Archive pour démantèlement doctrine chrétienne de la découverte

Effondrer le colonialisme de l’intérieur par l’apostasie collective généralisée.. (Jo Busta Lally)

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Résistance 71

 

5 mars 2019

 

Nous sommes particulièrement heureux d’introduire le pdf tout récent réalisé par Jo de JBL1960 sur son parcours du combattant pour renier et se faire radier des registres de baptême de l’église.
La démarche de Jo est un des moyens d’effondrer le colonialisme, qui depuis l’époque de la formation des états-Nations fin XVème et XVIème siècles, possède une fondation  religieuse avérée et dont l’ancrage historique est toujours le plus souvent bel et bien réel.

Jo nous y rappelle ces fondements, puis le développement intrinsèquement génocidaire de la conquête de nouveaux territoires au détriment des populations indigènes ; sa prise de conscience et sa volonté de boycott de l’institution religieuse originairement responsable du grand méfait colonial des ces 500 dernières années, poussant l’affaire plus loin même, allant jusqu’au reniement du baptême.

Les dessous de l’affaire révélés dans ce PDF des plus intéressants et d’une actualité toujours des plus brûlantes, cadrant particulièrement dans notre mouvement conjoint pour la répudiation de la doctrine chrétienne de la découverte.

PDF à lire et diffuser sans aucune modération:

L’apostasie collective comme triomphe anticolonial en PDF:

Effondrer-les-empires-coloniaux-par-apostasie-collective-de-jo-busta-lally

 

Résistance au colonialisme: Le chemin de la décolonisation du continent américain

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« Impliquer que les Indiens reçurent de la terre est un renversement totale des faits historiques. Jamais les Etats-Unis et leur gouvernement fédéral ne donnèrent un quelconque morceau de terrain à une quelconque nation indienne. Ce sont plutôt les Indiens qui donnèrent de la terre aux Etats-Unis en considération du fait de recevoir un titre indien sur le reste des terres et que celui-ci soit confirmé. […]  La culture telle qu’elle est comprise par le peuple indien est essentiellement un style de vie, c’est une expression de soi, mais pas consciemment, c’est plutôt l’expression de l’essence d’un peuple. Tout ce que l’homme blanc a réussi à créer sur ce continent (des Amériques) est un conglomérat violent d’individus et non pas un peuple. »
~ Vine Deloria Jr, 1969 ~

 

Décoloniser le passé et le présent du continent américain

 

Peter d’Errico

 

6 novembre 2016

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2016/11/06/decolonizing-past-and-present-western-hemisphere

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

J’ai emprunté le titre de cette article à un article de Paulette Steeves paru en 2015 dans « Archaeologies: Journal of the World Archaeological Congress,« :Paulette F. Steeves (Cree-Métis), presenting an overview of her research overthrowing the Bering Strait theory.

La plupart des gens ne pensent sans doute pas à l’archéologie quand ils observent et analysent la loi fédérale indienne et inversement. Mais les deux secteurs interagissent en tant que composants de la domination continue qui s’exerce sur les peuples indigènes du continent.

La théorie du Détroit de Béring, que Vine Deloria Jr avait appelé « la théorie de la connerie », a longtemps dominé le point de vue officiel en archéologie. Cette théorie dit que l’Île de la Grande Tortue, que les archéologues appellent le continent américain, était vide de gens jusqu’à il y a environ 13 000 ans.

La théorie postule que des communautés humaines migrèrent de la Sibérie vers l’Île de la Grande Tortue au travers d’un “pont terrestre” s’étant établi depuis le continent asiatique et qu’ainsi elles poursuivaient du grand gibier et taillaient des pointes de flèches et de lances d’une forme très distinctive pour tuer leur gibier. Les archéologues appellent ces pointes les “pointes Clovis”, nommées d’après une ville du Nouveau-Mexique où elles furent pour la première fois découvertes. Avant cela, la théorie affirme qu’aucun humain ne vivait sur le continent des Amériques.

Steeves dit: “Cette bataille académique [au sujet de la théorie du Détroit de Béring] n’est pas seulement au sujet des sites archéologiques ou des restes de matériel retrouvés. L’argument reflète une pratique continue coloniale d’effacement et de déni aux peuples indigènes de ce continent, d’une place dans l’histoire de l’ancien monde.” Elle ajoute: “Permettre aux peuples indigènes d’avoir été présents sur le continent des Amériques pour un bien plus grand nombre d’années est de fait solidifier leurs liens aux patries et aux restes de matériel retrouvés.”

La théorie de la connerie joue un rôle très important dans le maintien de la domination des colonisateurs sur les peuples et nations indigènes du continent et offrant une preuve prétendument “scientifique” de ce que cette terre était Terra Nullius, “n’appartenait à personne”, ou était un “no man’s land”, jusqu’à relativement récemment dans l’histoire de la Terre. La théorie dit que le Nouveau Monde n’était pas aussi vieux que l’ancien monde: ses peuples n’y avaient aucune présence ancienne.

Terra nullius va comme un gant à la doctrine chrétienne de la découverte ; lorsque la Cour Suprême des Etats-Unis a adopté cette doctrine comme base pour affirmer la propriété de l’état fédéral sur les terres indiennes, le concept de “no man’s land” résidait en toile de fond. (NdT: c’est du reste sur cette base de la théorie de “terra nullius” que la couronne britannique s’est emparée des terres australiennes et volée les terres ancestrales aborigènes…) La Cour a observé les Indiens et décidé que ceux-ci n’étaient pas totalement humains, n’étaient pas capables de posséder la terre. D’après la CS, les “propriétaires” légaux étaient les “découvreurs” chrétiens.

La découverte chrétienne et terra nullius, de manière supposée, des concepts légaux et scientifiques, sont à l’œuvre aujourd’hui aux Etats-Unis et dans bien d’autres endroits (NdT: Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, tous les pays du commonwealth sous domination de la couronne / City de Londres et sa Banque d’Angleterre/Vatican). Elles sont la racine du vol des terres apaches au bénéfice de la grande entreprise transnationale minière Rio Tinto et de l’invasion du territoire de Standing Rock au bénéfice de l’Energy Transfer Partners Corporation. Dans chacun de ces endroits, les peuples indigènes sont vus comme se trouvant “en travers du chemin” de l’extraction coloniale des ressources naturelles.

La doctrine chrétienne de la découverte prescrit que les Indiens ne peuvent pas détenir de titre de propriété, mais ne peuvent “qu’occuper les sols” avec la “permission” du gouvernement. Le fait que les peuples originels ont été sur Oak flat et Standing Rock “depuis des temps immémoriaux” ne compte absolument pas dans les esprits des extracteurs coloniaux.

Steeves dit: “Critiquer les constructions théoriques archéologiques faites sur les peuples indigènes est central à la discussion des controverses en relation aux droits humains et à la souveraineté des nations dans le monde contemporain.” Elle cite Deloria: “A moins que et jusqu’à ce que les ‘Indiens’ soient d’une certaine manière connectés avec l’histoire du monde en tant que peuples premiers… On ne nous accordera jamais une humanité totale.

Elle dit aussi: “Le passé a un pouvoir dans le présent.” Elle cite ensuite David Meltzer, auteur du livre “First Peoples in a New World, » qui écrivit: “Les archéologues sont parfaitement au courant des implications possibles d’une occupation plus ancienne du continent des Amériques par des peuples indigènes, ceci reflète sur les problèmes contemporains d’indentité, d’ancestralité et d’appropriation du passé et du présent.

La recherche de Steeves ajoute à bien d’autres critiques de la théorie de la connerie. Tous ces chercheurs combattent des intérêts particuliers retranchés dans la discipline de l’archéologie. Un article du magazine Smithsonien en 2013 établissait que “La théorie de Clovis, au fil du temps, a acquis la force d’un dogme… Tous les artéfacts que les universitaires affirment être en en provenance d’avant Clovis (NM) ou toute théorie concurrente qui peut jeter un doute sur l’idée première émise par la théorie de Clovis, furent tournés en ridicule par l’establishment archéologique, discrédités comme étant science erronée ou simplement ignorés.

Les gardiens du temple de la profession ont attaqué tout archéologue qui présentait des preuves d’une existence humaine sur le continent des Amériques avant la soi-disants période de Clovis. Malgré cette hostilité sans relâche, des chercheurs indépendants, comme Steeves, ont continué leur travail et ont commencé à attirer l’attention dans la discipline.

Note de Résistance 71: Les gardes-chiourme de l’oligarchie et de ses dogmes scientifiques procèdent de la même manière dans bien des disciplines. En Histoire, sociologie, et de manière plus évidente dans toutes les sciences liées à l’escroquerie du Réchauffement Climatique Anthropique, appelé aujourd’hui « Changement Climatique » (le mot « anthropique » étant maintenant devenu implicite). L’archéologie n’a pas échappé à cette phagocytose par la pensée unique oligarchique. Il en va de même avec la recherche archéologique biblique, qui commence à sortir du placard grâce aux travaux et recherches de scientifiques dissidents. Ceci est confirmé ci-dessous.

En mars 2011, le fondateur de la base de données en ligne Paleoindian pour les Amériques a dit à la revue Science Magazine “beaucoup de lignes de preuve très distinctes et superbement documentées… offrent une confirmation sans équivoque que des humains, des peuples, existaient à l’intérieur de l’Amérique du Nord avant l’époque dite de Clovis…

La recherche de Steeves sera publiée sous la forme d’un livre chez Nebraska Press, il fournira à Mr Toutlemonde aussi bien qu’aux experts, un accès à la base de données qu’elle a construite montrant des centaines de sites d’habitations humaines en Amériqies du Nord et du Sud datant de bien avant la supposée époque de la migration du Détroit de Béring.

Steeves ne rejette en aucun cas les migrations possibles des peuples entre les continents ; mais elle insiste néanmoins sur le fait que les études d’une telle migration ne constitue qu’une pièce de l’histoire bien plus large des populations humaines et que la véritable science ne peut pas être limitée par des marqueurs et des clotures politico-académiques.

Elle dit que les attaques subies par les chercheurs qui étudient les sites de population antérieurs à ce qui est permis par la théorie du Détroit de Béring, montrent que l’archéologie est “un domaine universitaire et de recherche colonialement chasse gardée. Elle cite John Alsoszatai-Peteho qui dit que “même la simple mention de la possibilité d’une plus grande ancienneté revenait à commettre un suicide professionnel.

Les discours dominants de longue date en archéologie et en anthropologie ont enterré les histoires des peuples indigènes alors qu’ils étaient forcés de vivre dans des “réserves” (NdT: en réalité des camps de prisonniers, comme la réserve Lakota de Pine Ridge, camp de prisonniers #44 en ce qui concerne l’administration yankee, alors que la grande nation Sioux n’a jamais perdu une guerre contre l’armée US, que 2 traités régissent les relations, Fort Laramie 1851 et 1868, tous deux bafoués par les yanks…), refusant aux peuples indigènes la propriété de leurs terres, leur humanité et leur souveraineté au sein d’un terra nullius colonial.

