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Illusion démocratique: Mascarade électorale… Avec 50% les abstentionnistes sont le premier mouvement politique de France… Reste à agir en conséquence…

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Résistance 71

7 Décembre 2015

Peu mieux faire ! Stratégie du second tour, à tous les votards: BOYCOTT de cette fumisterie. Laissons les 20 ou 30% d’indécrottables faire les marioles au second tout, mais une chose est sûre: imaginons les guignols élus se retrouver avec la pression de 75 ou 80% d’abstentionnistes politiques qui demandent des compte dès le lendemain de la mascarade electorale… Position intenable en tout cas pas pour longtemps. Dans le même moment, le peuple s’organise comme il l’a fait dans le passé en dehors des structures et des institutions. C’est le moment du retrait de consentement qui fait passer à l’autogestion, parce que nous, collectivement, sommes 100 fois plus compétents et efficaces que les abrutis qui nous gouvernent localement et nationalement.

Pour ce faire il faut:

  • Cesser d’avoir peur de son ombre
  • Retirer notre consentement à ces Bozos du grand cirque politique et donc refuser d’obéir à ces traîtres tous autant qu’ils sont
  • Regarder et tendre la main à son voisin
  • Se prendre en charge localement, ensemble et ignorer des institutions qui nous ignorent bien depuis des siècles
  • Agir de concert pour le bien commun, la seule action politique valide et qui n’a jamais fait partie du projet politique oligarchique étatique quel que soit la forme de gouvernement adopté

Tout le reste et nous disons bien: TOUT LE RESTE, n’est qu’illusion et foutaise totale.

Maintenant choisissons, parce que le changement (pour le Nouvel Ordre Mondial fasciste supranational) c’est maintenant quelle que soit la clique de baltringues au pouvoir !

Qu’on se le dise !

Résistance politique: Qu’est-ce que voter ? (reprise)

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Article que nous avions publié en Mai 2014 au moment des élections européennes, mais qui est valide en toute circonstance du grand cirque Barnum électoral et de sa fumisterie universelle. Petit rappel de circonstance donc aux votards des 22 et 29 mars 2015. L’article est tiré de  notre dossier « Illusion démocratique »

A lire et diffuser sans modération !

 

Résistance 71

 

19 Mai 2014

 

Demandons-nous au préalable qu’est-ce que la république dans laquelle nous vivons ? Une entité politique appelée “démocratie représentative”, qui comme son nom l’indique, fonctionne sur un système de “représentation” du peuple par, selon le dogme républicain aristocratique issus de la philosophie platonicienne, une “élite éclairée”, menant le peuple sur le chemin de la vérité et de la lumière. Ce dogme présuppose et postule au préalable que les “citoyens”, les gens constituant une “nation”, sont par essence ignares, incapables, non éduqués, infantiles et irresponsables et qu’ils ne peuvent par conséquent pas être responsables des affaires de la société organisée en État et se doivent de se laisser piloter par “ceux qui savent”, par les “éclairés” qu’ils délègueront à la majorité des voix, parmi une caste d’aristocrates auto-proclamée (ce qui ne veut pas dire “nobles” éthymologiquement, mot qui provient du grec ancien: aristoi qui veut dire les meilleurs et kratos qui veut dire pouvoir…”le pouvoir des meilleurs” donc…).

