Archive pour commune internationaliste rojava soutien gilets jaunes

Révolution sociale: Info de l’intérieur du Rojava et du Confédéralisme Démocratique pour une convergence des luttes émancipatrices…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, démocratie participative, documentaire, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, société des sociétés, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 26 septembre 2019 by Résistance 71

Ce texte ci-dessous répond à des questions que bien des gens se posent au sujet du Rojava. Un témoignage de l’intérieur, celui d’un militant combattant français du Rojava (entre 2015 et 2017), qui confirme ce que nous pensions sans avoir d’info plus précise sur la situation, car beaucoup de choses dites et écrites n’étant que propagande. Hébert répond à des questions que nous nous étions posées ici sur ce blog en compagnie d’un lecteur attentif et assidu, « Bernardo », et qui menèrent à quelques discussions des plus intéressantes ; Bernardo que nous remercions au passage pour ses participations actives. Nous lui dédions cette publication.
Il devient impératif de fusionner les luttes émancipatrices de la dictature marchande:
Rojava, Chiapas, Oaxaca, ZAD, Gilets Jaunes, même combat !

A bas l’État ! A bas la marchandise ! A bas l’argent ! A bas le salariat cet esclavagisme « moderne » ! Pour que vive la société des sociétés, celle des communes libres confédérées pour le bien commun et le bonheur de toutes et tous.

~ Résistance 71 ~

 

 

Prendre les armes pour la révolution au Rojava, entretien avec André Hébert

 

Revue Ballast

 

Septembre 2019

 

url de l’article original:

https://www.revue-ballast.fr/prendre-les-armes-pour-la-revolution-du-rojava-entretien-avec-andre-hebert/

 

Convoquant la mémoire internationaliste de la guerre d’Espagne, André Hébert a rejoint le Rojava (ou Fédération démocratique de la Syrie du Nord) pour défendre, sous le nom de Firat, la révolution au sein de ses armées. Son livre, Jusqu’à Raqqa, est un journal de guerre : il rend compte des mois passés, entre 2015 et 2017, à lutter contre l’État islamique. Sans haine, écrit-il : il fallait seulement le mettre « hors d’état de nuire ». Mais la fin du califat ne signe pas celle des hostilités. À la faveur d’un pacte conclu avec les États-Unis, Erdoğan vient de renoncer à attaquer une nouvelle fois le Rojava. L’un de ses trois cantons vit déjà sous occupation turque depuis début 2018 : la situation demeure instable pour la révolution communaliste, menacée, en outre, par le nationalisme acharné de Damas — avec qui les autorités kurdes se voient contraintes de négocier. « Mon esprit est peuplé de fantômes, ceux de mes amis morts au combat », écrit-il encore. Nous nous sommes entretenus avec le militant marxiste de 27 ans, qui réside actuellement en France.

Mediapart a récemment publié un article sur les militants internationalistes rentrés du Rojava. Vous le jugez « insultant » et estimez qu’il a « tout l’air d’être une commande de la DGSI ». Comment l’entendre ?

La seule explication que je trouve, c’est qu’il s’agit, pour la rédaction de Mediapart, d’un moyen de remercier ses sources. Elles l’informent sur quantité de sujets : il faut des renvois d’ascenseur de temps en temps. Visiblement, c’en est un. Tout ce papier obéit au schéma narratif du ministère de l’Intérieur depuis des années. Il ne donne à lire que des suppositions, des éléments que la police n’arrive pas à prouver. Mediapart n’a pris aucun recul : leur rédaction a déroulé le tapis rouge à l’argumentaire du pouvoir. Tout en me citant à deux reprises — ce qui ne contrebalance rien. C’est un papier anxiogène et mensonger. Sans parler, dans l’affaire qui me concerne, du fait que Mediapart commet une erreur grossière : la Justice m’a donné raison. Elle m’a rendu mon passeport et m’a indemnisé.

Vous écrivez dans votre livre que, quand bien même la révolution du Rojava trahirait un jour « ses promesses », cela ne salirait en rien l’expérience internationaliste qui fut la vôtre. Est-ce encore une crainte, cette trahison ?

Toute révolution peut être trahie, l’Histoire l’a montré. Sur place, j’ai parfois eu des doutes mais je n’ai jamais cessé de soutenir la cause. C’est d’ailleurs un risque moins présent, aujourd’hui. Même si, pour survivre, les Kurdes doivent passer un accord avec le régime de Bachar el-Assad et négocier, avec les Américains et la Turquie, une zone de sécurité. Un risque existe, à l’avenir, que les YPG/J [branches armées du Parti de l’union démocratique, ndlr] intègrent, le couteau sous la gorge, l’armée syrienne. Ce qui amoindrirait considérablement tous les bienfaits de la révolution. Mais, aujourd’hui, je suis confiant. Ces derniers temps, face à la Turquie, les Kurdes ont clairement fait savoir qu’ils ne céderaient pas les territoires pour lesquels ils ont combattu. Ils n’ont pas l’air de vouloir faire des concessions dangereuses.

