n’ont eu qu’un effet négligeable sur la Russie. Elles ont gravement perturbé ses échanges durant les deux premiers mois, mais ne la gênent plus aujourd’hui. Par ailleurs, elles n’ont rien coûté aux USA et ne les ont pas du tout affectés.

Nous savons que, tout en interdisant à leurs alliés d’importer des hydrocarbures russes, les États-Unis en importent via l’Inde et reconstituent ainsi les stocks dans lesquels ils avaient puisé durant les premiers mois du conflit [7].

Par contre, nous observons un chamboulement de l’économie européenne qui est contrainte d’emprunter massivement pour soutenir le régime de Kiev. Nous ne disposons ni de statistiques sur l’ampleur de ces emprunts, ni de l’identification des créanciers. Il est cependant clair que les gouvernements européens font appel à Washington au titre de la loi de prêt-bail US (Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act of 2022). Tout ce que les Européens donnent à l’Ukraine a un coût, mais il ne sera comptabilisé qu’après la guerre. Ce n’est qu’à ce moment-là que la facture sera établie. Et elle sera exorbitante. Jusque-là, tout va bien.

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Le sabotage des pipe-lines Nord Stream 1 et Nord Stream 2, le 26 septembre 2022, n’a pas été revendiqué après coup, mais avant par le président états-unien Joe Biden, le 7 février 2022, à la Maison-Blanche, en présence du chancelier allemand Olaf Scholz. Certes, il ne s’est engagé qu’à détruire Nord Stream 2 en cas d’invasion russe de l’Ukraine, mais c’est que parce que la journaliste qui l’interrogeait avait cadré le sujet sans oser imaginer qu’il pourrait le faire aussi pour Nord Stream 1. Par cette déclaration et plus encore par ce sabotage, Washington a montré le mépris dans lequel il tient son allié allemand. Rien n’a changé depuis que le premier secrétaire général de l’Otan, Lord Ismay, déclarait que le véritable but de l’Alliance était de « garder l’Union soviétique à l’extérieur, les Américains à l’intérieur et les Allemands sous tutelle » (« keep the Soviet Union out, the Americans in, and the Germans down ») [8]. L’Union soviétique a disparu et l’Allemagne a pris la tête de l’Union européenne. S’il était toujours en vie, Lord Ismay dirait probablement que l’objectif de l’Otan est de garder la Russie à l’extérieur, les Américains à l’intérieur et l’Union européenne sous tutelle.

L’Allemagne, pour qui le sabotage de ces pipe-lines est le plus grave coup depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a encaissé sans broncher. Simultanément, elle a avalé le plan Biden de sauvetage de l’économie US au détriment de l’industrie automobile allemande. À tout cela, elle a réagi en se rapprochant de la Chine et en évitant de se fâcher avec la Pologne, nouvel atout des États-Unis en Europe. Elle se propose aujourd’hui de reconstruire son industrie en développant des usines de munitions pour l’Alliance.

Par voie de conséquence, l’acceptation par l’Allemagne de la suzeraineté US a été partagée par l’Union européenne que Berlin contrôle [9].

Deuxième remarque : Les Allemands et les membres de l’Union européenne dans leur ensemble ont pris acte d’une baisse de leur niveau de vie. Ils sont, avec les Ukrainiens, les seules victimes de la guerre actuelle et s’en accommodent.

En 1992, alors que la Fédération de Russie venait de naître sur les ruines de l’Union Soviétique, Dick Cheney, alors secrétaire à la Défense, commanda au straussien [10] Paul Wolfowitz un rapport qui ne nous est parvenu qu’amplement caviardé. Les extraits de l’original qu’en ont publié le New York Times et le Washington Post font apparaître que Washington ne considérait plus la Russie comme une menace, mais l’Union européenne comme un rival potentiel [11]. On pouvait y lire : « Bien que les États-Unis soutiennent le projet d’intégration européenne, nous devons veiller à prévenir l’émergence d’un système de sécurité purement européen qui minerait l’Otan, et particulièrement sa structure de commandement militaire intégré ». En d’autres termes, Washington approuve une Défense européenne subordonnée à l’Otan, mais est prêt à détruire l’Union européenne si elle s’imagine devenir une puissance politique capable de lui tenir tête.

La stratégie actuelle des États-Unis, qui n’affaiblit pas la Russie, mais l’Union européenne au prétexte de lutter contre la Russie, est la seconde application concrète de la doctrine Wolfowitz. Sa première application, en 2003, consistait à punir la France de Jacques Chirac et l’Allemagne de Gerhard Schröder qui s’étaient opposées à ce que l’Otan détruise l’Iraq [12].

C’est très exactement ce qu’a déclaré le président du comité des chefs d’état-major US, le général Mark Milley, lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion des alliés, le 20 janvier à Ramstein. Alors qu’il avait exigé de chaque participant le don d’armes à Kiev, il a reconnu que « Cette année, il sera très, très difficile d’éjecter militairement les forces russes de chaque centimètre carré de l’Ukraine occupée par la Russie » (« This year, it would be very, very difficult to militarily eject the Russian forces from every inch of Russian-occupied Ukraine »). En d’autres termes, les Alliés doivent se saigner, mais il n’y a aucun espoir de gagner quoi que ce soit en 2023 sur la Russie.

Troisième remarque : Cette guerre n’est pas conduite contre Moscou, mais pour affaiblir l’Union européenne.

[1] Le Journal de la guerre en Europe.

[2] « Qui sont les nationalistes intégraux ukrainiens ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 15 novembre 2022.

[3] « Zelensky piégé par Moscou et Washington », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 22 novembre 2022.

[4] « Une nouvelle guerre se prépare pour l’après défaite face à la Russie », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 24 mai 2022.

[5] « Muhammadu Buhari met en garde contre le flux d’armes de la guerre russo-ukrainienne en Afrique », Actu Niger, 30 novembre 2022.

[6] « Navy Secretary Warns : If Defense Industry Can’t Boost Production, Arming Both Ukraine and the US May Become ‘Challenging’ », Marcus Weisgerber, Defense One, January 11, 2023.

[7] « India’s breaking all records for buying Russian oil, but who is the surprise buyer ? », Paran Balakrishnan, The Telegraph of India, January 16, 2022.

[8] Cette citation orne fièrement le site officiel de l’Alliance atlantique.

[9] « Déclaration conjointe sur la coopération entre l’UE et l’Otan », Réseau Voltaire, 10 janvier 2023.

[10] « Vladimir Poutine déclare la guerre aux Straussiens », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 5 mars 2022.

[11] « US Strategy Plan Calls For Insuring No Rivals Develop », Patrick E. Tyler, and « Excerpts from Pentagon’s Plan : « Prevent the Re-Emergence of a New Rival » », New York Times, March 8, 1992. « Keeping the US First, Pentagon Would preclude a Rival Superpower » Barton Gellman, The Washington Post, March 11, 1992.

[12] « Instructions et conclusions sur les marchés de reconstruction et d’aide en Irak », par Paul Wolfowitz, Réseau Voltaire, 10 décembre 2003.

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Zeze la reniflette…

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Angela Merkel et François Hollande devant un tribunal militaire ? (Réseau Voltaire)

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Bonne chance avec ça, mais c’est l’idée oui, ça devrait se faire par des tribunaux des peuples…
~ Résistance 71 ~

La Russie réclame le jugement d’Angela Merkel et de Francois Hollande par un tribunal militaire international

Réseau Voltaire

18 janvier 2023

Source : https://www.voltairenet.org/article218686.html

Le président de la Douma d’État russe, Viacheslav Volodine, a demandé la tenue d’un tribunal militaire international comparable à celui de Nuremberg pour juger l’ancienne chancelière allemande Merkel et l’ancien président français François Hollande.
 « Les aveux faits par le représentant du régime de Kyiv et les anciens dirigeants de l’Allemagne et de la France devraient être utilisés comme preuves devant un tribunal militaire international. Ces dirigeants ont comploté pour déclencher une Guerre Mondiale aux conséquences prévisibles. Et ils méritent d’être punis pour leurs crimes », a-t-il déclaré.
Angela Merkel avait assuré, lors d’un entretien à Die Zeit, avoir négocié et signé les Accords de Minsk non pas pour faire la paix en Ukraine, mais pour donner du temps à l’armée ukrainienne pour préparer la guerre actuelle [1]. François Hollande lui avait donné raison dans un entretien à Kyiv Independent [2].
Le Droit international considère les « crimes contre la paix » comme plus graves que les crimes contre l’humanité. Cependant, les Nations Unies n’ont jamais défini clairement ce qu’ils sont vraiment.
La non-application des Accords de Minsk a prolongé la guerre civile en Ukraine durant 8 ans faisant au moins 20 000 morts.
La Russie n’a pas envahi l’Ukraine, mais a lancé une opération militaire spéciale pour appliquer la résolution 2202 du Conseil de sécurité ; résolution qui valide les Accords de Minsk.

[1] « Hatten Sie gedacht, ich komme mit Pferdeschwanz ?« , Tina Hildebrandt und Giovanni di Lorenzo, Die Zeit, 7. Dezember 2022.

[2] « Hollande : ‘There will only be a way out of the conflict when Russia fails on the ground’ », Theo Prouvost, The Kyiv Independant, December 28, 2022.

 

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Guerre Ukraine : une autre fourberie de l’occident malade (Réseau Voltaire)

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François Hollande confirme que les accords de Minsk n’étaient qu’une manœuvre occidentale

Réseau Voltaire

30 décembre 2022

Url de l’article original : https://www.voltairenet.org/article218578.html

Dans un interview exclusive au Kyiv Independent [1], l’ancien président François Hollande confirme les propos de l’ancienne chancelière Angela Merkel à Die Zeit [2]. À la question « Pensez-vous également que les négociations de Minsk visaient à retarder les avancées russes en Ukraine ? », il répond « Oui, Angela Merkel a raison sur ce point ».