Pour ce faire, de grands rites sont mis en place ayant pour noms “campagnes électorales” et “élections” afin que la masse soi-disant inculte choisisse ses “représentants”, ceux qui vont mener leurs affaires pour eux. Parce que c’est cela la représentation… C’est une délégation de son autorité, de sa souveraineté politique citoyenne à une personne ou un groupe de personnes, issus de partis politiques dûment estampillés “certifié conforme oligarchique”. Suite à un rite quasi-religieux revenant à intervalle de préférence le plus régulier possible, l’élection, la masse de citoyens “incultes et inaptes” délègue son pouvoir, sa souveraineté d’agir à un groupe de personnes qui n’ont absolument plus les mêmes intérêts que ses électeurs. L’électeur devenu votard (ou veau… tard pour certains) a alors abandonné son pouvoir souverain de gouverner pour et par lui-même. Il a délégué sa souveraineté à autrui en pensant, ou plutôt en ayant été préalablement convaincu, que cet autrui œuvrera pour ses intérêts et que tout ira pour le mieux, le pouvoir délégué étant en de bonnes mains. Turlututu… chapeau pointu… Les responsables aristocrates/oligarques ont expliqué et convaincu les votards que voter est un acte responsable. Qu’abdiquer sa souveraineté, sans aucun moyen de contrôle ultérieur, est non seulement une bonne chose mais un devoir ! Prendre plus les gens pour des cons que cela est probablement impossible !

De fait, le rite religieux électoral est la mise en scène de l’abdication de la souveraineté politique de millions de gens, qui le font comme un seul homme (ou femme) à titre de devoir. Y en a t’il encore pour douter que la propagande ne marche pas ?? Pour les politiques, rats dans un fromage riche et crémeux à souhait, faire voter c’est donner aux citoyens trois illusions:

  • L’illusion du choix
  • L’illusion de l’action
  • L’illusion de la responsabilité politique et civique

 

Pour que la recette fonctionne mieux, répétez cette démarche à intervalles réguliers de façon à ce que les votards, dépossédés, mais heureux de l’être, continuent de se soumettre aux diktats d’autrui sans aucun recours, mais en leur expliquant bien que gràce à eux, la “démocratie” est solide et fonctionne.

Voter ce n’est de facto pas agir mais s’engager à ne pas/plus agir, s’engager à ne plus participer à aucun débat politique efficace et concret, abdiquer sa capacité à véritablement influer sur le développement de la société et ne rester confiné qu’à l’illusion des discussions du café du commerce du coin. Voter c’est se déresponsabiliser. Voter c’est abdiquer sa souveraineté, réfléchissez-y ! Techniquement, le votard n’est souverain qu’un très court moment: celui où il met le nom du clown dans l’enveloppe et surtout, au moment où il lâche son papelard inutile dans l’urne, boîte à suggestions des esclaves. Au moment où le votard a lâché son bulletin, il a perdu toute souveraineté avec le “a voté” qui entérine sa démission et sa complicité ultime de la dictature de la majorité. Il est “souverain” une seconde et demie environ, tous les 4, 5 ou 7 ans !

Impressionnant non ??

Ce que l’on nous fait appeler “démocratie” est un système tout aussi totalitaire que le fascisme brun ou son pendant le fascisme rouge, revers de la même médaille aristo-oligarchique. Car, en y réfléchissant bien, il n’y a qu’une question de degré dans la dictature. Il suffit de voir où nos sociétés étatiques occidentales se dirigent depuis quelques décennies… Tout droit vers une fusion des états et des entreprises transnationales, ce qu’est le Nouvel Ordre Mondial et bizarrement, ce qui correspondait à la définition même du fascisme donnée par Mussolini soi-même.

Le vote est un pacte de soumission, répété à intervalles réguliers de façon à ce que les “citoyens”, rétrogradés au rang de spectateurs ayant abdiqués leur droit de réflexion et d’action politiques, valident vote après vote, grand-messe après grand-messe, leur soumission à la caste des aristo-oligarques. “droite ou gauche”, “gauche ou droite”, peu importe le résultat, ce qui compte vraiment, c’est l’acte de soumission et le paiement du tribut inhérent pour le concrétiser. Ainsi le citoyen, d’acteur de la société est devenu un passif votard et payeur/contribuable. Chaque grande messe électorale entérine plus avant sa soumission aux élus et à la classe politique et économique dominante, le tout en le persuadant à grand renfort médiatico-propagandiste que les “citoyen” par leur acte de soumission, participent à la démocratie.

Votards, nous vous mettons au défi de retourner ou de démonter ces arguments de manière rationnelle et argumentée!

Ceci vaut pour toute “démocratie représentative” à l’échelle d’une nation. On nous demande maintenant de voter encore et toujours pour une entité politico-économique européenne.

