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Pour une résistance au colonialisme d’hier et d’aujourd’hui: « Peau noire, masques blancs » de Frantz Fanon (version pdf)

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Résistance 71

 

2 novembre 2019

 

Nous avons récemment publié une version PDF du « Discours sur le colonialisme » d’Aimé Césaire, nous vous faisons (re)découvrir aujourd’hui la célèbre analyse anti-coloniale de Frantz Fanon, « Peau noire, masques blancs », publié en 1952.

Frantz Fanon (1925-1961) est un psychiatre martiniquais, philosophe, pan-africaniste et marxiste humaniste qui fut un fervent soutien à l’indépendance de l’Algérie. Très proche du FLN, il fut expulsé d’Algérie en 1957. Grand spécialiste de la décolonisation, il meurt de leucémie en exil volontaire à New York en 1961.  Il est enterré à Aïn Kerma en Algérie sous le nom d’Ibrahim Fanon.

Version PDF, mise en page Jo, JBL1960
Peau_Noire_Masques_Blancs.Frantz_Fanon

 

Résistance politique: Devoir de mémoire… « Oui la colonisation fut une barbarie »… Et elle l’est toujours !

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L’humanité s’émancipera lorsque les peuples occidentaux se lèveront, se débarrasseront de l’idéologie coloniale qui les enchaîne (parce que « Nous sommes tous des colonisés! ») et se tiendront main dans la main avec les peuples autochtones de tous les continents pour mettre en place la société des sociétés, celle de l’union dans la complémentarité.

Il n’y a pas de solutions au sein du système, il n’y en a jamais eu et n’y en aura jamais. Croire le contraire est au mieux naïf et utopique, au pire complice et criminel…

~ Résistance 71 ~

 

En un mot anéantir tout ce qui ne rampera pas à nos pieds comme des chiens

 

Smaïl Hadj Ali

 

17 décembre 2017

 

Source:

https://www.legrandsoir.info/en-un-mot-aneantir-tout-ce-qui-ne-rampera-pas-a-nos-pieds-comme-des-chiens.html 

 

Le six décembre 2017, rue Larbi Ben M’hidi, à un jeune algérien qui lui disait que la France devait reconnaître ses méfaits en Algérie, le Président Macron demanda, excédé :

– « Quel âge avez-vous » ?

– « 26 ans », répondit le jeune homme.

– « Mais vous n’avez pas connu la colonisation, lui rétorqua le Président français ; qu’est-ce que vous venez m’embrouiller avec ça » !

Au-delà, de l’attitude véhémente à l’égard d’un jeune homme soucieux de son histoire nationale, et de surcroît en son pays, le Président français avait probablement oublié que ce sont des millions d’Algériens qui sont nés après le 5 juillet, date de la proclamation de l’indépendance nationale, et qui donc « n’ont jamais connu la colonisation », et l’auraient à ce titre « embrouillé », tout autant.

Ce sont aussi des dizaines de millions de Français qui n’ont jamais connu l’occupation allemande, la trahison nationale vichyste, et la Résistance, mais personne ne leur reprochera de ne pas oublier ce passé.

Question. Le Président français aurait-il tenu ces propos à un jeune juif ou à un jeune arménien, dont, respectivement la communauté et le peuple, ont connu l’horreur et le pire ?

L’Algérie, son peuple, sauf erreur, ne veulent ni repentance, ni autoflagellation. Mais personne ne pourra jamais empêcher les descendants des peuples colonisés de considérer que la colonisation fut, à minima, une longue « période de deuil et de souffrance », (1) comme l’avait souligné l’historienne et romancière Guadeloupéenne Maryse Condé, alors que la représentation française venait de voter la loi sur les « bienfaits de la colonisation », en 2005.

De même que Jean Ferrat dans Nuit et Brouillard, chantait « qu’il twisterait les mots s’il fallait les twister », pour dire l’horreur des camps d’extermination nazis, nous continuerons en Algérie, de chanter et de dire, sans haine, ni culpabilisation, l’épouvante que furent ces 132 ans d’oppression, d’exaction, de spoliation, et de néantisation.

Aussi et sans « embrouille », voici, pour mémoire, et pour commémorer l’héroïque Onze décembre 1960, quelques séquences, très abrégées, de ce moment négateur d’humanité revendiqué et administré par la France coloniale, qu’historiens et penseurs, à l’exemple de Mostefa Lacheraf, Bachir Hadj Ali, Henri Alleg, M.C Sahli, et bien d’autres, ont décrit et analysé il y a des décennies.

Dès le début de la conquête les crimes, multiformes, furent un invariant de l’armée coloniale. Pour le pouvoir politique et militaire, les indigènes, ces êtres inférieurs, les « Arabes », étaient des sous-hommes, « qui ne comprennent que la force brutale (2) et « qui n’entendraient de longtemps des raisonnements qui ne seraient point appuyés par des baïonnettes », comme s’en convainquait dès 1830, Lamoricière, cet émule des « conquistadores », qui occupera le poste de Ministre de la guerre en 1848, après avoir sabré « l’Arabe » pendant 18 ans…

C’est cette vision du monde qui va fonder et féconder la politique coloniale pendant 132 ans.

