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Résistance au colonialisme: Exposer le système colonial de domination s’exerçant même au travers de l’ONU…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, démocratie participative, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 25 juin 2015 by Résistance 71

“Toute domination implique une invasion, parfois physique et ouverte, parfois camouflée, l’envahisseur assumant le rôle de l’aide à un ami. En dernière analyse, l’invasion est une forme de domination économique et culturelle… Pour que l’invasion culturelle réussisse, il est essentiel que ceux qui sont envahis deviennent convaincus de leur infériorité.”

“L’authentique libération, le processus d’humanisation, n’est pas un autre dépôt [de connaissance] à être effectué dans l’esprit des Hommes. La libération est une praxis: l’action et la réflexion d’hommes et de femmes sur leur monde afin de le transformer.”

~ Paolo Freire ~

 

La Déclarations des Droits des Peuples Indigènes de l’ONU n’est pas la base de la fin de la domination

 

Steven Newcomb

 

22 Juin 2015

 

url de l’article:

http://indiancountrytodaymedianetwork.com/2015/06/22/un-declaration-not-basis-ending-domination

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Pour bien des hommes le sentiment de la domination est bien doux…” écrit Leonard Barnes dans on livre “Empire ou démocratie” (1939). James Crawford, dans sa préface du livre d’Antonie Anghie “Imperialism, Sovereignty, and the Making of International Law” (2005), dit qu’Anghie a argumenté que les relations entre l’occident et les ordres politiques non-occidentaux “possèdent des caractéristiques communes”. Ces caractéristiques ont reproduit au fil du temps, “une routine sous-jacente de domination et de subordination.

Crawford explique comment Anghie a documenté qu’au-delà des préoccupations du droit international pour les relations entre les États, il y avait la préoccupation pour les “relations entre les civilisations et les peuples.” Puis Crawford continue en disant: “De plus, ceci furent des relations de domination.” Ceci prend tout son sens à la lumière d’une définition clef du mot “civilisation”, c’est à dire, l’imposition d’une forme particulière de culture sur une population pour laquelle ce schéma culturel est totalement inconnu. La forme culturelle étrangère est imposée par une nation ou un peuple sur d’autres nations et/ou peuples comme moyen de leur imposer un système de domination, système qui doit être constamment gardé et vigilamment défendu par l’État.

“L’avancée de la civilisation”, lorsqu’appliquée aux efforts d’envahir et de subjuguer par la force nos nations originelles (NdT: “primitives” au sens anthropologique du terme, du latin primere: premier, original…) et se saisir de nos territoires, n’est qu’un euphémisme pour l’expression “avancée de la domination”, qui est parfois subtilement déguisée en “marche du progrès”. La logique résultante fut indiquée par l’universitaire de droit du XIXème siècle Charles Salomon qui a dit: “Aucun mot n’est plus vague et n’a été impliqué dans plus de crimes que le mot de civilisation”. Les efforts de dominer nos nations et nos peuples en clâmant de “civiliser” et de “christianiser, évangéliser” nos ancêtres, furent mis en œuvre afin de tenter de forcer nos ancêtres, ainsi que nous comme leurs descendants, dans et sous les règles de l’ordre politique dominant, celui du “civis” ou de la “société civile”. Ce processus fut merveilleusement résumé dans le titre du livre de J.P. Kinny “A Continent Lost—A Civilization Won” (1937). L’affirmation sous-jacente est on ne peut plus claire: “la domination a fait gagner un continent” et nos nations originelles, en conséquence de l’avancée de cette “domination”, ont, elles, perdu un continent. La plupart des gens ne voient pas ou refusent de voir que le mot “civilisation” est un mot qui masque avec succès le concept et la pratique de domination derrière le masque trompeur de la “positivité”.

Un vocabulaire extrêmement varié, comprenant un langage du système de domination dérivé du gréco-romain, a été utilisé contre nos nations et nos peuples depuis des siècles. Ce qui est typiquement appelée “L’État” provient d’une vision du monde étatico-centrique, vue comme la “plus haute forme d’ordre politique”, ceci chez nous étant parfois appelé la “couronne”. Ce qu’on appelle “l’État” est un mot raccourci pour l’expression “l’État de domination”. D’après les fervents supporteurs de l’augmentation de la “domination de l’état”, celle-ci doit être maintenue coûte que coûte et par dessus tout. Elle doit être imposée sur toutes les autres formes de civilisations humaines, incluant nos nations originellement et toujours aujourd’hui libres de droit.

Dans le contexte de l’ONU, les nations et les peuples sur lesquels un “état de domination” a été imposé, sont appelée: indigènes. Lorsque des représentants de l’Île de la Grande Tortue (NdT: Amérique du Nord dans la terminologie des Indiens d’Amérique) se sont rendus à Genève en 1977 et quand le premier Groupe de Travail des Peuples Indigènes se rassembla en 1981, pour travailler à l’élaboration de la Déclaration des Droits des Peuples Indigènes (DDPI) de l’ONU, le schéma de domination et de subjugation en droit international n’avait pas encore été identifié comme le problème à résoudre par les nations et peuples colonisés sur la voie de la libération, qui ont été forcés, subjugués par un système de domination. A cette époque, le schéma spécifique de domination et de subjugation de la loi fédérale états-unienne sur les Indiens, n’avait pas encore été identifié comme le problème à résoudre dans le contexte des Etats-Unis et de son système “légal” de domination…

Dans les années 1970 et au début des années 1980, le langage international (incluant la loi internationale) que les états utilisent en rapport aux personnes qualifiées “d’indigènes” n’avait apparemment pas encore été identifié comme un système de langage de domination. Ce système de langage n’avait pas encore été compris comme le moyen utilisé par les états pour maintenir l’état de domination sur les nations et peuples originels. Le système de domination du langage politique se cache derrière de telles expressions à la consonnance neutre comme “la loi” et “l’intégrité territoriale de l’État”.

Ces phrases ne sont que des euphémismes pour un système d’état de domination. Les avocats des peuples indigènes dans les années 1970 et 80 n’ont apparemment pas remarqué que SI le texte de la DDPI de l’ONU était écrit sur la base du système de langage de domination des États, alors le texte résultant de la Déclaration ne serait, au nom des droits de l’Homme, qu’un texte de maintien plus que de fin de l’imposition de la domination sur nos nations et peuples originels. Ils n’ont apparemment pas remarqué que l’écriture du texte de la DDPI dans le contexte de la domination d’état, résulterait en un document écrit utilisant les concepts et les catégories mêmes, qui servent à constituer et à maintenir un état de domination sur nos nations et peuples originels.

Le système légal et politique fédéral sur les Indiens, tel que mentionné ci-dessus, a aussi été construit et maintenu en fonction du système de langage de domination des Etats-Unis. Le gouvernement des Etats-Unis a clarifié qu’il n’avait absolument aucune intention ni intérêt de mettre fin à son système de domination appelé “loi et politique fédérale indienne”. Il n’est intéressé qu’à maintenir en place le système existant qu’il prend toujours bien soin de ne jamais étiqueté de système de domination. Les Etats-Unis n’ont pas non plus d’intérêt à utiliser le texte de la DDPI de l’ONU comme moyen de libérer nos nations et peuples originels de l’Île de la Grande Tortue du système de domination et de subjugation que les Etats-Unis ont imposé et continuent d’imposer par la force à nos nations.

Les Etats-Unis et d’autres états comme le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, interprètent les articles 4 et 46 de la DDPI, par exemple, comme les autorisant ainsi que d’autres états, à maintenir leurs systèmes respectifs de domination sur les peuples dénommés “indigènes”. En résultat d’expressions comme “loi et politique fédérale indienne”, la “loi”, le “gouvernement”, la “société civile” etc, le citoyen lambda ne voit pas le système de domination. Le schéma de domination et de déshumanisation de nos nations et de nos peuples ne peut devenir évident que dans le processus d’être dûment nommé. Une utilisation redondante de mot tel que domination (comme démontré dans cet article), amène le véritable schéma à l’attention et à la scrutinité de notre conscience humaine. Ne pas utiliser le mot “domination” laisse le système de domination dans l’ombre puisqu’on n’en parle pas et ainsi ne pas en parler fait qu’il n’existe pas.