Qu’en est-il exactement ? Qu’est-ce que l’Union Européenne ?

Une association de grosses entreprises transnationales, un cartel qui a déguisé son monople économique avec l’aide d’un autre cartel, banquier celui-là, représenté par la Banque Centrale Européenne (BCE) qui ne réfère qu’à la City de Londres, à Wall Street et à son QG de la Banque des Règlements Internationaux de Bâle (BRI), le GQG des banques centrales mondiales. Qui pilote l’UE ? La Commission Européenne, dont les “commissaires” (politiques) non élus, inféodés au cartel banquier privé de la BCE, écrivent les législations et amendements que leurs maîtres payeurs leur soufflent dans l’oreille, commission par commission. De là, toute “législation” européenne passe au parlement pour ratification, parfois des “amendements” cosmétiques sont ajoutés pour arrondir certains angles, tout cela étant décidé à huis clos, sans aucune consultation. La différence ? Dans les nations dites “parlementaires”, projet de lois, amendements et règlementations sont au moins écrites et débattues par les groupes et comités parlementaires élus, influencés bien sûr par toute sorte de lobbying possible et imaginable, mais néanmoins le processus se passe au sein des assemblées nationales. Pour l’UE, des commissaires politiques nommés, forcément sous influence, écrivent la législation qui est ensuite présentée devant un par-terre de bénis oui-oui qui entérinent ce qui doit l’être.

Question, pourquoi voter pour élire des représentants fantoches dont la seule fonction est d’acquiescer afin de donner une illusion supplémentaire de “démocratie” ?

La grand-messe électorale européenne du week-end prochain est non seulement un leurre futile à boycotter, mais la meilleure des raisons d’un boycott est, en plus de ce que nous avons déjà mentionné, le fait que le gros enjeu de cette mascarade est de continuer la délégation de pouvoir aux oligarques de façon à ce que le jeu d’enfumage continue comme à l’accoutumée. En ce moment même, la Commission Européenne et Washington sont en pourparlers directs, à huis-clos concernant l’infàme traité trans-atlantique de commerce et de partenariat (http://www.alternativelibertaire.org/?Partenariat-transatlantique-ne ). Traité qui ne vise qu’à une harmonisation des monopoles entrepreneuriaux et banquiers aux dépends des peuples. Un traité qui mettra l’UE et ses gouvernements membres pieds et poings liés devant les grandes entreprises transnationales, Monsanto et ses OGM entre autres, qui pourront attaquer directement devant les tribunaux (que ces entreprises contrôlent) les gouvernements refusant les directives imposées par le traité trans-atlantique. Personne n’est consulté pour ce traité, pas plus que pour son pendant côté océan Pacifique (TPP). Tout se passe dans la nébuleuse des commissions américaines et européennes, totalement infiltrées et inféodées au gros business transnational.

Si voter c’est abdiquer sa souveraineté, voter pour l’Europe c’est se faire le complice à part entière du capitalisme monopoliste qui ne vise qu’à une chose: Finaliser sa grille de contrôle des nations et des peuples à l’échelle planétaire. Quand on parle du Nouvel Ordre Mondial, c’est de cela qu’il s’agit: l’avènement d’un fascisme supranational par le vérouillage d’une grille de contrôle planétaire qui réduira les peuples à l’état de servage perpétuel. C’est le stade ultime du colonialisme ! L’UE et la CEE avant elle, est le “bébé” du groupe Bilderberg et de ses intérêts spéciaux.

Boycottons cette vaste fumisterie et reprenons le pouvoir !

Pour une société égalitaire du, par et pour les peuples émancipés de la société pyramidale coercitive et inégalitaire par essence.

C’est unis que nous établirons la société égalitaire, anti-autoritaire et libre !

Il suffit de dire NON ! et cela passe par le boycott du vote et des institutions !

