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Longue Marche sur Rome contre le colonialisme: une délégation des nations indigènes remet une déclaration commune au Saint Siège de Rome pour la révocation officielle de la bulle Inter Caetera…

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L’évènement de la Longue Marche sur Rome s’est tenu du 30 Avril au 4 Mai 2016 entre Florence et Rome et a vu des délégations de nations indigènes du monde entier marcher sur Rome pour demander la révocation de la bulle pontificale Inter Caetera émise les 3 et 4 Mai 1493 par le pape Alexandre VI (Rodrigo Borgia), texte  d’une série fondatrice du colonialisme chrétien et occidental commencée en 1452 avec la bulle Dum Diversas puis en 1455 avec la bulle Romanus Pontifex, toutes deux du pape Nicolas V. La déclaration ci-dessous a été remise au Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix par une délégation de nations indigènes, Une réunion de deux heures s’en est suivant. Un des portes-parole de la délégation, Steve Newcomb, a personnellement rencontré le pape François sur la place St Pierre de Rome pour en discuter.

Une fois de plus, la balle est dans le camp de la secte religieuse pour l’abrogation du décret pontifical fondateur de la Doctrine (chrétienne) de la Découverte…

— Résistance 71 —

 

Déclaration conjointe au Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix

Déclaration remise au Saint Siège à Rome par une délégation de la manifestation de la Longue Marche sur Rome

6 Mai 2016

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2016/05/06/joint-statement-pontifical-council-justice-and-peace?page=0%2C0

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

La déclaration suivante fut faite depuis la réunion de la Longue Marche sur Rome et Florence en Italie du 30 Avril an 4 Mai 2016, (un exemplaire écrit fut remis à la délégation du Vatican):

Salutations au pape François et au Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix,

Commençons si vous le voulez bien par décrire le contexte historique. En 1992, l’ Indigenous Law Institute (ILI), fondé par Birgil Kill Straight (Oglala Lakota nation) et Steven Newcomb (Shawnee, Lenape) a commencé une campagne mondiale appelant le Saint Siège, durant la papauté de Jean-Paul II, à révoquer formellement la bulle pontificale Inter Caetera du 4 Mai 1493. Cette campagne continue aujourd’hui en 2016 au cours de la papauté de François 1er.

En 1993, l’ILI a écrit une lettre ouverte au pape Jean-Paul II en regard de l’appel de l’institut pour une révocation cérémonielle de la bulle pontificale. Le Centre pour les Droits de l’Homme de l’ONU a délivré cette lettre ouverte à la Mission d’Observation Permanente du Saint Siège aux Nations-Unies. Cette mission du Saint siège envoya une lettre au centre pour les droits de l’Homme disant que la lettre de l’ILI avait été envoyée au Vatican à Rome. La confédération iroquoise Haudenausonee commença également à travailler sur le problème des bulles pontificales au début des années 1990 au sein de son Cercle Traditionnel des Anciens et de la Jeunesse.

Bien que le Saint Siège ne répondit pas à cette première lettre de l’ Indigenous Law Institute, l’ILI, l’ American Indian Law Alliance, et l’Haudenosaunee ont continué avec leur campagne appelant à la révocation de la bulle du 4 mai 1493, comme étant représentative d’une série de bulles pontificales du XVème siècle, decrets de domination et de déshumanisation. Après plus de 20 ans, cette campagne a gagné en soutien à travers le monde et l’ILI, l’Haudenosaunee, l’American Indian Law Alliance, la nation Yakama, l’Assemblée des Premières Nations, le groupe de travail Apache Nde Nnee et bien d’autres, appellent maintenant à ce que ce problème de la doctrine de la découverte soit adressé. De ce momemtum global a résulté cette Longue Marche sur Rome qui s’est réunit depuis Florence en Mai 2016 et en cette rencontre face à face avec le Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix.

Venons-en maintenant au point de focus de notre discussion. Comme vous le savez, après le premier voyage historique de Cristobál Colón (Christophe Colomb) vers les îles qui sont maintenant appelées Caraïbes, le pape Alexandre VI a émis plusieurs bulles pontificales pour les monarchies de Castille et d’Aragon (l’Espagne) et du Portugal. Les deux premiers de ces documents sont datés des 3 et 4 Mai 1493. N’est-il donc pas ironique que ce 4 Mai 2016 soit le jour de notre réunion avec le Conseil Pontifical pour la Justice et la Paix ici au Vatican.

Le but de notre visite est de discuter, de notre perspective, la signification et l’importance de ces documents pontificaux et bien d’autres. Lorsque nous nous intéressons au phrasé très spécifique de ces décrets pontificaux (Inter Alia, Dum Diversas de 1452, Romanus Pontifex de 1455 et Inter Caetera de 1493), nous voyons qu’ils appellent tous pour que les nations non-chrétiennes, soi-disantes “païennes”, soient envahies, capturées, vaincues, subjuguées, réduites en esclavage perpétuel et que tous leurs biens et possessions soient saisis au bénéfice de la chrétienté d’Europe par son empire global et ses dominations (“imperi et dominationes”), richesses et vastes zones de terres en propriété. Un tel langage est une preuve du pari de la chrétienté d’établir un système de domination chrétienne partout sur notre Terre-Mère au moyen de la Doctrine de la Domination Chrétienne que l’on trouve dans les bulles pontificales.

Les bulles de 1493 ont appelé à “la propagation de l’empire chrétien” (imperii christiani propagationem) et pour la réduction (reducere), la subjugation (subjicere) et la domination (exemple: “sub actuali dominio temporali aliquorum dominorum Christianorum constitute non sint”) des nations non-chrétiennes (“barbare nationes”) en les réduisant et les dominant (“deprimantur”).

La recherche de l’ILI menée par Steven Newcomb, montre que les schémas de domination et de déshumanisation de la chrétienté furent et continuent d’être dirigés de manière destructrice et mortifère contre nos nations et peuples originels libres, nos territoires sur l’Île de la Grande Tortue-Abya Yala, au travers de la vaste étendue continentale typiquement appelée en anglais “l’hémisphère occidental” et “les Amériques”/las Americas. Parce que les schémas de domination et de déshumanisation exprimés dans les bulles pontificales des 3 et 4 Mai 1493 sont devenus intégrés, inculqués, routinièrement institutionnalisés dans la langue, la pensée et le comportement, Ces schémas ne sont pas devenus “ipso facto obsolètes” comme l’a affirmé l’archevêque Celestino Migliore au sujet de la bulle Inter Caetera dans une lettre à l’ILI datée du 5 Juillet 2005.

De plus, l’imbrication et l’institutionalisation de la linguistique et des schémas comportementaux de domination et de déshumanisation dont nous parlons, sont en partie une excroissance et une conséquence des décrets pontificaux du XVème siècle et d’autres documents de la chrétienté occidentale. D’autres exemples de cette tradition linguistique et comportementale incluent la charte issue par le roi Henri VII d’Angleterre, roi catholique, à John Cabot en 1496, ainsi que celle issue par un autre roi catholique, François 1er de France à Jacques Cartier en 1534, roi qui avait reçu du pape Clément VII, le droit de coloniser d’autres endroits, aussi loin que le souverain de France concentrait ses efforts sur des zones non-chrétiennes que l’Espagne ou le Portugal n’avaient pas encore clâmées ou n’y avaient pas déjà tenté d’établir la domination chrétienne.

Voici où nous voulons en venir: il n’y a eu aucune “abrogation” de ce schéma ou paradigme de domination/déshumanisation que le Saint Siège a mis en marche sur une période de plus d’un siècle et qui a perduré depuis plus de cinq siècles maintenant. Ceci est toujours dirigé contre nos nations et peuples originels libres et indépendants au travers du continent américain et contre les nations libres et originelles ailleurs, comme en Australie ou sur Aotéaroa (NdT: “Pays du long nuage blanc” connu aujourd’hui sous le nom de Nouvelle-Zélande). La bulle pontificale Sublimis Deus n’a pas, par exemple, abrogé l’établissemet d’un système de domination dans ces zones clâmées par l’Espagne sur la base des bulles de 1493, que l’Espagne a compris être un don “ganaran y conquistaron de las Indias” pour “gagner et conquérir (dominer) les Indes (occidentales)”. Nous avons vu le phrasé en espagnol au dos d’une des bulles originales archivées aux Archives Générales des Indes Occidentales à Séville en Espagne.