Vous insistez sur le caractère tyrannique du régime de Damas. Est-ce une manière de rappeler que Daech n’était pas le seul ennemi ?

La guerre civile syrienne a, assez tôt, débouché sur un statu quo entre le Rojava et le régime syrien. Pour ce dernier, la partie kurde (le nord, donc) ne représentait pas un enjeu vital et stratégique. Même s’il y eut, au début de la guerre civile, des combats entre les Kurdes et le régime (on parle d’un millier de morts), Assad et le Rojava étaient trop occupés à combattre leurs ennemis respectifs pour se combattre eux-mêmes. L’intégralité des gens avec qui j’ai discuté là-bas détestent le régime. Les YPG nous disaient qu’ils étaient, sous les Assad, des citoyens de seconde zone. Que leur langue était méprisée, interdite, qu’ils n’avaient pas de papiers, pas de passeport. Que les secteurs dans lesquels ils vivaient avaient été volontairement sous-développés. Qu’ils avaient difficilement accès aux emplois publics. Bref, les Kurdes sont victimes, depuis longtemps, de discriminations en Syrie. Je voulais rappeler que même si ces deux camps ne sont pas entrés en guerre l’un contre l’autre, il n’existe aucune proximité entre eux.

Certains, à gauche, ont déploré que le Rojava et l’opposition syrienne ne marchent pas main dans la main…

Aux premiers temps de la guerre civile, des unités arabes ont combattu à Kobané, avec des Kurdes, contre Daech. Quand j’étais à Raqqa, mes compagnons d’armes étaient tous arabes. Pratiquement tous avaient servi dans l’Armée syrienne libre avant de rejoindre les Forces démocratiques syriennes. Mais la réponse à votre question est simple : l’opposition à Assad a été complètement noyautée et prise en main par les islamistes. Aucun accord n’était possible avec les YPG/J. À quoi il faut ajouter que la Turquie a entièrement mis la main sur l’opposition à Assad, ajoutant des mercenaires aux islamistes. Tout rapprochement a donc été impossible.

Une autre critique, toujours à gauche, a porté sur l’implication des États-Unis : le Rojava est accusé d’être une base-arrière de l’impérialisme occidental. C’est délirant ?

Complètement. Quand un groupe révolutionnaire a à sa charge la vie de millions de personnes, il se voit aussitôt confronté à la question des puissances impérialistes régionales et internationales. En Syrie, elles sont toutes présentes, et s’affrontent toutes. Les Kurdes ont manœuvré intelligemment. Ils ont joué des rivalités entre les nations. Ils ont fait des alliances de circonstance — pour leur survie, tout simplement. Raisonner en termes de pureté idéologique, c’est une affaire de révolutionnaires européens dans des salons. Quand tant de vies sont en jeu, oui, il faut faire des alliances stratégiques. Au Rojava, tous les gens que j’ai rencontrés savent parfaitement que les Américains ne sont que des alliés de circonstance. Ça s’arrête là.

Vous estimez que les organisations révolutionnaires françaises, qu’elles soient marxistes ou libertaires, n’ont pas été à la hauteur. Qu’elles ont alterné entre une « position équivoque » et un « soutien critique ». Pourquoi cette prudence ?

Ces organisations ont effectivement manqué à leurs devoirs. Elles n’ont pas analysé dans le détail la complexité de la guerre civile syrienne. Elles sont passées à côté de la révolution du Rojava. C’est extrêmement grave. Peut-être existait-il aussi une forme de condescendance : c’est le Moyen-Orient, il y a tout le temps des guerres là-bas, c’est trop compliqué… Soutenir le Rojava impliquait que ces organisations viennent sur place, que ce soit dans le civil ou dans le militaire, pour être acteurs de la révolution et, de retour, transmettre en Europe ce qu’elles y ont appris. Ces organisations se mobilisent contre le capitalisme en France mais elles se sont rendues compte qu’elles n’étaient pas prêtes à aller au bout de leur engagement révolutionnaire. Déficit d’analyse et hypocrisie lâche, donc.

Le Chiapas zapatiste jouit, lui, d’un soutien quasi unanime.

La gauche anticapitaliste se montre également bien moins critique avec la cause palestinienne. Comment l’expliquer ? J’ai encore du mal à l’appréhender rationnellement.