Alger 1957. Le port. Ballottés par la houle, des corps flottent. Ce sont les « crevettes-Bigeard », un des trophées du 3ème régiment de parachutistes coloniaux. (RPC). Cadavres d’Algériens raflés par les parachutistes, durant ladite « bataille » d’Alger (3), qui, au-delà de l’héroïque résistance du peuple qasbadji désarmé et d’une escouade de combattants sommairement armés, fut le moment mortifère, à l’échelle industrielle, de la torture d’État, et d’une massive et planifiée ratonnade militaro-policière, à ciel ouvert, tout aussi mortifère.

À ces crimes collectifs, et à tant d’autres, il est encore répondu : « C’était la guerre »(4), avec, implicitement, ses dérives, ses bavures des deux côtés ! Inévitables. Les crimes du 3ème régiment de parachutistes coloniaux, -qui faisait partie de la 10ème division parachutiste de Massu-, et plus largement de l’armée coloniale étaient-ils le lot commun de toute guerre, des dérives inévitables ? Une sorte de fatalité en somme inhérente à toute guerre ?

L’histoire du colonialisme en Algérie montre en réalité que les violences et les crimes coloniaux ont été une constante politique, et un phénomène d’ordre structurel. À ce titre le 3ème RPC, et la 10ème division de Massu, responsables de la disparition de Maurice Audin, de la liquidation de Larbi Ben M’hidi, de l’assassinat d’Ali Boumendjel et de milliers de patriotes algériens, sont les dignes héritiers des « Colonnes infernales » du général Bugeaud, adepte de «  la guerre totale jusqu’à extermination  » ? Dignes héritiers tout autant, des « Voltigeurs de la mort », dont le chef, le capitaine Montagnac, déclarait : «  Tout doit être pris, saccagé, sans distinction d’âge ni de sexe (…). Voilà comment il faut faire la guerre aux Arabes : tuer tous les hommes jusqu’à l’âge de quinze ans, prendre toutes les femmes et les enfants (…), les envoyer aux îles Marquises ou ailleurs. En un mot, anéantir tout ce qui ne rampera pas à nos pieds comme des chiens.  » Dignes héritières des Bureaux Arabes, ont été aussi les sinistres Sections administratives spécialisées, et ce malgré les tentatives de minorer, sinon d’enjoliver leur rôle que l’on peut entendre et lire ici et là, alors qu’elles étaient des structures de répression féroce et de flicage massif des Algériens.

À propos de Montagnac, on aurait pu penser qu’il fut l’exception militaire en matière d’anéantissement. Mais ces crimes, ou l’incitation à les commettre, étaient choses partagées par la fine fleur intellectuelle de l’époque. Prenez Tocqueville. Ce penseur et théoricien adulé de la démocratie, homme de grande humanité et de quelques sympathies pour les Arabes, nous dit-on, prodiguait, avec cynisme et sang-froid, ses conseils, des « nécessités fâcheuses », disait-il, aux sabreurs et artilleurs coloniaux pour plus de domination, de désolation et de soumission :

(…) J’ai souvent entendu en France des hommes que je respecte, mais que je n’approuve pas, trouver mauvais qu’on brûlât les moissons, qu’on vidât les silos et enfin qu’on s’emparât des hommes sans armes, des femmes et des enfants.

Ce sont là, suivant moi, des nécessités fâcheuses, mais auxquelles tout peuple qui voudra faire la guerre aux Arabes sera obligé de se soumettre

« Le moyen le plus efficace dont on puisse se servir pour réduire les tribus, c’est l’interdiction du commerce. Le second moyen en importance, après l’interdiction du commerce, est le ravage du pays. Je crois que le droit de la guerre nous autorise à ravager le pays et que nous devons le faire soit en détruisant les moissons à l’époque de la récolte soit dans tous les temps en faisant de ces incursions rapides qu’on nomme razzias et qui ont pour objet de s’emparer des hommes ou des troupeaux ».(5)

