Archive pour colonialisme en palestine

Résistance au colonialisme, à l’ethnocide et au génocide en Palestine… La grande marche du retour des Palestiniens fait faire dans son froc à l’entité sioniste…

Posted in actualité, colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, média et propagande, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 20 avril 2018 by Résistance 71

La grande marche du retour et la bataille médiatique

 

Fadwa Nassar avec Al Manar

 

18 avril 2018

 

Source: http://french.almanar.com.lb/860748

 

 

Avant même que la « grande marche du retour » ne soit déclenchée le 30 mars, à l’occasion de la Journée de la terre, l’occupant sioniste a lancé sa grande machine médiatique, relayée par les médias internationaux : elle serait organisée par le mouvement Hamas, les manifestants seraient des combattants, et son but serait de masquer les « déboires » du mouvement de la résistance.

Justifier la tuerie…masquer le but de la marche

Cette version sioniste du grand mouvement populaire déclenché à partir de la bande de Gaza a eu pour objectif de justifier à l’avance la tuerie qui a eu lieu. Le dernier bilan de cette tuerie perpétrée par les sionistes, depuis le 30 mars, s’élève à 33 martyrs et 4279 blessés.

Prétendre que le mouvement Hamas est l’organisateur de la marche, comme l’ont relayé des médias à la botte des sionistes dans le monde, c’est d’abord justifier tout massacre, et ensuite, masquer le but principal de la marche, qui est l’affirmation du droit au retour des réfugiés à la Palestine, droit reconnu par l’ONU, ce qui a été masqué par une grande partie des médias dans le monde, y compris des médias « pro-palestiniens ». Car réclamer le « droit au retour des réfugiés » signifie, pour la plupart des médias et de la communauté internationale, mettre en « danger » la solution de « deux Etats », si chère à tous ceux qui ont accordé une légitimité à la fondation d’une entité sioniste en 1948, sur la base des massacres et de l’expulsion massive des Palestiniens.

Le peuple, dans toutes ses composantes

« Israël » a tué des manifestants désarmés, quelle que soit leur appartenance politique. Bien évidemment, les marcheurs vers l’entité coloniale ne sont pas des « a-politiques » et nombreux d’entre eux appartiennent aux formations de la résistance armée, car en Palestine, et dans la bande de Gaza plus encore, la résistance armée est une résistance populaire, et ses membres sont issus du peuple palestinien.

Mais au cours de la marche, ces résistants ont marché désarmés, avec leur peuple, et les dirigeants politiques de la résistance étaient et sont toujours présents, à la tête des manifestations et dans les « tentes du retour », comme doivent l’être tous les dirigeants dignes de ce nom. De même, la coordination de la « grande marche du retour » rassemble les formations de la résistance aux côtés des unions populaires (femmes, jeunes, étudiants, journalistes, avocats, médecins, etc) et des associations civiles. C’est donc le peuple palestinien, dans toutes ses composantes, qui participe à la marche du retour, pour réclamer le droit légitime au retour des réfugiés à leurs terres.

 

 

Personne n’a le droit de supprimer le droit

Las d’attendre la communauté internationale, les Palestiniens ont décidé d’agir, d’autant plus que le président américain Trump a ouvertement souscrit à la position sioniste, affirmant que le droit au retour des réfugiés est annulé. Mais le peuple palestinien affirme que nul n’a le droit de supprimer son droit, ni de le marchander. C’est le sens de la « grande marche du retour », ignoré par les médias, qui l’ont remplacé par d’autres objectifs, qui seraient de desserrer l’étau et le blocus contre la bande de Gaza, ou même de régler le problème avec Mahmoud Abbas.

Pleurer les victimes sans soutenir la résistance

Depuis que la marche a été déclenchée, des pressions sont exercées par des régimes arabes, des Etats européens et des organisations internationales, tous désireux de sauver l’entité sioniste, pour cesser la marche, en contrepartie de quelques miettes, du genre lever partiellement le blocus contre Gaza et régler le différend avec l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. En même temps, l’Autorité et ses services sécuritaires empêchent le mouvement de la marche de s’étendre vers la Cisjordanie, en vue de l’étouffer et de réduire son objectif, qui serait propre à la bande de Gaza, et non un objectif national partagé par tout le peuple palestinien.

C’est en ce sens que les médias plutôt « pro-palestiniens » liés à l’Autorité palestinienne dénoncent la tuerie perpétrée par l’entité coloniale, sans cependant expliciter clairement l’objectif de la « grande marche du retour », au cours de laquelle les Palestiniens, et notamment les jeunes qui prennent de nombreuses initiatives, inventent mille et une façons d’affirmer leurs droits. Comme l’a déjà écrit le martyr Bassil Al-A’raj, nombreux sont ceux qui savent pleurer sur les victimes, mais peu savent comment soutenir une résistance légitime.

Empêcher la transmission des faits

Les dirigeants de l’entité sioniste et ses médias ont salué la tuerie que leur armée a perpétrée, et les nombreux journalistes de la colonie proposent quotidiennement des moyens encore plus diaboliques. Le journaliste martyr Yasser Murtaja serait un membre des Brigades al-Qassam, d’après eux, justifiant ainsi son assassinat. Ils ont justifié le fait qu’ils visent, outre les journalistes et photographes, les équipes médicales et les ambulances, faisant de nombreux blessés, car tous seraient des membres de la résistance armée. Le fait de viser les journalistes, comme les sionistes le font depuis la fondation de leur colonie, a pour but d’empêcher la transmission des vraies images de la marche et son caractère populaire, qui démentent la propagande sioniste, et le fait de viser les équipes médicales a pour but de terroriser les manifestants, de stopper la marche, et de lancer un message de défi à tous ceux qui lui demandent de « diminuer l’intensité de ses tirs ».

Seulement une baisse de l’intensité des tirs

Car c’est l’intensité des tirs de l’armée sioniste sur des manifestants et « infiltrés » désarmés qui gêne la communauté internationale, qui a donné cependant son feu vert à la tuerie. Certains Etats et des organisations internationales réclament même des enquêtes. Le représentant du mouvement du Jihad islamique au Liban, Ihsan Ataya a justement répondu à ce propos, disant : « les sionistes tuent les Palestiniens, les tueries sont exposées sur les écrans, comme des films… Certains viennent réclamer des commissions d’enquête pour s’assurer de la nature des munitions. Est-ce que les Palestiniens de Gaza se suicident-ils, par hasard ? Nous entendons certains demander à l’ennemi sioniste de ne pas utiliser la force excessive. Est-ce un message implicite disant que la tuerie est permise, mais que le problème réside dans le nombre de martyrs et de blessés et des armes utilisées ? »

Face à cette marche, les sionistes paniquent, parce qu’ils ont affaire à un peuple décidé à retourner sur ses terres spoliées en 1948. Ils se préparent à tuer le 15 mai, mais d’ici là, et parce qu’ils savent que c’est un mouvement populaire, ils proposent des soi-disant concessions, pour briser le mouvement. Mais les organisateurs de la marche poursuivent le mouvement et viennent de décider de déplacer les tentes, de 50 à 100 mètres, vers les barbelés installés par les colons, en vue de la journée du 15 mai prochain.