Le fait qu’il existe, en France, une OPA des libéraux sur la « question kurde » ne pèse-t-il pas ? On pense bien sûr à Fourest, Kouchner, BHL

Si, c’est certain. Les Kurdes ont détruit le califat de l’État islamique pour leur propre survie, non pour faire plaisir à l’Occident. On les a dépeints comme les fers de lance de la lutte contre le jihadisme : un certain nombre de personnalités se sont greffées sur eux et ont dénaturé, par leur communication médiatique, le mouvement révolutionnaire. Elles ne parlent pas du socialisme, des communes. Elles n’ont parlé que des femmes contre l’État islamique. Bien sûr que le féminisme est réellement le premier pilier de la révolution — Öcalan [cofondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan, ndlr] écrit noir sur blanc qu’il faut libérer les femmes pour commencer à libérer la société. Mais un cadre du Parti me disait regretter que la communication se fasse, à l’international, uniquement sur cette question, souvent traitée de manière caricaturale. Tout en me disant qu’ils ne pouvaient refuser cette exposition, dans un contexte de survie, d’autant qu’ils n’étaient pas responsables de ce que les Occidentaux retenaient de leur lutte.

Vous évoquez la mémoire de la guerre d’Espagne. Le point commun avec le Rojava, est-ce l’antifascisme ?

Il y a cet aspect. J’utilise le mot « fascisme » parce que la révolution l’utilise pour qualifier ses ennemis. Pour eux, Daech et Erdoğan sont des équivalents des fascismes que nous avons connus en Europe. Ce qui ne signifie pas que je transpose exactement les deux époques et les deux situations. Mais c’est aussi lutter aux côtés de révolutionnaires socialistes et féministes contre cet État ultra-nationaliste, militarisé et policier qu’est la Turquie, ou contre l’obscurantisme ultra-violent qu’est Daech. C’est également de retrouver des gens venus du monde entier, qu’ils soient apoïstes1, communistes ou libertaires, réunis pour le même but et se battant sous une étoile rouge.

Les désaccords historiques entre les marxistes et les anarchistes s’estompent, racontez-vous, sur le terrain. C’est l’un des enseignements de la révolution ?

C’est même l’un des principaux succès du Bataillon international de libération et plus largement des forces armées sur place. Chacun conservait son origine politique et sa grille d’analyse, mais on œuvrait ensemble. Quand on voit l’importance des querelles de chapelles en Europe, leur difficulté à travailler ensemble, c’est ridicule. On passe tellement de temps à discuter de ces divergences… Au Rojava, on était unis. On participait à un mouvement qui est déjà entré dans l’Histoire : on n’avait vraiment pas le temps de se diviser sur des questions idéologiques. Notre urgence, en Europe, c’est le climat ; c’est donc se débarrasser du capitalisme. Il est criminel de nous diviser au lieu d’agir.

Votre ancrage est marxiste. Combattre pour la révolution vous a‑t-il déplacé idéologiquement ?

Je ne dirais pas ça. Mais ça m’a apporté une vision concrète de ce que pourrait être une révolution au XXIe siècle. De voir la pratique, la mise en place des communes, l’introduction de la démocratie dans les forces armées.

D’ailleurs, pourquoi avoir choisi ce nom, Hébert, et pas Saint-Just, Roux, Desmoulins ou Robespierre ?

À vrai dire, ce n’est pas vraiment une référence à l’homme que fut Hébert. J’ai fait des études d’histoire, c’était un simple clin d’œil à la Révolution française. Mais, d’un strict point de vue politique, j’aurais choisi Gracchus Babeuf.

Vous avez salué la décision de François Hollande d’avoir appuyé militairement le Rojava. Venant d’un révolutionnaire, c’est un aveu qui pourra en étonner plus d’un !

Ça peut faire grincer des dents. Mais c’est une réalité objective : l’État français a joué un rôle moteur dans la coalition. La France a connu 130 morts sur son territoire [le 13 novembre 2015, ndlr] ; le pouvoir devait donner le change et montrer à la population qu’il comptait lutter contre Daech. Bien sûr que la décision d’Hollande n’était pas désintéressée. Il n’en reste pas moins que c’était une bonne décision. L’envoi de forces spéciales sur le terrain a été bénéfique. Ce n’est pas parce qu’on est révolutionnaire qu’il faut donner dans la critique stérile et obtuse. Je suis le premier à critiquer la politique impérialiste de mon pays, mais je tiens à faire preuve de cette même lucidité quand il y a de bonnes — mais rares — décisions gouvernementales. Sauf à être malhonnête intellectuellement.

En prenant la plume, vous vouliez toucher qui ?