Permettez-nous de fournir un parfait exemple du pourquoi la déclaration du nonce apostolique Migliore était incorrecte lorsqu’il déclara à l’ILI que la “bulle Inter Caetera, comme d’autres documents de cette époque, est devenus ‘ipso facto obsolète, nulle et non avenue’ et pourquoi ceci n’est pas vrai, comme l’a signifié le nonce Migliori dans une lettre au gardien de la foi Onondaga Oren Lyons, disant que la bulle Inter Caetera avait été ‘abrogée’ par la bulle Sublimis Deus en 1537. Dans son livre “A Violent Evangelism”, 1992, le théologien Dr. Luis Rivera Pagán déclare: “Dans le domaine juridique, les bulles du pape Alexandre VI maintinrent leur caractère autorisé comme montré dans la première phrase de la première loi du premier chapitre du troisième livre de la “Compilation de la Leyes de Indias” (1680), qui les reconnaît [les documents pontificaux] comme la toute première fondation de la possession à perpétuité des Amériques par la couronne de Castille.”:

“Par donation du Saint Siège apostolique… Nous sommes roi des Indes occidentales, des îles et de la terre continentale de l’océan, découvertes et à découvrir et incorporées dans notre couronne royale de Castille… [de façon] à ce qu’elles [ces îles et terres continentales] demeurent toujours unifiées pour la plus grande perpétuité, nous interdisons qu’elles puissent nous être retirées et nous ordonnons qu’elles ne puissent jamais être séparées de notre couronne royale de Castille…” (Recopilación 1841, 3.1.1, 2: 1). (p. 32)

Le Dr. Rivera-Pagán mit fin à cette discussion sur ce point en disant: “Cette loi est fondée sur les déclarations royales consécutives des rois Charles V et Philippe II d’Espagne, qui durant le XVIème siècle martelèrent la doctrine de la domination castillane à perpétuité sur les peuples ibéro-américains. Toutes ces déclarations font allusion aux bulles alexandrienne comme point crucial de référence.” (Ibid.). Puis ceci: “Bien que nous ne puissions pas trop insister sur ce point, il est néanmoins approprié de faire remarquer qu’au début du XIXème siècle, le don pontifical à perpétuité fut utilisé comme justification pour discréditer le mouvement d’indépendance latino-américain.

Les exemples ci-dessus fournissent une illustration clef du comment les schémas qui furent promulgués dans ces anciens décrets pontificaux et dans d’autres documents de domination, sont devenus institutionnalisés dans les lois et politiques d’états variés. De notre point de vue, le Saint Siège porte la responsabilité présente de l’action prise contre nos nations et peuples pour établir un système de language de domination destructeur et mortifère (“sub actuali dominio temporali aliquorum dominorum Christianorum constitute sint”). La vérité de tout ceci se trouve dans une phrase de la bulle Inter Caetera du 4 Mai 1493 qui dit: “Nous avons toute confiance en Lui de qui les empires et les dominations et toutes bonnes choses proviennent.

De notre point de vue, le Saint siège doit fournir autant de temps, d’effort, d’énergie et d’argent pour assister à la restauration de nos langues, cultures, terres et territoires sacrés, qu’il n’en a mis à tenter à nous détruire et à nous déposséder de ces caractéristiques de notre existence pour commencer cela. De plus, ouvrez les archives du Vatican à nos universitaires et érudits, déclarez et rapatriez tous objets culturels et/ou spirtituels nous appartenant que vous détenez ainsi que les restes et vestiges ancestraux ; soutenez la nation Oglala Lakota dans le problème lié aux terres sacrées des Black Hills (Collines Noires), traitez le problème de la contamination dûe à l’extraction de l’uranium dans la partie sud-ouest des Etats-Unis, retirez votre télescope de Mont Graham en territoire de la nation Apache ; soutenez la restauration et le processus de cicatrisation de nos nations.

Nous sommes anxieux de continuer ces discussions utiles au sujet de ces problèmes importants et nous proposons entr’autres choses, une série de réunions internationales avec le Saint Siège afin de discuter de nos points de vue respectifs, les notres comme les votres et de l’importance des bulles pontificales du XVème siècle et de leur paradigme de domination et de déshumanisation.
De plus, Il est temps pour le Saint Siège de s’opposer explicitement à l’utilisation de la Doctrine de la Découverte et de domination par les gouvernements des états en relation avec nos nations et peuples originels et libres.

Sincères salutations

Barbara Dull Knife, Oglala Lakota Nation

Loretta Afraid of Bear Cook, Oglala Lakota Nation

Belinda Ayze, Dine Nation

Chi’qwax, Jode Goudy, Chairman, Yakama Nation

Keith Matthew, Shuswap Nation

David Close, Himkokapskap, Cayuse Nation

Herson Huinca-Piutrin, Mapuche Nation, Comunidad de Historia Mapuche. Wilton Littlechild, Cree Nation, International Chief for Treaties 6, 7, & 8. Kenneth Deer, Mohawk Nation, Haudenosaunee

Steven Newcomb, Shawnee, Lenape Nations, Indigenous Law Institute

Au cœur du colonialisme eurocentrique chrétien avec la bulle Inter Caetera (pape Alexandre VI, 1493)

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Inter Caetera est le texte fondateur du colonialisme euro-chrétien en suite des bulles Dum Divertas (1452) et Romanus Pontifex (1455) du pape Nicolas V et fondateur du système légal colonialiste anglo-américain sur décision de la Cour Suprême des Etats-Unis (verdict et rendu de l’affaire Johnson c. McIntosh, 1823)

Les bulles n’ont jamais été révoquées, des lettres encycliques (recommandations papales n’ayant aucun pouvoir d’autorité) ont subséquemment été émises pour minimiser l’impact, mais cette bulle est toujours en vigueur au XXIème siècle. Un mouvement amérindien de révocation existe depuis les années 1990, les papes Jean-Paul II, Benoît XVI et François 1er ont été sollicités en vain pour les abroger. La lutte continue et nous en faisons tous partie. La lutte des Amérindiens pour reconquérir leur souveraineté volée est notre lutte à toutes et tous, nous devons nous tenir à leurs côtés pour que nous éradiquions ensembles ce fléau planétaire chronique.

~ Résistance 71 ~

“[…] Ainsi après avoir pesé toutes les conséquences avec la méditation qui se doit et après avoir noté que nous avons donné par missives antérieures la faculté ample et simple au roi Alphonse d’envahir, de rechercher, de capturer, de vaincre et de subjuguer tous sarazins et païens que ce soient et tout autre ennemi du Christ où qu’il soit et les royaumes et duchés et principautés et colonies et possessions et tous biens mobiles ou immobiles en leur possession ainsi que de réduire leurs personnes en esclavage perpétuel et d’appliquer et de s’approprier pour lui-même, ses héritiers et successeurs lesdits royaumes, duchés, principautés, colonies, possessions et biens et de les convertir en ses biens et profits et qu’en ayant sécurisé cette faculté, ledit roi Alphonse ou par son autorité, l’Infante sus-nommée, ont acquis justement et légalement et possèdent et ont fait l’acquisition ces îles, terres, ports et mers et que ceux-ci appartiennent de plein droit au dit roi Alphonse et ses héritiers et successeurs […] “
~ Extrait de la bulle Romanus Pontifex, pape Nicolas V, 1455 ~

 

Bulle Inter Caetera 1493 (extraits)

(traduit de l’anglais par Résistance 71)