Absolu d’un idéal liberticide, défendu et porté par des élites familières des Lumières et de la modernité capitaliste, convaincues par les théories des races dites « inférieures », substrat idéologique des futures politiques d’extermination en Europe, comme l’analyse Hanna Arendt(6), la guerre de conquête coloniale, appuyée par une administration du même nom, ont effectivement, ainsi que le préconisait Tocqueville, ravagé et détruit les êtres, les villes, les écoles, l’agriculture, le commerce, avec comme point culminant le ravage de l’ethos (7) d’une société et d’un peuple dotés d’une unité culturelle et cultuelle certaine. Au bout du compte, une société et un peuple asservis, décivilisés par un implacable processus de spoliation, de paupérisation, de dés-alphabétisation, de régression socioculturelle, et de terreur existentielle érigée en mode d’administration d’exception d’une population défaite et exsangue. Terreur à laquelle prirent toute leur part les auxiliaires et supplétifs locaux, que l’on tente aujourd’hui de réhabiliter par la bande, avec la connivence et l’aide d’institutions et de personnalités publiques (8). Mais, et pour tout dire, n’avons-nous pas été aussi le pays dont un hebdomadaire public(9), a largement et généreusement donné la parole, en novembre 1984, au tortionnaire et responsable de la liquidation de Larbi Ben M’hidi, le patron du 3ème RPC, le parachutiste Bigeard, et ce, nous disait-on, au nom d’une nécessaire « décontraction idéologique » et de la « liberté d’expression, dont était privé, faut-il rappeler, la très grande majorité des Algériens ?

De 1954 à 1962, pour tenter de briser l’insurrection nationale et l’aspiration profonde des Algériens à la liberté, l’armée française n’aura aucun mal à renouer avec les violences de l’armée d’Afrique, celle-là même qui participa, au côté des capitulards Versaillais de Thiers, défaits par Bismarck, au meurtre de 30 000 révolutionnaires parisiens (10), entre le 21 et le 28 mai 1871 (11).

Violences absolues, totales, crimes de guerre et contre l’humanité, notion faite sienne par le président Macron le 14 février 2017, requalifiée il est vrai par celle de « crime contre l’humain » (12), quelques jours après, lors d’un meeting électoral le 18 février 2017, à Toulon, ville-portuaire d’où est partie la flotte et l’armada de la conquête qui mettront le pays à feu et à sang ?

Pour le système colonial, -que des historiens français en vue, souvent invités en Algérie, s’exprimant à foison dans la presse privée et publique, ainsi que des politiques français, ayant exercé ou exerçant les plus hautes responsabilités, ont qualifié de «  système injuste  », les Algériens n’étaient rien d’autres qu’une « race inférieure »

Pour maintenir leur asservissement, la puissance coloniale se dotera d’une administration militaire et civile d’exception, à vocation mortifère. Celle-ci mettra en pratique les pseudo théories sur les races, une invention des « sciences » en terre européenne au 19ème siècle, qui fonctionneront comme le nécessaire lubrifiant (13) idéologique pour la cohésion de la colonie de peuplement.

« Ce système injuste », – quel euphémisme ! – a désintégré la société algérienne. Il lui a interdit toute possibilité, 132 années durant, une éternité, d’inventer, d’imaginer son « avenir historique », de penser sa modernité, de concevoir son rapport au monde, de proposer son apport singulier, riche de son histoire plurimillénaire, à l’universalité, en un mot d’exister. Peut encore considérer un instant que l’Algérie n’aurait pas fait l’économie bienfaitrice des millions de victimes des guerres coloniales, de la mobilisation forcée des siens pour les guerres qui n’étaient pas les siennes, des famines organisées, et des épidémies induites par celles-ci. Peut-on imaginer un instant ce qu’elle aurait été sans les lois d’exception, le Code de l’indigénat, les expropriations massives, la pratique systématisée et généralisée du racisme, la destruction-péjoration de son système anthroponymique. N’aurait-elle pas mieux fait que le legs de cinq techniciens en agriculture et des quelques 90% d’analphabètes dans les deux langues. C’est cela, et la liste reste ouverte, l’héritage fondamental laissé par un système de gouvernement mu, entre autres, par une logique de destruction culturelle et, comme le notait Lacheraf d’« ébranlement du substrat mental » des individus et des groupes sociaux. Un héritage qui, à ce jour, -sans occulter les régressions qui érodent, au quotidien, la société, et l’emprise des castes prédatrices et exploiteuses, néo-colonisées, qui s’emploient à saigner et à corrompre le pays-, pèse encore lourdement sur le cerveau des vivants.

Oui la colonisation fut une barbarie. Elle ne pouvait porter en elle « des éléments de civilisation » (14) Seuls le combat et la résistance des Damnés de la terre, depuis 1830, puis la libération et l’indépendance nationale furent et firent civilisation.

Smaïl Hadj Ali.

Combat politique: Albert Camus et les anarchistes ~ 2ème partie ~

Posted in actualité, documentaire, France et colonialisme, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, politique et social, politique française, résistance politique, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 4 mars 2017 by Résistance 71

“Mais l’ennemi perpétuel, c’est la terreur perpétuelle, au niveau de l’État cette fois. L’État s’identifie avec “l’appareil”, c’est à dire l’ensemble des mécanismes de conquête et de répression. La conquête dirigée vers l’intérieur du pays s’appelle propagande (“premier pas vers l’enfer” selon Frank) ou répression. Dirigée vers l’extérieur elle crée l’armée. Tous les problèmes sont ainsi militarisés, posés en termes de puissance et d’efficacité.”

