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Résistance au colonialisme: Dernier discours d’un grand résistant, le chef Cayuga Deskaheh (Confédération Iroquoise 1925)

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Le dernier discours de Deskaheh

 

Levi General, Deskaheh

1925

 

Au soir du 10 Mars 1925, souffrant de sérieuses attaques de pleurésie et de pneumonie, il fit son dernier discours. Il le fit devant un micro dans la ville de Rochester (état de New York, USA). Une fois de plus, et plus fort que jamais, il lança un défi à la face des grandes nations qui nient les droits et les demandes des petits peuples.

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Novembre 2015

 

Note de résistance 71:

Levi General, chef charismatique de la nation Cayuga de la Confédération Iroquoise Haudenesaunee fut reçu au Grand Conseil avec le titre de “Deskaheh” en 1917. Il lutta sans relâche contre les lois d’assimilation niant les traités mises en place par le gouvernement fédéral du Canada, après la première guerre mondiale; il alla à Genève et monta un dossier pour plaider la cause autochtone à la Ligue des Nations (LDN) organisation fantoche qui précéda l’ONU, ce qu’il fit en 1923. La Ligue l’ignora. Il est à noter que le Canada ne pouvait pas faire partie de la LDN car vu à juste titre, comme une entité coloniale britannique.
Perçu comme un fauteur de troubles au Canada, il fut ciblé par les autorités, persécuté par la GRC et se vit refuser l’accès de retour au Canada. Il demeura jusqu’à sa mort en 1925 chez des amis dans l’état limitrophe de New York. En 1924, le Canada renforça la loi sur les Indiens (Indian Act) et refusa de reconnaître les conseils traditionnels autochtones. Le gouvernement colonial mit en place le système électoral des “Conseils de Bandes” (appelés “conseils de tribus” aux Etats-Unis) avec lesquels ils “traitent” des “affaires indiennes” depuis. Les Conseils de Bandes, rassemblés nationalement au Canada sous la bannière de l’Association des Premières Nations (APN ou AFN de son acronyme anglais), ne représentent pas la voix des nations autochtones, mais uniquement la voix “officielle” liée au gouvernement colonial et pilotée depuis Ottawa.

Il est grand temps que les Canadiens comprennent que les conseils de bandes élus des nations premières ne sont pas et ne représentent aucunement la voix des peuples et nations originels de ce sous-continent nord-américain.
La lutte pour faire reconnaître les modes traditionnels de gouvernance autochtones est toujours de mise. Le système colonial comme à l’accoutumée divise pour mieux règner. Un accord (Wampum Deux Rangées) a été passé avec les premiers colons occupants hollandais en 1613 lors du traité de Tawagonshi qui fut enterriné et suivi par les Français, puis les Anglais avec le traité de Montréal de 1701. Rien n’a changé depuis lors. Il n’y a eu aucune cession ni abandon de terres, toute appropriation résulte d’un vol initial.
A la fin de sa vie, depuis l’exil, Deskaheh continua la lutte, voici traduit par nos soins, son dernier discours, toujours d’une actualité plus que brûlante et pour cause: les problèmes n’ont jamais été correctement adressé.
(Résistance 71)

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Pratiquement tous ceux qui écoutent ces mots sont, je le suppose, des visages pâles (NdT: traduction directe de l’expression anglaise employée: “pale face”…). Je ne le suis pas. Ma peau n’est pas rouge, mais c’est de cette façon que mon peuple est appelé par les autres. Ma peau est brune, marron clair, mais nos joues possèdent cette petite rougeur et c’est pour cela que nous sommes appelés “peau-rouge”. Cela ne nous gêne pas. Il n’y a aucune différence entre nous sous les peaux, c’est ce que tout expert avec un couteau de boucher n’a jamais découvert. (*) – voir note sous le texte –

Ma terre natale est sur Grande Rivière. Jusqu’à ce que nous n’en vendions une grande partie, notre pays s’étendait jusqu’au lac Erie, où, il y a 140 hivers de cela, nous avions une petite côte bien à nous ainsi que notre propre marine faite de vaisseaux en écorce de bouleaux.

Vous l’appellerez plus tard le “Canada”. Nous ne l’appelons pas de la sorte. Nous appelons les quelques 260 km2 qu’ils nous restent le “pays de la Grande Rivière”. Nous avons le droit de faire cela. C’est à nous. Nous avons la promesse signée de George III que nous aurons cette terre à tout jamais de lui ou de ses successeurs et il a promis de nous protéger dans ce territoire.

Nous ne pensions pas que nous vivrions assez longtemps pour constater qu’une promesse britannique n’était pas assez bonne. Un pied ennemi est sur notre terre et George V le sait car je lui ai personnellement dit, mais il ne lèvera pas le petit doigt pour nous protéger, ni ses ministres du reste. Quelqu’un qui voudrait nous enlever nos droits est, bien entendu, notre ennemi.

Pensez-vous que tout gouvernement devrait arrêter de considérer de savoir si un but égoïste doit-être gagné ou perdu en tenant sa promesse ?

En bien des points nous sommes juste comme vous. Nous aimons parler de nos problèmes. Vous faites cela aussi. Vous nous avez dit que vous aviez de grands problèmes il y a plusieurs hivers parce qu’un géant avec un gros bâton vous courrait après. Nous vous avons aidé à le fouetter. Beaucoup de nos jeunes braves se sont portés volontaires et bon nombre d’entre eux ont donné leur vie pour vous. Vous étiez bien disposés à les laisser combattre en toutes premières lignes en France. (NdT: Deskaheh parle ici des volontaires autochtones qui se sont enrôlés et ont combattu dans l’armée canadienne durant la 1ère guerre mondiale dans les tranchées de France…) Maintenant nous voulons vous parler de nos problèmes et de ce qui nous trouble.

Nous ne voulons pas dire que nous en appelons à vos gouvernements, nous sommes fatigués d’en appeler à tous les gouvernements des visages pâles sur le continent américain et en Europe. Nous avons essayé cela à maintes reprises et avons trouvé que cela était parfaitement inutile. A partir de maintenant, nous voulons la justice. Après tout ce qui nous est arrivé, ce n’est certainement pas trop demander. Vous avez obtenu plus de la moitié des territoires que vous possédez ici en faisant la guerre aux hommes rouges, le plus souvent de manière totalement non provoquée, et vous en avez obtenu un autre quart par la corruption de certains de nos chefs, pas un quart n’avez vous obtenu de manière honnête et légale. Pourtant vous auriez pu en avoir une bonne partie honnêtement si vous aviez pourtant essayé.

Vous les jeunes des Etats-Unis ne croirez peut-être pas ce que je dis. Ne me croyez pas sur parole, mais lisez votre histoire. Une bonne dose de la véritable histoire à ce sujet a été maintenant publiée. Nous avons encore un peu de territoire pour vivre, juste assez pour y vivre et nous y coucher. Ne pensez-vous pas que votre gouvernement devrait être honteux de nous prendre le peu qu’il reste en prétendant que ceci fait partie de leurs territoires (NdT: volés pour la très vaste majorité..) ?

Vous devriez être honteux si vous les laisser faire. Avant que tout ne soit perdu, nous voulons vous faire savoir ce que vos gouvernements (coloniaux) sont en train de faire. Les gouvernements de Washington et d’Ottawa ont une politique silencieuse de partenariat politique. Celle-ci vise à briser chaque tribu, chaque nation d’hommes rouges afin de pouvoir dominer chaque hectare de leur territoire. Vos hauts-fonctionnaires sont les nomades aujourd’hui et non pas les hommes rouges. Vos officiels ne resteront pas chez eux.

A Ottawa, ils appellent cela la politique du “progrès indien”. A Washington, ils appelent cela “l’assimilitation”. Nous, qui serions les victimes sans défense, disons que cela s’appelle la tyrannie.

Si cela doit aller au bout de la nuit, nous préférerions que vous veniez avec vos flingues et vos gaz toxiques et que vous vous débarrassiez de nous de cette façon. Faites le ouvertement et sans ambage. Arrêtez cette prétention de dire que vous avez le “droit” de nous subjuguer et de nous faire plier à votre volonté. Vos gouvernements le font en mettant en place vos lois coloniales étrangères sur nous. Ceci n’est qu’une action en sous-main. Ils peuvent nous subjuguer par l’utilisation de vos tribunaux. Cela vous plairait-il de vous retrouver traînés au Mexique pour y être jugés par les Mexicains et de vous retrouver en prison sous le coup de la loi mexicaine pour ce que vous avez fait chez vous ?

Nous ne voulons aucune de vos lois et de vos coutumes que nous n’avons pas adoptées nous-mêmes. Nous en avons adopté pas mal (NdT: trop ?…) Vous en avez adoptées quelques unes des notres comme par exemple le vote des femmes. Nous nous comportons aussi bien (ou mieux) que vous et vous seriez d’accord si vous nous connaissiez mieux.

Nous serions bien plus heureux aujourd’hui si on nous fichait la paix que vous qui vous auto-proclamez “Américains” ou “Canadiens”. Nous n’avons pas de prisons et n’en avons aucunement besoin. Vous avez beaucoup de prisons mais contiennent-elles tous les criminels que vous condamnez ? Faites face à la justice et condamnez-vous tous les violeurs des milliers et milliers de lois que vous avez ?

Vos gouvernements (coloniaux) se sont récemment résolus à de nouvelles pratiques au sein de leurs politiques indiennes. Auparavant, ils soudoyaient souvent nos chefs pour qu’ils signent des traités afin de prendre nos terres. Maintenant ils savent qu’ils peuvent plus facilement se saisir de nos territoires restant en nous privant de nos droits politiques et en nous forçant à nous “intégrer”, à prendre votre “citoyenneté” ainsi ils donnent le boulot dans leurs bureaux des affaires indiennes aux jeunes gens intelligents d’entre nous qui le feront et qui, pour gagner leur chèque, disent que nos peuples veulent devenir des citoyens de votre entité et que nous sommes prêts à voir notre vie tribale détruite et que nous voulons que le gouvernement fédéral le fasse. Mais ceci est totalement faux !

Vos gouvernements coloniaux actuels ont appris tout cela des britanniques. Les Britanniques ont pratiqué depuis longtemps tout ceci sur des peuples bien plus faibles et ont mené à bien leur politique de subjuguer le monde, s’ils l’ont pu, à l’impérialisme britannique. Sous son couvert, vos législateurs assument maintenant la gouvernance des peuples trop faibles pour vous résister dans vos tribunaux. Il n’y a aucune limite territoriale de 5km ou de 20km pour les gouvernements qui veulent tout forcer.

Il y a trois hivers, le gouvernement canadien a décidé d’hypothéquer les fermes de nos soldats revenant de la guerre pour sécuriser des emprunts qui leur furent faits dans l’intention d’utiliser les tribunaux canadiens pour forcer les paiements au nom des autorités canadiennes sur des terres nous appartenant. Lorsqu’Ottawa s’y est essayé, notre peuple s’est rebellé. Nous savions que cela signifiait la fin de notre mode de gouvernance traditionnel. Parce que nous avons résisté, le gouvernement colonial canadien a commencé à faire respecter toutes sortes de lois de domination provinciales et a envoyé des gens pour faire respecter les lois et les “coutumes” canadiennes sur nous. Nous avons fait appel à Ottawa au nom de nos droits en tant que peuple séparé et de nos droits inhérents aux traités ; la porte nous fut claquée à la figure. Nous avons ensuite été à Londres avec notre traité et avons demandé la protection qu’il garantit ; personne n’y a prêté une quelconque attention. Puis nous avons été devant la Ligue des Nation à Genève sous son accord de protection des petits peuples et de faire respecter les traités, nous y avons attendu patiemment un an pour une audience, que nous n’avons jamais obtenue.

Pour nous punir d’essayer de préserver nos droits, le gouvernement canadien prétend maintenant abolir notre gouvernement (traditionnel) par Proclamation Royale et il a prétendu imposer un gouvernement canadien au-dessus de nous, composé des quelques traîtres parmi nous qui acceptent de se faire payer par Ottawa et de faire ce que les colons demandent. Finalement, les fonctionnaires d’Ottawa, sous le prétexte d’une visite amicale, nous ont demandé d’inspecter nos précieuses ceintures de traité Wampum, faites par nos Pères il y a des siècles pour archiver notre histoire et lorsque nous leur avons montré, ces fonctionnaires fourbes les ont saisi et ont emporté ces ceintures comme des bandits emportent leur butin. La seule différence étant que notre gardien des ceintures Wampum n’a pas mis les mains en l’air, nos mains ne se mettant en l’air que lorsque nous invoquons le grand esprit. Les votres se mettent en l’air à ce qu’on nous a rapporté, lorsque quelqu’un fait les poches de son propre frère blanc. D’après ce que racontent vos journaux, elles sont bien souvent en l’air depuis un moment…

Le gouvernement d’Ottawa pensait que sans les ceintures Wampum à lire dans la cérémonie d’ouverture de nos conseils des Six Nations, nous abandonnerions notre règle d’auto-gouvernement et d’autogestion, étant victimes de quelconques superstitions. Quelque superstition que ce soit à laquelle est tombée victime le peuple de Grande Rivière n’est en aucun cas la révérence envers les ceintures Wampum mais bel et bien de sa confiance mise dans l’honneur de gouvernements qui affirment être ceux d’une civilisation supérieure.

Nous avons fait confiance aux Britanniques il y a bien des années avec de très larges sommes d’argent, de notre argent dont ils ils devaient s’occuper pour les territoires que nous leur avions cédés. Ils prirent 140 000 $ de cet argent il y a maintenant 75 hivers pour les utiliser à leurs propres fins égoïstes, ils ne nous ont jamais rendu cet argent.

Votre gouvernement des Etats-Unis à ce qu’on me dit, vient juste de décider de retirer toutes les libertés politiques de l’Homme Rouge que vous avez promis de protéger pour toujours, en passant une telle loi au congrès en défi total des traités signés par votre président George Washington. Cette loi bien sûr, voudra dire le bris et la division des tribus et des nations si cela est mis en application. Notre peuple prérèrerait être privé de son argent que des ses libertés politiques, et vous également.

Je suppose que vous n’avez jamais entendu parler de mon peuple et que beaucoup d’entre vous pensent que nous avions rejoint les grands espaces de chasse il y a longtemps. Et bien NON ! Il y a autant d’entre nous qu’il y a mille hivers, il y a de plus en plus d’Indiens et cela fait une grande différence dans le respect que nous observons venant de vos gouvernements.

Je vais vous poser une question ou deux. Réfléchissez-y bien et ne répondez pas trop vite. Pensez-vous vraiment que toutes les personnes doivent avoir une protection égale sous la loi internationale alors même que maintenant vous êtes devenus si forts et si puissants ? Pensez-vous vraiment que les promesses des traités se doivent d’être tenues ? Pensez bien à ces questions et formulez attentivement vos réponses…

Nous ne sommes plus dépendants comme nous l’étions auparavant. Nous n’avons plus besoin d’interprètes maintenant. Nous connaissons votre langue et nous pouvons comprendre vos mots de nous-mêmes et nous avons appris à décider par nous-mêmes ce qui est bon pour nous. Il est très mauvais de prendre conseil d’autres personnes pour tout cela.

Vous les mères me dit-on avez bien des choses à dire de votre gouvernement. Nos mères ont toujours eu leurs mains dans le notre. Peut-être pouvez-vous faire quelque chose pour nous aider maintenant. Si vous les mères blanches avez un cœur de pierre et ne nous aidez pas, peut-être que vos fils et vos filles qui écoutent ce programme et qui ont aimé lire des histoires de notre peuple, les vraies histoires je veux dire, nous aiderons lorsqu’ils grandiront et s’il reste quelques uns d’entre nous à aider s’entend.

Si vous devez nous traiter comme si nous étions des citoyens sous votre gouvernement, alors ceux d’entre vous qui ont faim de terres et de propriétés possèderont nos fermes et nous les voleront par tous les moyens possibles en utilisant vos lois de propriété et vos tribunaux que nous ne comprenons pas et que nous ne voulons pas du tout apprendre. Nous serons alors sans abris et devrons errer dans vos grandes villes pour y travailler pour un salaire, pour acheter du pain, pour payer un loyer, des impôts, pour vivre sur cette terre et pour y vivre dans de petites piaules dans lesquelles nous suffoquerons. Nous serions alors dispersés et perdus pour nous-mêmes ainsi que parmi vous. Nos fils et nos filles devront se marier avec vous ou pas du tout. Si la tuberculose nous élimine ou si nous ne procréons plus ou si nos enfants sont mélangés dans l’océan de votre sang, alors il n’y aura plus d’Iroquois. Donc filles et garçons si vous grandissez et affirmer le droit de vivre ensemble et de vous gouverner vous-mêmes, comme vous le devriez, et si vous ne concédez pas le même droit aux autres, alors vous deviendriez des tyrans ne pensez-vous pas ? Si vous n’aimez pas ce mot, utilisez-en un autre, un meilleur si vous pouvez en trouver un, ne vous leurrez pas vous-même par le mot que vous utiliserez.

Fils, vous respectez vos pères parce qu’ils sont membres d’un peuple libre et avec une voix dans le gouvernement au dessus de la leur et parce qu’ils ont aidé à le faire pour eux-mêmes et vont vous le léguer. Si vous saviez que vos père n’ont rien eu à faire avec le gouvernement qu’ils subissent, mais qu’ils étaient les sujets de la volonté d’autres personnes, vous ne pourriez pas les admirer et ils ne pourraient pas vous regarder en face. Ils ne seraient pas de véritables hommes et vous ne le seriez pas non plus.