Pape Alexandre VI / Rodrigo Borgia

4 Mai 1493

[…] qu’en notre époque spécifiquement, la foi catholique et la religion chrétienne soient exaltées et se développent partout, que l’on s’occupe de la santé des âmes et que les nations barbares soient renversées et amenées à la foi elle-même.
[…] Et afin que vous puissiez entreprendre une telle grande chose avec plus de promptitude et de motivation permises par notre faveur apostolique, nous, de notre plein accord, pas à votre requête ni la requête de quiconque d’autre à votre égard, mais de par notre seule largesse et certaine connaissance et de par la plénitude de notre pouvoir apostolique, par l’autorité de Dieu tout puissant qui nous est transmise par Pierre et le vicaire de Jésus Christ, que nous détenons sur terre, déclarons par la présente, que toutes îles trouvées par vos envoyés et vos capitaines, vous soient attribuées à vous vos héritiers et successeurs, rois de Castille et de Leon, pour toujours, avec l’ensemble des dominions/colonies, villes, camps, places et villages et tous droits, jurisdictions et appartenances de toutes îles et territoires trouvés ou à trouver, découverts ou à découvrir vers l’Ouest et le Sud, en traçant et en établissant une ligne allant du pôle arctique, ci-après nommé le Nord au pôle sud ci après nommé le Sud, sans se soucier si les terres ou les îles découvertes ou à découvrir se situent en direction de l’Inde ou vers quelque autre quartier ; la ligne se situant à cent lieues à l’Ouest et au sud des îles des Açores et du Cap Vert. Avec cette précaution néanmoins qu’aucune de ces îles et de ces terres trouvées ou à trouver, découvertes ou à découvrir, au-delà de cette ligne vers l’Ouest et le Sud, ne soient déjà en possession d’un roi ou d’un prince chrétien au jour de la naissance du Christ notre seigneur de l’an précédent cette années de grâce 1493. Nous vous faisons, appointons vous et vos héritiers et successeurs futurs, roi de celles-ci avec tout pouvoir, autorité et juridiction de toute sorte, avec toutefois cette provision que tout roi ou prince chrétien en possession de ces terres ne puisse en être dépossédé ou être expulsé. De plus, nous vous ordonnons en vertu de la sainte obéissance, qu’employant toute diligence dûe sur place, comme vous l’avez promis et sans que nous doutions de votre obéissance inhérente à votre loyauté et largesse d’esprit royale, vous devrez nommer sur ces terres des hommes d’expérience, obéissants et vivant dans la crainte de Dieu, afin qu’ils instruisent les habitants et les résidents de ces contrées à la foi catholique et à les entraîner à la bonne morale. De plus, quiconque de quelque rang que ce soit, même royal ou impérial,  contreviendrait à l’interdiction de se rendre sur ces terres trouvées ou à trouver, découvertes ou à découvrir, sans permission spéciale de votre part ou de vos héritiers et successeurs, pour y faire commerce ou pour toute autre raison que ce soit, se verrait excommunié late sententie ipso facto.
[…] Ne laissons personne contrevenir éhontement à notre recommandation, exhortation, réquisition, don, permission, tâche, constitution, décret, mandat, prohibition et volonté. Quiconque tenterait ceci doit savoir qu’il subira la colère de Dieu tout puissant et des apôtres Pierre et Paul. Édicté à Rome, St Pierre, dans l’année de l’incarnation de notre seigneur mil quatre cent quatre-vingt-treize, le quatrième jour du mois de mai, dans la première année de notre pontificat.

Donné par ordre de notre plus grand saint seigneur, le pape

June. For the referendary,     For J. Bufolinus,

  1. de Mucciarellis.         A. Santoseverino.
  2. Podocatharus.

= = =

Differentes sources de transcription de la bulle Inter Caetera (1493):

En anglais:

http://www.let.rug.nl/usa/documents/before-1600/the-papal-bull-inter-caetera-alexander-vi-may-4-1493.php

http://www.encyclopediavirginia.org/Inter_caetera_by_Pope_Alexander_VI_May_4_1493 (d’après une transcription de 1648)

http://www.nativeweb.org/pages/legal/indig-inter-caetera.html

http://www.history.ubc.ca/sites/default/files/courses/documents/%5Brealname%5D/inter_caetera_excerpted_0.pdf

Résistance au colonialisme: Vatican, doctrine chrétienne de la découverte et intégration des bulles papales du XVème siècle dans la loi fédérale sur les Indiens…

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Rejoignez le mouvement pour la répudiation des bulles papales colonialistes, plus nous mettrons de pression sur la hiérarchie cléricale jusqu’au Vatican et plus ces diktats papaux auront de chance d’être répudiés.

Il est plus que grand temps de rejoindre nos frères Amérindiens et de mettre un terme à l’ignominie coloniale occidentale qui perdure et cancérise toujours e monde aujourd’hui. Quiconque croit vivre dans un monde « post-colonial » comme la propagande veut nous le faire avaler, est sérieusement naïf et à terme complice des crimes commis par l’occident hier et aujourd’hui.

— Résistance 71 ~

 

Le pape François 1er et les peuples indigènes

 

Steven Newcomb

 

8 Octobre 2015

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2015/10/08/pope-francis-and-indigenous-peoples

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le 23 Septembre, l’avion du pape François se posait en territoire traditionnel et ancestral de la nation Piskataway (Washington D.C). De là, il voyagea en territoire traditionnel de la nation Lenape (à New York City et à Philadelphie). La visite du pape en Amérique du Nord a été célébrée par les catholiques et par ceux qui admirent sa prise de position sur des affaires comme le changement climatique (anthropique), la pauvreté, les droits des homosexuels, le besoin d’une responsabilité corporatrice et entrepreneuriale et la réforme du Vatican.

Pour ceux d’entre nous qui sont issus des nations “originelles” indiennes de ce sous-continent américain, la visite du pape soulève l’histoire sombre et complexe de l’église catholique dans sa relation avec nos peuples et nations originels. Alors qu’il était en visite en Bolivie au mois de Juillet dernier, le pape François 1er fit allusion au passé houleux avec les nations premières. Dans une déclaration se voulant de contrition, la pape a déclaré: “Je demande humblement le pardon, pas seulement pour les crimes de l’église elle-même, mais aussi pour les crimes commis contre les peuples natifs durant la soi-disant conquête des Amériques.”

Les crimes de l’église contre les peuples indigènes sont très bien illustrés dans bien des documents publiés par le saint siège des décennies avant et peu après le premier voyage de Christophe Colomb. (NdT: Colomb fit 4 voyages sur le continent américain: 1492, 1493, 1498 et 1502, il en partît chaque fois chargé d’esclaves Arawak, Tainos, Caribs etc dont les nations et cultures furent exterminées) Ces documents déclaraient la guerre contre les non-chrétiens/païens où qu’ils se trouvent. En 1452 par exemple, le pape Nicolas V autorisa le roi Alphonse du Portugal de voguer vers l’Afrique et toute autre terre non-chrétienne. Le pape exhorta le monarque portugais à “envahir, capturer, vaincre et subjuguer tous les sarazins et les païens, de réduire leurs personnes en esclavage perpétuel” et aussi “de prendre et saisir toutes leurs possessions et propriétés.

Une lecture attentive des versions latine et anglaise des documents papaux émis au XVème siècle révèle un fait capital: l’institution catholique du Saint Siège autorisait spécifiquement ce que le pape François a appelé “la soi-disante conquête des Amériques”. En 1493, le pape Alexandre VI (NdT: Rodrigo Borgia…) appela à ce que “les nations barbares” soient dominées, soient “subjuguées”, en tant qu’élément de la “propagation/extension de l’empire chrétien (“imperii Chiristiani propagationem”).

La mention faite par le pape François des “crimes de l’église” se prend dans un sens bien plus profond lorsque nous lisons la version latine de la bulle Inter Caetera du 3 Mai 1493 émise par le pape Alexandre VI/Borgia, qui plaça tout son pouvoir apostolique derrière l’Espagne et sa proposition de “réduire” et de “soumettre” les “îles et terriroires” non-chrétiens, ainsi que “leurs habitants à la règle chrétienne”. Le pape Alexandre VI qualifia la proposition de la couronne espagnole de réduire et de soumettre les nations barbares de “sacrée” et de “méritoire”.

Le 24 Septembre, le New York Times rapportait que le pape François félicitait les Etats-Unis pour leur “dévotion dans la liberté du culte”. Clairement le pontife n’est pas au courant qu’il a fallu attendre 1978 pour que le congrès des Etats-Unis ne passe la loi American Indian Religious Freedom Act. Une telle législation était nécessaire à cause de l’héritage de l’ancienne bulle du Vatican intégrée dans la loi états-unienne. Cette connexion très peu connue et pour cause, fut rendue claire par le juge de la cour suprême Joseph Story dans son Commentaire sur la Constitution des Etats-Unis de 1833. Le chapitre 1 est intitulé: “Origine et titre de propriété des territoires des colonies”. Là, Story établît une connexion directe entre la version latine de la bulle papale de 1493 Inter Caetera et la décision de la cour suprême des Etats-Unis en 1823 dans l’affaire Johnson contre M’Intosh.

Paraphrasant Johnson c. M’Intosh, Story écrivit: “l’autorité papale aussi fut amenée à l’aide de ces grands desseins [de la colonisation chrétienne] et dans le but de renverser le paganisme et de propager la religion catholique, le pape Alexandre VI, dans une bulle émise en 1493, accorda à la couronne de Castille l’entièreté de l’immense territoire découvert alors ou encore à découvrir, aussi loin que ces territoires n’étaient pas déjà possédés par un prince chrétien.

Story a ensuite connecté ce langage papal au “droit de la découverte” exprimé par son patron juge de la cour suprême John Marshall dans la décision de Johnson contre M’Intosh. Jusqu’à ce jour, la décison de la cour suprême dans l’affaire Johnson définit le titre sur la terre original indien de nos nations comme n’étant qu’une “simple occupation des sols” dans la loi états-unienne, sujette à une réquisition de ce que Story a appelé “la domination absolue” comme “un droit acquis par la découverte”. En d’autres termes, la cour suprême des Etats-Unis a affirmé que la “prétention” de la découverte chrétienne sur des terres non-chrétiennes a eu pour résultat l’octroi par les colonisateurs à eux-mêmes d’un droit de domination envers le sol. Le ministère de la justice des Etats-Unis a appliqué cet argument à la cour suprême en 1954 dans l’affaire des Indiens Tee-Hit-Ton contre les Etats-Unis. Dans sa décision émise en 1955, la cour suprême cita “Les éléments de la loi internationale” de Henry Wheaton: “Les nations païennes des autres quartiers du monde étaient le butin légal et la proie de leurs conquérants civilisés.