L’ancien président Petro Porochneko a, quant à lui, publiquement déclaré sitôt les accords signés qu’il ne les appliquerait jamais.

Seul le quatrième signataire, Vladimir Poutine, a cru à la bonne foi de ses partenaires. Cependant le fait qu’il ait proposé au Conseil de sécurité des Nations unies et fait adopter la résolution 2202 avalisant ces accords atteste qu’il ne croyait plus les Occidentaux et commençait à préparer l’intervention actuelle. Cette résolution lui donne le droit, en tant que garant des accords de Minsk, d’intervenir en vertu de sa « responsabilité de protéger ».

Note à l’attention de ceux qui liront le texte original de l’interview de M. Hollande

François Hollande désigne les habitants du Donbass qui exigeaient la reconnaissance de leurs droits comme des « séparatistes » ce qui est anachronique. En 2014 et 2015, les Républiques de Donetsk et de Lougansk se concevaient comme des régions autonomes de Crimée, elles ne sont devenues séparatistes que lorsque Kiev a préparé une opération militaire décisive contre elles, en 2022. Le Kyiv Independent qui n’aime pas le terme de « séparatiste » l’attribue à la propagande russe, mais jamais le Kremlin n’a employé ce terme avant 2022.
En outre, il n’y avait pas de soldats russes au Donbass à l’époque, mais des mercenaires payés par un milliardaire nationaliste. Le président Poutine lui fit remarquer que ses résultats économiques ne lui donnaient pas de mandat politique et le contraint à retirer ses hommes. L’armée russe n’est arrivée au Donbass que lors de son intervention du 24 février 2022 afin d’appliquer la résolution 2022 du Conseil de sécurité des Nations unies… qui avalise les accords de Minsk.

Guerre impérialiste par procuration en Ukraine : Zelensky piégé par Moscou et Washington (Thierry Meyssan)

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De la vie d’une marionnette…

Zelensky piégé par Moscou et Washington

Thierry Meyssan

22 novembre 2022

Url de l’article original : https://www.voltairenet.org/article218419.html

Article précédent : “Ukraine : qui sont les nationalistes intégraux ?” (Thierry Meyssan)

L’évolution du rapport de forces sur le champ de bataille ukrainien et l’épisode tragique du G20 de Bali marquent un retournement de situation. Si les Occidentaux croient toujours vaincre prochainement Moscou, les États-Unis ont déjà débuté des négociations secrètes avec la Russie. Ils s’apprêtent à lâcher l’Ukraine et à faire porter le chapeau au seul Volodymyr Zelensky. Comme en Afghanistan, le réveil sera brutal.

Discutant , il y a une dizaine de jours à Bruxelles, avec un chef de file des députés européens que l’on dit ouvert d’esprit, je l’écoutais me dire que le conflit ukrainien était certes complexe, mais que la chose la plus évidente était que la Russie avait envahi ce pays. Je lui répondis en observant que le droit international faisait obligation à l’Allemagne, à la France et à la Russie d’appliquer la résolution 2202, ce que Moscou, seul, avait fait. Je poursuivais en lui rappelant la responsabilité de protéger les populations en cas de défaillance de leur propre gouvernement. Il me coupa la parole et me demanda : « Si mon gouvernement se plaint du sort de ses ressortissants en Russie et attaque ce pays, vous trouverez cela normal ? ». Oui, lui répondis-je, si vous avez une résolution du Conseil de sécurité. En avez-vous une ? Décontenancé, il changea de sujet. Trois fois, je lui demandais si nous pouvions aborder la question des « nationalistes intégraux » ukrainiens. Trois fois, il refusa. Nous nous séparâmes avec courtoisie.

La question de la responsabilité de protéger aurait dû être nuancée. Ce principe n’autorise pas à une guerre, mais à une opération de police, menée avec des moyens militaires. C’est pourquoi le Kremlin veille à ne pas désigner ce conflit comme une « guerre », mais comme une « opération militaire spéciale ». Les deux manières de parler désignent les mêmes faits, mais « opération militaire spéciale » limite le conflit. Dès l’entrée de ses troupes en Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine, a précisé qu’il n’entendait pas annexer ce territoire, mais uniquement libérer les populations persécutées par les « nazis » ukrainiens. Dans un long article précédent, j’ai indiqué que, si l’expression « nazis » est juste au sens historique, elle ne correspond pas à la manière dont ces gens se désignent. Ils utilisent l’expression : « nationalistes intégraux ». Rappelons que l’Ukraine est le seul État au monde à disposer d’une Constitution explicitement raciste.

Le fait d’observer que le droit international donne raison à la Russie ne signifie pas qu’on lui donne un blanc-seing. Chacun doit critiquer la manière dont elle applique le droit. Les Occidentaux trouvent toujours la Russie « asiatique », « sauvage » et « brutale », même s’ils se sont montrés eux-mêmes bien plus destructeurs en de nombreuses occasions.

RENVERSEMENT DE SITUATION

Les points de vue russe et occidentaux ayant été précisés, force est de constater que plusieurs évènements ont suscité une évolution occidentale.
Nous entrons dans l’hiver, une saison rude en Europe centrale. La population russe a conscience, depuis l’invasion napoléonienne, qu’elle ne peut pas défendre un pays aussi grand. Aussi a-t-elle appris à utiliser précisément l’immensité de son territoire et les saisons pour vaincre ceux qui l’attaquaient. Avec l’hiver, le front est figé pour plusieurs mois. Chacun peut constater que, contrairement au discours selon lequel les Russes sont vaincus, l’armée russe a libéré le Donbass et une partie de la Novorussia.
Avant que l’hiver ne tombe, le Kremlin a replié la population libérée qui habitait au Nord du Dniepr, puis a retiré son armée, abandonnant la partie de Kershon située sur la rive Nord du Dniepr. Pour la première fois, une frontière naturelle, le fleuve Dniepr, marque une frontière entre les territoires contrôlés par Kiev et ceux contrôlés par Moscou. Or, durant l’entre-deux-guerres, c’est l’absence de frontières naturelles qui a fait tomber tous les pouvoirs successifs en Ukraine. Désormais, la Russie est en position de tenir.
Depuis le début du conflit, l’Ukraine peut compter sur l’aide illimitée des États-Unis et de leurs alliés. Or, les élections de mi-mandat aux USA ont enlevé la majorité de l’administration Biden à la Chambre des Représentants. Désormais, le soutien de Washington sera limité. Identiquement, l’Union européenne trouve aussi ses limites. Ses populations ne comprennent pas la hausse des coûts de l’énergie, la fermeture de certaines usines et l’impossibilité de se chauffer normalement.
Enfin, dans certains cercles de pouvoir, après avoir admiré les talents de communiquant de l’acteur Volodymyr Zelensky, on commence à s’interroger sur les rumeurs concernant sa soudaine fortune. En huit mois de guerre, il serait devenu milliardaire. L’imputation est invérifiable, mais le scandale des Pandora Papers (2021), la rend crédible. Est-il nécessaire de se saigner aux quatre veines pour ne pas voir arriver les dons en Ukraine, mais disparaître dans des sociétés off shore ?

Les Anglo-Saxons (c’est-à-dire Londres et Washington, NdR71 : c’est à dire la City de Londres et sa succursale de Wall Street...) souhaitaient transformer le G20 de Bali en sommet anti-Russe. Ils avaient d’abord fait pression pour que Moscou soit exclu du Groupe comme ils y sont parvenus au G8. Mais si la Russie avait été absente, la Chine, de très loin le premier exportateur mondial, ne serait pas venue. Aussi, c’est le Français Emmanuel Macron qui a été chargé de convaincre les autres invités de signer une déclaration sanglante contre la Russie. Durant deux jours, les agences de presse occidentales ont assuré que l’affaire était dans le sac. Mais, en définitive, la déclaration finale, si elle résume le point de vue occidental, ferme le débat en ces mots : « Il y avait d’autres points de vue et différentes évaluations de la situation et des sanctions. Reconnaissant que le G20 n’est pas le forum pour résoudre les problèmes de sécurité, nous savons que les problèmes de sécurité peuvent avoir des conséquences importantes pour l’économie mondiale ». En d’autres termes, pour la première fois, les Occidentaux ne sont pas parvenus à imposer leur vision du monde au reste de la planète.

Cia-Azov

Le piège

Pire : les Occidentaux ont imposé une intervention vidéo de Volodymyr Zelensky comme ils l’avaient fait, le 24 août et le 27 septembre, au Conseil de sécurité des Nations unies. Or, alors que la Russie avait vainement tenté de s’y opposer en septembre à New York, elle l’a accepté en novembre à Bali. Au Conseil de sécurité, la France, qui détenait la présidence, avait violé le règlement intérieur pour donner la parole à un chef d’État par vidéo. Au contraire, au G20, l’Indonésie tenait une position absolument neutre et ne risquait pas d’accepter de lui donner la parole sans autorisation russe. Il s’agissait à l’évidence d’un piège. Le président Zelensky, qui ne connaît pas le fonctionnement de ces instances, y est tombé.