La persistance de Steeves, son courage et son abnégation pour une véritable science face aux brutales guerres universitaires et académiques témoignent de son statut de guerrière, de défenseur de la connaissance du passé soulignant la très longue présence des peuples indigènes sur le continent des Amériques.

Persévérance colonialiste: Dominer, subjuguer et forcer… Les credos chrétiens du colonialisme forcené (Steven Newcomb)

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A lire sur Résistance 71:

“Païens en terre promise, décoder la doctrine chrétienne de la découverte”, Steven Newcomb, 2008 (Traduction de Résistance 71 )

“Le chemin de sortie de cette sombre période dans laquelle nous nous trouvons tous maintenant, doit impliquer un changement de paradigme de connaissance positive de la mentalité et attitude impérialiste et de la domination, reflets du modèle du conquérant ainsi que du modèle du peuple élu/terre promise issu de l’ancien testament, ceci incluant la doctrine chrétienne de la découverte et le modèle de domination établi par la décision de justice dans l’affaire Johnson vs M’Intosh.”

“Dans la bulle pontificale Inter Caetera de 1493, le pape Alexandre VI n’a pas utilisé le terme ‘Européens’ pour exprimer le ‘droit à la découverte’, mais il a utilisé le terme de ‘chrétiens’. D’après le décret du pape, tout roi, prince ou nations chrétiens pouvaient découvrir’ et assumer la domination sur les terres préalablement conues des non-chrétiens mais inconnues des chrétiens…”
~ Steven Newcomb, 2008 ~

 

Des chiens méchants et la coercition lâchés sur nos nations libres

 

Steven Newcomb

 

7 septembre 2016

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2016/09/07/vicious-dogs-and-coercion-unleashed-original-free-nations

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Dans mon article “le Dakota Access Pipeline et la loi de la chrétienté”, j’ai cité le juge Catron de la Cour Suprême du Tennessee: “Notre affirmation est fondée sur le droit de forcer l’obéissance!, qui, prétendait-il est “la loi de la terre” utilisée par les Etats-Unis contre nos nation originelles.

Le 3 septembre 2016, nous avons vu une excellente illustration d’une affirmation de droit de coercition de nos nations à l’obéissance: le personnel de l’entreprise de sécurité privée d’Energy Transfer Partners utilisant des chiens vicieux et méchants ainsi que du gaz lacrymogène contre des indigènes (femmes, enfants et hommes) et des opposants non-natifs au projet du Dakota Access Pipeline (DAPL) près de Cannonball dans l’état du Nord-Dakota.

Le contraste entre la voie pacifique et spirituelle de la pipe sacrée de l’Oceti Sakowin (conseil des sept feux de la nation Sioux), qui cherche à protéger les eaux précieuses de notre terre-mère, son sang de vie et la voie veule et malfaisante de l’oléoduc à pétrole brut, en dit suffisamment long par lui-même. Ce contraste résume parfaitement le conflit de plusieurs siècles entre l’état d’esprit de la loi des Sept Feux d’Oceti Sakowin (et les lois spirituelles des autres nations amérindiennes) et les sept lois de la domination trouvées dans la signification donnée par la chrétienté au mot latin “domo”: “subjuguer, forcer à la soumission”, “apprivoiser”, “domestiquer”, “cultiver”, et “labourer”.

Ce projet du Dakota Access Pipeline symbolise bien le chemin toxique de l’empire américain s’étendant au travers des territoires de nos nations, laissant derrière lui un sillage de destruction et d’empoisonnement: pensez au plomb dans les systèmes circulatoires et des cerveaux des enfants de Detroit, du mercure dans le poisson partout sur le continent, des radiations dans les eaux souterraines de la centrale nucléaire de Hanford, les 287 produits chimiques détectés dans les échantillons de cordons obilicaux que la Croix Rouge a collecté et analysé sur des femmes enceintes. 180 de ces produits chimiques sont connus pour être cancérigènes chez les animaux et l’Homme ; 217 sont toxiques pour les systèmes nerveux centraux et périphériques et 208 causent des malformations de naissance ou des développement anormaux chez les espèces animales étudées. Cela et une multitude d’autres exemples sont de forts indicateurs que la trajectoire impérialiste du dollar tout puissant ne révère ni ne protège la beauté de la fabrique de la vie.

Tout ceci et bien plus encore, a été fait à nos nations, nos écosystèmes et à tout le monde, et ce au nom de la “civilisation humaine” s’il vous plaît. Et pourtant, comme l’a si bien noté Stanley Diamond dans son livre “In Search of the Primitive”: “La civilisation commence avec la conquête à l’extérieur et la répression à l’intérieur.” Les mots “conquête” et “répression” sont bien sûr, deux synonymes du mot “domination”.

Le capitole de l’empire américain à Washington DC a été construit au moyen du travail d’esclaves et un impôt sur la propriété fut imposé sur les propriétaires d’esclaves. L’empire américain ainsi que ses intérêts entrepreneuriaux a affirmé avec aplomb son droit à la coercition sur les nations originellement libres et indépendantes des lieux et de les réduire à l’obéissance envers un système traumatisant que l’on peut remonter jusqu’à l’empire de la chrétienté et le soi-disant “âge de la découverte” (de l’invasion).

Les chiens de la chrétienté ont été lâchés sur des gens indigènes sans défense par les conquistadors espagnols, ceci fut utilisé pour adhérer à deux phrases clef que l’ion peut trouver dans les décrets pontificaux originaux du Saint Siège en date du 4 mai 1493. Ce document et trois autres émis cette même année, exhortaient les monarques espagnols de “mettre en œuvre la propagation de l’empire chrétien”, (”imperii Christiani propagationem prosequi”) et de “subjuguer les nations barbares” (“barbarae nationes deprimantur”).

Au travers de leurs actions, les Américains ont transformé ces phrases en “mettre en œuvre la propagation de l’empire américain” et “dominer les nations natives”. Prenez par exemple, l’utilisation des chiens et du gaz lacrymo pour déshumaniser et terroriser les indigènes et leurs supporteurs non-natifs qui étaient en colère envers le personnel d’Energy Access transfers, qui passait intentionnellement au bulldozer afin de le détruire un bout de terrain de 50m de large sur plus de 2,5km et ce directement au travers des lieux sacrés et/ou culturellement très importants. Les chiens et le gaz lacrymo symbolisent l’attitude d’un système impérialiste sans pitié qui se fout pas mal des endroits sacrés et cimetières de “païens infidèles”.

Le Dakota Access Pipeline est un projet majeur d’ingénierie. Dans leur livre Bridges, Canals & Tunnels: The Engineering Conquest of America (1968, American Heritage Publishing in Association with the Smithsonian Institution), David Jacobs et Anthony E. Neville introduisent leur sujet en reconnaissant les motivations religieuses derriere la soi-disante “expansion” des Etats-Unis en colonisant les territoires de nos nations natives. “Comme les croisés du moyen-âge, le peuple américain croyait en sa mission être d’inspiration divine et leur victoire inévitable”. (p.6)

Jacobs et Neville citent le poète Walt Whitman en disant: “C’est pour le bien de l’humanité” que les Etats-Unis et leur “pouvoir et territoire doivent être étendus, au plus loin sera le mieux” (Ibid). Ceci cadre nos nations et nos peuples comme étant en dehors de “l’humanité”. Jacobs et Neville disent que “les affirmations et l’appropriation de l’Amérique sur la terre furent justifiées” par John O’Sullivan lorsqu’il était un journaliste éditeur de 32 ans. Ce fut O’Sullivan qui dit à cette époque (1845): “Notre destinée manifeste est de nous étendre et de posséder l’ensemble du continent que la providence [dieu] nous a donné…”

Le juge de la cour suprême de la Caroline du Sud William Drayton, exprima ce même sentiment 70 ans avant O’Sullivan dans son adresse au Grand Jury en 1776. Drayton parla de la “sagesse indiscutable de la Providence” qui avait choisi la génération actuelle pour établir l’empire américain, celui qui promettait d’être le plus glorieux de toute l’histoire de l’humanité. La tradition d’utiliser des chiens méchants et autres techniques pour forcer les nations autochtones et leurs peuples à l’obéissance à son contrôle des plus arbitraires, fait aussi partie de cette “glorieuse” histoire de la construction de l’empire américain.

Franklin (Indiens + rhum = terre), Washington (“le destructeur de villes”), Jefferson, Madison, Marshall et bien d’autres ont tous envisionné l’empire américain englobant la totalité du continent et nos nations libres et indépendantes. Cette tradition générale est synthétisée sémantiquememt par les décrets pontificaux de 1452 (Dum Diversas), 1455 (Romanus Pontifex) et 1456 qui demandes “d’envahir, de capturer, de vaincre et de subjuguer” tous les non-chrétiens “de les réduire” et de “saisir toutes les possessions et propriétés”, phrasé renouvelé en 1493 et en 1514. Ce langage fut utilisé sous “autorité apostolique” et donc vu comme gratifié “par dieu”.

“In God We Trust” dit le billet de 1 dollar américain. La bulle papale dit de ce dieu: “Nous croyons en Lui, de qui provient les empires (imperia), les dominations (dominationes) et toutes les bonnes choses…” (bulles Inter Caetera des 3 et 4 mai 1493). Voilà l’état d’esprit auquel doivent faire face la nation Hunkpapa Dakota et l’Oceti Sakowin dans cette dernière saga du Dakota Access Pipeline envahisseur et colonisateur.

Grand merci à William “Pila” Laronal (Kanaka Maoli) pour son assistance dans cet article.

Doctrine chrétienne de la découverte fondement du colonialisme occidental: L’hypocrisie du « dieu sublime »

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Au sujet de la bulle pontificale “Sublimis Deus”

Steven Newcomb

23 Mai 2016

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2016/05/23/papal-bull-sublimis-deus

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

En 1537, le pape Paul III a émis la bulle pontificale Sublimis Deus (sublime dieu). Le pape fit cela après avoir été particulièrement influencé par un prêtre du nom d’Antonio Montesinos qui se rendit à Rome depuis l’île des Caraïbe d’Hispagnola (NdT: aujourd’hui Haïti et lieu de débarquement initial de Cristobal Colon ou Christophe Colomb, le “colonisateur porteur de la croix”…) afin de disputer le traitement horrible réservé aux Indiens. Montesinos fit cela en représentation d’un groupe particulier de prêtres de l’ordre des dominicains résidant sur l’île d’Hispagnola. L’église catholique a dit depuis plusieurs années déjà, que le document Subliminis Deus a servi à corriger un certain nombre d’édits/décrets pontificaux sur la subjugation et la colonisation qui avaient été émis par le pape Alexandre VI (Rodrigo Borgia) en 1493.

L’église prend cette position parce que le décret pontifical Sublimis Deus dit que les Indiens doivent être vus comme de véritables êtres humains (en opposition au fait qu’ils n’étaient pas considérés comme humains précédemment…). Le document Sublimis Deus dit aussi que les Indiens ne devaient pas être privés de leur liberté ou de leur propriété. Il y a cependant deux problèmes avec l’argument contemporain de l’église catholique au sujet de la bulle Sublimis Deus: d’abord, suite aux pressions politiques de l’empereur espagnol Charles V (Charles Quint), qui fit retirer de la circulation toutes les copies du document et les fit renvoyer en Espagne, le pape Paul III fit plus tard retirer toutes les pénalités ecclésiastiques (interdits et excommunication) pour toute violation des termes de la bulle Sublimis Deus. Secundo, en 1537, des millions d’Indiens avaient déjà été exterminés, privés de leur liberté et de leur propriété à cause des bulles pontificales de 1493.

