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Réflexions pertinentes et nécessaires sur le peuple en arme et l’autodéfense armée libératrice avec Scott Crow

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, crise mondiale, démocratie participative, gilets jaunes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 28 février 2023 by Résistance 71

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Extraits de la Constitution française du 24 juin 1793 (6 messidor de l’an I):
Article 9. – La loi doit protéger la liberté publique et individuelle contre l’oppression de ceux qui gouvernent.
[…]
Article 31. – Les délits des mandataires du peuple et de ses agents ne doivent jamais être impunis. Nul n’a le droit de se prétendre plus inviolable que les autres citoyens.
Article 33. – La résistance à l’oppression est la conséquence des autres Droits de l’homme.
Article 34. – Il y a oppression contre le corps social lorsqu’un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre lorsque le corps social est opprimé.
Article 35. – Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.

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Imaginons les Gilets Jaunes en armes réorganisant la France des sections non pas dans des défilés stériles sous contrôle à Paris ou ailleurs, mais dans toutes les villages et villes de France sur la base du pouvoir redilué dans le peuple et l’égalité décisionnaire. Tout le pouvoir aux Ronds-Points qui auraient alors la capacité de se défendre physiquement de toute agression extérieure… On ne parle plus de la même chose là, le peuple ne subit plus, n’est plus dépendant ni à la merci de la déshumanisation exploiteuse institutionnalisée… Il est en charge finalement de sa destinée et du renouveau politique dans une société des sociétés organique et humaine.
Ce n’est pas un rêve, cela peut être une réalité, celle de la transformation finale par l’émancipation définitive. Ceci peut et doit devenir notre nouvelle réalité. Elle n’attend que nous et notre pouvoir de dire NON ! au système délétère et mortifère en place pour le remplacer par le NOUS un et organique de nos complémentarités bien comprises.
~ Résistance 71 ~

La communauté de libération, autodéfense armée

Une approche théorique

Scott Crow (American Indian Movement, AIM)

2017

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Février 2023

Notions de défense

Le monde est dans le tumulte depuis des décennies avec toujours plus de crises à venir, de l’écologie à l’économique en passant par l’oppression politique et les guerres. Ces lents désastres vont demander de nouvelles approches et de nouvelles possibilités. Je pense qu’il est temps pour chacun d’entre nous au sein de la société civile de penser sérieusement à la manière dont nous voulons répondre, de manière autonome et collective, sans attendre d’être “sauvés” par ces mêmes gouvernements tous plus réactionnaires les uns que les autres et les entreprises, corporations qui ont produit ces crises [avec l’aide des états] en premier lieu.

Dans cet essai, je vais essayer de faire le portrait de quelques pratiques potentielles, de praxis, de pensées, centrées sur l’utilisation de ce que j’appelle “l’autodéfense armée de libération de communauté”. Ce concept très différent s’inspire des historiques d’autodéfense de communautés comme pratiquée par des groupes variés de gens dans le monde et aussi des principes libérateurs dérivés des traditions anarchiste et anti-autoritaire.

Le concept d’autodéfense armée de communauté est un développement bien distinct de modèles d’organisation populaire politique et sociale et des notions de défense de communauté, qui en leur cœur affirment le droit des peuples opprimés à protéger leurs intérêts “par tous moyens nécessaires”. “[NdT : ce que nous voyons ici à R71 comme le fait évident que tous les peuples sous joug étatico-marchand, sont en état de légitime défense permanent et se doivent d’agir en conséquence…] Ceci inclurait la signature de pétitions et voter d’un côté du spectre d’action à des moyens extra-légaux d’action, d’insurrection ou de rébellion d’un autre côté. Le parti des Black Panther par exemple, s’engageait dans la défense de communautés non seulement via leurs patrouilles armées, mais aussi au moyen de programmes de survie, qui fournissaient des stages de santé et de premiers secours et des écoles gratuites pour les quartiers noirs pauvres qui n’avaient pas ce genre de services. Cet essai est une tentative de réévaluation critique d’autodéfense armée libératrice de communauté : pour réviser les histoires et l’analyse, pour examiner la praxis et amener des leçons vers de futurs engagements ainsi que d’élargir tout en renforçant nos tactiques et nos réponses aux crises.

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Une bonne définition

L’autodéfense armée libératrice de communauté est la pratique collective de groupe de prendre temporairement les armes à des fins d’autodéfense en tant que partie de plus larges engagements d’autonomie collective pour maintenir une éthique libératrice.

Je propose cela comme une idée distincte émergente d’une réévaluation sur des décennies, de l’expérience historique de la lutte armée et des plus larges théories du droit à l’autodéfense.

L’autodéfense, habituellement, décrit des contre-mesures employées par un individu pour protéger la sécurité de sa personne et parfois de sa propriété. Aux Etats-Unis, l’autodéfense n’est pratiquement toujours discutée qu’en termes légaux ayant trait aux “droits” reconnus par les gouvernements ou constitutions et seulement occasionnellement comme droits de l’Homme. En limitant la discussion aux droits attachés aux individus, ce cadre ne considère jamais les intérêts de la communauté, la violence structurelle et l’oppression et les actions collectives. Le discours néglige donc en tant que telle la défense des communautés et spécifiquement laisse en dehors de toute discussion les demandes politiques des peuples de couleur, des femmes, des immigrants et des pauvres.

L’autodéfense des communautés sous quelque forme que ce soit n’est pas définie par des lois mais par une morale fondée sur le besoin de protection et les principes de l’anarchie (que les gens l’appellent comme cela ou non) par lesquels des groupes de gens exercent collectivement leur pouvoir, leur capacité de décider de leur futur et de déterminer comment répondre à des menaces sans dépendre des gouvernements quels qu’ils soient.

En tant que concept, l’autodéfense armée libératrice de communauté tente de prendre en compte des types non reconnus de violence et les limites auxquelles des groupes marginalisés doivent faire face dans leur capacité à déterminer leur propre futur ou de se protéger collectivement. Par exemple en 1973, lorsque l’AIM a pris les armes pour défendre “son peuple” par le moyen de l’occupation des terres de Wounded Knee, ses membres le firent pour attirer l’attention sur les horribles conditions de vie dans les réserves indiennes et la violence à laquelle les communautés devaient faire face à la fois par manque de services de base mais aussi de la part d’escadrons de vigilantes armés. La ville de Wounded Knee ne fut pas elle-même attaquée, mais elle représentait ce que les Nations premières subissaient un peu partout. Le défi politique de l’AIM fut un exemple clair et limpide d’une autodéfense armée de communauté, mais elle ne correspond pas vraiment aux typologies existantes d’autodéfense.

Quelques différences importantes

L’autodéfense armée libératrice de communauté est différente des autres formes armées d’action pour deux raisons majeures. La première est que c’est temporaire mais organisé. Les gens peuvent s’entrainer aux tactiques et à la sécurité avec armes à feu individuellement ou en groupe, mais seront appelés sur un modèle se rapprochant de celui des brigades de pompiers volontaires, seulement quand on en a besoin et en réponse à des circonstances bien spécifiques. La seconde et sûrement la plus importante, le partage du pouvoir et des principes égalitaires sont incorporés dans l’éthique et la culture de groupe bien avant qu’un conflit ne soit même engagé. Ces deux grandes idées la séparent de la plupart des conflits armés.

Par exemple, les milices d’extrême-droite, comme les patrouilles anti-immigrants de la milice Minutemen le long de la frontière américano-mexicaine ou la raciste milice d’Algiers Point qui a opéré dans l’après ouragan Katrina, n’ont rien à voir avec le type d’autodéfense armée de communauté enracinée dans des principes collectifs libérateurs. Ces milices sont construites sur des peurs abstraites et des croyances racistes et une culture machiste dans laquelle le plus fort et la plus grande gueule est leader. Ils sont typiquement organisés sous une hiérarchie militaire sans rendre vraiment compte aux gens de la société civile et des communautés desquelles ils émanent. Ce genre de milices sont par trop similaires aux types de groupes armés contre lesquels les groupes des mouvements de libération ont du se défendre encore et encore.

Ceci dit, l’adoption de tactiques armées dans tout conflit ou situation de péril a toujours le potentiel de transformer des mesures défensives temporaires en hiérarchies militaires permanentes à moins que des efforts conscients pour contrer cette tendance et partager le pouvoir soient maintenus. Une approche libératrice, émancipatrice est nécessaire pour minimiser ou a moins grandement amoindrir ce danger.

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Le peuple en armes : l’exemple zapatiste

Principes proposés

Le composant armé ne doit jamais devenir le centre de l’affaire, autrement nous risquons de devenir une armée sur pieds. Pour éviter cela et pour équilibrer le pouvoir du mieux possible, une analyse libératrice est nécessaire pour façonner ceux qui apprennent à exercer leur pouvoir et ceux qui doivent être responsables de leurs groupes ou communautés. Le cadre libérateur, émancipateur est fondé sur des principes anarchistes d’entraide (coopération), d’action directe (être capable d’agir sans attendre l’approbation ou les ordres des autorités), de solidarité (reconnaître que le bien-être de groupes disparates est inter-relié) et l’autonomie collective autodétermination de la communauté.

Les armes de défense ne doivent être utilisées qu’en ayant pour buts la libération collective et non pas pour saisir le pouvoir de manière permanente, même si leur utilisation peut potentiellement et de manière possible nécessairement, faire escalader les conflits. Dans tous les cas, les armes ne sont pas la première ligne de défense et ne sont prises qu’après que toute autre résolution de conflit ait été épuisée. (NdT : on reconnaît là un grand principe amérindien de gestion de crise et de conflit…)

L’utilisation des armes n’est efficace sur le long terme que si cela fait partie d’un cadre de double pouvoir, c’est à dire la résistance à l’oppression et l’exploitation tout en développant d’autres initiatives vers l’autonomie et la libération comme partie intégrante d’autres efforts d’auto-suffisance et d’autodétermination.

Ceux engagés avec les armes devront avoir le même pouvoir que ceux impliqués dans d’autres formes de défense de la communauté ou dans l’auto-suffisance. Porter les armes doit être vu comme une tache privilégiée, ayant la même importance que l’attention portée aux enfants, produire la nourriture ou collecter les ordures ménagères, rien de plus. Pour maintenir un équilibre du pouvoir, faire une rotation des taches armées et des entrainements parmi ceux qui désirent y participer. Tout entraînement aux armes se doit d’inclure une éthique et des pratiques libératrices dynamiques et évolutives en plus du savoir-faire et de la sécurité. Au sein de toute opération d’entrainement, il devra y avoir une insistance particulière sur la défiance des assomptions au sujet des rapports de classe, de genre, de race afin d’interrompre l’archétype de la culture des armes.

Réflexions et questions pour une théorie

Ces notes ne sont qu’un début. Il y a toujours beaucoup de questions, incluant celles concernant l’organisation, les considérations tactiques, le pouvoir coercitif inhérent aux armes à feu, rendre compte à la communauté qui est défendue et l’élargissement du mouvement social et finalement, espère t’on, le processus de démilitarisation. Par exemple : Est-ce que des engagements défensifs doivent demeurer isolés géographiquement ? Est-ce que les groupes d’affinité sont les meilleures formations de partage de pouvoir et de mobilisation élargie ?

Comment peut-on créer des cultures de soutien à ceux qui s’engagent dans un conflit défensif, spécifiquement en ce qui concerne le droit des peuples opprimés historiquement à se défendre ? A quoi ressemblent ces engagements de soutien ? De plus, il y a un bon nombre de considérations et de questions tactiques  à discuter et à d´´battre pour éviter la réplique de la culture dominante des armes. Comment empêche t’on les armes et l’entrainement aux armes de devenir la préoccupation principale, que ce soit par habitude, culture ou romantisme ?