Le Jeudi 24 Septembre de cette année, le pape François 1er s’est adressé aux deux chambres du Congrès des Etats-Unis et d’après Tim Murphy de la revue “Mother Jones”, François “fit un pas vers la reconnaissance du traitement souvent horrible que les Etats-Unis (et l’église) réservèrent aux Amérindiens,” lorsqu’il déclara: “Ces premiers contacts furent souvent turbulents et violents”, mais il ajouta: “Il est difficile de juger le passé avec les critères du présent.” Un tel langage prend finement à contre-pied le fait que les prédecesseurs de ce pape émirent des documents pontificaux qui appelaient à la propagation de l’empire chrétien et la domination des nations et des peuples au nom de l’évangélisation des païens.

Le pape François et le Congrès des Etats-Unis doivent reconnaître qu’en 2015, le langage de domination des anciens documents (bulles) pontificaux sert de support et de guide pour la loi et politique indienne fédérale des Etats-Unis. Ceci demeure une des manifestations de ce “traitement souvent horrible” de nos nations auquel le pape a fait référence. Il est temps pour le pape François de saisir l’opportunité de reconnaître pleinement devant le monde entier et de répudier les documents (bulles) pontificaux de domination et de déshumanisation desquels ont résulté un héritage incessant d’injustice, de dépossession et de traumatisme pour nos nations et peuples originels de ce continent.

Voyage du cureton en chef au pays du goulag levant (ex-USA): Le criminel Bergoglio continue de justifier les crimes génocidaires de la chrétienté…

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L’esquive prudente du pape François

 

Steven Newcomb

 

26 Septembre 2015

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2015/09/26/pope-franciss-careful-side-step

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Durant son discours au congrès des Etats-Unis le 24 Septembre dernier, le pape François a fait allusion à une collision entre les nations colonisatrices de la chrétienté et nos nations originelles de ce continent. Dans un exemple typique de louvoiement bureaucratique, le pape a dit: “tragiquement, les droits de ceux qui étaient ici bien avant nous ne furent pas toujours respectés.” Cela veut-il dire qu’il est suggéré un instant que les droits de nos ancêtres et de nos nations furent principalement respectés, mais simplement pas toujours ? L’histoire nous fournit bien des preuves que le droit de nos nations de vivre libres de toute domination et de toute déshumanisation n’a quasiment jamais été respecté par les sociétés dominantes, comme les Etats-Unis.

Le pape François a également dit ceci: “Ces premiers contacts furent souvent turbulents et violents, mais il est difficile de juger le passé avec les critères du présent.” En regard de la loi fédérale US sur les Indiens et la politique des Etats-Unis les concernant, le pontife de Rome a fait deux erreurs de logique avec cette simple déclaration. Les affaires auxquelles nous avons a traité ici en regard de la “doctrine chrétienne de la découverte” et la domination ne sont pas “dans le passé”. La doctrine de la domination chrétienne s’est maintenue, a été maintenue au fil du temps de génération en génération dans la société. Elle est toujours bien maintenue aujourd’hui en 2015.

De plus, aucune réforme n’a jamais été faite en argumentant qu’un schéma injuste de pensée et d’attitude du passé doivent être continués dans le présent. Si cela était le cas, il n’y aurait pas eu de décision de la cour suprême des Etats-Unis dans l’affaire Brown contre le comité directeur de l’éducation, parce que la décision de Plessy contre Ferguson n’aurait pas été abrogée. En cela, la ségrégation serait toujours la loi de la terre aux Etats-Unis. Aucun mouvement de réforme n’a jamais réussi à créer une réforme en étant d’accord avec la proposition qu’un système d’injustice se doit d’être maintenu dans le présent parce qu’il fut créé dans le passé et qu’il a été perpétué continuellement et scrupuleusement jusqu’au temps présent par ceux-là même qui bénéficient de ce système injuste.

Lord Acton a dit cette phrase célèbre: “Tout pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument.” Il condamnait aussi ceux qui utilisaient cet argument foireux qu’une attitude ou action mauvaise ou injuste du passé ne pouvaient pas être jugées avec les standards du présent. Il avait pris pour exemple les “hérétiques” brûlés vifs sur les bûchers de l’inquisition, omettant de manière fort à propos la perspective et le critère de ceux-là même qui furent brûlés vifs ainsi que la perspective de la famille de ces personnes, il est possible de prétendre que seul le point de vue de l’inquisiteur existe. D’après la logique papale, nous ne pouvons pas utiliser nos critères de jugement d’aujourd’hui pour dire que l’inquisiteur a eu tort de faire brûler telle ou telle personne innocente. On ne peut regarder l’affaire que du point de vue de la “sainte inquisition”.

En regard de la mention du pape “ceux qui étaient ici longtemps avant nous”, le pape a dit “pour ces gens, ces peuples et ces nations, depuis le cœur de la démocratie américaine, je souhaite réaffirmer ma plus haute estime et mon appréciation.” Il fit cette déclaration juste un jour après avoir déclaré la “sainteté” de Junipero Serra, pour avoir mis en application avec grand zèle ce que le pape Alexandre VI (Borgia) avait appelé le but “sacré… et méritoire” de “subjuguer”, de “réduire”, les “nations barbares” aux fins de “propagation de l’empire chrétien”.

Le système de mission catholique espagnol que Junipero Serra fonda en haute Californie, eut pour résultat la mort de plus de 150 000 Indiens dans ces missions et pourtant le pape François n’a rien dit, pas un mot de sympathie pour les morts des nations californiennes à qui il dit après coup, vouloir “réaffirmer sa plus haute estime et appréciation.” Quelqu’un devrait informer lae pape que des actions ont bien plus de portée que des mots et qu’il n’est pas possible d’estimer et d’apprécier des nations distinctes en manquant de respect à leurs morts et ce tout spécifiquement lorsque votre propre institution a déchaîné sur la planète un système de domination et de déshumanisation sans précédent qui mena à la mort de ces centaines de milliers d’ancêtres. Si le pape François veut tangiblement démontrer son estime et son appréciation auprès des nations et peuples originels de ce continent, il doit révoquer les bulles/décrets pontificaux du XVème siècle.

Vatican, colonialisme et doctrine chrétienne de la découverte: la débauche toute chrétienne d’un pape à un autre, de Borgia à Bergoglio…

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Au cureton en chef Bergoglio: Les crimes contre l’humanité sont UNIVERSELS ET IMPRESCRIPTIBLES. Un génocide au XVème siècle = un génocide au XXème ou XXIème siècle ! L’église catholique est génocidaire, forçons-la à enfin le reconnaître !…

Rejoignez le mouvement pour la répudiation des bulles papales colonialistes, plus nous mettrons de pression sur la hiérarchie cléricale jusqu’au Vatican et plus ces diktats papaux auront de chance d’être répudiés.

— Résistance 71 ~

 

Le pape François n’est pas chrétien. Appliquez les traités

 

Steve Melendez, Pyramid Lake Paiute

President, American Indian Genocide Museum

 

25 Septembre 2015

 

url de l’article original:

http://bsnorrell.blogspot.com/2015/09/paiute-steve-melendez-pope-francis-is.html

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

En l’an 1501, Johann Burchard, maître de cérémonies au Vatican écrivit dans son journal secret: “Dimanche soir, ce 30 Octobre, Don Cesare Borgia donna un souper dans ses appartements du palais apostolique; il y avait une cinquantaine de prostituées et de courtisanes en attendance, qui après le repas dancèrent avec les serviteurs et les autres présents, d’abord habillées puis nues.

Après le souper, des lampes sur pied avec des bougies allumées furent placés sur le sol et des marrons y furent éparpillés, que les prostituées nues et à quatre pattes devaient ramasser en marchant à quatre pattes entre les lampes. Le Pape (NdT: Rodrigo Borgia/Alexandre VI, père de Cesar et Lucrèce Borgia..), Don Cesare et Donna Lucrezia étaient présents et regardaient les ébats. Finalement, des récompenses furent offertes: des gilets de soie, des chaussures, des chapeaux et autres vêtements, pour les hommes qui avaient le plus de succès avec les prostituées. Cette performance se tint dans la Sala Reale et ceux qui y participèrent ont dit qu’en fait les prix furent présentés à ceux qui gagnèrent le concours.