 

Résistance au colonialisme: costard sur mesure pour « l’armée la plus morale du monde » (Daniel Vanhove)

Posted in actualité, colonialisme, France et colonialisme, guerres imperialistes, média et propagande, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 15 avril 2018 by Résistance 71

« Les trois axiomes de la politique intérieure d’Israël » (extrait du livre d’Ilan Pappe « The Ethnic Clearing of Palestine », 2006 page 239), traduit de l’anglais par Résistance 71

« La première des trois lignes de conduite, ou plutôt axiomes, d’Israël est que le conflit israélo-palestinien a son origine en 1967. Pour le résoudre tout ce dont on avait besoin était un accord qui déterminerait le statut futur de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. En d’autres termes, comme ces zones ne constituent que 22% du territoire de la Palestine, Israël a réduit d’un coup de crayon toute résolution de paix à seulement une toute petite partie du territoire originel palestinien. Non seulement cela, mais Israël demandait et continue à demander aujourd’hui, toujours plus de compromis territoriaux, soit en résonance avec l’approche économique favorisée par les Etats-Unis ou comme dictés par une carte sur laquelle les deux camps politiques se sont mis d’accord en Israël.

Le second axiome est que tout ce qui est visible dans ces zones, la Cisjordanie et la bande de Gaza, peut toujours encore être divisé et que ces divisions, cette faculté à toujours plus diviser, est une des clefs du processus de paix. Pour Israël, cette division du visible inclut non seulement la terre mais aussi le peuple et les ressources naturelles.

Le troisième axiome israélien est que rien de ce qui s’est produit avant 1967, incluant la Nakba et le nettoyage ethnique, ne sera jamais négociable. Les implications ici sont très claires: cela retire complètement de l’équation du processus de paix le problème des réfugiés et met directement sur la touche et sans appel le droit des Palestiniens au retour à la terre. »

= = =

L’armée “la plus morale du monde” dans ses œuvres

 

Daniel Vanhove

 

11 avril 2018

 

Source: http://www.chroniquepalestine.com/larmee-la-plus-morale-du-monde-dans-ses-oeuvres/

 

Voilà des années que la colonie terroriste israélienne nous enfume avec son baratin, ses mensonges et ses affirmations obscènes vantant la « moralité » de son armée d’occupation.

Comme si de nos jours, une armée – d’occupation de surcroît, et tout observateur de ce qui se déroule en Palestine occupée sait ce qu’il en est – pouvait être « morale ». 

C’est en soi, ce que l’on appelle un oxymore. Dans la mesure où c’est exactement à l’opposé de tout ce que peut représenter les armées modernes que l’on a vues à l’œuvre ces dernières décennies. Que ce soit l’armée israélienne et ses multiples crimes contre des civils désarmés ; ou celle de son indéfectible allié américain, la plus belliciste qui soit, et dans ce que l’on a vu d’elle à Abou Ghraïb ; sans parler de l’armée allemande et ses camps d’extermination ; ni de celles des différents pays européens dans leurs conquêtes coloniales à travers la planète … et sans parler des multiples exactions commises par ces mêmes armées, y compris celles des « casques bleus », blancs, et onusiennes de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel dont la dite « Communauté internationale » affectionne de se parer pour cacher l’innommable …

Rappelons donc une évidence que certains aimeraient taire : une armée est faite pour combattre et entraînée à tuer. Est-ce si difficile de ne pas l’oublier, à moins de ne pas l’assumer ?! Et sauf à vouloir tromper l’opinion … à travers des manifestations d’hommage bien orchestrées pour les soldats tués dans des opérations dont ils connaissent les risques et pour lesquels ils sont volontaires. Imagine-t-on un instant nos aînés organiser ce genre de manifestation surmédiatisée à chaque soldat tué en 14-18 ou en 39-45 ? Grotesque !

Dès lors, face à l’immoralité qui caractérise justement les armées de manière générale, il a fallu essayer d’établir des Conventions à travers un Droit de la guerre, tentant par ses textes de « moraliser » autant que faire se peut, l’outil mortifère que représente toute armée au service des États qui font la guerre.

Ce Droit de la guerre n’est pas neuf et déjà 2000 ans avant notre ère l’on en trouve des bribes dans le code d’Hammurabi, roi de Babylone – l’actuel Irak que l’occident a mis tant de zèle hypocrite à dévaster – et où il est dit : « Je prescris ces lois afin que le fort n’opprime pas le faible ». Il semble en être de même dans l’Inde ancienne, et certains livres dits « sacrés » comme la Bible et le Coran contiennent eux aussi des prescriptions claires en ce qui concerne la manière de traiter les vaincus et les plus faibles, d’agir toujours de manière proportionnée, dans le respect de certaines conventions et avec comme principe absolu : la stricte séparation entre le domaine civil et le domaine militaire.

Au vu de certaines pratiques de nos armées, ces civilisations anciennes que l’on nous présente la plupart du temps avec l’arrogance de l’homme moderne pensant qu’il a tout inventé, témoignent que ceux-là traités souvent de « sauvages » étaient sans doute plus civilisés que nous ne le sommes aujourd’hui.

Ainsi, comme dans d’autres domaines et à l’inverse de ce que d’aucuns pourraient penser, l’on ne peut que constater notre glissade, notre recul par rapport aux principes qui animaient les anciens. Et puisque la critique de l’outil militaire actuel ne viendra jamais de nos gouvernements – ni des médias qu’ils contrôlent – qui tous en font l’usage tôt ou tard et selon les modalités du moment, et qui comme on le voit en France pour l’instant en fait même l’apologie à travers une vaste campagne de propagande publique dans les abris-bus et autres supports médiatiques et publicitaires, il convient que les citoyens éveillés en relèvent l’imposture et la dénonce haut et fort.

Et dès lors, NON, nos armées n’ont rien de « moral » ! Sauf à galvauder, piétiner nos concepts « moraux » et balancer par la fenêtre ce que le sens du mot « moral » peut encore vouloir dire, dans ce monde qui a tendance à tout violer, sans concession, jusqu’à l’enfance puisque des enfants sont régulièrement emprisonnés, abusés, torturés et même tués par cette armée israélienne qui n’a de « morale » que l’hypocrisie de ses chefs qui lui donnent des ordres et la couvrent quelle que soit l’abjection de ses crimes !

Depuis des décennies, les images et les témoignages plus accablants les uns que les autres nous renseignent sur cette « moralité » prêtée à l’armée israélienne au service de l’idéologie coloniale sioniste qu’elle défend et encourage chaque jour. Que ce soit pour protéger les colons psychopathes qui s’en prennent à tout ce qui a les traits arabes – jusqu’aux animaux et aux arbres appartenant aux familles palestiniennes ! – ou que ce soit pour violer les lieux sacrés comme les cimetières, les lieux de culte, et jusqu’à la mosquée al Aqsa, ou encore pour tuer des handicapés, des femmes, des vieillards, des enfants … rien n’est épargné par cette armée de criminels.