~ Albert Camus, “L’homme révolté”, 1951 ~

“Le thème de la révolution permanente se transporte ainsi dans l’expérience individuelle. Vivre, c’est faire vivre l’absurde. Le faire vivre, c’est avant tout le regarder. Au contraire d’Eurydice, l’absurde ne meurt que lorsqu’on s’en détourne. L’une des seules positions philosophiques cohérentes c’est ainsi la révolte. Elle est un confrontement perpétuel de l’homme et de sa propre obscurité. Elle est exigence d’une impossible transparence. Elle remet le monde en question à chacune de ses secondes.”
~ Albert Camus, “Le mythe de Sisyphe”, 1942 ~

 

camus

 

Albert Camus et les libertaires

 

Lou Marin

 

Novembre 2009

 

Source: http://anarchismenonviolence2.org/spip.php?article89

 

1ère partie

2ème partie

 

Le discours que Camus a tenu à la Bourse du travail de Saint-Etienne en mai 1953, donc devant un public majoritairement de syndicalistes, est certainement l’une de ses contributions politiques les plus belles et les plus engagées pour le mouvement libertaire. Dans son allocution, Camus s’oppose au matérialisme social pour défendre une option plus idéale de la liberté obtenue par la lutte des opprimés, celle défendue par les gouvernements n’en étant pas une.

« La société de l’argent et de l’exploitation n’a jamais été chargée, que je sache, de faire régner la liberté et la justice. Les Etats policiers n’ont jamais été suspectés d’ouvrir des écoles de droit dans les sous-sols où ils interrogent leurs patients. Alors, quand ils oppriment et qu’ils exploitent, ils font leur métier et quiconque leur remet sans contrôle la disposition de la liberté n’a pas le droit de s’étonner qu’elle soit immédiatement déshonorée [25]. »

Puis Camus reproche à Marx d’avoir commis une erreur fondamentale en sacrifiant le mythe des libertés civiques sur l’autel du concept de la liberté en soi :

« Il fallait dire justement que la liberté bourgeoise n’était pas la liberté, ou dans le meilleur des cas, qu’elle ne l’était pas encore. Mais qu’il y avait des libertés à conquérir et à ne jamais plus abandonner. […] D’une juste et saine méfiance à l’égard des prostitutions que cette société bourgeoise infligeait à la liberté, on en est venu à se défier de la liberté même. Au mieux, on l’a renvoyée à la fin des temps, en priant que d’ici là on veuille bien ne plus en parler. […] La liberté bourgeoise, elle, peut procéder en même temps à toutes ses mystifications [26]. »
Camus critique ensuite la dialectique cynique de la guerre froide : « A celui qui présente l’esclave des colonies en criant justice, on montre le concentrationnaire russe, et inversement [27]. »
Mais Camus ne veut pas échanger la justice contre la vraie liberté : « Les opprimés ne veulent pas seulement être libérés de leur faim, ils veulent l’être aussi de leurs maîtres. Ils savent bien qu’ils ne seront effectivement affranchis de la faim que lorsqu’ils tiendront leurs maîtres, tous leurs maîtres, en respect [28]. »

La séparation de la liberté et de la justice équivaudrait à la séparation du travail et de la culture.

Le vrai travail devrait être aussi créatif que le travail d’un artiste. Puisque les gouvernements ne maintiennent pas les libertés démocratiques, mais que celles-ci sont conquises par les mouvements sociaux, les libertés restantes doivent toujours être défendues et même continuellement élargies par les travailleurs. Selon Camus, les libertés acquises ne sont pas de pures illusions, mais le résultat des luttes sociales contre le pouvoir.

« Hommage à un journaliste », pour la défense de la liberté de la presse, prend pour exemple l’exil forcé de l’ancien président colombien Eduardo Santos qui fut un président plutôt libéral (1938-1942) de la Colombie. Après lui, il y eut plusieurs régimes militaires en Colombie. Eduardo Santos les a critiqués, spécialement pour la suppression de la liberté de la presse. Début des années 1950, le régime militaire voulut se débarrasser de son critique en le nommant à un poste privilégié, l’ambassade de Colombie en France. Santos refusa et créa le quotidien « El Tiempo » à Bogotà qui fut considéré très vite comme le plus important d’Amérique latine. Eduardo Santos dut essuyé plusieurs tentatives d’attentat et, en août 1955, le journal fut interdit et Santos exilé. Camus utilise son cas pour réfléchir à la signification de la liberté de presse [29]. Avec ces deux textes, la rédaction avait publié un bref extrait de la préface de Camus pour le livre de l’ancien trotskiste Alfred Rosmer, « Moscou sous Lénine ». Cet ouvrage est en gros une défense du léninisme par rapport au stalinisme. Dans l’extrait de la préface, Camus ne partage pas tout à fait la défense du léninisme soutenue par Rosmer. Il critique en particulier Rosmer qui approuva l’écrasement de Kronstadt en 1921 et sous-estima les effets de la dissolution du Parlement russe – prélude aux persécutions de l’ensemble des révolutionnaires. Sur ce sujet, Camus reste hésitant et préfère laisser la question ouverte plutôt que de prendre clairement position [30].