Quand le mot “conquête” est utilisé au lieu du mot “domination”, ceci fait croire que les nations et les peuples ainsi dominés le furent par une défaite militaire dans un lointain passé et sont ainsi donc obligés d’accepter passivement la “défaite” comme leur lot permanent dans la vie. Cela donne l’illusion que l’on est en train de parler de droit des nations et peuples vaincus. Mais quand ce qui est étiqueté “conquête” est identifié précisément comme une domination des plus injuste, ceci procure alors à nos nations et peuples originels un moyen de défier l’ordre politique existant comme étant une violation flagrante de notre droit de naissance d’exister libres de toute forme de domination.

Pas une fois le texte de la DDPI de l’ONU ne nomme et n’adresse la domination comme un problème existant et contemporain qui doit être résolu pour les nations et peuples “indigènes”. La déclaration de L’ONU fut rédigée de façon impliquant en apparence que les nations et peuples appelés “indigènes” furent “conquis” (défaits) mais que malgré une telle “conquête”, les peuples appelés “indigènes” ont toujours le droit d’aspirer à la réalisation de certains droits humains sous un système de domination d’un état donné. Les termes de la DDPI pour cela sont “l’État” et “l’intégrité territoriale de l’État”.

Nulle part dans le texte de la DDPI est fait le contre-argument que les nations et peuples appelés “indigènes” n’ont pas été conquis avec succès, mais ont été au lieu de cela forcés d’exister depuis des siècles sous des formes injustes de domination qui doivent être stoppées. Pour toutes les raisons ci-dessus, une “aspiration” pour des “droits humains” sous la domination de l’État, sur la base de la DDPI, n’est pas une base pour mettre fin à la domination sur nos nos nations et peuples originels, toujours libres de droit.

Steven Newcomb (Shawnee, Lenape) is co-founder and co-director of the Indigenous Law Institute and author of Pagans in the Promised Land: Decoding the Doctrine of Christian Discovery (Fulcrum, 2008). He is Co-Producer of the soon to be released documentary movie “The Doctrine of Discovery: Unmasking the Domination Code,” directed by Sheldon Wolfchild (Dakota), with narration by Buffy Saint-Marie.

Introduction à la philosophie et la pensée amérindienne (Russell Means ~ 3ème Partie)

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, documentaire, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , on 2 mai 2014 by Résistance 71

Russell Means prend ici le contre-pied de bien des idées reçues affirmées contre vents et marées par l’anthropologie et l’ethnologie « orthodoxes », qui rappelons-le, comme toute science, sont sous contrôle des payeurs, de ceux qui fournissent argent et logistique pour que la « science » corrobore ce qui DOIT être, souvent bien plus que ce qui EST.

Sa narration de sa mise au défi des archéologues dans leur convention vaut à elle seule son pesant d’or, une intervention à la Russell Means pur sucre… Jubilatoire!

— Résistance 71 —

 

Les mensonges proférés à notre sujet

 

Russell Means

 

Traduit de son livre testament “If you’ve forgotten the name of the clouds, you have lost your way”, 2012

par Résistance 71

 

Présentation

1ère partie

2ème partie

3ème partie

4ème partie

 

A chaque fois qu’une discussion commence au sujet des avantages relatifs à la société matriarcale en opposition à la société patriarcale, ou sur le style de vie des peuples indigènes en comparaison avec le style de vie moderne post-industriel, un nombre de vieux mythes se voulant honorables sont cités par les avocats de la “modernité” afin de discréditer le sauvage ou l’ “homme naturel” primitif. Il est important de considérer ces mythes un par un et de voir lequel ou lesquels, s’il y en a, a le mérite soit de la logique, soit de la preuve de son côté.

Rappelez-vous toujours: Les conquérants et les vainqueurs des guerres ont écrit les livres d’histoire.