Il est intéressant de noter que les enfants du pape, César et Lucrèce étaient présents à cette orgie au Vatican.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, Rodrigo Borgia alias pape Alexandre VI, n’est pas commémoré pour sa débaucherie ou ses actes incestueux mais pour avoir publié une bulle/édit pontifical qui tira une ligne de séparation de la planète du pole nord au pole sud, qui donna la plus grande partie du continent des Amériques à l’Espagne et une partie, le Brésil, au Portugal. La salacité de Rodrigo Borgia était bien connue à cette époque. En tant que Cardinal, il reçût une réprimande du pape Pie II, écrite de sa propre main en Juin 1460.

Nous avons entendu qu’il y a trois jours, un certain nombre de femmes de Siène se sont rassemblées dans les jardins de Giovanni Bichi et que vous, oubliant vos responsabilité de saint office, étiez avec eux de une heure à 6 heures de l’après-midi. Votre compagnon était un de vos collègues dont l’âge, sinon son respect pour la saint siège apostolique, aurait dû lui rappeler ses devoirs. Nous avons été informés qu’il y a eu des danses, que des débaucheries amoureuses ne manquèrent pas et que vous vous êtes comporté de manière plus que cavalières. La décence nous interdit ici d’entrer dans les détails de ce qu’il s’est passé, car ce furent choses dont le nom même est indigne de votre rang. Les maris, frères et pères qui accompagnaient ces filles se virent l’entrée interdite de façon à ce que vous et quelques uns de vos intimes puissiez vous vautrer à votre aise dans le stupre et la luxure. Il est dit que ceci est un sujet majeur de conversation à Siène et que tout le monde se gausse de votre vanité…

Nous vous laissons seul juge de savoir si courtiser de jeunes filles, faire envoyer des fruits et des vins à la femme de votre choix, et passer des jours entiers à observer toute sorte de débaucherie pour finalement faire renvoyer les maris pour être plus libre dans vos mouvements, est compatible avec votre dignité. Nous sommes blâmés de votre faute, et votre oncle Callixtus est également blâmé pour vous avoir fait confiance pour tant d’honneur et de représentation… rappelez-vous de votre dignité et n’essayez pas de conquérir la réputation d’un galant vain parmi les hommes et les femmes… Ici à Bignio, il y a bien des ecclésiastiques et des gens du commun pour lesquels vous êtes devenu synonyme de luxure…

Bien des gens dans ce pays pensent que l’Amérique fut fondée comme une “nation chrétienne” mais personne ne doute du fait qu’il n’y avait rien de chrétien dans ce pape Alexandre VI.

Du génocide des populations natives que Christophe Colomb perpétra sur l’île actuelle de Haïti (Hispagnolia) au refus du gouvernement d’honorer les traités avec les nations indiennes, tout cela remonte à ce pervers, incestueux et licencieux pape Alexandre VI/Borgia. Comme nous le verrons, toute l’histoire depuis le Christ est remplie d’hommes professant être chrétiens, mais qui ne l’étaient certainement pas. C’est l’église catholique qui est la plus responsable du détournement du christiansime. La bulle papale de l’Espagnol Rodrigo Borgia du 4 Mai 1493, Inter Caetera, fut la base même de la doctrine chrétienne de la découverte, qui fut écrite dans la loi même des Etats-Unis. Le dictionnaire du droit Black définit la “découverte” comme “la fondation de l’affirmation de propriété nationale ou de souveraineté, la découverte est la trouvaille d’un pays, d’un continent, d’une île, auparavant inconnus ou seulement connu préalablement par des habitants non civilisés.

Qu’un pape espagnol ait pu donné le continent des Amériques à l’Espagne et au Portugal n’est qu’un vol de territoire à l’échelle d’un continent. Criminaliser les propriétaires et bénir les voleurs est simplement profondément satanique.

Aujourd’hui, le pape François 1er s’est adressé au congrès des Etats-Unis. Parlant des maux historiques faits aux peuples indigènes des Amériques, il a montré qu’il n’était pas plus chrétien que ne l’était le pape Alexandre VI/Borgia. Il y a dit: “Tragiquement, les droits de ceux qui étaient ici bien avant nous ne furent pas toujours respectés. Pour ces peuples et leurs nations, du cœur de la démocratie américaine, je veux leur réaffirmer ma plus grande estime et appréciation. Ces premiers contacts furent souvent turbulents et violents, mais il est difficile de juger le passé avec les critères du présent.

L’anté-christ est quelqu’un qui oppose ou prend la place de Jesus Christ et l’église catholique prend exactement cette fonction ! Si le saint esprit fut dans ces deux hommes, alors ils sauraient que le “critère” de la bible ne change jamais. Le bien et le mal ne changent jamais. La propriété volée doit être rendue. C’est la règle de la loi. Les traités doivent être mis en application. C’est la loi. Les lois injustes doivent être condamnées ; c’est la chose la plus juste à faire.

Lettre au pape pour la répudiation officielle de la bulle Inter Caetera (1493) fondement de la doctrine coloniale occidentale (Oceti Sakowin, Sioux)

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C’est la seule solution pour détruire la pseudo légitimité territoriale de l’empire. Le colonialisme depuis le XVème siècle jusqu’à aujourd’hui, car nous vivons toujours et sans doute plus que jamais dans un monde colonial et non pas « post-colonial » comme veut le faire ingurgiter la pensée unique criminelle dominante, est fondé sur le racisme, le génocide et l’acceptation par la force puis la propagande, que l’occident et sa « civilisation » a le droit « divin » de dominer le monde: dominum christianorum.

Forcer le pape à répudier officiellement la doctrine chrétienne de la découverte inscrite dans la bulle Inter Caetera de 1493 qui sert de fondement à la loi coloniale depuis lors, privera instantanément l’empire de sa base territoriale usurpée et un empire sans territoire s’effondre. Nous l’avons dit et le répétons, c’est le talon d’Achille de l’empire anglo-américain et c’est là qu’il faut frapper. Les mouvements de lutte amérindiens doivent être solidaires là-dessus et nous devons les soutenir ! Pourquoi ? Parce que « Nous sommes tous des colonisés ! »

Les deux bulles papales fondement de la doctrine coloniale occidentale: Romanus Pontifex (Nicolas V, 1455) et Inter Caetera (Alexandre VI, 1493)

— Résistance 71 —

 

Une lettre au pape François 1er: Abolissez la bulle papale qui est derrière la colonisation !

 

Ruth Hopkins

 

14 Octobre 2014

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2014/10/14/letter-pope-francis-abolish-papal-bull-behind-colonization

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Très saint père,

Han (Hello).

Mon nom est Cankudutawin (femme du Chemin Rouge). Je suis une Améridienne de la nation Sioux, Oceti Sakowin. Nous datons de bien avant les Etats-Unis. Nos terres traditionnelles sont les grandes plaines de l’Amérique du Nord (NdT: qui s’étendent au centre sur ce que sont actuellement les Etats-Unis et le Canada), je suis née à Fort Yates dans le Dakota du Nord sur la réserve Sioux de Standing Rock et je suis un membre enrôlé du peuple Sisseton Wahpeton Oyate.

Mes grands-mêres Katherine Ray et Stella Pretty Sounding Flute étaient toutes deux de ferventes catholiques. Les gens disent que vous êtes bon, que vous êtes unique et différent de vos prédécesseurs. Les gens parlent autour de moi et disent qu’il y a une chance que vous m’écoutiez, moi, une simple femme d’une réserve indienne.

Après la venue de Christophe Colomb en 1492, l’existence des peuples indigènes des Amériques du nord et du sud ont changé à tout jamais. La trajectoire historique de mon peuple fut aussi changée. Au-delà d’avoir été infectés par des maladies inconnues de nous comme la variole pour laquelle nous n’avions aucune immunité, on nous a affamé, brutalisé et massacré. Des millions d’indigènes du continent furent massacrés au nom de la Destinée Manifeste, née des doctrines de la découverte, en particulier édictée par la bulle papale de 1493 (Inter Caetera).

La bulle papale de 1493, Inter Caetera, un édit solennel écrit par le pape Alexandre VI, donna aux chrétiens la domination sur les terres indigènes et appela à la subjugation des peuples natifs indigènes pour le but de propager la doctrine chrétienne. En fait, les chrétiens furent chargés de la tâche de renverser les nations autochtones afin de les convertir au christianisme et les héritiers chrétiens furent aloués “plein et libre pouvoir, autorité et jurisdiction de toute sorte”. Ceux qui tentèrent de s’opposer à ce document papal furent menacés d’être exposés “à la colère de dieu tout puissant et de ses saints apôtres Pierre et Paul.”