Les pères au sein de notre peuple ont été de vrais hommes. Ils se plaignent maintenant contre l’injustice d’être traités comme quelque chose d’autre et d’être appelés incompétents qui doivent être gouvernés par d’autres, ce qui veut dire par les hommes qui pensent cela d’eux.

Fils, pensez-y. Faites-le avant que vos esprits ne perdent le pouvoir de comprendre qu’il y a d’autres gens dans ce monde autres que vous et ayant un droit égal d’y être au votre. Vous voyez qu’un peuple aussi fort que le votre est un grand danger pour les autres gens qui vous entourent. Vous allez déjà parvenir d’assez près à être la loi en ce monde de manière à ce que personne ne puisse vous fouetter. Pensez alors ce que cela veut dire de grandir avec la volonté d’être injuste envers les autres, de croire fermement que quoi que fasse votre gouvernement aux autres ne constitue pas un crime, même si cela en est un particulièrement vicieux. J’espère que les nord-Américains d’origine irlandaise vont y penser, ils avaient l’habitude de le faire lorsque cela se rapportait à eux.

Ceci est l’histoire des Mohawks, l’histoire des Oneidas, des Cayugas, je suis Cayuga, des Onondagas, des Senecas et des Tuscaroras. Ce sont les Iroquois. Expliquez cette histoire à ceux qui n’ont pas écouté. Peut-être qu’on m’arrêtera de la raconter cette histoire, mais si on m’en empêche alors que j’ai tenté de le faire, l’histoire ne sera pas perdue ni oubliée. Je l’ai déjà raconté à des miliers de personnes en Europe, elle a été inscrite dans les archives, là où vos enfants pourront la trouver quand je serai mort ou qu’on m’aura jeté en prison pour dire la vérité. J’ai expliqué cette histoire en Suisse. On peut y dire la vérité en public là-bas, même si cela devient inconfortable pour quelques personnes célèbres.

Cette histoire vient directement de Deskaheh, un des chefs des Cayugas. Je suis le porte-parole du Conseil des Six Nations iroquoises, la plus ancienne ligue des nations en existence. Elle fut fondée par Hiawatha. C’est une ligue, une confédération, qui est toujours bien vivante et qui a l’intention, du mieux qu’elle le peut, de défendre les droits des nations iroquoises pour qu’elles vivent sous leur propre loi (NdT: Kaiane’reko:wa ou Grande Loi de la Paix) dans leurs petits pays restant, sous le Grand Esprit et les coutumes inhérentes et de jouir des droits qui sont le plus sûrement les leurs tout comme les droits de l’homme blanc sont les siens.

Si vous pensez que les Iroquois se font avoir, écrivez des lettres depuis le Canada à vos ministres et votre parlement, depuis les Etats-Unis à vos membres du congrès et dites leur. Ils vous écouteront puisque vous les avez élu. S’ils sont contre nous, demandez leur quand et comment ont-ils obtenu le droit de gouverner des peuples qui n’ont aucun parti-pris dans votre mode de gouvernement et qui ne vivent pas dans votre pays mais dans le leur. Ils ne pourront pas répondre à cette question de manière rationnelle.

Encore un mot pour que vous vous rappeliez de notre peuple. Si nous n’avions pas aidé en temps et en heure, vous ne seriez pas là. Si il y a 166 hivers, nos guerriers n’avaient pas aidé les Britanniques au Québec, celui-ci ne serait pas tomber aux mains des Britanniques. Les Français auraient viré vos ancêtres parlant anglais de cette terre avec armes et bagages. Ce serait un peuple parlant français aujourd’hui au Canada et non pas vous. Cette partie de votre histoire ne peut pas être escamotée en volant nos ceintures wampum qui racontent cette histoire.

Je pourrais vous en dire bien plus sur notre peuple et je le ferai une autre fois, si vous m’en faites l’honneur.

 

= = =

 

Note (*) de haut de pages: L’origine du mot “peau-rouge”.

Source: historienne Roxanne Dunbar-Ortiz, “An Indigenous peoples’ History of the United States”, Beacon Press, 2014, pages 64-65

Traduit de l’anglais par Résistance 71

 

-[]- “ En tant que récompense pour recruter des combattants (contre les Indiens), les autorités coloniales introduisirent un programme de scalpage (chasse au scalp) qui devint un élément de longue durée et permanent de la guerre coloniale contre les nations autochtones. Durant la guerre contre les Péquots, les officiels du Connecticut et du Massachussetts offrirent des récompenses en premier lieu pour les têtes des Indiens tués, puis plus tard seulement pour leurs scalps, qui étaient plus transportables en grand nombre. La chasse aux scalps ne devint routinière qu’à partir des années 1670 […] La chasse au scalp devint une activité très lucrative. Les autorités coloniales encouragèrent les colons à partir en “chasse” par eux-mêmes, en petit groupe et de récolter le plus de scalps possibles pour de l’argent. L’historien John Grenier fait remarquer que “les colons établirent la privatisation de la guerre sur une grande échelle au sein des communautés pionières américaines…” De plus les chasseurs de scalps pouvaient prendre les enfants prisonniers et les vendre comme esclaves. Ces pratiques effacèrent toute distinction demeurant entre les Indiens combattants et les non-combattants et cela introduisit également un marché pour les esclaves autochtones.

Les récompenses pour les scalps autochtones furent également honorées même en temps de paix officielle. Les scalps et les enfants indiens devinrent des monnaies d’échange et ce développement dans ce commerce créa même un marché noir. La chasse au scalp n’était pas seulement profitable pour les entreprises privées, mais ce fut aussi un moyen d’erradiquer ou de subjuguer la population originelle sur la côte atlantique anglo-américaine.

Les colons y donnèrent un nom pour les corps mutiliés et sanguinolents laissés dans le sillage de la chasse aux scalps: Les Peaux-Rouges.

Cette façon de faire la guerre, forgée dans le premier siècle de la colonisation de l’Amérique du Nord, détruisant les villages autochtones, leurs champs, massacrant combattants et non-combattants et chassant le scalp, devint la base même des guerres contre les peuples originels du continent et ce jusque la fin du XIXème siècle.” –[]-

Résistance au colonialisme: La position réitérée du Grand Conseil Haudenosaunee (Iroquois) sur la gouvernance étatique coloniale…

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Rejoignez le mouvement pour la répudiation des bulles papales colonialistes, plus nous mettrons de pression sur la hiérarchie cléricale jusqu’au Vatican et plus ces diktats papaux auront de chance à être répudiés.

— Résistance 71 ~

 

Le Grand Conseil Haudenosaunee réitère sa position sur les conseils élus (coloniaux)

 

Chef Sidney Hill, Tadodaho*, Onondaga nation

 

22 mai 2013

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2013/05/22/haudenosaunee-grand-council-reiterates-position-elected-councils

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

(*) Tadodaho est le Grand Chef Onondaga, et grand chef de la Confédération Iroquoise, le gardien du feu de la confédération, du feu du grand conseil qui brûle à Onondaga depuis plus de 900 ans. La nation Onondaga est la gardienne du feu du conseil de la Confédération Iroquoise. Elle est au centre de la “longue maison des nations” gardée à l’Est par la nation Mohawk et à l’Ouest par la nation Seneca.
Rappel:
Les chefs n’ont aucun pouvoir et ne sont que les représentants des décisions des conseils de clans de chaque nation, de véritables représentants de décisions populaires prise de manière unanime et non pas à la majorité. La règle de la majorité impose la division politique sur laquelle pousse la tyrannie. Seule l’unanimité des décisions et une chefferie sans pouvoir possèdent une validité unificatrice…

Nous avons énormément à apprendre des nations autochtones des Amériques, d’Océanie et des sociétés traditionnelles en général. Faisons-le, unissons-nous pour vivre mieux et en paix !…

~ Résistance 71 ~

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Salutations des chefs, mères de clans, et des peuples Haudenosaunee, Confédération des Six Nationss Iroquoises, peuples de la Longue Maison.

Le Grand Conseil des Chefs de la confédération désire prendre le temps de rappeler à ses citoyens de la position Haudenosaunee en ce qui concerne les conseils de bandes (Canada) et de tribus (USA) dont les élections nous sont imposées et le remède que nous proposons afin de standardiser la gouvernance au sein de la confédération Haudenosaunee.

Dès le moment où les conseils élus furent imposés dans nos communautés, leur intention principale fut d’abolir la force et le caractère national de nos gouvernements traditionnels et d’assister à la mise sous franchise et à l’assimilation d’Haudenosaunee dans la fabrique nationale (et coloniale) du Canada et des Etats-Unis. Il a depuis toujours été la position de la confédération Haudenosaunee de dire que l’existence des conseils élus que ce soit au Canada ou aux Etats-Unis, se fait en dehors du cercle Wampum. Personne ni aucune nation ne peut amener dans le cercle une autre forme de gouvernance sans l’accord total du Grand Conseil (NdT: qui n’est que la représentation des décisions des peuples de la confédération)

Le cercle Wampum trace la ligne entre les conseils traditionnels et les conseils élus ; celle-ci est claire et distincte: les conseils traditionnels sont les gouvernement originaux des communautés Haudenosaunee/nations iroquoises qui s’occupent des affaires nationales, tandis que les conseils élus émanent d’un système imposé par la loi indienne au Canada (Indian Act) et la loi fédérale indienne (aux Etats-Unis) et ce pour l’administration des politiques coloniales de chaque communauté. Ces dernières années néanmoins, ces conseils élus ont commencé à commander les différents symboles, philosophies et le caractère national de la confédération Haudenosaunee, se représentant ainsi de manière fausse envers des agences externes et limitant par là-même l’importance Haudenosaunee en tant que système de gouvernance indigène originel.

Que ce soit en référence au traité Wampum Deux Rangées, aux traités, aux relations de nations à nations ou de l’implication subtile que ces conseils élus sont quelque part synonymes de la Confédération Haudenosaunee ou les conseils traditionnels ; cette ambigüité a perpétré une fausse impression et une confusion à la fois de manière externe et interne que les conseils élus seraient actuellement une partie réelle de la confédération Haudenosaunee.

Plus récemment, ces conseils élus se sont aventurés dans l’arène internationale, un domaine peuplé de nations et d’états et ce au travers d’une entité formelle appelée la Caucus Iroquois, le National Congress of American Indians (NCAI), et les United Southern and Eastern Tribes (USET). Depuis 1977, la confédération Haudenosaunee a été la pionnière de la présence indigène aux Nations-Unies et dans d’autres lieux représentatifs internationaux, menant en cela vers la Déclaration des Droits des Peuples Indigènes de l’ONU, une présence que le Caucus Iroquois, le NCAI et l’USET s’évertuent à supplanter et se perpétuant eux-mêmes comme étant les voix légitimes de nos communautés internationalement et agissent dans l’intérêt de leurs maîtres coloniaux du Canada et des Etats-Unis.

Le Grand Conseil des Chefs sent qu’il ne peut plus rester plus longtemps à acquiescer sur ce sujet et se doit d’insister afin que l’appropriation du caractère national Haudenosaunee cesse. De plus, le Grand Conseil des Chefs doit relayer à ses voisins le fait que le Caucus Iroquois et ses conseils élus tributaires, ainsi que le NCAI et l’USET, ne représentent aucunement la confédératiion Haudenosaunee ni même ses nations membres. Tandis que le Grand Conseil des chefs pense qu’il se doit d’être ferme sur le sujet, notre conseil rappelle aux conseils coloniaux élus le remède Haudenosaunee de standardisation de la gouvernance dans nos communautees sous la Grande loi de la Paix / Kaienere’ko:wa.

En 1991, les chefs Haudenosaunee ont dressé les grandes lignes de leurs prérequis pour commencer un dialogue pertinent sur le comment nous pourrions tous vivre en suivant la principes de Kaianere’ko:wa sous la Longue Maison Haudenosaunee. A ce moment là, les chefs Haudenosaunee ont demandé aux conseils élus de respecter et de reconnaître leur autorité sur huit zones politiques dont ils ont la jurisdiction historique. Bien que nous comprenons qu’à ce moment précis de l’histoire, les Etats-Unis et le Canada ne reconnaissent que la légitimité des conseils élus, nous pensons que ceci ne changera jamais tant que nos peuples acceptent de plein gré l’imposition coloniale. Le Grand Conseil des Chefs demeure ferme et intransigeant sur la nécessité de démontrer la bonne foi et est prêt à commencer le travail nécessaire pour aider à décoloniser les structures politiuques ce chacune de nos communautés.

Ceci représente bien des défis à cause de l’impact personnel que ceci a sur les individus qui ont une connexion sentimentale profonde avec Haudenosaunee et qui veulent l’exprimer de manière à pouvoir aider. Ce qui n’est pas bien compris est qu’en représentant Haudenosaunee au sein des constructions fictives coloniales, cela pousse plus avant l’agenda colonial du Canada et des Etats-Unis. Les systèmes électoraux sont des entités étrangères qui ont colonisés la culture par la malversation et l’appropriation frauduleuse ; plaçant nos enseignements, nos lois et nos symboles au sein de la construction coloniale du système de conseil de bande électoral transformant la décolonisation en une apparence de revitalisation et de transformation culturelles totalement dénuée de sens.

Kaianere’ko:wa est fondée sur l’inclusivité, la coexistence pacitifque et la force par l’unification, liées par des lois qui assurent un processus de prise de décisions consensuel et démocratique (NdT: chefferie sans pouvoir, ne représentant que les peuples, décisions prises à l’unanimité d’après les désirs du peuple exprimés en conseils de clans dans une société matriarcale où les conseils de femmes ont autant de poids que le conseils des hommes et où les femmes sont les détentrices et gardiennes de la terre ancestrale-Wampum 44-). Le Grand Conseil des Chefs ne prend aucun jugement sur le caractère moral ou la sincérité de ceux qui servent actuellement de conseillers (coloniaux), mais nous les encourageons de ramener leurs dons, leur savoir-faire et leur dédication dans le canoë et de revenir à l’ombre du grand arbre de la paix. Liés ensemble par les bons liens de la paix et du pouvoir, nous pouvons être plus forts que jamais.

Da•ne’thoh,

Chief Sidney Hill, Tadodaho, Onondaga Indian Nation

Résistance politique: la société traditionnelle Mohawk met en demeure l’état canadien et ses larbins injuns…

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J’entends le train venir

 

Mohawk Nation News

 

26 mars 2015

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2015/03/26/i-hear-the-train-acomin/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Ceci est ma réponse à la lettre qui est postée à la fin de ce billet (voir la copie, en anglais, sur l’article original, elle même une réponse aux accusations envers le CMK du 12 mars en français ici), reçue du chef du Conseil Mohawk Kahnawake Inc. (CMK Inc.) Mike Delisle en date du 23 mars courant. La réunion qui avait été prévue pour ce soir a été annulée. Aucune n’a été reprogrammée. Bien que Mike dise que “Nous ne sommes pas supervisés par le Conseil Privé (Privy Council de la reine)”, nous avons appris que Sophie Picard, une avocate au barreau du temple, est une des personnes en charge pour le Privy Council. Tout conseil de quoi que ce soit au Canada est supervisé, dirigé, par le Privy Council.

Dans une réunion précédente vous nous avez dit que Christine Deorn est la liaison avec le Privy Council, qui gère l’entreprise au nom de ses actionnaires. Nous, Ongwe’hon:weh (peuple natif), voulons une réunion avec le Privy Council. Ils ont brisé l’accord scellé avec Teio’ha:teh/Wampum Deux Rangées (NdT: aussi appelé Guswentah). Nous nous devons de renégocier ceci pour nos nations.

Le 25 Octobre 1924. les conseils de bandes nous furent imposés (par l’Indian Act ou loi sur les Indiens) à travers le Canada. La Gendarmerie Royale de Canada (GRC) a abattu nos chefs d’une balle dans la tête dans la longue maison. Le système de conseils de bande (étatique) est archaïque et illégal. Vous, en tant que représentant de ce système, êtes complices de génocide.

Le CMK est une entreprise ou vous ne pourriez pas avoir un compte en banque. En fait, vous êtes un acteur pour vos maîtres. Vous ne pouvez pas agir sur nous. Vos réunions secrètes pour vendre notre terre indique que vous n’agissez que pour l’entreprise Canada. Vous dites “Les négociations sont fondées sur les seuls intérêts de la Seigneurie (du Sault St Louis) et non pas sur les droits ou le titre (de propriété)”. “Il y a un intérêt sous-jacent sur ces terres.” En tant qu’INDIEN agissant pour le CMK Inc, vous affirmez totalement que la COURONNE (NdT: La City de Londres et la Banque d’Angleterre et son cartel d’affiliés..) possède l’autorité ultime sur notre terre (NdT: cf Wampum 73 de Kaianerekowah: les peuples natifs indigènes sont les propriétaires de la terre par naissance et ne peuvent jamais en être dépossédés…). Vous avez renié votre droit de naissance !