La bulle Sublimis Deus n’était pas rétroactive. Elle ne pouvait pas être projetée dans le passé. Elle ne pouvait pas défaire toutes les morts, la destruction et la déshumanisation que le Saint Siège avait lâché depuis plus de 4 décennies sur la base des bulles alexandriennes de 1493. Le pape Paul III n’avait pas non plus l’intention à ce que la bulle Sublimis Deus libère les nations autochtones originellement libres du système catholique espagnol de domination qui leur avait déjà été imposé sur la base de ces mêmes bulles alexandriennes. Au mieux, les Indiens pouvaient espérer en résultat de Sublimis Deus, d’être libérés sous la domination de la couronne d’Espagne.

L’histoire de la réalité politique au XVème et subséquents siècles, révèle que l’église catholique n’a jamais eu pour intention que la bulle sublimis deus ne retire l’imposition et l’affirmation de la souveraineté et de la domination espagnols sur les nations autochtones originelles. En fait, le pape Alexandre VI avait bien stipulé dans sa bulle Inter Caetera du 4 Mai 1493 que le système de domination de l’empire chrétien (imperii Christiani) devait tenir les “barbare nationes” (en fait les nations originelles libres et souveraines) en subjection (“subjicere”) et sous domination “pour toujours” et “à perpétuité”. L’efficacité au cours des siècles de l’autorisation du pape Alexandre VI est démontrée par le fait que l’affirmation d’un droit de domination imposé dans le passé continue à être imposé à nos peuples et nations dans le présent par les gouvernements d’états. (NdT: sur le continent des Amériques)

Dans un récent entretien, l’évêque Donald Bolen du diocèse catholique de Saskatoon au Canada, a utilisé le conditionnel pour communiquer quelque chose d’hypothétique lorsqu’il a dit: “La déclaration Sublimis Deus, émise par le pape Paul III en 1537 a annulé tous les décrets précédents qui auraient nié le droit des peuples indigènes des Amériques à leur liberté et leur propriété.

Notez l’expression “auraient nié” dans le commentaire de l’évêque Bolen. Dans ce contexte, la forme conditionnelle ‘auraient” est utilisée pour une situation irréelle ou imaginée ; c’est aussi utilisé pour des situations hypothétiques ou irréelles. En d’autres termes, l’évêque Bolen affirme que le document de 1537 a annulé tout document pontifical précédent ayant eu hypothétiquement ou de manière supposée, le pouvoir de potentiellement nier aux Indiens leur droit à la liberté et à la propriété. Malheureusement, son utilisation du mot “auraient” nous empêche de nous focaliser sur le fait que l’autorisation pontificale de domination des bulles alexandriennes a été en place et appliquée pendant plus de quatre décennies contre nos nations origienlles et ce de la plus horrible des façons, la plus brutale et déshumanisante par les leaders espagnols et les conquistadores représentant la couronne de Castille.

L’évêque Bolen a échoué d’expliquer et de reconnaître que de 1493 à 1537 (44 ans), les décrets pontificaux d’Alexandre VI ont en fait été utilisés pendant plus de quatre décennies afin de dominer les peuples autochtones en les privant de leur liberté et de leur propriété et en affirmant une domination sur les territoires des nations originelles, les assujettissant comme dominions de la couronne de Castille. Si l’évêque Bolen avait reconnu cela, il aurait par là-même reconnu qu’en 1537, un fait (historique) de domination avait déjà été créé sur la vase des décrets pontificaux alexandriens. Il aurait donc reconnu, au nom de l’église catholique au Canada, que la bulle Inter Caetera avait déjà été utilisée pendant quarante ans pour refuser aux Indiens leur liberté et leur propriété.

L’utilisation du conditionnel par l’évêque Bolen ne reconnaît pas que la bulle Sublimis Deus ne pouvait rien faire pour changer plus de quarante ans de destruction et de domination institutionnalisée. Par cette simple expression du conditionnel, il a magistralement détourné l’attention du fait qu’en 1537, un système broyeur et mortel de domination chrétienne était déjà complètement en place et maintenu de manière invasive sur les nations originelles autochtones sous l’autorisation des bulles alexandriennes.

Les bulles pontificales alexandriennes servent de prototype illustrateur pour le droit de domination affirmé toujours utilisé contre nous. Une affirmation de droit de domination imposé sur tous les peuples et nations originellement libres dans le passé, continue d’être perpétré et maintenu contre nous aujourd’hui par les gouvernements d’état internationaux comme ceux du Canada, des Etats-Unis et bien d’autres. Aujourd’hui ceci est appelé la “souveraineté des états” ou le “pouvoir plénier” et de bien d’autres termes.

Par le moyen de la révocation cérémonielle de ces terribles documents pontificaux et de bien d’autres les ayant précédé commes les bulles Dum Diversas et Romanus Pontifex (NdT: pape Nicolas V en respectivement 1452 et 1455), le pape François 1er couperait ainsi avec la base même des arguemnts de domination maintenant toujours utilisés contre nous.

Longue Marche sur Rome contre le colonialisme: une délégation des nations indigènes remet une déclaration commune au Saint Siège de Rome pour la révocation officielle de la bulle Inter Caetera…

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L’évènement de la Longue Marche sur Rome s’est tenu du 30 Avril au 4 Mai 2016 entre Florence et Rome et a vu des délégations de nations indigènes du monde entier marcher sur Rome pour demander la révocation de la bulle pontificale Inter Caetera émise les 3 et 4 Mai 1493 par le pape Alexandre VI (Rodrigo Borgia), texte  d’une série fondatrice du colonialisme chrétien et occidental commencée en 1452 avec la bulle Dum Diversas puis en 1455 avec la bulle Romanus Pontifex, toutes deux du pape Nicolas V. La déclaration ci-dessous a été remise au Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix par une délégation de nations indigènes, Une réunion de deux heures s’en est suivant. Un des portes-parole de la délégation, Steve Newcomb, a personnellement rencontré le pape François sur la place St Pierre de Rome pour en discuter.

Une fois de plus, la balle est dans le camp de la secte religieuse pour l’abrogation du décret pontifical fondateur de la Doctrine (chrétienne) de la Découverte…

— Résistance 71 —

 

Déclaration conjointe au Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix

Déclaration remise au Saint Siège à Rome par une délégation de la manifestation de la Longue Marche sur Rome

6 Mai 2016

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2016/05/06/joint-statement-pontifical-council-justice-and-peace?page=0%2C0

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

La déclaration suivante fut faite depuis la réunion de la Longue Marche sur Rome et Florence en Italie du 30 Avril an 4 Mai 2016, (un exemplaire écrit fut remis à la délégation du Vatican):

Salutations au pape François et au Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix,

Commençons si vous le voulez bien par décrire le contexte historique. En 1992, l’ Indigenous Law Institute (ILI), fondé par Birgil Kill Straight (Oglala Lakota nation) et Steven Newcomb (Shawnee, Lenape) a commencé une campagne mondiale appelant le Saint Siège, durant la papauté de Jean-Paul II, à révoquer formellement la bulle pontificale Inter Caetera du 4 Mai 1493. Cette campagne continue aujourd’hui en 2016 au cours de la papauté de François 1er.

En 1993, l’ILI a écrit une lettre ouverte au pape Jean-Paul II en regard de l’appel de l’institut pour une révocation cérémonielle de la bulle pontificale. Le Centre pour les Droits de l’Homme de l’ONU a délivré cette lettre ouverte à la Mission d’Observation Permanente du Saint Siège aux Nations-Unies. Cette mission du Saint siège envoya une lettre au centre pour les droits de l’Homme disant que la lettre de l’ILI avait été envoyée au Vatican à Rome. La confédération iroquoise Haudenausonee commença également à travailler sur le problème des bulles pontificales au début des années 1990 au sein de son Cercle Traditionnel des Anciens et de la Jeunesse.

Bien que le Saint Siège ne répondit pas à cette première lettre de l’ Indigenous Law Institute, l’ILI, l’ American Indian Law Alliance, et l’Haudenosaunee ont continué avec leur campagne appelant à la révocation de la bulle du 4 mai 1493, comme étant représentative d’une série de bulles pontificales du XVème siècle, decrets de domination et de déshumanisation. Après plus de 20 ans, cette campagne a gagné en soutien à travers le monde et l’ILI, l’Haudenosaunee, l’American Indian Law Alliance, la nation Yakama, l’Assemblée des Premières Nations, le groupe de travail Apache Nde Nnee et bien d’autres, appellent maintenant à ce que ce problème de la doctrine de la découverte soit adressé. De ce momemtum global a résulté cette Longue Marche sur Rome qui s’est réunit depuis Florence en Mai 2016 et en cette rencontre face à face avec le Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix.

Venons-en maintenant au point de focus de notre discussion. Comme vous le savez, après le premier voyage historique de Cristobál Colón (Christophe Colomb) vers les îles qui sont maintenant appelées Caraïbes, le pape Alexandre VI a émis plusieurs bulles pontificales pour les monarchies de Castille et d’Aragon (l’Espagne) et du Portugal. Les deux premiers de ces documents sont datés des 3 et 4 Mai 1493. N’est-il donc pas ironique que ce 4 Mai 2016 soit le jour de notre réunion avec le Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix ici au Vatican.

Le but de notre visite est de discuter, de notre perspective, la signification et l’importance de ces documents pontificaux et bien d’autres. Lorsque nous nous intéressons au phrasé très spécifique de ces décrets pontificaux (Inter Alia, Dum Diversas de 1452, Romanus Pontifex de 1455 et Inter Caetera de 1493), nous voyons qu’ils appellent tous pour que les nations non-chrétiennes, soi-disantes “païennes”, soient envahies, capturées, vaincues, subjuguées, réduites en esclavage perpétuel et que tous leurs biens et possessions soient saisis au bénéfice de la chrétienté d’Europe par son empire global et ses dominations (“imperi et dominationes”), richesses et vastes zones de terres en propriété. Un tel langage est une preuve du pari de la chrétienté d’établir un système de domination chrétienne partout sur notre Terre-Mère au moyen de la Doctrine de la Domination Chrétienne que l’on trouve dans les bulles pontificales.

Les bulles de 1493 ont appelé à “la propagation de l’empire chrétien” (imperii christiani propagationem) et pour la réduction (reducere), la subjugation (subjicere) et la domination (exemple: “sub actuali dominio temporali aliquorum dominorum Christianorum constitute non sint”) des nations non-chrétiennes (“barbare nationes”) en les réduisant et les dominant (“deprimantur”).