 

L’illusion démocratique: l’élection… non sens démocratique

Posted in actualité, crise mondiale, démocratie participative, militantisme alternatif, pédagogie libération, philosophie, politique et social, politique française, résistance politique, société libertaire with tags , , , , , , , , , , on 7 mars 2012 by Résistance 71

La Démocratie contre les élections

 

url de l’article:

http://anarsonore.free.fr/spip.php?breve129

Malgré leurs origines démocratiques, les élections représentatives ne sont plus que le moyen par lequel un peuple se décharge de ses responsabilités au profit d’une véritable caste. Cette oligarchie y trouve sa légitimité et entretient les mirages politiques qui masquent l’état alarmant de nos sociétés. Ces constats de plus en plus évidents nourrissent le cynisme, mais il sont aussi un appel pour que les populations rompent avec un mode de vie apathique et retrouvent les sources de la démocratie à venir.

Les élections représentatives sont évidemment un héritage historique : désigner ses propres dirigeants est un acte suffisamment rare dans l’histoire pour le reconnaître. Mais cela ne peut qu’encourager à dénoncer ses limites graves, comprendre son délitement et admettre que la dramatique situation actuelle nécessite une réappropriation de nos racines démocratiques.

Car la « démocratie représentative » a été voulue, pensée et pratiquée dès ses origines pour s’opposer à l’expression du peuple : elle a été conçue volontairement pour que seule une petite élite professionnelle au mandat indépendant décide à la place d’une population devant rester passive. Les élections sont historiquement la marque de l’oligarchie, où un cercle étroit de « personnalités » décide pour tous [1]. Ce que l’on cherche à faire passer pour le principe même de la démocratie n’est donc qu’un compromis passé entre la tradition aristocratique et les poussées démocratiques – la Vième république étant même régression vers la monarchie. Mais bien plus, le vote électoral ne peut avoir de sens que s’il est inscrit dans une société animée par de multiples pratiques démocratiques ; sinon, il n’est qu’une mascarade. Elire des représentants est d’une profonde absurdité quand ceux-ci ne sont plus tenus ni par leurs propres engagements ni par les lois de la république ; quand les débats d’idées sont déclarés advenus sans avoir jamais existé, ne serait-ce qu’entre eux ; ou quand les seules réformes conséquentes ne font qu’accentuer le long effondrement de nos sociétés, comme la corruption qui est devenu notre régime social. Les conditions dans lesquelles l’élection pouvait encore avoir un sens ont aujourd’hui quasiment disparues comme disparaissent tous les traits démocratiques hérités que notre époque piétine. Car il est d’une sordide hypocrisie de décrire une fois l’an une population salariée comme souveraine quand elle est soumise à un arbitraire grandissant vis-à-vis du travail tous les autres jours [2]. Dans son fondement, mais aussi dans les conditions actuelles, la « démocratie représentative » est non seulement une mauvaise solution, mais bien plutôt le centre du problème.

Le système représentatif piétine la démocratie en entretenant le mythe d’un « savoir politique » pour condamner à l’impuissance les premiers concernés face à la gestion de leurs propres affaires.

Elire un représentant donne l’impression d’intervenir dans la vie politique. Ce qui pousse à glisser un bulletin dans une urne, c’est la volonté d’avoir prise sur une société qui semble devenir folle et dont l’évolution devient de plus en plus hors de contrôle de la population. Celle-ci est alors libre moins d’un jour par an de sanctionner la caste dirigeante qui a œuvrée sans interruption durant tout son mandat sans que les problèmes fondamentaux en soient diminués – bien au contraire.