Il peut y avoir une fin à cette violence insensée pour la domination ou les ressources. Mais si nous voulons transcender la violence sur le long terme, nous aurons peut-être à l’utiliser sur le court terme. Nous devons donc nous posons quelques dures questions au sujet de nos approches et de nos méthodes. Quand l’engagement armé est-il approprié ? Quel aspect voudrions-nous qu’il prenne ? Comment créons-nous des cultures de soutien tacite ou directe et incluons-nous les personnes qui ne s’engageraient jamais d’elles-mêmes dans une autodéfense armée ?

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Unités de protection populaire au Rojava

Comment allons-nous empêcher que le pouvoir une fois de plus se centralise ? Quand les conséquences deviennent-elles plus néfastes que les bénéfices ? Il n’y a pas de modèles parfaits ; nous allons devoir créer cela ensemble, pas à pas. Nous devons nous surpasser et dépasser nos limites auto-imposées et devons lâcher prise de nos pré-conceptions de ce que la résistance et l’émancipation sont. Lorsque nous le ferons, nous gagnerons la confiance en l’utilisation d’outils potentiellement létaux avec une conscience libératrice, émancipatrice. Cela veut dire que nous devons comprendre que les valeurs du partage du pouvoir et de l’ouverture (NdT : ce que nous appelons la compréhension de notre complémentarité annihilant de fait les antagonismes factices socialement construits pour nous maintenir divisés…) sont toutes aussi importantes que le pouvoir de porter une arme chargée.

Les armes n’offriront jamais la seule réponse à l’exercice et l’équilibre du pouvoir. Nous seuls pouvons le faire, mais les armes peuvent être une dissuasion contre de véritables menaces et peuvent grandement étendre notre boîte à outils pour l’émancipation. L’autodéfense armée de communauté ouvre la possibilité de changer les règles du jeu et de l’engagement. Cela ne rend pas toujours les situations moins violentes, mais cela peut aider à équilibrer l’inégalité de pouvoir parmi les individus et les diverses communautés. Je n’appelle pas à un soulèvement armé général, mais à repenser comment nous défendre. Nous pouvons rêver, nous pouvons construire de nouveaux mondes (NdT : une société des sociétés), mais pour ce faire, nous ne devons pas oublier de résister en nos propres termes.

= = =

Voir nos pages :

“La fin de l’État”

“Paulo Freire, la pédagogie des opprimés”

“Réseau de résistance et de rébellion international”

“Textes fondateurs pour un changement politique”

“Gustav Landauer et la société organique”

Notre dossier sur « Le peuple en armes »

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Palestine : peuple opprimé en résistance active…

Il n’y a pas de solution au sein du système ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

+

5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

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Depuis 1994 : ¡Ya Basta!

France des sections et révolution sociale avec « L’explosion » de Jean-François Varlet, texte d’actualité de… 1794

Posted in actualité, démocratie participative, gilets jaunes, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , on 10 mars 2021 by Résistance 71

 

“On peut dire qu’il n’y a pas encore eu de révolution dans l’histoire. Il ne peut y en avoir qu’une qui sera la révolution définitive… Les anarchistes, Varlet en tête, ont bien vu que gouvernement et révolution sont incompatibles au sens direct.”
~ Albert Camus, 1951 ~

Une fois de plus, pourquoi ce texte datant de 1794 paraît-il tant d’actualité en 2021 ? Serait-ce parce qu’an fond rien n’a changé ? ou plutôt un changement cosmétique s’est opéré pour que… rien ne change vraiment ? Pourquoi prenons-nous la peine de le republier à 8 jours du cent-cinquantenaire de la Commune de 1871 ? Varlet disait en 1794 : « pour tout être qui raisonne, gouvernement et révolution sont incompatibles… » Varlet avait déjà compris qu’il n’y a pas et ne peut y avoir de solution au sein du système. Il va quand même falloir que ça rentre dans nos têtes de piaf et que nous agissions finalement en conséquence. Ce n’est pas l’échec temporaire de la Commune qui peut contredire ce fait… Que les Gilets Jaunes s’imprègnent de ce texte.
~ Résistance 71 ~

 

 

L’explosion

Périsse le gouvernement révolutionnaire, plutôt qu’un principe (1)

Jean-François Varlet

Du 10 vendémiaire an III de la République, une et indivisible

[1er octobre 1794]