La recherche de l’ILI menée par Steven Newcomb, montre que les schémas de domination et de déshumanisation de la chrétienté furent et continuent d’être dirigés de manière destructrice et mortifère contre nos nations et peuples originels libres, nos territoires sur l’Île de la Grande Tortue-Abya Yala, au travers de la vaste étendue continentale typiquement appelée en anglais “l’hémisphère occidental” et “les Amériques”/las Americas. Parce que les schémas de domination et de déshumanisation exprimés dans les bulles pontificales des 3 et 4 Mai 1493 sont devenus intégrés, inculqués, routinièrement institutionnalisés dans la langue, la pensée et le comportement, Ces schémas ne sont pas devenus “ipso facto obsolètes” comme l’a affirmé l’archevêque Celestino Migliore au sujet de la bulle Inter Caetera dans une lettre à l’ILI datée du 5 Juillet 2005.

De plus, l’imbrication et l’institutionalisation de la linguistique et des schémas comportementaux de domination et de déshumanisation dont nous parlons, sont en partie une excroissance et une conséquence des décrets pontificaux du XVème siècle et d’autres documents de la chrétienté occidentale. D’autres exemples de cette tradition linguistique et comportementale incluent la charte issue par le roi Henri VII d’Angleterre, roi catholique, à John Cabot en 1496, ainsi que celle issue par un autre roi catholique, François 1er de France à Jacques Cartier en 1534, roi qui avait reçu du pape Clément VII, le droit de coloniser d’autres endroits, aussi loin que le souverain de France concentrait ses efforts sur des zones non-chrétiennes que l’Espagne ou le Portugal n’avaient pas encore clâmées ou n’y avaient pas déjà tenté d’établir la domination chrétienne.

Voici où nous voulons en venir: il n’y a eu aucune “abrogation” de ce schéma ou paradigme de domination/déshumanisation que le Saint Siège a mis en marche sur une période de plus d’un siècle et qui a perduré depuis plus de cinq siècles maintenant. Ceci est toujours dirigé contre nos nations et peuples originels libres et indépendants au travers du continent américain et contre les nations libres et originelles ailleurs, comme en Australie ou sur Aotéaroa (NdT: “Pays du long nuage blanc” connu aujourd’hui sous le nom de Nouvelle-Zélande). La bulle pontificale Sublimis Deus n’a pas, par exemple, abrogé l’établissemet d’un système de domination dans ces zones clâmées par l’Espagne sur la base des bulles de 1493, que l’Espagne a compris être un don “ganaran y conquistaron de las Indias” pour “gagner et conquérir (dominer) les Indes (occidentales)”. Nous avons vu le phrasé en espagnol au dos d’une des bulles originales archivées aux Archives Générales des Indes Occidentales à Séville en Espagne.

Permettez-nous de fournir un parfait exemple du pourquoi la déclaration du nonce apostolique Migliore était incorrecte lorsqu’il déclara à l’ILI que la “bulle Inter Caetera, comme d’autres documents de cette époque, est devenus ‘ipso facto obsolète, nulle et non avenue’ et pourquoi ceci n’est pas vrai, comme l’a signifié le nonce Migliori dans une lettre au gardien de la foi Onondaga Oren Lyons, disant que la bulle Inter Caetera avait été ‘abrogée’ par la bulle Sublimis Deus en 1537. Dans son livre “A Violent Evangelism”, 1992, le théologien Dr. Luis Rivera Pagán déclare: “Dans le domaine juridique, les bulles du pape Alexandre VI maintinrent leur caractère autorisé comme montré dans la première phrase de la première loi du premier chapitre du troisième livre de la “Compilation de la Leyes de Indias” (1680), qui les reconnaît [les documents pontificaux] comme la toute première fondation de la possession à perpétuité des Amériques par la couronne de Castille.”:

“Par donation du Saint Siège apostolique… Nous sommes roi des Indes occidentales, des îles et de la terre continentale de l’océan, découvertes et à découvrir et incorporées dans notre couronne royale de Castille… [de façon] à ce qu’elles [ces îles et terres continentales] demeurent toujours unifiées pour la plus grande perpétuité, nous interdisons qu’elles puissent nous être retirées et nous ordonnons qu’elles ne puissent jamais être séparées de notre couronne royale de Castille…” (Recopilación 1841, 3.1.1, 2: 1). (p. 32)

Le Dr. Rivera-Pagán mit fin à cette discussion sur ce point en disant: “Cette loi est fondée sur les déclarations royales consécutives des rois Charles V et Philippe II d’Espagne, qui durant le XVIème siècle martelèrent la doctrine de la domination castillane à perpétuité sur les peuples ibéro-américains. Toutes ces déclarations font allusion aux bulles alexandrienne comme point crucial de référence.” (Ibid.). Puis ceci: “Bien que nous ne puissions pas trop insister sur ce point, il est néanmoins approprié de faire remarquer qu’au début du XIXème siècle, le don pontifical à perpétuité fut utilisé comme justification pour discréditer le mouvement d’indépendance latino-américain.

Les exemples ci-dessus fournissent une illustration clef du comment les schémas qui furent promulgués dans ces anciens décrets pontificaux et dans d’autres documents de domination, sont devenus institutionnalisés dans les lois et politiques d’états variés. De notre point de vue, le Saint Siège porte la responsabilité présente de l’action prise contre nos nations et peuples pour établir un système de language de domination destructeur et mortifère (“sub actuali dominio temporali aliquorum dominorum Christianorum constitute sint”). La vérité de tout ceci se trouve dans une phrase de la bulle Inter Caetera du 4 Mai 1493 qui dit: “Nous avons toute confiance en Lui de qui les empires et les dominations et toutes bonnes choses proviennent.

De notre point de vue, le Saint siège doit fournir autant de temps, d’effort, d’énergie et d’argent pour assister à la restauration de nos langues, cultures, terres et territoires sacrés, qu’il n’en a mis à tenter à nous détruire et à nous déposséder de ces caractéristiques de notre existence pour commencer cela. De plus, ouvrez les archives du Vatican à nos universitaires et érudits, déclarez et rapatriez tous objets culturels et/ou spirtituels nous appartenant que vous détenez ainsi que les restes et vestiges ancestraux ; soutenez la nation Oglala Lakota dans le problème lié aux terres sacrées des Black Hills (Collines Noires), traitez le problème de la contamination dûe à l’extraction de l’uranium dans la partie sud-ouest des Etats-Unis, retirez votre télescope de Mont Graham en territoire de la nation Apache ; soutenez la restauration et le processus de cicatrisation de nos nations.

Nous sommes anxieux de continuer ces discussions utiles au sujet de ces problèmes importants et nous proposons entr’autres choses, une série de réunions internationales avec le Saint Siège afin de discuter de nos points de vue respectifs, les notres comme les votres et de l’importance des bulles pontificales du XVème siècle et de leur paradigme de domination et de déshumanisation.
De plus, Il est temps pour le Saint Siège de s’opposer explicitement à l’utilisation de la Doctrine de la Découverte et de domination par les gouvernements des états en relation avec nos nations et peuples originels et libres.

Sincères salutations

Barbara Dull Knife, Oglala Lakota Nation

Loretta Afraid of Bear Cook, Oglala Lakota Nation

Belinda Ayze, Dine Nation

Chi’qwax, Jode Goudy, Chairman, Yakama Nation

Keith Matthew, Shuswap Nation

David Close, Himkokapskap, Cayuse Nation

Herson Huinca-Piutrin, Mapuche Nation, Comunidad de Historia Mapuche. Wilton Littlechild, Cree Nation, International Chief for Treaties 6, 7, & 8. Kenneth Deer, Mohawk Nation, Haudenosaunee

Steven Newcomb, Shawnee, Lenape Nations, Indigenous Law Institute

Colonialisme, Vatican et l’héritage de la domination

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Rejoignez le mouvement pour la répudiation des bulles papales colonialistes, plus nous mettrons de pression sur la hiérarchie cléricale jusqu’au Vatican et plus ces diktats papaux auront de chance d’être répudiés.

— Résistance 71 ~

 

Un héritage de domination dans les décrets de l’église catholique

Steven Newcomb

12 avril 2016

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2016/04/12/legacy-domination-catholic-church-decrees

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

La Canadian Conference of Catholic Bishops (CCCB) ou Conférence Canadienne des Évêques Catholiques (CCEC) comprend quatre organisations catholiques du Canada. Le 19 mars 2016, la CCEC a publié “The ‘Doctrine of Discovery’ and Terra Nullius: A Catholic Response.” Ou “La doctrine de la découverte et Terra Nullius: une réponse catholique”, écrite en partie en réponse à Calls to Action #46 et #49 du rapport final de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) ; la déclaration catholique est dite “répudier les concepts utilisés pour justifier la souveraineté européenne sur les terres et peuples autochtones, tels que ceux de la doctrine de la découverte et de terra nullius.

Il y a 24 ans, mon ami et mentor Birgil Kills Straight (Oglala Lakota Nation) et moi-même avons démarré une campagne globale contre la Doctrine de la Découverte. Nous avions commencé par appeler le pape Jean-Paul II pour qu’il révoque le décret pontifical (bulle) Inter Caetera du 4 Mai 1493. Pourquoi ? C’était un parmi plusieurs documents du Vatican qui appelait à la domination (chrétienne) des nations non-chrétiennes. Parce que nous persistons avec notre travail international à ce niveau et sur ces documents, nous avons quelque chose à dire au sujet de la déclaration récente de l’église catholique sur cette doctrine de la découverte.

Malheureusement, le rapport final de la CVR n’inclut pas le point de focus de notre campagne ; le rapport n’utilise pas une seule fois le mot “domination”. Pendant plus de deux décennies nous avons utilisé les bulles pontificales du XVème siècle comme méthode d’éducation des nations et peuples autochtones ici et ailleurs autour du monde, pour faire mieux comprendre au sujet des schémas courants de domination et de déshumanisation que l’on peut tracer aux textes mêmes de ces vieux documents du Vatican. Pendant des siècles, les schémas dominants de pensée et de comportement ont été imbriqués dans les systèmes légaux et politiques de pays tels que les Etats-Unis, le Canada (et d’autres), où ils persistent aujourd’hui. Ce qui est typiquement et quelque peu ineptement appelé la doctrine de la découverte est un système de langage et de domination perdurant, qui est toujours utilisé à ce jour contre nos peuples et nos nations autochtones et originels.

Le 24 mars 2016, l’évêque Donald Bolen, du diocèse catholique de Saskatoon, a été interviewé au sujet de la déclaration publique de la CCEC. Ceux-ci révèlent que l’église catholique ne reconnaît pas les bulles pontificales comme étant des documents de domination. Plus encore, lorsqu’il lui fut demandé: “Quelle est la relation entre la doctrine de la découverte et les déclarations pontificales remontant au XVème siècle ?” Il répondit: “Il n’y a aucune relation directe.” Puis il continua de la sorte: “Il y a eu plusieurs bulles pontificales en cette fin de XVème siècle qui effectivement accordèrent des droits aux pays européens le droit sur des territoires d’autres peuples.” L’affirmation de l’évêque Bolen qu’il n’y a “aucune relation directe” entre les bulles pontificales et la doctrine est contredite par le phrasé spécifique de ces documents même: une gratification pontificale de “découvrir” et de “dominer” les territoires d’autres nations fut un droit affirmé de domination explicitement fondé sur le fait que nos nations n’étaient pas chrétiennes.