Après avoir caricaturé l’action de Moscou, il a appelé à l’exclure du… « G19 ». En d’autres termes, le petit Ukrainien a donné, au nom des Anglo-Saxons, un ordre aux chefs d’État, Premiers ministres et ministres des Affaires étrangères des 20 plus grandes puissances mondiales et n’a pas été entendu. En réalité, le litige entre ces dirigeants ne portait pas sur l’Ukraine, mais sur leur soumission ou pas à l’« ordre mondial américain ». Tous les participants latino-américains, africains et quatre asiatiques ont dit que cette domination était finie ; que désormais le monde est multipolaire.

Les Occidentaux ont dû sentir le sol trembler sous leurs pieds. Ils n’ont pas été les seuls. Volodymyr Zelensky a vu, pour la première fois, que ses parrains, jusqu’ici maîtres absolus du monde, le laissaient tomber sans hésiter pour maintenir quelques temps encore leur position.

Il est probable que Washington a été de mèche avec Moscou. Les États-Unis constatent qu’à l’échelle du monde, les choses tournent à leur désavantage. Ils n’auront aucune hésitation à faire porter le chapeau au régime ukrainien. William Burns, directeur de la CIA et opposant à la ligne straussienne, a déjà rencontré Sergueï Narychkine, le directeur du SVR, en Turquie. Ces entretiens font suite à ceux du straussien Jacob Sullivan, le conseiller national de Sécurité US, avec plusieurs officiels russes. Or, Washington n’a rien à négocier en Ukraine. Deux mois avant le conflit en Ukraine, j’expliquais que le fond du problème n’avait aucun rapport avec ce pays, pas plus qu’avec l’Otan. Il porte essentiellement sur la fin du monde unipolaire.

Aussi ne faut-il pas s’étonner que, quelques jours après la gifle du G20, Volodymyr Zelensky ait contredit, pour la première fois en public, ses parrains états-uniens. Il a accusé la Russie d’avoir lancé un missile sur la Pologne et a maintenu ses propos lorsque le Pentagone a indiqué qu’il avait tort, c’était un contre-missile ukrainien. Il s’agissait pour lui de continuer à agir dans la droite ligne du Traité de Varsovie, conclu le 22 avril 1920, par les nationalistes intégraux de Symon Petlioura avec le régime de Piłsudski ; de pousser la Pologne à entrer en guerre contre la Russie. C’est la seconde fois que Washington faisait sonner une clochette à ses oreilles. Il ne l’a pas entendue.

Probablement, ces contradictions ne vont plus se manifester en public. Les positions occidentales vont s’assouplir. L’Ukraine est prévenue : dans les prochains mois, elle va devoir négocier avec la Russie. Le président Zelensky peut prévoir dès à présent sa fuite car ses compatriotes meurtris ne lui pardonneront pas de les avoir dupés.

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Guerre contre la Fédération de Russie : en marche! (Paul Craig Roberts)

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Nous n’avons plus traduit Paul Craig Roberts (PCR) depuis bien longtemps. Nous fûmes des pionniers dans la traduction de ses textes il y a plus de 10 ans. PCR est un insider, il a travaillé au plus haut sommet du gouvernement américain sous l’ère Reagan et les reaganomics. Il connaît bien le système de l’intérieur et c’est tout à son honneur qu’il ait décidé à un moment donné, de dire la vérité et de participer à une critique et un éveil massifs concernant la turpitude et le mensonge ambiant. A Résistance 71, nous sommes les pionniers de la traduction de ses analyses en français depuis 2010 et le respectons pour le chemin qu’il a pris. Depuis quelques années, nous avons cessé de le traduire pour une raison simple : nous donnons depuis un bon moment la priorité aux solutions en plus de la critique du système étatico-marchand. Roberts, comme Pepe Escobar, John Pilger, Thierry Meyssan et tant d’autres, sont de bons analystes, mais ne savent faire que cela : analyser pour mieux faire comprendre. C’est bien, mais pas, ou plus suffisant, nous devons maintenant penser aux solutions… Comment radicalement sortir de cette merde systémique dont l’aboutissement implosif final est programmé dans sa propre “mécanique” ? Comment reprendre la barre du bateau ivre et mener la société humaine sur la voie émancipatrice de l’exploitation, de la répression, du mensonge perpétuel et de la division politico-sociale qui entretient le système dans sa dérive et décadence permanentes, sachant qu’il n’y a pas de solution en son sein, ce que Roberts et autres critiques ne voient pas ou ne veulent pas voir… Ceci dit, PCR est correct dans son évaluation de la croisée des chemins à laquelle mène cette énième crise politico-marchande résolue dans la guerre. Les stratèges yankees l’ont dit depuis des lustres : le seul ennemi dangereux de l’empire anglo-américano-sioniste n’est ni la Russie, ni la Chine… mais l’Europe, qui seule a la capacité économique et technologique de rivaliser avec l’empire et si l’Europe s’alliait avec la Russie dans un élan unificateur politico-économique, ce serait très vite la fin de l’hégémonie anglo-saxonne et de ses vassaux. Elle doit donc être détruite. Ainsi donc, cette guerre en Ukraine est un piège qui se referme sur la Russie et l’Europe, qui a terme, verra le triomphe de la marchandise mondialisée et de sa dictature planétaire achevée… si, une fois de plus, nous les laissons faire !
La solution est hors système, dans la reprise en main des affaires politiques, économiques et sociales par les peuples du monde, unis en une vaste Commune Universelle, une société des sociétés horizontale, non-hiérarchique et non coercitive. Roberts et consort sont incapables de comprendre cela parce que ce sont d’indécrottables réformistes, des sbires du système, critiques certes, mais sbires quand même puisque pour eux, rien n’existe et ne saurait exister hors du moule, ce qui les rend invalides et obsolètes… Nous ne devons rien attendre d’eux, la solution est en nous et nous seuls. Personne ne viendra nous aider. C’est à nous de (re)prendre nos affaires en main comme les Zapatistes l’ont fait il y a 28 ans et continuent de montrer la marche à suivre à un monde aveuglé et distrait par l’illusion marchande et son spectacle perpétuel.
~ Résistance 71 ~

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Reprendre la barre et foutre le système par dessus bord !…

Guerre contre la Fédération de Russie

Paul Craig Roberts

24 juin 2022

Url de l’article original :
https://www.paulcraigroberts.org/2022/06/24/war-with-the-russian-federation/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Je me souviens lorsque l’on félicitait mes analyses et dires. Le gouvernement français de François Mitterrand m’a décerné la légion d’honneur pour la restauration de la science économique. Le président Reagan envoya son directeur du budget, Jim Miller, à la cérémonie de remise de la médaille avec une lettre de Reagan me donnant crédit pour la politique économique réussie de Reagan qui aida à résoudre la stagflation. Le ministère de l’économie américain m’a donné sa médaille d’argent pour “une remarquable contribution à la politique économique des Etats-Unis.” Le Who’s Who des Etats-Unis me donna son Lifetime Achievement Award. Le Club de la Presse du Mexique m’a donné sa palme du journalisme international. Lorsque mes enfants sont nés, des lettres de félicitations s’amassèrent en provenance de personnalités telles que le chef des opérations de la marine américaine et le chef d’état-major des armées, etc, etc.

Aujourd’hui, on ne me félicite plus, je dois le faire moi-même, ce que je n’ai jamais fait, mais vais le faire. Je me suis ruiné à dire la vérité et on ne me donne même pas le crédit de cela.

Hier (23 juin), The Saker (Andrei Raevsky) a écrit que cela devenait indéniable que ce qui avait commencé comme une opération militaire russe limitée en Ukraine avait tourné en une guerre ouverte et totale entre la Russie et l’occident.

Je fus la première personne qui écrivit que l’aspect “limité” de l’intervention russe au Donbass n’était qu’une illusion. Washington, avais-je dit, ne permettrait jamais que cela soit limité. Pour cette analyse correcte, Andrei m’a dénoncé comme un anti-russe. Dmitry Orlov m’a traité de barjot qui voulait une guerre nucléaire. En d’autres termes, le fait que je pointais du doigt un mauvais calcul du Kremlin qui résulterait en une guerre plus large n’était pas le bienvenu, ce malgré la vérité évidente que cela annonçait.

Et bien, alors qu’Andrei maintenant le reconnaît, la guerre plus large que j’avais prédite est sur nous. La réceptivité du Kremlin aux provocations les a amené à la situation où un pays insignifiant, du moins militairement, a bloqué les provisions russes vers une partie de la Russie, Kaliningrad. Si le Kremlin, toujours tolérant envers les provocations, tolère ceci, La Russie est finie. Si le Kremlin ne l’accepte pas, la Lithuanie est finie.

Comme la Lithuanie est un membre de l’OTAN, l’OTAN et ses mauvaises décisions devra entrer en guerre ou reculer. Les néo-conservateurs juifs qui contrôlent la politique étrangère américaine ne les laisseront pas reculer. Washington paienbeaucoup pour l’obéissance et s’attend à ce que l’OTAN acquiesce et obéisse.

En d’autres termes, Les “leaders” européens vont certainement très bientôt devoir prendre une décision : détruisons-nous l’Europe ou abandonnons-nous notre pognon américain ?

Ils vont prendre l’oseille et se tirer, mais où ?

En tant qu’ancien guerrier de la guerre froide, en tant qu’ex-membre d’un comité d’enquête présidentiel (NdT : dans l’ère Reagan) pour évaluer les vues de la CIA sur la capacité militaire et économique de l’URSS, je peux dire en toute confiance, qu’il n’y a nulle part où aller, nulle part où se planquer.

A moins que l’emprise hégémonique sur la politique étrangère des Etats-Unis et donc de l’occident, tenue par les juifs néo-conservateurs ne soit brisée, l’Occident et la Russie sont en marche pour une guerre nucléaire.