Républicain[s],

Il y a mépris, violation des droits de l’homme, lorsqu’un habitant de la cité est plongé dans les cachots pour avoir défendu les principes de la souveraineté du peuple.
Il y a deuil pour la patrie, lorsque les tyrans qui l’oppriment, triomphent ; lorsque les bons citoyens qui la défendent gémissent.
Il y a patriotisme opprimé, lorsqu’une victime de Lafayette, de la commission des douze, de l’inquisition révolutionnaire, est laissé sous la griffe des ambitieux.
Républicains, le souffrirez-vous ? oubliez les individus, mais pensez aux principes dont ils ont été les propagateurs, et surtout lorsque dans leur zèle désintéressé ils ont fait le bien pour le bien lui-même.
N’en doutez pas, ce sont les vérités crues, dites à la tribune du club électoral qui m’ont valu ma nouvelle retraite au Plessis [prison]. Si du fond du cachot ma pensée peut encore parvenir au peuple, je me réjouis ; les tyrans m’auront en vain persécuté ; ils n’auront fait qu’accroître mon zèle, loin de le rendre impuissant.
Mouchards, recors (2), surveillants à gage, vite sur pieds : je donne le bal aux ambitieux. Ma franchise peut offrir un vaste champ aux délations. Vos témoignages ne seront pas douteux. Vous aurez en main des preuves écrites… Espèce vile ! je n’ai obéi à l’ordre injuste dont vous étiez porteurs, je ne vous ai laissé violer mes foyers, que dans l’espoir de traiter d’égal à égal avec les tyrans, vos maîtres, devant le tribunal du peuple.
On m’accuse de contre-révolution.Je devance ma traduction devant des juges : le fait est constant… Je me regarde comme convaincu, si par contre-révolutionnaire l’on entend l’opposition au gouvernement révolutionnaire. J’obéis provisoirement à sa tyrannie, sans oublier ma portion de souveraineté, par la censure que nous avons tous droit d’exercer sur les décrets rendus. Je me servirai de défenseur officieux ; je plaiderai contre un gouvernement nationicide en faveur de la déclaration des droits de l’homme ; je me porterai accusateur d’une poignée d’ambitieux, assez forts peut-être pour braver la vérité… Qu’importe ! je la dirai.
Je m’immole au bonheur de ma patrie ; là où est le péril, là est le dévouement.
L’Ami du peuple [surnom de Marat] ne se gênait pas ; il nommait les masques : imitons-le.
Le plus déhonté des mandataires du peuple, monsieur Billaud de Varennes, place un foyer de conspiration au club électoral, séant au ci-devant Évêché ; il parle en Barrère de Vieuzac, en baron de Montaut, avec lesquels il fait cause commune. Oui, monsieur Billaud de Varennes a raison ; il doit voir des conspirateurs dans les vrais insurgents du trente et un mai. Mais si, comme à cette époque, ils conspirent avec le peuple, l’audace de ses nouveaux ennemis ne leur garantira pas des succès. L’opprobre, l’ignominie les attendent. Un reste de terreur prolonge un instant leur puissance. Engoués du pouvoir qui les enivre, ils le vouent éternel en leurs mains, et vont dans leur aveuglement jusqu’à oublier que tous les plans d’oppression ont échoué avec leurs auteurs contre la force du peuple. Il n’est point d’heureux scélérats chez un peuple qui veut être libre, et qui le sera malgré tout le mouvement que se donnent Barrère, Billaud, Vadier, Collot, Amar, Voulland, Bourdon de l’Oise, Duhem, Ducos, Montaut, Carrier, etc. etc. Et pour atteindre les traîtres d’un seul coup de filet, tous les membres des comités de salut public, de sûreté générale, du tribunal révolutionnaire, coupables de complicité ou de lâcheté sous le règne de Robespierre, imperator et pontifex (3).
Républicains, ne cherchons pas ailleurs que dans le gouvernement révolutionnaire l’origine de l’oppression sous laquelle la république a gémi depuis les journées mémorables des trente et un mai, premier et deux juin. Votre confiance à cette époque m’appela au comité d’insurrection ; et comme on pourrait en induire que j’ai servi la plus odieuse des tyrannies, je dois au peuple, je me dois à moi-même une explication franche.
Parmi les citoyens élus pour sauver la patrie dans la révolution du trente et un mai, il y eut des patriotes francs du collier, élus par le peuple, insurgés avec lui pour le maintien des principes et l’établissement d’une constitution républicaine. Il y eut aussi des intrigants, émissaires de la plus destructive des factions. Cette ligue de Caligula ne vit dans la chute des brissotins qu’une plus vaste carrière ouverte à son ambition. Le comité d’insurrection recéla les germes du gouvernement révolutionnaire, conçu d’avance dans le secret. Les faux insurgents substituèrent à mon insu Robespierre à Brissot : au fédéralisme, une dictature révoltante, décorée du nom de salut public. Pour moi, j’étais trop franc pour être initié ; on me laissa de côté.
J’insurrectionnai, rien de plus. Quand je vis les députés, accusés par la voie [sic] publique, dans les liens de l’arrestation, je me retirai ; je me démis de toutes fonctions, et rentré dans le sein du peuple, je demeurai totalement étranger au gouvernement révolutionnaire, si ce n’est à certaines époques où je me fis un devoir de le combattre. Le gouvernement me crut peu capable de remplir ses vues ; il ne me fut proposé aucun million. Mon éloignement des comités, du tribunal révolutionnaire ; ma nullité absolue, mon séjour aux Madelonnettes (4) depuis le trente et un mai, prouvent assez, ce me semble, que j’ai voulu l’insurrection pure et simple. Ô mes concitoyens ! ne m’accusez pas d’avoir été l’artisan de vos malheurs ; je n’ai pas mérité un si dur reproche. L’horrible dictature de Robespierre ne justifie point la tyrannie de Brissot ; descendu au dedans de moi, je n’y trouve aucun remord, je suis tranquille avec moi-même… c’est quelque chose, je crois ?
Je viens de me défendre en accusé. Ai-je donc oublié que je me porte accusateur !
Républicains ; l’ennemi des brissotins abhorre, exècre les robespierrins [sic]. Leur chef n’est plus : On conspire… À qui s’en prendre ?… À Pitt ? À Cobourg ? Aux étrangers ? Pitt, Cobourg, les étrangers y sont bien pour quelque chose ; mais derrière eux, j’aperçois d’ambitieux députés se disputant sur les débris des factions la possession du trône. Le despotisme a passé du palais des rois dans l’enceinte d’un comité. Ce n’est ni le manteau royal, ni la couronne, ni le sceptre qui font haïr les rois ; mais bien l’ambition, la tyrannie. Elle n’a dans ma patrie que changé de costume. Nation légère et versatile ! jusqu’à quand les noms te tiendront-ils lieu des choses ?… Je crois voir clair : le respect dû à la convention nationale, je ne l’étendrai pas sur des mandataires infidèles, si par l’effet de leurs instigations, une autorité légitimement constituée rend des décrets subversibles de [qui subvertissent] toute harmonie sociale. Baisserai-je un front d’esclave devant un code révolutionnaire, palladium de la tyrannie ? céderai-je à des mouvements de crainte ? obéirai-je à cet ordre despotique : le silence ou la mort ? je n’aurai point cette lâcheté. Les principes consacrés dans la déclaration de nos droits sont supérieurs aux décrets ; ils me crient qu’il faut par dessus tout être libre, se placer entre le respect dû à la masse des délégués du peuple, et le respect dû plus légitimement encore à sa souveraineté.
Je me mets sous les yeux cette devise : Vivent les droits du peuple souverain ! respect à la convention nationale ! à bas les usurpateurs ! périsse le gouvernement révolutionnaire plutôt qu’un principe !
Et j’avance ferme, frappant à bras raccourci sur les dominateurs.
Quelle monstruosité sociale, quel chef-d’œuvre de machiavélisme, que ce gouvernement révolutionnaire ! Pour tout être qui raisonne, gouvernement et révolution sont incompatibles, à moins que le peuple ne veuille constituer ses fondés de pouvoirs en permanence d’insurrection contre lui-même, ce qu’il est absurde de croire.
Esclaves soumis au droit du plus fort ; vieux valets de cour attelés aux chars de toutes les tyrannies ; espèce bipède des égoïstes, des insouciants ; écrivassiers vénals [vénaux] dont le peuple paie chèrement les poisons journaliers ; fanatiques, idolâtres de l’erreur ; intolérants, qui voyez le crime là où n’est pas votre opinion, vous êtes les prôneurs ou les dupes du gouvernement révolutionnaire. Il faut à ses auteurs un prétexte pour légitimer le dictatoriat. Au nom du salut public ils créent une infinité de dictatures en sous-ordre, correspondantes au comité de salut public.
À l’ombre des nuits, dans le silence, sous le secret ; sans formalités, l’arbitraire, les haines individuelles embastillent les citoyens par milliers. Les rois révolutionnaires ne peuvent régner s’ils ne corrompent ; il faut faire de l’argent ; le glaive de Thémis devient un poignard ; des lois de sang ont un effet rétroactif ; les plus gros propriétaires, accusés de feintes conspirations, paraissent devant un tribunal homicide, accusateur impitoyable et sourds à tous moyens de défense ; la conscience criminelle des jurés est toujours convaincue ; les oreilles sont frappées d’un seul cri : la mort ! la mort ! le temple de la justice représente l’antre des cannibales, & ces monstres y parlent d’humanité.
Le dernier degré d’avilissement des droits du peuple est atteint. On voit dans l’état l’autorité opprimante et terrible de quelques ambitieux, au-dessus du pouvoir légitime : la convention nationale. On aperçoit des citoyens dépouillés de tous (5) leurs droits, malheureux, tremblants et muets devant leurs tyrans ; et à cette vue l’on se demande si la France est peuplée de sujets ou de républicains.
Citoyens, jaloux de connaître les lois qui vous gouvernent, n’allez pas demander une définition exacte du gouvernement révolutionnaire à ses partisans ; licencieux sans être libres, féroces sans énergie, c’est ainsi qu’ils expliquent cette belle invention.
« Deux tiers de citoyens sont des scélérats, ennemis de la liberté : il faut les exterminer. La terreur est la suprême loi ; l’instrument des supplices, un objet de vénération. Si la destruction n’est point constamment à l’ordre du jour, si la glaive cesse d’abattre ; si les bourreaux ne sont plus les pères de la patrie, la liberté court des risques. Elle veut régner sur des piles de cadavres, s’abreuver du sang de ses ennemis ».
Hommes sensibles ! Ô mes amis ! ne répliquez pas. Le voyageur se range pour faire place au torrent ; donnez raison aux furieux, car dans les mouvements exaspérés de leur haine, ils vous victimeraient (6). C’est à soi-même qu’il faut se dire : « S’agit-il d’exterminer des scélérats, ou de persuader & convaincre des hommes trompés ? les mille et une conspirations sont-elles bien certaines ? ne sont-ce pas plutôt les imaginations qui conspirent ? L’exécuteur des hautes-œuvres peut-il régénérer la nation, ou ce soin doit-il être confié à la bonne organisation des écoles primaires ? Le gouvernement révolutionnaire amènera-t-il une solution dans les affaires publiques ? Tend-il à exterminer les factions, ou n’est-ce pas au contrat social à nous acheminer vers un ordre de choses durables ? Ces réflexions sont douces et consolantes ; je m’y complais. Les révolutionnaires vont crier au modérantisme. J’aime beaucoup le modérantisme qui me rend humain, tolérant, réfléchi. Hé bien ! soit, je suis un modéré ; j’ai mérité la haine des grands patriotes du jour, et en cela j’ai recueilli selon mon vœu ; car s’ils m’estimaient, je m’estimerais moins.
Patriotes, restez invariablement attachés aux principes, soutenez un citoyen véridique contre l’or, l’usurpation, l’abus du pouvoir ; il se livre, il s’abandonne à la justice de votre cause. Mais quel calme ! quelle stupeur ! quelle léthargie ! Le silence, le néant planent sur vous. Républicains, vous dormez ! et la contre-révolution veille. De la tyrannie de Robespierre, il n’y a d’éteint que le tyran ; son affreux système lui survit ; depuis le décret atroce qui met hors de la loi innocents et coupables sans distinction, pour jeter un voile sur la plus profonde conspiration, les mandataires, continuateurs du tyran, hardis conjurés, méprisés et craints, déposant les masques, contre-révolutionnaires sous vos propres yeux. Vous dormez ! et, bien que les ambitieux paraissent sévir contre les prêtres, contre les nobles, les prêtres et les nobles tiennent en leurs mains le salut d’un état dont ils ont juré la ruine. Vous dormez ! et le poignard de Brutus n’a pas précipité de la tribune Bourdon de l’Oise, assez osé pour dire en plein sénat, Il ne faut point de dictateur, il faut la dictature. Et sur le poignard d’un assassin, réfute l’opinion de Tallien sur la liberté indéfinie de la presse. Vous dormez ! et sept mandataires inculpés sur des faits de notoriété publique, aussi évidents que l’acte énonciatif des délits de Capet, de Brissot, se défendent en coupables ; quelques-uns de leurs collègues leur servent de défenseurs officieux : si, disent-ils, les sept membres inculpés sont coupables, la convention entière a conspiré. C’est ainsi qu’on abuse du respect du peuple, pour le centre d’autorité légitime, seul point de ralliement des républicains ! Le manteau de l’inviolabilité enveloppe les conjurés. Lecointre, accusateur énergique, est traité de calomniateur, d’insensé ; on parle d’union, de paix, et l’ordre du jour est adopté ; le sept membres inculpés ne lavent point la tache infamante qui les couvre ; forts de la loi rendue contre les calomniateurs, il sont la lâcheté de ne point traduire Lecointre au tribunal révolutionnaire. Vous dormez ! et les prisons s’ouvrent aux esclaves, se ferment sur les hommes libres : on y laisse tranquille Fouquier de Tinvillle, exécuteur des massacres juridiques du tyran. Vous dormez ! et la misère vous poigne (7), et vous ne cherchez pas à connaître quel démon frappe de stérilité un sol comblé des dons de la nature. Vous dormez ! et l’aristocratie voit avec une joie secrète, le temple, recéler dans Paris la pierre d’attente du royalisme ; et Meudon, Château Fort forge mystérieusement les foudres conjuratrices (8). Le député populaire qui ose en concevoir quelque doute, est un Pitt, un Cobourg. Vous dormez ! et tous les murs de Paris, les ambitieux ont déjà leurs faisceaux, leurs licteurs, leur garde prétorienne. Vous dormez ! et ce Barrère de Vieuzac, noble et conspirateur né, vous berce de feintes victoires. Je crois à la valeur républicaine : je ne crois pas à Barrère. Ce fourbe, qui depuis dix mois crie fanfare à la tribune de la convention nationale, qu’il rendre compte à la nation des milliers de poudre, fabriqués et partis sur les frontières, à l’instant où Condé, Valenciennes se prennent presque sans coup férir ; qu’il dise si un seul fusil est entré dans le sein du peuple, malgré ce million consacré à l’armement de l’intérieur ; qu’il dise où vont ces armes, que forgent journellement de nombreuses manufactures. Si comme Barrère l’annonça tant de fois, nous avons des arsenaux, des magasins, des camps à l’ennemi ; si de nombreux vaisseaux pris aux anglais, sont rentrés dans nos ports chargés de vivres, les armées ont dû s’alimenter du butin du dehors, la consommation de l’intérieur être moindre. Le peuple des artisans, sur lequel pèse la misère publique, n’a pas senti ces heureux effets. Il demande à Barrère un état général des prises faites ; il veut qu’il indique les dépôts qui les contiennent. Barrère ! Ô Barrère ! vous n’êtes plus si victorieux. Républicains, vous dormez ! et la Vendée meurtrière, renaît plus formidable de ses débris ; ce coin de terre, imprégnée du sang le plus pur, menace encore d’engloutir de nouveaux défenseurs. Vous dormez ! et à la voix souveraine du peuple, l’on substitue des adresses mendiées, tissus [tissées] de basses flagorneries, signifiant toutes par ces mots : La guerre, la terreur, le gouvernement révolutionnaire, restez à votre poste. Vous dormez ! et la société des jacobins dénaturés par des meneurs, est à la merci des ambitieux, qui, de là dominent le peuple entier. Là, les sénateurs sont tribuns ; les surveillés, surveillants. Cette société sert de point d’appui au gouvernement conspirateur, d’aliment aux factions, de degré aux intrigants. Son vice inhérent est d’avoir deux peuples dans son assemblée : le peuple qui paie, parle dans l’intérieur de la salle ; et le peuple qui ne paie pas, le vrai peuple, le public, est muet dans les tribunes. Un vice non moins capital, est l’admission des députés dans cette société. Le peuple n’est plus livré à lui-même ; les mandataires prépondérants viennent aux jacobins se faire chefs de parti ; ils y viennent organiser un second (9) neuf thermidor, contre la convention nationale. Républicains, vous dormez ! et les quatre-vingt cinq départements, travaillés par la tyrannie révolutionnaire, disséminée sur tous les points, ignorent ce qui se passe ici, et ne vous font point part de l’oppression sous laquelle ils gémissent.
Vous dormez ! la république est dans les fers (10)… Citoyens ! citoyens ! sortez de votre assoupissement ! réveillez-vous ! la patrie éplorée vous appelle, patriotes échappés au feu du tribunal révolutionnaire, surnageant ça et là au milieu du vaste gouffre (11), de l’ÉNERGIE !… pour l’amour de la liberté, et à vos corps défendant. L’aristocratie poignarde, vos têtes sont mises à prix. Armes aux bras ! plumes à la main ! corps à corps ! audace contre audace ! c’est ici qu’il faut attaquer, harceler, presser vivement l’ennemi, ne lui point donner de cesse [de répit]. Frondons la tyrannie, publions ses forfaits, traversons ses sinistres desseins, n’attendons pas qu’elle nous surprenne offensivement, OSONS !… il n’est plus de danger, l’oubli de nous-mêmes peut sauver la patrie ; les périls, les obstacles, ils cèdent au courage, le dévouement les élude. Tremblez ! tyrans masqués de popularité, la pensée se fait jour après une longue compression, elle aura sur vous l’effet [explosif] du salpêtre bourré dans un tube. L’homme libre donne l’élan à sa haine contre les oppresseurs, la presse fait ses décharges… les chefs des conjurés, où sont-ils ?… pâles et défaits, ils se traînent dans la poussière, ils exhalent les derniers soupirs, …ils ne sont plus.
La nation française respire, ses phalanges nombreuses se rallient autour de l’autorité qu’elle a librement élue, elles forment un rempart impénétrable devant la convention nationale ; le reste impur de ses assassins marche au supplice. Les âmes s’épanchent, se dilatent. La joie, l’enthousiasme sont universels ; aux créneaux du temple des lois, flotte le drapeau tricolore, avec cette légende, que dix mille voix d’hommes libres, dans un concert unanime, portent dans les airs :

Vivent les droits du peuple souverain ! respect à la convention nationale ! À bas les usurpateurs, PÉRISSE LE GOUVERNEMENT RÉVOLUTIONNAIRE PLUTÔT QU’UN PRINCIPE.