Dans le numéro 424, 1/1958, hormis l’hommage à Santos, on peut lire un appel de Camus critiquant vertement les attentats commis par le FLN, dirigés contre des syndicalistes. Camus se demande ici si ces attentats ne révèlent pas une tendance totalitaire dans le mouvement indépendantiste. Des syndicalistes étaient tués les uns après les autres et avec chaque mort l’aventure algérienne devenait un peu plus ténébreuse. Les libertaires se devaient de pousser un cri d’alarme afin de retirer aux anticolonialistes leur bonne conscience qui justifiait tout, en premier lieu les meurtres. En fait, ces attentats visaient des syndicalistes algériens partisans de Messali Hadj, ancien ami de Camus. Ils avaient lutté ensemble contre le colonialisme pendant les années trente [31].

Le dernier texte de Camus pour « la Révolution prolétarienne » fut publié après son accident de voiture et suivi d’un article nécrologique amical de Raymond Guilloré. C’est une lettre dans laquelle il s’exprime sur la littérature prolétarienne. Camus ne croit pas à une littérature spécifiquement prolétarienne. Comparant André Gide et Léon Tolstoï, il qualifie le premier d’élitiste bourgeois et il admire la capacité du second à pouvoir écrire de façon si simple et si agréable que sa littérature touche le cœur des hommes de toutes les couches de la société. Il s’agit ici d’un talent que Gorki, Istrati et d’autres écrivains possèdent aussi. L’objectif des gens au pouvoir, que ce soit des dictatures ou des démocraties régies par l’argent, est toujours de séparer la culture et le travail. En revanche, la littérature de Tolstoï transcende cette ligne de démarcation [32].

Il faut tenir compte des fréquentations et des amitiés de Camus à « la Révolution prolétarienne » pour bien comprendre le travail qu’il y a effectué. Le journal de Monatte est d’abord aussi le journal dans lequel Simone Weil, dont Camus était un grand admirateur, publia des articles dans les années 1930 [33].

À l’époque où Camus commença d’écrire pour « la Révolution prolétarienne », il travaillait sur une édition des œuvres de Simone Weil qui devait paraître chez Gallimard. Dans les années 1950, « la Révolution prolétarienne » publiait régulièrement des souvenirs et des discussions sur les œuvres de Simone Weil – sur « l’Enracinement » [34] par exemple –, Camus a donc dû s’y sentir à l’aise. D’autant que le journal faisait paraître des commentaires élogieux sur ses propres livres : ainsi le compte rendu de Jacques Muglioni [35] sur « l’Homme révolté », ou bien celui relatant une rencontre de typographes et de correcteurs, arrangée par Nicolas Lazarevitch, chez Camus après que celui-ci eut reçu le prix Nobel. A cette occasion, Camus souligna l’importance d’une notion de créativité du travail – la vraie culture du travail – opposé à la séparation de la culture et du travail. Un travailleur libre doit être créatif comme un artiste, selon Camus. Dans la comparaison connue entre Gide et Tolstoï, Camus s’engage de nouveau en faveur d’une littérature touchant tous les hommes et refuse finalement d’avoir un rôle de dirigeant pour les travailleurs [36].

En lisant les numéros de « la Révolution prolétarienne » des années 1950, j’ai fait une découverte qui m’a surpris moi-même. En décembre 1951, un « cercle Zimmerwald » avait été créé sous l’impulsion de Monatte. Le nom de ce cercle était une allusion aux opposants socialistes et pacifistes de la Première Guerre mondiale qui s’étaient retrouvés lors d’une conférence à Zimmerwald. Contrairement à eux, le cercle, qui craignait une troisième guerre mondiale, cherchait à s’y opposer en propageant l’idée d’une nouvelle internationalisation et en affirmant son indépendance afin d’éviter toute nouvelle léninisation comme cela s’était produit la première fois.