Mais au-delà de cette idéologie à caractère nazie, comment cela se peut-il, sinon par le sentiment bien entretenu et relayé par d’odieux imposteurs infiltrés dans les milieux politico-médiatiques occidentaux qui n’ont de cesse de rappeler la faute suprême commise pendant la seconde guerre mondiale à l’encontre de la communauté juive … et que continue de payer aujourd’hui la population arabe de Palestine au prix le plus fort du silence complice occidental ? Telle une double peine …

Il convient donc de le dire, de l’écrire, de le répéter et de le diffuser le plus largement et régulièrement possible : l’armée israélienne est de la même nature que le pouvoir qui l’utilise, à savoir : une armée qui pratique le terrorisme, en tuant des civils non-armés, pacifiques, quel que soit leur âge. N’hésitant pas à les abattre, courageusement … dans le dos ! Et pour l’illustrer, quantité de documents sont disponibles (dont un dernier en date que vous pourrez voir ici).

Après le jeune Abd al-Fattah Abd al-Nabi, 19 ans, abattu d’une balle dans le dos alors qu’il venait en aide à l’un de ses camarades (voir notre précédent article), la soldatesque a récidivé, encouragée, excitée par ses supérieurs qui l’ont félicitée pour tant de prouesses !

En vérité, ce à quoi le monde horrifié assiste, c’est le résultat d’une société de MALADES, de haut en bas et de gauche à droite … ainsi, de tous ceux qui la soutiennent … Voilà ce qu’est devenue, après des décennies de formatage, de bourrage de crânes et de haine raciale, la colonie terroriste israélienne !

Colonialisme en Palestine: L’arme suprême des Palestiniens: leur existence

Posted in actualité, altermondialisme, canada USA états coloniaux, colonialisme, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , on 10 avril 2018 by Résistance 71

C’est l’existence même des Palestiniens qui fait peur

 

Denijal Jecic

 

8 avril 2018

 

Source: http://www.chroniquepalestine.com/existence-des-palestiniens-fait-peur/

 

La peur à l’égard de la population palestinienne autochtone a constamment façonné l’attitude du sionisme.

Comme il a été reproché aux Palestiniens de se trouver simplement sur la route du colonisateur, leur enlèvement, qui a entraîné des politiques multidimensionnelles de nettoyage ethnique et de génocide, a été justifié sur le plan rhétorique par la transformation orientaliste des Palestiniens de propriétaires originels de la terre en terroristes «islamistes». Tandis que les Palestiniens sont confrontés à une multitude de formes de violence physique et structurelle, les paroxysmes récurrents d’agressions israéliennes qui ont entraîné la production à grande échelle de morts palestiniens ont à maintes reprises mis en évidence la position déjà et toujours déshumanisée des Palestiniens dans la sphère publique et politique occidentale.

La Grande Marche du Retour, protestation pacifique et populaire des réfugies palestiniens à Gaza, révèle une fois de plus qu’Israël et ses alliés reprochent aux Palestiniens le simple fait d’exister. La protestation est la demande d’une population colonisée que le droit international soit appliqué. Les Gazaouis sont collectivement incarcérés, assiégés sur terre, dans les airs, sur l’eau, et depuis sept décennies on leur refuse le droit au retour – droit accordé par la Résolution 194 de l’ONU en 1948 – alors que dans le même temps ils sont confrontés à une catastrophe humanitaire terrible qui implique une pénurie de nourriture, d’eau, et d’électricité. Réduits à une existence des plus élémentaire, Israël les bombardent régulièrement – comme lors de la guerre de 2014 – et teste de nouvelles armes sur leur corps.

Il n’était pas surprenant que, cette fois encore, l’armée moderne d’Israël ait immédiatement attaqué les manifestants. Les enregistrements audiovisuels partagés sur les réseaux sociaux par les Palestiniens montrent comment les tireurs d’élite israéliens ont tiré aveuglément sur quiconque s’approchait de la « barrière frontalière » d’Israël. Cette violence banale qui s’est traduite par le massacre des Palestiniens a été encouragée par le gouvernement israélien, largement ignorée par les gouvernements occidentaux et légitimée par les médias occidentaux.

Les principaux organes d’information ont usé d’euphémismes, tels que réponse passive, pour parler de l’agression israélienne, faisant appel linguistiquement à l’Orientalisme implicite des lecteurs, et rationalisant le recours à l’agression militaire contre des manifestants pacifiques. Par exemple, dans le Washington Post il était question d’ «affrontements meurtriers» (30 mars) et CNN rapporta que des Palestiniens furent «tués lors de confrontations avec les forces israéliennes » (31 mars).Selon un article du New York Times (30 mars), qui ne fait que paraphraser le discours israélien, «les Israéliens ont réagi.» Le même article se conclut sur la justification rétrospective des trois guerres d’Israël contre Gaza comme étant le combat contre la menace que posent les tirs de roquettes par le Hamas et d’autres groupes militants, et les tunnels qui passent sous la frontière.» Fox News a rendu le Hamas responsable des «attaques de Gaza.» La plupart des reportages comprenaient des photos de Palestiniens portant le Keffiah en train de jeter des pierres. Des photos et vidéos de soldats israéliens fortement armés, ou de fusillades de civils palestiniens non armés – bien que omniprésentes sur les réseaux sociaux – en étaient absentes.

Cette fiction d’ «affrontements» et de «confrontations» projette la notion de conflit entre deux pays indépendants. Tout comme le gouvernement israélien, les médias privent les Palestiniens de leur contexte historique et géopolitique, insinuent qu’il existe une parité de puissance entre colonisateur et colonisés, et laissent à penser que les Palestiniens meurent simplement parce qu’ils le doivent, non parce qu’ils sont massacrés.

C’est aussi le discours israélien standard. Un message du ministère des affaires étrangères d’Israël envoyé aux diplomates israéliens met en évidence la tactique pure et simple du copier-coller que le gouvernement israélien utilise inlassablement pour justifier tout nouveau meurtre de Palestiniens : comme d’habitude, la manifestation est diabolisée comme étant «dangereuse», «préméditée,» et une «campagne de confrontation menée par le Hamas.» Tous les Palestiniens sont verbalement transformés en terroristes combattant pour le Hamas, qui est qualifié d’organisation terroriste la plus dangereuse au monde capable de détruire Israël en un temps record. Ainsi, toute violence contre les Palestiniens est de la légitime défense nécessaire. Parallèlement, les Palestiniens sont rendus responsables de leur propre mort – comme en 2014, lorsque Naftali Bennett accusa le Hamas d’ «auto-génocide» palestinien.

Il s’ensuit que selon le récit derrière cette criminalisation généralisée de la dissidence palestinienne, les Palestiniens ne protesteraient pas à cause de conditions d’existence insoutenables, à cause de l’omniprésence de la mort, ou parce qu’ils sont confrontés à une occupation militaire brutale – mais simplement parce qu’ils éprouvent une haine infondée. Ces hypothèses orientalistes laissent à penser que les Palestiniens n’ont pas de représentation.