  • Le mythe de la saleté: dès lors que les peuples indigènes vivent dans des sociétés où tout est organique et retournent aux éléments desquels ils proviennent, il n’y a de fait aucune accumulation de déchets. Ajoutez à cela qu’il n’y a jamais eu de surpopulation, et nous pouvons constater que ce qui est appelé “ordure, déchet” ou “poubelle” dans nos temps modernes, est juste considéré comme un engrais dans la société indigène. Sans aucune accumulation de zones d’ordures, il n’y avait de fait aucun terrain fertile pour l’éclosion de maladies. En ce qui concerne l’hygiène personnelle, qui a le plus de chance d’être plus propre: un “sauvage” qui se purifie lui-même dans les inipi tous les quelques jours, ou l’homme “civilisé” qui se lave une fois par an ou moins ?
  • Le mythe des maladies: Les maladies étaient virtuellement inconnues avant l’arrivée de l’homme blanc, comme l’a démontré le manque total de résistance immunitaire des natifs aux pathogènes européens importés qui ont décimés les populations des Amériques. Les archéologues furent stupéfaient de ne pas découvrir de dents pourries dans les corps retrouvés dans les tombes pré-colombiennes qu’ils volaient.
  • Le mythe de la mortalité à un jeune âge: Les anciens des Indiens des plaines nous disent qu’avant l’arrivée des blancs, il n’était pas rare que des personnes vivaient jusqu’à 150 ans. Depuis leur arrivée, la longévité des Indiens n’a fait que chuter, elle est maintenant de 43 ans en moyenne aujourd’hui dans la réserve Sioux de Pine Ridge dans le sud-Dakota.
  • Le mythe de la famine: Les peuples indiens vivaient en équilibre avec leur environnement. Dans les périodes de disette, ils mettaient moins d’enfants au monde. Les sources alimentaires étaient très nombreuses et très diverses, les gens n’étaient pas dépendants d’une monoculture qui amène une catastrophe en cas d’échec d’une culture ou d’un élevage.
  • Le mythe de la sauvagerie: Qui peut être plus sauvage que les inventeurs de l’Inquisition ? Les Européens sont célèbres pour la myriade de formes de torture qu’ils perfectionnèrent les uns sur les autres, les victimes étaient écartelées, démembrées, éviscérées, brûlées vives, torturées sur la roue et la liste est infinie… Le scalpage a été inventé par les blancs, plus spécifiquement par les Hollandais, cela servait à collecter les récompenses pour avoir tué des Indiens hommes, femmes et enfants, dont le prix étaient différents. Payer au scalp était plus facile que payer à la tête. Originellement, les chasseurs de primes blancs étaient requis de ramener les têtes des victimes pour être payés, mais le nombre croissant d’Indiens tués a rendu la pratique plus difficile. Un bouquet de têtes étaient plus difficile à transporter, ainsi le scalpage était plus efficace.
  • Le mythe de l’ignorance: Qui peut être plus ignorant qu’une société entière qui, tout en se pavanant d’être à un haut niveau de sophistication, empoisonne son environnment et crée des armes capables de détruire toute vie sur terre ? Aucune société indigène sur cette planète n’est assez ignorane pour faire ne serait-ce qu’une de ces deux choses.
    L’alphabétisme est souvent tenu comme un standard de sophistication intellectuelle ou de progressisme. Gardez présent à l’esprit que les peuples qui développent une littérature, ceux qui acquièrent le langage écrit, deviennent mentalement paresseux, ils n’ont plus besoin de se rappeler. A la place des 3R de l’éducation américaine, les Lakota focalisent sur une éducation qui insiste sur les 3 “L” Look, Listen, Learn (Regarder, Ecouter, Apprendre). Ce type d’éducation est parfaitement adaptée au style de vie indigène pour lequel la connaissance importante est dérivée de la Loi Naturelle. De manière démontrable, les peuples indigènes autour du monde obtiennent la connaissance nécessaire pour des sociétés s’épanouissant sur le très long terme, avec aucun impact négatif sur l’environnement. Dans cette situation, il n’y a clairement aucune nécessité pour un langage écrit. Quel système est le “meilleur” ? Vous devez vous poser la question de savoir quel système fonctionne le mieux ? Si les Indiens des Amériques étaient si “ignorants”, pourquoi donc les envahisseurs blancs eurent-il besoin répétitivement de l’aide des Indiens afin de simplement survivre ? Qui est le véritable ignorant ici ?
  • Le mythe du sacrifice humain: Afin de justifier le meurtre, la mise en esclavage et la torture à mort des Indiens, pour aussi voler leur or et leurs terres, il fut très utile de pouvoir les étiqueter sous le vocable de païens, d’infidèles et de pratiquants de sacrifices humains. Les prêtres espagnols et les conquistadores sous le commandement de Cortez, passèrent 2 pleines années à traquer tous les livres aztèques qu’ils purent trouver, au travers de l’empire Aztèque et les brûlèrent tous. Des livres sur une astronomie très avancée, des livres de mathématiques, de médecine et qui sait quoi d’autre, tous perdus, à tout jamais. Il devient alors très pratique qu’il n’y ait plus de preuves écrites pour contredire les affirmations des Espagnols sur les sacrifices humains et autres atrocités soi-disant commises par les Aztèques. Les Espagnols purent fabriquer tous les mensonges qu’ils voulurent, sans aucune preuve pour les contredire, ces mensonges sont alors devenus partie de la perception du public sur les Aztèques en tant que gens cruels et assoiffés de sang. Mais le rapport moderne sur les Aztèques, et ceci est corroboré par des trouvailles archéologiques récentes, est prouvé historiquement faux. Une fois que tous les livres aztèques furent brûlés, il n’y eut plus aucune documentation écrite de la pratique ancienne des opérations à cœur ouvert que les Aztèques maîtrisaient. Ceci fut très facile donc, pour les Espagnols ignares de les condamer comme “sauvages” pour pratiquer des “sacrifices humains”. Des archéologues pilleurs de tombes ont trouvé des plaques d’or ou d’ivoire qui étaient utilisées pour remplacer et réparer des sections de crâne entières qui avaient été endommagés lors d’accidents ou enlevées pour pratiquer de la chirurgie du cerveau très complexe. Comme le confirme les descendants actuels des Aztèques au Mexique, leurs ancêtres étaient très efficaces dans l’utilisation d’herbes et de racines capables de ralentir le rythme cardiaque à des fins chirurgicales ; seulement récemment ont commencé quelques anthropologues culturels à reconnaître ce fait, qui est connu des praticiens Aztèques depuis les temps pré-colombiens. Cette évidence soutient l’argument que les cérémonies rituelles rapportées par les Espagnols comme étant des sacrifices humains n’étaient en fait que des procédures médicales sophistiquées.
    Comme les nazis, les patriarques du monde et à travers de l’histoire ont été bien informés de tactiques arrivant à point nommé pour diaboliser leur ennemi, “l’autre”, en l’accusant de leurs propres crimes et atrocités. En réalité, c’est le patriarcat qui continue de pratiquer les sacrifices humains de nos jours, spécifiquement dans des endroits comme le Texas et la Floride (NdT: Les deux états où il y a le plus d’exécutions au pays du goulag levant, ex-USA). Accompagnés par des dogmes religieux, un rituel et une certaine solennité, les condamnés (trop souvent innocents) hommes et femmes, sont mis à mort de manière “scientifique”. Comme dans tout sacrifice humain, le dieu de la vengeance est soi-disant appaisé et quelques bénéfices sont supposés en être tirés, comme le refus de commettre de futurs crimes, alors que chaque étude scientifique légitime jamais conduite a démontré que le “facteur dissuasion” n’est qu’un leurre et un mensonge.
    Durant la guerre également, de jeunes hommes et femmes sont envoyés combattre avec une connaissance certaine que beaucoup mourront et que de leur sacrifice en résultera un soi-disant bénéfice. Notez bien que ce ne sont jamais les patriarques qui marchent vers le risque de mourir, mais seulement ceux qui sont trop jeunes, trop innocents et trop naïfs pour en savoir plus. Et c’est en cela que réside le soi-disant bénéfice ? Voilà le sacrifice humain dans sa forme la plus psychopathe.
  • Le mythe de la guerre: d’après bon nombre “d’experts” blancs, les nations indiennes d’Amérique du nord étaient engagées dans une guerre quasi permanente. Celles-ci étaient soi-disant des “sociétés de guerre” et ce à un degré où le membre mâle de la société indienne est toujours identifié comme étant un “guerrier”.
    Il y a un dicton Lakota qui dit ceci: “Les vieillards et les mères connaissent la folie de s’engager dans la bataille”. Lorsque des désaccords ne pouvaient pas être résolus entre nations indiennes, la dispute était alors règlée de manière bien moins dangereuse qu’un match moderne de football américain professionnel.
    Lorsque le temps des traités est venu, le gouvernement américain a dit qu’il devrait y avoir des lignes imaginaires autour de votre territoire. Donc nous avons tracé des lignes sur une carte qui comprenaient la zone englobant nos mouvements. D’autres peuples et de plus petits groupes comme les Mandan, les Arikara et les Hidatsa, vivaient dans cette zone plus large que nous fréquentions et qui en accord avec les traités étaient notre territoire. Alors l’homme blanc y jeta un œil et ne puis y comprendre quoi que ce soit à la situation. Comment le territoire d’une nation peut-il se trouver dans le territoire d’une autre ? Quand vus comprenez que chaque aiguille de pin, chaque pierre, chaque grain de sable est sacré, excluriez-vous les êrtres humains de cette sanctité. Ainsi il était facile pour nos de partager cette partie de la terre les uns avec les autres et de commercer les uns avec les autres.
    Chez les Amérindiens, chaque territoire d’une nation était entouré de territoires partagés, en commun où vous pouviez rencontrer d’autres gens. Si de jeunes gens dans les terres partagées se conduisaient de manière brutale ou idiote, comme le font parfois de jeunes gens pendant des concours ou des démonstrations de bravoure et d’athléticité et si quelqu’un y était blessé ou tué, ceci ne causait pas une guerre. Comme cela est très commun avec les peuples indigènes du monde, nous avons des mécanismes pour résoudre les conflits entre les gens.
    Nos désaccords entre nations indiennes étaient, des mots de Vine Deloria Jr: “largement résolus sans verser le sang.” Par exempe les six nations (iroquoises) règlaient les différents au cours d’un match de Lacrosse. Les nations indiennes du sud avaient un jeu à deux crosses similaire à Lacrosse. Les Indiens de la région atlantique avait un jeu qui ressemblait au football. Bien sûr ces parties pouvaient être violentes, mais les différents y étaient réglés dans verser le sang. Les Maoris de Nouvelle-Zélande, qui tatouent leurs visages avec des dessins très compliqués, règlent leurs disputes dans une compétition de celui qui fait la grimace la plus horrible, expressions facilaes qui sont renforcées par les tatouages. Le gagnant est celui qui fait l’expression la plus horrible. Incidemment, la plus haute insulte pour les Maoris est un défaut d’expression faciale.
    Les peuples indigènes sont souvent amusés d’entendre ce que les archéologues écrivent à leur sujet. Le plus souvent, ce qui est écrit est simplement scandaleux. J’ai participé à une convention de l’American Association of Archeologists (AAA), une convention de pilleurs de tombes en quelque sorte, afin de mettre au défi leur affirmation que les Amérindiens étaient des “peuples de la guerre”. J’ai demandé ceci à l’assemblée d’archéologues:
    Dans toutes les tombes pré-colombiennes que vous avez pillé, avez-vous jamais trouvé une simple arme de guerre ? Si vous pouvez produire une seule arme de guerre que vous aavez collecté dans une de ces tombes, je me suiciderai ici, sur cette estrade, devant vous !”
    Ne croyez-vous pas que quelques uns de ces archéolos auraient adoré de me voir m’exterminer juste là sur l’estrade ? ou du moins d’essayer de me convaincre de le faire en argumentant ? Quoi qu’il en soit, étant des pilleurs de tombes très experts en la matière, ils savaient la différence entre l’alignement des plumes de l’empennage et la pointe d’une flèche sur des flèches de chasse faites pour percer des côtes verticales et des flèches de guerre faites pour percer des côtes horizontales humaines (flèches qui sont couramment trouvées du reste dans les tombes européennes qu’ils pillent…). Quelle fut la réponse à mon défi de la part de cette assemblée de pilleurs de tombes ? Un silence assourdissant !