Il est intéressant de constater que le fondateur et président du premier cercle de Zimmerwald, en dehors de Paris, était un vieil ami de Camus quand celui-ci vivait en Algérie : il s’agissait de Messali Hadj (Camus et Hadj militèrent ensemble au sein du PCF/PCA dans les années 1935-1937). Le socialiste algérien Hadj, exilé pour des raisons politiques, vivait à Niort avec une liberté de mouvement restreinte. Il avait non seulement entretenu des contacts avec des mouvements libertaires mais était lui-même engagé dans le mouvement syndicaliste. Les syndicalistes du cercle de Zimmerwald voyaient toujours un « camarade » en Messali Hadj. Celui-ci avait envoyé un hommage émouvant à l’assemblée plénière du cercle parisien de Zimmerwald de 1954. Il y promettait de poursuivre son engagement en faveur des travailleurs français « malgré les énormes difficultés qui surgissent parfois et malgré l’incompréhension du peuple français » [37] en faveur du mouvement indépendantiste algérien. Il cherchait le contact avec le mouvement libertaire des travailleurs français afin de nouer une alliance avec les travailleurs immigrés algériens, à l’époque tout de même au nombre de 500 000, dont 150 000 vivaient à Paris et aux alentours et dont la plupart appartenaient au Mouvement national algérien (MNA), son mouvement. Il voulait réduire le risque d’une fracture au sein tant de son organisation que du mouvement syndicaliste français – il s’agissait ici d’une conception de mouvement totalement différente de celle du FLN. Hadj, en désaccord avec un Ferhat Abbas modéré et représentant de la bourgeoisie algérienne, se posait plutôt en rival prolétaire et socialiste du FLN, et indépendant de Nasser au Caire et de l’Union soviétique [38].
Même si le nationalisme algérien de Messali Hadj ne concordait pas avec la pensée de certains camarades du cercle de Zimmerwald et de « la Révolution prolétarienne », en particulier, la critique du nationalisme de Roger Hagnauer [39], le dirigeant du MNA maintint son soutien à l’internationalisme et continua à coopérer avec eux. Rien qu’en France, 4000 Algériens furent tués dans les luttes fratricides entre FLN et MNA. En Algérie même, il y eut des massacres, comme celui de Mélouza, en 1957, dans lequel le FLN extermina 374 sympathisants messalistes [40]. Ce fut en particulier à cette époque que « la Révolution prolétarienne » s’engagea, comme Camus, pour que les autorités coloniales françaises cessent de persécuter Messali Hadj : en octobre 1954 contre l’expulsion de Hadj de France, ensuite contre son arrestation en Algérie [41].

L’avocat de Messali Hadj, Yves Dechezelles, proche de l’entourage de « la Révolution prolétarienne », a, en plus, été très clair lors de sa critique de « l’Algérie hors la loi » de Francis et Colette Jeanson (amis de Sartre), désapprouvant le soutien sans condition de la gauche au FLN. Il importe de rappeler que Francis Jeanson était l’auteur de la critique de « l’Homme révolté » dans « les Temps modernes ». Celle-ci avait conduit à la rupture avec Sartre. C’est avec une grande lucidité que Dechezelles démontre, grâce à de longues citations, que Francis et Colette Jeanson avaient pour seul objectif de discréditer Messali Hadj auquel ils reprochaient contre toute réalité de n’avoir aucune influence, de coopérer avec la police coloniale française et finalement d’être trotskiste. En tenant ces propos diffamants, Jeanson et Sartre suivaient une ligne clairement orthodoxe et stalinienne [42].
La critique de Camus à l’égard du FLN, qui se voulait le seul représentant du mouvement indépendantiste, se perçoit d’autant mieux si l’on prend en compte le combat contre les messalistes. Camus les préférait au FLN, jugé trop autoritaire et centraliste, Messali Hadj entretenant des contacts avec les groupes libertaires en France.
Quand le collaborateur de Camus, Jean de Maisonseul, fut interpellé après l’allocution de Camus en faveur d’une trêve en Algérie, Monatte avait annoncé qu’il pourrait organiser une campagne pour le faire libérer [43].
C’est seulement en tenant compte de ce cadre que la position libertaire de Camus s’offre en alternative à l’Occident capitaliste et à l’Est étatique.

  1. Mettre Camus en pratique

Pour conclure, j’aimerais faire une remarque sur l’anarchisme, si on l’oppose au capitalisme et au marxisme. Je ne me considère ni comme un universitaire ni comme un homme de lettres, même si je cherche à écrire avec la plus grande clarté et en collant le plus possible à la réalité : je n’arrive pas à garder l’objectivité qui devrait satisfaire aux exigences scientifiques et d’esthétique littéraire.

Je m’intéresse à Camus sur un plan passionnel et pratique – lire les œuvres du théoricien de la révolte est une inspiration pour la mise en pratique de cette révolte. Le « non » de Camus à l’oppression est un modèle pour mon propre « non » anarchiste et une critique de la violence utilisée contre l’organisation sociale de la RFA : système du chômage, séparation du travail et de la culture, danger croissant du nationalisme et du racisme, xénophobie et expulsion institutionnalisée, État nucléaire toujours présent et armée fédérale sur le pied de guerre. J’interprète le « non » de Camus comme une incitation à s’engager pour la liberté et la révolte contre ce système.