En Mai 2013, la Dr. Debra Harry (de la nation Paiute), l’avocate Sharon Venne (de la nation Cree) et moi-même, nous sommes rendus dans la ville de Séville en Andalousie, dans le sud de l’Espagne. Là, nous avons visité les Archives Générales des Indes (occidentales). Le directeur des archives nous a très gentiment accordé la permission de voir le parchemin pontifical original datant de 1493, émis par le pape Alexandre VI (NdT: Rodrigo Borgia, père de Cesar et Lucrèce Borgia…), que nous avons examiné exactement 520 ans jour pour jour après sa date d’émission le 4 Mai 1493. Au dos d’un des deux documents, nous y avons vu une anotation écrite par le secrétaire royal d’Espagne il y a plus de cinq siècles.

L’anotation royale dit en espagnol que le décret pontifical est un don du pape Alexandre VI pour “ganaran y conquistaron de las Indias” (“pour gagner et conquérir [dominer] les Indes.” Lorsque comprise dans le contexte du texte original en latin, cette anotation nous permet de saisir l’intention du pape à savoir que les monarques catholiques partiraient à la recherche de terres non-chrétiennes “à être découvertes”, avec pour but le “dominorum Christianorum” (dominateurs chrétiens), forçant les terres des “nations barbares” sous la domination chrétienne. Nos nations vivent maintenant avec/sous l’héritage de la tradition de la chrétienté de chercher un “nouveau monde” et de nouvelles terres à envahir et à dominer.

L’affirmation de l’évêque Bolen disant “aucune relation directe” entre les décrets pontificaux du XVème siècle et la doctrine de la découverte mène à une conclusion des plus importantes: La CCEC a échoué dans la compréhension que l’utilisation par la chrétienté de la domination comme moyen de tenter de détruire les nations non-chrétiennes a mené aux problèmes actuels expérimentés par nos peuples et nations originels. (NdT: ou la CCEC feint de ne pas comprendre… c’est notre position…) Le traumatisme concourant qui a résulté de ces décrets pontificaux (ex: la déshumanisation et la mort d’enfants de nos nations originelles dans les pensionats pour Indiens aux Etats-Unis et au Canada), est un des facteurs qui ont mené à la création d’une Commission pour la Vérité et la Réconciliation au Canada. Le mot “vérité” dans le titre de cette commission doit impérativement être au sujet de dire la vérité historique et non pas de la démanteler.

L’évêque Bolen a aussi dit que les bulles pontificales “adressèrent un conflit entre l’Espagne et le Portugal pas ceux qui colonisèrent ce qui est maintenant le Canada.” Il ne semble pas réaliser que l’Angleterre était toujours catholique en 1496 lorsque le roi Henri VII imita les bulles pontificales de 1493 en émettant une charte royale à John Cabot afin qu’il “subjugue” (domine) les terres des “païens et des infidèles”. Ce document résulta en l’assomption que la “souveraineté de la couronne” (la “domination”) est toujours affirmée aujourd’hui en relation de ce qui est maintenant typiquement appelé le “Canada” et “l’Amérique du Nord”. La France était catholique lorsque le pape Clément VII donna la permission au roi François 1er de s’engager dans ses propres voyages de colonisation chrétienne (avec, par exemple, le voyage de Jacques Cartier en 1534 dans la région maintenant appelée le fleuve Saint-Laurent).

L’église catholique manque totalement d’une perspective historique du point de vue des nations originelles de la terre quant à la domination que l’on trouve exprimée (NdT: et qui fut mise en pratique directement et violemment…) dans les décrets pontificaux du XVème siècle. Il est plus que grand temps que se réunisse une conférence internationale majeure au sujet de ces documents et des conséquences qu’ils ont eu sur nos peuples et nations originels. Un tel évènement créera une opportunité pour établir un dialogue plus profond entre le Saint Siège et nos leaders spirituels indigènes, se rassemblant avec nos universitaires et érudits et ceux que le Vatican choisira lui-même.

Nous n’avons pas besoin de réconciliation, nous avons besoin de décolonisation.

Lutte anti-coloniale: Décoloniser la loi fédérale indienne (Steven Newcomb)

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Que devons-nous faire ? Décoloniser la loi fédérale indienne

 

Steven Newcomb

 

8 Mars 2016

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2016/03/08/what-shall-we-do-decolonize-us-federal-indian-law

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le documentaire “The Doctrine of Discovery: Unmasking the Domination Code,” réalisé par Sheldon Wolfchild (Dakota), nous raconte une puissante histoire. Sheldon et moi-même avons créé ce documentaire sur la base de mon livre Païens en terre promise: décoder le doctrine de la découverte”, Fulcrum, 2008 et sur d’autres recherches que j’ai commencées à lire avec les livres de Vine Deloria Jr durant mes années adolescentes au début des années 1970.

Après que les audiences aient visionné le documentaire, elles ont tendance à demander “que pouvons-nous faire ?” A chaque fois qu’on me demande cela ou une autre question similaire, je pense toujours à combien il sera difficile de changer les attitudes, les valeurs et les croyances de la société dominante états-unienne en relation avec nos nations autochtones. Cela est bien plus vite dit que fait. Ce n’est pas comme si le respect pour nos nations puisse être légiférer en existence par exemple.

Toutes les audiences qui regardent “La doctrine de la découverte” sont introduites à un schéma de reconnaissance auquel j’ai travaillé depuis le début de mes recherches. En résultat, le film permet aux gens de voir, de constater les schémas mentaux et comportementaux de la domination chrétienne que l’on peut tracer jusqu’aux documents pontificaux du Vatican datant du XVème siècle et que ceux-ci sont toujours utilisés contre nos peuples et nations originels. Apprendre à reconnaître de tels schémas est très important parce que, comme le dit le dicton, savoir c’est pouvoir. Les personnes qui veulent que les Etats-Unis arrêtent d’utiliser la doctrine de domination ancrée dans la chrétienté contre nos nations ont besoin de savoir pourquoi il est important pour tout le monde sur notre Terre-Mère de défier le “droit” assumé de dominer les autres.

The Doctrine of Discovery: Unmasking the Domination Code,” montre pourquoi lorsque les hauts-fonctionnaires du gouvernement américain clâment que nos ancêtres “avaient besoin de la civilisation humaine et chrétienne”, ils appelaient en fait pour la domination de nos nations et nos peuples. Les spectateurs du documentaire sont informés que le terme “civilisation” dans ce contexte implique “le passage en force d’un schéma culturel particulier sur une population étrangère” Le mot “passage en force” démontre ici que ce processus implique une certaine forme de coercition et de domination. Comme contre-mesure, je m’assure que le docmentaire parle de nos nations comme celles “originelles et toujours libres de droit de ce continent” de l’Île de la Grande Tortue (Amérique du Nord). En d’autres termes et ce malgré les dires des Etats-Unis et d’autres pays (NdT comme le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et tous les pays d’Amérique Latine…), nos nations continuent d’être libres de droit de toute doctrine de domination imposée par la doctrine chrétienne de la découverte.

Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles nos audiences sont particulièrement choquées au visionnage de ce documentaire La Doctrine de la Découverte. Le film leur enseigne à “voir” les assomptions déshumanisantes qui furent et sont toujours acceptées, comme la vision du pape et autres monarques chrétiens d’avoir “un droit divin” de donner aux monarques chrétiens un “droit” à la domination sur nos nations originelles et sur nos territoires. Le film montre à quel point de telles attitudes ont souvent résulté en des massacres indiscriminés de nos ancêtres, hommes, femmes, enfants, vieillards et même les nourrissons et eurent pour effet direct l’enrichissement éhonté des sociétés chrétiennes qui écrasaient, volaient et pillaient nos territoires nationaux.

Le droit assumé se fondant sur la Génèse de la Bible 1:28, qui dit de subjuguer et de dominer, tout en essayant dans l’ensemble d’éliminer nos peuples et nations par le moyen d’actes génocidaires, fut basé sur certaines comparaisons métaphoriques faites par le monde chrétien. Les chrétiens virent nos nations comme “paiënnes” et “infidèles” ainsi que “barbares”, ainsi donc “sous-humaines”. Ils comparèrent même nos ancêtres à des “bêtes” (bestias en espagnol). Le monde chrétien pensa les territoires de nos nations comme étant dénués du christianisme et donc en cela, en grand besoin de la “civilisation” chrétienne et de sa domination.

De tels schémas de pensée et d’attitude résultèrent des suppositions sur ce que les empires chrétiens puis américain, alors qu’ils procédaient à leurs expansions coloniales hors d’eux-mêmes et au travers du continent des Amériques, avaient parfaitement le droit d’exercer une domination de base chrétienne sur nos peuples et nos nations. Les autochtones qui se considèrent aujourd’hui comme chrétiens pourraient bien vouloir me questionner métaphoriquement alors que je caractérise nos nations comme “païennes”. Prenez la nation Cherokee par exemple, elle pourrait bien dire qu’une fois le christianisme embrassé et adopté, on ne peut plus être considéré comme “païens” correct ? Faux.

Le documentaire “The Doctrine of Discovery” montre que pour que la doctrine de la découverte et sa domination ne s’appliquent pas à nos nations, il aurait fallu qu’elles soient des nations chrétiennes AVANT l’arrivée invasive des chrétiens européens. Les terres qui n’étaient pas déjà habitées par des chrétiens lorsque les chrétiens arrivèrent comme force coloniale étaient bien sujettes à l’affirmation par le monde chrétien d’un droit biblique de subjuguer la terre et de dominer tous les êtres vivant dessus. D’après la doctrine de la domination chrétienne, vous ne pouvez pas devenir chrétien après l’arrivée des chrétiens et utiliser cela pour que votre nation échappe au droit de domination chrétien. Votre adhésion à la chrétienté n’aura pas d’effet rétroactif, parce qu’en tant que non-chrétien, vous étiez considéré par le monde chrétien comme “nullus”, “nul et non avenu”. Le documentaire “The Doctrine of Discovery: Unmasking the Domination Code” fait reconnaître ces schémas de fonctionnement.

Réflexion faite, quoi de plus clair que le fait que chacune de nos nations autochtones puisse tracer son existence à un temps bien antérieur à celui où les chrétiens ont envahi ce continent ? Qui a t’il de plus clair que le fait que les hommes blancs qui ont siégé dans la Cour Suprême de l’état initialement, aient mentalement créé et imposé certaines idées métaphoriques sur nos nations, des idées qui font que le gouvernement fédéral des Etats-Unis (NdT; et du Canada) assume maintenant que nos nations libres de droit sont obligées d’accepter et d’obéir à la domination qu’on leur inflige ? Le documentaire argumente sur le fait que nous ayions besoin de rejeter de telles affirmations de domination qui sont toujours imposées contre nos nations sur la base de la “supériorité” et de “l’ascendance” chrétienne sur notre culture.