En 1979, la communauté a procédé à un referendum pour un retour à la Grande Loi de la Paix, Kaianere’ko:wah. Vous violez la volonté du peuple. Les conseils de bande sont une entité étrangère archaïque qui agissent contre la loi internationale et la véritable loi de cette terre. Votre tentative de vendre notre droit de naissance est punissable de la mort, d’après kaianere’ko:wah. Wahatisokwariteh. Mike, il est grand temps d’apprendre au sujet de la Grande Loi de la Paix. Le conseil de bande est un furoncle purulent. La médecine tirée du plantain fournit par la terre-mère va tirer de vous tout le pus étranger et va cicatriser la blessure, tout comme Kaiane’reko:wah le fait.

Dire que “nous ne vivons plus en ces temps là” veut dire qu’il n’y a plus Kaiane’reko:wah dans votre esprit. Kahnawake est la Grande Loi. Parce que vous êtes assimilé, vous dites que nous sommes en plein développement en tant qu’INDIENS (NdT: les majuscules indiquent le fait d’être une entité entrepreneuriale) et que nous ne suivons plus notre loi. Vous parlez pour vous-même et les quelques 300 de vos suiveurs qui ont votés pour vous dans ces élections illégales. Le gouvernement canadien dit que nous, les non-votants, abstentionnistes politques, avons acquiescé. Nous ne pouvons pas légalement voter dans ce système. Si nous le faisons, nous renonçons à notre droit de naissance, comme vous.

Vous ne connaissez pas Kaiane’reko:wah ou vous n’essaieriez pas de nous donner des ordres. Votre structure de prise de décision pyramidale est archaïque. S’assoir autour d’une table pour négocier le droit de naissance de vos enfants c’est être comme l’homme qui aurait violé votre fille. Maintenant il veut s’assoir avec vous et négocier combien de fois il pourra encore la violer. Dites leur simplement que notre terre n’est pas à vendre et qu’il n’y aura aucun oléoduc qui la traversera. Mike, votre esprit a été sérieusement embrumé du brouillard colonialiste.”

 

Russia under attack.

London owns everything?

World news.

Résistance politique: Avertissement Mohawk… la dé-nazification et la décolonisation du Canada est en marche…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, démocratie participative, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 7 mars 2015 by Résistance 71

Il n’y a pas de solutions au sein du système… L’État et la soumission/division qui le rend possible doivent disparaître (et disparaîtront) car non compatibles avec l’égalité, la solidarité fraternelle et donc la liberté que l’humanité recherche pour son bien-être et son véritable développement.

— Résistance 71 —

 

Harper de Sade

 

Mohawk Nation News

 

6 mars 2015

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2015/03/06/harper-de-sade/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le premier ministre Harper a une relation sado-masochiste avec le peuple canadien. Que va t’il se passer lorsque le plan nazi de Harper va échouer ? Nous, Ongwe’hon:weh (NdT: peuples natifs de l’Île de la Grande Tortue), allons redresser les torts du génocide, du vol et de la profanation de nos terres ! En 1940, une déclaration franco-anglo-polonaise fut écrite pour éveiller la conscience du monde sur les crimes contre l’humanité. Nous, Ongwe’hon:weh, déclarerons la même chose au sujet des colons et de leur maîtres corporatistes. La corporation du Canada est en train de s’effondrer. Les proprios n’aurons nulle part où aller dans le monde.

Après la seconde guerre mondiale, tous les alliés se sont mis d’accord pour que les Allemands paient pour leurs crimes. Nous jugerons les criminels de guerre ici, sous la loi de la terre, Kaia’nere:kowah/Grande Loi de la Paix. La quantité de destruction et de veulerie commise sur Ono’ware:geh/Île de la Grande Tortue par les envahisseurs est bien connue. Si les gens ne nous aident pas, c’est parce qu’ils ont acquiescé ou ont permis que cela se produise.

Le Canada sera dé-nazéifié. Le fascisme et toute autres formes de hiérarchies pyramidales vont à l’encontre de la Grande Loi de la Paix. Les juges seront les personnes naturelles de la terre qui ont survécu le plus grand holocauste que l’humanité ait connu. La Grande Loi décidera de leur sort.

Beaucoup de rats ont déjà quitté le navire. Harper et ses co-conspirateurs se dirigeront bientôt vers leurs bunkers de fin de route, espérant disparaître dans le soleil couchant et qu’on les oublie, eux et leur butin volé. Ceux qui resteront devront vivre suivant les lois de la Grande Paix ou devront partir.

Harper avait dit en 2009: “Vous ne reconnaîtrez plus le Canada quand j’en aurai fini”. Qu’allez-vous faire ? Allez-vous acquiescer comme les Allemands l’ont fait en 1933 ou allez-vous en finir avec tout ceci maintenant ?

Les Canadiens peuvent-ils surmonter leur relation de sado-harpérisme ? Ongwe’hon:weh en tant que peuples naturels de la terre est capable de résister à tant de dépravation.

Read: Hitler escape.

Read: Nurenberg executions.

 

 

Résistance au colonialisme au Canada: Les « indiens » gouvernementaux et leurs agents mis en demeure par la société traditionnelle…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, démocratie participative, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, philosophie, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 2 février 2015 by Résistance 71

Nous l’avons dit et le répéterons sans cesse: Là réside la solution immédiate contre l’empire: lui retirer son territoire volé, usurpé. Un empire sans terre est à terre ! Dans le même mouvement pour éviter tout antagonisme totalement inutile, les ex-colons s’allient de nouveau (Guswenta mis en place en 1701) de nations à nations égalitairement avec les natifs de l’endroit et continuent leur vie ENSEMBLE et unis. Ceci est valable pour tout le continent des Amériques, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

— Résistance 71 —

 

Kayoni (Wampum) 85

 

Mohawk Nation News

 

31 Janvier 2015

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2015/01/31/kayoni-85/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

La monnaie est une escroquerie basée sur l’air du temps. La terre Ongwe’hon:weh (native) et le seul bien véritable. Cette objection à la tentative frauduleuse du Conseil Mohawk de Kahnawake Inc. (CMK Inc.) d’usurper la terre Kanion’ke:haka (Mohawk) connue sous le nom de “Seigneurie du Sault St Louis”, fut déposée le 29 Janvier 2015.

Cinq personnes ont rencontré Mike Delisle du CMK Inc. pour affirmer Kaianereh’ko:wa (Grande Loi de la Paix) et Teio’hateh (Guswentah ou Wampum Deux Rangées). Nous avons officiellement fait objection à la tentative de déracinement, de destruction de tous les intérêts Kanion’ke:haka (Mohawk) dans le processus de vente de la bande de terre connue sous le vocable de la “Seigneurie” à l’entreprise commerciale “Canada”. Teio’ha:teh (Guswentah / Wampum Deux Rangées) est le passeport des colons pour vivre ici en paix avec nous sur notre terre.

Ainsi:

  1. La grande Loi de la Paix afirme que notre terre et notre ligne de descendance sont investies dans les femmes qui en sont les dépositrices et les héritières/gardiennes.
  2. Le CMK Inc. est composé d’INDIENS (NdT: la mise sous majuscule ici dénote le fait que l’entité est une entité commerciale, entrepreneuriale) et non pas d’Ongwe’hon:weh (NdT: natifs d’Amérique du nord). Ils agissent pour la COURONNE (NdT: idem, ajoutons ici que la “COURONNE” représente la City de Londres et la Banque d’Angleterre) et ses membres sont supervisé par le Privy Council (NdT: conseil privé de la reine mais en fait de la COURONNE). Christine Deorn du CMK Inc. qui dirige les communications avec le Privy Council était absente volontairement. Leur mission consiste à nous retirer nous et nos intérêts de la terre en vendant celle-ci pour de l’argent. Ceux qui acceptent un processus directif étranger se sont aliénés. Le CMK Inc. n’a aucune autorité pour discuter de la terre avec nos oppresseurs. Ils ont renoncé à leur droit de naissance Ongwe’hon:weh, leur nom, leur clan, leur voix et leur droit de vivre parmi nous. Leurs actions sont des actes d’espionnage, de complot et de complicité de génocide.
  3. Le modèle de génocide des Etats-Unis est de retirer tous nos liens qui nous lient entre nous et à notre terre. Kahnawake est voué à devenir invivable avec le passage d’oléoducs, d’autoroutes, de canaux et de voies de chemin de fer pour transporter les ressources volées à l’Ouest.
  4. Notre terre appartient aux visages enfouis dessous. Kahnawake fait partie du vaste territoire non cédé d’Ono’ware:geh (L’Île de la Grande Tortue / Amérique du Nord). Le parlement, la reine, les corporations, les banquiers et leurs suiveurs sont tous des étrangers.
  5. De petites réunions privées se tiennent afin de faire représenter frauduleusement le consentement de la majorité. De telles réunions, telle celle qui s’est tenue le 2 Décembre 2014 au Golden Agers et où 26 personnes étaient censées finaliser l’assassinat de plus de 100 millions d’Ongwe’hon:weh et le vol de centaines de milliers de milliards de dollars de nos fonds fiduciaires. Ces gens gagnent quand Kanion’ke:haka met un prix sur notre terre. Ceci permet à Obama d’échanger Ono’ware:geh contre la dette des banquiers envers la Chine.
    Lisez: : Obama: Ongwe’hon:weh land to pay debt to China. Nous ne devons rien à la Chine. Toute interférence avec notre titre doit répondre aux 49 familles (NdT: du conseil des 49 chefs du Grand Conseil de la Confédération Iroquoise), à nos amis et nos alliés à travers Ono’ware:geh. Le résumé d’une page du CMK Inc. à ses maîtres au nom de tout le peuple Kanion’ke:haka est une fraude et totalement illégal.
  6. Si le CMK Inc. continue ses tricheries et trahisons, le feu continuera de brûler. Seule une réunion publique dûment arrangée avec le peuple peut gérer toutes les menaces (NdT: Ce qui se rapproche chez nous à un “referendum”, mais qui est prévu sous forme de conseil populaire dans le Wampum 93 de Kaianere’ko:wa…)
  7. Haudenosaunee (Confédération des 6 Nations) et nos amis et alliés ne peuvent établir de relations politiques qu’au travers des voies diplomatiques prescrites par Teio’ha:teh (Guswentah/Wampum Deux Rangées)
  8. Nous demandons les informations suivantes:
    a) Les noms exacts et adresses de tous les communiquants avec le CMK Inc. des Affaires Indiennes (gouvernement canadien) et ceux qui gèrent la situation au niveau du Privy Council et qui dirigent ce génocide.
    b) Pourquoi les discussions sont-elles limitées à la monétisation, mise à prix et aux paiements pour notre Terre-Mère et notre déplacement et retrait frauduleux de notre intérêt sur toute notre terre. Tout ceci constitue une complicité de génocide.

9.Kayoni #85 wa’ton: Nen’nen kat’ke ne ti’honon’wen’tsateh tsi’ni’yoreh tsi wahon’wati’senni kwa’toha yahon’wa’tih’sateh, sotsi ya’te’honton’tats ne aha’tiriwa’yenah ne Kaia’nereh:kowa, tohka tih’ken kana’kerasera en’honteh’riyo tsini’yoreh akwe’kon en’honni’heyeh, tsi’na’hoten roti’yen’takwe tahnon ne ra’honon’wentsa, akwe’kon Wisk Nihon’onwen’tsakeh raho’na’wen enwaton.

[Voir la traduction du Wampum 85 qui est au sujet de la guerre contre une nation étrangère, ici.]

C’est pourquoi Kaianere’ko:wa et Teio’ha:teh affirment que:

[10] La jurisdiction de notre territoire appartient à Rotino’shonni (peuple iroquois) ; l’imposition ou l’usurpation sont des trahisons, sont frauduleuses, inconstitutionnelles et punissables de mort. [Tehon’watisokwa:riteh]

11]Rotino’shonni possède la jurisdiction de Kahnawake et des terres appelées “Seigneurie du Vault St Louis” et au-delà.

[12] Le bris de l’accord Teio’ha’teh de 1701 avec le peuple Iroquois constitue un acte de génocide (Article 3 de la convention sur le crime et les punitions pour génocide)

Envoyez vos objections à: Mohawk Council of Kahnawake Inc.

Frank Zappa nous décrit la pub du CMK Inc.:
“The mystery man came over and he said, I’m out of sight. He said for a nominal service charge I could reach nirvana tonight. If I was ready, willing and able to pay him his regular fee, he would drop all the rest of his pressing affairs and devote his attention to me. And I said, look here, brother, who you jiving with that cosmik debris.”

Lire (excellent). Bob Rae on trillion dollar exchange.

Lire. Harper’s new terror bill.

Lire. Canada loses Bank of Canada law suit [Galati]

La Grande Loi de la Paix ou Constitution de la Confédération Iroquoise (XIIème siècle) ~ 1ère partie: Wampum 1-54 ~

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, documentaire, philosophie, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 26 janvier 2015 by Résistance 71

La Constitution de la Confédération Iroquoise

 

Kaianerekowa (Gayanashagowa) ou la Grande Loi de la Paix

 

Traduction Résistance 71 

 

Introduction

1ère partie: wampums 1-54

2ème partie: wampums 55-78

3ème partie: wampums 79-117

 

  1. Je suis Decanavidah et je plante l’arbre de la Grande Paix avec les chefs de la confédération des cinq nations. Je le plante sur votre territoire, Adodaroh et la nation Onondaga, sur votre territoire, à vous les gardiens du feu.

J’appelle l’arbre le Grand Pin Blanc. A l’ombre de cet arbre de la Grande Paix, nous étalons le contenu blanc et douceureux de la fleur de chardon sur lequel vous pourrez vous assoir, Adodaroh et vos cousins chefs.
Nous vous plaçons sur ces séants, parsemés des graines blanches de la fleur du chardon, là, sous les rameaux grandissants de l’Arbre de la Paix. De là, assis, vous pourrez contempler le feu du conseil de la confédération des cinq nations où toutes les affaires des cinq nations seront traitées, devant vous, Adodaroh et vos cousins chefs, et ce par les chefs de la confédération des cinq nations.

 

  1. Des racines ont poussé de l’Arbre de la Grande Paix, une vers le Nord, une vers l’Est, une vers le Sud et une vers l’Ouest. Le nom de ces racines est: Les Grandes Racines Blanches et leur nature est la paix et la force.
    Tout homme de toute nation hors des cinq nations qui obéirait aux lois de la Grande Paix et ferait connaître ses dispositions aux chefs de la confédération, pourra alors remonter les racines de l’arbre et si son esprit est pur et s’il promet d’obéir aux souhaits du conseil de la confédération, alors il pourra être autorisé à venir se protéger sous le Grand Pin Blanc.
    Nous plaçons un aigle en son sommet, qui est capable de voir au loin. S’il voit le mal dans le lointain ou tout danger menaçant de s’approcher, il préviendra immédiatement les gens de la confédération.

 

  1. J’ai moi-même ainsi que les autres chefs de la confédération, placé ma confiance en vous Adodaroh et les cousins chefs Onondaga, pour que vous preniez soin de feu du conseil des cinq nations et que vous le protégiez.
    Quand quelque chose doit-être décidé et que le conseil de la confédération n’est pas en session, un messager devra être dépêché soit vers Adodaroh, soit vers Hononwirehtonh ou Skanawatih, gardiens du feu ou vers leurs chefs de guerre avec un descriptif complet de l’affaire à être débattue. Ensuite Adodaroh appelera ses cousins chefs pour se rassembler et décider si l’affaire requiert l’attention du conseil de la confédération. Si c’est le cas, Adodaroh devra envoyer des messagers pour demander que tous les chefs de la confédération se rassemblent sous l’Arbre aux Longues Feuilles.
    Lorsque les chefs se rassemblent, le feu devra être allumé, mais pas avec du bois de marronnier et Adodaroh ouvrira le conseil de manière formelle.
    Ensuite, Adodaroh et ses cousins chefs, gardiens du feu, annonceront le sujet de la discussion. La fumée du feu du conseil doit monter dans le ciel sans discontinuer de façon à ce que les autres nations, qui peuvent être alliées, puissent voir le feu du conseil de la Grande Paix. Adodaroh et ses cousins chefs sont en charge de maintenir le feu du conseil.

 

  1. Vous, Adodaroh et les treize chefs cousins, devrez pieusement maintenir l’endroit au plus propre autour du feu du conseil et vous ne devrez pas permettre à la saleté ou à la poussière de s’y accumuler. Je dépose pour vous ici une longue aile comme balai. Comme outil contre les créatures au sol, je dépose un bâton afin que vous puissiez les écarter du feu du conseil. Si vous échouez à les chasser, alors appelez à votre aide le reste des chefs unifiés.

 

  1. Le conseil de la nation Mohawk sera divisé en trois parties comme suit: Tekarihoken, Ayonhwhatah et Shadekariwade sont la première partie ; Sharenhowaneh, Deyoenhhgwhen et Oghrenhrehgowah sont la seconde partie ; Dehennakhrineh, Aghstawenserenhtah et Shoskoharowaneh sont la troisième. La troisième partie ne doit faire qu’écouter la discussion entre les première et seconde parties et si une erreur est commise ou si le processus est irrégulier et faussé, elle doit le mentionner ; lorsque l’affaire est traitée régulièrement par les deux parties, elle doit confirmer la décision de celles-ci et renvoyer l’affaire aux chefs Seneca pour leur décision. Quand les chefs Seneca ont décidé en accord avec les chefs Mohawk, l’affaire ou la question sera alors renvoyée devant les chefs Cayuga et Oneida du côté opposé de la maison.