Canada et colonialisme: Commission Vérité et Réconciliation… Vraiment ?…

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La résistance politique au colonialisme actif sur le continent des Amériques, qui, contrairement au continent Africain, est toujours PHYSIQUEMENT sous occupation coloniale, commencée il y a plus de 500 ans, mène les Amérindiens dans trois groupes d’obédience politique distincts:

1- Les Indiens qui prônent le statu quo, car profitant bien du système colonial. Ils sont une minorité, mais ont été mis dans les positions clef de « négociations » entre les gouvernements colons et les nations indigènes.

2- Les Indiens « radicaux », qui prônent la récupération totale des territoires et la sortie des colons exploiteurs, militants et activistes, ils sont également une minorité, bien que cette position ait été adoptée (temporairement) par la vaste majorité des grands noms de la résistance amérindienne moderne depuis les années 1970.

3- Les Indiens qui prônent une véritable réconciliation via la restitution, mais aussi via le respect du traité originel entre natifs et immigrants européens: le traité Wampum Deux Rangées (Guswentha en langue iroquoise). Cette voie du milieu rassemble le plus du suiveurs indigènes et est sans aucun doute, la solution la plus accommodante et viable sur le long terme pour toutes les parties impliquées. Pour être couronnée de succès, il faut une chose à la fois simple et compliquée: Que les colons répudient les doctrines religieuses racistes et oppressives qui sont le fondement de la loi coloniale, qu’ils reconnaissent être des immigrants désirant vivre en paix et égalitairement avec leurs hôtes. Ceci signifierait la fin de l’empire anglo-américain et de la colonisation d’un continent…

C’est légalement faisable.

— Résistance 71 —

 

Vérité et Réconciliation

 

Mohawk Nation News

 

28 mars 2014

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2014/03/28/truth-reconciliation/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Les auditions sur les abus sexuels, viols et meurtre de nos enfants dans les camps de la mort gouvernementaux appelés Residential Schools ou pensionnats pour Indiens se terminent. Les Ongwehonwe (NdT: terme Mohawk pour dire “habitants de la terre”, le terme Mohawk pour “autochtone”) ont besoin la communauté internationale des nations souveraines de les assister pour traduire en justice les criminels de la “couronne” exposés par la “Commission Vérité et Réconciliation” (CVR). Eux et leur progéniture ne profiteront jamis du génocide de notre peuple. La couronne entrepreneuriale sera rendue responsable de leurs crimes.

La couronne est les banquiers internationaux qui viennent des 13 lignes de sang monarchiques dont le QG réside au Vatican. La couronne a envoyé ses assassins jésuites pour commettre le pire des crimes génocidaires sur nos enfants.

Comment peut-on réconcilier ceci ? En traduisant en justice ces criminels selon la loi de la terre, d’Onowarageh, l’Île de la Grande Tortue, pour l’assassinat de nos enfants et le vol de nos territoires et possession.

Tout ce que ces criminels en ligne direct avec la couronne nous ont volé sera restitué. Toute terre enregistrée comme “appartenant à la couronne” retourne aux véritables natifs Ongwehonwe dès maintenant ! Toutes extractions des ressources s’arrêtent immédiatement ! Tous les Indiens vendus à l’entreprise doivent quitter leur position maintenant ou vous devrez faire faire aux perles noires ! La loi naturelle équilibrera tout sur Onowaregeh.

La réconicilaition se produira quand nous aurons notre propre siège à la table des nations. Ils ne se sortiront pas du crime de génocide en disant “nous sommes désolés” ou en nous donnant quelques dollars provenant de toute façon de notre propre Indian Trust Fund toujours croissant de 700 000 milliards de dollars. Nous faisons partie de chaque pouce de cette terre.

La CVR a mis à jour le pire des crimes haineux du XXème siècle, la couronne assassinant nos enfants et notre culture. Ils ont essayé de forcer leur culture du dollar au dessus de notre culture spirituelle. Ils ont échoué. Sous notre loi, ils et toute leur progéniture sont coupables et feront face au gauntlet. Ceux qui fuient seront jugé sous la loi internationale. La couronne n’échappera pas à la punition pour génocide. Toutes les agences, structures et divisions entrepreneuriales de la couronne répondront de leurs méfaits devant nous. Le Canada a échoué à faire de la Commission Vérité et Réconciliation une entreprise de blanchiment légal des crimes.

Comme le chantent Crosby, Stills, Nash & Young : “Don’t ever ask them why, if they told you, you would cry”. Crosby, Stills, Nash & Young. “Teach Your Children Well”.

 

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La véritable affaire

 

MNN

 

30 mars 2014

 

url de l’article:

http://mohawknationnews.com/blog/2014/03/30/real-deal/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

La banque de Londres s’effondre ! Le président Obama et les banquiers qui possèdent le système bancaire occidental ont échoué à commencer la 3ème guerre mondiale en Ukraine. Bientôt, le dollar US sans valeur ne sera plus la monnaie de réserve mondiale. Encore plus de citoyens américains rejoindront les déjà 44 millions qui utilisent les bons alimentaires de subsistance. La Russie et la Chine sont en train de mettre au point un système d’échange mondial pour les transactions d’affaire utilisant le Renminbi chinois. Les Chinois sont en train d’établir un change à Londres et dans d’autres villes du monde. Chinese Currency Exchanges.

La loi de l’amirauté est une loi banquière. Tous les tribunaux du Canada sont des tribunaux de l’amirauté. La loi de la terre sur laquelle résident les entreprises commerciales connues sous les noms de “Canada” et d’ “Etats-Unis” est Kaianerehkowa (NdT: La grande loi de la paix, aussi connue comme “constitution de la confédération iroquoise”)

Le retour de notre toujours croissant Indian Trust Fund de 700 000 milliards de dollars sera immédiatement pris en considération par les facilitateurs russes et chinois. Le banquier Nathan Rothschild retient 500 000 milliards de dollars de notre Indian Trust Fund. Nous voulons les récupérer ainsi que les autres 200 000 milliards retenus par les autres familles banquières. Ceci aura pour conséquence la dissolution de ces deux entreprises lorsque les créditeurs rappelleront leurs prêts.

Tout contrat d’extraction de ressources fait au travers du bras politique indien du gouvernement canadien est illégale et donc nul et non avenu. Ring of Fire Deal.

Lorsque vous choisissez l’indifférence en ce qui concerne les droits de l’Homme, vous avez alors choisi d’être du côté des oppresseurs” avait dit Karl Jung. Les Canadiens qui n’ont jamais pris parti pour nous sont des criminels entrepreneuriaux. Eux et leur progéniture seront tenus responsables et paieront pour leurs crimes.

Tout ce qui est sur l’Île de la Grande Tortue nous appartient, à nous les peuples autochtones. Les entreprises commerciales du Canada et des Etats-Unis sont des terroristes. Ils iront à la banqueroute et seront dissoutes. Ces criminels seront condamnés pour génocide selon notre loi. S’ils se sauvent, ils seront jugés sous le coup de la loi internationale.

Chaque communauté sur l’Île de la Grande Tortue qui suit les racines du pin blanc jusqu’à leur source établira un système légal inspiré de Kaianerekowa, la loi de la terre. Autrement ils devront déguerpir. Les guerres sont terminées.

Comme le dit si bien Bob Marley, “No more war! No more war!”Bob Marley. “No more war! No more war!”