L’Anti-Defamation League (ADL) a décrit les protestations comme «un appel à la fin de l’État d’Israël.» L’ADL a raison. Les revendications palestiniennes, c’est à dire l’application du droit international, la fin de l’occupation, et l’octroi des droits de l’homme, mèneraient très certainement à la disparition d’Israël dans sa forme actuelle. En effet, les fondements d’Israël sont le colonialisme de peuplement, l’occupation, l’apartheid, l’ethnocratie, le nettoyage ethnique, et des politiques génocidaires, ce qui présuppose la perpétuation de la déshumanisation et de la racialisation islamophobe, eurocentrique et orientaliste des Palestiniens, que simultanément on ne peut connaître et qu’on imagine violents. Les Palestiniens sont considérés coupables de ne pas se rendre et d’attirer l’attention internationale sur leur lutte. Donc, on leur reproche leur instinct de survie éminemment humain et de refuser d’accepter leur propre mort.

Les discours médiatiques révèlent que les Palestiniens sont perçus comme un fléau. Si le fait que l’armée israélienne tire sur un manifestant non armé est considéré comme un «affrontement», alors le danger que représentent les armes israéliennes est équivalent au danger que représente un Palestinien non armé. Donc, les Palestiniens n’ont pas besoin de prendre d’armes afin d’être considérés comme dangereux. Leur existence même est comprise comme une attaque en soi, et la visibilité de cette existence continue de hanter le projet colonial sioniste, tandis qu’Israël continue d’essayer de faire disparaître les Palestiniens discursivement et physiquement.

Denijal Jegić est un doctorant en études américaines transnationales. Il a transmis cet article à The Palestine Chronicle. Pour le suivre sur Twitter : @denijeg

Média et propagande: France télévision, larbin de l’occupant sioniste

Posted in actualité, colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, média et propagande, militantisme alternatif, politique et lobbyisme, politique française, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , on 3 janvier 2018 by Résistance 71

France télévision vulgaire propagandiste de l’occupant israélien

 

Daniel Vanhove

 

31 décembre 2017

 

Source:

http://chroniquepalestine.com/france-tv-vulgaire-propagandiste-de-loccupant-israelien/

 

L’odieuse ‘désinformation’ de France Télévision dans ses JT. Une HONTE journalistique!

La semaine dernière, la jeune résistante palestinienne Ahed al Tamimi était arrêtée par la soldatesque israélienne en pleine nuit (plus commode !) et emmenée menottée dans une jeep de l’armée.

Il y a deux ans, lors d’un JT de France2 présenté par le « has been » – qui paraît-il ne se remet pas de son remplacement au 20h par ‘une journaliste’ – David Pujadas, commençait son sujet à propos de l’adolescente par ces mots : « L’image est une arme au moins aussi efficace que les fusils. Celle-ci a fait le tour du monde. Regardez, des boucles blondes, un visage d’ange (…) Héroïne ou enfant manipulée ? La fabrique d’une histoire… »

L’introduction est éloquente et explique que « les Palestiniens l’ont bien compris, plus que les pierres les images sont devenues une arme redoutable ».

Le téléspectateur n’a déjà plus le choix. Il est prié de comprendre que derrière ces « boucles blondes, visage d’ange » il va découvrir un montage, une image travaillée, truquée, composée… que derrière ce visage lumineux qui apparaît à l’écran se cacherait peut-être (sans doute) toute la félonie de la résistance à l’occupation, se servant d’enfants pour mener sa lutte de libération…

Tout au long du reportage les commentaires sont d’une honteuse partialité et ne relatent en aucun cas les faits pour ce qu’ils sont. En revanche, ils insinuent à demi-mots, ils manipulent les téléspectateurs pour leur faire accroire que les enfants palestiniens sont utilisés par leurs parents comme des armes vivantes envoyées au contact direct de l’armée israélienne.

Cela venant s’ajouter aux nombreuses allégations déjà entendues en d’autres temps que les Palestiniens se servent de leurs enfants comme boucliers vivants, alors que tous les témoins qui se sont rendus sur place ont pu voir à diverses reprises – et de nombreuses vidéos existent sur Internet – que la plupart du temps, ce sont les courageux soldats israéliens qui prennent des enfants comme boucliers humains, quand ils ne sont pas des dizaines à s’y mettre harnachés comme des Robocops pour en arrêter l’un ou l’autre qui n’a que son courage pour toute arme!

Plus loin, il est question d’une vidéo de 2015 tournée par l’oncle d’Ahed qui d’après les sous-entendus du journaliste en a fait son business et où, sans jamais pointer le fait que ce valeureux soldat s’en est pris à un enfant – jeune frère d’Ahed – qui a le bras cassé et qu’il étrangle sans ménagement par une clé de bras sous prétexte qu’il est ‘soupçonné’ d’avoir jeté des pierres, le journaliste Franck Jenauzeau poursuit son commentaire: « …l’adolescente apparaît et tente de le libérer et en vient aux mains avec le soldat… lui-même roué de coups par le reste de la famille (le pauvre!) et devra finalement renoncer (à emmener l’enfant)… et poursuit en disant « …à aucun moment l’oncle n’a lâché sa caméra… »,  mais ne soulignera pas que de rage, le courageux soldat lâche une grenade lacrymogène au beau milieu du groupe de jeunes et d’adultes venus secourir l’enfant.

Et le journaliste d’insister : « Ces images seront mises à disposition gracieusement dans le monde entier… stratégie assumée par le père de l’adolescente, accusé par certains Israéliens de provoquer à dessein ces scènes de tensions ».

Pourquoi souligner cela ? Ces images devraient-elles être payantes ? Internet ne sert-il pas aussi à diffuser des infos le plus largement possible et à tous ceux qu’elles peuvent intéresser dès lors que les chaînes officielles ne sont plus fiables mais qu’elles sont au service du pouvoir?!

Et comme si cela ne suffisait pas, le journaliste dont on a bien compris l’impartialité, enfonce le clou en s’adressant au père : « Ahed est devenue l’une de vos armes, en fait ».

Ce que le père réfute, en concédant sourire en coin, qu’elle serait alors une « arme de communication… c’est une enfant qui accomplit son devoir et ses responsabilités… »

« C’est une icône » lancera le journaliste qui n’en démord pas et ne saisit pas à quel point les Palestiniens ont le sens de l’humour et de la dérision : « Oui, une icône, lâche le père, pour convaincre les autres pays, grâce à elle ». Peu de chance que ces mots soient compris par celui qui a définitivement choisi son camp !

Et la sentence tombe : « Alors, adolescente manipulée ou caractère bien trempé… ? » Mais, après un tel reportage le téléspectateur a-t-il encore le choix ? La manière dont sont proposés les éléments (images et commentaires) pousse à faire passer les occupés pour la menace et les occupants pour les menacés. C’est encore et toujours cette abjecte façon de retourner les faits, de travestir la réalité et de transformer la victime en coupable et inversement de présenter une armée, dont on connaît toutes les dérives, pour de pauvres victimes.