 

  1. Moi, Decanawidah, nomme les chefs Mohawk à la tête de la confédération des cinq nations iroquoises. La chefferie Mohawk est la fondation de la Grande Paix et ainsi il devient une offense à la Grande Loi de la Paix de passer des mesures au conseil de la confédération après que les chefs Mohawk aient protesté contre.
    Aucune réunion du conseil de la confédération ne pourra être légitime sans que les chefs Mohawk ne soient présents.

 

  1. A chaque fois que les chefs de la confédération doivent se rassembler pour tenir conseil, les chefs Onondaga doivent ouvrir les débats en exprimant leur gratitude envers leurs cousins chefs et leur souhaiter la bienvenue et ils doivent s’adresser et remercier la terre où les Hommes vivent, les ruisseaux, les étangs, les sources et les lacs, remercier le maïs et les fruits, les herbes médicinales et les arbres, remercier les arbres de la forêt pour leur utilité, les animaux qui nous apportent la nourriture et nous fournissent leurs fourrures pour nous habiller, remercier les vents dominants et les vents mineurs, les orages, le soleil, ce puissant guerrier, la lune, remercier les messagers du créateur qui révèlent ses souhaits et au Grand Créateur qui habite les cieux, qui donne toutes choses utiles aux hommes, qui est la source de vie et le pourvoyeur de santé.
    Alors, les chefs Onondaga déclareront ouvert le conseil. Le conseil ne doit pas se tenir après la nuit tombée.

 

  1. Les gardiens du feu devront formellement ouvrir et fermer tous les conseils des chefs de la confédération et ils devront réviser tous les sujets qui auront été débattus par les deux côtés et rendre leur décision.
    Chaque chef Onondaga (ou son adjoint) doit être présent à chaque réunion du conseil de la confédération et doit être d’accord avec la majorité sans désaccord flagrant de façon à ce qu’une décision unanime puisse être rendue.
    Si Adodaroh ou un de ses cousins chefs sont absents du conseil confédéral, un autre gardien du feu peut ouvrir et clore les débats du conseil, mais les gardiens du feu présents ne doivent pas prendre de décisions sauf si le sujet débattu est de petite importance.

 

  1. Toutes les affaires du conseil de la confédération des cinq nations doivent être conduites par les deux corps combinés des chefs de la confédération. En premier lieu, la question à étudier sera passée aux chefs Mohawk et Seneca, puis cela sera discuté et passé aux chefs Oneida et Cayuga. Leurs décisions seront alors transmises aux chefs Onondaga, les gardiens du feu pour décision finale.
    Le même processus devra être suivi lorsqu’une question est menée devant le conseil par un individu ou un chef de guerre.

 

  1. Dans tous les cas de figures, la procédure doit être comme suit: Lorsque les chefs Mohawk et Seneca ont pris une décision unanime sur une question donnée, ils rapportent leur décision aux chefs Cayuga et Oneida qui devront délibérer sur la question et rapporter une décision unanime aux chefs Mohawk. Les chefs Mohawk rapporteront alors les positions sur l’affaire aux gardiens du feu, qui prendront une décision la plus juste en cas de désaccord entre les deux corps, ou confirmer la décision des deux corps si elle est identique. Les gardiens du feu doivent alors rapporter leur décision aux chefs Mohawk, qui en feront l’annonce en session ouverte du conseil.

 

  1. Si, à cause d’une mauvaise compréhension ou par obstination de la part des gardiens du feu, ils rendent une décision différente de celle des deux corps, ces deux corps devront reconsidérer l’affaire et si leurs décisions sont conjointement les mêmes qu’auparavant, ils devront les rapporter aux gardiens du feu qui seront alors obligés de valider leur position commune.

 

  1. Lorsqu’une affaire se présente devant les chefs Onondaga (gardiens du feu) pour discussion et prise de décision, Adodaroh devra introduire le sujet à ses camarades chefs qui devront alors en discuter au sein de leurs deux corps. Chaque chef Onondaga sauf Hononwiretonh devra délibérer et il ne devra que seulement écouter. Quand une décision unanime aura été atteinte par les deux corps de chefs des gardiens du feu, Adodaroh devra notifier Hononwitretonh du fait qu’il devra la confirmer. Il devra refuser de confirmer une décision si elle n’a pas été prise unanimement par les deux côtés des gardiens du feu.

 

  1. Aucun chef ne devra poser une question au corps des chefs de la confédération lorsqu’il est en train de discuter une affaire, une question ou une proposition. Il ne peut délibérer qu’à voix basse avec le corps séparé de la chefferie dont il est membre.

 

  1. Lorsque le conseil des chefs des cinq nations se réunit, il devra appointer un porte-parole pour la journée. Le porte-parole devra être un chef Mohawk, Onondaga ou Seneca.
    Le jour suivant, le conseil devra nommer un autre porte-parole, le premier porte-parole pourra être reconduit si personne ne s’y oppose, mais le tour de porte-parole ne devrait pas être étendu au delà d’une journée.

 

  1. Aucune personne ou nation étrangère intéressées dans l’affaire, la question ou la proposition débattue ne peuvent avoir la parole dans le conseil de la confédération, sauf pour répondre à une question que leur poserait le porte-parole des chefs.

 

  1. Si des conditions se présentent dans le futur demandant un additif ou un changement de cette loi, le cas devra être considéré méticuleusement et si une nouvelle direction semble nécessaire ou serait d’un quelconque bénéfice, la proposition de changement devra être mise aux voix et si adoptée devra être intitulée: “Ajout au cadre de la loi”.

 

Droits, devoirs et qualifications des chefs

 

  1. Un certain nombre de rangées de coquillages colorées (wampum), chacun d’une longueur de deux envergures de bras doivent être données aux familles des femmes dont provient le titre de chef. Le droit de maintenir le titre sera héréditaire dans la famille des femmes possédant légalement les wampums et ceux-ci seront les preuves et symboles que les femmes de la famille ont le droit de propriété du titre de chef pour l’avenir. Ceci est sujet à certaines conditions mentionnées ci-après.

 

  1. Si un chef de la confédération néglige ou refuse de siéger dans un conseil de la confédération, les autres chefs de la nation dont il est membre devront faire la requête à leur chef de guerre qu’il demande aux femmes qui ont nommées ce chef coupable de défection à siéger, de requérir la présence du dit chef au conseil. S’il refuse, les femmes gardiennes du titre devront immédiatement sélectionner un autre candidat pour le titre.

 

Aucun chef ne recevra plus d’une requête pour assister au conseil de la confédération.

 

  1. Si, à quelque moment que ce soit, il devient manifeste qu’un chef de la confédération n’a pas ou plus en tête le bien-être du peuple ou désobéit aux règles de la Grande Loi de la Paix, les hommes ou les femmes de la confédération, ou les deux conjointement, devront venir au conseil et faire vilipender le chef errant par son chef de guerre. Si la plainte du peuple au travers du chef de guerre n’est pas prise en considération la première fois, elle devra être répétée encore une fois, ensuite si le cas n’est toujours pas pris en compre par le chef, une troisème plainte et un avertissement devront être donnés. Si le chef incriminé refuse d’entendre raison, l’affaire devra aller devant le conseil des chefs de guerre. Les chefs de guerre devront alors démunir le chef errant de son titre en ordonnant aux femmes en charge du titre de le faire. Lorsque le chef est répudié, les femmes devront notifier le conseil des chefs au travers de leur chef de guerre et les chefs de la confédération devront entériner l’acte. Les femmes sélectionneront alors un autre de leurs fils comme candidat et les chefs devront l’élire. Celui qui sera choisi devra être intronisé suivant l’étiquette de la cérémonie appropriée.

Lorsqu’un chef est répudié, son chef de guerre devra s’adresser à lui en ces termes:

“Ainsi toi, ————–, tu as ignoré les avertissements des femmes de ta famille. Tu as jeté les avertissements par dessus tes épaules pour t’en débarrasser.

Regarde la resplendissance du soleil et dans sa pleine lumière, je te retire ton titre et enlève les emblèmes sacrés de ton titre de chef. J’enlève de ton front les bois de cerf qui furent le symbole de ta position et la preuve de ta noblesse. Je te destitue maintenant et rend les bois aux femmes dont ils sont l’héritage.”

Le chef de guerre s’adressera alors aux femmes du chef destitué et dira:

“Mères, j’ai maintenant destitué votre chef, je vous rend donc l’emblème du titre de chef et vous en reprenez donc possession.”

S’adressant de nouveau au chef destitué il dira:

“Comme je viens à l’instant de te destituer et de te décharger de tes responsabilités, tu n’es maintenant plus un chef. Tu devras continuer ton chemin seul, le reste du peuple de la confédération ne te suivra pas, car nous ne reconnaissons pas la mentalité qui t’habite. Comme le créateur n’a rien à faire avec l’erreur, il ne viendra donc pas te sauver du précipice de destruction auquel tu t’es toi-même condamné. Tu ne pourras jamais plus être rétabli dans la position que tu as occupée auparavant.”

Ensuite, le chef de guerre devra s’adresser aux chefs de la nation à laquelle appartient le chef destitué et dire:

 

“Vous savez, vous les chefs, que j’ai maintenant retiré les bois de cerf du front de ————, le symbole de sa position et la preuve de sa grandeur.”

 

Les chefs de la confédération n’auront alors plus d’autre choix que de reconnaître la mise au ban du chef qui a offensé.

 

  1. Si un chef de la confédération des cinq nations devait commettre un meurtre, les autres chefs devront se rassembler à l’endroit où gît le corps et se préparer à répudier le chef criminel. S’il est impossible de se rencontrer sur la scène du crime, les chefs devront alors discuter de l’affaire lors de la réunion suivante du conseil de leur nation et requérir que leur chef de guerre répudie le chef coupable du crime et de mettre un terme à la transmission du titre par les femmes de sa famille et de faire transférer la lignée du titre dans une famille sœur.

 

Le chef de guerre devra s’adresser au chef coupable de meurtre en ces termes:

 

“Ainsi toi, ————- tu as tué ———– (nom de la victime) de tes propres mains ! Tu as commis une grave faute aux yeux du créateur. Regarde la resplendissance du soleil et dans sa lumière, je retire de ton front les bois de cerf, symboles de ta position et preuve de ta noblesse d’esprit. Je te desitute donc et te chasse et tu dois maintenant partir immédiatement du territoire des cinq nations et ne plus jamais y revenir. Nous, de la confédération des cinq nations, retirons de plus aux femmes de ta famille la lignée de la chefferie dont elles sont les gardiennes, parce que le titre très ancien de chef n’a jamais eu pour intention de s’unir avec l’effusion de sang. Par conséquent, cela ne peut plus être leur héritage par le mal que tu as fait, elles perdent cet héritage à tout jamais.”

 

Le chef de guerre devra alors donner le titre à une famille sœur et s’adresser à elle de cette façon:

 

“Nos mères, ————-, écoutez attentivement tandis que je m’adresse à vous d’une affaire de la plus haute importance. Je vous transmet dorénavant un titre très ancien de chef, car une grande calamité est tombée sur lui aux mains de la famille d’un ancien chef. Nous avons toute confiance que vous, nos mères, le garderez toujours et mettrez toujours en garde vos chefs de leur responsabilités et de leurs devoirs pour qu’ils conseillent leur peuple de toujours vivre dans l’amour, la paix et l’harmonie et qu’une grande calamité ne survienne plus jamais.”

 

  1. Certains défauts physiques peuvent rendre un chef de la confédération incapable de siéger au conseil de celle-ci. De tels défauts peuvent inclure l’extrême jeunesse, l’idiotie, la cécité, la surdité, la stupidité et l’impotence. Lorsqu’un chef de la confédération est affecté d’une de ces conditions, un adjoint devra être dépêché par ses sponsors afin qu’il agissse pour lui, mais en cas de nécessité extrême, le chef handicapé peut exercer ses droits.

 

  1. Si un chef de la confédération désire résilier son titre, il devra le notifier aux chefs de la nation de laquelle il est membre. Si ses collègues chefs refusent sa démission, il ne pourra pas quitter ses fonctions.

Un chef qui se propose de démissionner peut recommander un successeur, recommandation qui sera reçue par les autres chefs, mais à moins que les femmes détenant le titre ne soient d’accord, le candidat nominé ne devra pas être accepté.

 

  1. Tout chef de la confédération des cinq nations peut faire faire des ceintures wampum de quelque taille ou longueur que ce soit comme promesses ou mises en archive de sujets d’importance nationale ou internationale.

Lorsqu’il est nécessaire d’envoyer une ceinture wampum par un chef de guerre ou un autre messager comme preuve d’une requête de participation, le messager devra réciter le contenu de la ceinture au récipient du message. La personne devra répéter le message et rendre la ceinture et s’il y a eu requête de comparaître, il devra commencer les préparatifs de son voyage

Chaque personne membre de la confédération des cinq nations peut utiliser une ceinture wampum pour archiver une promesse, un contrat ou un accord et le protocole d’échange deviendra officiel pour les deux parties.

 

  1. Les chefs de la confédération des cinq nations seront tout le temps les guides (mentors) du peuple. L’épaisseur de leur épiderme devra être de sept envergures de bras, ce qui veut dire qu’ils devront être imperméables à la colère, aux provocations et à la critique. Leurs cœurs devront être remplis de paix et de bonne volonté et leurs esprits emplis du désir profond du bien-être de leurs peuples et de celui de la confédération. Avec une infinie patience œuvreront-ils à leurs devoirs et leur fermeté devra être tempérée par leur tendresse envers leur peuple. La colère et la fureur ne pourront pas entrer dans leurs esprits et tous leurs mots et actions devront être emprunts de calme délibération.

 

25. Si un chef de la confédération essaie d’établir quelque autorité que ce soit indépendemment de la jurisdiction de la confédération de la Grande Paix, qui est les cinq nations, il devra être mis en garde trois fois en conseil ouvert, la première fois par les femmes de la famille de son titre, la seconde fois par les hommes de la famille et finalement par les chefs de la nation de la confédération à laquelle il appartient. Si le chef offensant est toujours obtu, il devra être démis de ses fonctions par le chef de guerre de sa nation pour avoir refusé de se conformer aux lois de la Grande Paix. Sa nation devra alors installer à sa place le candidat nominé par les femmes détentrices du titre dans sa famille.

 

  1. Il sera du devoir des chefs de la confédération que de temps en temps et comme l’occasion le dicte, d’agir comme des guides spirituels pour leurs peuples et leur rappeler les mots et désirs de leur créateur. Ils devront dire:

“Écoutez de façon à ce que la paix puisse continuer dans le futur!” Écoutez toujours les mots du grand créateur car il a parlé: “Peuple uni, ne laissez pas le mal entrer dans vos esprits. Le Grand Créateur a parlé et la cause de la Paix ne pourra pas vieillir. La cause de la Paix ne pourra jamais mourir si vous vous rappelez le Grand Créateur.”

Tous les chefs de la confédération devront parler de la sorte afin de promouvoir la paix.

 

  1. Tous les chefs des cinq nations doivent être honnêtes en toute chose. Ils ne doivent rien cacher, ne doivent pas médire, mais doivent être des hommes possédant des qualités honorables qui en font de véritables Royaneh (chefs). Il sera dit que ce sera une grande faute que de mener un chef vers des affaires triviales, car les gens doivent toujours tenir leurs chefs en grande estime par le respect de leurs personnes et de leur position.

 

  1. Quand un candidat à la chefferie doit être instauré, il devra fournir quatre ceintures wampum d’une longueur d’un bras, liées ensemble à chaque extrémité. Ceci constituera la preuve de son serment aux chefs de la confédération, qu’il vivra en accord avec la constitution de la Grande paix et exercera la justice et l’équilibre en toute chose.

Lorsque le serment est donné, le porte-parole du conseil doit tenir les wampums dans ses mains et s’adresser au côté opposé du feu du conseil et devra commencer son discours en disant:

“Maintenant regardez-le. Il est maintenant un chef de la confédération. Regardez sa splendeur.” Un discours peut s’en suivre. A l’issue, il enverra les wampums du côté opposé et ils devront recevoir la preuve de son serment. Alors seulement le côté opposé pourra dire:

“Nous te ceignons maintenant du symbole de la chefferie avec les bois de cerf. Tu seras maintenant un mentor du peuple de la confédération des cinq nations. L’épaisseur de ta peau devra être de sept longueurs de bras, ce qui veut dire que tu seras immunisé contre la colère, les provocations et la critique. Ton cœur sera empli de paix et de bonne volonté et ton esprit empli du profond désir du bien-être de ton peuple et de celui de la confédération. Armé d’une patience sans fin, tu rempliras tes devoirs et ta fermeté sera tempérée par la tendresse que tu éprouveras envers ton peuple. Ni la colère ni la fureur ne pourront pénétrer ton esprit et tous tes mots et actions seront emprunts de calme délibération. Dans toutes tes délibérations au sein de conseil de la confédération, dans tes efforts de législateur, dans tous tes actes officiels, l’intérêt particulier sera bani à tout jamais. Ne jettes pas par dessus ton épaule les avertissement de tes neveux et nièces s’ils devaient te vilipender pour toute erreur ou mauvaise action que tu pourrais commettre, mais toujours retourne vers la loi de la Grande Paix qui est juste et bonne. Regarde, observe et écoute avec à l’esprit le bien-être du peuple et ais toujours à l’esprit non pas seulement le présent mais aussi les générations futures, même ceux qui ont les visages toujours sous la surface de la terre, les non-nés de la génération future.”