Putin’s new money system.                                                          Video: “Countdown to the Looking Glass”. 1984.   http://www.monitor.net/monitor/free/biatrustfund.html Indian Trust US

Résistance politique: Les entreprises « Etats-Unis » et « Canada » partent en sucette… Les criminels en charge doivent être arrêtés…

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Plan de sortie

 

Mohawk Nation News

 

10 février 2014

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2014/02/10/exit-plan/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

La farce hiérarchique touche à sa fin. Il apparaît que le Canada soit en train de rejoindre la grille de contrôle des Etats-Unis et l’ONU (Agenda 21). Les avocats de l’entreprise “Canada” se sauvent et disent en fait: “Sortons tant que c’est encore bon. Nous allons rejoindre Piper, la firme légale internationale, gérée depuis l’ONU. Nous pouvons aider à promulguer des lois pour les banquiers dans le monde. Nous avons déjà notre fric volé bien en sécurité sur des comptes off-shore dans des paradis fiscaux et personne ne peut y toucher.”

La première agence légale à plier bagages fut celle des premiers ministres, des juges de cour ssuprême et fédérales et des politiciens locaux. Leur boulot fut de faire un pare-feu aux banquiers. Maintenant, ils quittent le navire pour rejoindre leus manoirs au “Vaterland”.

Ces criminels devraient aller direct en prison. Ils ne veulent pas retourner sur les bateaux d’esclaves qui les ont amenés ici. Cela doit être en première classe, selon leurs propres termes, pensent-ils. Ils essaient de dicter les termes de leur rédition.

Il n’y a pas de réconciliation avec ceux qu’ils laissent derrière. L’entreprise Canada importe de nouveaux immigrants qui ont beaucoup d’argent et à qui personne ne dira qu’ils arrivent en terre autochtone. Ils établiront des affaires et voleront tout ce que leurs prédécesseurs ont laissé derriere eux. Leur boulot est de continuer le génocide.

Le Canada n’a pas de constitution en place qui soit au-dessus des règlementations de la Corporation Canada. C’est une pseudo-démocratie fondée sur le vol et l’abus de notre terre. Le premier ministre Harper renforce les règlementations corporatistes et le système de coercition. 50 000 nouveaux prisonniers peuvent-être hébergés dans de nouvelles prisons privées.

Nous, les peuples autochtones, devons rester enfermés au sein du Bureau des Affaires Indiennes et le la loi sur les Indiens (Indian Act). Indian Affairs et la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) sont toutes deux des branches de l’armée canadienne.

La corporation est en train de se dissoudre. Les actionnaires essaient d’amener la dissolution de la corporation en leur faveur. Nous demandons la liste des actionnaires de la Corporation du Canada. Nous allons les inculper de génocide et de vol de notre toujours croissant fond de l’Indian Trust Fund de 650 000 milliards de dollars. Le monde veut voir cela.

Le Canada et les Etats-Unis ont besoin de retenir la leçon de l’Islande, qui a mis ses banquiers et politiciens escrocs derrière les barreaux, qui a réécrit sa constitution et a détruit leur machine à faire du fric.  Ils doivent rembourser tout ce qu’ils ont volé.

Ils pensent qu’il vont pouvoir continuer à se barrer avec la caisse, comme le dit la chanson sur Billy Joe et Bobby Sue, vous ne pouvez pas vous sauver pour toujours.

“Take the Money & Run!”

“Jumping Heenan Ship”.

“Coming Fall of House of Windsor”

=  =  =

Ici une excellent émission du “Keiser Report” sur RT (Max Keiser and Stacy Herbert tous deux spécialistes financiers), expliquant la fraude perpétuelle des banques de la City de Londres et de la Banque d’Angleterre (qui fut impliquée dans le scandale de la manipulation du taux directeur Libor). Ils débattent de l’indépendance de l’Écosse, qui sera soumise à referendum le 18 Septembre 2014 et du fait qu’une indépendance politique déclarée, si elle n’est pas accompagnée d’une indépendance économique et financière, hors de la putréfaction du système bancaire international, n’est que leurre avéré.

Keiser cite également les efforts d’indépendance financière de l’Islande et de la république des Lakotas  (Sioux), si chère à l’activiste Russell Means:

http://www.youtube.com/watch?v=uy_sJyLevQY#t=774

La solution au colonialisme occidental en Amérique du nord passe par la restitution (Taiaiake Alfred)

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La restitution est le véritable chemin de la justice pour les peuples indigènes

 

Taiaiake Alfred

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Je pense que la réconciliation doit être intellectuellement et politiquement déconstruite de façon à devenir le but des peuples indigènes dans leurs luttes politique et sociale. Je considère la réconciliation comme étant un concept émasculateur, faible et acceptant trop facilement des demies-mesures d’une notion de justice qui n’aident en rien les peuples indigènes à regagner leur dignité et leur force. Une de mes préoccupations dans toute discussion impliquant la réconciliation est de trouver des moyens pour briser son emprise sur notre conscience de façon à ce que nous puissions aller vers une véritable fondation de justice durable, qui résultera en de véritables changements dans les vies des peuples indigènes et le retour à leurs territoires.

Sans une restitution territoriale massive effectuée aux peuples natifs, collectivement et individuellement, incluant les terres, les transferts de fonds fédéraux et provinciaux et toutes autres formes de compensation pour les maux passés et les injustices continuelles toujours commises contre la terre et les nations indigènes, la réconciliation absoudra de manière permanente les injustices coloniales et ceci en soi n’est qu’une autre injustice de plus. Ceci est au moins clair dans notre compréhension des choses du passé et du présent dans un cadre indigène et de nos histoires communes et ce même si les leaders natifs ont trop peur des répercussions politiques et sont peu enclins de faire les sacrifices nécessaires pour faire avancer un tel agenda.

La compréhension des autres de la nature des problèmes auxquels nous avons à faire face est bien plus complexe. L’ignorance totale de la société canadienne au sujet des faits de leur relation avec les peuples indigènes et le déni volontaire et orchestré de la réalité historique par les Canadiens empêchent toute discussion cohérente au sujet d’une véritable réconciliation. Se limitant à une discussion historique n’englobant que les cinq ou dix dernières années, les médias et le public focalisent sur l’inefficacité des milliards de dollars dépensés par an et donnés par la voie du système des affaires indiennes (Department of Indian and Northern Affairs ou DINA). L’histoire complexe de ce qu’il s’est passé et des complexités entremêlées du passé impactent sur les relations présentes et futures et sont réduites à des questions de titres de propriété, de droit et de bon gouvernement le tout au sein d’institutions déjà établies par l’état. Considérons l’effet d’élargir nos visions et celles de la société. Quand on considère 200 ou 300 ans d’interactions, cela deviendrait très clair et ce même pour les blancs, que le véritable problème auquel leur pays doit faire face est que les nations se disputent sur les questions de conquête et de survie, d’empire et de génocide et sur les requis moraux pour être une société juste.

En considérant une longue vision des choses et les faits réels, le problème indien devient une question de bien et de mal pour la justice dans sa forme la plus fondamentale.

Quelque chose a été volé, des mensonges ont été dits et rien n’a jamais été corrigé. Ceci est le cœur même du problème. Si nous ne nous écartons pas du discours pacificateur de réconciliation et si nous ne commençons pas à recadrer la vision des gens sur ce problème, afin de concevoir que la question n’est pas de savoir comment se réconcilier avec le colonialisme qui nous oppose, mais au lieu de cela, comment utiliser la restitution comme étant le premier pas vers la justice et un retour vers une société morale, alors nous ne ferons que faire avancer la colonisation et non pas la décolonisation.

Ce qui a été volé doit être rendu et des excuses doivent être faites pour les crimes qui ont été commis, crimes qui sont la base de la vie de tout Canadiens non-indigènes, vieilles familles tout comme immigrants récents, car tous ont profité de la terre pour être citoyen de ce pays.