Ce que cette bulle accordait est le droit de conquête. La colonisation a commencé avec l’Espagne et le Portugal et toutes les autres puissances européennes ont suivi leur exemple. Les envahisseurs européens qui ont volés les terres et les vies des autochtones furent autorisés de le faire sous couvert et autorité de l’église, qui était le fondement de la loi des états. Quelques trois cents ans après que le pape Alexandre VI ait invoqué “deprimantur” contre mes ancêtres, John Marshall le 4ème juge de la cour suprême des Etats-Unis, prit le principe du “droit de réduction” de la bulle papale Inter Caetera, fondée sur le concept chrétien latin de dominorum christianorum et fit de la domination chrétienne une loi en regard de l’invention de la doctrine chrétienne de la découverte.
La doctrine elle-même n’a aucune base légale. Utilisant le raisonnement d’Inter Caetera, la cour suprême des Etats-Unis abrogea les demandes de droit de propriété des peuples autochtones, dont les ancêtres vécurent en Amérique du Nord pendant des milliers et des milliers d’années et a donné le titre aux colons américains qui étaient gouvernés par des leaders chrétiens.

Sans cette bulle papale, les Etats-Unis d’Amérique seraient forcés de réviser les politiques de termination et d’assimilation qu’ils ont mis en pratique contre nous, les habitants originels de la terre, le vol des terres indigènes et de leurs ressources, les violations des traités et le génocide qui fut appliqué au travers de nombreux massacres comme ceux entr’autres de Sand Creek, Wounded Knee et Whitestone Hill. Les Etats-Unis et autres pays coloniaux ont justifié ces atrocités en se cachant derrière l’église.

Tant que la bulle papale Inter Cetera demeure effective, les peuples indigènes continueront à souffrir. Toute la loi américaine concernant les Indiens d’Amérique est fondée sur la trilogie de Marshall, celle de la doctrine chrétienne de la découverte. Le droit de réduction, sous le déguisement de la doctrine de la découverte, est utilisé pour nourrir la bête coloniale et utilisé pour donner toujours plus de pouvoir au capitalisme, alors que les entreprises multi-nationales utilisent des concepts religieux quasi-légaux comme cette doctrine de la découverte, pour voler les peuples indigènes du monde entier. A la poursuite de ressources naturelles comme le bois, le pétrole, le gaz, les diamants, l’uranium et autres richesses, ils ignorent et balaient nos vies.

Je vous adresse cette lettre avec humilité et respect, comme quelqu’un qui reconnait l’autorité de Celui qui guérit ceux aux cœurs brisés et soignent leurs plaies ; Celui qui n’est pas venu pour condamner le monde, mais pour le sauver.

Pour le bien de tous, nous vous demandons de révoquer formellement la bulle papale Inter Caetera de 1493. Le faire, restaurera les droits humains fondamentaux et amènera la cicatrisation aux peuples autochtones et à son tour, au monde entier. Seul vous avez le pouvoir de faire ceci.

S’il vous plaît, rencontrez-moi en tant que représentante du pays indien pour un entretien lors de votre prochaine visite aux Etats-Unis l’an prochain. Mitakuye Oyasin.

Mes meilleurs vœux à votre sainteté,

Salutations distinguées,

Cankudutawin, Red Road Woman

Ruth Hopkins

“Bénis soient les faiseurs de paix, car ils seront appelés les enfants de dieu.” Mathieu 5:9

Ruth Hopkins (Sisseton Wahpeton & Mdewakanton Dakota, Hunkpapa Lakota) est écrivain, blogueuse, biologiste, activiste et juge.

La solution contre-impérialiste: Le démantèlement de la doctrine chrétienne de la « découverte », fondement du colonialisme occidental…

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Pour en savoir plus:

La doctrine chrétienne de la « découverte » sur Résistance 71

 

Déclaration pour le démantèlement de la doctrine chrétienne de la découverte

 

Nation Akimel O’tham

Nahuacalli, Ambassade des Peuples Originels

 

Avril 2013

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Nous, les nations des peuples originels, procédons à cet appel pour la réflexion et la prise d’action sur des problèmes d’importance critique pour notre survie présente et future.

Nous affirmons notre droit d’exercer notre existende libre en tant que nations et peuples de ce continent et de cet hémisphère Abya Yala, appelé Amérique, une existence qui remonte au début des temps comme cela a été exprimé dans nos histoires sur l’origine. Nos ancêtres ont évolué au moyen de systèmes profonds de connaissance et de multiples langages. La sagesse et la spiritualité de nos ancêtres ainsi que leurs profonds pouvoirs de discernement et d’observatons scientifiques ont grandement contribué à l’humanité en termes de nourriture, de médecine, de mathématiques, de connaissance spirituelle et de compréhension, tout en servant de gardiens aux vastes systèmes écologiques et aux eaux pures, qui sont la source de la vie. Nos ancêtres libres et indépendants ont étudié les lois de l’univers et ont développé nos systèmes originels de compréhension spirtituelle et d’harmonisation avec le monde naturel. Nos systèmes de gouvernance légaux uniques sont et seront toujours profondément enracinés dans notre Terre-Mère, nos terres et nos territoires ancestraux traditionnels.

L’année 1492 marque le début d’un processus récurent de crimes contre l’humanité, notre humanité en tant que peuples originels d’Abya Yala (Les Amériques). En 1492, Cristobal Colon (ou Christophe Colomb, dont le nom en espagnol veut dire le “colonisateur porteur de la croix ») fut commissionné pour naviguer vers nos patries ; il toucha terre à l’île de Taino de Guanahani et il affirma la prise de possession au nom de la croix chrétienne et la couronne de Castille. Il fit ceci sur la base de l’affirmation par la chrétienté (NdT: Christendom en anglais ou “domination chrétienne) que les monarques chrétiens avaient le droit divin de “découvrir” et de “conquérir” les non-chrétiens et ainsi d’affirmer leurs droit sur leur territoires, terres ancestrales et ressources. Colon rebaptisa cette première île San Salvador (Saint Sauveur) et il y ériga une croix et un échafaud symbolisant l’intention d’imposer la domination politique castillanne et la loi de la couronne sur les nations et peuples originels et leurs territoires. Ce processus fut répété à une échelle massive, où que les agents de la chrétienté envahissaient les terrritoires et les sites de cérémonies de nos nations, ayant l’intention de nous dominer et de nous déposséder de nos terres et de notre spiritualité.

En 1493, la pape Alexandre VI prétendît faire un “don” apostolique de terres non-chrétiennes à la couronne de Castille et de León pour “la propagation de l’empire chrétien” (empirii cristiani) et exprima son désir que les nations non-chrétiennes, barbares, soient subjuguées et “amenées à la foi chrétienne”. Le document du pape dit à la couronne de Castille et de León:

Nous, de notre propre volonté, par la teneur de la présente, que les dites îles trouvées par vos envoyés et capitaines, vous soient données, assignées à vous, vos héritiers et successeurs, rois de Castille et de León, pour toujours, avec les colonies, villes, camps, endroits et villages et tous les droits, jurisdictions et appartenances de toutes les îles et terres découvertes et à découvrir, trouvées et à trouver… Nous vous faisons, nommons, vous et vos héritiers et successeurs, seigneurs de ces terres avec plein pouvoir de droit, toute autorité et toute jurisdiction nécessaire de quelque sorte que ce soit avec cette restriction néanmoins qu’aucune terre propriété d’un autre prince chrétien ne puisse lui être enlevée.”

Les droits à la colonisation antérieure de “tout prince chrétien”, spécifiquement du Portugal, devaient être protégés mais pas les droits des nations et peuples non-chrétiens. De ce décret résulta une tradition de domination politique, économique, sociale et culturelle et la subjugation imposée à nos peuples et nations au nom de la “civilisation” et la “conquête pacifique” comme les missionnaires catholiques, dominicains, franciscains et jésuites imposèrent la conversion religieuse comme instrument de domination coloniale.

Nous nous sommes rassemblés pendant trois jours sur le territoire traditionnel des nations d’O’otham afin de discuter les effets destructeurs, mortifères et génocidaires de la Doctrine Chrétienne de la Découverte sur nos nations et peuples originels. Nous nous sommes concentrés sur le besoin de démanteler et de défier les idées déshumanisatrices et les arguments qui ont typiquement été appelés la Doctrine de la Découverte (aussi connue sous le nom de “droit de la découverte”). Ces idées de domination et de subjugation sont parfaitement illustrées dans la bulle papale Inter Caetera de 1493 et autres documents issus par la saint siège au Vatican et adopté par les couronnes portugaise et espagnole et leurs successeurs.