 

  1. Lorsqu’un titre de chef va être attribué, le candidat à la chefferie devra fournir la viande de chevreuil cuite, le pain et la soupe de maïs, toutes autres choses nécessaires ainsi que le travail à fournir pour la fête de la remise du titre.

 

  1. Les chefs de la confédération peuvent accorder le titre de chef à un candidat à partir du moment où la Grande Loi est récitée, s’il y a un candidat, car la Grande Loi établit toutes les règles.

 

  1. Si un chef de la confédération devient sérieusement malade et est dans un état critique proche de la mort, les femmes gardiennes de son titre devront aller dans son logis, y prendre les bois de cerf emblème de sa position et les placer à ses côtés. Si le créateur l’épargne et s’il se lève de son lit de maladie, il pourra se lever en portant ses bois au front.

 

Les mots suivants devront être employés lorsque les bois de cerf sont temporairement enlevés à un chef:

 

“Maintenant camarade chef, le temps est venu de t’approcher dans ta maladie. Nous enlevons pour un temps les bois de cerf de ton front, nous enlevons (temporairement) l’emblème de ta chefferie. La Grande Loi a décrété qu’aucun chef ne devra finir sa vie avec les bois sur son front. Nous les mettons de ce fait de côté dans cette pièce même. Si le créateur t’épargne et que tu guéris de ta maladie, alors pourras-tu te lever de ce lit en portant tes bois au front comme auparavant et tu pourras continuer tes devoirs de chef de la confédération et tu pourras de nouveau travailler pour le bien du peuple de la confédération.”

 

  1. Si un chef de la confédération venait à mourir lorsque le conseil est en session, celui-ci devra être ajourné pendant 10 jours. Aucun conseil de la confédération ne pourra se réunir dans cet intervalle de 10 jours suivant le décès d’un des chefs. Si les trois frères (les Mohawk, les Onondaga et les Seneca) devaient perdre un de leurs chefs par décès, les jeunes frères (oneida et Cayuga) devront venir voir les chefs survivants des trois frères le dixième jour pour les consoler. La consolation, condoléances devra consister en la lecture des contenus des treize rangées du wampum d’Ayonhwhatah. A la fin de ce rite, un successeur devra être nommé par les femmes détentrices du titre du chef défunt. Si les femmes ne sont pas encore prêtes à nommer un chef devant les autres chefs, alors le porte-parole devra dire: “Venez, sortons.” Tous devront quitter l’endroit de la réunion.. L’instauration devra alors attendre juqu’à ce que les femmes soient prêtes. Le porte-parole devra mener le monde hors de l’endroit en disant: “Partons jusqu’à l’orée de la forêt et couchons-nous sur le ventre dans l’attente.”

Lorsque les femmes ont choisi un successeur parmi leurs fils, les chefs de la confédération se rassembleront en deux endroits, les jeunes frères dans un endroit, les vieux frères dans un autre. Les chefs qui devront présenter les condoléances aux chefs en deuil devront choisir l’un d’entre eux pour chanter l’hymne de la pacification alors qu’ils se déplacent vers les chefs accablés. Le chanteur devra ouvrir le chemin et les chefs et les gens du peuple devront suivre. Lorsqu’ils atteignent les chefs en deuil, ils devront chérir et féliciter le candidat chef et devront effectuer le rite de l’intronisation du titre de chef.

 

  1. Quand un chef de la Confédération meurt, les membres survivants de sa famille doivent immédiatement envoyer un messager, un membre d’un autre clan, vers les chefs dans une autre localité. Lorsque le coureur arrive à distance de voix de la localité, il devra émettre un son (hululement) triste: “Kwa-ah, Kwa-ah, Kwa-ah!” Le cri devra être répété trois fois et encore et encore par intervales aussi longtemps que la distance le requiert. Lorsque le coureur arrive au camp, les gens devront se rassembler et on devra lui demander la nature de son triste message. Il devra alors dire. “réfléchissons”, puis il devra leur annoncer la mort du chef. Il devra leur donner une ceinture wampum de coquillages et dire “Voici le témoignage, vous avez entendu le message.” Il pourra ensuite retourner à la maison.

 

Cela devient alors le devoir des chefs de la localité d’envoyer des coureurs messagers vers les autres localités et chaque autre localité devra envoyer d’autres messagers jusqu’à ce que tous les autres chefs soient avertis. Les coureurs devront voyager jour et nuit.

 

  1. Si un chef meurt et qu’il n’y a pas de candidat qualifié pour prendre sa place au sein de la famille des femmes tenantes du titre, les chefs de la nation devront remettre le titre aux mains d’une famille sœur du clan jusqu’à ce que la famille originale puisse produire un candidat, le titre sera alors restauré à son légataire de droit.

Aucun titre de chef ne peut-être emporté dans la tombe. Les chefs de la confédération peuvent déposséder un chef décédé de son titre même au seuil de la tombe.

 

Election des chefs de pin

 

  1. Si un homme quelconque de la nation assiste de part ses capacités uniques ou montre un grand intérêt dans les affaires de la nation, s’il prouve qu’il est sage, honnête et qu’on peut lui porter confiance, les chefs de la Confédération pourront l’élire pour un siège avec eux et il pourra siéger au conseil de la Confédération. Il sera proclamé “Pin éclos pour la nation” et sera investi de cette manière lors de l’assemblée suivante pour l’installation des chefs. S’il devait faire quoi que ce soit contraire à la Grande Loi de la Paix, il ne pourra pas être démis de ses fonctions, personne n’a le droit de le faire, mais à partir de ce moment, tout le monde devra devenir sourd au son de sa voix et à ses conseils. S’il devait démissionner de son siège et de son titre, personne ne peut l’en empêcher. Un chef de pin n’a aucune autorité pour se nommer un successeur et son titre n’est pas non plus héréditaire.

 

Noms, devoirs et droits des chefs de guerre

 

  1. Les noms de titre des chefs de guerre de la Confédération devront être:

Ayonwaehs, chef de guerre sous le chef Takarihoken (Mohawk); Kahonwahdironh chef de guerre sous le chef Odatshedeh (Oneida); Ayendes chef de guerre sous le chef Adodarhoh (Onondaga); Wenehns chef de guerre sous le chef Dekaenyonh (Cayuga); Shoneradowaneh, chef de guerre sous le chef Skanyadariyo (Sénéca).

Les femmes héritières de chaque titre de chef devront être les héritières des titres de chefs de guerre de leur chef respectif. Les chefs de guerre devront être sélectionnés parmi les fils éligibles des familles féminines détenant les titres de la chefferie.

 

  1. Il n’y aura qu’un seul chef de guerre pour chaque nation et leurs devoirs seront de porter des messages pour leurs chefs et de prendre les armes de la guerre en cas d’urgence. Ils ne devront pas participer au déroulement des affaires du conseil de la confédération, mais devront en suivre la progression et en cas d’une action erronée par un chef, ils devront recevoir les plaintes des gens et donner les avertissements faits par les femmes à l’intéressé. Les personnes qui désirent faire passer des messages aux chefs de la Confédération siégeant en conseil, devront le faire au travers du chef de guerre de leur nation. Cela ne devra jamais être approprié pour lui de présenter des affaires, des questions ou des propositions de tierces personnes devant le conseil de la confédération.

 

  1. Lorsqu’un chef de guerre meurt, un autre devra être mis en place suivant la même procédure que celle réinstallant un chef.

 

  1. Si un chef de guerre agit contrairememt aux instructions reçues ou contre les provisions de la Grande Loi de la Paix, le faisant en sa qualité, il devra être déposé par les femmes ainsi que par les hommes de sa famille. Les femmes seules, les hommes seuls ou les deux conjointement pourront agir dans ce cas. Les femmes détentrices du titre devront alors choisir un autre candidat pour la position.

 

  1. Lorsque les chefs de la confédération prennent l’opportunité d’envoyer un messager pour le conseil, ils devront emballer quelque chose que ce soit qu’ils veulent envoyer et donner des instructions au messager de se rappeler de sa course, de ne pas en dévier, d’aller avec confiance vers sa destination et de délivrer son message en accord avec chaque instruction.

 

  1. Si le message porté par le coureur est l’avertissement d’une invasion, il devra crier “Kwa-ah, Kwa-ah!” deux fois et répéter ces cris à courts intervales, puis encore à interval plus long.

 

Si un être humain est retrouvé mort, celui qui le trouve ne doit pas toucher son corps et retourner immédiatement à la maison en criant à intervales courts: “Koo-weh!”

 

Clans et consanguinité

 

  1. Parmi les cinq nations et leur postérité il devra y avoir les clans originaux suivants: Ours, Anguille. Bécasse, Castor, Faucon, Tortue, Daim, Héron et Loup. Ces clans, répartis au travers de leurs nations respectives, seront les seuls propriétaires et détenteurs de la terre du pays et en ceux-ci est-elle investie par droit de naissance.

 

  1. Les gens du peuple des Cinq Nations appartenant à un certain clan devront reconnaître chaque autre membre de ce clan, quelque soit la nation, comme membre de leur famille. C’est pourquoi les hommes et les femmes appartenant à un même clan ne peuvent pas se marier entr’eux.

 

  1. La ligne de descendance des personnes appartenant aux Cinq Nations se fera par la ligne féminine. Les femmes seront considérées comme les progénitrices de la nation. Elles devront posséder le territoire et la terre. Hommes et femmes devront suivre le statut de la mère.

 

  1. Les héritiers des femmes détentrices des titres de chef dans la confédération devront être appelés Rotiyaneh (Chefs) pour le temps à venir.

 

  1. Les femmes des quarante-huit (maintenant cinquante) familles de Rotiyaneh seront les héritières des noms autorisés pour le temps à venir. Quand un enfant des Cinq Nations a reçu un nom autorisé durant le festival de la mi-hiver ou durant le festival du maïs mûr, un des cousins de l’enfant devra être nommé porte-parole. Il devra alors annoncer à la cousinerie opposée les noms du père et de la mère de l’enfant avec le clan de la mère. Puis le porte-parole devra prononcer le nom de l’enfant deux fois. L’oncle de celui-ci devra alors le prendre dans ses bras et devra marcher en long et en large en chantant: “Ma tête est solide, je suis de la Confédération.” Alors qu’il chante, la cousinerie opposée devra répondre en chantant: “Hyenh, Hyenh, Hyenh, Hyenh”, jusqu’à la fin de la chanson.

 

  1. S’il n’y a plus de femmes héritières d’un titre de chef de la confédération, le droit de conservation du titre devra être donné par les chefs de la confédération à une famille sœur, qu’ils devront élire et cette famille devra tenir le nom et le transmettre à leurs héritières femmes, mais ils ne devront pas nommer un de leurs fils comme candidat à un titre de chef jusqu’à ce que tous les hommes éligibles de l’ancienne famille ne soient plus ou soient devenus inéligibles pour la fonction.

 

  1. Si tous les héritiers pour un titre de chef sont éteints ainsi que toutes les familles du clan, alors le titre devra être donné par les chefs de la confédération à une famille d’un clan frère qu’ils devront élire.

 

  1. Si une des femmes héritières du titre de chef devait suspendre volontairement un titre ou refuser de le décerner, ou si de telles héritières abandonnent, oublient ou méprisent leur héritage, alors ces femmes devront être considérées comme enterrées et leurs familles éteintes. Le titre devra alors être retourné à une famille ou clan sœur dès la demande et la plainte reçues. Les chefs de la confédération devront élire la famille ou le clan qui devra retenir le titre pour le futur.

 

  1. Les femmes détentrices du titre de chef par héritage devront élire deux femmes de leur famile comme cuisinières pour le chef lorsque les gens devront se rassembler dans sa maison pour traiter d’affaires courantes ou tout autre but.

Il n’est ni bien ni honorable pour un chef de la confédération de laisser les gens qu’il a convoqué avoir faim.

 

  1. Lorsqu’un chef tient une réunion dans sa maison, son épouse, si elle le désire, peut préparer le repas pour la réunion des chefs qui se rassemblent avec lui. Ceci est un droit honorable qu’elle peut exercer à sa seule discrétion.

 

  1. Les femmes héritières du titre de chef devront, si cela est nécessaire, corriger et admonester les tenants de leurs titres. Seulement celles qui sont en audience du conseil peuvent procéder de la sorte et celles qui ne participent pas ne devront faire aucune objection sur ce qui a été dit, ni ne devront faire quoi que ce soit pour entraver une action.

 

  1. Quand les femmes détentrices du titre de chef sélectionnent un de leurs fils comme candidat, elles devront choisir quelqu’un de confiance, de bon caractère, aux honnêtes dispositions, quelqu’un qui gère ses propres affaires, soutient sa propre famille s’il en a une et qui a prouvé être un homme de confiance pour sa nation.

 

  1. Lorsqu’un titre de chef devient vacant pour cause de mort ou autre cause, les femmes du clan détentrices du titre devront tenir un conseil et devront choisir quelqu’un parmi leurs propres fils pour remplir la fonction vacante. Un tel candidat ne devra pas être le père d’un chef de la confédération. Si le choix est unanime, le nom est alors référé aux hommes de la famille du clan. S’ils désapprouvent, ce sera leur devoir de sélectionner un candidat approprié. Si les femmes et les hommes ne peuvent pas décider lequel des deux candidats nommer, alors l’affaire devra passer dans les mains des chefs de la confédération au sein de ce clan. Ils décideront quel candidat devra être nommé. Si les femmes et les hommes sont d’accord sur le nom d’un candidat, son nom devra être référé aux clans frères pour confirmation. Si les clans confirment le choix, ils devront référer de leur action à leurs chefs de confédération qui ratifieront le choix et le présenteront à leurs cousins chefs, et si les chefs cousins confirment le nom du candidat, alors celui-ci sera intronisé par la cérémonie qui convient afin de lui conférer le titre de chef.

 

A suivre…

Résistance politique: Conseils coloniaux (collabos) et loi d’apartheid pour diviser les sociétés natives plus avant…

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Voir la note en bas d’article…

 

Suceurs d’âme

 

Mohawk Nation News

 

3 Janvier 2015

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2015/01/04/sucker-for-love/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le musée national d’Ottawa retire sa grande exposition sur Ongwe’hon:weh (NdT: premiers peuples et nations). Le nouveau thème de l’existence du Canada est fondé sur une fiction commerciale corporatrice. L‘éducation donnée à notre sujet représente une page dans un livre d’histoire. Nous sommes maintenant obligés de nous vendre en étant des INDIENS corporatifs assujettis au système entrepreneurial ou alors nous serons emballés et mis au placard avec le reste de l’exposition originelle. La politique du CANADA corporatif envers Ongwe’hon:weh et son développement commercial est: pas de travail sauf pour les agent INDIENS du gouvernement, vol de notre économie, mener nos commerces à la faillite en harcelant nos clients, en nous affamant pour nous soumettre et un peuple en voie de disparition n’a ni besoin ni de droit sur les terres et les ressources. Ceci correspond à leur projet commercial.

Les INDIENS corporatifs s’intègrent et s’assimilent pour leur propre profit, tandis que les vrais professionnels Ongwe’hon:weh sont chassés de nos communautés. Nous sommes trahis pour ce chèque gouvernemental. Ils nous font abandonner nos langues, notre culture et notre identité même (NdT: cela s’appelle ethnocide depuis les recherches de l’anthropologue français Robert Jaulin), tout en tenant les armes qui sont retournées contre nous.

Des archives à jour de lignes de sang nous catégorisent en “pur sang”, “moitié” (métis) et “quart” de sang, afin de diviser et de déchirer nos communautés.
La législation sur le quota sanguin est apartheid(*). Les INDIENS corporatifs facilitent la politique de haine raciale, suivant en cela une tradition comme celle des “judenrats” (collaborateurs) d’Hitler. Nous condamnons ceux qui prennent cette identité étrangère volontairement. Ceux qui le font sous la contrainte devraient se rappeler ce que dit notre Kaianere:kowa (NdT: Grande Loi de la Paix autrement appelé constitution de la Confédération Iroquoise, que nous publierons très bientôt puisque nous l’avons entièrement traduite, ses 117 wampums, en français…).

Les INDIENS corporatistes recrutés pour conduire cet agenda oligarchique montrent du doigt les penseurs indépendants. Ils nous crachent une rhétorique pro-Ongwe’hon:weh comme par exemple: “Nous sommes contre ce que le Canada essaie de faire à nos peuples” ?!? et en même temps ils sont l’avant-garde des troupes assassines de l’État. On nous étiquette comme “subversifs” sans aucune procédure légale. Les INDIENS corporatistes sont partie intégrante du serpent albino qui nous enserre jusqu’à ce que nous ne puissions plus respirer (NdT: allusion ici à une prophécie iroquoise ancestrale expliquant comment la nation serra étouffée par un “serpent blanc”, qu’elle s’enfuira dans les collines pour se regrouper et réfléchir et vaincra le serpent avec l’aide d’étrangers venant se ranger à ses côtés…), essayant de voler nos vies, respiration après respiration.

Les maîtres étudient les traîtres très attentivement, ce qui les motive, leurs peurs et leurs hontes. Ils sont bien payés pour ce qu’ils font. Dans le monde naturel, la loi karmique est primordiale. Vous récolterez ce que vous avez semé (NdT: Un dicton anarchiste dit: “Qui sème la misère récolte la colère”…). Leurs maîtres leur disent: “continuez de parler du coin de la bouche (mentir)” et “continuez à vous jouer de ces idiots”. C’est une relation de maquereau à pute. Les traîtres parmi nous ne peuvent pas survivre. Leurs actions révèleront qui ils sont. La loi naturele prévaudra. Tout comme dans la forêt, si un ours en trahit un autre, il n’en restera qu’un.