Je ne veux pas m’adresser aux seuls militants, mais aux Français dans leur ensemble. Je m’inscris dans la stratégie des Kurdes, à savoir parler au plus grand nombre pour avoir un maximum de soutiens — vu la puissance de leurs ennemis, on va au plus utile, on n’est pas des purs. Ce livre permet de donner à voir, pour des gens qui ne sont pas forcément politisés, ce que signifié d’être communiste et internationaliste à notre époque.

La révolution reste « inachevée » par bien des aspects, dites-vous. Les défaillances écologiques sont assez régulièrement pointées. Quel autre chantier majeur voyez-vous pour les prochaines années ?

L’ambition écologique vient au départ du PKK, donc de la Turquie. Sa guérilla se déroule dans les montagnes, en symbiose avec la nature et au cœur de cet équilibre. Sans les comparer, son rapport à l’écologie s’intègre à la lutte à la manière d’un certain nombre de peuples indigènes. Au Rojava, qui est un territoire semi-désertique, c’est un tout autre environnement. Dans une économie de guerre, dans un quotidien sous embargo où toutes les forces sont tournées vers la guerre, l’écologie est en effet l’un des points les moins travaillés. L’autre point majeur, et c’est la critique que j’aurais à formuler, c’est que le Rojava, même si bien des choses ont été accomplies, a tendance à faire primer le politique sur l’économique. Ils ont encadré la propriété privée, ils ont redistribué des terres, et tout ne peut pas se faire d’un coup. Mais il faut que le Rojava tienne ce cap, tienne bon sur les coopératives : c’est ce qui conditionne tout le reste. C’est sans doute ma formation de marxiste… Mais c’est une jeune révolution. Les conditions sont extrêmes. Il faut être patient.

Le culte de la personnalité mis en place autour d’Öcalan est incontestable. Vous le critiquez, tout en expliquant qu’il y a là un « déplacement de religiosité ». C’est-à-dire ?

C’est une hypothèse que je formule. Ça m’a rappelé la Révolution russe : on retirait les portraits du tsar et les icônes religieuses pour les remplacer par les portraits des dirigeants bolcheviks. Un des points les plus admirables de la révolution, c’est cette forme de laïcité — ils ne l’appellent pas comme ça — qu’ils ont instaurée. C’est un travail de fond qu’ils mènent, dans une société extrêmement conservatrice et religieuse. Ils desserrent l’emprise religieuse sur les populations. D’où ce mécanisme inconscient de transfert.

Votre livre s’achève sur un sentiment : la nostalgie. De la fraternité, de la lutte révolutionnaire, des armes ?

Du collectif. De l’unité, du but. On sait qu’on change radicalement les choses, la vie des gens. L’existence, en France, c’est le contraire absolu. C’est la raison de cette nostalgie. Ce but collectif, ça n’a pas de prix. On se lève le matin, on souffre, mais on sait pourquoi on est là, on sait qu’on est utiles. Ça tombe sous le sens, et c’est inestimable.

Jamie Janson, un volontaire britannique engagé dans la lutte armée au Rojava, s’est suicidé il y a quelques jours, de retour chez lui. Vous parlez des vies de combattants comme de « vie[s] sacrifiée[s] »…

Six volontaires se sont suicidés, sur place ou de retour chez eux. En Europe, nous n’avons aucune structure d’encadrement. Les Kurdes sont pris en charge par leur communauté ; nous, nous sommes livrés à nous-mêmes. On est en train, avec des volontaires français, de réfléchir comment on pourrait répondre à ces situations psychologiques. La vie d’un combattant révolutionnaire, c’est la mort violente ou la prison : c’est inévitable. Personne n’est dupe. Nous étions conscients de ce que nous faisions. Si on repart, ce sera en connaissance de cause. Bien sûr qu’on ne décide pas de prendre des armes pour aller n’importe où.

Comment peut se traduire, dans le contexte français, la suite de votre engagement politique ?

Honorer la promesse que nous faisons au Rojava : parler de la révolution. Nous, militants anticapitalistes, avons enfin un modèle qui existe et qui fonctionne à citer en exemple. Il est impératif le défendre par tous les moyens. J’ai encore des choses à régler avec la Justice. Et je sais que nous sommes surveillés : on est un peu radioactifs… Si on s’implique dans une organisation, elle sera sous les radars du ministère de l’Intérieur. J’ai tenu à l’éviter.