Signé VARLET

Source :

https://unsansculotte.wordpress.com/2013/02/11/lexplosion-par-jean-francois-varlet-gouvernement-et-revolution-sont-incompatibles-1794/

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Lectures complémentaires :

Les amis du peuple de la véritable révolution (PDF)

Jean-Paul Marat « Les chaînes de l’esclavage », 1774, édition de 1792 (PDF)

Petit précis sur la société et l’État (Résistance 71, PDF)

 

Réflexions complémentaires sur le peuple en armes, la rébellion l’auto et la légitime défense des peuples face à l’État qui ne peut être que terroriste… 1/2

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, colonialisme, coronavirus CoV19, crise mondiale, démocratie participative, gilets jaunes, guerres hégémoniques, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, santé et vaccins, société des sociétés, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , , , , , , , on 8 décembre 2020 by Résistance 71


Vive la Commune et la France des sections avant elle !

Deux textes complémentaires sur la rébellion et les “hommes / peuples en arme”.  La mise en place de la dictature technotronique à marche forcée par l’oligarchie étatico-capitaliste, ce actuellement par le truchement de la dictature sanitaire d’une “pandémie” fabriquée de toute pièce et de la 5ème génération des moyens de communication (5G), doit nous faire critiquement réfléchir aux options se présentant à nous, les peuples du monde, c’est à dire l’humanité, pour y résister. Du grain à moudre donc ci-dessous. Nous devons marcher au-delà des antagonismes sur le chemin de la société des sociétés, celle qui réalisera enfin notre humanité vraie. Il est aussi impératif de faire la distinction entre l’agressivité, qui fait partie de nos mécanismes naturels de défense et de survie et la violence, qui est une construction sociale induite. Nous devons impérativement tout considérer et prendre en compte pour prendre des décisions informées, car l’heure des prises de décisions arrive à grand pas et il s’avère depuis bien longtemps, que face à l’État, les peuples sont en état de légitime défense permanente…
En langue iroquoise et autres langues natives du continent des Amériques, le mot « guerrier » n’existe pas, c’est une invention occidentale. En langue mohawk (kanienke’ha) l’expression « Rotisken’ra:kete » est synonyme de ce que les occidentaux qualifièrent de « société des guerriers », mais littéralement cette expression signifie : « ceux qui portent le fardeau de la paix » et la paix incombe à chacun, donc tôt le monde est un « gardien de la paix ». Les régimes pseudo-démocratiques occidentaux se durcissent de jour en jour et mutent en dictature implacable, il doit devenir évident pour le plus grand nombre qu’il n’y a pas et n’y a jamais eu de solution au sein du système. La réflexion sur le « peuple en arme » a toujours existé, sa mise en pratique s’est souvent avérée positive, mais la perspective bien entendu tétanise l’oligarchie et les instances de préservation de la division du pouvoir. Nous ne pourrons plus éluder longtemps cette question récurrente, jamais définitivement résolue…
~ Résistance 71 ~

“La société modernisée jusqu’au stade du spectaculaire intégré se caractérise par l’effet combiné de cinq traits principaux, qui sont : le renouvellement technologique incessant ; la fusion économico-étatique ; le secret généralisé ; le faux sans réplique ; un présent perpétuel.”
~ Guy Debord “Commentaires sur la société du spectacle”, 1988 ~

Réflexions supplémentaires sur le peuple en arme, la rébellion et l’auto-défense, un texte de novembre 2020 que nous avons traduit : « Hezbollah le superbe », texte écrit précisions-le par un américain dissident expatrié.


Gaulois penseur… donc réfractaire !

La démocratie directe des Hommes en armes

Jacques Meilleur

Août 2020

Source:
http://rebellion-sre.fr/democratie-directe-hommes-armes/

En écrivant ces lignes à propos du sujet révolutionnaire, qu’il conçoit lui comme étant un sujet de classe, une classe-sujet, Jacques Camatte pointe indirectement la question du modèle démocratique réel, balloté entre l’individualisme libéral-capitaliste et le collectivisme anarcho-communiste. Nous posons que la démocratie traditionnelle dont nous tenterons de circonscrire la forme dans le présent texte, une démocratie que nous voulons penser comme antique (remontant aux premières civilisations et même avant), archaïque (première) et éternelle (principielle), n’est pas un universel abstrait et ne peut prétendre être mécaniquement applicable à toutes les situations historiques. Elle ne s’impose pas mais se conquiert, se construit. Elle ne s’étend pas (principe des empires marchands) mais se défend (principe originel de Rome…). Elle n’a, par exemple, que faire de la question des esclaves (ce qui ne veut pas dire non plus qu’elle ait besoin d’esclaves…), étant constituée dans sa forme la plus pure de « maîtres sans esclaves », pas plus qu’elle ne souscrit au prosélytisme « démocratie droit-de-lhommiste » contemporain.

Ses principes n’ont pas à s’appliquer dans une perspective égalitariste, et l’égalité réelle ne s’applique jamais qu’aux membres reconnus de la collectivité cernée et distincte à laquelle appartiennent ceux qui en défendent les principes, principes non idéaux mais purement pratiques. Ce qui, d’ailleurs, veut tout aussi bien dire que la démocratie archaïque n’exclut pas la guerre, puisqu’elle épouse toujours avec amour les rudes principes du réel. La démocratie antique-archaïque n’est pas le Bien, n’incarne pas le Bien, ni ne cherche à l’imposer. Elle repose sur un principe d’autorité, l’autorité de chacun sur soi-même au regard du fonctionnement et de l’organisation de la collectivité, ce qui ne la rend pas forcément accueillante.

La démocratie antique n’est pas une utopie.

La démocratie antique n’est pas une utopie. Elle n’est pas plus une version améliorée, optimisée, de la démocratie contemporaine, et pas seulement parce qu’elle la précède. Et la démocratie contemporaine n’en est certainement pas la forme idéale réalisée. La démocratie représentative et parlementaire, la démocratie participative, sont des formes amoindries de la démocratie antique, directe. Elles sont les diverses facettes d’un même phénomène : verticalité pyramidale et oligarchique, pour les formes actuelles de la démocratie représentative, et, une fois que le peuple a été dépouillé de tout pouvoir, organisation d’une horizontalité de pacotille dans une démocratie participative associativiste dont les seules vertus résident dans ses dimensions consultative et palliative. Aucun pouvoir de décision n’est restitué, à aucun moment. Les détenteurs du pouvoir réel loueront « la merveilleuse inventivité des citoyens impliqués dans la vie de la collectivité », d’autant plus qu’ils seront pour ainsi dire soulagés par l’implication de ces citoyens, d’un certain nombre de tâches subalternes.

La dilution de la responsabilité des dirigeants démocratiques contemporains dans le spectacle de la marchandise est une des victoires majeures du spectaculaire diffus puis du spectaculaire intégré (nous renvoyons le lecteur, sur ce deux concepts, à la lecture de La Société du Spectacle et des Commentaires sur la Société du Spectacle, de Guy Debord), mais aussi de l’économie se substituant tout à la fois à l’idéologie et à la politique (cf. sur ce sujet l’Introduction à la science de la publicité et l’Enquête sur la nature et les causes de la misère des gens, de Jean-Pierre Voyer). Points que nous espérons pouvoir développer dans un prochain article.

Toujours debout devant la responsabilité de l’individu dans sa collectivité d’appartenance, on peut dire de la démocratie archaïque, antique, qu’elle est traditionnelle, conservatrice, droite.

Aucun système d’organisation de la collectivité ne peut être pensé sans qu’il soit mis en lien avec les structures de sa reproduction matérielle : « Ce que sont les hommes, ce qu’est l’humanité dépend des conditions matérielles de l’échange. L’histoire de l’échange, l’existence objective de l’échange, est le livre ouvert des forces essentielles de l’homme, la psychologie humaine matérialisée. » (Jean-Pierre Voyer, Introduction à la science de la publicité). La démocratie directe antique est la manifestation politique matérielle de l’échange non marchand.

« Faiblesse et néant »

La forme traditionnelle de la démocratie, celle des hommes en armes, des conseils de villages et de clans (ou de quartiers et d’usines…), des milices populaires d’auto-défense (et non pas des gens d’armes de la monarchie), exige de chaque citoyen une autodiscipline permanente qui est à l’opposé radical du festivisme contemporain (dans lequel le plaisir de chacun et ses intérêts bien compris priment toujours sur l’échange non marchand et sur la collectivité des biens).

Il n’y a pas de réelle différence, quant à l’exercice du pouvoir, entre les régimes parlementaires représentatifs, les régimes monarchiques et les régimes totalitaires. C’est toujours une oligarchie qui s’arroge le pouvoir et qui règne. L’anarchie elle-même, comme régime politique, n’a que trop peu d’exigences sur les individus, quand elle s’imprègne du libéralisme moderne en le radicalisant, ou quand à l’inverse elle se colore d’un rousseauisme bon teint et mal compris. La démocratie directe traditionnelle que nous invoquons par ces lignes demande à chacun d’être son propre dictateur, non par l’intermédiaire d’un surmoi tout puissant, plus à même de régner sur le troupeau des consommateurs du spectacle des marchandises, mais par l’intégration des nécessités vitales, y compris de reproduction de l’espèce.

Les critiques contemporains du capitalisme, dans des pays post-industriels où tout le monde réclame le retour de l’industrie, veulent s’attaquer aux inégalités et à la pauvreté, sans voir qu’ils ne veulent s’attaquer qu’à des manifestations, à des images issues de l’accumulation du Capital et de la circulation des marchandises, au spectacle des inégalités et au spectacle de la pauvreté. Nous opposerons à ces idées et au spectacle de la marchandise dont elles sont une manifestation, la réalité très matérielle de la misère, que Littré donne pour « faiblesse et néant ». La misère renvoie directement à ce qui est voilé par le spectacle des inégalités et de la pauvreté, à savoir l’aliénation et la séparation, qui ont pour résultat l’absence totale de liberté réelle.

Il est extrêmement rare, et le plus souvent inscrit dans l’instant d’une situation déterminée, dans le cadre d’une démocratie traditionnelle, qu’émerge un pouvoir centralisé au-delà des communautés locales, et tout pouvoir exercé au-delà du territoire de ces communautés est généralement fédéral, subsidiaire et ponctuel.

Un mythe politique fondateur

Toute discussion sur la question démocratique se focalise depuis plusieurs années sur la liberté et, surtout, l’égalité. Ce sont d’ailleurs ces deux points du discours qui ont en quelque sorte condensé, en France, les orientations stratégiques et discursives des politiques de droite ou de gauche, sans qu’aucune ne se définisse d’ailleurs à l’exclusive par un seul de ces deux termes. Liberté de consommer, égalité devant la marchandise, ça va de soi. La liberté dont parlent ces politiques n’a pas grand-chose à voir avec une réflexion de fond sur la question de l’aliénation, et leur égalité se borne à une égalité de droit qui jamais ne parvient réellement à orchestrer l’égalité dans les faits.

Dans une démocratie réelle, directe et antique, la liberté est liée à l’exercice des devoirs et l’égalité n’existe concrètement et très pratiquement qu’en ce que les richesses nécessaires à la reproduction du groupe sont toujours collectives.

Il est ainsi aisé de comprendre que la démocratie traditionnelle que nous évoquons ici en l’opposant à son avatar moderne, ne peut pas faire l’objet d’une démonstration. Il nous revient surtout d’en pointer des éléments, à travers l’histoire des civilisations et des peuples, mais aussi d’en désigner les fragments qui se cachent sous l’illusion de partage du pouvoir qui en emprunte aujourd’hui le nom.