Car le « citoyen votant » ne peut au mieux aujourd’hui que protester a posteriori contre les politiques menées, en corriger les excès après-coup et éventuellement essayer de faire défendre ses droits menacés. Il plébiscite alors d’autres candidats, qu’il doit supposer mieux intentionnés et moins corrompus ; il doit pour cela fermer les yeux sur le passé des clans politiciens auxquels ceux-ci appartiennent. Mais il faut surtout, pour élire un représentant, faire comme si des choix importants existaient, et comme si des projets différents pouvaient être effectivement mis en œuvre, ce qui n’est évidemment pas le cas : les grandes lignes des orientations sont imposées par la course mondiale du capitalisme, par l’intermédiaire de ceux qui détiennent les finances, la force ou l’influence : les diktats du FMI ou de la Banque Mondiale en sont les traits saillants, et impliquent le lobbying, la corruption et les maffias, broyant tout prétendant de bonne foi [3]. L’importance que la population accorde aux élections montre aussi bien qu’elle veut décider que le fait qu’elle ne décide officiellement jamais de rien. Et pour cause : les oligarques aux commandes, les éternelles luttes de factions qui s’y déroulent clandestinement, les négociations permanentes qui s’y mènent secrètement, forment un monde à part, un milieu où chacun est coopté par un confrère du même acabit, une sphère totalement déconnectée des réalités complexes du quotidien de chacun.

L’oligarchie dirigeante ne cherche que ses propres intérêts, son propre maintien, que viennent régulièrement légitimer les « consultations électorales ».

Vouloir « éviter le pire » en donnant sa voix à un candidat c’est comprendre que des dangers réels et profonds sont en train de ravager nos sociétés, et qu’aucun « responsable politique » n’a de projet crédible qui puisse mieux faire que de contenir ces fléaux pour gagner du temps jusqu’à une prochaine fois. Mais c’est surtout refuser de voir que les cliques dirigeantes et leurs appareils participent activement à ce délabrement, et y participer.

Car ce qui a pu faire de l’occident un modèle mondial légitime est en train de s’effondrer ; les libertés se restreignent à un minima qui recule régulièrement, les droits sont peu à peu rognés secteur par secteur, la notion de devoir et de responsabilité semble disparaître à tous les échelons, la vie en société même devient une gêne nécessaire pour les petites affaires personnelles de chacun. La course techno-économique assèche les hommes et les savoirs, accélérant les multiples ségrégations, dressant chacun contre tous dans une course sans fin ; la peur se mue en seconde nature en contaminant tous les rapports humains [4]. Les idéologies les plus néfastes prolifèrent, au grand jour ou en sourdine. Aucune issue ne semble exister aux catastrophes écologiques qui s’annoncent comme des certitudes. Et tous les pays du monde, hypnotisés par cette puissance instrumentale, semblent suivre le même chemin. Placer ses espoirs dans quelques oligarques revient à se voiler la face : tout le monde sait parfaitement qu’il s’agit de se décharger à bon compte d’une décomposition sociale qui exigerait un engagement durable de tous. Cette déliquescence de ce qui rend une société vivable ne sera jamais affrontée en en confiant la gestion à qui que ce soit, fût-il énarque. Les « élus » l’évoquent pour en masquer l’ampleur et pondent des mesures de détails, tandis que les opposants la dramatisent en attendant leur tour. Ces carriéristes cyniques transforment les idées en appâts pour acheter le consentement, mais l’utilisation des mots n’engage plus à aucun acte. Les bavardages des politiciens occupent la place des véritables délibérations qui devraient avoir lieu au sein des populations et leur novlangue [5] se propage à tout langage qui permettrait de se comprendre [6]. De cette confusion généralisée et impalpable surgit alors le besoin d’une solution magique, d’une personnalité providentielle qui résoudrait tout, enfin : une communauté d’adultes devient une bande d’individus infantilisés.

La politique établie dépolitise en éludant les enjeux fondamentaux de notre époque, détournant l’attention de chacun, effritant le sens des choses : elle approfondit le malheur de tous, scrutin après scrutin.

Ces scrutins électoraux constitueraient le seul moyen d’expression où existe un sentiment collectif, comme les manifestations sportives. La société est tellement divisée, rendue anonyme, atomisée [7], qu’elle ne semble exister qu’à ces moments où chacun est sommé de s’identifier à des représentants qui se vendent comme des produits et font de la politique un spectacle.