Camus a été un écrivain politique, non, dans le sens de Sartre, comme quelqu’un qui a sacrifié ses propres positions aux nécessités d’un parti ou d’une idéologie, mais dans un sens libertaire en faveur d’une critique de l’idéologie, d’une critique de la violence, d’une critique du nationalisme. Il est difficile de comprendre le fond libertaire de Camus si l’on s’en tient à l’esthétique de son œuvre littéraire.
Les personnages des drames de Camus traduisent bien cet engagement politique : « les Justes », « le Malentendu », « les Possédés », « l’État de siège » ne peuvent pas être compris si l’on ne tient pas compte de son option politique qu’il entend soumettre à débat.

L’expert littéraire de la « Frankfurter Allgemeine Zeitung », Jürg Altweg, a écrit dans « Die langen Schatten von Vichy », paru en pleine phase de renouveau de Camus dans la France intellectuelle des années 1990, au chapitre le concernant : « La critique du totalitarisme par les nouveaux philosophes a provoqué un choc qui a suscité le renouveau de l’intérêt pour Camus, qui s’est maintenu puis amplifié lors de la publication du « Dernier Homme » [44]. »

Nous pouvons nous réjouir en France du renouveau de la pensée de Camus, et en Algérie à cause de la guerre civile, de la réhabilitation de sa position critique sur la violence et le nationalisme du FLN. Cependant, nous devons aussi veiller à éviter que les nouveaux philosophes, apologistes du système, et les conservateurs ne l’instrumentalisent. Présenter Camus seulement comme un des premiers critiques du totalitarisme limiterait sa place au cadre de la guerre froide, ce qu’il a toujours voulu fuir, et négligerait la sensibilité libertaire profonde qui sous-tend son œuvre.

 

 

camus

 

[1]

Lothar Baier, Sankt Albert. « Der Mythos von Camus’Größe vom Entstehen einer modernen Heiligenlegende », dans « SZ am Wochenende », n° 130, « Süddeutsche Zeitung », 8/9, juin 1996

[2]

Assia Djebar, « Weißes Algerien », Zürich, 1996

[3]

Abdel Wahab Meddeb, « Le partage » dans « Dédale », « Literaturzeitschrift », printemps 1996.

[4]

Voir Wolfram Beyer, « Albert Camus – ein Libertärer », dans « Albert Camus, Weder Opfer noch Henker », Schriften des Libertären Forums Berlin, n° 1, édité par Internationale der Kriegsgegner/innen (IDK Berlin), Berlin, 1991 ; Wolfram Beyer, « Albert Camus. Weder Opfer noch Henker », dans « Grasswurzelrevolution Kalender 1991 », Berlin, paru auparavant comme traduction allemande dans « Tintenfaß, Magazin für den überforderten Intellektuellen », édité par Franz Sutter, n° 11, Zürich, 1984, écourté un peu par la rédaction ; Wolfram Beyer/Normann Stock, « Albert Camus. Stichwort für das Lexikon der Anarchie », Berlin/Heidelberg, 1997.

[5]

Voir Lou Marin, « Ursprung der Revolte. Albert Camus und der Anarchismus », Heidelberg 1998.8

[6]

Voir par exemple le recueil d’articles assemblés par Heinz Robert Schlette, « Wege der deutschen Camus-Rezeption », Darmstadt

[7]

Voir Horst Wernicke, « Albert Camus. Aufklärer – Skeptiker – Sozialist, Hildesheim/Zürich/New York, 1984 ; Horst Wernicke, « Albert Camus Novelle, Die Stummen » (1957). « Camus’ politische Positionen in den fünfziger Jahren », dans : Franz Josef Klehr/Heinz Robert Schlette, « Der Camus der fünfziger Jahre », Stuttgart, 1997, pp. 39-52 ; Horst Wernicke, « Geist und Mut. Albert Camus, René Char : Haltungen und Handeln im Widerstand », dans Heinz Robert Schlette, « Erkenntnis und Erinnerung. Albert Camus », Pest-Chronik, Bonn, 1998, pp. 35-36.

[8]

Voir Heinz Robert Schlette, « Der Sinn der Geschichte von morgen » « Albert Camus’ Hoffnung », Frankfurt a. M., 1995, p. 27.

[9]

Voir « Maurice Laisant condamné » et « Le pacifiste » dans « Albert Camus et les Libertaires », « Volonté anarchiste », 26, Paris, 1984, p. 19 et p. 37

[10]

Lire la reproduction électronique de cette revue sur le site de la Presse anarchiste], Pierre Monatte et André Rosmer de « la Révolution prolétarienne », Louis Lecoin de « Défense de l’homme » et de « Liberté », Gaston Leval et Georges Fontenis du « Libertaire », Giovanna Berneri de « Volontà » (en Italie) et José Ester Borràs de « Solidaridad Obrera (en Espagne). Camus avait en outre des contacts avec des journaux anarcho-syndicalistes suédois (« Arbetaren »), allemand (« Die freie Gesellschaft ») et latino-américain (« Reconstruir » en Argentine) [[Voir Lou Marin (note 5), p. 65

[11]

Voir Helmut Rüdiger, « Albert Camus als politischer Denker », dans « Arbetaren », Stockholm, n° 2, 1960, en version allemande dans Helmut Rüdiger, « Sozialismus und Freiheit », Münster/Wetzlar, 1978, pp. 146-150, ici p. 148

[13]

Ibid, pp. 101-122.