La démocratie traditionnelle est un mythe, très exactement dans le sens où l’entend Alain de Benoist dans un texte majeur, bien qu’étonnamment l’un des moins lus et des moins cités, L’Empire intérieur (Fata Morgana, 1995) : « Le mythe est la parole qu’on ne saurait mettre en doute, non parce qu’elle tombe dans le champ de la croyance, car elle est au-delà de la croyance comme du doute, mais parce qu’elle est de l’ordre du réel au sens le plus éminent, parce qu’elle manifeste l’autorité originelle de la chose même. La vérité du mythe n’a donc pas besoin d’être démontrée par un raisonnement qui pourrait d’ailleurs aussi bien démentir ses prétentions. Le mythe n’est pas de l’ordre de la démonstration, mais de la monstration. Il ne renvoie pas à une réalité séparée de lui, dont il se bornerait à rendre compte de façon spécialement adéquate ; il est cette réalité même. »

La réalité de la démocratie directe des hommes en armes et des milices populaires d’auto-défense transpire de chaque moment de l’Histoire pendant lequel l’autorité d’un pouvoir séparé du peuple ne détient plus la légitimité de son exercice. Cette réalité est tout le contraire de la démocratie moderne, parlementaire et participative, répugnante par le seul fait qu’elle s’érige sur les cadavres vivants des esclaves sans maîtres qui en formulent les louanges et se placent avec fanatisme sous sa protection policière étatique. Or, ce n’est que lorsque la police est milice d’auto-défense, quand la milice est en charge de la police, que l’Etat est fermement maintenu sous le joug de la volonté générale et ne peut plus servir une oligarchie, et peut enfin être détruit.

La destruction de l’Etat est l’aufhebung de toute polarité politique, parce qu’elle renvoie à l’exercice concret de la démocratie directe des hommes en armes, démocratie traditionnelle, démocratie purement pratique, destruction et dépassement de la démocratie spectaculaire contemporaine, asservie à la dynamique du Capital dont elle est l’image déformée par la soumission des esprits aux apparences de la circulation marchande, aux objets fétichisés et aux humains réifiés.


Dignité, Terre et Liberté !

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Il est intéressant de noter que le texte ci-dessous a maintenant près d’un quart de siècle… et où en sommes-nous toujours ?…  alors ¡Ya Basta! ou pas ?
(Résistance 71 )


Oaxaca, Chiapas en rébellion

Terminal Terrorisme

Hakim Bey

1998

Source:
https://www.anarchisme-ontologique.net/7521/terminal-terrorisme/

L’électrocardiogramme du terrorisme en ligne est plat. Pour défibriller le système & réussir une véritable action autonome, il faut redéfinir la Gauche et la Droite.

Le mouvement des milices fut intéressant… une minute. Leur structure « non-organisée » – des unités autonomes reliées par des réseaux élémentaires (et par internet) – avait l’air anarchique & leur hostilité à l’encontre du gouvernement américain fit naître un élan de sympathie. Il fut très difficile de résister à la tentation d’une « action » dans ce monde de suffocation politique. Mais le charme des milices ne fut qu’éphémère.

Il devint clair rapidement que, quels que soient les éléments de réel populisme qui aient pu exister au sein des milices, ils furent capturés (avec une authentique angoisse) par l’extrême droite. Les « suspects habituels » : Identité chrétienne (les juifs sont des suppôts de Satan), anti-sionistes, ex-K.K.K., le mouvement « Wise Use » (des anti-environnementalistes à la solde de pollueurs), les fascistes « populistes », etc.

Le modèle cellulaire révolutionnaire, la rhétorique au sujet de la « souveraineté individuelle », les « Milices du Peuple », la notion de pays autonomes, & l’appel même à une « loi commune » sont là des idées qui auraient pu s’intégrer dans un mouvement populaire authentique, un de ceux qui auraient inclus les travailleurs, les fermiers, les radicaux, & les antiracistes – comme le dernier Parti populiste américain. Certaines tactiques des milices – l’utilisation du Net – pourraient être appréciées par un mouvement révolutionnaire. Gauche, Droite ou « par delà la Gauche & la Droite » ?

Le problème c’est que les milices ont utilisé ces tactiques à mauvais escient, au mauvais moment, & pour la mauvaise cause. Elles sont dénuées de pouvoir, car elles ont capitulé immédiatement face à la nostalgie du spectacle qui les a condamnées à la non pertinence. Elles se sont taillé un rôle virtuel pour elles-mêmes – « les nazis-sur-le-net » – & elles ont disparu virtuellement aussi. Les « nouvelles » sont déjà vieilles – trop tard. Les milices ont consommé leurs 15 minutes.

Les milices ne sont pas une T.A.Z. Il y a une certaine similitude entre les concepts de « Zone Autonome Temporaire » & de « Zone Autonome Permanente » & l’idée des milices. Il m’est arrivé de parler du potentiel du Net comme outil d’organisation pour « potentialiser l’émergence d’une TAZ – mais c’était il y a 13 ans, & je tendrais aujourd’hui à considérer cette vision avec beaucoup de scepticisme, voire de cynisme. Cinq années passées à observer l’activisme politique sur le Net (de Droite comme de Gauche) m’amènent à penser que son potentiel est très limité. Pourquoi ?

  1. Le Net a graduellement été encerclé par le capital ;
  2. Le Net est un taudis psychique, hanté par des avatars prédateurs, des désinformateurs, des prisonniers du Texas faisant de la saisie d’information – travailleurs-esclaves –, des assassins de cartoon à la cervelle vide, de la pub, etc. ;
  3. Le Net est également « hanté » d’autres manières – par le fantôme de Tim Leary, des cimetières pour animaux-morts virtuels, des maîtres ascensionnés de la Porte des Cieux, des OVNIS – sans mentionner l’archéologie perdue du Net lui-même. La situation approche du gothique. Le Net est une ruine romantique.
  4. Le Net est « en faillite ». Il n’y a pas de fric ici. Plusieurs milliards de dollars des « start-ups » ont sombré dans un trou noir ou une étoile effondrée avec une luminescence glauque & périphérique – mais sans énergie aucune.
  5. Parce que les gouvernements & les sociétés craignaient la structure polymorphe du Net, celui-ci a été pénétré bien plus profondément qu’aucun autre média de communication. Tous les messages sur le Net ne sont que des « cartes postales » virtuelles (je vous renvoie à l’édition de printemps 1997 de « Covert Action Quarterly » pour un important article sur « UKUSA » & le programme international de surveillance des communications électroniques).

Les milices tombent dans le cadre du point 2 – des « taudis psychiques ». La quantité de pure désinformation entourant leur présence sur le Net est tout bonnement incroyable. Tout d’abord, il est tout à fait impossible qu’une quelconque souveraineté individuelle ou qu’un comté autonome puisse être considéré par la constitution des USA – ce serait plutôt l’inverse. La « constitution » des milices n’est qu’une simple hallucination. Ensuite, les idées anarchistes sont incompatibles avec l’hégémonisme autoritaire & le racisme qu’impliquent des concepts comme le ZOG (« Zionist Occupation Government », c’est-à-dire le gouvernement des USA). Enfin, leur théorie de la conspiration – les Nations Unies, le Nouvel Ordre Mondial, les hélicoptères noirs, les troupes russes – a totalement loupé le coche de la réalité politique contemporaine. On dirait un mauvais film.

Les milices ont échoué à saisir que tout populisme authentique – même de droite – se doit d’être anti-capitaliste. Et puisqu’elles sont de Droite, elles ont également loupé le fait que le populisme doit être populiste, c’est-à-dire pro-humain. Oui le gouvernement des USA est le Grand Satan. Mais l’ennemi réel n’est pas tant l’impérialisme déclinant que le capital – pur, migratoire, nomade, gnostique – une véritable fausse idole – manipulée par une poignée de zaibatsu, le WTO, la Banque Mondiale, le FMI, le GATT. Oui, les milices sont révolutionnaires – mais d’un révolutionnaire conservateur très mal éduqué (qu’elles lisent Telos). Les milices se sont enterrées, d’elles-mêmes, dans les poubelles de la Fin de l’Histoire.

Zapatista !

Un bien meilleur exemple d’utilisation politique créative du Net c’est l’EZLN, les Zapatistes du Chiapas. Ils ont véritablement réussi à libérer une région & le Net les a aidés à survivre. Ils basent leur idée sur l’anarchisme & la spiritualité maya. Ils réclament le droit d’être Mayas (une différence révolutionnaire), mais ils agissent en solidarité avec les autres groupes dans le monde se battant pour l’autonomie (une présence révolutionnaire). Virtuellement exclus des mass media, les zapatistes ont fait une utilisation imaginative des médias « intimes » & du Net. Populiste, anti-capitaliste, anti-néolibéral, sécessionniste, tendant vers les « libertés empiriques » plutôt que vers l’idéologie, les zapatistes démontrent la possibilité d’une « politique avec le cœur ».

Ce dont nous avons besoin à présent, c’est de plus de zapatisme urbain. Nous devons reprendre l’idée d’anarcho-fédéralisme de la Droite & en faire un nouveau mouvement social, tel qu’on commence à le voir en Italie.

Il semble qu’il y ait deux manières d’aller « au-delà de la Droite & de la Gauche ». L’une d’entre elles est d’être post-droitier ; même si c’est anti-étatique & anti-capitaliste, c’est de manière atavique anti-humain. C’est la voie des milices.

Quelle est l’autre voie ? Est-ce simplement le « post-gauchisme » ? Sans idéologie ? Sans centralisme bureaucratique ? Sans internationalisme rationaliste de l’ancienne Gauche ? Embrassant la polyvalence & la contradiction ? Cette voie peut-elle sauver les restes de la Gauche (les travaillistes, les verts, les autonomes) & leur offrir un contexte neuf pour leurs luttes, un nouveau « mythe » ?

Il faudrait tout d’abord commencer par analyser le Capital depuis 1789. Les milices n’ont jamais considéré cela. Et qu’elle est l’utilité de l’Internet dans un tel projet ? Il vaut mieux changer de sujet.

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Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir !

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie


N.O.M vs les peuples… (photo Oka 1990)


Naturel salutaire…

Résistance politique : Quand la radicalité (la racine des choses) nous connecte au plus profond

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“Qu’est-ce que l’État ? C’est le signe achevé de la division dans la société, en tant qu’il est l’organe séparé du pouvoir politique: la société est désormais divisée entre ceux qui exercent le pouvoir et ceux qui le subissent. La société n’est plus un Nous indivisé, une totalité une, mais un corps morcelé, un être social hétérogène… »
~ Pierre Clastres ~

“Oui, il a été inventé là une mort pour les multitudes, une mort qui se vante d’être la vie: en vérité un fier service rendu à tous les prédicateurs de mort. J’appelle État le lieu où sont tous ceux qui boivent du poison, qu’ils soient bons ou méchants… État le lieu où le lent suicide de tous s’appelle… la vie.”
“Là où cesse l’État, c’est là que commence l’Homme, celui qui n’est pas superflu : là commence le chant de ce qui est nécessaire, la mélodie unique et irremplaçable. Là où cesse l’État — regardez donc mes frères ! Ne les voyez-vous pas, l’arc-en-ciel et les ponts du surhumain ?”
~ Friedrich Nietzsche, “De la nouvelle idole” ~

“La division majeure de la société, celle qui fonde toutes les autres, y compris sans doute la division du travail, c’est la nouvelle disposition verticale entre la base et le sommet, c’est la grande coupure politique entre détenteurs de la force, quelle soit guerrière ou religieuse et les assujettis à cette force. La relation politique du pouvoir précède et fonde la relation économique d’exploitation. Avant d’être économique, l’aliénation est POLITIQUE, le pouvoir est avant le travail, l’économique est une dérive du politique, l’émergence de l’État détermine l’apparition des classes.
~ Pierre Clastres ~

 


Dans l’esprit Gilets Jaunes… Aouh ! Aouh ! Aouh !

 

La radicalité nous connecte au fond des choses

 

Camille Mordelynch

 

Tiré de la revue “Rébellion” no89 (octobre 2020), organe de communication de l’Organisation Socialiste Révolutionnaire Européenne (OSRE)

 

Reproduction du texte : Résistance 71

 

La révolte des Gilets Jaunes s’inscrit dans l’histoire des luttes de classe et participe d’un mouvement historique d’abolition des structures d’asservissement, que ce soient celles de l’État, de l’argent, ou de la marchandise. Cette dynamique générale et émancipatrice de la tyrannie capitaliste n’a jusqu’à présent pas aboutie, et la révolution, si nous hâtons son avènement, reste un horizon encore indépassable. Mais comment l’envisageons-nous ?