La vie du collabo est emplie de peur, elle est vulnérable, condamnée, incertaine, paranoïaque et imméritante. Quelqu’un va me balancer ! Les agents conseillers et les agent en chef alimentent le flot d’information jusqu’à la salle de commandement du bureau des affaires indiennes de l’entreprise Canada Inc.

“I stand up next to a mountain and I chop it down with the edge of my hand. And I pick up all the pieces, make an island, might even raise a little sand. Cause i’m a voo-doo child.” ~ Jimi Hendrix ~

(*) Note du traducteur:

Ceci fait référence à la législation sur le “quota sanguin” utilisé pour savoir qui peut être “légalement” natif / Ongwe’hon:weh et demeurer sur le territoire. Cette législation est soutenue par l’Assemblée des Premières Nations qui est le comité national canadien des Indiens gouvernementaux, des traîtres comme expliqué dans cet article, aux yeux de toutes les sociétés traditionnelles des nations originelles.

Récemment le Conseil Mohawk de Kahnawake (CMK), territoire Mohawk au sud-ouest de Montréal a mis en application cette législation pour faire expulser de la communauté toutes les familles comprenant des non-Mohawk en accord avec la législation endorsée par le gouvernement. Le CMK n’est pas le représentant légal de la communauté Mohawk de Kahnawake, il est élu selon les lois coloniales et est de ce fait un administrateur colonial au sein d’une communauté qui demeure indépendante et hors grille de contrôle, en théorie du moins. La pratique est bien différente.

Les seuls représentants légaux des nations sont constitués des conseils de femmes, d’anciens, de chefs des clans et des nations. Le gouvernement colonial refuse de discuter avec les institutions traditionnelles et a forcé par la loi sur les Indiens de 1867 et de 1924, la constitution de conseils de représentants élus. Ils ont créé de représentants corrompus pour qu’ils disent et signent ce que veut le gouvernement colonial ne rendant de compte qu’à la “Couronne”, c’est à dire à la City de Londres et sa banque d’Angleterre.

Cette mesure va à l’encontre totale de la société traditionnelle iroquoise en général et Mohawk en particulier. Cette mesure d’apartheid, ourdie des bureaux des affaires indiennes d’Ottawa, est une mesure de division et de discorde visant à déstabiliser les communautés. Kaianere’ko:wa, la Grande Loi de la Paix est très explicite sur les procédures de résidence et d’adoption par les clans. De fait, traditionnellement et historiquement, toute personne adoptée par un clan est membre a part entière de ce clan et de la nation dont il dépend et il est interdit de mentionner l’origine de cette ou ces personne(s) de façon a ne pas justement réveiller les vieux démons du racisme.

Il a été historiquement confirmé par des historiens comme Howard Zinn entre autres, qu’un grand nombre d’esclaves en fuites aux XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles ont été recueillis et adoptés par des clans de différentes tribus de nations indiennes. Beaucoup d’entre eux refusèrent de retourner à la “civilisation” après l’abolition de l’esclavage, c’est tout dire.

La société traditionnelle amérindienne est très permissive et prône à l’adoption et à l’intégration de personnes d’origine étrangère. Une législation raciste sur le “quota sanguin” ne peut émaner que des cerveaux malades de colons en mal de perpétuer la division qu’ils maintiennent en permanence dans leur propre société pour ainsi en imposer le modèle pervers aux autres civilisations qui n’en ont cure. Le colonialisme et sa doctrine se chargent de l’imposer par la force.

Racisme et arrogance vont la main dans la main. Quoi de plus arrogant que l’occident colonial ? Y a t’il un occident non-colonial ?

Résistance au colonialisme: Le mouvement de soutien aux nations amérindiennes opprimées grandit… L’information multilingue est diffusée…

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Visualiser la paix

 

Mohawk Nation News

 

17 décembre 2014

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2014/12/17/visualize-the-peace/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Aujourd’hui est le premier jour du solstice d’hiver. La variété naturelle des langues va améliorer la diffusion de la Grande Paix à travers le monde. Tout le monde désire voir un monde sans guerre pour nos enfants. Mohawk Nation News est maintenant traduit en de nombreuses langues. Nous sommes reconnaissant de cet encouragement. Ci-joint deux articles qui ont été traduits en français et en allemand ainsi qu’une vidéo d’un conseil municipal historique à Vancouver.

French: Getting to know you.

“Ils (les articles traduits de Mohawk Nation News) sont toujours très bien lus par les communautés francophones (qui fréquentent notre blog: Résistance 71). Les médias alternatifs de langue française ont une recrudescence d’intérêt pour les questions touchant la territorialité et le colonialisme inévitablement amenées par la civilisation occidentale. Nous nous plaisons à penser que quelque part nous avons été un déclencheur du développement d’intérêt général pour ces questions essentielles…”

Ce groupe en France (NdT: Nous, à Résistance 71…) a traduit les 117 wampums de Kaianere’ko:wa en français. Très bientôt, elle sera sur le site de Mohawk Nation News pour quiconque voudra la lire et l’imprimer. La Grande Paix a définitivement un rôle majeur à jouer dans la création d’un monde meilleur.

Note de Résistance 71: Nous publierons Kaiakere’ko:wa ou la Grande Loi de la Paix, connue sous le nom de “Constitution de la Confédération Iroquoise”, après que MNN l’ait publié. Honneur à ceux dont elle émane !

Cet article de MNN a été traduit en Allemand et en Hollandais.

Un lecteur allemand, ami de Censored News, a dit que la nouvelle traduction en allemand était parfaite. La traducrice en langue hollandaise est l’expérimentée Alice Holemans. Voici l’artice de MNN avec ses traductions sur Censored News:

German: Sun setting on British Empire.

Le maire de Vancouver et son conseil se soumette de manière historique à une cérémonie naturelle des premières nations, le rite du “brossage”, la cérémonie des petites condoléances.

Youtube: Vancouver historic ceremony.

John Lennon nous a demandé : “Imagine there’s no heaven. Its easy if you try. No hell below us. Above us only sky. Imagine all the people living for today”.

“Imaginez qu’il n’y ait pas de paradis, c’est facile si vous essayez. Pas d’enfer en dessous de nous. Au dessus de nous, seulement le ciel. Imaginez tout le monde vivant pour aujourd’hui.”

Résistance politique: Avertissement Mohawk au gouverneur général de Canada au sujet du vol des terres…

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Lier les flèches

 

Mohawk Nation News

 

8 décembre 2014

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2014/12/08/binding-the-arrows/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Une copie de cette objection a été envoyée par courrier recommandé avec A/R au gouverneur général de la corporation du Canada (NdT: rappelons-le, nommé(e) par la reine d’Angleterre et qui en dernière instance dit au premier ministre canadien ce qu’il faut faire ou pas dans les intérêts de la COURONNE c’est à dire la City de Londres et la Banque d’Angleterre…):

A tous les Ongwehonwe (membres des peuples originels) de la confédération Rotinoshonni (6 nations iroquoises) et à tous nos amis et alliés sur Onowaregeh (Île de a Grande Tortue, terminologie amérindienne pour dire l’Amérique du Nord):

She:kon/Salutations.
De petits groupes d’individus ont reçu le pouvoir des colonisateurs pour agir ent tant qu’imposteurs. Ils représentent Ongwehonwe de manière frauduleuse. Ils “négocient” secrètement des accords au nom de notre peuple et de nos générations futures. Ils essaient d’abandonner notre terre, notre titre et notre droit de naissance. Ils seront mis en accusation selon la Grande Loi de la Paix ainsi que leurs maîtres entrepreneuriaux et ils seront tous jugés pour génocide au tribunal de La Hague.

Ce ne sont pas des négociations, seulement des instructions reçues des colonisateurs. Pour de l’argent, ces indvidus acceptent de signer adieu notre droit de naissance Ongwehonwe en échange d’un “privilège” de vivre quelque part d’autre comme des INDIENS.

Nous sommes les souverains naturels d’Onowaregeh, l’Île de la Grande Tortue. Par la tromperie, certains membres de notre peuple ont été convaincus d’abandonner notre terre et les droits inhérents. Quand quelqu’un vous donne un privilège, celui-ci peut vous être repris à tout moment.

Kahnawake et tous les territoires Rotinoshonni d’Onowaregeh qui appartiennent à notre peuple sont un pays. Nous ne pouvons pas abandonner ni vendre notre Mère, notre patrie, notre pays. Il n’y a aucun document existant montrant que notre peuple ait jamais donné, abandonné réellement quelque partie de notre terre que ce soit. Tous les documents pouvant exister sont frauduleux (NdT: dans le sens qu’il n’émane pas de la gouvernance traditionnelle, mais d’entités gouvernantes coloniales fictives n’ayant aucun droit sur quoi que ce soit. De par Kaianerekowa, tout leg de terre ancestrale ne peut être effectué que par le conseil des femmes des nations concernées, gardiennes du patrimoine territorial. Aucun conseil de femmes dans l’histoire n’a légué quelque terre iroquoise que ce soit, nulle part, jamais !… point barre..). On nous ordonne de nous relocaliser dans une nouvelle RESERVE INDIENNE, loin de notre terre ancestrale.

Le plan est de recouvrer au nom de la COURONNE/Vatican et d’en faire sa terre, les 18 500 hectares de la Seigneurie Sault St Louis. Nous serions alors forcés de partir dans un territoire de nos voisins, qui sera “réservé” à l’utilisation des INDIENS jusqu’à ce que la COURONNE en décide autrement.

C’est un privilège temporaire. Le plan à terme est de se débarrasser des Affaires Indiennes parce qu’il n’y aura plus d’Ongwehonwe. Le conseil de bande entrepreneurial INDIEN deviendra maires et conseillers municipaux de villes ou de quartiers. On nous donnera un “certificat de possession” imposable pour y bâtir nos maisons, qui seront temporaires sur des terres de la COURONNE Ainsi le vol de nos terres par la COURONNE sera complété et la mission édictée par Duncan Campbell Scott et l’Indian Advancement Act de 1924 pour se “débarrasser du problème indien”, sera accomplie.

Toux ceux qui lisent cet article maintenant savent très bien que cela est malfaisant et génocidaire.

Je fais cette objection officiellement car j’appelle solennellement Ongwehonwe à se tenir debout rassemblé, à garder nos flèches solidement attachées ensemble, et ce où que nous résidions sur Onowaregeh. Nous devons protéger toute notre terre-mère, pas seulement des portions de celle-ci, de façon à ce que nous puissions de nouveau être forts. N’importe qui peut briser une flèche. Personne ne peut briser 5 flèches solidement attachées ensemble avec du boyau.

Kahentinetha, Kohtihon’tia:kwenio, Bear Clan, Kanionkehaka”.

~ Les conseillers de bande essaient de faire un grand bracage de nos terres, comme du temps de Bonnie and Clyde. Merle Haggard nous rappelle ce qui va se passer pour ces conseillers de bande: “Two years of running was ended that day. For robbin’ and killin’, they both had to pay. But we’ll always remember how they lived and died. So goes the legend of Bonnie and Clyde.”

Extraits du film “Bonnie & Clyde” immortalisés à l’écran par Warren Beatty et Faye Dunaway:

http://www.youtube.com/watch?v=kqCa-YKhqsM

Reprise et pratique du pouvoir par et pour le peuple: Le municipalisme libertaire ~ 2ème partie ~

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“L’État est le plus froid des monstres froids.”

~ Friedrich Nietzsche, “Ainsi parlait Zarathoustra” ~

 

“La relation politique de pouvoir précède et fonde la relation économique d’exploitation. Avant d’être économique, l’aliénation est politique, le pouvoir est avant le travail, l’économique est une dérive du politique ; l’émergence de l’État détermine l’apparition des classes.”

~ Pierre Clastres, “La société contre l’État” ~

 

Le municipalisme libertaire, solution politique démocratique au cul-de-sac étatique qui nous opprime

 

Résistance 71

 

13 Novembre 2014

 

1ère partie

2ème partie

 

Est-il possible d’organiser un municipalisme libertaire efficace au sein des grandes mégalopoles telles Paris, New York, Le Caire, l’Athènes moderne, Londres ou Tokyo ? La réponse est probablement non. Non pas parce que cela n’est pas réalisable, mais surtout parce que le concept de mégapoles est un concept capitaliste qui est totalement contre-nature. Les grandes agglomérations sont devenues ce qu’elles sont parce que bien trop de gens, il y a des décennies, ont été économiquement contraints d’y émiger en provenance des campagnes.

Néanmoins, le système étatique centralisé a divisé les grandes villes en “zones administratives” telles les arrondissements dans des villes comme Paris, Lyon et Marseille. Il est donc parfaitement envisageable de cinder les mégapoles en tronçons inter-connectés, gérés par la population elle-même et par zones.

La Commune de Paris de 1871 l’a fait avec plus ou moins de bonheur, mais peu de temps lui a été donné pour fonctionner pleinement, en revanche les Sections Parisiennes de Varlet et Hébert mentionnées plus haut, ont remarquablement fonctionné dans la gestion de la ville de Paris en 1793-93. Elles sont la preuve historique que cela peut parfaitement fonctionner avec des moyens techniques qui n’étaient pas, à la fin du XVIIIème siècle, ce qu’ils sont aujourd’hui, car rien à l’époque ne pouvait aller plus vite qu’un cheval en ville, c’est à dire au pas… Les sections parisiennes gérèrent non seulement les problèmes politiques au quotidien, mais aussi, grâce à la fois au travail des délégués des communes et à une très grande coopération et communication entre les différentes sections de la ville, qui leur permit de gérer le politique, la logistique, la surveillance, la distribution des denrées alimentaires, la lutte contre la spéculation, le contrôle des prix, la menée à biens des tâches administratives nombreuses et parfois complexes, tout en maintenant une milice citoyenne de protection redoutablement efficace.

Un autre exemple à citer serait l’autogestion de la ville de Barcelone entre 1936 et 1938. Si l’ensemble fut chapeauté par un “gouvernement de coalition” (ce qui fut une des erreurs de l’époque tout comme pour la Commune de 1871, erreurs à ne plus refaire…), la très vaste majorité des activités politiques et sociales étaient laissées à la gestion populaire des comités et assemblées ouvrières.

Finalement, si les gens avaient le choix… Ils ne vivraient pas entassés dans des mégapoles, mais diviseraient volontiers les grandes agglomérations en une multitudes de plus petites où un grand nombre de citoyens seraient bien plus satisfaits de participer à la vie politique des communautés fédérées entr’elles. Dans un environnement politico-social propice, il est plus que probable que l’idée de municipalisme libertaire fasse un bon bout de chemin dans les esprits du plus grand nombre. Une plante pousse toujours bien dans un sol non contaminé et propice à sa croissance. Il en va de même de nos sociétés.

L’environnement étatique et capitaliste actuel est toxique et stérile. Il nous importe de le désintoxiquer et de le rendre fertile aux idées vraiment nouvelles et progressistes. Le municipalisme libertaire est incontestablement une de ces idées qu’il faut faire parvenir à maturation au sein de nos communautés.

Lié à l’organisation municipaliste libertaire est le problème de la représentation citoyenne. Alors… Élections ou pas ?

Historiquement, des anarchistes/libertaires ont participé à des élections étatiques. Pierre Joseph Proudhon s’était fait élire député pour quelques mois avant la révolution de 1848. Les Communards de Paris en 1871 constituèrent un gouvernement intra muros ; les anarchistes espagnols entrèrent au gouvernement républicain en Novembre 1936 et 1937. Cette décision divisa le mouvement libertaire pour la suite de la révolution.

Bref, il y a toujours ceux qui pensent qu’on peut “reformer” de l’intérieur et ceux qui pensent que le système est inréformable et au delà de toute rédemption, de toute réforme possible. Nous faisons partie de la seconde catégorie. L’histoire a prouvé aux peuples qu’entrer dans un gouvernement ne résoud rien et au contraire, corrompt les idées et diluent les “réformes” qui deviennent très vite “cosmétiques” et contrôlées par les gens du système en place. En revanche, ne participer à aucune action politique concernant le système étatique en place mais développer un contre-pouvoir parallèle par les assemblées populaires et le fédéralisme des communes se libérant exponentiellement au gré de la participation populaire croissante, augmente également les chances de voir les assemblées devenir incontournables quant aux décisions politiques et économiques à prendre. Peu à peu, les institutions étatiques deviennent évidemment obsolètes pour le grand nombre et tombent d’elles-mêmes en désuétudes. Plus personne ne leur obéit ni même ne se soucie d’elles. Elles s’étiolent et tombent comme des fruits trop mûrs. Voter devient alors une action non plus visant à obtenir une “majorité”, écrasant une minorité, devenant mécontente et divisant la société plus avant, mais le vote vise à échéance à obtenir le consensus de l’unanimité et de nommer des délégués non exécutifs, révocables et sous contrôle de la base pour représenter les communautés dans les assemblées fédérales et confédérales. Lorsqu’on lâche la bride au peuple, il s’organise très vite et de manière efficace. Pourquoi ? Parce que les gens ont une idée instinctive de l’organisation sociale. Notre tendance grégaire nous rend coopératif, compatissant et tout à fait prône à l’entr’aide sans une division forcée et anti-naturelle de la société en dominants et dominés, maîtres et esclaves ; nous avons un sens pratique inné lorsqu’il s’agit de l’organisation des affaires communes.