Lorsque le juge de la CS des Etats-Unis John Marshall a dit que ceux-ci avaient adopté le principe du “peuple chrétien” en appliquant le “droit à la découverte” de terres qui étaient habitées par des “païens”, lui en tant que juge, la CS unanime dans sa décision en tant que corps constitué et le gouvernement fédéral des Etats-Unis ont alors mis en application un contexte biblique et une forme de raisonnement contre nos peuples et nos nations originels. Ce schéma biblique de raisonnement au sujet des nations “païennes” non-chrétiennes n’ayant seulement qu’un “droit d’occupation des sols” et une indépendance “dimininuée”, est devenu un précédent établi de la Cour Suprême des Etats-Unis en résultat du verdict de l’affaire Johnson contre M’Intosh en 1823, que le gouvernement des Etats-Unis commença à imposer sur nos nations il y a cent quatre-treize ans.

The Doctrine of Discovery: Unmasking the Domination Code” est un documentaire qui démontre que nous avons grandement besoin de rejeter l’imposition des Etats-Unis de pensée biblique sur nos nations originelles. Maintenant que feu le juge Antonin Scalia se doit d’être remplacé à la CS, il sera nécessaire au président Obama ou son successeur de nommer un nouveau juge sur le banc. Lorsque confirmé(e), il ou elle sera attendu(e) de prendre des décisions au sujet de nos nations autochtones, utilisant la tradition américaine telle que celle de la “subjugation”, de “l’occupation simple des sols”, de la “conquête”, “conquérir”, “pouvoir plénier” et bien plus encore et ce toujours sur se fera sur cette base de la doctrine chrétienne de la découverte et de la domination.

Au cœur du colonialisme euro-chrétien: Les 10 éléments constitutifs de la doctrine chrétienne de la découverte (Professeur de droit Robert J Miller université d’Arizona)

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“Cet état d’esprit de similarité de classe peut aussi être trouvé dans la position prise par les descendants des vieux colons britanniques en Amérique du Nord. Ceci correspond à la première apparition d’un nivellement de classe fondé sur une identité raciale fictive ; l’origine de la suprématie blanche, les projets idéologique et colonial essentiels et primordiaux en Amérique et en Afrique… L’idéologie de la suprématie blanche fut essentielle à la neutralisation des antagonismes de classe entre les sans-terre et les propriétaires et pour la distribution des terres et propriétés confisqués des Maures et des juifs en Espagne, des Irlandais en Ulster et des peuples et nations des Amériques et d’Afrique.”

~ Roxanne Dunbar-Ortiz ~

 

“Dans sa bulle Inter Caetera de 1493, la pape Alexandre VI n’a pas utilisé le terme ‘Européens’ pour exprimer le ‘droit de la découverte’, mais il a utilisé le mot ‘chrétien’. D’après ce décret pontifical, tout roi ou prince chrétien, ou toute nation chrétienne pouvaient ‘découvrir’ et assumer la domination et le contrôle sur des terres qui étaient au préalable connues de non-chrétiens mais inconnues des chrétiens… Ainsi le document fut écrit afin de protéger les droits fonciers de tout monarque chrétien, comme le roi du Portugal, mais pas les droits fonciers, de propriété des nation indigènes non-chrétiennes. Ce document appelait à ce que les non-chrétiens soient ‘subjugués’ pour le bien de la ‘propagation de l’empire chrétien’ “.

~ Steven Newcomb ~

 

Voir aussi notre traduction de larges extraits du livre de Steven Newcomb: « Païens en terre promise: Décoder la doctrine chrétienne de la découverte » (Ed, Fulcrum 2008)

 

La doctrine de la découverte: la loi internationale du colonialisme

Professor Robert J. Miller, Sandra Day O’Connor College of Law, Arizona State Univ. Chief Justice, Grand Ronde Tribe Court of Appeals

 

Johnson v. M’Intosh, 21 U.S. (8 Wheat.) 543 (1823).

 

Source:

http://www.doctrineofdiscovery.org/DiscoveryElementsOnondaga2014.pdf

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Novembre 2015

 

Voici les 10 éléments qui je pense constituent la Doctrine (chrétienne de la découverte) et qui sont utiles pour analyser et comparer comment les sociétés de colons / d’établisseurs ont utilisé cette loi internationale contre les peuples indigènes dans le monde.

Robert J. Miller, Native America, Discovered and Conquered: Thomas Jefferson, Lewis and Clark, and Manifest Destiny 3-5 (Praeger Publishers, 2006; paperback University of Nebraska Press, 2008).

 

  1. Première découverte. Le premier pays européen qui a découvert des terres inconnues des autres Européens clâme la propriété et les droits souverains sur ces terres et les peuples natifs qui les occupent. La première découverte était néanmoins considérée comme ayant créé seulement un titre incomplet.
  1. L’occupation et la possession physiques des terres. Pour faire passer la première découverte en titre de propriété reconnu, un pays européen devait physiquement occuper et posséder les terres nouvellement découvertes. Ceci était généralement fait en y construisant des forts militaires ou des colonies. La possession physique devait se faire dans un laps de temps raisonnable après la première découverte afin de créer un titre complet.
  2. La pré-emption du titre européen. Les pays européens découvrant les terres clâmaient aussi le pouvoir préemptif, c’est à dire le droit unique d’acheter la terre des peuples indigènes. Ceci est un droit de propriété très intéressant similaire à celui d’une option exclusive sur l’achat de la terre. Le gouvernement possédant ce droit préemptif empêchait tout autre gouvernement européen ou individu de pouvoir acheter la terre de ses occupants indigènes. Les Etats-Unis affirment et exercent toujours ce droit aujourd’hui sur les terres indiennes 25 U.S.C. section 177 (2006).
  3. Le titre de propriété indien ou autochtone. Après la première découverte, les systèmes légaux euro-américains ont affirmé que les peuples et nations indigènes avaient perdu leurs pleins drits de propriété et la totale propriété de leurs terres. Les Européens clâmèrent que seul demeurait le droit d’occupation des sols et de l’utilisation de leur terre pour les autochtones. Quoi qu’il en soit, ces droits pouvaient demeurer à tout jamais s’ils ne consentaient jamais à vendre au pays européen qui a affirmé sa préemption de pouvoir sur les autres. Si les nations autochtones décidaient de vendre, elles ne pouvaient le faire qu’en rapport avec le gouvernemet possédant le droit préemptif. Ainsi, le “titre de propriété indien” aux Etats-Unis (au Canada) et le “titre de propriété Maori” en Nouvelle-Zélande et tous les titres de propriété indigènes ailleurs sont soi-disants des titres de droit de propriété limitée.
  4. Les droits de souveraineté et de commerce tribaux limités. Après une première découverte, les Européens considéraient que les nations indigènes et les peuples avaient perdu certains aspects de leurs pouvoirs souverains inhérents ainsi que leurs droits au libre commerce international et aux relations diplomatiques. Ensuite, ils ne furent supposés communiquer et gérer leur relation qu’avec le gouvernement de la nation européenne qui les avait “découvert”.
  5. La contiguité. Sous la doctrine de la découverte, les Européens ont clâmé une grande partie de terre contigue et entourant leurs découvertes et colonies du nouveau monde.

La contiguité devint alors très importante lorsque des pays européens différents avaient des colonies assez proches les unes des autres. Dans cette situation chaque nation clâmait le droit sur les terres inoccupées entre leurs colonies/établissements jusqu’à un endroit à mi-chemin entre les colonies.

De plus, la contiguité déclarait que la découverte de l’embouchure d’un fleuve donnait au pays découvreur un droit sur les terres drainées par cette rivière, même si cela représentait des milliers de kilomètres de territoire. Par exemple, référez-vous aux limites territoriales du territoire de la Louisiane et de celui de l’Oregon comme étant définies par les Etats-Unis.

  1. Terra Nullius. Cette expression veut littéralement dire que la terre ou le territoire est vide, inoccupé, inhabité. Ceci stipulait que si des terres n’étaient pas possédées, occupées par une personne ou une nation et même si elle était occupée mais pas utilisée d’une manière compatible avec les systèmes légaux de propriété approuvés par les Européens, alors ces terres étaient considérées comme “vides” et “inhabitées” et disponibles pour saisie par la découverte. Les Européens furent très larges en ce qui concerne l’application de cet élément et considérèrent très souvent des terres occupées par des nations autochtones comme étant “vacantes” et disponibles à la saisie sous la doctrine de la découverte si elle n’étaient pas “utilisées” en accord avec les us-coutumes et lois euro-américaines.
  2. Le christianisme. La religion était (et est toujours) un aspect très important de la doctrine de la découverte, sous celle-ci, les non-chrétiens n’avaient aucun droit à la terre, ni à la souveraineté, ni à l’auto-détermination comme les chrétiens.
  3. Civilisation. Les idéaux européens de civilisation furent aussi une partie importante de la doctrine de la découverte ainsi que du concept de la supériorité. Les Européens pensaient (et pensent toujours) que dieu les a dirigé pour amener la civilisation, l’éducation et la religion chrétienne aux peuples indigènes ainsi que d’exercer un pouvoir paternaliste et de gardiennage sur ceux-ci.
  4. La conquête. Cet élément de la doctrine affirme que les Européens pouvaient acquérir le titre de propriété indien par victoires militaires dans des guerres “justes et nécessaires”. De plus, la conquête fut aussi utilisée comme terme artistique pour décrire les droits de propriété que les Européens “clâmèrent” avoir automatiquement acquis sur les peuples et nations indigènes par le simple fait de se montrer sur place et de faire la “première découverte”.

Pour un comparatif analytique légal sur l’utilisation de la Doctrine de la Découverte dans les différentes sociétés colonialistes européennes, voir de manière générale:

Robert J. Miller, The International Law of Colonialism: A Comparative Analysis, 15 Lewis & Clark L. Rev. 847 (2012); Robert J. Miller & Micheline D’Angelis, Brazil, Indigenous Peoples, and the International Law of Discovery, 37 Brooklyn J. Int’l Law 1 (2011); Robert J. Miller, Lisa Lesage & Sebastian Lopez Escarcena, The International Law of Discovery, Indigenous Peoples, and Chile, 89 Nebraska L. Rev. 819 (2011); Robert J. Miller, Jacinta Ruru, Larissa Behrendt & Tracey Lindberg, Discovering Indigenous Lands: The Doctrine of Discovery in the English Colonies (Oxford Univ. Press, 2010 and paperback 2012); Robert J. Miller & Jacinta Ruru, An Indigenous Lens into Comparative Law: The Doctrine of Discovery in the United States and New Zealand, 111 West Vir. L. Rev. 849 (2009); Robert J. Miller, Native America, Discovered and Conquered: Thomas Jefferson, Lewis and Clark, and Manifest Destiny (Praeger Publishers, 2006; paperback University of Nebraska Press, 2008).