Tout d’abord selon une nécessité historique, tout mode de production étant limité dans le temps, et donc voué à mourir, la révolution n’aura lieu que lorsque la volonté humaine d’émancipation rencontrera les conditions réelles et objectives de déliquescence du capital, c’est à dire lorsque le capitalisme sera incapable de se régénérer et d’étouffer la protestation. En parlant du socialisme comme dépassement nécessaire du capitalisme parvenu à sa fin (c’est à dire miné par ses contradictions), Rosa Luxembourg écrit :

“Le socialisme ne découle donc pas automatiquement et en toutes circonstances de la lutte quotidienne de la classe ouvrière. Il naîtra de l’exaspération des contradictions internes de l’économie capitaliste et de la prise de conscience de la classe ouvrière, qui comprendra la nécessité de les abolir au moyen de la révolution sociale.”

La révolution adviendra donc lorsque la conscience révolutionnaire parvenue à maturité rencontrera la conjoncture économique favorable à sa mise en application. A un stade suffisamment avancé de décrépitude du capital, le prolétariat conscient de lui-même sera donc en mesure de triompher de la classe détentrice des moyens de production. Il est important de noter qu’à ce moment là, en mettant fin à sa domination, le prolétariat (*) s’auto-abolira en tant que classe exploitée.. Cette finalité plus que cruciale, différencie le vrai du faux : la conscience révolutionnaire authentique veut la suppression de sa propre condition de prolétaire. Le prolétariat affranchi de son aliénation n’est déjà plus le prolétariat.

A l’inverse, les contre-révolutionnaires et en premier lieu les syndicats, ont brillé en janvier dernier par l’endiguement des aspirations à la grève générale. Présents dans la rue pour défendre leurs avantages catégoriels, désireux de négocier des aménagements concernant la réforme des retraites, la bureaucratie syndicale compte soutirer quelques miettes au gouvernement pour mieux reconduire l’aliénation du travailleur. Il n’est pas question de supprimer l’exploitation, mais de la rendre plus supportable. Le syndicalisme, ayant vendu son autonomie au profit des subventions étatiques, ne peut se situer que dans le compromis et le réformisme, tandis que la révolution se trouve au-devant de la radicalité. La révolution, en tant qu’elle bouleverse en profondeur l’ordre établi, ne peut qu’être radicale, a contrario d’un réformisme prisonnier de sa tempérance. Et si l’on en croit son étymologie (radix, la racine), la radicalité nous connecte au fond des choses. : il s’agit de s’en prendre à la racine du problème et non d’en aménager les effets. Le révolutionnaire ne cherche pas à adapter le capital mais à l’anéantir. Il vise un absolu : la libération totale du travailleur et plus généralement celle du genre humain, car c’est effectivement l’affranchissement de l’Homme, reprenant prise avec lui-même, qui est en jeu dans ce combat contre la tyrannie de l’Avoir.

La radicalité révolutionnaire naît de l’intransigeance d’un vouloir vivre : nous sommes guidés par une pulsion d’ordre vitale, par la volonté de VIVRE enfin pleinement. Nous ne voulons plus nous résigner à l’errance imposée par la vaste simulation de notre société moderne. En son sein, le mal-être y est diffus, la perte de sens y est générale. N’y a t’il pas ici la preuve d’une inadéquation ontologique entre ce qui constitue notre humanité, et la vie factice à laquelle cette société nous résout ? Le malaise ambiant témoigne du fait que quelque chose d’inaltérable en nous résiste à un capitalisme qui, dans son expression thanatique et sa logique mécaniste, participe à l’extinction du vital en chosifiant le vivant, le réel, les corps. Ainsi, le capital culmine dans la marchandisation généralisée de tout de qui Est (jusqu’à la procréation, menacée aujourd’hui de tomber sous le joug des lois mercantiles). Mais pour contrer cette conséquence mortifère, l’humanité subversive nichée en notre Être demande à jaillir. De son jaillissement, tous les verrous y seront pulvérisés, avec au bout du chemin,  la création d’une communauté humaine fraternelle, débarrassée de l’égoïsme marchand. C’est ce a quoi aspire le fond d’humanité en chacun de nous, ce fond qui anime la lutte et la fait vibrer : cette vibration d’où résonne l’appel viscéral d’une reconnexion avec le réel par l’autre, par la nature, par la spiritualité. Mais cela implique de tout détruire pour tout reconstruire. Les débris du capitalisme devront s’en tenir à devenir les tombeaux de l’histoire, sans quoi rien de véritablement sain et durable ne pourra germer. La révolution ne se poursuivra qu’en bâtissant quelque chose de radicalement nouveau, faisant de nous les architectes d’un monde à inventer. Autant dire qu’en voulant aller au bout des choses, on ne sait pas bien vers quoi on s’avance, mais l’important est d’avancer toujours plus ! Même si le sens de l’Histoire nous dépasse, il revient à nous de l’écrire.

Notre tâche, que ce soit celle de la révolution ou de ce qui devra suivre, s’annonce colossale. Et si les Gilets Jaunes ont prouvé que la bravoure et l’ardeur révolutionnaires ne sont pas mortes, il nous reste à consolider le caractère offensif de nos esprits pour être à la hauteur des enjeux à venir. Les ateliers révolutionnaires que nous avons récemment mis en place sont une tentative d’œuvrer modestement en ce sens. Ces groupes de partage de connaissances ont été créés dans l’optique de nous nourrir des pensées empreintes de lutte radicale. A nous, héritiers, de les rendre vivantes afin de nous ériger en révolutionnaires radicaux, adroits et instruits, capables de porter le coup fatal au système… par amour de l’humanité !

(*) Note de R71 : précisons ici ce que constitue le prolétariat, qu’est-ce qu’un prolétaire ? C’est quelqu’un qui ne possède que sa force de travail à vendre pour pouvoir vivre en société capitaliste et reproduire par le biais de l’exploitation, les schémas capitalistes de cette exploitation. La société humaine aux XXème et XXIème siècles est constituée de 99% + de prolétaires. Il est important de ne pas assimiler un “prolétaire” à un seul “ouvrier” comme bien des gens le font. Un paysan / agriculteur, un petit patron de PME et un gérant d’agence bancaire sont des prolétaires tout comme l’ouvrier, qu’ils le sachent et l’admettent ou non, là parfois réside le problème… 
Tout salarié est prolétaire car dépendant de son salaire, nouvel forme d’esclavage, pour (sur)vivre. Seuls les grands rentiers, spéculateurs du capital, qui ne travaillent pas et ne vivent que de rentes spéculatives, fictives ou réelles dans un système où l’argent lui-même est devenu une fiction, constituent la “classe capitaliste”, tout le reste est prolétaires assemblés dans un vaste prolétariat mondial, corvéable à souhait. Certes il existe des strates dans le prolétariat, comme par exemple ce qu’on appelle les “classes moyennes”, “inférieures” et “supérieures”, mais ces strates artificielles ne sont en rien des “classes” sociales, il n’y a que deux classes sociales: les “capitalistes” qui vivent richement de spéculation sans travailler (sans doute moins de 1% aujourd’hui de la population mondiale), sans avoir à vendre leur force de travail et les “prolétaires” stratifiés mais qui tous dépendent de revenus salariaux et constituant quelque 99% ++ de la population mondiale.

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“L’Etat, cet instrument de coercition aux mains de minorités privilégiées dans la société, dont la fonction est de mettre les larges masses sous le joug de l’exploitation économique et de la tutelle intellectuelle, est l’ennemi juré de tous les rapports directs des hommes entre eux ; il cherchera toujours à ce que ceux-ci ne s’établissent que par l’intermédiaire de ses médiateurs.
Aussi l’histoire de l’Etat est celle de la servitude de l’homme…”
~ Rudolph Rocker, 1919 ~

« La machine de l’État est oppressive par sa nature même, ses rouages ne peuvent fonctionner sans broyer les citoyens, aucune bonne volonté ne peut en faire un instrument du bien public ; on ne peut l’empêcher d’opprimer qu’en le brisant. »
~ Simone Weil ~

“La vaste majorité des humains est déconnecté de la terre et de ses produits, de la terre et des moyens de production, de travail. Ils vivent dans la pauvreté et l’insécurité. […] L’État existe afin de créer l’ordre et la possibilité de continuer à vivre au sein de tout ce non-sens dénué d’esprit (Geist), de la confusion, de l’austérité et de la dégénérescence. L’État avec ses écoles, ses églises, ses tribunaux, ses prisons, ses bagnes, l’État avec son armée et sa police, ses soldats, ses hauts-fonctionnaires et ses prostituées. Là où il n’y a aucun esprit et aucune compulsion interne, il y a forcément une force externe, une régimentation, un État. Là où il y a un esprit, il y a société. La forme dénuée d’esprit engendre l’État, L’État est le remplaçant de l’esprit.”
~ Gustav Landauer, 1911 ~

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Il n’y a pas de solution au sein du système, n’y en a jamais eu et ne saurait y en avoir !

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

 


« Ça suffit ! »

Gilets Jaunes: Comment contester les amendes de la répression étatique pour participation à manif « non autorisée »…

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Gilets Jaunes: comment contester les amendes de 135 euros pour “manifestation non autorisée”

 

Paris Lutttes Info

 

9 février 2020

 

url de l’article:

https://paris-luttes.info/gilets-jaunes-comment-contester-12606?lang=fr

 

Vous trouverez ici un modèle de lettre pour contester les contraventions pour manifestation non autorisée qui sont distribuées de plus en plus systématiquement dans le cadre du mouvement des gilets jaunes. (voir PDF ci-dessous)

Aux côtés des déploiements policiers toujours plus grandiloquents, des blessures et des arrestations, l’arsenal répressif vise aussi le portefeuille. Samedi 7 septembre à Rouen, pour la rentrée des Gilets jaunes, au moins 111 personnes ont été verbalisées (135€ à 750€) pour « participation à une manifestation non autorisée ». Des personnes qui, pour la plupart d’entre elles, manifestent déjà contre leurs conditions financières difficiles, voire invivables.

À chaque avancée répressive, il nous faut penser l’autodéfense : masques et lunettes contre les gaz, protections contre les blessures, caisses de soutien pour les frais juridiques, etc. Ici, on relaie un modèle de lettre qui permet de contester les contraventions pour manifestations non autorisées. Nous n’en garantissons pas sa réussite systématique, mais elle aurait déjà fonctionné pour nombre de cas…

Modele-contestation-AMENDE_135_EUR
PDF

Aussi: Coordination anti-répression Île de France

 


Le défi celtique… du XXIème siècle ?

Pour un 14 juillet Gilets Jaunes !…

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Gilets Jaunes et affaire « fake News » du gouvernement sur « l’attaque » de l’hôpital de la Pitié…

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Résistance 71

 

3 mai 2019

 

Castaner « le boucher » en 1er fusible ?…

 

 


Témoignages sur l’intox de « l’attaque » de
l’hôpital Pitié-Salpêtrière

 


L’État ment.. c’est sa fonction essentielle
…pour que rien ne change !

Gilets Jaunes: 1er mai et 25ème round… Qui ose gagne !…

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Tout le pouvoir aux Ronds-Points !…

 

Tout est possible !

 

Paris Luttes Info

 

30 avril 2019

 

url de l’article: https://paris-luttes.info/tout-est-possible-12073?lang=fr

 

1er mai 2019, une journée pour tout tenter, une journée pour tout rêver.

Le 25e rendez-vous des GJ n’est pas comme les autres. Et c’est tant mieux. Le mouvement a besoin de sortir de sa routine et de sa ritualisation des manifs du samedi. Planifié, non pas un samedi, mais un jour férié, date historique pour les luttes sociales à travers le monde, ce nouveau rendez-vous devrait voir de nouvelles personnes venir collaborer à la chute du système : syndicalistes, écolos, anarchistes, mais aussi et surtout des milliers de citoyens anonymes en colère.