Quand je dis à un “colon”: “rendez-le”, suis-je en train de lui dire de tout rendre et de quitter le pays ? Bien sûr que non. L’irrédentisme n’a jamais fait parti de la vision de nos peuples. Quand je dis: “rendez-le”, je parle de ce que les colons montrent du respect pour ce que nous partageons, la terre et ses ressources et de faire une bonne et juste chose en nous offrant la dignité et la liberté qui nous sont dûes en nous retournant suffisamment de terres pour que nous soyons de nouveau libres, indépendants et auto-suffisants.

La restitution n’est pas un jeu sur la culpabilité blanche, c’est ce que les processus de réconciliation sont devenus de fait. La culpabilité est un concept monothéiste totalement étranger à la culture indigène, cela ne se rumine pas sous la menace d’une punition pour des méfaits passés au point d’une paralysie morale et politique. La restitution est une purification. C’est un rituel de reconnaissance et de confession dans lequel il y a une reconnaissance et une acceptance des mauvaises actions et une véritable démonstration de tristesse et de regrets, continués dans la réalité d’une promesse de ne plus jamais causer de tort et de rediriger ses actions vers ceux à qui le tort a été commis. Rien que de considérer ce type de discussion serait un changement et un défi radicaux envers les négociations de réconciliation, qui sont plus au sujet de nous faire tenir dans le cadre colonialiste, plutôt que de confronter et de vaincre ce même cadre. Quand je parle de restitution, je parle de nous restaurer nous-mêmes en tant que peuples, notre pouvoir spirituel, notre dignité ainsi que les bases économiques pour notre auto-suffisance. Les Canadiens comprennent de manière implicite que le processus de réconciliation ne va pas les forcer à remettre en question ce qu’ils ont fait, mais cela va les réconforter dans leur idée de persévérance et de comprendre une fois que les peuples indigènes, pardon aborigènes, sont réconciliés avec l’impérialisme. La réconciliation sera alors peut-être capable de bouger en dehors de la puanteur du racisme ouvertement prôné dans les relations sociales et publiques. Ceci représente une solution facile au problème du colonialisme pour les blancs et il ne fait aucun doute que beaucoup se satisferaient de cet escamotage de la réalité coloniale. Mais logiquement et moralement, on ne peut pas échapper au fait que les problèmes réels et profonds du colonialisme sont un résultat direct du vol de nos terres, ce qui ne peut pas être solutionné autrement qu’en nous rendant ces territoires.

Il y a au moins deux aspects de ce vaste problème. Le premier est la compréhension de la dimension économique; l’effet continue sur nos communautés d’être illégalement dépossédées de nos terres. Le second est la dimension sociale, les dénis politiques et légaux des existences collectives indigènes. Recibler la lutte d’Onkwehonwe (peuples originels) comme cherchant la restitution comme étant la précondition de la réconciliation n’est ni extrémiste ni irrationnel, comme le diraient sans aucun doute les intellectuels et leaders politiques indigènes et certainement les blancs. La restitution de manière générale, implique le retour de ce qui a été volé, accepter des réparations (soit par terres, matérielles ou monnétaires) pour ce qui ne peut pas être rendu et forger une nouvelle relation socio-politique basée sur “l’admission canadienne des fautes et malveillances passées et l’acceptation de la responsabilité et l’obligation  de s’engager dans un processus de reconstruction avec les peuples indigènes fondé sur la restitution-réconciliation-paix”.

L’autre aspect du problème est méthodologique; les leçons apprises des luttes des peuples indigènes pour leur auto-détermination depuis le milieu du XIXème siècle sont que la restitution et la réconcilation ne peuvent être achevées qu’au travers d’un conflit constructif de contentieux avec l’état et avec la société canadienne par la résurgence et la la démonstration du pouvoir indigène dans les sphères sociales et politiques. Du Mouvement de la Force Rouge (Red Power Movement) à la crise d’Oka en passant par la nouvelle génération des sociétés de guerriers, l’histoire a démontré qu’il était impossible de transformer la société coloniale de l’intérieur de ses institutions, ni de parvenir à la justice et à une coexistence pacifique sans d’abord transformer les institutions de la société coloniale elles-mêmes. Pour le dire simplement, l’entreprise économique “Canada”, qui fonctionne sous le déguisement d’un état “démocratique libéral » est, par sa création même et sa culture, simplement incapable de relations de coexistence pacifique avec les nations indigènes. L’échec constant des solutions négociées pour changer des choses conséquentes dans la vie des indigènes ou d’un accord du retour de la terre le prouve (être d’accord de gouverner et d’utiliser la terre comme le ferait l’homme blanc en échange de la reconnaissance de son corps de gouvernement n’est pas une libération du colonialisme). Le véritable changement interviendra lorsque les colons seront forcés de reconnaître ce qu’ils sont, ce qu’ils ont fait, et ce dont ils ont hérité, dès lors. Ils seront incapables de fonctionner comme entité coloniale et commenceront à voir et à envisager des relations de respect avec les autres personnes, les considérant comme d’autres êtres humains.

Il y a de gros obstacles à la reconnaissance des droits indigènes dans ce pays parce que l’impératif d’assimiler toute différence est, en fait, une caractéristique inhérente de la démocratie libérale. Les tentatives de sortir du paternalisme raciste si typique de tous les pays coloniaux, sont handicappées par le cadrage de tout le projet de décolonisation dans le contexte légal et politique de l’état démocratique libéral. Détachées de la mythologie coloniale de la société des colons au travers de l’application d’une logique disciplinée de justes principes, les relations entre les indigènes et les colons ne peuvent pas être réconciliées sans déconstruire les institutions qui furent construites sur le racisme et l’exploitation coloniale. Pour qu’il y ait finalement justice au sortir de cette situation coloniale, une réhabilitation radicale de l’état est requise. Sans changements radicaux de l’état lui-même, toutes propositions de changement sont ultimement des propositions assimilatrices.

Il y a des différences fondamentales entre les modèles d’organisation de la société et de gouvernance indigène et canadien. Les cultures indigènes et les structures gouvernementales qui ont émergées en leur sein sont fondées sur des relations de rapports et d’obligatons d’humains à humains et sur la vision économique que la durabilité des relations et de la reproduction perpétuelle de la vie matérielle sont des objectifs premiers, sur la croyance que les organisations doivent être fondées sur les unités familiales liées à la terre, et sur la conception d’une liberté politique qui équilibre l’autonomie d’une personne avec la responsabilité de la famille. Mettez ceci en contraste avec l’état démocratique libéral dans lequel la relation première est entre des citoyens de droit et la fonction principale du gouvernement est d’intégrer des diversités politiques et sociales pré-existantes au sein de la singularité d’un état, assimilant toutes les cultures en une identité unique patriotique et dans lequel la liberté politique est régulée par des structures distantes et supposément représentatives dans un système inaccessible de responsabilité publique, qui a depuis longtemps été corrompu par l’influence des grosses entreprises commerciales.

Comment quelqu’un peut-il s’attendre à ce que ces deux cultures politiques totalement différentes et opposées puissent être réconciliables ? Elles ne le sont pas. Les institutions coloniales et les sous-cultures disfonctionnelles qu’elles ont pondues dans les communautés indigènes sont le résultat des tentatives échouées de forcer les nations indigènes dans leur moule de démocratie libérale. Etant donnés les différents conflits de forme et d’objectifs entre la gouvernance indigène et la gouvernance libérale, l’une ou l’autre doit être radicalement transformée si on veut parvenir à une forme de réconciliation. En tant que tyrannies majoritaires dans les situations coloniales, les sociétés démocratiques libérales opèrent toujours sur la conviction que les peuples indigènes vont succomber et se soumettre à la plus grande force culturelle et numérique de la société coloniale. Cela coûte très cher financièrement et socialement de faire l’effort d’assimiler les individus indigènes dans la démocratie libérale et les valeurs culturelles judéo-chrétiennes et ce sans autre justification que ces faibles arguments formés sur un préjudice idéologique et culturel envers la supposée supériorité de l’héritage intellectuel et culturel européen. Voici pourquoi la réconciliation, comme elle est couramment comprise, est injuste; tout compromis à la démocratie libéral est une capitulation de l’essence même de toute forme d’existence indigène.