A aucun moment de ce reportage il ne sera question d’une armée d’occupation déployée depuis des décennies dans tout le pays, dans tous les villages et qui ne lésine pas sur les moyens pour détruire les habitations, brimer, blesser, tuer les Palestiniens de tous âges, y compris des enfants sans autre défense que des cailloux ! Ni des handicapés, comme on a pu le voir encore la semaine dernière à Gaza.

Le téléspectateur est laissé face à une enfant présentée comme une diablesse déguisée en ange aussi redoutable et dangereuse que la cinquième armée du monde !

Si comme moi, vous êtes outrés par ce reportage, vous pouvez suivre ma démarche et écrire au médiateur de France2 à l’adresse suivante pour lui exprimer votre désapprobation :

https://www.francetvinfo.fr/nous-contacter/mediateur-info

Par ailleurs, j’ai adressé aussi un Tweet directement à D. Pujadas que je vous relaie ci-après :

@DavidPujadas : odieux votre séquence au JT à propos de la petite Ahed Tamimi face aux soldats de la colonie israélienne… cela s’appelle de la « désinformation » doublée de propagande sioniste. Mais, rien de neuf de la part d’un ‘has been’…

La Palestine a besoin de nous… sachons rester mobilisés à chaque moment et n’hésitons pas à faire entendre notre voix. Ne baissons pas les bras comme certains le voudraient tant et espèrent que nous nous lasserons.

Lors de mes déplacements sur place, les Palestiniens m’ont demandé une chose que je m’efforce de faire, à chaque occasion : « Comme nous ne pouvons pas sortir de notre prison et venir vous dire nous-mêmes ce qu’il en est, vous qui pouvez voyager, soyez notre voix ! »

Je ne l’oublierai jamais.

Palestine occupée: Nouvelle donne pour le Hamas et rapprochement avec l’Iran et le Hezbollah…

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, guerre iran, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, militantisme alternatif, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 7 septembre 2017 by Résistance 71

La branche politique du Hamas avait trahi la cause palestinienne, seule la branche militaire est demeurée droite dans ses bottes. Espérons que tout ceci ne soit pas un piège, spécifiquement pour infiltrer le Hezbollah… Les intéressés savent et agiront en conséquence.

~ Résistance 71 ~

 

La nouvelle stratégie du mouvement Hamas

 

Abdel Bari Atwan

 

1er septembre 2017

 

url de l’article en français:

http://chroniquepalestine.com/nouvelle-strategie-mouvement-hamas/ 

 

Abdel Bari AtwanLa nouvelle direction du mouvement Hamas s’est rapprochée du Hezbollah et de l’Iran, et espère se réconcilier également avec la Syrie.

 

Le responsable du Hamas à Gaza, Yahya as-Sinwar, a eu lundi un échange en toute franchise de deux heures avec un groupe de journalistes, dans lequel il a révélé les grandes lignes d’une nouvelle stratégie pour le mouvement. Ses deux principales lignes directrices sont de ramener le Hamas dans l’axe de la résistance et de renforcer les liens avec l’Iran tout en essayant de « rétablir » les relations avec la Syrie.

Sinwar a reconnu que l’Iran a été la principale source de financement et d’armement pour les Brigades Izzeddin al-Qassam, l’aile militaire du Hamas, et il a exprimé l’espoir de « démêler » la question syrienne et, au moment opportun, d’ouvrir l’horizon pour rétablir de bonnes relations avec Damas.

La particularité de Sinwar dans la hiérarchie du Hamas découle de sa relation très étroite avec les Brigades al-Qassam. Il a été l’un des principaux fondateurs de l’aile militaire du mouvement et est considéré comme son mentor. Il a joué un rôle organisationnel important dans beaucoup de ses opérations à l’intérieur d’Israël, y participant lui-même à plusieurs reprises, et il a passé 23 ans dans les prisons israéliennes.

Sa déclaration franche et sans équivoque selon laquelle l’Iran est le principal soutien des brigades al-Qassam était à la fois énergique et inattendue. Cétait en opposition avec plusieurs aspects de la politique récente du Hamas. Le mouvement a jusque-là évité de reconnaître publiquement l’existence du soutien iranien pour diverses raisons : éviter de fâcher les États du Golfe (et dans une certaine mesure les États-Unis), tout en évitant d’embarrasser les éléments du Hamas qui ont adopté une attitude anti-iranienne et anti-syrienne, et apaiser les institutions religieuses du Golfe qui considèrent tout à travers le prisme confessionnel sunnite ou chiite.

Le Hamas a déjà rétabli ses relations avec la résistance libanaise, et plus précisément avec le Hezbollah selon des sources fiables. Le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah, a récemment reçu Saleh al-Arouri, chef de l’aile militaire du Hamas en Cisjordanie et l’un des partisans les plus en avant dans la direction du mouvement en faveur de la résistance armée. Nasrallah a fait en sorte que Arouri rencontre les dirigeants politiques iraniens et les commandants de la Garde révolutionnaire à Téhéran, où il s’est déplacé dans le cadre d’une délégation allant assister à l’intronisation du président Hassan Rouhani le mois dernier.

Le Hamas n’a aucun problème avec le Hezbollah et Nasrallah. Ce dernier a continué à considérer l’organisation palestinienne comme un mouvement de résistance à l’occupation, même quand son ancienne direction s’affichait avec les ennemis du Hezbollah sur plusieurs fronts régionaux, surtout en Syrie. malgré cela, le Hezbollah et ses médias ont évité tout commentaire négatif à l’égard du Hamas, cohérents avec leur politique de longue date de soutien à la cause palestinienne.

Le problème réside dans le rapport du Hamas avec les dirigeants syriens. Les liens entre les deux parties ont été empoisonnés et les « rétablir » ne sera pas une tâche facile, malgré tous les efforts du Hezbollah et des dirigeants iraniens pour améliorer le climat.

Les dirigeants syriens ont déclaré aux médiateurs iraniens et au Hezbollah – qui les ont informés que le Hamas souhaitait à nouveau de bonnes relations avec Damas – qu’ils n’avaient aucun problème à se réconcilier avec le « nouveau leadership » du mouvement et qu’ils lui permettraient de rouvrir ses bureaux en Syrie. Mais ils ont insisté sur le fait que le mouvement devait adhérer à sa position et ne pas revenir à son comportement précédent.

Damas s’est senti trahi par le Hamas, qu’il a accueilli et soutenu pendant des années pour le voir ensuite s’aligner de manière opportuniste sur ses adversaires régionaux après le début de la rébellion armée dans le pays. Les officiels syriens énumèrent en privé de longues listes de griefs contre le Hamas et son comportement depuis 2011.