Cette date du premier mai arrive quelques jours après l’annonce des « décisions » de Macron suite au Grand Débat. Des annonces qui n’ont convaincu personne en dehors de la République en marche. Une allocution qui a confirmé le mépris de classe et la position ultra-autoritaire et inflexible du pouvoir, aussi bien le pouvoir politique que le pouvoir économique, policier et judiciaire.

Le message est clair : vous pourrez gesticuler encore des mois, la politique du gouvernement ne changera pas. Et le système encore moins. Si cette posture tient d’une tactique pour décourager les GJ et autres forces révolutionnaires, on sait qu’après avoir vraiment tremblé en novembre et décembre, le système a réussi à reprendre la main sur la gestion des révoltes, qui n’ont quasiment plus connu de caractère insurrectionnel en 2019, y compris lors des ultimatums du 16 mars et 20 avril. La force du système ultra libéral, c’est de comprendre les nouvelles situations et de s’y adapter ultra rapidement.

Il faudra donc beaucoup plus qu’un premier mai massif et déterminé pour réussir à ébranler le système. Mais ce 1er mai est essentiel pour que la lutte continue, qu’elle mute pour tromper encore le système, pour le faire dérailler. Ouvrir des brèches, tenter des expériences, se rencontrer, échanger, créer des alliances de rue éphémères…

Mercredi, chaque citoyen dans la rue aura les clés de la réussite de cette journée. Ce ne sont pas les syndicats qui ont les clés, ce ne sont pas les associations, ce ne sont pas les « figures » des GJ. Non, c’est chaque citoyen, qui, selon ses choix, ses paroles, ses actes, déterminera l’évolution de cette journée et donc de la suite du mouvement : une tentative de manif sauvage, lancer un chant repris par des milliers de manifestants, refuser d’entrer dans la nasse de fin de manif (prévue Place d’Italie a priori), se déguiser pour tourner en dérision le pouvoir, monter des barricades, repeindre la rue en jaune, entrer dans un bâtiment pour une occupation éphémère….

Tout est possible. La journée, la nuit et la vie nous appartiennent. N’ayons pas peur de l’inconnu, car seul cet inconnu peut nous permettre de vivre différemment.

La solution ne viendra pas d’un transpalette ou d’une banque en feu. Elle ne viendra pas non plus d’un manifestant déguisé en clown ou d’une fanfare invisible. Mais elle viendra de tout cela et des brèches que toutes ces individualités pourront créer. Des brèches dans lesquelles il appartiendra de s’engouffrer et d’improviser.

Le pouvoir craint plus qu’il ne le dit cette journée du 1er mai. Sa stratégie est connue d’avance : contrôler l’ensemble du cortège pour l’amener dans la nasse géante de fin de manif. Avant cela, dès que possible, scinder le cortège pour isoler les manifestants les plus déterminés et faire un max de répression et d’arrestation. Tout faire pour obliger les milliers de citoyens en colère à choisir leur camp : celui des gentils manifestants qui respectent les règles de la République, et les méchants anarchistes black bloc assoiffés de feu et de sang.

Ne leur offrons pas cette chance de nous séparer, idéologiquement, mais aussi physiquement dans la rue. Soyons soudés dans nos différences de pratiques et de tactiques. Respectons-nous, car nous avons le même adversaire, et que la différence ne nous fait pas peur.

Mercredi : chaque personne dans la rue aura le pouvoir de changer les choses. Le mouvement des GJ a prouvé la force de l’horizontalité et de l’action individuelle dans une lutte collective. Alors, n’ayez pas peur de vous lancer dans des initiatives. Parlez-en à vos proches et à vos camarades de lutte. Il reste quelques heures pour préparer ce 1er mai. C’est largement suffisant pour réfléchir et proposer des actions surprises, qu’elles soient festives, musicales ou offensives. Mercredi, chaque initiative sera une reprise éphémère de liberté et d’existence. Chaque acte subversif sera une victoire face à ce système qui veut nous faire croire que rien ne pourra jamais changer et qu’il faut retrouver nos « vies d’avant ».

Nous savons que nos vies d’après peuvent être bien plus joyeuses et solidaires. Et nous sommes prêts à nous battre pour cet horizon. Cela commence mercredi.

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Tract_Gilets_Jaunes

Gilets Jaunes !

Les cinq mois de lutte écoulés nous montrent on ne peut plus clairement qu’il n’y a pas de solutions au sein du système, qu’il n’y en a en fait jamais eu et qu’il ne saurait y en avoir !

Ceci se doit de devenir une évidence incontournable pour toutes et tous, membres de notre lutte organique pour une société enfin libre.

Ainsi, toute négociation avec l’État et les représentants de l’oligarchie est non seulement futile mais contre-productive. Ignorons-les !

Solidarité – Union – Persévérance – Réflexion – Action

Devenons S.U.P.R.A Gilets Jaunes !

Reprenons le pouvoir par les Assemblées Populaires et ainsi:

  • Boycottons les institutions
  • Boycottons l’élection et l’impôt absorbant l’intérêt de la dette odieuse
  • Boycottons les entreprises du CAC40 et des transnationales criminelles
  • Achetons et promouvons les produits locaux
  • Réaménageons nos campagnes et nos communautés agricoles
  • Rassemblons-nous en comités populaires de voisinage, de travail…
  • Restons incontrôlables et imprévisibles !

Tout le Pouvoir aux Ronds-Points !

Pour une société émancipée et donc libre !

Groupe Gilets Jaunes de _______________

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Rappel vital de Jo en ce 1er mai sur l’enfumage total dont nous sommes victimes sur les retraites entre autre…

https://jbl1960blog.wordpress.com/2019/04/30/mensonges-de-decembre-davril/

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Six textes fondamentaux pour nous aider à  y parvenir, ensemble, à  lire, relire et diffuser sans aucune modération:

 


L’autonomie c’est la vie…
La soumission c’est la mort !

Gilets Jaunes et le chemin de l’ultime émancipation… Pour une abolition totale de l’argent, du salariat et de l’État (Internationale Incontrôlable)

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Gilets Jaunes… contre l’état
et la société marchande

 

Pour une abolition totale de l’argent, du salariat et de l’état

 

Internationale In-contrôlable

 

Avril 2019

 

url de l’article:

http://guerredeclasse.fr/2019/04/23/pour-une-abolition-totale-et-definitive-du-salariat-de-letat-et-de-largent/

 

“ En même temps, et tout à fait en dehors de l’asservissement général qu’implique le régime du salariat, les ouvriers ne doivent pas s’exagérer le résultat final de cette lutte quotidienne. Ils ne doivent pas oublier qu’ils luttent contre les effets et non contre les causes de ces effets, qu’ils ne peuvent que retenir le mouvement descendant, mais non en changer la direction, qu’ils n’appliquent que des palliatifs, mais sans guérir le mal. Ils ne doivent donc pas se laisser absorber exclusivement par les escarmouches inévitables que font naître sans cesse les empiétements ininterrompus du capital ou les variations du marché. Il faut qu’ils comprennent que le régime actuel, avec toutes les misères dont il les accable, engendre en même temps les conditions matérielles et les formes sociales nécessaires pour la transformation économique de la société. Au lieu du mot d’ordre conservateur: «Un salaire équitable pour une journée de travail équitable», ils doivent inscrire sur leur drapeau le mot d’ordre révolutionnaire: «Abolition du salariat».”

Karl Marx – Salaire, prix et profit – 1865

“… le passage de la propriété foncière au travail salarié constitue un véritable mouvement dialectique en tant que processus historique accompli puisque le dernier produit de la propriété foncière moderne est bien l’instauration généralisée du travail salarié qui, ensuite, apparaît comme la base de toute la merde contemporaine.”

Karl Marx – Lettre à Engels du 2 avril 1858

“ Mais la lutte reprendra sans cesse, avec une ampleur toujours croissante, et il ne peut y avoir de doute quant au vainqueur final – le petit nombre des accapareurs, ou l’immense majorité travailleuse. Et la classe ouvrière française n’est que l’avant-garde du prolétariat moderne.”

Karl Marx, La guerre civile en France – 1871

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Actuellement en cette crise gigantesque et fantastique des Gilets Jaunes, nous voyons circuler des revendications arbitraires concernant le salariat : certains réclament plus d’argent, une meilleure retraite, de meilleures conditions de travail ! Autant le dire de suite, ces revendications n’obtiendront pas satisfaction et c’est tant mieux ! 

Le salariat n’a pas toujours existé, cependant il contient en lui tous les modes d’exploitation antérieurs (Antique, féodal, etc..) en réalisant la synthèse supérieure qui est la pire de toutes ! 

Pour imposer le salariat, le Capital a du passer par une période d’accumulation primitive qui, arrachant les paysans féodaux à leurs terres, consista à les déporter vers les villes au sein des corporations sous le joug du travail libre, n’hésitant pas à massacrer les plus récalcitrants. Cette réalité sociale historique constitue ainsi la base de notre société actuelle. Citons Marx à cette occasion.

“Le début des manufactures fut marqué en même temps par une période de vagabondage, causé par la disparition des troupes armées féodales et par le renvoi des armées que l’on avait rassemblées et que les rois avaient utilisées contre leurs vassaux, et causé également par l’amélioration de l’agriculture et la transformation en pâturage de larges zones de terres de culture. Il découle déjà de ces faits que ce vagabondage est exactement lié à la décomposition de la féodalité. Dès le XIII° siècle, on trouve quelques périodes de ce genre, mais le vagabondage ne s’établit de façon permanente et généralisée qu’à la fin du XV° siècle et au début du XVI° siècle. Les vagabonds étaient en tel nombre que le roi Henri VIII d’Angleterre, entre autres, en fit pendre 72 000 et il fallut une misère extrême pour arriver à les mettre au travail, et cela au prix de difficultés énormes et après une longue résistance. La prospérité rapide des manufactures, surtout en Angleterre, les absorba progressivement. La création du prolétariat sans feu ni lieu – licenciés des grands seigneurs féodaux et cultivateurs victimes d’expropriations violentes et répétées – allait nécessairement plus vite que son absorption par les manufactures naissantes. D’autre part, ces hommes brusquement arrachés à leurs conditions de vie habituelles ne pouvaient se faire aussi subitement à la discipline du nouvel ordre social. Il en sortit donc une masse de mendiants, de voleurs, de vagabonds. De là, vers la fin du XV° siècle et pendant tout le XVI°, dans l’ouest de l’Europe, une législation sanguinaire contre le vagabondage. Les pères de la classe ouvrière actuelle furent châtiés d’avoir été réduits à l’état de vagabonds et de pauvres. La législation les traita en criminels volontaires; elle supposa qu’il dépendait de leur libre arbitre de continuer à travailler comme par le passé et comme s’il n’était survenu aucun changement dans leur condition.”