La guerre sera nucléaire, parce que l’occident est trop faible pour gagner une confrontation conventionnelle contre la Russie. L’occident ne le sait pas, parce que l’intervention russe dans le Donbass n’implique que peu de troupes russes et celles-ci bougent lentement dans des manœuvres d’encerclement. Normalement, une force d’invasion table sur une supériorité numérique de 3 pour 1, mais dans le conflit du Donbass, les Ukrainiens étaient probablement bien plus nombreux que les Russes, la masse de l’armée russe elle, attendant en renfort dans l’éventualité d’une intervention des troupes de l’OTAN.

Il n’y a absolument aucun doute que la Russie va nettoyer le Donbass de toutes forces militaires ukrainiennes. Le boulot est presque fini du reste ; mais pas le conflit plus large.

“L’UE et l’OTAN forment une coalition pour une guerre contre la Russie” – Lavrov

Le ministre des affaires étrangères russe a dit aujourd’hui : “Hitler a rallié une portion significative si pas la plupart des nations européennes sous sa bannière pour mener une guerre contre l’Union Soviétique,” ajoutant “maintenant, L’UE avec l’OTAN sont en train de former une autre coalition, moderne, pour un défi, plus ultimement, une guerre contre la Fédération de Russie.

https://www.rt.com/russia/557741-nato-europe-coalition-war-moscow/

AmAzNazflag

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Il n’y a pas de solution au sein du système ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

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Deux communiqués sur la guerre en Ukraine à diffuser sans modération :

ne-pas-abandonner-cest-la-vie

Guerre en Ukraine : des nouvelles des nazis d’Azov soutenus par l’OTAN et l’UE…

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, colonialisme, guerre ukraine, guerres hégémoniques, ingérence et etats-unis, neoliberalisme et fascisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 20 juin 2022 by Résistance 71

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On nous pète les plombs quotidiennement avec les mensonges systématiques des merdias occidentaux au sujet de la guerre en Ukraine (entre autre) , voici des nouvelles de l’autre côté de la barrière… sans aucun doute plus fiables, concernant le sort des nazillons d’Azov soutenus par l’OTAN et l’UE.
~ Résistance 71 ~

Les commandants du bataillon ukrainien Azov qui se sont rendus aux forces russes à Marioupol transférés dans un centre de détention à Moscou

Agence Tass

20 juin 2022

Url de l’article original :
https://tass.com/society/1468175?utm_source=rense.com&utm_medium=referral&utm_campaign=rense.com&utm_referrer=rense.com

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

MOSCOU,  20 juin 2022 /TASS/. 

Plusieurs commandants du bataillon nazi ukrainien Azov, qui se sont rendus lors de la bataille de Marioupol, ont été transférés au centre de détention Lefortovo de Moscou, a indiqué à l’agence TASS, une source des agences de sécurité russes ce dimanche.

“En ce moment, plusieurs commandants d’Azov, qui furent faits prisonniers lors des batailles de Marioupol, ont été transférés à Lefortovo”, a dit la source, mais elle n’a pas indiqué les noms des détenus.

D’après de précédents rapports, Svyatoslav Palamar (indicatif radio Kalina), commandant adjoint du bataillon Azov et Sergei Volynsky 8indicatif radio Volyna), le commandant de la 36ème brigade de fusiliers marins des forces armées ukrainiennes, qui se sont rendus au terme de la bataille de Marioupol, ont été transférés en Russie à des fins d’enquête.

Plus de 1000 soldats ukrainiens qui se sont rendus à Marioupol, ont été transférés en Russie à des fins d’enquête. Une source des forces de sécurité a dit à l’agence TASS que plus de 100 soldats faits prisonniers ÷a l’issue de la bataille de l’usine Azovstal, incluant des mercenaires étrangers, pourraient être détenus à Moscou.

D’après le ministère de la défense russe, quelques 2439 soldats ukrainiens et membres du bataillon Azov, se sont rendus aux forces russes le 16 mai après avoir été bloqués dans l’usine Azovstal pendant plus d’un mois. Le 20 mai 2022, les forces russes ont totalement libéré toute la zone territoriale de l’usine.

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Guerre Ukraine : La Russie contre un occident maquereau de sa pute néo-nazie…

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Encore une excellente analyse de Thierry Meyssan. Nous ajouterions ceci : le but de l’empire et de la politique du Nouvel Ordre Mondial n’est pas/plus de gagner les guerres qu’il met en place , mais que ces guerres durent. Les guerres occidentales ne sont plus faites pour être gagner mais pour générer le plus de chaos possible sur la longue durée, maintenir la division des peuples tout en engrangeant le plus de fric possible pour le complexe militaro-industriel. Ceci n’est bien entendu pas le cas pour la Russie, qui fixe ses objectifs et arrête lorsque ceux-ci sont atteints. Ceci veut dire que l’OTAN, géré par l’empire anglo-américano-sioniste, fera durer cette guerre et essaiera de l’étendre par procuration toujours. A terme, il y a deux solutions pour marre fin à cette saloperie : soit la Russie devra frapper de manière décisive l’OTAN et l’empire, soit l’empire de l’intérieur doit être anéanti par ses peuples en rébellion contre le système étatico-marchand qui, bien que moribond, entraîne le monde à sa perte.
La question est toujours et encore la même : qu’allons-nous faire pour empêcher ce chaos annoncé ? Quand allons-nous enfin cesser d’être spectateurs hypnotisés et enfin devenir les acteurs éclairés de notre futur ?…
~ Résistance 71 ~

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Nazis en Ukraine ?… Pfff ! complotisme…

Ukraine : quiproquos, méprises et incompréhensions 

Thierry Meyssan

7 juin 2022

Url de l’article original : https://www.voltairenet.org/article217171.html

La guerre d’Ukraine n’a lieu qu’en raison d’abord de l’ignorance des Occidentaux de ce qui se passait en Ukraine et d’autre part d’une série de quiproquos et de méprises. Les Occidentaux, centrés sur eux-mêmes, incapables de penser comme leurs interlocuteurs, n’ont cessé de se tromper. Finalement, lorsque les opérations militaires prendront fin et que les Russes auront atteint leurs objectifs publiquement énoncés dès le premier jour, ils pourront même se persuader d’avoir gagné. En définitive, la seule chose qui compte pour les Occidentaux, ce n’est pas d’épargner des vies humaines, mais d’avoir la conviction de se tenir du bon côté de l’Histoire.

La guerre en Ukraine est interprétée très différemment selon que l’on est Occidental ou Russe. L’expérience précédente de chacun conditionne son interprétation des mots et des événements. De fait, nul ne réagit aux mêmes choses et recherche pas les mêmes informations que les autres. En définitive, les deux camps n’ont plus du tout la même perception de la réalité. Cette succession de quiproquos et de méprises enclenche une incompréhension qui peut favoriser involontairement un conflit majeur.

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Pourriture en marche, soutenue par l’UE et l’OTAN

LES BANDÉRISTES

Les deux camps, qui ont combattu côte à côte face au nazisme, n’ont pas du tout vécu la même chose durant cette période et par conséquent n’en ont pas le même souvenir.

La presse russe ne distingue pas les bandéristes des nazis. Il s’agit pour elle de réveiller le souvenir de la « Grande Guerre patriotique » (dite en Occident : « Seconde Guerre mondiale »). Lorsque l’Allemagne attaqua la Russie, en juin 1941, celle-ci n’était pas du tout prête. Le choc fut désastreux. Staline ne parvint à unir son peuple qu’en s’alliant avec l’Église orthodoxe qu’il avait jusque-là combattue et en libérant ses opposants politiques condamnés au Goulag. Évoquer aujourd’hui cette période, c’est prendre l’engagement de reconnaître à chacun sa place pourvu qu’il défende la Nation.

Les Russes perçoivent les bandéristes/nazis contemporains comme des dangers existentiels contre leur peuple. Ce faisant, ils ont raison car les nationalistes ukrainiens considèrent qu’ils sont « nés pour éradiquer les Moscovites ».

Par conséquent, toutes les attaques occidentales contre la personne de Vladimir Poutine sont décalées et inopérantes. Pour les opposants russes, ce n’est plus le sujet. Qu’ils l’apprécient ou le combattent, Poutine est leur chef comme Staline l’avait été à partir de juin 1941.

La presse occidentale, quant à elle, assimile aussi les bandéristes aux nazis, mais c’est pour en relativiser plus facilement l’importance. Dans le souvenir des populations d’Europe de l’Ouest, le nazisme ne menaçait que des minorités. Les malades mentaux et les vieillards malades incurables d’abord, puis les juifs et les tsiganes ont été séparés du lot pour disparaître à jamais. Au contraire, les Slaves se souviennent d’armées qui avançaient en rasant un à un tous les villages qu’elles prenaient. Nul ne pouvait survivre. Non seulement le nazisme fait moins peur aux Européens de l’Ouest, mais les Anglo-Saxons suppriment discrètement les symboles qui pourraient raviver cette mémoire. Par exemple, les conseillers en communication britanniques ont modifié fin mai l’écusson du régiment Azov. Ils ont substitué au crochet du loup (Wolfsangel) associé à la division SS Das Reich, trois épées en trident évoquant la République nationale ukrainienne (1917-20). Ce faisant, ils ont fait disparaître un insigne nazi pour le remplacer par un insigne anti-bolchévique. Or, dans l’imaginaire ouest-européen, on assimile l’Union soviétique à la Russie, ignorant que la majorité des dirigeants soviétiques n’étaient pas russes.