The law review articles are available for free at http://ssrn.com/author=354803

Résistance au colonialisme: A ceux qui fêtent encore cette escroquerie du « Thanksgiving » ou de l’action de grâce…

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Pourquoi la journée du “Thanksgiving” nord-américaine ou “journée d’action de grâce” est vue comme une journée de deuil par les nations amérindiennes:

https://resistance71.wordpress.com/2014/11/27/resistance-au-colonialisme-du-mythe-etats-unien-du-thanksgiving-a-la-realite-coloniale-dapartheid/

 

“La plupart des (nord)-Américains croient aujourd’hui que la fête du Thanksgiving célèbre les bonnes récoltes, mais cela n’est pas du tout le cas. En 1970, la nation Wampanoag a montré une copie de la proclamation de Thanksgiving faite par le gouverneur de la colonie. Le texte révéla la vérité très moche: Après qu’une milice coloniale revint d’avoir massacré des hommes, femmes et enfants d’un village indien, le gouverneur proclama un jour férié de festivités pour remercier de ce massacre. Il encourageait également d’autres colonies à faire la même chose… En d’autres termes, à chaque automne, après avoir rentré les moissons, allez massacrer les Indiens et célébrez vos assassinats par une fête.”

~ Russell Means, 1995 ~

 

L’amérique du Nord est une scène de crime

 

Roxanne Dunbar-Ortiz

 

Extrait de la conclusion de son livre “An Indigenous History of the United States”, Beacon Press, 2014

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Note: Roxanne Dunbar-Ortiz est une historienne (Docteur ès histoire de l’université de Californie Los Angelès, UCLA),. Professeur au Native American Studies Program de l’université d’état de Californie, elle est l’auteure de 7 ouvrages, dont sa thèse de doctorat d’histoire qui fut publiée sous le titre “Roots of Resistance: A History of Land Tenure in New Mexico. Mme Dunbar-Ortiz est Cherokee par sa mère.

Jodi Byrd (historienne, université du Minnesota) écrit: “L’histoire du nouveau monde est une histoire d’horreur, l’histoire de l’Amérique est un crime”. Elle argumente qu’il est nécessaire de commencer avec l’origine même des Etats-Unis en tant qu’état-colonisateur et occupant et son intention explicite d’occuper le continent. Ces origines contiennent les semences historiques du génocide. Une quelconque véritable histoire des Etats-Unis (et de l’Amérique du Nord) doit focaliser sur ce qu’il s’est passé avec les peuples indigènes et ce qu’il se passe toujours avec et contre eux. Ceci n’est pas juste de l’action passée colonialiste, mais aussi “La continuation de la colonisation des nations amérindiennes, de leurs peuples et de leurs terres”, permet aux Etats-Unis (et au Canada et au Mexique) “de projeter so regard impérialiste sur le monde” avec “ce qui est essentiellement une construction nationale d’un occupant colonisateur par elle-même et comme une toujours plus parfaite démocratie multiraciale et multiculturelle”, tout à la fois avec “le statut des Amérindiens comme nations souveraines colonisées par les Etats-Unis continuant de hanter et d’affecter sa raison d’être.

[…]

Une “course à l’innocence” est ce qui se produit lorsque des individus assument qu’ils sont innocents de complicité dans des structures de domination et d’oppression. Ce concept capture très bien l’assomption compréhensible faite par de nouveaux immigrants ou les enfants d’immigrants récents dans quelque pays que ce soit. Ils assument qu’ils ne peuvent pas être responsables de ce qu’il s’est passé auparavant dans leur pays d’adoption. Ne se sentent pas responsables non plus les citoyens, même descendants de propriétaires d’esclaves ou de tueurs d’Indiens, ou d’Andrew Jackson lui-même. Et pourtant, dans une société d’occupation coloniale qui n’est pas encore venue à terme avec son passé, quelque soit le traumatisme historique résultant de l’occupation de la terre, cela va affecter les assomptions et le comportement de vie des générations à quelque moment que ce soit, incluant les immigrants et les enfants des immigrants récents.

Aux Etats-Unis, l’héritage du colonialisme d’occupation peut être vu dans les guerres sans fin d’agression et d’occupations menées par ls Etats-Unis et leur empire, dans les milliers de milliards de dollars dépensés dans la machine de guerre perpétuelle, ses bases militaires dans le monde entier, et dans ses personnels de service au lieu de dépenser l’argent dans les services sociaux, l’éducation publique ; cela peut aussi se voir dans les énormes bénéfices réalisés par les entreprises transnationales dont chacune a des ressources plus importantes que la moitié des nations du monde et qui pourtant ne paient quasiment pas d’impôts et ne fournissent que bien peu d’emplois aux citoyens des Etats-Unis. Cela se voit dans la répression toujours plus avancée des activistes qui recherchent à changer le système, dans le taux d’incarcération toujours plus élevé des pauvres, particulièrement les descendants d’esclaves africains, dans l’individualisme savamment inculqué, qui professe l’auto-condamnation pour les échecs personnels et exalte d’un autre côté la compétion de chiens se bouffant entre eux pour le succès possible, même si cela n’arrive que peu fréquemment. Que dire des suicides toujours plus nombreux, de la consommation galopante d’alcool, de drogues et de substances psychothropes, de la violence sexuelle envers les femmes et les enfants, des sans-abri, de l’échec scolaire et de la violence domestique armée.

Ceci ne sont que des symptomes d’une société gravement atteinte et à la dérive. Ceci n’est pas nouveau.

[…]

Il existe une nouvelle mode depuis le début du XXIème siècle qui analyse et cherche à faire revivre le concept de l’Europe médiévale des communes en tant qu’inspiration pour les mouvements sociaux contemporains.

La plupart des écrits à ce sujet ne mentionnent pas ou très rarement la destinée des peuples indigènes en relation avec le partage de la terre, avec leur appel pour que toute la terre soit partagée. Deux activistes universitaires canadiennes, Nandita Sharma et Cynthia Wright par exemple, ne mâchent pas leurs mots quant au rejet des demandes autochtones pour la souveraineté, caractérisant ces demandes d’élitisme xénophobique. Elles voient ces affirmations indigènes comme “du néo-racisme régressif à la lumière de la diaspora mondiale émergeant de l’oppression généralisée autour du monde.

L’universitaire Cree Loraine Le Camp appelle ce type d’effacement des peuple indigènes d’Amérique du Nord le “terra nullisme”, remontant à cette caractéristique de la doctrine de la découverte qui veut que les terres occupés par des païens soient des terra nullis ou “terres vacantes”. Ceci représente une sorte d’histoire à la sauce “c’est la faute à personne”. De la théorie d’un futur libéré sans frontières et sans nations, d’une vague communalité pour tous, les théoriciens oblitèrent le présent et la présence des peuples indigènes luttant pour leur libération des états du colonialisme (NdT: de tous les états des Amériques en fait, avec en tiete les Etats-Unis et le Canada…). De la sorte, la rhétorique et les programmes indigènes pour la décolonisation, la nationalité et la souveraineté, sont, en accord avec ce projet, rendues invalides et futiles. D’une perspective indigène comme l’écrit Jodi Byrd “Toute notion des communs qui parlent pour et en tant qu’indigène se fait le porte-parole de la transformation de la gouvernance indigène ou de l’incorporation des peuples indigènes dans une multitude qui pourrait alors résider sur ces terres prises de force à ces peuples indigènes, ne fait rien pour déranger et interrompre l’intention génocidaire et colonialiste du processus historique initial et maintenant répété.

Lutter contre l’empire, c’est lutter contre la Doctrine Chrétienne de la Découverte, diktat colonial depuis 1493 ~ une lectrice écrit…

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A tous les colonisés que nous sommes, pour aider tous les peuples originels à recouvrer leur terre

Erradiquons l’empire américain par la débaptisation de masse en récusation de la doctrine chrétienne de la découverte, parce qu’un empire sans terre est un empire à terre !

Par JBL1960        

26 Août 2015

Considérant qu’on ne peut résoudre un problème en gardant le même processus mental, je me suis « éveillée » et j’ai reconsidéré les choses à partir de ce moment. En fait, mon déclic, fut le massacre à l’arme chimique de La Ghouta en Syrie en août 2013. Je n’étais plus complètement dans le brouillard, j’étais semi-éveillée mais cet évènement, dès le départ, m’a torpillé l’estomac. Dès lors, j’ai commencé à agir, je ne voulais plus être une spectatrice impuissante enrageant dans mon coin.
J’ai écrit à Hollandouille à l’adresse gratuite (cad non timbrée) sur une vieille carte postale non utilisée ; PAS DE GUERRE EN SYRIE – PALESTINE LIBRE –  En fait, j’ai rempli la carte postale de message de la sorte. J’ai scruté son attitude qui m’a décillé sur le fait qu’il exécutait le Plan sur ordre des Zélites mondiales, spécialement Zuniennes.
Les élections sont vraiment un piège à cons, car elles consistent à baliser le terrain afin de faire voter pour les personnes choisies par avance. Les différents partis politique n’étant que des leurres afin d’organiser l’illusion que les élections sont la dernière expression de la Démocratie. Mais nous savons que c’est faux, que c’est un mensonge, un de plus, auquel on se raccroche par peur.
Dès lors, j’ai décidé de ne plus perdre mon temps avec la politique institutionnelle.
J’ai commencé à organiser ma réflexion, ma pensée sur comment changer de paradigme, comment créer, initier et s’organiser vers un changement de paradigme.
J’avais compris que le réel entre parfois trop brutalement en contradiction avec le narratif du Système et qu’il en démasque au moins brièvement la supercherie.
J’avais surtout intégré que d’une manière ou d’une autre, à un moment donné, se posera pour tout citoyen, le choix de la désobéissance civile.
C’est la masse pacifique des peuples qui refusera d’obéir à la fange étatico-entrepreneuriale et ses institutions obsolètes et criminelles, qui fera tomber l’empire et ses oligarques eugénistes.
Car le Plan qui est mis en œuvre depuis plus de 250 ans est un plan eugéniste et nous ne devons pas douter que tous les moyens seront bons pour réduire la population mondiale idéalement pour “l’élite”, à 500 millions d’individus qui serviront d’esclaves. On me rit au nez si souvent lorsque j’affirme ce genre de choses.

Georges Orwell dans 1984 affirme qu’ « En ces temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire ». Mais « 1984 » n’est plus une fiction depuis longtemps, c’est devenu notre réalité.
Ma difficulté première est que je ne suis rien, ni personne. Aujourd’hui, en France, si vous êtes sans travail, vous n’êtes personne. Et perso, je cumule ; sans emploi donc sans revenus, bientôt sans dents, je survie grâce au fait que mon mari perçoit une retraite de 1644 €. J’ai donc dû me persuader que je pouvais être utile dans le cadre d’un changement de paradigme et que je pouvais agir dès maintenant. Si je ne suis rien dans cette société là ; Cela n’a aucune importance. Par ailleurs, le fait que je ne possède rien se révèle un avantage, certes je suis invisible, mais je suis libre. Libre de penser, d’agir, de parler et d’aller où le vent me portera.