La destruction méthodique des cultures de chacun et des projets collectifs fait que les seuls garants apparent d’un bien-être collectif ne sont plus que d’insipides figures médiatiques. Elles-mêmes sont des hommes-marchandises promus par des partis-entreprises selon des stratégies commerciales vendant des programmes-emballages et des sondages-marketing qui martèlent des mots-slogans. L’opinion publique y est traitée comme un marché de consommateurs sensés être séduits par un matraquage organisé d’images standardisées : la volonté générale n’est plus que clientélisme, le citoyen est devenu une chair à urnes. L’industrie médiatique arrive à faire passer cette foire généralisée où toutes les questions sont pré-machées et les réponses pré-digérées pour l’expression authentique d’un peuple [8]. C’est évidemment une guerre déclarée contre les résistances informelles et banales de chacun, et les mouvements sociaux qui se succèdent et qui freinent les délires d’un système suicidaire clos sur lui-même. L’inventivité des gens, la création d’idées fécondes, le jaillissement de propositions nouvelles, le travail de pratiques singulières, se manifestent à ces moments-là, mais également tous les jours où les questions sont formulées, posées et travaillées par les gens eux-mêmes. Une campagne électorale polarise les discussions populaires autour des bulletins de vote, des chicanes de sérails, des faux problèmes : le débat et la délibération sont confisqués et totalement biaisés. L’électeur est un citoyen sans cité : aucune agora n’existe qui ne soit désamorcé, simulacre, piège. La sphère publique est le domaine réservé du personnel politique et de ses affaires privées. Alors que la formulation d’une opinion élaborée exige des informations fiables, des délibérations fréquentes, des actes engageants, ce travail de citoyen est véritablement clandestin : l’oligarchie demande une collaboration mystificatrice, une reddition sans condition. Les élus sont censés incarner la tendance d’un peuple, mais ils la simplifient, la formatent, la mutilent pour que les intelligences multiples correspondent à leurs impératifs. Jamais une personne, ou même une assemblée, ne pourra représenter la société en miniature : les débats sur la parité ou les quotas rappellent que la pluralité extraordinaire qui constitue une collectivité n’est pas réductible sans éliminer, éternellement, la quasi-totalité de la population. Chercher à « équilibrer » la diversité des propriétaires du pouvoir n’est qu’aménager la dépossession. Aucun discours de bureaucrate, aussi larmoyant soit-il, ne pourra jamais rivaliser avec l’expérience intime de chacun. Qu’un individu puisse s’informer, parler, décider à la place d’un autre est une étrangeté peu compatible avec un projet démocratique, sinon avec la réalité [9].

Le fonctionnement électoral contraint la société à rentrer dans ses catégories ; il n’exprime pas la singularité d’une population, il organise son atomisation pour asseoir sa domination.

Le vote régulier est compris comme la seule action politique possible, alors qu’il est traversé par une contestation rampante. Il agit donc plutôt comme le verrou principal aux véritables passions démocratiques, qui peinent à trouver d’autres terrains pratiques et à retrouver une histoire méconnue avec laquelle il conviendrait pourtant de renouer.