Néanmoins, il est probable que cette amertume soit surmontée suite aux développements rapides sur le terrain qui donnent à Damas le dessus et incitent la Turquie à repenser sa stratégie. Après avoir passé des années avec l’obsession de chasser Bashar al-Asad du pouvoir, le président Recep Tayyib Erdogan a commencé à considérer que la menace réelle pour son pays ne venait pas de Damas, mais de ses alliés américains qui l’ont poignardé dans le dos en favorisant les Kurdes et leur projet sécessionniste, et en basant leur stratégie régionale – sur la recommandation d’Israël – sur ces mêmes Kurdes.

Dans ce contexte, la nouvelle direction du Hamas utilise bien ses cartes. Elle a amélioré ses relations avec l’Égypte et a réussi à exploiter les rivalités au sein du Fatah entre les factions de Mahmoud Abbas et de Muhammad Dahlan. Dans le même temps, elle a renforcé ses relations avec d’autres groupes palestiniens et a réussi à préserver un minimum de relations avec le Qatar sans s’aliéner les Émirats Arabes Unis ou l’Arabie Saoudite.

L’ex-président de l’Autorité palestinienne, Abbas, qui a réduit les salaires de plus de 60 000 employés de l’Autorité palestinienne à Gaza, puis obligé 6 000 de plus à la retraite anticipée, et cessé de payer l’électricité du territoire assiégé dans le but de faire plier le Hamas, est maintenant en retrait sur la totalité ou la plupart de ces mesures. Il s’est même tourné vers la Turquie pour une médiation avec le Hamas et pour relancer les accords de réconciliation Fatah-Hamas signés il y a des années mais jamais mis en œuvre.

La phase à venir est celle de l’aile militaire du Hamas et du retour à la résistance en Cisjordanie, véritable zone d’affrontement avec l’État de l’occupation, ses forces militaires et ses colons. Ses personnages clés sont Arouri et Sinwar, qui, en plus d’être membres du bureau politique du Hamas, ont des liens étroits avec son aile militaire et activent la réorientation vers l’Iran, le Hezbollah et peut-être bien la Syrie.

Et pendant ce temps là… Le nettoyage ethnique continue en Palestine occupée

Posted in actualité, colonialisme, documentaire, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, N.O.M, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , on 26 avril 2017 by Résistance 71

« Les Israéliens refusent catégoriquement de reconnaître la ‘Nakba’ ni d’être tenus pour responsables, moralement et légalement, pour le nettoyage ethnique qu’ils ont commis en Palestine en 1948. »
~ Illan Pappe ~

« Le peuple natif de Palestine, à l’instar de tous les peuples natifs d’autres pays du monde arabe, d’Asie, d’Afrique, d’Amérique et d’Europe, refusèrent de partager la terre avec des membres d’une communauté coloniale. »
~ Walid Khalidi ~

« L’occupation sioniste de la Pelestine est devenue undroit affirmee international, tandis que la revendication palestinienne d’être réinstaurés sur leur terre de droit a été perçue comme une agression inacceptable. Le Conseil de Sécurité de l’ONU n’a agi qu’en soutien de cette vision déformée, falsifiée de la réalité. […]
La création d’une entité sioniste sur la terre de Palestine représente une agression manifeste du peuple palestinien pacifique et remplace une population par une autre, dispersant les véritables propriétaires de la terre à travers les territoires du monde. Ceci n’est pas un conflit frontalier entre deux pays voisins. Il s’agit du déracinement d’une nation et d’un peuple et leur substitution par un autre. »
~ Naïm Qassem ~

 

Des voix concordantes pour confronter l’histoire d’Israël

 

Ramzy Baroud

 

25 avril 2017

 

url de l’article en français:

http://chroniquepalestine.com/voix-concordantes-confronter-histoire-coloniale-israel/

 

Israël a eu recours à trois principales stratégies pour contrecarrer les appels palestiniens à la justice et aux droits de l’homme, dont le droit de retour pour les réfugiés.

L’une est consacrée à la réécriture de l’histoire, une autre consiste à écarter l’attention des réalités actuelles, et une troisième vise à récupérer le récit palestinien pour en faire un récit israélien.

La réécriture de l’histoire a été mise en branle beaucoup plus tôt que certains historiens ne l’imaginent. La machine de la hasbara [propagande] israélienne a été mise en mouvement presque simultanément avec le Plan Dalet (Plan D) qui a vu la conquête militaire de la Palestine et le nettoyage ethnique de ses habitants.

Mais le discours actuel concernant la « Nakba » – ou la « Catastrophe » – qui a frappé le peuple palestinien en 1947 et 1948 a été élaboré dans les années 1950 et 60.

Dans un article intitulé « Pensée catastrophique : Ben Gurion a-t-il réussi à réécrire l’histoire? » Shay Hazkani a révélé la manière impressionnante dont le premier Premier ministre d’Israël, Ben Gurion, a travaillé en étroite collaboration avec un groupe d’érudits juifs israéliens pour développer une version d’événements pour ce qui s’est passé en 1947-1948 : la fondation d’Israël et la destruction de la Palestine.

Ben Gurion voulait propager une version de l’histoire qui soit compatible avec la position politique d’Israël. Il avait besoin de « preuves » pour appuyer cet objectif.

Les « preuves » sont finalement devenues « l’histoire », et aucun autre récit n’a été autorisé à contester le discours d’Israël sur la Nakba.

« Ben Gurion n’a probablement jamais entendu le mot ‘Nakba’, mais au début des années 1950, le premier ministre israélien a saisi l’importance du récit historique », a écrit Hazkani.

Le leader israélien a donné pour mission à des chercheurs payés par l’État de façonner une histoire alternative qui continue d’imprégner la pensée israélienne à ce jour.

S’écarter des réalités historiques – ou de la réalité actuelle de l’horrible occupation de la Palestine – est une volonté qui remonte à près de 70 ans.

Des premiers mythes de la Palestine d’une « terre sans peuple pour un peuple sans terre » selon la revendication d’aujourd’hui, à celui d’Israël icône de la civilisation, de la technologie et de la démocratie entourée de sauvages arabes et musulmans… les mensonges israéliens sont implacables.

Par conséquent, alors que les Palestiniens se préparent à commémorer la guerre du 5 juin 1967 qui a conduit à une occupation militaire qui date maintenant de 50 ans, Israël prévoit une grande fête, une « célébration » majeure de son occupation militaire des terres des Palestiniens.

L’absurdité échappe à tous les Israéliens, bien sûr.

« Un Etat qui célèbre 50 ans d’occupation est un Etat dont le sens de l’orientation a été perdu, comme sa capacité à distinguer le bien du mal », a écrit le commentateur israélien Gideon Levy dans le journal Haaretz.

« Qu’est-ce que les Israéliens ont à célébrer? Cinquante ans de sang, d’abus, de vols et de sadisme? Seules les sociétés qui n’ont pas de conscience célèbrent ces anniversaires. »

Levy soutient qu’Israël a gagné la guerre de 1967 mais a « perdu presque tout le reste ».