Les conseillers en communication britanniques assurent que les bandéristes/nazis ukrainiens sont comparables aux nazis occidentaux actuels : des groupuscules marginaux d’enragés. Ils ne nient pas leur existence, mais laissent à penser qu’ils n’ont aucune importance. Aussi font-ils disparaître à la fois les traces de leur activité parlementaire et gouvernementale depuis l’indépendance de 1991 et les images des monuments qui leur ont été élevés depuis un peu partout dans le pays.

De 1991 à 2014, les journaux du monde entier ont ignoré la lente reformation des bandéristes en Ukraine. Cependant en février 2014, lors du renversement du président élu Viktor Ianoukovytch tous les journalistes qui couvraient la « Révolution de la dignité » ont été frappés par le rôle central de milices d’extrême-droite dans les manifestations. Les médias du monde entier ont produit des reportages sur ces étranges « nationalistes » arborant des croix gammées. Mais la presse occidentale a brusquement cessé ses investigations, un mois plus tard, lorsque la Crimée, refusant l’arrivée au pouvoir de ces extrémistes, proclama son indépendance. Continuer à rendre compte de la dérive de l’Ukraine aurait été donner raison à la Fédération de Russie qui avait accepté son rattachement. À partir de là et durant 8 ans, aucun média occidental n’a enquêté par exemple sur les accusations d’enlèvement et de torture à grande échelle qui ont parcouru le pays. Parce qu’ils ont délibérément ignoré les bandéristes durant cette période, ils ne sont plus capables d’estimer leur rôle politique et militaire aujourd’hui.

Cet aveuglement se poursuit avec l’évolution du pouvoir ukrainien durant la guerre. La presse occidentale ignore tout de la dictature mise en place : confiscation par l’État de tous les médias, arrestation des personnalités d’opposition, confiscation des biens des personnes évoquant les crimes historiques des bandéristes et des nazis, etc. Au contraire, la presse russe ne manque rien de cette soudaine évolution et se morfond d’avoir fermé les yeux durant des années.

Pour notre part, nous avons écrit —avec retard— l’histoire des bandéristes ; un sujet auquel aucun livre n’a été consacré, signe que l’Ukraine sous cet angle ne passionnait personne. Notre travail, traduit en une dizaine de langues, a fini par toucher de nombreux responsables militaires et diplomates occidentaux. Ces derniers font désormais pression sur leurs gouvernements pour qu’ils ne soutiennent plus ces ennemis de l’humanité.

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LA CRÉDIBILITÉ DES DIRIGEANTS OCCIDENTAUX ET RUSSES

Il y a deux manières d’évaluer la crédibilité d’un dirigeant : on examine soit ses bonnes intentions, soit son bilan. Les Européens de l’Ouest, qui se sont placés sous la protection des États-Unis, ont la conviction de ne plus faire l’Histoire, mais de la subir. Ils n’ont donc plus besoin de dirigeants politiques comme au siècle dernier. De fait, ils n’élisent plus que des gestionnaires se présentant comme pétris de bonnes intentions. Au contraire, les Russes, après l’effondrement de leur pays durant les années Eltsine, ont voulu restaurer leur indépendance et finalement couper avec le libéralisme US auquel ils avaient cru une décennie. Pour cela, ils ont élu et réélu Vladimir Poutine, dont ils vérifient l’efficacité. Leur pays s’est ouvert à l’étranger tout en devenant auto-suffisant en de nombreux domaines, y compris alimentaire. Ils interprètent les sanctions de l’Otan non pas comme des punitions, mais, sachant que l’Alliance atlantique ne représente que 12 % de la population mondiale, comme une fermeture de l’Occident au reste du monde.

Indépendamment des régimes politiques, les dirigeants civils qui cherchent à rassembler leur peuple le plus largement possible s’interdisent de mentir pour conserver la confiance de leurs concitoyens, au contraire ceux qui sont au service d’une minorité pour exploiter la majorité sont tenus de mentir pour ne pas être renversés. Par ailleurs, les dirigeants militaires s’ils ont tendance à prendre leurs rêves pour des réalités, donc à mentir, en temps de paix, sont tenus de coller au plus près des réalités en temps de guerre pour vaincre.

Les Occidentaux sont marqués par un très fort traumatisme vécu lors des attentats du 11 septembre 2001 et de la prestation du secrétaire d’État états-unien, le général Colin Powell, devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le 5 février 2003. Ils ont d’abord tremblé durant les attentats de New York, en voyant les gens qui se jetaient par les fenêtres, puis les tours qui s’effondraient avant de réaliser que les explications qu’on leur donnait ne tenaient pas la route. Une défiance s’est installée entre eux et les dirigeants qui faisaient mine de croire à ces fariboles [1]. Puis ils ont cru ce que leur disait un général parce qu’un militaire ne pouvait pas mentir à propos d’une très grave menace sécuritaire. Enfin, ils sont devenus dépressifs lorsqu’ils ont constaté que toute cette mise en scène n’était qu’une excuse pour renverser un gouvernement qui résistait aux USA et s’emparer des richesses pétrolières et financières de son pays. C’est que le discours du général Powell [2] avait été écrit par des politiciens civils, les Straussiens de l’Office of Strategic Influence (OSI) comme, honteux, il l’avoua plus tard. Cette confiance mal placée à coûté la vie à plus d’un million de personnes [3]. Depuis 2003, les Occidentaux n’ont plus confiance dans la parole donnée par leurs dirigeants ; un phénomène un peu moins marqué en France dans la mesure où ce pays fut le seul à contredire publiquement le général Powell.

Au contraire, les Russes font la distinction entre ceux de leurs dirigeants qui tiennent le même discours que les autres et ceux qui défendent l’intérêt collectif. Ils ont d’abord cru, dans les années 2000, au discours occidental et espéré connaître eux aussi la liberté et la prospérité. Mais ils ont vécu un effroyable effondrement tout en observant quelques voyous s’approprier leur richesse collective. Ils se sont alors tournés vers des valeurs sûres : des concitoyens soucieux de l’intérêt général et formés par le KGB. Ils vivent aujourd’hui en espérant être délivrés de ce qui reste de cette période d’égarement : des oligarques installés à l’étranger et une certaine bourgeoisie mondialiste à Moscou et à Saint-Petersbourg. Ils perçoivent les premiers comme des voleurs et se félicitent que leur biens, déjà perdus pour le pays, soient saisis par les Occidentaux. Quant aux seconds, ils savent qu’il n’en existe pas seulement chez eux, mais partout dans le monde globalisé. Ils voient sans regret partir certains d’entre eux. Pour les Russes, le président Poutine et son équipe sont parvenus à résoudre le problème alimentaire et à leur redonner du travail. Ils ont restauré leur armée et les protègent de la résurgence du nazisme. Bien sûr, tout n’est pas rose, mais c’est beaucoup mieux depuis qu’ils sont aux manettes.

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L’OTAN EST-ELLE LA PLUS GRANDE ALLIANCE MILITAIRE DU MONDE OU UNE MENACE CONTRE LA RUSSIE ?

Pour les Européens de l’Ouest, qui sont nés et ont été élevés dans une région sous protectorat US, l’organisation unipolaire du monde semblait couler de source. N’ayant jamais connu la guerre chez eux depuis une soixantaine d’années (les Français ont oublié les attentats à Paris durant la guerre d’Algérie), ils ne comprennent pas pourquoi le reste du monde ne veut plus de la Pax Americana.

Au contraire, les Russes ont éprouvé une brutale baisse de leur espérance de vie de 20 ans lorsqu’ils ont élu Boris Eltsine et ses conseillers US. En outre, ils ont vécu deux guerres dans leur province de Tchétchénie avec les attentats islamistes qui les accompagnèrent de Beslan à Moscou. Les bandéristes ukrainiens étaient venus prêter main forte aux jihadistes de l’Émirat islamique d’Itchkérie.

Pour les Européens de l’Ouest peu importe que l’Otan ait tenté d’éliminer Charles De Gaulle en France, fait assassiner Aldo Moro en Italie ou organisé le coup d’État des colonels en Grèce [4]. Ces événements ne sont connus que des spécialistes et ne sont pas enseignés dans les manuels scolaires. L’Otan est la plus grande alliance militaire de l’Histoire et sa taille lui garantit théoriquement la victoire.

Or, l’Otan a refusé l’adhésion de la Russie dans les années 1990. Elle s’est redéfinie non pas comme une force stabilisant le continent, mais comme une organisation anti-Russe, au risque de provoquer la guerre en Europe. Les Occidentaux récrivent l’Histoire en affirmant n’avoir jamais pris la décision de ne pas étendre leur alliance à l’Est. Or, lors de la réunification allemande, le président français François Mitterrand et le chancelier allemand Helmut Köhl firent inscrire dans le Traité portant règlement définitif concernant l’Allemagne (13 octobre 1990) que les quatre puissances vainqueurs du nazisme établiraient des mesures de confiance en matière d’armement et de désarmement pour garantir la paix sur le continent conformément aux principes de l’Acte final d’Helsinki (1er août 1975). Ces principes furent réaffirmés dans les Déclarations d’Istanbul (Charte de sécurité européenne, 19 novembre 1990) et d’Astana (2 décembre 2010). Ils posent :
le droit de chaque État à conclure les alliances militaires de son choix
et, comme corolaire, le devoir de chaque État de ne pas prendre de disposition de sécurité menaçant ses voisins.