= = =

Lectures complémentaires:


Le livre

3ri-et-societe-des-societes-du-chiapas-zapatistes-aux-gilets-jaunes-en-passant-par-le-rojava-fevrier-2019

Paulo_Freire_La_pedagogie_des_opprimes

Chiapas-Feu-et-Parole-dun-Peuple-qui-Dirige-et-dun-Gouvernement-qui-Obeit

Manifeste pour la Société des Sociétés

Abdullah-Ocalan-Confederalisme-democratique

6ème_déclaration_forêt.lacandon

confederalisme_democratique (Rojava)

 


Notre dossier « Rojava »
et « Confédéralisme Démocratique »

 


Réseau de Résistance et de Rébellion International

3RI: Message de soutien de l’Assemblée des assemblées des Gilets Jaunes à la Commune Internationaliste du Rojava (Vidéo)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, gilets jaunes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 14 février 2019 by Résistance 71

 

Réseau de Résistance et de Rébellion International (3RI)

 

TOUT LE POUVOIR AUX RONDS-POINTS !

 

Commune Internationaliste du Rojava

 

Six textes fondamentaux pour nous aider à  y parvenir, ensemble, à  lire, relire et diffuser sans aucune modération:

 

Les Gilets Jaunes ne sont pas seuls !… Partout des luttes d’émancipation réelle existent, appel de la Commune Internationaliste du Rojava

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, démocratie participative, gilets jaunes, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , on 6 janvier 2019 by Résistance 71

… Ci-dessous un texte daté de décembre dernier de la Commune Internationaliste du Rojava (CIR) reconnaissant l’inter-liaison de leur lutte et de celles en cours ailleurs dont celle des Gilets Jaunes de France. Ajoutons la lutte des Zapatistes du sud-mexicain au Chiapas, les communes libres de la province voisine d’Oaxaca, la lutte de la nation Mapuche en Argentine et au Chili, celle des Mohawks à cheval sur deux pays et quelques provinces (états) d’Amérique du Nord, toutes les luttes des peuples colonisés et exploités,  compris le peuple de France.
Cet appel de la Commune Internationaliste du Rojava entre dans le cadre d’une conscience commune pour la lutte émancipatrice que l’humanité a entreprise et qui tend à converger en un Réseau de Résistance et de Rébellion International.
Gilets Jaunes ! Nous ne sommes pas seuls ! le but et le chemin de l’émancipation sociale sont collectifs et communs à l’humanité. C’est ensemble que nous vaincrons !
Mitakuye Oyasin disent nos frères Lakota, nous sommes tous inter-reliés et il est grand temps que nous puisions de nouveau à notre racine commune, celle de notre humanité organique qui seule fait de nous de véritables humains et non pas ces zombies sous contrôle de la dictature de la division politique et de la société marchande.
Gilets Jaunes, Communes du Rojava, Chiapas zapatiste, commune d’Oaxaca, Zomia d’Asie du Sud et du Sud-Est, luttes émancipatrices des peuples opprimés, tout cela est un gigantesque atelier planétaire où nous forgeons pas à pas notre humanité à venir. Le temps de l’oligarchie touche à sa fin. En bons morpions parasites, ils s’accrochent et s’accrocheront, mais inéluctablement, ils sombreront dans les oubliettes de l’humanité en marche, la notre, celle du peuple mondial réalisant son évolution sociale finale. Il n’y a pas encore eu de révolution dans l’histoire et il ne saurait y en avoir qu’une nous disait Albert Camus en 1951, elle vient et rien ne l’arrêtera plus…

~ Résistance 71 ~

 

 

A toutes les forces démocratiques: Défendez la Fédération Démocratique du Nord-Est de la Syrie!

Déclaration et appel à l’action de la Commune Internationaliste du Rojava

 

Commune Internationaliste du Rojava

 

20 décembre 2018

 

url de l’article original:

http://internationalistcommune.com/a-toutes-les-forces-democratiques-defendez-la-federation-democratique-du-nord-est-de-la-syrie-declaration-et-appel-a-laction-de-la-commune-internationaliste-du-rojava/

 

Moins d’un an après le début de la guerre criminelle d’agression contre le canton d’Afrin, la population du Nord-Est de la Syrie est à nouveau confrontée à une agression de l’État fasciste turc et de ses alliés islamistes. Les menaces du dictateur turc Recep Tayyip Erdogan ne sont ni des paroles vaines, ni une propagande électorale ni une simple provocation. Les attaques du camp de réfugiés de Maxmur et de plusieurs villages de Shengal le 13 décembre, l’ont rendu une fois de plus limpide. En fait, il s’agit de la dernière expression des aspirations néo-ottomanes expansionnistes du régime AKP-MHP et de l’annonce ouverte d’une guerre meurtrière d’extermination contre la révolution dans le Nord-Est de la Syrie et dans tout le Moyen-Orient.

Depuis le début de la révolution, l’État turc, le régime syrien, les puissances impérialistes avec les États-Unis et la Russie en tête, ont tout mis en œuvre pour étouffer cette révolution. Mais ni les gangs d’islamistes meurtriers, qu’ils soient sous le drapeau d’Al-Nusra, la soi-disante FSA ou le drapeau noir de l’État islamique, ni l’embargo, la réclusion, l’isolement et la guerre d’agression ouverte n’ont pu briser la courageuse résistance de la population.