Des logiques sans préjudices de la décolonisation pointent vers le besoin de créer une coexistence parmi des communautés politiques autonomes. Une coexistence éventuelle pacifique demande un processus de décolonisation dans lequel Onkwehonwe sera émancipé et non pas coincé dans les valeurs, cultures et pratiques de la démocratie libérale. Si les buts de la décolonisation sont la justice et la paix, alors le processus pour y parvenir doit refléter une clause basique à respecter de la part des indigènes et des colons afin de reconnaître l’existence de l’un l’autre. Ceci ne peut pas se produire lorsqu’un des partenaires dans la relation est forcé de sacrifier son héritage et son identité en échange de la paix. Voilà donc pourquoi la seule possibilité d’une relation juste entre les peuples indigènes et la société coloniale est le concept d’une relation de nation à nation entre les peuples, le type de relations qui fut reflétée dans les traités originels de paix et d’amitié qui furent consacrés entre les natifs et les nouveaux arrivants qui commencèrent à arriver dans nos territoires. Le seul moyen de sortir de l’injustice de la relation courante est de commencer à pratiquer un processus de résurgence-excuses-restitution et de chercher à restaurer les relations pré-coloniales qui étaient fondées sur le partage et la coopération entre des peuples différents.

Le Canada refuse les tentatives de raisonner logiquement sur ce problème de cette façon. Les arguments communs au sujet de la restitution et de la réconciliation se terminent toujours par des prises de position défensives et conservatrices concernant les injustices évidentes et ce à l’encontre des arguments les plus justes et les plus raisonnables formulés en faveur de la restitution. Cela devrait être l’évidence même que légitimer les injustices ne fait qu’en promouvoir d’autres.

Tolérer les crimes encouragent la criminalité. Mais cet argument actuel canadien présume que comme les injustices sont historiques et que le passage du temps a certainement mené à un certain changement de circonstances pour à la fois les perpétrateurs et les victimes, le crime a été effacé et il n’y a pas d’obligation d’en payer le tribut.

Ceci est la version sophistiquée du sentiment le plus commun du colon: “Les Indiens l’ont eu dur, mais ce n’est pas de ma faute parce que je n’étais pas ici il y a cent ans”, ou bien: “J’ai acheté mon ranch au gouvernement de manière honnête”. Dans le sillage des excuses faites pour les pensionnats indiens et l’accord de compensation, nous devons dire ici que des excuses à moitié sincères et légalement restreintes du gouvernement plus quelques paiements de menues monnaies à ceux qui ont survécus les abus durant leur séjour dans ces pensionnats, sont loin d’une véritable reconnaissance, encore moins d’une absolution morale, légale ou politique pour le plus grand crime de la dépossession des peuples de la totalité de leur masse territoriale.

Le premier argument, pro-restitution, est puissant en lui-même. C’est précisément la reluctance des colons d’enquêter sur et d’inculper ses propres actions et celles de ses ancêtres, qui permet à l’injustice de s’accumuler continuellement et de se renfermer dans la culture dominante. En considérant les faits et la réalité qui définissent les relations entre les colons et les indigènes, le contre-argument de l’histoire pointe vers la restitution. Placer le contre-argument dans un contexte socio-politique actuel annule tout pouvoir qu’il pourrait avoir dans un autre contexte historique, théorique ou mythique. La clé de tout cela est d’assumer que le passage du temps mène au changement de circonstances. Ceci est faux, surtout considérant la relation entre les nations indigènes et la société canadienne et l’injustice d’une relation coloniale. Entre le début de ce siècle et le début du siècle dernier, les vêtements ont peut-être changés et leurs noms sont peut-être différents, mais leur rôle est toujours le même. Sans un changement substantiel dans les circonstances de la colonisation, il n’y a aucun fondement à considérer l’injustice historique. Le crime du colonialisme est présent aujourd’hui, tout comme le sont ses perpétrateurs et il n’y a toujours pas de raison morale et logique pour les peuples indigènes de chercher une réconciliation avec le Canada.

Cet essai est adapté de la discussion de l’auteur sur la réconciliation dans son livre: “Wasáse: Indigenous Pathways of Action and Freedom” (Peterborough, ON: UTP/Broadview Press, 2005).

Source:

http://speakingmytruth.ca/downloads/AHFvol2/17_Alfred.pdf

Histoire et politique: La leçon d’un sage Iroquois (Oren Lyons) devant l’ONU…

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Nous avions gardé sous le coude cette traduction du discours du gardien de la tradition de la nation Onondaga (confédération iroquoise) Oren Lyons, lors de l’assemblée générale de l’ONU en décembre 1992. Au vu des évènements se déroulant dans la province du Nouveau Brunswick en ce moment où la nation Mik:maq est en lutte pour sa souveraineté sur ses territoires violés et doit faire face à la violence et la brutalité renouvelée de l’état qui dispose lui, du monopole de la violence, au sujet des manifestations et blocage de route en désaccord avec l’exploitation du gaz de schiste sur leur territoire ; nous estimons que le moment est juste pour mettre ce superbe texte en ligne dans sa traduction française.

Oren Lyons reçut pour ce discours, une ovation debout de l’ensemble des délégués assistant à l’assemblée plénière. Pas grand chose a changé depuis, il est temps d’y remédier avec l’aide des occidentaux enfin affranchis du dogme idéologique colonialiste.

— Résistance 71 —

 

Discours du gardien de la tradition Haudenosaunne (Confédération Iroquoise) Oren Lyons à l’ONU

Déclamé devant l’Assemblée Générale de l’ONU le 10 Décembre 1992.

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Pour tous ici, je suis Oren Lyons, Haudenosaunee (Iroquois) et je parle au nom des nations indigènes de l’Ile de la Grande Tortue ou l’Amérique du Nord. Monsieur le président, distingués délégués, chefs, mères de clans, leaders et membres des nations autochtones et peuples du monde, nous vous remercions, assemblée générale, pour la reconnaissance de la proclamation de “1993, année internationale des peuples indigènes” et pour le thème du “peuples indigènes pour un nouveau partenariat”. Nous remercions Mme la présidente Repal Chur du groupe de travail des peuples indigènes pour son soutien constant et enthousiaste. Nous reconnaissons aujourd’hui l’inspiration et la force spirituelle d’Augusto Williamson Diaz pour avoir envisionné un jour comme celui-ci et notre gratitude va vers tous ces leaders autochtones et personnes de par le monde qui eurent aussi la vision d’un tel jour pour nos peuples et qui ont mis leur sang, leurs larmes et leur sueur pour que ce moment arrive. Profonde gratitude et remerciements également pour tous ceux qui nous ont quittés et qui ne sont plus parmi nous pour apprécier ce moment.

Cette proclamation nous amène une inspiration et une motivation renouvelée pour notre quête d’auto-détermination, de justice, de liberté et de paix dans nos territoires et terres ancestrales. De fait, la quête n’est ni plus ni moins que le renouvellement de ce que nous vivions ici avant l’arrivée de nos frères blancs d’au-delà des mers. Nous vivions de manière satisfaite sous:

« Gai Eneshah Go’ Nah », La Grande Loi de la Paix.

Nous fûmes instruits de créer des sociétés fondées sur les principes de paix, d’égalité, d’équité, de justice et du pouvoir de la bonne conscience. Nos sociétés sont fondées sur de grands principes démocratiques de l’autorité du peuple et des responsabilités égales pour les hommes et les femmes. Ceci représenta un grand bonheur de vivre sur l’Ile de la Grande Tortue et la liberté fondée sur le respect transpirait de partout. Nos leaders furent instruits de devenir des hommes de vision et de ne prendre de décisions qu’en considérant les sept prochaines générations à venir, d’avoir amour et compassion pour ces générations qui ne sont pas encore nées. Nous avons été instruits de remercier tout ce qui nous permet de vivre. Ainsi nous avons créé de grandes cérémonies pour le remerciement aux forces donneuses de vie du monde naturel et aussi longtemps que nous continuerions ces cérémonies, la vie continuerai. On nous a enseigné que “La semence est la loi”.