Depuis lors, l’arrogance d’Israël, lsa haine du droit international, « le mépris permanent pour le monde, la vantardise et l’intimidation », ont tous atteint des sommets sans précédent.

L’article de Levy est intitulé: « Notre Nakba ».

Levy n’essaie pas de reprendre le récit palestinien, mais il rappelle de façon résumée que les succèss militaires d’Israël sont une affliction, d’autant plus qu’ils ne sont jamais suivis de la moindre réflexion nationale ni d’aucune tentative de corriger les injustices du passé et du présent.

Mais le processus de revendication du terme « Nakba » a été mené par des écrivains israéliens durant de nombreuses années.

Pour ces penseurs, « la Nakba juive » se réfère aux Juifs arabes qui sont arrivés dans l’Israël nouvellement indépendant, fondé en grande partie sur l’incitation des dirigeants sionistes à l’égard des Juifs du monde entier à « retourner » dans la patrie biblique.

Un éditorial dans The Jerusalem Post s’est plaint que « la propagande palestinien a persuadé l’opinion publique mondiale que le terme ‘réfugié’ est synonyme de ‘Palestinien’ ».

Ce faisant, les Israéliens qui tente de dénaturer le récit palestinien espèrent créer un équilibre dans le discours, ce qui, bien sûr, est incompatible avec la réalité.

Cette construction place le nombre de « réfugiés juifs » de la « Nakba juive » à 850 000, légèrement au-dessus du nombre de réfugiés palestiniens qui ont été expulsés par les milices sionistes lors de la fondation d’Israël.

Heureusement, des affirmations aussi mensongères sont de plus en plus contestées par des voix juives.

Quelques voix, mais significatives, parmi les intellectuels israéliens et juifs à travers le monde ont franchi le pas réexaminer le passé d’Israël.

Ils se confrontent à juste titre à une version de l’histoire qui a été acceptée en Israël et en Occident comme la vérité incontestée à l’origine de la naissance d’Israël en 1948, l’occupation militaire de ce qui restait de la Palestine en 1967 et d’autres périodes historiques.

Ces intellectuels imprègnent la façon d’aborder la question de la Palestine et d’Israël partout où ils vont. Leurs voix sont particulièrement significatives dans le défi des poncifs officiels israéliens et des mythes historiques.

Écrivant dans le Forward, Donna Nevel refuse d’accepter que la discussion sur le conflit en Palestine commence par la guerre et l’occupation de 1967.

Nevel est critique à l’égard des soi-disant sionistes progressistes qui prétendent devoir limiter le débat à la question de l’occupation, restreignant ainsi toute possibilité de résolution à la « solution à deux États ».

Non seulement une telle « solution » est défunte et pratiquement impossible, mais la discussion même évacue la Nakba, ou la Catastrophe, de 1948.

La « Nakba n’entre pas dans ces discussions parce que c’est l’héritage et la manifestation la plus claire du sionisme », écrit Nevel.

« Ceux qui ignorent la ‘Nakba’ – ce que les institutions sionistes et israéliennes ont constamment fait – refusent de reconnaître le sionisme comme illégitime dès le début de sa mise en œuvre ».

C’est précisément la raison pour laquelle la police israélienne a récemment bloqué la « Marche du retour » organisée chaque année par des Palestiniens en Israël.

Pendant des années, Israël s’est méfié du fait qu’un mouvement croissant parmi les Palestiniens, les Israéliens et d’autres à travers le monde, a poussé pour un changement de paradigme afin de comprendre les racines du conflit en Palestine.

Cette nouvelle pensée a été le résultat logique de la fin du dit « processus de paix » et de la disparition de la perspective d’une solution à deux États.

Incapable de sauvegarder ses mythes fondateurs, mais incapable également d’offrir une alternative, le gouvernement israélien utilise maintenant des mesures coercitives pour répondre au mouvement en essor : punir ceux qui veulent commémorer la Nakba, frapper d’amendes les organisations qui participent à de tels événements, et même traiter comme parias les individus et les groupes juifs qui s’écartent de sa pensée officielle.

Dans ces cas, la coercition ne donne guère de résultats.

« La marche (du retour) a rapidement augmenté en taille au cours des dernières années, au mépris des mesures de plus en plus répressives des autorités israéliennes », a écrit Jonathan Cook sur le site d’Al-Jazeera.

Il semble que 70 ans après la fondation d’Israël, le passé est de plus en plus présent.

Heureusement, les voix palestiniennes qui ont depuis toujours contesté le récit officiel israélien sont maintenant associées à un nombre croissant de voix juives.

C’est grâce à un nouveau récit commun qu’une vraie compréhension du passé peut être saisie, avec l’espoir qu’une vision pacifique de l’avenir puisse remplacer l’actuelle, faite de domination militaire, de ségrégation et de pure propagande.

Palestine, Nakba… 68 ans de résistance au colonialisme génocidaire

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 19 mai 2016 by Résistance 71

“Après 70 ans d’excavations et de fouilles extensives sur la terre d’Israël, les archéologues ont trouvé que les actions du patriarque sont des histoires de légende ; nous n’avons pas séjourné en Egypte, ni fait un exode, nous n’avons pas conquis la terre. Il n’y a pas non plus de mention de l’empire de David et de Salomon. Ceux qui s’y intéressent savent tout cela depuis des années, mais Israël est un peuple têtu et ne veut pas en entendre parler.”
~ Professeur Ze’ev Herzog
, chef du département d’archéologie et d’études de l’ancien Proche-Orient à l’université de Tel-Aviv, dans un entretien avec le magazine Ha’aretz le 29 octobre 1999

“La conclusion acceptée par la majorité des archéologues et des érudits de la bible fut qu’il n’y eut jamais de grande monarchie et que le roi Salomon n’a jamais eu de grand palais dans lequel il hébergeait ses 700 épouses et 300 concubines. Ce furent des écrivains postérieurs qui inventèrent et glorifièrent un puissant royaume uni, établi par la grâce d’une seule déité. Leur riche et distinctive imagination a aussi produit les histoires de la création du monde, du terrible déluge, de l’errance des anciens, de la lutte de Jacob avec l’ange, l’exode d’Egypte et le passage de la Mer Rouge, la conquête des Cananéens et l’arrêt miraculeux du soleil à Gibeon.

Les mythes centraux au sujet de l’origine pure de cette merveilleuse nation qui émergea du désert, conquît une grande terre et construisit un glorieux royaume furent un bonus pour la montée du nationalisme juif et la colonisation sioniste. Pendant un siècle, ils fournirent le carburant textuel de qualité canonique qui donna grande énergie à une politique d’expansion identitaire et territoriale demandant une auto-justification et un sacrifice considérable.

Des archéologues et des érudits de la bible empêcheurs de tourner en rond, en Israël et ailleurs, mirent à mal ces mythes, qui à la fin du XXème siècle semblaient avoir été relégués aux statut de fiction ayant un fossé infranchissable entre eux et la réalité archéologique.”
~ Professeur Schlomo Sand
, universités de Tel-Aviv, Berkeley Californie et à l’École des Hautes Études de Sciences Sociales, EHESS, Paris, de son livre “The Invention of the Jewish People”, 2009 ~

 

Les 68 ans de la Nakba ou la résistance historique d’un peuple déterminé !