Ainsi la base de la vie politique et sociale de chaque communauté est la capacité de s’assembler pour décider communément et le plus souvent de manière unanime sur les choses courantes, surtout lorsque les intérêts particuliers ne sont plus de mise… Ainsi, la formation citoyenne prend alors une toute autre dimension.

Voici ce que dit Janet Biehl à ce sujet:

Dans les sociétés de masse actuelles, les citoyens sont réduits à des ‘électeurs’ et à des ‘contribuables’. Loin de promouvoir et de développer leur maîtrise, l’État et le système capitaliste les infantilisent. Se prenant pour le pater familias, l’État gère leur vie civique, pour leur bien de manière présumée, mais perpétue en cela leur dépendance et leur subordination. Dans le même temps, le capitalisme fait tout pour les maintenir consommateurs invétérés, en quête insatiable non pas de pouvoir mais de bonnes affaires. La passivité même des citoyens, leur contingence aux processus étatiques, les laissent vulnérables à toute manipulation, que ce soit par de fortes personnalités ou par des institutions très puissantes… En fait, créer une société municipaliste libertaire depend du changement des relations sociales: En remplaçant l’État, l’urbanisation, la hiérarchie et le capitalisme par la démocratie directe.

Pour y parvenir, il convient de redévelopper deux qualités chez les citoyens qui ont été particulièrement étouffées à dessein par le système en place chez la vaste étendue de nos concitoyens: le bon sens et la solidarité.

Que veut dire être “citoyen” ? Dans un premier temps, une dévotion au bien commun et non pas aux intérêts particuliers. D’aucuns diront que les intérêts particuliers et leurs satisfactions sont inévitables. Nous répondrons, non, pourvu que l’égalité et la justice règne dans la société, ce qui n’est absolument pas le cas dans nos sociétés étatico-oligarchiques. Retirez les privilèges dûs essentiellement à la propriété privée à des fins spéculatives (rémunératrices de rentes et de profits) et vous supprimez la notion même d‘intérêt particulier, incitant ainsi tout à chacun à focaliser sur le bien commun. Reconnaître la primauté du bien commun fait de facto accepter la solidarité comme moteur de l’action politique et sociale. Un citoyen comprend sans qu’il soit besoin de le forcer, qu’il/elle “doit” quelque chose au bien commun, à la communauté, qui en échange s’occupe collectivement de son bien-être individuel. Un citoyen entre volontairement et réellement dans une relation d’échange, dont la solidarité est le moteur. Un citoyen comprend que l’effort collectif vers le développement du bien-être commun fait que les responsabilités sont partagées et les bénéfices le sont automatiquement. Il n’y a plus dans ce contexte de possiblité d’exploiter l’autre, concept qui devient même à la longue imcompréhensible.

Le bon sens, la raison est l’autre qualité existante chez les citoyens mais à grandement dépoussiérer tant il est couvert de la fange des détritus, résidus de la société du spectacle qu’on nous a imposé depuis si longtemps. La raison est constructive, source de progressisme nécessaire pour bâtir le relationnel, le communicatif et la capacité de débattre sans conflit et de manière informée ; ce qui n’est le cas en aucune manière dans notre société étatico-capitaliste décérébrée, livrée aux affres de l’émotionnel, du superficiel et de la tromperie universelle. De plus, la raison fait agir justement, ce qui renforce la confiance. Si mes actions et mes prises de décision sont justes et bonnes pour l’ensemble de la communauté, si mes initiatives se révèlent constructives et efficaces, alors je gagne en confiance mes concitoyens, renforçant par là même la solidarité. Les deux éléments sont imbriqués et interactifs: la solidarité renforce la raison et la raison renforce la solidarité par le biais du renforcement de la confiance des uns envers les autres. En cela, l’individualité renforce le collectif et le collectif renforce l’individualité dans le respect mutuel. Nous nous trouvons automatiquement dans une situation où tout le monde est “gagnant”: l’individu et la communauté. Ainsi de fait, une grande communauté d’intérêt est bien plus grande que la somme de ses individualités, car le facteur confiance est le ciment de l’entreprise communaliste. Si une communauté émerge forte et resplendissante, elle devient un modèle pour d’autres. Raison et solidarité s’étendent, la confiance inter-communautés se crée et se renforce. Le contre-pouvoir s’établit fermement et naturellement. Bientôt les institutions étatiques tombent en totale désuétude, état et capitalisme sont remplacés par le municipalisme libertaire et le triomphe de la citoyenneté pure !

Dans la société actuelle, la déliquescence du politique, de ses représentants corrompus, de l’état-nation coercitif et d’une économie cataclysmique, ont conduit les faux-citoyens au comble de l’impuissance, qui souvent se caractérise par un trait politiquement néfaste: le cynisme, qui se traduit par l’abandon total par les “citoyens” leurrés de la sphère politique aux professionnels du mensonge et de la mascarade que sont les politicards et autres vermines des partis politiques. Avoir le recul suffisant et le sens critique est essentiel, mais il ne faut pas tomber dans le piège du cynisme, qui devient une démission citoyenne devant un “tous pourris” inéluctable. De fait, même si on peut admettre que tous les politiciens ne sont pas pourris, le peu ayant encore une conscience morale est tellement phagocyté par le grand cirque politico-économique ploutocratique, que leur existence même est soumise à question.

Reconnaître la nécessité de retrouver la raison, la solidarité dans cette interdépendance mutuelle que représente la vie en société, est un grand pas vers le regain de confiance qui mènera à la récompense ultime pour l’humanité: L’établissement d’une société enfin émancipée de l’injustice, égalitaire et donc libre.

De là surgit la notion importante d’interdépendance. En effet, chaque commune, municipalité, demeurera interdépendante des autres qui l’entourent dans la mesure où il est très difficile de fonctionner en autarcie complète. Ceci n’est quasiment pas possible et de plus n’est pas non plus souhaitable, car source à la fois de sclérose potentielle de la société, mais aussi de la possibilité d’arrogance et d’exclusivisme particulièreement inopportuns. La nouvelle société sera décentralisée et participera à la déconstruction du consummérisme maladif qui s’est emparé de nous de manière totalement induite et artificielle.

Ceci pourra se réaliser au mieux en arrêtant la société de la “galerie marchande”, pour la remplacer par celle de la commune nourricière où jardins et espaces verts verront se développer autant de potagers citoyens (Concept déjà bien utilisé à Cuba par exemple depuis des décennies), où des usines locales fabriqueront certaines choses nécessaires et où l’échange avec d’autres communes sera chose naturelle (l’emploi continu d’une monnaie sera à débattre. Il y a plusieurs façons de voir la chose…), comme le dit Biehl au sujet de la localisation et de la décentralisation: “L’interdépendance économique est simplement un fait, ce n’est pas une fonction d’une économie de marché compétitive, du capitalisme, mais de la vie sociale elle-même, du moins depuis le Néolithique.

Quand nous parlons d’interdépendance et de coopération entre communes libres ou municipalités libertaires, intervient lors la notion de “confédéralisme”. Qu’en est-il de ce concept ?

Définissons ce concept et voyons ensuite si l’histoire nous en donne quelques exemples de bon aloi.

Si une fédération (latin: fœdus, fœderis) a été définie par Proudhon en 1863 dans son “Du principe fédératif” comme étant une association libre, une convention par laquelle des chefs de familles, des communes ou groupes de communes s’obligent réciproquement les uns envers les autres pour un ou plusieurs objets particuliers, il dira de la confédération dans le même ouvrage qu’elle n’est pas précisément un État: c’est un groupe d’entités politiques (états ou non) souveraines et indépendantes, liguées par un pacte (généralement une charte) de garantie mutuelle.

Proudhon rajoute que “le contrat (la charte), malgré la grandeur des intérêts engagés, est de nature restreinte… Les assemblées chargées de son exécution ne peuvent jamais l’emporter sur les constituantes, les attributions fédérales ne peuvent jamais excéder en nombre et en réalité celles des entités communales ou provinciales, de même que celles-ci ne peuvent pas excéder les droits et les prérogatives du citoyen et de l’Homme. S’il en était autrement, la fédération deviendrait une communauté et la fédération redeviendrait une centralisation monarchique. L’autorité fédérale se limite à un service spécial.

Janet Biehl (et Murray Bookchin) nous disent plus précisément que:

Le principe général de l’organisation politique et sociale qui peut institutionaliser l’interdépendance sans avoir recours à un État tout en préservant le pouvoir des assemblées populaires et municipales, est le confédéralisme. Une confédération est un réseau par lequel plusieurs entités politiques se rassemblent pour former un plus grand tout.

Ainsi dans une confédération, les plus petites entités ne se dissolvent pas dans la plus grande créée par la confédération, mais restent des entités politiques et sociales distinctes, indépendantes, souveraines tout en se confédérant.

La confédération implique la délégation de représentants de chaque commune, représentants qui ne sont en rien des exécutifs, mais qui ne sont que les portes-parole, les yeux et les oreilles, de leurs concitoyens de communes. Les délégués ne siègent que lorsqu’une assemblée est demandée pour débattre de sujets à l’échelon confédéral, ils sont soit élus, soit tirés au sort sur le principe que chacun sera un jour délégué de sa municipalité, ils sont révocables à tout moment, ne rendent de compte qu’à leurs concitoyens et ne peuvent prendre aucune décision, juste rapporter ce qu’ils ont vu et entendu. Le pouvoir décisionnaire demeure avec les assemblées municipales.

Nous verrons plus loin dans l’historique des confédérations et à titre d’exemple, comment la plus vieille confédération active au monde: celle de la confédération iroquoise (XIIème siècle) gère le processus de prise de décision.

Comprendre que les délégués confédéraux n’ont aucun pouvoir que ce soit législatif, ou exécutif, est très important.

L’histoire est fertile en exemples de confédérations qui ont été plus ou moins couronnées de succès. Nous en ferons une petite liste non-exhaustive et nous nous attacherons à celle que nous connaissons le mieux: celle de la Confédération des Six Nations Iroquoises ou Confédération Haudenosaunee.

Chronologiquement, des confédérations de communes/cités ont géré des régions européennes entières entre les XIème et XVème siècles (les ligues des cités médiévales comme la fameuse ligue hanséatique d’Europe du Nord qui vît son apogée au XIVème siècle). On pense aussi à la confédération helvétique (Suisse) qui commença au XVIème siècle avec les trois ligues confédérées du Gotteshausbund, du Grauerbund et du Zehngerichtenbund, cette confédération de ligues devint la confédérations des “trois états” pendant près de trois cents ans avant que Napoléon n’en fasse la confédération suisse en 1803.

Il y eut des confédérations de communes en Castille au XVIème siècle. La ville de Tolède mena la plus grosse des confédérations en révolte contre la couronne d’Espagne et de Castille. Les villes furent gérées par le peuple qui créa des milices de défense.

Les Sections Parisiennes de 1792-93 fédérèrent les assemblées populaires des sections de la capitale, une tentative de fédération des communes de France fut tentée. Idem avec la Commune de Paris de 1871, qui essaya la fédération avec celles de Lyon et de Marseille qui avaient pris moins d’ampleur. La première révolution russe de 1905 fonda les premières assemblées populaires ou “soviets” qui furent anarchistes en premier lieu, les soviets se fédérèrent en 1917-18 avant que Lénine et Trotsky, agents de Wall Street et de la City de Londres ne les détruisent pour instaurer en Russie le capitalisme d’État poursuivi par Staline et la clique de la Nomenklatura soviétique. L’Ukrainien Nestor Makhno fédéra les communes agricoles libertaires d’Ukraine pour lutter contre la contre-révolution royaliste et la trahison des pieds nickelés Lénine/Trotsky. Les communes libres des provinces espagnoles se fédérèrent en 1936-39. Plus proche de nous et toujours en activité, les communes libres zapatistes confédérées du Chiapas au Mexique et les communes libres confédérées du Rojava kurde, région d’une actualité brûlante aujourd’hui.

Mais ce qui est le plus frappant est de lire les recherches des grands ethnologues politiques comme Pierre Clastres, Robert Jaulin ou Marshall Sahlin pour constater que les sociétés dites “primitives” parce que sans État, des continents des Amériques, d’Afrique et d’Océanie, fonctionnent de manière essentiellement confédérées traditionnellement, tacitement ou de manière parfaitement politiquement établie.

A cet égard il convient de s’attarder un peu ici sur la plus ancienne confédération de nations de l’histoire de l’humanité régit par une charte: La Confédération des Six Nations Iroquoises, constituée des nations Mohawk, Sénéca, Onondaga, Oneida, Cayuga (depuis le XIème ou XIIème siècle) auxquelles vint s’ajouter en 1723, la nation Tuscaroa.

Étudions un peu plus en détail le fonctionnement de la Confédération Iroquoise avant que de déterminer plus généralement les possibilités de l’organisation libre confédérale.

Les cinq nations originelles se lièrent politiquement au moyen d’une charte de 117 articles conservée sous forme de ceintures wampum (nacres de coquillages colorées tissées dans des motifs explicatoires). En langue iroquoise, cette charte confédérative est appelée “Kaiakehrekowa”, ce qui peut se traduire par “Loi de la Grande Paix”. Elle est connue en occident sous le nom de “constitution de la confédération iroquoise”. Elle fut mise en place au XIIème ou XIIIème siècle et régit le processus de prises de décision depuis lors. Bien qu’elle existe toujours aujourd’hui, les gouvernements coloniaux imposés aux Iroquois par les Etats-Unis et le Canada l’ont forcé à prendre une moindre importance et pour cause…

Dans la confédération iroquoise, chaque nation est indépendante et souveraine. Toutes sont des sociétés matrilinéaires, à savoir que la lignée d’une famille, d’un clan provient de la mère, des mères et non pas du père. Les femmes iroquoises sont les légataires, dépositrices de la terre et les conseils des femmes de clans choisissent les Chefs qui n’ont aucun pouvoir exécutif et ne sont qe des porte-paroles de leur peuple lorsqu’ils siègent en conseil. Un chef amérindien en général et iroquois en particulier, ne commande pas, la société l’en empêche, il écoute, rapporte et décide en fonction de ce que le peuple a décidé au préalable.

Prenons l’exemple d’une décision qui doit être prise et qui affectera l’ensemble de la confédération. L’affaire est débattue par les familles, les clans, une décision est prise à l’unanimité (pas de dictature de la majorité), les chefs des clans siègent dans le conseil des chefs de la nation et représentent la décision unanimement prise par leur peuple. Ils délibèrent selon un protocole établi par la loi de la Grande Paix et sous l’audit des déléguées des femmes des clans. Une décision unanime sera prise par les chefs de la nation, qui enverra ensuite ses délégués au conseil de la confédération, qui siège toujours dans la nation Onondaga, gardienne du feu du conseil. Là, les chefs des différentes nations représentant une décision unanime de leur peuple, partant de la base, délibéreront pour prendre une décision qui elle aussi devra être unanime.

Que se passe t’il par exemple si aucune unanimité ne peut-être établie sur un point particulier ? Aucune décision n’est prise, on passe à autre chose et on y revient plus tard. Parfois, l’unanimité ne peut se faire. Dans ce cas, chaque nation procède selon la décision de son peuple et demeure souveraine, cependant, les actions des nations ne peuvent pas entâcher l’entente confédérative et déroger de la charte (Kaianehrekowa). En clair, tant que les autres nations ne sont pas affectées par la façon de faire d’une autre nation de la confédération, la souveraineté est respectée ainsi que la charte. Ceci est la façon de gouverner traditionelle iroquoise, processus qui a été interrompu depuis le forçage par les gouvernements coloniaux états-unien et canadien d’un système de représentation à l’image du système occidental, par élection et imposition de la dictature de la majorité. Les “conseils de bandes” sont des entités politiques corrompues issues des lois indiennes des gouvernements coloniaux dominants. La résurgence du mode de gouvernance traditionnel confédéral s’opère pour qu’un rejet de l’étatistisme s’effectue à terme. Ceci nous redémontre qu’une fois de plus, l’État (ici colonial) a interféré négativement dans la bonne marche des choses…

Ceci illustre la méthodologie du processus de gouvernance au sein d’une confédération qui n’est pas petite, qui représente 5 nations et au plus fort de son influence (entre les XIVème et XVIème siècle) regroupait 49 nations qui suivaient Kaianehrekowa, ce qui représentait un total de 44 autres nations amérindiennes non iroquoieses qui se placèrent volontairement sous la charte confédérative iroquoise. Ceci représentaient des centaines de milliers de personnes et non pas un hameau de 50 personnes, comme le voudrait une des objections classiques à la représentation démocratique directe disant: “Oui, mais çà ne peut se faire qu’à l’échelle d’un village et encore…”

Qu’en est-il de manière plus générale de l’organisation confédérale ?