Les pays d’Angleterre, de France, Hollande et Russie affirmèrent également de créer des droits de souveraineté au travers d’actes symboliques. En résultat de la succession politique internationale, des pays de part l’occident tracent tous leur lignée politique aux prérogatives de Colomb en 1492 et aux bulles papales des XV et XVIème siècles. Aux Etats-Unis par exemple, la formation politique des états de Californie, de l’Arizona, du Nouveau-Mexique, du Nevada, du Colorado et de l’Utah peut être drectement tracée à ces mêmes documents.

Après bien des présentations et une longue délibération à la “Conférence pour le Démantèlement de la Doctrine de la Découverte”. Nous avons trouvé que la Doctrine de la Découverte continue ses effets destructeurs et son impact négatif sur nos peuples et nations depuis tous ces siècles.

Nous affirmons par la présente que la domination, subjugation et déshumanisation persistantes de nos peuples et nations indigènes, sont une claire violation de nos droits humains. Comme moyen de gérer avec ces violations constantes et les insistances à la domination dont nos peuples souffrent quotidiennement, nous faisons et lançons cet appel à la conscience et affirmons notre détermination à former un Tribunal des Peuples indigènes pour faire reconnaîre, connaître et surveiller les droits de nos peuples et nations et de faire condamner les perpétrateurs de ces violations de nos droits, de faire distribuer mondialement une information éducative au sujet de la Doctrine de la Découverte et des ses effets et ce en affirmation des systèmes originaux et légaux de nos dits peuples et nations.

Nous notons de plus, que depuis l’invasion, la colonisation et l’imposition subséquente des états coloniaux sur ce continent, nos peuples ont souffert de la persécution, de massacres et du déni de nos droits humains de libre circulation en tant que peuples originels sur notre propre continent. La néo-colonisation actuelle impose illégalement des industries minières sur nos territoire et aussi nous criminalise au sein de frontières coloniales. Les impositions religieuses de la chrétienté continuent d’influer négativement sur nos pratiques spirituelles ancestrales, allant jusqu’à nous priver d’accès à nos centres de cérémonie qui sont maintenant considérés êtres des ruines de valeur archéologique vouées à être développées comme centre de distraction pour touristes.

Ainsi, nous affirmons que la domination, la subjugation et la déshumanisation actuelles et persistantes de nos peuples originels est une claire violation de nos droits.

Afin de gérer les violations systématiques de nos droits et libertés et des formes variées de domination et de domestication affectant nos peuples aujourd’hui et considérant que les Indiens ont un impératif en termes de sauvegarde de nos droits et de développement de notre destinée ; sous ce principe d’auto-détermination, nous appelons à la constitution du Tribunal des Peuples Indigènes afin de montrer la preuve des violations de nos droits et des effets désastreux qui empêchent un futur meilleur et qui condamnerait similairement ceux responsables de ces violations de droits humains, qui par leur nature sont des crimes contre l’humanité. Ce Tribunal des Peuples Indigènes doit être de caractère global et doit servir à disséminer la connaissance de la situation historique et actuelle des peuples indigènes et aussi surveiller chaque situation. Ce corps légal devra promouvoir et informer la société mondiale au sujet de la Doctrine de la Découverte et de ses effets négatifs et morifères contre l’humanité.

= = =

Source:

http://www.nahuacalli.org/#!contact/c55t

http://www.nahuacalli.org/

Le commencement de la fin pour l’empire… Les Mohawks montrent la voie de la démocratie directe traditionnelle…

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L’Assemblée des Premières Nations se dissout… Canada Inc. est au bout du rouleau !

 

Mohawk Nation News

 

18 Mai 2014

 

url de l’article:

http://mohawknationnews.com/blog/2014/05/18/afn-inc-dissolving-canada-inc-finished/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71~

 

Lorsque l’entreprise de l’Assemblée des Premières Nations (APN) Inc. se dissout, l’entreprise Canada Inc. se dissout ! Les conseils de bandes et de tribus sont une partie importante de la grille de contrôle de l‘entreprise Canada. Leur but essentiel est d’aider le Canada à perpétrer le programme de génocide et de signer à la vente nos terres et nos ressources. Ils représentent un front pseudo-démocratique qui prétend nous représenter.

Le conflit actuel avec l’APN Inc. se situe entre ceux qui veulent signer l’abandon de notre toujours croissant Indian Trust Fund et d’autoriser l’extraction de nos ressources par leurs marionnettistes ; les autres veulent l’indépendance, la liberté et vivre selon la loi de la terre. Une fois que ces “chefs” auront démissionné, la grille entrepreneurale va disparaître. Le Canada ne peut plus continuer la fraude d’utiliser notre terre et nos ressources comme gages collatéraux afin de faire du fric sur le marché de la bourse.

Nous refusons de mendier notre propre fond auprès de Canada Inc. Nous allons nous dresser ensemble pour combattre notre ennemi commun. Le Canada essaie de conserver le contrôle en amenant sur le devant de la scène une entité roue de secours entrepreneuriale de l’APN appelée la “Confédération des Premières Nations”. Elles sont une et même chose et se dissolveront avec l’entreprise Canada. Canada Inc. panique et essaie de créer un conflit et plus de confusion entre les variés “Indiens entrepreneuriaux”. Les chefs prendront la haute position morale et légale en démissionnant et en rejoignant le vrai peuple naturel de l’Île de la Grande Tortue, C’en est fini de l’APN Inc et de Canada Inc. Le véritable peuple ingigène (ongwehonwe) va affirmer notre souveraineté.

New World Son nous avertit: “This world is just an illusion. Yes, it is. Oh Yeah. Babylon is gonna fall, is coming down!”  New World Son. Babylon is gonna fall”.

A lire: Que faire avec l’APN ?  What to do with AFN.

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Raviver le feu

Mohawk Nations News

21 Mai 2014

url de l’article:

http://mohawknationnews.com/blog/2014/05/21/rekindle-the-fire/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

L’entreprise Canada ne peut plus se déguiser comme souveraine au travers de la fantaisie totale de l’Assemblée des Premières Nations (APN). Le conseil des indiens tribaux et de bandes (gouvernemental) et l’APN sont en train de se dissoudre. Nous allons maintenant affirmer notre pouvoir inhérent, individuellement et collectivement. Notre gouvernance traditionnelle a toujours été en attente depuis l’imposition de la loi génocidaire d’avancement sur les Indiens du 25 Octobre 1924. L’existence des entreprises commerciales connues sous les noms de Canada et d’Etats-Unis, n’est exclusivement fondée que sur la base de la doctrine illégale de la découverte chrétienne du Vatican (XVème siècle). Le Canada va essayer frauduleusement de faire venir des gérants tiers pour s’occuper de leurs camps de prisonniers de guerre illégaux étiquetés “réserves pour Indiens”.

Le peuple naturel d’Onowarageh ou de l’Île de la Grande Tortue va rétablir la connexion avec notre terre-mère. Les conseils des peuples seront rétablis dans chaque communauté. Le pouvoir des clans (association de familles) sera réaffirmé de façon à ce que de véritables décisions politiques depuis la base puissent de nouveau être prises. Nous deviendrons un seul esprit sur toutes les affaires qui nous affectent dans chaque communauté. Le peuple devra prêter serment devant le feu ,de maintenir et de servir la loi de la paix et d’aimer notre peuple et toutes nos relations.

Le gouvernement entrepreneurial et ses forces de l’ordre prêtent un serment d’obéissance aveugle à un autocrate étranger (la reine d’Angleterre) et ses héritiers et prédecesseurs. Le devoir principal de l’armée est de préserver et de protéger la trésorerie. Alors que la couronne est coupable du meurtre et du viol de nos enfants, ses membres paieront pour leurs crimes.

Un aigle surveillera depuis le sommet de l’arbre de la paix et signalera de tout danger approchant.

Chaque personne prendra part au débat sur les choses nous affectant tous et toutes. Ceux qui créent des étincelles de colère autour du feu devront partir. Personne ne pourra venir autour du feu avec des objets tranchants, en particulier la langue qui peut-être bien acérée. Le feu devra rester propre de façon à ce qu’aucune poussière ni saleté ne s’y agglutinent.

Karonhiaktajeh [Louis Hall] nous rappelle: “Ceux qui ont accepté la loi de la Grande Paix ont aidé le fondateur à réunir d’autres nations. Les missionnaires admettent qu’ils voyagèrent au travers de l’Amérique et divulguèrent de la propagande contre la confédération iroquoise, spécifiquement contre les Mohawks, parce qu’ils étaient selon leurs mots ‘les plus militants et les mieux organisés’. Les missionnaires ont pensé à tort, qu’ils avaient pu enrayer la grande Loi de la Paix, qui aurait rendu impossible à l’homme blanc de voler l’Amérique.

Wampum 6:

Et le monde connaîtra enfin la paix véritable.

The Doors savent bien comment “allumer le feu”: “The time to hesitate is through. No time to wallow in the mire. Try now, we can only lose”. Doors. “Light my fire”.