Car un malaise profond et grave grippe depuis longtemps la machinerie électorale : la désertion des partis, l’usure instantanée du pouvoir, la dispersion des voix, la volatilité des choix individuels, l’omniprésence du vote sanction ou « anti-système », l’abstention, les bulletins blancs et nuls, la non-inscription sur les listes, etc… sont omniprésents et servent de créneau aux démagogues qui postulent à leur tour. De fait, il n’y a plus guère que l’inoculation de peur à haute dose pour discipliner les comportements « démocratiques » et forcer le peuple à correspondre aux attentes de la clique aux commandes… Aller voter, c’est d’abord manifester cette terreur sourde et lucide d’être victime des mécanismes aveugles qui excluent des populations entières du système actuel. Mais cette « crise de la représentation » est bien sûr un refus fort, même s’il est confus, des traits les plus inadmissibles et les plus répandus de ce système : l’inégalité politique. Cette juste colère ne trouve pas d’expression politique dans un espace quadrillé par la délégation et la vacuité du langage ; cette asphyxie provoque un nihilisme actif. Et pour cause : la confiscation et le monopole du pouvoir et de la parole publique sont des phénomènes tellement étendus et inscrits en chacun qu’aucune solution simple ne viendra les résoudre [10]. Pourtant depuis son apparition , il y a plus de deux siècle, le système représentatif a été la cible de tous les mouvements d’émancipations, qu’ils soient ouvriers, anti-colonialistes, féministes, étudiants, régionalistes ou écologistes. Chacun à leur manière ont inventé des fonctionnements nouveaux : des mandats impératifs et révocables pour tout « élu », le tirage au sort pour désigner des délégués, des assemblées délibératives et souveraines, une rotation des tâches, et des analyses permanentes pour éviter la division sans cesse renaissante du travail politique. D’innombrables tentatives eurent lieu pour instituer une démocratie radicale qui s’organise sur l’exercice du pouvoir par tous et non sa délégation au profit que quelques-uns, qui repose sur la passion politique et non sur le repli sur soi, et qui exige du citoyen non qu’il donne sa voix mais qu’il prenne la parole. Les principes de l’égalité politique n’ont jamais été aisés à mettre en pratique, à l’échelle d’un groupe [11] comme à celle de la planète [12] ; ils sont le début des problèmes véritables. Mais l’histoire oubliée est riche de telles créations humaines, qu’il s’agisse de moments révolutionnaires où se sont créées des assemblées populaires souveraines (France 1789, Russie 1917, Catalogne 1936, Hongrie 1956, …) ou de cités entières pratiquant des formes directes de démocraties (la Grèce antique, l’Italie de la Renaissance, …). Ce sont, aujourd’hui, les mouvements sociaux qui, partout dans le monde, cherchent à tâtons d’autres modes d’organisations. Ces pratiques demandent un changement complet dans les habitudes actuelles, une critique qui ne reconnaît de limite qu’en elle-même : le spectre du totalitarisme rôde là où le pouvoir, visible ou non, s’exerce sans paroles vraies, dans le silence et le bruit.

La politique instituée et sa servitude volontaire est le principal obstacle qu’affrontent tous ceux pour qui une véritable démocratie est directe et le seul pouvoir légitime est collectif.

La recherche éperdue de pouvoir et la quête illimité de profit sont les deux faces d’un même un rêve de puissance dominatrice. La destruction de l’environnement, l’asservissement des individus et l’aliénation de nos sociétés ne sont ni une fatalité ni des maux nécessaires : ils représentent notre incapacité commune à définir un projet qui reprendrait le principe d’émancipation individuel et collectif pour tous les peuples. Une telle volonté d’autonomie poserait alors des limites claires à l’exercice du pouvoir de tous, comme elle prônerait une sortie du salariat et une égalisation des revenus. Elle exigerait évidemment que les populations cessent de fuir leurs responsabilités dans la consommation, le conformisme et le divertissement.

(St Denis, Avril 2007)

Voir en ligne : Bathyscaphe

Notes

[1] Manin.B, 1996 ; « Principes du gouvernements représentatif », Flammarion

[2] Moses I.Finley, 1976 ; « Démocratie antique et démocratie moderne », Pbp

[3] Maillard.J, 1998 ; « Un monde sans loi », Stock

[4] Maurin.E, 2004 ; « Le ghetto français », Seuil

[5] Orwell.G, 1948 ; « 1984 », Seuil

[6] Castoriadis.C, 1996 ; « La montée de l’insignifiance » Seuil

[7] Riesman.D, 1964 ; « La foule solitaire », Dunod

[8] Brune.F ,1996 ; « Les médias pensent comme moi », l’Harmattan

[9] Rosanvallon.P, 1976 ; «  L’âge de l’autogestion », Seuil

[10] Mendel.G, 2006 : « Pour une histoire de l’autorité », la Découverte

[11] Lapassade.G, 1966 ; « Groupes, organisations, institutions », Anthropos

[12] Fotopoulos. T, 2002 ; « Vers une démocratie générale », Seuil