C’est pourquoi la Russie n’a jamais contesté l’adhésion des États d’Europe centrale et orientale au Traité de l’Atlantique-Nord, mais a toujours dénoncé l’installation de forces états-uniennes sur leur sol. En d’autres termes, elle ne conteste pas l’existence de l’Otan, mais son fonctionnement au sein du Commandement intégré. Soyons précis : aujourd’hui, elle n’a aucune objection à ce que l’Ukraine, la Finlande ou la Suède fassent alliance avec les États-Unis et soient protégées par l’article 5 du Traité de l’Atlantique-Nord, mais refuse que cela implique l’installation de troupes US et d’armes US sur son sol.

Il ne s’agit pas de prévenir des tirs de missiles depuis sa frontière terrestre, car des sous-marins pourraient toujours s’approcher de sa frontière maritime. La préoccupation de Moscou est ailleurs. À la différence de la plupart des États, la Fédération de Russie a une faible population par rapport à l’étendue de son territoire. Elle ne peut donc pas défendre ses frontières. Depuis son invasion par Napoléon en 1812, elle a appris à se protéger en misant sur son immensité : couper l’envahisseur de ses lignes d’approvisionnement et le laisser mourir de froid l’hiver venu. C’est la « stratégie de la terre brûlée » qui conduisit à l’abandon de Moscou et au déplacement de toute sa population vers l’Est. Or, cette stratégie suppose que l’envahisseur ne puisse pas bénéficier de bases arrières dans un pays proche.

Cette stratégie est aussi source de quiproquos. La Russie ne cherche pas à disposer d’une zone d’influence en Europe comme l’avait fait Union soviétique de l’Ukrainien Léonid Brejnev. Elle n’a pas non plus de visée impérialistes comme la Russie tsariste. Elle cherche uniquement à ce qu’aucune grande armée ne s’approche pas d’elle. Une attitude que les Kremlinologues les mieux informés qualifient à tort de « paranoïaque », alors qu’elle est mûrement réfléchie.

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Symbole ?.. Les volontaires tchétchènes écrasent les nazis
ukrainiens… au cri d' »Allah Akbar ! »

L’ART OPÉRATIF

Alors que les films de guerre hollywoodiens mettent en scène des initiatives héroïques de quelques hommes faisant basculer le sort d’une bataille, les films de guerre russe ne parlent que de héros qui se sacrifient pour retarder l’avancée ennemie et permettre à la population de se replier. Les Russes n’éprouvent aucune honte à fuir si cela peut éviter un bain de sang.

Cette différence a conduit les militaires slaves à imaginer l’« art opératif », à mi-chemin entre la stratégie et la tactique. Il ne s’agit ni de penser le déploiement des armées, ni la conduite d’une bataille, mais ce qui pourrait être fait pour retarder l’armée ennemie et prévenir la bataille. Les armées occidentales ont elles aussi tenté d’imaginer un « art opératif », mais elles n’y sont pas parvenues parce qu’elles n’en ont aucun besoin.

Au plan militaire, la guerre en Ukraine peut être résumée ainsi : l’objectif, fixé publiquement par le président Vladimir Poutine, était « de désarmer et de dénazifier » l’Ukraine. Sa mise en œuvre par son état-major a d’abord consisté à semer la confusion chez les adversaires, puis à réaliser l’objectif une fois l’armée ukrainienne désorganisée.

L’état-major russe a attaqué par toutes les frontières possibles ; depuis la Crimée, depuis Rostov, depuis Belgorod, depuis Koursk et depuis la Biélorussie. De la sorte, les armées ukrainiennes ne savaient où elles devaient se concentrer. Dans cet apparent désordre, les armées russes ont détruit les défenses aériennes ukrainiennes et foncé sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, dont elles ont récupéré les réserves illégales d’uranium et de plutonium, et sur plusieurs laboratoires militaires où elles ont détruit des containers de virus et autres armes biologiques [5]. Elles ont détruit les chemins de fer lorsque les Occidentaux se sont proposé d’envoyer des armes sur le front. Puis elles ont combattu le régiment bandériste Azov dans son fief de Marioupol. Enfin, elles nettoient les parties des oblasts de Donetsk et Lougansk qui étaient occupées par les Ukrainiens.

Pendant ce temps, les Occidentaux ont cru que les Russes voulaient prendre Kiev et arrêter le président Volodymyr Zelensky, qui n’ont jamais fait partie de leurs cibles, puis qu’ils allaient occuper l’ensemble du pays, ce qu’ils ne veulent surtout pas. Il y a donc eu méprise sur la Blitzkieg. Les États-Unis croyaient qu’ils devaient prévenir une chute rapide du régime, tandis qu’ils auraient dû défendre les réserves de Zaporijjia. Puis ils ont cru qu’ils devaient protéger Odessa et Lviv, tandis que Marioupol tombait. L’« art opératif » des Russes s’est exercé en atteignant les objectifs annoncés en un temps record tandis que les Occidentaux se félicitaient d’empêcher la prise d’objectifs imaginaires.

Les Occidentaux en général sont tellement nombrilistes qu’ils n’ont pas été capables de penser comme leurs adversaires. Le Pentagone s’est d’autant plus facilement trompé que la plupart des officiers ignoraient le travail des Straussiens : la structuration des bandéristes, leurs liens avec les éléments d’extrême droite de nombreuses armées occidentales (l’ordre secret Centuria [6]), et leurs programmes secrets d’armement [7].

Notes :

[1] L’auteur de cet article, Thierry Meyssan, est l’auteur de L’Effroyable imposture, le livre qui révéla les mensonges du 11-Septembre. [NdlR].

[2] “Colin Powell Speech at the UN Security Council”, by Colin L. Powell, Voltaire Network.

[3] « Plus d’un million d’Irakiens tués sous l’occupation US », par Dahr Jamail, Michael Schwartz, Joshua Holland, Luke Baker, Maki al-Nazzal, Réseau Voltaire, 9 février 2010.

[4Les Armées Secrètes de l’OTAN, Danielle Ganser, Demi-Lune (2007).

[5] « Les programmes militaires secrets ukrainiens », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 31 mai 2022.

[6] « L’alliance du MI6, de la CIA et des bandéristes », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 12 avril 2022.

[7] Ibid. « Les programmes militaires secrets ukrainiens ».

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Il n’y a pas de solution au sein du système ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

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Deux communiqués sur la guerre en Ukraine à diffuser sans modération :

ukr_neonazis4

Fuck_NATO

GDC_Ukraine

Guerre en Ukraine : L’empire anglo-américain derrière le masque du fascisme + un général canadien capturé à Marioupol (VT et Réseau Voltaire)

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La Russie lutte contre le fascisme et le visage derrière le masque de Hitler est américain

Ian Greenhalgh

2 mai 2022

Url de l’article original :
https://www.veteranstoday.com/2022/05/02/russia-takes-on-fascism-and-the-face-behind-the-hitler-mask-is-american/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Les nazis ne furent rien de plus qu’une excroissance de la véritable superpuissance fasciste : les Etats-Unis d’Amérique. Hitler et les nazis furent emmenés au pouvoir par les machination financières des familles banquières et entrepreneuriales américaines. Rappelez-vous de la définition correcte de Mussolini concernant le fascisme comme étant la dictature des entreprises et demandez-vous quelle nation est la propriété et est gérée par ses entreprises ?

La machine de guerre nazie fut créée par les entreprises américaines, par exemple la Standard Oil des Rockefeller a fourni non seulement de grosses quantités de carburant via l’Espagne neutre jusqu’à au moins 1942, mais aussi cette technologie critique de l’hydrogénisation afin de transformer le charbon de Silésie en carburant liquide pour les panzers.

Les finances passèrent très largement de Wall Street et de banques telle celle de Prescott Bush (NdT : le père de Bush I et grand-père de Bush II) la Bank of America aux industriels allemands tels que Fritz Thyssen, ce qui montrait de l’extérieur que les nazis étaient financés par les industriels allemands. Le soi-disant miracle économique de Hitler ne s’est jamais produit, ce fut une illusion, créée par l’influence de vastes injections d’argent en provenance de la haute finance américaine. (NdT : lire à ce sujet notre traduction du remarquable ouvrage de l’historien Antony Sutton “Wall Street et la montée de Hitler”)

En ayant tout ceci présent à l’esprit au sujet des nazis, percevez-vous comment l’OTAN* est aussi un organe fasciste des Etats-Unis créée pour être utilisée afin de dominer et de contrôler l’Europe ?

Je discutais de la guerre en Ukraine avec mon père hier et nous en sommes venus à la conclusion que Poutine a été pris au piège de lancer une attaque contre l’Ukraine en pensant que les Ukrainiens ne voudraient pas vraiment se battre contre leurs frères russes et que tout cela sera fini en quelques jours : envoyer les troupes pour obtenir ce que les négociations n’ont pas pu faire ; les Russes considéraient vraiment cela comme une “opération militaire spéciale” plutôt qu’une guerre, mais ils se sont rapidement retrouvés confrontés à une véritable guerre.

Ceci est un piège qui a été tendu par l’OTAN et en réalité, les Russes se retrouveraient en train de se battre contre un grand nombre de mercenaires étrangers et des troupes de l’OTAN sous le couvert de mercenaires et de conseillers militaires ; des forces spéciales américaines ont été capturées au Donbass par exemple, des entreprises mercenaires polonaises ont été vues près de Kiev, le front des personnels de l’OTAN.

L’OTAN n’a pas fait qu’envoyer un grand nombre de personnels, elle a aussi très largement fourni des armes du dernier cri, comme par exemple les missiles anti-chars Javelin américains ou NLAW britanniques. Le plus souvent, les hommes qui utilisent ces armes contre les blindés russes ne sont as ukrainien, mais des spécialistes étrangers et des membres de forces spéciales commandos. Depuis 8 ans, les Ukrainiens ont été entraînés par l’OTAN et spécifiquement par les Britanniques, qui sont les leaders dans le monde pour l’envoi de conseillers militaires pour entraîner des troupes de pays lointains sur l7art et la manière d’utiliser l’armement britannique fourni.