Voici ce que nous en dit Janet Biehl:

Dans une société écologique, la démocratie directe municipale des assemblées élirait ses délégués se rendant au conseil confédéral. Ce conseil serait un congrès de délégués de diverses assemblées municipales… Ces délégués seraient strictement mandatés pour voter en fonction des désirs des membres de leur propre municipalité. Ils seraient révocables à tout moment s’ils venaient à violer leur mandat. Plutôt que de prendre des décisions politiques, le conseil fédéral existerait essentiellement pour remplir des objectifs administratifs, pour coordonner et faire exécuter les politiques décidées par les assemblées. En fait au niveau municipal, les citoyens assemblés dans leurs assemblées démocratiques décideraient de la politique à adopter. Ils délibéreraient et prendraient des décisions. Par exemple sur la décision de construire ou de modifier une route, les citoyens voteraient après avoir écouté le pour et le contre […]

Quand les gens qui administrent en viennent à prendre des décisions politiques, les fondations d’un État ont été creusées et une élite est en cours d’usurpation du pouvoir de décision des citoyens.

Lorsque les décisions politiques sont prises collectivement dans un souci constant du bien général (Dans les sociétés nord-amérindiennes par exemple, il y a un dicton qui se retrouve au-delà des limites géographiques et qui dit ceci: “Lorsque nous prenons une décision, nous devons envisager les répercussions de nos actes sur la 7ème génération après nous.” Une telle sagesse échappe totalement à l’occident “civilisé”…), alors le problème d’une économie municipale doit être envisagée.

A cet égard, l’ennemi mortel du municipalisme libertaire est le capitalisme outrancier, monopoliste, totalement soutenu aujourd’hui par le système politique de la société marchande des états-nations. Comment en sortir ? En boycottant au mieux et en contournant les monopoles de tout poil encouragés par la dictature molle mais se durcissant sans cesse de nos sociétés dites de “démocraties représentatives”. Le mouvement altermondialiste des années 1990 avait un excellent slogan qui résumait bien la situation: “Pensez global, agissez local !” Ceci est on ne peut plus d’actualité aujourd’hui, ainsi les municipalités gérées par les assemblées doivent embrasser les coopératives de production et de distribution, favoriser la production et la distribution locale (principe des AMAP par exemple en France pour les produits maraichers). Tout cela ne pourra pas vraiment fonctionner sans remettre en cause le fondement même de la propriété et du profit généré, souvent issu de spéculations. Si tout citoyen possède des biens, ceux-ci ne peuvent pas garantir de revenus, ni être en position d’exploiter autrui. Ainsi, la municipalité, la collectivité organisée en assemblées, récupère et gère le patrimoine communal, le but étant de supprimer les sources d’inégalité résultantes du profit, du marché capitaliste. Comme le disent Janet Biehl et Murray Bookchin: “En fait, le capitalisme se doit d’être éliminé. Le système courant doit-être remplacé par un (non)système qui a à la fois la capacité de dramatiquement supprimer le profit ou le supprimer en faveur de pratiques, de valeurs et d’institutions humaines.” Si la propriété existe toujours, elle est essentiellement collective pour les moyens de productions, de services et de distribution. Ceci ne doit pas être confondu avec la “propriété publique” gérée par un état ou une bureaucratie dominante. Ceci nous ramènerait à une URSS 2.0

La “nationalisation” de la propriété ne place pas le peuple en contrôle de quoi que ce soit, cela ne fait que renforcer les pouvoirs politique et économique de l’État ou de toute entité en contrôle, nous revenons alors à terme dans une société de “capitalisme étatique” comme le furent l’URSS de Lénine, Trotsky, Staline jusqu’à Gorbatchev, la Chine de Mao et tout autre état marxiste dépendant de la haute finance internationale.

Janet Biehl explique:

Le municipalisme libertaire avance une forme de propriété véritablement publique. Le modèle de politique économique qu’il propose est un modèle qui n’est ni possédé de manière privée, ni nationalisé, ni réduit en petits fragments, il est plutôt un modèle qui place la “propriété” sous les auspices et le contrôle de la communauté. Ainsi, la ‘municipalisation de l’économie’ veut dire que la ‘propriété’ et la gestion sont placées entre les mains de la communauté. La propriété, incluant à la fois la terre et les usines, ateliers, administrations des services, ne seront plus ni propriétés privées ou étatiques, mais seront placées sous le contrôle général des citoyens et de leurs assemblées. Les citoyens deviendront ainsi les ‘propriétaires’ collectifs des ressources économiques de leur communauté et formuleront et approuveront une politique économique pour celle-ci. Ce seront eux et non plus les bureaucrates, les politiciens ou les patrons, qui prendront les décisions au sujet de leur vie économique. Les citoyens prendront ces décisions sans aucune considération de leur occupation ou de où ils travaillent. En fait, ils prendront des décisions pour l’entière vie économique de leur communauté. […]

Dans une société rationnelle, l’inégalité économique serait éliminée en rendant la richesse, la propriété privée et les moyens de production à la municipalité. Au travers de la municipalisation de l’économie, les richesses des classes possédantes seraient expropriées par les gens de l’ordinaire et placées dans les mains de la communauté pour être utilisées pour le bénéfice de tous… Ainsi l’économie deviendrait enfin morale. Des notions classiques d’équilibre et de limites remplaceraient les motifs capitalistes de l’expansion et de la croissance perpétuelle à la poursuite incessante de toujours plus de profits. La communauté respecterait les gens pour leurs contributions à la vie de la communauté et non plus pour leur niveau de production et de consommation. En agissant au travers des assemblées, les citoyens préviendraient de manière consciente et délibérée que des entités économiques puissent obéir à des impératifs capitalistes de profit, recherchant plutôt la coopération et le partage, L’assemblée prendrait des décisions non pas seulement au sujet de la production, mais aussi de la distribution des moyens matériels de vie, éliminant ainsi le problème de la société post-scarcité. Ainsi l’adage du XIXème siècle disant ‘A chacun selon ses capacités et à chacun selon ses besoins’ deviendra une réalité pratique de vie quotidienne et une responsabilité institutionalisée de la réalité politique. Tout le monde dans la communauté aura accès aux moyens d’une bonne vie et ce sans aucun regard pour le type de travail effectué, la communauté veillera qu’une égalité économique existe parmi tous les citoyens, fondée sur des critères moraux et rationnels en rapport aux besoins de chacun.

Comment pouvoir réaliser cela ? En redonnant le pouvoir au peuple, pouvoir usurpé depuis bien trop longtemps par les institutions étatiques favorisant l’oligarchie capitaliste. Le pouvoir de créer, de prendre des décisions appartient aux gens, aux communautés et à elles seules. Celles-ci ne doivent pas concentrer le pouvoir sous peine de retomber illico dans le déviationnisme politique qui redonne le pouvoir à une minorité de privilégiés et ce quelque soit le système étatique mis en place.

Lorsque les municipalités s’affranchissent et se confédèrent, immanquablement elles devront faire face à la coercition de l’État, qui par nature est répressif, puisque ne représentant qu’une minorité qui tient à garder le pouvoir politique et économique coûte que coûte. Le pouvoir oligarchique existant ne laissera pas le train du changement arriver en gare, il devra bouger contre le municipalisme libertaire pour garder le pouvoir et la main. Ceci soulève le problème inéluctable de la défense des acquis de la nouvelle société populaire et démocratique. L’Histoire a montrè que tout mouvement a dû avoir recours à un système d’auto-défense. Les cités médiévales possédaient des milices citoyennes par guildes, qui à la manière des Amérindiens passaient sous le commandement d’un “chef de guerre” lorsque la cité/clans étaient en danger. Les Sections Parisiennes de 1792-93 étaient totalement organisées pour l’auto-défense, modèle qui fut repris lors de la Commune de Paris de 1871. Les citoyens s’organisèrent de la sorte dans l’Espagne révolutionnaire, tout comme aujourd’hui l’existence des communes libres et autogérées du Chiapas au Mexique est sauvegardée par l’Ejercito Zapatista de Liberacion Nacionale ou EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale), qui est une millice para-militaire citoyenne, dont les cadres ne répondent qu’au peuple sous la devise devenue célèbre de “commander en obéissant”. Il en va de même des milices kurdes d’auto-défenses, dont les segments féminins ont récemment défrayés la chronique dans leur résistance héroïque face aux barbares de l’armée mercenaire de la CIA, Mossad et de l’OTAN qu’est cette supercherie terroriste de l’EIIL/EI.

De fait, entre le développement des municipalités politiquement et économiquement libérées par la confédération démocratique ainsi que par leur auto-défense organisée, le municipalisme libertaire et son modèle de confédéralisme démocratique deviendront des pouvoirs parallèles, des contre-pouvoirs véritables au coercitif de l’État, qui peu à peu tombera en désuétude au gré de ses institutions obsolètes désertées. A un moment donné, le pouvoir basculera, sans forcément grande violence, du côté du peuple réorganisé et politiquement alerte. La dilution du pouvoir dans les assemblées populaires décuplera l’impact politique car la corruption des individus ne sera plus possible. Pas à pas les confédérations remplaceront l’État en gagnant toujours plus d’audience et de participation citoyennes à ce nouveau paradigme politico-social qui met les gens, nous, et l’intérêt général commun, en tête des priorités. Inutile de dire que le municipalisme libertaire intégré au confédéralisme démocratique sera un modèle hautement écologique, puisque l’intérêt général est aussi représenté par une planète saine et vivifiante.

Historiquement, Janet Biehl nous rappelle ceci:

A Paris en 1789 et à St Petersbourg en février 1917, l’autorité de l’État s’est effondrée face à la confrontation révolutionnaire. Les monarchies française et russe étaient si dénuées de pouvoir qu’elles se sont évanouies lorsque défiées par le peuple révolutionnaire. De plus et de manière cruciale, dans les deux cas, les soldats se retournèrent et rejoignirent le mouvement révolutionnaire. Ce qui s’est passé auparavant peut parfaitement se reproduire et ce plus spécifiquement lorsqu’un mouvement de révolution sociale totalement ancré dans le peuple, guide le processus politique dans ce but de manière consciente, éclairée et inspirée.

Le danger néanmoins demeure dans le co-optage, la phagocytose du mouvement municipaliste par les entités étatiques. Avant d’en venir aux mains, l’État essaie toujours la division, la subversion, la corruption. Lorsque cela échoue, la violence se déchaîne. Il sera néanmoins impuissant face à un mouvement formé, qui montre ses succès politico-sociaux aux citoyens.

De fait l’État et ses turpitudes ne peuvent qu’échouer devant le devenir d’une société démocratique rationnelle de, par et pour le peuple et l’intérêt général de toutes et tous.

Le municipalisme libertaire et sa confédération démocratique des municipalités représentent une politique et une économie morales, choses qui ne se sont que produites que très sporadiquement dans l’histoire, mais peut très bien s’établir sur la longue durée. Il suffit en fait de trois choses:

  • De le vouloir
  • De dire NON !
  • D’agir en toute solidarité de manière informée

Il est clair qu’une société fonctionnant sur des lignes communales, non –hiérarchiques, mutualistes et égalitaires ne peut que s’approcher de la plus haute valeur morale. Comme le dit très bien Janet Biehl dans sa réflexion: “En remplaçant le nexus économique orienté sur le profit par un autre éthique, ceci transformerait de fait l’économique en culture.” Ainsi une usine de production dans une municipalité libertaire produirait avec un minimum de main d’œuvre; le travail pénible, les roulements des 3×8 chers au productivisme exploitant et autres fadaises avenantes disparaîtraient de la vie des ouvriers. L’usine serait collectivement possédée par les personnes la faisant fonctionner et gérée de manière coopérative par la communauté, le tout partie intégrante d’une économie devenue morale.

La vie des citoyens seraient partagée entre le fonctionnement de la société en effectuant leurs tâches, le jardinage maraicher individuel et collectif, une machinerie plus performante prendra en charge des tâches ingrates et libéreront les citoyens pour plus d’activités culturelles, de loisir, sportives (non professionnelles, plus d’argent ni de profit dans le cirque “sportif”) de santé, éducatives et artistiques pour tous.

Beaucoup d’objections à cette vision d’une nouvelle société proviennent essentiellement d’une mauvaise compréhension de la “nature humaine”. Pour bien des personnes, endoctrinées dès le plus jeune âge par un système scolaire et social propagandiste au service de l’oligarchie, qui rabâche jour après jour que l’humain est idiot, incompétent, fainéant et doit être guidé par une “élite” sinon ce serait le chaos total (le mot “anarchie” est souvent employé ici à titre de propagande sémantique…), un tel modèle de société est impossible, “utopique” et ne peut pas fonctionner. Ce type de réaction pavlovienne à un stimulus intellectuel hors norme ne peut bien sûr pas prendre en considération le fait que la nature humaine est faite de compassion, d’entr’aide mutuelle et d’ingénuosité adaptatrice, qui de loin supplantent les aspects négatifs avancés par la pseudo-science sous influence.

Si une telle société ne pouvait pas fonctionner, posons-nous alors cette simple question: Pourquoi les États se liguent-ils dans un déchaînement de violence pour réprimer toute expérience libertaire de communes libres confédérées ? Pourquoi par exemple la révolution sociale espagnole de 1936-39, malgré ses imperfections, a été défaite par la coalition de trois états fascistes (Espagne, Italie, Allemagne), un état fasciste rouge (L’URSS de Staline), une démocratie dite modérée (La France alors sous le “Front Populaire” de gooooooche) et une monarchie constitutionnelle (Le Royaume –Uni) alors qu’il aurait suffi, si on en croit la doxa, de laisser mourir le mouvement de lui-même puisqu’il “ne peut pas fonctionner”?…

Une autre question à se poser pour ceux qui pensent que “la guerre est dans la nature humaine, enlevons les structures institutionnelles et les gens s’entretueront.”

Pourquoi donc si nous battre en permanence était dans la nature humaine, faudrait-il que les États au service des banquiers et des marchands de canon à qui profitent les guerres, dépensent des fortunes en propagande et en évènements faux-drapeau, pour forcer et tordre le bras des opinions publiques pour qu’elles soient en faveur de la guerre et y envoient leurs fils ? Si cela était tant dans la “nature humaine” que de s’entre-tuer, il faudrait nous retenir en permanence pour ne pas zigouiller le voisin ou sauter sur le premier Teuton ou Rosbif venus, nos soi-disant ennemis viscéraux… Où est la logique dans tout cela ? A moins que… A moins qu’on nous raconte des salades depuis bien longtemps… Et si nous commençions à vraiment pomper les écrans de fumée artificiellement mis devant nos yeux !

Une autre question très très pertinente à notre sens à impérativement se poser pour finir de manière plus générale: Pourquoi les grands penseurs, philosophes anarchistes comme Proudhon, Kropotkine, Bakounine, Voline, Malatesta, Reclus, Goldman, Landauer, Berkman, Bookchin, Leval, Joyeux etc, ne sont par étudiés dans les classes de philosophie ni dans l’enseignement secondaire, ni dans les programmes universitaires ? Serait-ce parce que s’ils l’étaient, l’enseignement formerait des personnes éveillées et réfractaires au totalitarisme de l’État ? Pourquoi un étudiant en philosophie peut arriver en thèse de doctorat sans jamais avoir été requis de lire une ligne ou d’analyser un texte de Proudhon ou de Kropotkine ? La réponse est simple: la peur de la vérité. Ceci semble être une constante systémique parce que la vérité et la liberté sont les pires ennemies de l’État. Tel est le cœur du sujet.

En conclusion, nous laisserons la parole à deux grands penseurs du municipalisme libertaire dans l’ordre chronologique de leur réflexion: Pierre Kropotkine et Murray Bookchin:

“L’émancipation de la classe ouvrière ne sera même pas possible, tant que le mouvement révolutionnaire n’embrassera pas les villages… La révolution sociale ne sera victorieuse que le jour où le travailleur des usines et le cultivateur des champs marcheront la main dans la main à la conquête de l’égalité pour tous en portant le bonheur dans les chaumières comme dans les édifices des grandes agglomérations industrielles.” (Pierre Kropotkine, 1882)

“Si un tel mouvement de municipalisme libertaire n’émerge pas, il y a une chose que nous puissions dire avec une assurance certaine: Le capitalisme ne va pas simplement produire des injustices économiques et sociales. Étant données ses lois d’accumulation, son impératif de croissance ou de mort qui émerge de la concurrence sur les places de marchés elles-mêmes, il va pour sûr déchirer et détruire toute vie sociale. Il ne peut pas y avoir de compromis avec cet ordre social.” (Murray Bookchin, 1996)

Fin

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Bibliographie des ouvrages et documents ayant servi à la rédaction de cette analyse compilatrice:

“La politique de l’écologie sociale, le municipalisme libertaire”, Janet Biehl, édition anglaise Black Rose Book, 1998

“La Commune et la Commune de Paris”, Pierre Kropotkine, journal “Le Révolté”, 1880 et 1882

“Champs, usines et ateliers”, Pierre Kroptkine, édition anglaise Black Rose Book, 1994, édition originale, Londres 1900

“Du principe fédératif et de la nécessité de reconstituer le parti de la révolution”, Pierre Joseph Proudhon, Dentu, Paris, 1863

“Kaianehrekowa”, Loi de la Grande Paix de la Confédération Haudenosaunee (5 Nations Iroquoises), circa XIIème siècle

Note de Résistance 71: Nous sommes en train de traduire les 117 articles de la Constitution de la Confédération Iroquoise en français, chose qui n’a, à notre connaissance, jamais été fait en totalité. Nous pensons pouvoir la publier en Janvier 2015.

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Articles connexes sur le fédéralisme:

https://resistance71.wordpress.com/proudhon-anarchisme-et-federalisme/

La pensée de Pierre Kropotkine:

https://resistance71.wordpress.com/pierre-kropotkine/

Howard Zinn:

Sur la désobéissance civile