Formatée depuis ma naissance, comme beaucoup, sous le leitmotiv ; Obéis, tais-toi, consomme, baisse les yeux, obéis, marie-toi, consomme, tais-toi, baisse la tête, obéis, fais des enfants, tais-toi, consomme, travaillesobéis, tais-toi, consomme… J’ai malgré tout passé beaucoup de temps devant la télévision, seule, et à l’époque il n’y avait pas cette censure du « Je suis Charlie ». Certes elle était là en filigrane et ceux qui se croyaient en Démocratie, sous Pompidou, sous Giscard, étaient parfaitement intégrés au Système. Malgré une éducation catholique (j’ai été baptisée puis fait ma communion comme mon frère et ma sœur, suis allée en colonie de vacances avec les bonnes sœurs à Barneville-Carteret) je n’ai jamais cru en Dieu et pire très tôt je me suis rebellée contre l’église. Et tout de suite j’ai été moquée. Comme je lisais beaucoup, je me suis intéressée très tôt à l’égyptologie et instinctivement le narratif de l’époque, la chronologie des temps me paraissait étrange. Et puis, tout de suite j’ai été passionné par les peuples amérindiens.

Je précise que je suis d’origine espagnole par mon père et italienne par ma mère.
La découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb m’a d’emblée captivée mais pas pour les mêmes raisons que mes petits camarades. J’ai dévoré l’histoire du dernier empereur Aztèque Montezuma même si elle était racontée par les vainqueurs j’ai dès ce moment senti la problématique de la doctrine chrétienne de la découverte.
J’avais tout de même un voile devant les yeux ; Je me suis mariée, civilement, je n’ai pas fait baptiser mes enfants, mais j’ai subi la pression de la société en me mariant et en faisant des enfants. Alors que je pense sincèrement que c’est une aliénation à laquelle nous souscrivons volontairement sous prétexte que nous sommes « programmés » pour cela. Non, c’est des conneries tout cela ; Rien ne nous oblige à nous marier et à faire des enfants si nous n’en avons pas envie, or aujourd’hui vous devez vous justifier si vous ne voulez pas d’enfant. Obligation, pour une femme, puis pour un couple qui se marie, de faire des enfants. Je regrette, mais pour moi, faire un enfant est à la portée du premier débile venu et rien ne devrait nous contraindre à faire des enfants pour faire comme tout le monde. C’est pourquoi je pense que nous devrions être libres de nos choix ; Ce qui n’est absolument pas le cas aujourd’hui puisqu’on nous bassine à longueur de temps que notre modèle de société judéo-chrétien est un modèle exceptionnel à l’exemple de l’Empire Zunien.

En fait, le Système nous balise le terrain pour nous conduire là où il veut que nous allions et si c’est vrai pour le vote, c’est vrai pour tout !
Germait alors en moi l’idée d’agir pour me faire débaptiser et le faire en contestation de la doctrine chrétienne de la découverte. J’avais envie de remuer les braises de l’histoire amérindienne car pour moi l’empire Zunien, tel qu’il s’était construit, l’avait fait sur un mensonge, sur un génocide, dès 1492.

C’est alors que j’ai rencontré la pensée Mohawk par l’intermédiaire du blog Résistance71. Grâce à la Fédération Nationale de la Libre Pensée (FNDLP), j’avais pris connaissance de la tentative de plusieurs personnes pour demander la radiation de leurs noms du Registre des baptêmes. C’est pourquoi j’ai décidé de faire radier mon nom de ce même registre de l’Église Catholique Romaine, en dénonçant l’acte de baptême lui-même qui avait servi à planter les racines doctrinaires de la découverte chrétienne donnant aux Chrétiens l’autorité pseudo-légale de circonvenir à la propriété non-chrétienne et aux droits de souveraineté depuis le XVème siècle et jusqu’à aujourd’hui puisque le pape François refuse de révoquer les bulles Romanus Pontifex du 8 janvier 1455 et Inter Caetera du 4 mai 1493.

Ce que je ne savais pas à l’époque c’est que l’Église Catholique Romaine refusait de radier votre nom du registre des baptêmes, même si vous lui demandez poliment et gentiment. L’église considère le baptême comme « un évènement historique” qui s’est tenu à la demande de vos parents alors que vous étiez encore mineure, évènement qui ne préjuge en rien de ce que sont vos convictions une fois parvenue à l’âge adulte, vous laissant libre de votre cheminement dans le sens indiqué dans votre correspondance. Il apparaît ainsi que les registres de baptêmes attestent en chaque acte, qui porte la signature de plusieurs témoins, un évènement public et historique, indéniable. Un fait historique ne s’efface pas. L’acte ne peut de ce fait être rendu illisible ni être effacé. Il faut remarquer que le registre n’est pas publiquement consultable ni communicable. Il n’est pas accessible à des tiers.

De plus la Cour de Cassation de Paris a rejeté un pourvoi le 19 novembre 2014. » Tout le monde peut consulter sur internet l’arrêt N°1441 du 19 novembre 2014 et comprendre que la Justice Française légitime le refus de l’Église Catholique Romaine de procéder à la radiation d’un nom du registre des baptêmes au mépris de la loi qui ordonne la séparation de l’Église et de l’État (1905) sacralisant du même coup l’acte de baptême et conférant force de loi au dit registre ; tout comme le juge de la Cour Suprême des Etats-Unis John Marshall, qui en en 1823 a légitimé la doctrine chrétienne de la découverte dans son rendu du jugement de l’affaire  Johnson contre M’Intosh.

Dans le même temps, j’ai eu connaissance de cet expatrié français en Allemagne qui se déclarant athée se vit prélever plus de 500 € d’impôts sur son salaire, en paiement de l’impôt sur le culte de l’église catholique romaine pour cause de baptême. Cet article est lisible sur internet.

Sur le site de la Fédération Nationale de la Libre Pensée vous pourrez prendre connaissance de la réponse qui a été faite à cette personne par le diocèse de la Catholicité en Allemagne. Je n’invente rien, je n’exagère rien.
Forte de tous ces éléments, j’ai adressé un courrier à la Cour de cassation de Paris à la Présidente qui rendît l’arrêt n° 1441 du 19 novembre 2014. Ce courrier fut envoyé en contestation de la décision rendue et compte tenu des réponses qui m’ont été faites par le Diocèse de la Catholicité concernant ma demande de radiation de mon nom du registre des baptêmes et de l’introduction de nouveaux faits par l’article de presse concernant cet expatrié français en Allemagne.

Si je ne suis rien, ni personne, j’en ai parfaitement conscience. Force est néanmoins de constater que la Fédération Nationale de la Libre Pensée n’a pas plus de poids que moi dans ces affaires ; Aucune réponse ne m’a jamais été faite, soit, mais, la FNDLP n’a pas avancé d’un pouce sur le même sujet, bien que traitant directement avec le Ministère de la Justice.

La justice française, se moque de nous. Ce n’est qu’une Institution et nous n’avons rien à attendre d’une institution, surtout pas la justice.
Les archives de la catholicité m’ont adressé un dernier courrier ayant pour objet : “Apostasie”, m’informant qu’ils avaient bien pris acte de ma volonté de ne plus appartenir à l’Église Catholique, joignant une copie certifiée conforme à l’original d’extrait d’acte de baptême portant en marge « A renié avec force et en conscience son baptême par lettre datée du 2 avril 2015 ».
Pour beaucoup, tout ceci est vain, inutile, pire blasphématoire…
Pourtant, je considère par cette simple action, me libérer des chaînes que le Système nous pose dès notre naissance et que nous conservons volontairement par peur. Peur qui nous est ensuite distillée toute notre vie et tant que nous l’acceptons.

Cette action n’est pas inutile. Je ne la regrette pas. Elle me permet de me tenir aux côtés des peuples originels Amérindiens, Africains, Kanaks, Aborigènes, païens et infidèles du monde qui refusent d’être colonisés à tout jamais par tous mâles blancs et au nom du Christ depuis les siècles des siècles et pour les siècles des siècles.

Par cette action, je signifie à l’Église Catholique Romaine que je refuse que mon nom soit pour l’éternité complice des crimes de sang faits au nom de leur Dieu, en tout temps et en tout lieu.
Je dénonce les fondements religieux des lois établies à l’encontre des nations autochtones et qui prévalent encore aujourd’hui, à savoir l’affirmation de la doctrine chrétienne de la découverte dont le concept de titre par la découverte était fondé sur la même idée que les terres occupées par les païens et infidèles étaient ouvertes à toute acquisition par les nations chrétiennes.
Je me tiens aux côtés du peuple Palestinien qui subit violement depuis la naissance d’Israël une colonisation sur le mythe historiquement infondé de la Terre promise !
En fait très tôt j’ai compris que l’Empire Anglo-Américain, que j’appelle les Zunies, s’est construit sur ce présupposé : « Le colonialisme occidental depuis le XVème siècle jusqu’à aujourd’hui, est fondé sur une doctrine religieuse, raciste, eurocentriste, hégémonique et génocidaire : La doctrine chrétienne dite de la « découverte », édictée et codifiée dans les bulles papales Romanus Pontifex de 1455 et Inter Caetera de 1493. » Et comme nous ne vivons bien évidemment pas dans un monde « postcolonial », comme l’idéologie dominante voudrait nous le faire croire, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et bien sûr Israël, sont des pays coloniaux, dirigés par des gouvernements coloniaux. Leur pseudo-légalité est fondée sur la jurisprudence de décisions de cours suprêmes (Johnson vs McIntosh, Marshall, 1823), toutes émanant de la doctrine chrétienne de la découverte, devenue dogme fondateur de la société coloniale occidentale et de mythes bibliques concernant ces nations et Israël.



C’est pourquoi, il m’a paru juste d’initier un mouvement pour permettre à celles et ceux qui le veulent de se faire débaptiser et de le faire en contestation de la doctrine chrétienne de la découverte qui prévaut encore aujourd’hui puisque les États-Unis, tout comme Israël, se présentent comme le Nouveau Monde dédié au Nouveau “peuple élu”.

Même si je ne suis qu’un grain de sable dans le rouage du NOM. Nombreux, nous pouvons enrayer la machine, par notre questionnement, par la remise en cause des dogmes, par de simples actions ;
Sans haine, sans violence, sans armes. Au nom d’aucun dieu, ni d’aucun maître, chacun par sa réflexion peut initier un changement de paradigme. Il nous appartient ensuite de nous mutualiser, de nous interconnecter afin que cette idée prenne vie et avance. Si nous sommes sincères et déterminés, notre idée nous survivra. Pour ma part ; Il est temps…

 

= = =

 

Rejoignez le mouvement pour la répudiation des bulles papales colonialistes, plus nous mettrons de pression sur la hiérarchie cléricale jusqu’au Vatican et plus ces diktats papaux auront de chance d’être répudiés.

— Résistance 71 ~

 

Articles connexes: A lire et diffuser sans modération

« Païens en terre promise, décoder la docrine chrétienne de la découverte »  (Steven Newcomb)

Questions aux chrétiens sur leur doctrine de la découverte

Les églises chrétiennes dans le génocide des pensionnats pour Indiens au Canada entre 1867 et 1996 (Kevin Annett)

Les bulles Romanus Pontifex (1455) et Inter Caetera (1493)

Réflexions sur les bulles papales Romanus Pontifex et Inter Caetera, fondement de la doctrine chrétienne de la découverte et du colonialisme occidental

Colonialisme et luttes indigènes

Constitution de la Confédération Iroquoise (XIIème siècle)