[14]

Herbert R. Lottman, « Camus. Eine Biographie », Hamburg 1986, p. 184.

[15]

Marin (note 5), p. 36

[16]

Ibid, p. 111

[17]

Robert Proix, « À Albert Camus, ses amis du Livre », Paris, 1962.

[18]

Monatte, cité d’après Lou Marin (note 5), p. 56

[19]

Helmut Rüdiger en tant qu’« Observateur » : « Französische Diskussionen über Zimmerwald », dans « Die freie Gesellschaft », n° 29, 3/1952, p. 145.

[20]

Charles Jacquier, « Avant-propos », dans Charles Jacquier, « Simone Weil, l’expérience de la vie et le travail de la pensée », Arles, 1998, p. 10

[21]

Chiffre trouvé dans les mentions légales de « la Révolution prolétarienne » à l’IISG, Amsterdam, juin 1999

[22]

Albert Camus, « L’Europe de la fidélité », dans « la Révolution prolétarienne » n° 351, 5/1951, p. 159

[23]

Albert Camus, « Franco, défenseur de la culture ! », dans « la Révolution prolétarienne », n° 364, 7/1952

[24]

Albert Camus, « Fragen der Zeit », Reinbeck ,1960, 223.

[25]

Ibid. p. 76 ou Albert Camus, « Restaurer la valeur de la liberté », dans « la Révolution prolétarienne », n° 376, 1953, p. 242.

[26]

Ibid., p. 77.

[27]

Ibid., p. 78

[28]

Ibid., p. 80

[29]

Albert Camus, « Ehrung eines Verbannten », dans « Fragen der Zeit » (note 24), pp. 83-89, en français : Albert Camus, « Hommage à un journaliste exilé », dans « la Révolution prolétarienne », n° 424, 1/1958, p. 218

[30]

Albert Camus, « Ceux qui ont refusé le déshonneur et la désertion », dans « la Révolution prolétarienne », n° 420, 9/1957, p. 170

[31]

Albert Camus, « Post Scriptum », dans « la Révolution prolétarienne », n° 424, 1/1958, p. 220.

[32]

« Albert Camus et la littérature prolétarienne », dans « la Révolution prolétarienne », n° 447, 2/1960, p. 26

[33]

Patrice Rolland, « Simone Weil et le syndicalisme révolutionnaire », dans Charles Jacquier, « Simone Weil, l’expérience de la vie et du travail de la pensée, Arles, 1998, pp. 69-106.

[34]

Voir A. Sousbie dans « la Révolution prolétarienne », n° 335, 1/1950, p. 24, voir aussi les analyses théoriques et les explications d’Albertine Thévenon, « Simone Weil que nous avons aimée, quand il était temps », dans « la Révolution prolétarienne », n° 357, 12/1951, p. 379, et la série d’articles d’Andrieux/Lignon : « Simone Weil et la condition ouvrière, dans « la Révolution prolétarienne », n° 367, 11/1952, 317-324 ; n° 368, 12/1952, 355-360 ; n° 370, 2/1953, pp. 33-36.

[35]

Jacques Muglioni : « La Révolte contre l’histoire », dans « la Révolution prolétarienne », n° 358, 1/1952, p. 40.

[36]

« Albert Camus chez les travailleurs du Livre », dans « la Révolution prolétarienne », n° 424, 1/1958, p. 23.<

[37]

Messali Hadj, « Message de sympathie à l’assemblée générale du cercle Zimmerwald à Paris », dans « la Révolution prolétarienne », n° 381, 2/1954, pp. 62 et 64 : « La Vie des cercles ».

[38]

Voir Lou Marin (note 5), pp. 141 et 158.

[39]

  1. Rüdiger, « Französische Diskussion über Zimmerwald » (note 19), p. 147.

[40]

Voir Lou Marin (note 5), p. 141 et p. 158.

[41]

Déclaration du cercle Zimmerwald sur la déportation de Messali Hadj, dans « la Révolution prolétarienne », n° 401, 12/1955, p. 287 et « Libérez Messali Hadj ! », dans « la Révolution prolétarienne », n° 404, 3/1956, p. 22

[42]

Yves Dechezelles, « À propos d’un livre sur l’Algérie : lettre ouverte à Francis et Colette Jeanson », dans « la Révolution prolétarienne », n° 403, 2/1956, p. 45.

[43]

Voir Lou Marin (note 5), p. 139

[44]

Jürg Altweg, « Die langen Schatten von Vichy », Wien, 1998, p. 193.