 

Résistance politique au colonialisme: Analyse de la falsification historique du Vatican au sujet des bulles papales du XVème siècle (Steven Newcomb)

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— Résistance 71 —

 

Désinformation de la part de la mission d’observation permanente du Saint Siège (Vatican)

 

Steven Newcomb

 

4 Mai 2014

 

url de l’article original:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2014/05/04/misinformation-permanent-observer-mission-holy-see

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le 27 Avril 2010, la mission d’observation permanente du Saint Siège (Le Vatican) aux Nations-Unies a délivré sa déclaration officielle au sujet de la Doctrine (chrétienne) de la Découverte durant la 9ème session du Forum Permanent de l’ONU sur les problèmes indigènes. La déclaration est un excellent exemple d’obscurantisme et de falsification historique. Voyons donc cela d’un peu plus près.

La déclaration du Saint Siège clâme que le document pontifical de 1493 “Inter Coetera (sic), en tant que source de droit international.. a été abrogé par le traité de Tordesillas”. Ceci ne parle en rien de ce dont nous avons soulevé depuis 1992: les bulles papales de 1493 et leurs documents précédents, sont la génèse de la domination sur nos nations originelles et les peuples de l’Île de la Grande Tortue de cet hémisphère. Le Saint Siège tente, à notre vue, de faire glisser l’attention du problème de son autorisation de domination sur la question irrelevante de savoir si le document Inter Caetera est une source du droit international.

La déclaration du Saint Siège de 2010 dit également que la “division des terres entre la Castille-Aragon (Espagne) et le Portugal”, fut abrogée par le traité de Tordesillas de 1494.” Après avoir été informé de cet argument, Anthony Padgen, un éminent universitaire spécialiste de cette période historique m’a dit dans un courriel: “Je ne vois pas comment un accord (le traité Tordesillas) entre deux pouvoirs civils pourrait véritablement abroger une bulle papale.”

En y regardant de plus près néanmoins, le Saint Siège ne disait pas que le traité de Tordesillas a abrogé la bulle papale. Le sujet de la phrase du Saint Siège est “la division des terres entre l’Espagne et le Portugal”, qui fut faite par le pape Alexandre VI en 1493. Si le traité de Tordesillas “a abrogé” ou annulé quoi que ce soit, c’est la “division des terres” en rendant discutable le placement du pape quant à la ligne de démarcation de la division des dites terres.

Il y avait toujours une ligne de démarcation entre l’Espagne et le Portugal, mais elle a été déplacée vers un endroit différent à la suite d’un accord par traité civil auquel le pape donna sa bénédiction. La décision de l’Espagne et du Portugal de bouger la ligne de démarcation est ce que le Saint Siège caractérise maintenant apparemment comme une “abrogation” de la division terrestre du pape entre deux pays. Quoi qu’il en soit, abroger un document est “abolir par une action autoritaire, officielle ou formelle”, par le parti qui a créé le document. Clairement, le traité de Tordesillas n’abroge pas la bulle papale Inter Caetera en tant que tel parce que ni l’Espagne ni le Portugal n’était l‘entité qui a émis le document et ces pays n’avaient pas la jurisdiction, le pouvoir légal “d’abroger” un document émis par la pape.

De plus, le Saint Siège a affirmé en 2010 qu’ en tant “que source de loi canon ou loi de l’église… Inter Coetera (re-sic) a aussi été abrogée par les faits…” Le Saint Siège a dit que le document pontifical lui-même a été “abrogé” en tant que “source de droit canon ou ecclésiastique”. Comment cela a t’il pu bien pu se produire ? Une raison donnée fut “la colonisation de l’Amérique du Nord et des Caraïbes par le roi de France”.

Samuel Eliot Morison a écrit à ce sujet dans son “The European Discovery of America: the Northern voyages A.D 500-1600”, New York Oxford University Press, p.341. D’après Morison, en 1533, le roi de France François 1er, le pape Clément VII et l’évêque Le Veneur se sont rencontrés à Marseille pour célébrer le mariage entre un des fils de François 1er et la nièce du pape Catherine de Médicis. Morison dit que ce fut “facile de persuader le saint père de déclare que l’édit d’Alexandre (de 1493) ne s’appliquait qu’aux terres déjà découvertes, pas à celles trouvées plus tard par d’autres souverains. Ainsi, François 1er obtint le feu vert du Vatican (pour d’autres colonisations) et passa le mot à Jacques Cartier.”

C’est pourquoi le Saint Siège se doit de répondre à cette question: “Comment la colonisation française de terres non chrétiennes en Amérique du Nord et dans les Caraïbes, que le pape Clément VII avait approuvé et bénit, a pu “abroger” la bulle papale Inter Caetera “comme source de loi canon ou ecclésiastique”. Elle ne l’a pas pu et ne l’a pas fait.

Puis, le Saint Siège dans sa déclaration de 2010 a affirmé que la bulle papale, document Inter Caetera “a aussi été abrogée par d’autres bulles papales, comme par exemple Sublimis Deus.” Le Saint Siège cita ensuite le document Sublimis Deus de 1537 du pape Paul III comme suit:

“Les Indiens et les autres peuples qui ont pu avoir été découverts plus tard par les chrétiens, ne sont en aucun cas privés de leur liberté ou de leur possession de propriété, et ce alors même qu’ils résident en dehors de la foi de Jesus Christ, et qu’il peuvent et doivent, librement et légitimement, jouir de leur liberté et de la possession de leur propriété, ils ne devront pas non plus être réduits en esclavage ; si le contraire se produisait, ce serait nul et non avenu et n’aurait pas d’incidence.”

Aussi merveilleux ce langage puisse t’il paraître, l’empereur espagnol Charles V ordonna que toutes les copies de la bulle papale Sublimis Deus qui avait atteint la “Nouvelle Espagne” (aux “Amériques”), fussent confisquées et ramenées en Espagne. Le document était lettre morte dans les colonies/dominions de l’Espagne aux “Amériques”. De plus, comme mentionné par le Dr. Luis Rivera-Pagan dans son ouvrage “Violent Evengelism” (1992), le pape Alexandre VI avait, par la bulle de 1493, attribué à perpétuité à l’Espagne un droit de domination en relation des terres non-chrétiennes “découvertes ou à découvrir”. Le don à l’Espagne par la papauté d’un droit de domination (colonisation) en relation aux terres non –chrétiennes découvertes, ne fut pas abrogé par la bulle papale Sublimis Deus, ni non plus le pape Paul III n’eut l’intention d’abroger par le moyen de Sublimis Deus, les dons fait par la papauté au préalable, d’un droit de domination territorial donné à la couronne espagnole.

Les avocats du Saint Siège ne sont manifestement pas des historiens. S’ils l’étaient, ils en sauraient bien plus que cela et n’essaieraient pas d’embobiner les gens à croire que le don par la papauté d’un droit de domination fut “abrogé” en 1537 par le pape Paul III et sa bulle Sublimis Deus. Comme l’a fait remarqué le Dr. Luis Rivera dans son livre de 1992 “A Violent Evangelization”:

“Dans l’arène juridique, les bulles alexandriennes ont maintenu leur caractère d’autorisation, comme montré par la première phrase de la première loi du premier chapitre du troisième livre de “The Compilation of the Leyes de Indias” (1680), qui les reconnaît (les bulles papales) comme la première fondation pour la possession à perpétuité des Amériques par la couronne de Castille:

“Par donation du Saint Siège apostolique et romain… Nous sommes les seigneurs des Indes de l’Ouest, terres et iles et océans découverts ou à découvrir et incorporés à notre couronne royale de Castille.. et nous donnons notre foi et notre parole royale et les rois nos successeurs, de façon à ce qu’elles (les Indes occidentales) ne puissent jamais nous être retirées ou séparées de nous en totalité ou en parties, pour quelque raison ou cause que ce soit.”

Et Rivera conclut: “Cette loi est basée sur les déclarations royales consécutives de Carlos V (Charles V) et Felip II (Philippe II), qui durant le XVIème siècle émirent la doctrine de la domination castillanne à perpétuité sur les peuples hispano-américains. Toutes ces déclarations font allusions aux bulles alexandriennes comme point crucial de référence. “Ainsi, en 1680 les lois des Indes occidentales étaient toujours reconnues das les publications royales espagnoles comme fondées sur le “caractère spécial d’autorisationdes bulles alexandriennes”. Si ces documents du pape Alexandre furent abrogés par le bulle papale de 1537, de manière évidente la monarchie espagnole (Charles V et Philippe II) n’ont pas eu ni lu le memo… voilà pourquoi la monarchie a continué à les utiliser comme fondation même de la loi des Indes occidentales.