Au cours des six dernières années de cette lutte, les peuples du Nord-Est de la Syrie, au prix de sacrifices et d’efforts considérables, ont prouvé au monde leur attachement à une vie de liberté. La libération de Raqqa par les Forces Démocratiques Syriennes et l’approche jour après jour de l’anéantissement complèt du califat, marque le début d’une nouvelle phase stratégique en Syrie et dans l’ensemble de la région. Avec la destruction du règne de terreur de l’État Islamique, l’alliance tactico-militaire entre les forces de défense du Nord-Est de la Syrie et les puissances impérialistes placées sous le drapeau de la Coalition Internationale perd de plus en plus de son importance.

Peu importe les contradictions qui peuvent exister entre les pouvoirs hégémoniques régionaux et internationaux, ils sont tous d’accord sur un point: la révolution dans le Nord-Est de la Syrie, sa structure administrative démocratique, la mise en place d’un secteur public écologique et communal et le moteur principal la révolution, la libération des femmes des chaînes millénaires d’un système de domination patriarcal, constitue la plus grande menace pour leurs intérêts hégémoniques et doit être annihilée. Ces dernières années, la révolution de Rojava et du Nord-Est de la Syrie est devenue une source d’espoir sans précédent pour tous ceux et toutes celles qui recherchent une vie au-delà de l’État, du capital et du patriarcat. C’est un phare qui peut montrer aux opprimé.e.s et aux exploité.e.s de cette Terre le moyen de sortir des ténèbres de la modernité capitaliste, et a prouvé une fois pour toutes que la «fin de l’histoire» proclamée par les puissants n’est qu’un pur mensonge. C’est l’exemple vivant que même aujourd’hui, au 21ème siècle, un autre monde est possible.

La guerre d’agression contre Afrin, le soutien international aux massacres des populations civiles, les pluies de bombes de l’OTAN sur nos amis, les chars allemands Leopard, sous les chenilles desquels notre espoir devait être anéanti, ont été la première expression claire du nouveau front impérialiste contre la révolution au Moyen-Orient et un présage de ce à quoi nous devons nous attendre. Les personnes présentes sur place, comme nous-mêmes, ont appris d’Afrin: nous ne pouvons compter uniquement que sur notre propre force. Nous ne donnons aucun crédit aux déclarations des forces internationales et ne ferons appel à personne. Nous avons bien appris à reconnaître nos amis et nos ennemis, et nous savons que nos seuls alliés dans cette lutte peuvent être les forces internationales démocratiques et révolutionnaires, tous ceux et celles qui rêvent d’un monde différent et avec qui nous luttons pour un avenir libre.

Nous appelons tout le monde à se préparer à une nouvelle phase de résistance, d’action et de combat collectif. Tous ceux et celles qui étaient dans la rue pour la défense d’Afrin cette année, qui ont organisé de nombreux comités de solidarité, qui ont fait de la Journée Mondiale pour Afrin une expression de la solidarité mondiale et qui tremblaient avec nous pour chaque mètre, pour chaque rue de Kobanê.

Tous ceux et celles qui, en Europe et dans le monde entier, ont clairement exprimé leur colère et leur dégoût pour les ennemis de l’humanité, les bellicistes et les partisans du fascisme turc.

Notre message était et est sans équivoque: si la guerre contre la révolution est internationale, notre résistance l’est aussi. Montrons ensemble que cette révolution est notre combat à tous et à toutes, que le Rojava est notre espoir et notre perspective et que nous défendrons notre avenir ensemble.

Que les attaques aient lieu dans cette phase n’est pas une coïncidence. Le système capitaliste international agit aujourd’hui dans une position de faiblesse. La crise structurelle de la civilisation étatiste ne peut plus être dissimulée et chaque jour de plus en plus de personnes commencent à se lever et à lutter contre ce système oppressif. Nous le voyons dans les rues de France, lors de la manifestation contre le sommet du G20 à Buenos Aires en Argentine, lors de la grève des femmes, du #NiUnaMenos et des manifestations dans la forêt d’Hambach. Les puissances de l’ordre ancien tentent de rester en vie au moyen de l’état d’urgence, du terrorisme d’État et du fascisme à visage découvert, mais leurs jours sont comptés si nous nous organisons et prenons position face aux attaques contre nos vies. Profitons de la force que nous avons tirée de la révolution et intensifions notre combat. Si nous reconnaissons notre puissance commune, nous pourrons envoyer ce système dans les décombres de l’histoire une fois pour toutes. Contre l’offensive de la modernité capitaliste, il est essentiel d’organiser partout la défense et le soulèvement de la modernité démocratique.