Dans tous les sens possibles, la guerre en Ukraine est une guerre par procuration entre l’OTAN et la Russie, cela permet à l’OTAN de tester ses armes et de raffiner ses tactiques, ses techniques et son armement contre les Russes, tout en apprenant en même temps les tactiques de terrain russes, leurs méthodes et leur armement. Ceci est aussi particulièrement lucratif, pensez qu’un seul missile anti-char NLAW coûte 20 000 GBP ; la GB en fourni par milliers, ce qui crée des revenus de dizaines de millions, de bons bénéfices pour tous les actionnaires des grands fabricants d’armes comme Thales et BAE Systems.

NdT : l’actuel ministre de la défense du gouvernement Biden, Lloyd Austin n’est autre que l’ex-CEO de Raytheon Technologies (1922), un des fabricants d’armes, missiles and Co yankee… Elle est pas belle la vie ? Carnet de commandes plein ! Et que ceux qui crient au “conflit d’intérêts” soient marquées à jamais de la marque de l’infamie “conspi”.

Dans le même temps, l’Europe demeure toujours autant dépendante du gaz et du pétrole russes et elle est toujours fournie par la Russie. Bien que de manière plus discrète qu’avant la guerre. La Pologne par exemple, reçoit toujours gaz et pétrole russes, mais au lieu de l’acheter directement à la Russie, elle passe par l’Allemagne, qui l’achète à la Russie et le fournit à la Pologne. (NdT : pas gratuitement bien entendu…)

Donc quand le patron de l’OTAN Inc. Jens Stoltenberg dit que cette guerre va durer des années, il dit la vérité parce que c’est l’intention de l’OTAN, de meuler et de finalement affaiblir fatalement les forces armées russes en Ukraine afin d’amener l’effondrement du régime Poutine, un bis-repetita de la guerre en Afghanistan et de la stratégie US des années 80 lorsque les USA combattirent l’URSS dans cette guerre par procuration en Afghanistan, mais cette fois-ci au lieu d’utiliser des moudjahidines armés de missiles Stinger pour abattre les aéronefs russes dans les montagnes afghanes, ce sont des troupes européennes armées de missiles anti-chars javelin tirant sur les blindés russes dans les plaines ukrainiennes.

Poutine se retrouve piégé de la même manière que ses prédécesseurs marxistes. La guerre en Afghanistan a commencé à détruire l’URSS de l’intérieur lorsque les cercueils des soldats russes ont commencé à s’empiler et que les mères des jeunes conscrits commencèrent à se retourner contre le régime en place et c’est comme ça que Poutine sera attaqué et fragilisé, en retournant le peuple russe contre lui par le travail de sape opéré par le nombre de morts et de blessés au fur et à mesure que la guerre durera.

(*) O.T.A.N pour Organisation Terroriste de l’Atlantique Nord

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Arrestation d’un général canadien à Marioupol

Réseau Voltaire

3 mai 2022

Url de l’article orignal : https://www.voltairenet.org/article216727.html

Les forces armées russes ont arrêté le général canadien Trevor Kadier à Marioupol, dans la nuit du 2 au 3 mai 2022. Il a été transféré à Moscou où il sera jugé.

Le général Trevor Kadier n’était apparemment pas en mission du gouvernement canadien, mais était le responsable du biolaboratoire n°1, où 18 personnes travaillaient sous ses ordres.

The National Pulse a révélé qu’Hunter Biden, le fils du président états-unien Joe Biden, et Christopher Heinz, le beau-fils de John Kerry, avaient organisé, via leur société Rosemont Capital, une sous-traitance de laboratoires de recherche militaires ukrainiens pour le compte de la Defense Threat Reduction Agency (DTRA), une agence du Pentagone.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a révélé que les États-Unis entretiennent ainsi 336 laboratoires de recherche sur des armes biologiques et chimiques à l’étranger.

Le Conseil de sécurité a tenu une réunion à ce sujet, le 11 mars 2022.

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Explication sémantique des expressions de Poutine « bande de drogués et de néo-nazis » avec Thierry Meyssan

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“Une bande de drogués et de néo-nazis”

Thierry Meyssan

5 mars 2022

Url de l’article original: https://www.voltairenet.org/article215853.html

En évoquant une bande de drogués et de néo-nazis au pouvoir à Kiev, le président Poutine a beaucoup choqué. La presse atlantisme s’est efforcée de le présenter comme un malade mental. Pourtant, les faits sont là : le pouvoir en Ukraine est bien occupé par une bande de drogués qui a volé les revenus du gaz. Une loi raciale a été votée. Des monuments au Collaborateur nazi Stepan Bandera ont été érigés. Et deux bataillons nazis ont déjà été incorporés dans l’armée régulière.

La stratégie militaire de la Russie est aujourd’hui impossible à décrypter car nous n’avons pas de relevé exact des opérations sur le terrain. Seuls les états-majors russe et otanien en ont. Ce qui est diffusé est clairement faux, dans le cas des journaux occidentaux et du gouvernement ukrainien, et invérifiable, dans le cas des armées de la Russie, de Donestz et de Lougansk.

La seule chose qui est certaine, c’est que —pour le moment— les combats se limitent au territoire ukrainien alors que le conflit concerne la Russie et les États-Unis, et uniquement de manière incidente l’Ukraine.

Nous nous attendons à ce que, le 5 mars 2022, la Russie hausse le ton et porte le conflit sur un second théâtre d’opération.

En attendant, je vais expliquer ce dont le président Vladimir Poutine voulait parler en décrivant les autorités ukrainiennes comme « une bande de drogués et de néo-nazis », une expression extrêmement choquante, mais très étayée.

Peut-être le président Poutine accorde-t-il trop d’importance à ces faits, ou peut-être est-ce nous, Occidentaux, qui les minimisons.

« UNE BANDE DE DROGUÉS »

Le gouvernement de Viktor Ianoukovytch (2010-14) tentait de maintenir l’Ukraine dans un juste milieu entre son voisin russe et son ami états-unien. Cependant selon le mot du président Bush fils, « Ceux qui ne sont pas avec nous, sont contre nous ». Par conséquent, il était considéré par les Occidentaux comme « pro-Russe ». Il fut renversé par les États-Unis, sous le commandement de l’assistante du secrétaire d’État pour l’Eurasie, la straussienne Victoria Nuland, à l’occasion de la « révolution de la dignité » sur la place Maïdan. Le régime transitoire était au mains d’émeutiers professionnels. On découvrit alors l’ampleur de la corruption de l’équipe Ianoukovytch et les Straussiens décidèrent de gagner plus d’argent encore.

Le 3 avril, un des anciens conseillers du secrétaire d’État états-unien, John Kerry, l’escroc David Archer, et son camarade de défonce, le fils du vice-président Joe Biden, Hunter Biden, rencontrèrent le milliardaire Stephen Schwartzman, directeur du fonds d’investissement Blackstone (à ne pas confondre avec Blackrock) en Italie, sur les bords du lac de Côme, à l’Ambrosetti Club.

David Archer, fut placé au conseil d’administration de Burisma Holdings, une des principales sociétés gazières ukrainiennes dont le propriétaire était sous le coup de poursuites judiciaires du FBI et du MI5 en Occident. Les policiers états-uniens et britanniques avaient acquis la conviction que le propriétaire de Bursima, l’oligarque Mykola Zlochevsky, qui était le ministre des ressources naturelles du régime de Ianoukovytch s’était illégalement octroyé des licences pour ses sociétés gazières et pétrolières. Pour cette fonction d’homme de paille, Archer fut rémunéré 83 333 dollars par mois. Une photo de lui à la Maison-Blanche avec le vice-président Biden fut placée sur le site de la compagnie.

Puis le vice-président Joe Biden et ses conseillers Jake Sullivan et Antony Blinken arrivèrent à Kiev pour promettre l’aide des États-Unis au nouveau régime et organiser des élections crédibles. Cependant, les oblasts de Donestzk et de Lougansk rejetèrent le gouvernement provisoire qui comprenait cinq ministres nazis et, par référendum, proclamèrent leur indépendance. Le lendemain, 12 mai 2014, le fils du vice-président Biden, le junkie Hunter Biden, rejoignit le conseil d’administration de Burisma Holding. Par la suite, un troisième homme, le beau-fils du secrétaire d’État John Kerry, Christopher Heinz, rejoignit David et Hunter au conseil d’administration de Burisma.

Durant le second semestre 2014, sur instructions de David Archet et Hunter Biden, Burisma a versé 7 millions de dollars de dessous de table au Procureur général d’Ukraine du nouveau régime Poroshenko pour rédiger des faux et clore les poursuites judiciaires contre elle et son oligarque de propriétaire. Une écoute téléphonique a permis d’entendre le président Petro Poroshenko confirmer au vice-président Biden que l’affaire était « arrangée ». Les États-Unis avaient donc recyclé l’ancien ministre du « pro-Russe » Ianoukovytch. Par la suite, le procureur général, décidément très gourmand, fut évincé par un vote du Parlement provoqué par les États-Unis, l’Union européenne, le FMI et la Banque mondiale qui souhaitaient aussi sauver l’oligarque et ancienne Première ministre Yulia Tymoshenko, mais à moindre prix.