Karl Marx – L’idéologie Allemande – 1845

“C’est ainsi que la population des campagnes, violemment expropriée et réduite au vagabondage, a été rompue à la discipline qu’exige le système du salariat par des lois d’un terrorisme grotesque, par le fouet, la marque au fer rouge, la torture et l’esclavage. […] Voilà de quel prix nous avons payé nos conquêtes; voilà ce qu’il en a coûté pour dégager les « lois éternelles et naturelles » de la production capitaliste, pour consommer le divorce du travailleur d’avec les conditions du travail, pour transformer celles-ci en capital, et la masse du peuple en salariés, en pauvres industrieux (labouring poor), chef-d’œuvre de l’art, création sublime de l’histoire moderne . Si, d’après Augier, c’est « avec des taches naturelles de sang, sur une de ses faces » que « l’argent est venu au monde », le capital y arrive suant le sang et la boue par tous les pores”
Karl Marx – Le Capital – livre 1 – Section 8 – l’accumulation primitive – 1867

Soyons clairs : le salariat c’est pire que l’esclavage ! c’est l’exploitation humaine la plus insidieuse, c’est la réalité la plus inhumaine et la plus dégradante qui soit ! Elle fait de chaque humain une marchandise qui chaque jour doit à nouveau se vendre si il ne veut pas crever de faim… Nous vivons actuellement la consécration absolue du Capitalisme dans sa domination planétaire enfin réalisée, et cette réalité que nous vivons est celle de sa crise terminale qui rend impossible tout réformisme dans une revalorisation marchande des conditions d’existence… 

Nous devons comprendre cela et le saisir comme une chance inouïe ! Ce qu’il y aurait de pire pour nous Gaulois réfractaires, c’est de pouvoir à nouveau rénover les conditions d’exploitation et ainsi retourner dans une dynamique de soumission et de revalorisation capitaliste… Notre vie n’est pas une marchandise ! Il existe aujourd’hui dans ce rapport social malade un amour de la servitude jamais atteint… Et comme nous le rappelait Paul Lafargue dans «Le droit à la paresse» : “Honte au prolétariat Français! Des esclaves seuls eussent été capables d’une telle bassesse. Il faudrait vingt ans de civilisation capitaliste à un Grec des temps héroïques pour concevoir un tel avilissement.”

En un mot, nous n’avons jamais été autant domestiqués et aussi inconscients sur notre propre réalité de vie asservie… Le prolétariat, c’est à dire la classe laborieuse que nous sommes reproduit le rapport social capitaliste qui programme notre mort… Débarrassons-nous en une fois pour toutes ! A bas toutes les restructurations économiques et politiques ! Battons-nous sur une frontière de classe clairement établie et libérons-nous de notre enfermement ! Nous n’avons rien à perdre d’autre que nos chaînes, et nous avons un monde à gagner !

Nous devons saisir RADICALEMENT que si nous voulons une vie humaine nous devons détruire ce rapport social de soumission qui reproduit le capital… Ce qui reproduit le Capital est le rapport prolétarien salarié qui créé la valeur nécessaire à la réalité capitaliste. Il ne faut donc pas se battre sur une base de revalorisation horaire de notre condition d’esclaves ou quémander misérablement un peu plus d’argent… Il convient bien d’abolir une fois pour toutes le salariat ! Demander un peu plus d’argent est une revendication illusoire quant à notre vie humaine ! L’Argent est un asservisseur et un rapport social de domination ! Il apporte la mort et la division, tout comme il apporte l’inversion des qualités et perceptions naturelles et humaines en toutes circonstances. 

L’Argent, c’est notre dépossession, et l’Etat n’est en réalité que le chef d’orchestre ostentatoire de cette dépossession. Nous n’avons pas à négocier la longueur de nos chaînes ! Si nous conservons le salariat nous conserverons obligatoirement et nécessairement toute la merde qui en découle. Cette crise sociale qui intervient, c’est aussi la fin de ces illusions stupides… 

Il est temps de commencer à comprendre que ce qui nous arrive est aussi ce qui nous ressemble. Pour cesser de ressembler à la pourriture capitaliste il conviendra d’abolir la condition prolétarienne. 

Si l’énergie vitale de la lutte du prolétariat qui advient comprend cela, alors tout est possible… 

Si nous persistons dans l’erreur alors c’est pour l’éternité que nous serons brisés, et les générations futures hériteront naturellement de toute la dégradation liée à cette aberration mentale de conscience fausse. Le capitalisme est l’anti-naturalisme achevé ! 

Toutes les guerres, les famines, les horreurs sont le produit de cette merde gigantesque qu’est l’accumulation du capital… Retrouvons le chemin humain de la communauté universelle pour une vie enfin humaine ! Toutes les cliques capitalistes de l’extrême gauche à l’extrême droite du capital comptent nous enfermer dans cette logique de l’économie politique pour l’éternité ! Nous le disons clairement : nous n’aurons jamais de vie humaine si nous conservons l’Argent le salariat et l’Etat… 

Notre vie nous est volée en permanence, et nous ne voulons assurément plus d’une sur-vie augmentée… Nous voulons la véritable vie humaine débarrassée de la marchandisation du monde et de l’Être, dans une absolue récusation de la chosification d’accumulation d’avoirs…
___________
«Le combat ou la mort la lutte sanguinaire ou le néant. C’est ainsi que la question est invinciblement posée.»
George Sand

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Note de lectures complémentaires R71:

Bien des penseurs anarchistes sont aussi arrivés à ces conclusions, l’abolition de l’état et du salariat fut même source de tension entre anarchistes et communistes autoritaires d’état, emmenés par Marx et Engels, durant la 1ère internationale. Sur le fond, il y a concordance, la divergence fut sur les moyens d’y parvenir, l’heure n’est plus à la division idéologique mais au regroupement dans l’essence de la lutte pour retrouver l’essence de la vie tant malmenée par les tares cancéreuses que son l’État et le capitalisme.

Aujourd’hui, la forme achevée du capitalisme veut ultimement se débarrasser de son compère l’État pour mettre en place la grille eugéniste de contrôle planétaire gérée par le capital transnational.

Nous sommes entrés dans la phase de vérité pour l’humanité: l’esclavage sous sa forme moderne généralisée ou réalisation de la communauté universelle de l’Être, embrassant la complémentarité de sa diversité et rejetant les antagonismes induits n’ayant plus lieu d’être. Ce qu’avec Gustav Landauer nous appelons: la Société des Sociétés

Il en est de même pour le salariat ; car après avoir proclamé l’abolition de la propriété privée et la possession en commun des instruments de travail, comment peut-on préconiser, sous une forme ou sous une autre, le maintien du salariat ? Et c’est bien, cependant, ce que font les collectivistes lorsqu’ils nous préconisent les bons de travail.
Si les socialistes anglais du commencement de ce siècle ont prêché les bons de travail, cela se comprend. Ils cherchaient simplement à mettre d’accord le Capital et le Travail. Ils répudiaient toute idée de toucher violemment à la propriété des capitalistes. Ils étaient si peu révolutionnaires qu’ils se déclaraient prêts à subir jusqu’au régime impérial, pourvu que ce régime favorisât leurs sociétés de coopération. Au fond, ils restaient bourgeois, charitables si l’on veut, et c’est pourquoi — Engels nous le dit dans sa préface au manifeste communiste de 1848 — à cette époque les socialistes étaient des bourgeois, tandis que les travailleurs avancés étaient communistes.”

~ Pierre Kropotkine, “La conquête du pain”, 1892 ~

Lectures complémentaires:

Abolition du salariat et de l’État:

https://resistance71.wordpress.com/2018/11/18/resistance-politique-communisme-et-anarchie-1ere-partie-pierre-kropotkine/

La_Conquête_du_Pain_Kropotkine

Notre page « Pierre Kropotkine »

Kropotkine_Entraide_facteur_de_levolution

Un monde sans argent: le communisme

Ecrits-choisis-anarchistes-sebastien-faure-mai-2018

Appel au Socialisme Gustav Landauer

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

 


VIVE LA COMMUNE !…

Appel de la seconde Assemblée des Assemblées des Gilets Jaunes de St Nazaire (5-7 avril 2019)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, gilets jaunes, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , on 10 avril 2019 by Résistance 71

 

Communiqué de la seconde Assemblée des Assemblées des Gilets Jaunes

St Nazaire 5-7 avril 2019

Nous Gilets jaunes, constitués en assemblées locales, réunis à Saint-Nazaire, les 5, 6 et 7 avril 2019, nous adressons au peuple dans son ensemble.

À la suite de la première assemblée de Commercy, environ 200 délégations présentes poursuivent leur combat contre l’extrémisme libéral, pour la liberté, l’égalité et la fraternité.

Malgré l’escalade répressive du gouvernement, l’accumulation de lois qui aggravent pour tous les conditions de vie, qui détruisent les droits et libertés, la mobilisation s’enracine pour changer le système incarné par Macron.

Pour seule réponse au mouvement incarné par les Gilets jaunes et autres mouvements de lutte, le gouvernement panique et oppose une dérive autoritaire.

Depuis cinq mois partout en France, sur les ronds-points, les parkings, les places, les péages, dans les manifestations et au sein de nos assemblées, nous continuons à débattre et à nous battre, contre toutes les formes d’inégalité et d’injustice et pour la solidarité et la dignité.

Nous revendiquons l’augmentation générale des salaires, des retraites et des minima sociaux ; ainsi que des services publics pour toutes et tous.

Nos solidarités en lutte vont tout particulièrement aux neuf millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté.

Conscients de l’urgence environnementale, nous affirmons : “fin du monde, fin du mois, même logique, même combat.”

Face à la mascarade des grands débats, face à un gouvernement non représentatif au service d’une minorité privilégiée, nous mettons en place les nouvelles formes d’une démocratie directe.

Concrètement, nous reconnaissons que l’assemblée des assemblées peut recevoir des propositions des assemblées locales, et émettre des orientations comme l’a fait la première assemblée des assemblées de Commercy. Ces orientations sont ensuite systématiquement soumises aux groupes locaux.

L’Assemblée des assemblées réaffirme son indépendance vis-à-vis des partis politiques, des organisations syndicales et ne reconnaît aucun leader autoproclamé.

Pendant trois jours, en assemblée plénière et par groupes thématiques, nous avons tous débattu et élaboré des propositions pour nos revendications, actions, moyens de communication et de coordination.

Nous nous inscrivons dans la durée et décidons d’organiser une prochaine Assemblée des assemblées en juin.

Afin de renforcer le rapport de forces, de mettre les citoyens en ordre de bataille contre ce système, l’Assemblée des assemblées appelle à des actions dont le calendrier sera prochainement diffusé par le biais d’une plateforme numérique.

L’Assemblée des assemblées appelle à élargir et renforcer les assemblées citoyennes souveraines et à en créer de nouvelles.

Nous appelons l’ensemble des Gilets jaunes à diffuser cet appel et les conclusions des travaux de notre assemblée.

Les résultats des travaux réalisés en plénière vont alimenter les actions et les réflexions des assemblées.

Nous lançons plusieurs appels : sur les européennes, les assemblées citoyennes populaires locales, contre la répression et pour l’annulation des peines des prisonniers et condamnés du mouvement. (Voir les pdf ci-dessous.)

Il nous semble nécessaire de prendre un temps de trois semaines pour mobiliser l’ensemble des Gilets jaunes et convaincre celles et ceux qui ne le sont pas encore. Nous appelons à une semaine jaune d’action à partir du 1er mai.

Nous invitons toutes les personnes voulant mettre fin à l’accaparement du Vivant à assumer une conflictualité avec le système actuel, pour créer ensemble, par tous les moyens nécessaires, un nouveau mouvement social écologique populaire.

La multiplication des luttes actuelles nous appelle à rechercher l’unité d’action.

Nous appelons à tous les échelons du territoire à combattre collectivement pour obtenir la satisfaction de nos revendications sociales, fiscales, écologiques et démocratiques.

Conscients que nous avons à combattre un système global, nous considérons qu’il faudra sortir du capitalisme.

Ainsi nous construirons collectivement le fameux « toutes et tous ensemble » que nous scandons et qui rend tout possible. Nous construisons toutes et tous ensemble à tous les niveaux du territoire.

Le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple. Ne nous regardez pas, rejoignez-nous !

L’assemblée des Assemblées des Gilets Jaunes

7 avril 2019

Note: Ce texte est redescendu dans les assemblées locales pour validation et propositions d’amendement.

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Textes en annexe du communiqué de St Nazaire:

AssDesAss-2-Appel-pour-des-assemblées-citoyennes

AssDesAss-2-Appel-pour-une-convergence-écologique

AssDesAss-2-Appel-pour-un-acte-national-pour-lannulation-des-peines

English translation by Resistance 71