Pour nous, Commune Internationaliste du Rojava, une nouvelle phase commence également aujourd’hui. Nous nous sommes réunis au Rojava pour soutenir les structures civiles de cette révolution, apprendre, comprendre et faire avancer ce chantier ensemble avec la population. Comme elle l’est pour les peuples du Rojava, cette guerre nous est imposée. Mais si l’ennemi ne nous laisse pas d’autre choix, nous ne resterons pas les bras croisés, nous contribuerons de toutes nos forces et de toutes nos compétences à la préparation de la résistance et à la défense de la société et de la révolution. Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour apporter notre contribution à cette résistance. Nous serons aux côtés de la population contre l’attaque fasciste. Nous sommes peut-être venu.e.s ici des régions les plus diverses de la Terre avec des visions et des travaux divers, mais cette terre est également devenue notre maison au cours des dernières années. Dans cet esprit, nous participerons également à la mobilisation sociale générale du gouvernement autonome dans le Nord-Est de la Syrie, qui a débuté le 12 décembre.

Tenez vous aussi aux côtés de la révolution, faites entendre votre voix, descendez ensemble dans la rue, rejoignez les comités de solidarité et les groupes de résistance existants et créez-en de nouveaux.

Lancer des actions de désobéissance civile pour sensibiliser à la situation au Rojava et envoyer un clair signe de solidarité.

Épaule contre épaule contre le fascisme!

Longue vie à la solidarité internationale!

La révolution triomphera, le fascisme sera écrasé!

= = =

Six textes fondamentaux pour nous aider à  y parvenir, ensemble, à  lire, relire et diffuser sans aucune modération:

 

Déclaration de solidarité de la Commune Internationaliste du Rojava aux Gilets Jaunes (vidéos et texte)

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, crise mondiale, démocratie participative, gilets jaunes, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 16 décembre 2018 by Résistance 71

Dans l’esprit de la création d’un Réseau de Résistance et de Rébellion International dont le souffle émane du Chiapas zapatiste mexicain, soutien du confédéraclisme démocratique, nous relayons avec grand plaisir cette déclaration de soutien au mouvement des Gilets Jaunes depuis les communes libres confédérées du Rojava dans le nord-syrien. Vous trouverez ci-dessous deux vidéos et le texte en français.

Nous sommes au courant des différents problèmes rencontrés par les populations kurdes vivant en confédéralisme démocratique dans le Nord de la Syrie, alors que certains groupes de leur population se sont vendus à l’impérialisme occidental. Nous ne soutenons en rien les organisations traîtres du “contrat social du Rojava”, mais continuons à soutenir le Confédéralisme Démocratique tel qu’envisagé par Abdullah Ocalan à la fin des années 1990 et dont la Commune Internationaliste est une des représentantes.

Le temps est venu pour une confédération des mouvements de communes libres autogérées, pratiquées au Chiapas, au Rojava et dont les Gilets Jaunes peuvent s’inspirer à l’instar des compagnon(e)s de Commercy dans la Meuse dont nous avons relayé l’appel à la Commune.

A bas l’État, à bas les institutions, à bas la société marchande, à bas l’argent et le salariat ! Pour une société des sociétés, confédération des Communes Libres.

Il n’y a pas de solutions au sein du système et ne saurait y en avoir !

Qu’on se le dise !

Fraternellement à toutes et tous.

Merci à Pierre Bance pour nous avoir communiqué les liens des vidéos.

~ Résistance 71 ~

 

Note aux Gilets Jaunes et à tous ceux intéressés: le site d’où émane la déclaration et la vidéo ci-dessous est multilingue et la plupart des informations sont traduites et publiées en français. Bonne lecture !

 

 

En solidarité avec les Gilets Juanes, déclaration de la Commune Internationaliste du Rojava

 

Commune Internationaliste du Rojava (CIR)

 

Décembre 2018

 

Source: 

http://internationalistcommune.com/en-solidarite-avec-le-gilet-jaunes-declaration-de-la-commune-internationaliste-de-rojava/

Le site en français:

http://internationalistcommune.com/category/lang-other/lang-fre/

 

 

 

Aux gilets jaunes, à celles et ceux qui manifestent, qui sont sur les barricades et blocages, qui occupent leurs lycées et leurs facs, qui sont en grève, qui s’organisent. Nous nous adressons à vous en tant que Commune Internationaliste depuis le Rojava, le Kurdistan de l’Ouest, au Nord de la Syrie.