De fait, c’est la loi de la vie. La loi de la régénération. Au sein même de la semence se trouve la force mystérieuse de la vie et de la création. Nos mères chérissent et gardent cette semence, cette graine et nous les aimons et respectons pour cela. De la même manière que nous aimons:

« I hi do’ hah », Notre Terre-Mère

Pour le même travail spirituel et mystère. Nous avons été instruits d’être généreux et de partager de manière égale avec nos frères et sœurs de façon à ce que tout le monde soit heureux et satisfait. Nous avons été instruits d’aimer et de respecter nos anciens, de les servir dans leurs années de déclin, de nous chérir les uns les autres. Nous avons été instruits d’aimer nos enfants, en fait, d’aimer TOUS les enfants. Nous avons été instruits du fait qu’un temps viendra où les parents échoueront dans cette obligation envers les enfants et que nous pourrons juger du déclin de l’humanité par la façon dont nous traitons nos enfants. Nous avons été instruits du fait que le temps viendra où le monde sera couvert de fumée et que cela prendrait nos anciens et nos enfants.

C’était difficile à comprendre cela à l’époque, mais maintenant, tout ce que nous avons à faire est de sortir dehors pour faire l’expérence directe de ces déclarations. Nous avons été instruits qu’il viendrait un temps où il ne sera plus possible de trouver de l’eau propre pour nous laver, pour faire cuire nos aliments, pour faire nos médicaments et pour boire ; et qu’il y aura des maladies et une grande souffrance. Aujourd’hui nous pouvons entrevoir cela alors que nous observons notre futur avec une grande appréhension. Nous avons été instruits du temps où nos jardins seront vides de toute nourriture. Nos précieuses semences commenceront à disparaître. Nous avons été instruits que viendra un temps où les jeunes adultes marcheront en large et en travers devant leurs leaders, emplis de défi, de colère et de confusion.

Il y a quelques problèmes spécifiques que je dois mettre en avant au nom de nos nations et peuples.

L’Amérique du Nord: Le problème des dépôts de déchets nucléaires et toxiques sur nos précieuses terres, la politique de trouver un endroit pour disposer de ces ordures toxiques, là où résident les peuples les plus pauvres et les plus vulnérables aujourd’hui. Ceci amène le problème de la dégradation de l’environnement par ces largages d’ordures, de déchets toxiques, de sur-pêche, de sur-coupe d’arbres et d’accumulation de produits chimiques toxiques provenant des processus d’extraction minière à travers nos territoires.

Les violations des traités: Nous avons avec les Etats-Unis et le Canada, 371 traités et accords ratifiés. Le traité de la Ruby Valley du territoire Shoshone de l’ouest est un bon exemple de ce qu’amène la violation des traités: violations des droits de l’Homme, déportations, désaffranchissement des peuples autochtones par la confiscation de leur propriété et de leur bétail.

Le refus de reconnaître et de soutenir les libertés religieuses de notre peuple et les décisions de la cour suprême des Etats-Unis qui incorpore cette attitude sectaire dans la loi fédérale. Ceci se traduit par la violation des terres sacrées. Le Mont Graham en territoire Apache est maintenant un projet de site pour un observatoire, ce qui cause un grand désarroi pour le peuple Apache, dont la survie dépend des forces spirituelles émanant de ce territoire. De manière ironique, un associé de ce projet est le Vatican et plus avant, le nom proposé de ce projet est “Colombus” (Christophe Colomb).

L’appropriation de notre propriété intellectuelle est continue et désastreuse. La terre est le problème. La terre a toujours été le problème central avec les peuples indigènes. Le titre de propriété original est un problème pour vous tous. Nous devons essayer de parvenir à un accord sur un plan  bien plus équitable qui nous permettrait, au moins, une chance de survie (NdT: telle n’est bien sûr pas le désir des instances coloniales… Ce que Lyons sous-entend ici…)

Notre frère Leonard Peltier est en prison depuis bien trop longtemps, en 1993, pour signaler une nouvelle attitude, et quoi de mieux que sa relâche après 16 longues années, symbole de la domination, de la colonisation de nos peuples. (NdT: en 2013, Leonard Peltier est toujours en prison… Il est le prisonnier politique le plus longtemps incarcéré au pays du goulag levant, 36 ans d’incarcération pour un innocent du crime dont il est accusé: La mort de deux agents du FBI, abattus en 1975, lors d’une escarmouche avec des Sioux en territoire Oglala)

Tout ceci est venu d’au-delà des mers. Les catastrophes que nous avons endurées aux mains de nos frères d’au-delà des mers ont été incessantes et inexcusables. Elles ont écrasé nos peuples, nos nations au fil des siècles. Vous nous avez amené les maladies (variole, tuberculose) et la mort et l’idée de la domination, de la colonisation chrétienne sur les hérétiques et les païens, les sauvages. Nos terres furent déclarées “vacantes” par des bulles pontificales, ce qui créa des lois pour justifier le pillage de nos territoires. Nous avons été systématiquemement dépossédés de nos ressources, de nos religions et de notre dignité.

De fait, nous sommes devenus une ressource humaine pour l’exploitation des mines d’or et des champs de canne à sucre. La vie pour nous était infernale et indescriptible tout autant que cruelle. Nos frères et sœurs noirs furent amenés de terres lointaines pour partager nos souffrances et nos misères et la mort. Et pourtant, nous avons survécu. Je me tiens devant vous comme la manifestation de l’esprit de nos peuples et de notre volonté de survivre. Le loup, notre frère spirituel, se tient à nos côtés et nous nous ressemblons dans l’esprit occidental: haïs, admirés et toujours un mystère pour vous, et toujours invaincus.

Alors quel est le message que je vous colporte aujourd’hui ? Est-ce notre futur commun ? Il me semble que nous vivons une époque de prophétie, une époque de définitions et de prises de décisions. Nous sommes la génération ayant les responsabilités des choix, des options de choix entre le chemin de la vie pour nos futurs enfants ou le chemin qui défie les lois de la régénération. Même si vous et moi sommes dans différentes embarcations, vous sur votre navire et nous dans notre canoë, nous descendons ensemble la même rivière de la vie. Ce qui me nuit, vous nuit et en aval de cette grande rivière de la vie, nos enfants et futures générations paieront pour notre égoïsme, notre veulerie et notre manque total de vision. Il y a 500 ans vous vîntes en nos territoires et forêts, vierges et somptueux, nos plaines magnifiques, nos lacs à l’eau cristaline et nous, nous avons souffert pour votre quête de dieu, de gloire et d’or. Mais nous avons survécu. Pouvons nous encore survivre 500 ans de plus de ce “développement durable” ? Je ne le pense pas. Pas par les définitions actuelles du mot “durable” de toute façon. Je ne le pense pas.

Ainsi la réalité et la loi naturelle prévaudront: la loi de la semence et de la régénération. Nous pouvons toujours changer de cap. Il n’est pas TROP tard. Nous avons toujours des options devant nous. Nous devons avoir le courage de changer nos valeurs pour la régénération de nos familles, de la vie qui nous entoure. En prenant cette opportunité, nous pouvons nous élever. Nous devons nous tenir la main avec le reste de la création et parler de bon sens, de responsabilité, de fraternité et de PAIX. Nous devons comprendre que la loi EST la semence et que seuls de véritables associés dans la vie peuvent survivre et survivront.

Au nom de tous les peuples de l’Ile de la Grande Tortue, je vous remercie de votre attention.

Maintenant j’en ai terminé.

Dah ney’ to.

(Oren Lyons reçut alors une ovation debout de toute l’audience de l’assemblée générale de l’ONU et l’appréciation des spectateurs Indiens par leurs cris de joie.)

Source: http://www.indigenouspeople.net/onondaga.htm