Tous ces événements ont largement été relatés dans la presse ukrainienne. Ils ne sont que le sommet de l’iceberg. Par exemple, selon le Wall Street Journal, le secrétaire à l’Énergie états-unien Rick Perry aurait fait pression sur le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour virer les administrateurs de la société gazière publique Naftogaz et les remplacer par d’autres dont le straussien Amos Hochstein.

En juillet 2019, le président états-unien Donald Trump demande à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, d’enquêter sur ces affaires de corruption (incluant celle de son propre secrétaire à l’Énergie), celui-ci refuse. Alors que Trump se fait de plus en plus pressant, un fonctionnaire du Renseignement US révèle le contenu de cette conversation et accuse le président Trump d’instrumenter l’Ukraine pour nuire à son rival, le candidat démocrate Joe Biden. Il s’en suivra une procédure de destitution du président Trump au Congrès, l’Ukrainegate.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’un grand nombre de faits de corruption est avéré, qu’ils ont été perpétrés au bénéfice de personnalités ukrainiennes et états-uniennes, et qu’en définitive, des dizaines de milliards de dollars ont disparu et le niveau de vie de la population ukrainienne s’est effondré. Tout cela a été effectué grâce à des hommes de paille qui n’ont aucune compétence en matière de gaz, mais ont en commun de participer aux soirées de consommation de drogue d’Hunter Biden. C’est cela que le président russe Vladimir Poutine a évoqué à juste titre.

D’un point de vue européen, chacun a constaté que depuis un an, le prix du gaz à la consommation a été multiplié par dix. Certes, l’augmentation de la demande est plus importante que celle de l’offre, mais cela ne peut absolument pas expliquer l’ampleur de cette hausse du prix. En réalité, les contrats de gaz à long terme sont toujours calculés à des prix un peu plus chers que par le passé, tandis que les contrats à court terme ont subit une envolée. La différence s’explique exclusivement par la spéculation. Et précisément, Blackstone et les amis du président Joe Biden ont été les premiers à spéculer. Ils s’attendaient à l’évidence à une crise dans un des pays producteurs.

On comprend mieux pourquoi la presse atlantiste minimise l’affaire Hunter Biden, dans laquelle son père devenu président des États-Unis est mouillé jusqu’au cou. En définitive, l’opération militaire actuelle en Ukraine provoque une hausse supplémentaire des prix du gaz, toujours au profit des amis du président US et au détriment des Européens.

Ces faits doivent être reliés à ce que j’écrivais dans l’article précédent de cette série. Jake Sullivan, Antony Blinken et Victoria Nuland, qui ont piloté ces combines, sont des Straussiens. Et comme l’écrivait le premier d’entre eux, Paul Wolfowitz, en 1992 : « Le premier rival des États-Unis, c’est l’Union européenne dont il faut empêcher le développement ».

Au demeurant, ces faits sont des affaires intérieures ukrainiennes et ouest-européenne. Ils ne justifient pas d’intervention extérieure.

« UNE BANDE DE NÉO-NAZIS »

Le président Vladimir Poutine a également évoqué une bande de néo-nazis. Cette fois, il ne s’agit plus d’un petit groupe de quelques dizaines de personnes, mais de quelques milliers, entre 10 et 20 000.

Pour comprendre, il faut se souvenir qu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et l’URSS ont chacun fait prisonnier de nombreux dignitaires nazis. Tous ont essayé de récolter leurs informations. Mais si, au bout de huit mois, les Soviétiques les ont renvoyés chez eux, les États-uniens en ont conservé un certain nombre et les ont recyclés. Chacun sait que, par exemple, le savant nazi qui imagina les V2, Werner von Braun, devint le directeur de la Nasa (opération « Paperclip »). Ou encore que le conseiller spécial du chancelier Adolf Hitler pour l’Ordre nouveau en Europe, Walter Hallstein, devint le premier président de la Commission européenne. Ou encore que l’alpiniste Heinrich Harrer fut chargé par la CIA d’élever le Dalaï-Lama. Ce que l’on sait moins, c’est que la CIA recycla aussi de nombreux SS et policiers de la Gestapo un peu partout dans le monde. Elle plaça par exemple le gestapiste Klaus Barbie à la tête de la Bolivie où il parvint à assassiner Che Guevara, ou le SS Alois Brunner en Syrie (alors alliée de Washington).

Durant toute la Guerre froide, la CIA utilisa les nazis. Cependant, le président Jimmy Carter chargea l’amiral Stansfield Turner de remettre de l’ordre dans l’agence, d’y limiter le rôle de ces agents et d’en finir avec les dictatures. La plupart des nazis furent renvoyés, mais ceux qui pouvaient agir dans le Pacte de Varsovie furent conservés. Ainsi le président Ronald Reagan célébra les « nations captives » d’Europe de l’Est, créant une ribambelle d’associations pour déstabiliser les États membres du Pacte de Varsovie, voire l’URSS.

C’est donc de manière tout à fait logique, qu’en 2007, la CIA organisa à Ternopol (Ukraine) un congrès pour rassembler les néo-nazis européens et les jihadistes moyen-orientaux anti-Russes. Il fut présidé par le nazi ukrainien Dmitro Yarosh et l’émir tchétchène Dokou Umarov. Toutefois ce dernier, recherché par Interpol, ne put pas se rendre sur place. Il envoya donc un message vidéo de soutien. Par la suite, les néo-nazis et les jihadistes se battirent ensemble pour imposer l’Émirat islamique d’Itchkérie à la place de la République tchétchène.

En 2013, l’Otan forma au combat de rue les hommes du même Dmitro Yarosh en Pologne. De la sorte, ils furent opérationnels lors du changement de régime diligenté par Victoria Nuland en Ukraine : la « révolution de la dignité » dite aussi « EuroMaïdan ». La plupart des journalistes sur place ont remarqué la présence inquiétante de ces nazis, mais les personnalités occidentales qui venaient participer à cette « révolution », comme Bernard-Henri Lévy étaient aveugles.

Dans les mois qui suivirent, la présence de cinq ministres nazis dans le gouvernement de transition provoqua les référendums d’indépendance des oblasts de Donestz et Lougansk. Le président Petro Porochenko, sur les conseils des amis d’Hunter Biden, les organisa en unités militaires qu’il plaça à la frontière des nouvelles Républiques populaires de Donestz et de Lougansk. Les groupes néo-nazis étaient financés par le parrain de la mafia locale Ihor Kolomoïsky. Le fait que ce dernier soit président de la Communauté juive d’Ukraine ne l’a pas empêché de choisir ainsi ses hommes de main. Cependant lorsque Kolomoïsky tenta de prendre le contrôle des organisations juives européennes grâce à son argent et par la menace, il se fit éjecter.

Pour renverser le président Porochenko, Ihor Kolomoïsky fabriqua de toutes pièces un nouvel homme politique en produisant une série de télévision, Serviteur du peuple, dont l’acteur principal était un certain Volodymyr Zelensky. Lorsque celui-ci fut élu président et que les Straussiens accédèrent à nouveau à la Maison-Blanche, il accepta toutes leurs suggestions. Il dressa des monuments en hommage à Stepan Bandera, le chef des Collaborateurs nazis durant la Seconde Guerre mondiale. En définitive, il soutint son idéologie selon laquelle la population ukrainienne a deux origines, d’une part scandinave et proto-germanique, d’autre part slave, seuls les premiers sont de véritables Ukrainiens, les seconds ne sont que des Russes, des sous-hommes. Il promulgua, le 21 juillet 2021, une « Loi sur les peuples autochtones » qui prive les Ukrainiens d’origine salve de la jouissance des Droits de l’homme et des libertés fondamentales. Cette loi n’a pas encore été appliquée.

Durant sept ans, les groupes nazis ont massacré des habitants du Donbass, au hasard. L’Allemagne et la France, garants des accords de Minsk, n’ont rien fait . Les Nations unies elles mêmes ont fermé les yeux. Pendant sept ans, ces groupes se sont développés. Ils sont passés de centaines de soldats à des milliers.

A la demande de Victoria Nuland, le président Zelensky nomma Dmitro Yarosh conseiller spécial du chef des armées. Ce dernier, manifestement gêné, refusa de commenter cet étrange duo pour des questions de « sécurité nationale ». Yarosh réorganisa les néo-nazis en deux bataillons et en groupes urbains. Il lança une vaste attaque des oblasts séparatistes le week-end de la Conférence sur la sécurité de Munich, déclenchant ainsi la réponse russe.

Le 3 mars, le bataillon nazi Aïdar fut vaincu par l’armée russe. Le président Zelensky nomma alors son commandant gouverneur d’Odessa avec pour mission d’empêcher les armées russes de faire la jonction entre la Crimée et la Transnistrie.

Tous ces faits sont indiscutables. On peut estimer que la réponse de la Russie est disproportionnée et inappropriée, mais pas qu’elle soit injustifiée.

Il faut garder à l’esprit que la Seconde Guerre mondiale a été vécue différemment à l’Ouest et à l’Est. En Europe de l’Ouest, le nazisme était une dictature qui s’en est prise à des minorités, les Tsiganes et les Juifs, qu’elle a enlevés et exterminés par millions dans des camps. En Europe de l’Est, le projet était tout autre. Il s’agissait de de libérer un espace vital en exterminant la population slave. Il n’y avait pas besoin de camp. Il fallait tuer tout le monde. Les destructions ne sont pas comparables. La seule URSS a compté 27 millions de morts. La Russie moderne s’est construite sur le souvenir de cette Grande Guerre patriotique contre le nazisme. Pour les Russes, il est inacceptable de porter des croix gammées et de voter une loi raciale. Il faut agir sans attendre qu’elle soit appliquée.

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Deux communiqués sur la guerre en Ukraine à diffuser sans modération :

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