Nous suivons avec attention depuis plus d’un mois la révolte populaire qui a lieu en France. Nous avons été impressionné.e.s, aussi bien par la détermination des manifestant-e-s que par le niveau de répression policière et étatique. Nous adressons notre solidarité à toutes celles et ceux qui en font les frais. Force à vous, votre résistance est populaire jusqu’ici, où tout le monde espère d’heureux développements, à l’heure où nous sommes ici menacées d’une nouvelle guerre par l’Etat turc.

La France a connu une longue histoire de résistances et soulèvements populaires, qu’on ne saurait réduire à la Révolution française et à Mai 68, mais dans laquelle s’inscrivent aussi les révoltes paysannes du Moyen-Age, toutes les résistances locales, régionales, d’indépendance contre la colonisation par l’état, les mouvements ouvriers, les luttes des travailleurs et travailleuses immigrées, celles des quartiers populaires, les milliers d’années de lutte incessante des femmes contre le système patriarcal.

La Commune de Paris, qui est un exemple de la possibilité de la prise du pouvoir par le peuple est aussi une inspiration majeure pour les révolutionnaires du monde entier.

Dans ce sens, l’appel de Commercy, que nous avons aussi relayé, a été pour nous une source d’espoir et l’un signe que le mouvement pouvait mener à cette « chose très importante, que partout le mouvement des gilets jaunes réclame sous diverses formes, bien au-delà du pouvoir d’achat ! », à ce « pouvoir au peuple, par le peuple, pour le peuple. »

C’est ce qui s’expérimente maintenant ici au Rojava, où les différents peuples s’organisent sans état-nation, à partir des assemblées démocratiques des communes, au sein d’un système appelé le confédéralisme démocratique.

Bien sûr, réorganiser une société, sans état, n’est pas une chose facile. Bien sûr cela demande du temps, de l’investissement, de la formation, mais cela peut aussi nous remplir de la joie la plus intense.

Il s’agit de retrouver la manière de vivre librement en tant que société. Des milliers de personnes se souviendront des jours passés sur les ronds-points, les routes, dans les rues, les lycées bloqués, comme des moments particulièrement important et significatifs. Les enfants en parleront pendant des mois. Pourquoi ? Parce que dans ces rassemblements, c’est la société qui surgit de nouveau. Les gens y (re)découvrent ce que cela signifie de vivre communalement.

Pour achever cela, il est plus que jamais nécessaire de briser une fois pour toute le mythe de l’Etat-nation, celui d’une fausse unité républicaine. Il faut abattre les frontières qui nous séparent bien sûr mais aussi retrouver la capacité de revendiquer des identités multiples, immigrées, de faire revivre nos cultures, nos langues « regionalisées ».

Il nous faut aussi, en tant que femmes, reprendre ce qui nous a été volé, faire entendre nos voix, prendre place dans tous les espaces de la société.

Il nous faut aussi construire un autre système économique, socialiste, contrôlé et géré par le peuple, sur la base d’une production coopérative, auto-gerée et écologique, débarrassée de l’exploitation des humain-e-s et de la nature.

Il nous faut enfin, en tant que jeunes, avec notre esprit de résistance, devenir les forces motrices d’un mouvement qui n’acceptera aucune compromission.

Tout le monde à compris que « gagner » ce mouvement ce n’est pas gagner de trompeuses augmentations du SMIC ni de réelles améliorations du pouvoir d’achat. Gagner, c’est dépasser le stade de la revendication et commencer, en s’appuyant sur les structures alternatives existantes, à construire un autre système, d’auto-gouvernement. Gagner c’est faire face aux contradictions. C’est essayer, se tromper, réessayer encore. C’est ne jamais perdre l’espoir que nous pouvons nous émanciper de l’état et des structures d’oppression existantes, que nous pouvons vivre libres.

Solidarité avec les gilets jaunes et toutes celles et ceux qui résistent, en France et partout dans le monde !

A bas le fascisme turc !

Bijî Berxwedana Frensa ! Bijî berxwedana Rojava !

Bijî Rêber Apo !

Jin Jiyan Azadî !

= = =

Lectures complémentaires:

Paulo_Freire_La_pedagogie_des_opprimes

Pierre_Bance_Lheure_de_la_commune_des_communes_a_sonne

Chiapas-Feu-et-Parole-dun-Peuple-qui-Dirige-et-dun-Gouvernement-qui-Obeit

James-C-Scott-Contre-le-Grain-une-histoire-profonde-des-premiers-etats

James_C_Scott_L’art_de_ne_pas_être_gouverné

Manifeste pour la Société des Sociétés

Abdullah-Ocalan-Confederalisme-democratique

Compilation Howard Zinn

6ème_déclaration_forêt.lacandon

Appel au Socialisme Gustav Landauer