Ziad Medoukh

15 Mai 2016

url de l’article original:

http://www.mondialisation.ca/les-68-ans-de-la-nakba-la-resistance-historique-dun-peuple-determine/5525417

15 mai 1948 -15 mai 2016, soixante-huit ans déjà, soixante-huit ans depuis le début du drame des Palestiniens, soixante-huit ans de souffrance, de malheurs et de massacres pour un peuple digne, soixante-huit ans depuis le début de cette injustice imposée à un peuple sur sa terre, soixante-huit ans de déportation d’un peuple pour le remplacer par un autre peuple.

Mais, soixante-huit ans de résistance, de patience, de détermination, de courage, et de persévérance pour un peuple toujours debout, un peuple toujours attaché à sa terre et à sa Palestine en dépit de toutes les mesures de cette occupation illégale, une occupation aveugle, une occupation qui dure, qui dure !

Les Palestiniens commémorent les soixante-huit ans de la catastrophe dans un contexte national et régional particulier marqué notamment par la poursuite de l’occupation et de la colonisation dans les territoires palestiniens, par un soulèvement populaire spontané en Cisjordanie, par les agressions israéliennes permanentes dans la bande de Gaza qui subit un blocus inhumain, et l’absence de perspectives pour l’avenir.

Soixante-huit ans et les forces de l’occupation violent les droits les plus fondamentaux d’un peuple, soixante-huit ans de politique d’apartheid, de discrimination et du terrorisme d’un état hors la loi.

En 68 ans, Israël a appliqué toutes les mesures inhumaines illégales à l’encontre des Palestiniens, il en a emprisonné plus d’un million, il en a massacré et assassiné des milliers, il a occupé tous leurs territoires.

L’état d’occupation a créé le problème des réfugiés palestiniens qui vivent dans des conditions humanitaires épouvantables dans les pays voisins et à l’étranger, et qui souffrent en permanence.

Cet état d’apartheid est le seul Etat qui, encouragé par les grandes puissances internationales, n’a jamais appliqué aucune résolution des Nations-Unies, pas plus que les accords de paix signés.

En 68 ans, Israël a toujours été un état illégal, un état hors la loi, un état d’apartheid, un état colonial, un état qui considère les citoyens arabes des  territoires de 1948 comme des citoyens de seconde zone, un état qui a construit le mur de la honte en Cisjordanie, un état qui impose un blocus inhumain à la population civile de Gaza, un état qui érige tous les jours de nouvelles colonies dans les Territoires, un état qui vole tous les jours les ressources naturelles appartenant aux Palestiniens.

Un état qui n’a toujours pas de frontières, un état qui refuse toutes les initiatives de paix régionales et internationales.

On peut citer maints exemples de l’histoire noire de cette occupation contre les Palestiniens : agressions quotidiennes, mesures atroces, massacres, déportations, crimes contre l’humanité, crimes de guerre, la liste est longue, très longue, trop longue.

Le dernier crime israélien massif contre les Palestiniens, est la dernière offensive militaire contre la population civile de la bande de Gaza en été 2014, avec de milliers de morts et de blessés palestiniens, en majorité des enfants.

68 ans de résistance remarquable de toute une population qui poursuit son combat pour retrouver la liberté et vivre dignement sur sa terre.

Soixante-huit ans après, les Palestiniens s’interrogent : 68 ans de violation de nos droits ne suffisent-ils pas ? Le temps n’est-il pas venu de réagir et d’imposer à cet état d’apartheid l’application du droit international ? Le temps n’est-il pas venu d’instaurer la justice en Palestine ? Les Palestiniens n’ont-ils pas le droit de vivre, après tant d’années de souffrance, dans un état libre et indépendant ?

68 ans après cette catastrophe, nous, Palestiniens, et quelles que soient les mesures d’apartheid et de terrorisme d’état pratiquées, poursuivons le combat et les sacrifices pour notre liberté. Nous sommes plus que jamais déterminés et avons un message à délivrer au monde entier, un message clair et précis. Nous sommes toujours attachés aux principes suivants :

– Non, nous n’oublierons jamais l’histoire noire de cette occupation illégale et ses différents crimes contre notre population civile.

– Non, nous ne partirons pas d’ici, nous resterons attachés à notre terre. Nous ne partirons pas. Ici, notre terre, ici notre vie et ici notre Palestine !

– Oui, le droit au retour est sacré et tous les réfugiés palestiniens doivent pouvoir retrouver leurs villes et leurs villages d’origine.

– Oui, nous poursuivrons notre résistance sous toutes ses formes afin de vivre en liberté sur notre terre, cette terre appelée Palestine, et qui s’appellera toujours Palestine.

– Oui, nous avons le droit de créer notre Etat libre et indépendant, avec Jérusalem comme capitale.

– Oui, nous sommes prêts à vivre en paix, une paix durable, mais une paix qui passera avant tout par la justice, par l’application du droit international, par la fin de l’occupation illégale, et par la réalisation de toutes les revendications légitimes du peuple palestinien.

La lutte continue ! Et le combat se poursuit ! Pour une Palestine libre et pour une Palestine indépendante ! Nous sommes tous convaincus que notre liberté s’approche…

Résistance au colonialisme: L’Intifada pour les nuls…

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, média et propagande, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 5 avril 2016 by Résistance 71

L’intifada pour les nuls pourquoi l’insurrection populaire n’a t’elle pas encore pris ?

Ramzy Baroud

4 Avril 2016

url de l’article en français:

http://www.info-palestine.net/spip.php?article15979

Que l’histoire se déplace de manière linéaire ou cyclique n’importe peu. Le fait est qu’elle est en mouvement constant.

Ainsi, la situation actuelle en Palestine est particulièrement frustrante pour une génération qui a grandi après les accords de paix d’Oslo ; ils ont été élevés dans un fait historique étrange : leurs terres ne cessent de diminuer tandis que le temps continue de s’égrener.

La nature du soulèvement actuel en Cisjordanie et à Jérusalem Est témoigne de cette revendication. Les soulèvements précédents ont été massifs dans leur mobilisation, clairs dans leur message et décisifs dans leur effet. Leurs succès ou échecs ne sont pas ici en question, mais le fait est qu’ils ont été voulus par le peuple et, partout, en quelques jours, ils se sont imposés sur la conscience collective des Palestiniens.

Le soulèvement actuel est différent ; si différent, en fait, que beaucoup hésitent encore à l’appeler « intifada » ; comme si les Intifadas étaient le résultat d’une science exacte, une formule claire entremêlant participation populaire et sang versé.

Là où la situation, aujourd’hui, diffère, c’est qu’il n’y a ni idées claires, ni plate-forme politique, ni revendications ou stratégies à court et à long terme. Voilà au moins la grande différence avec les intifadas de 1987-1993 et, dans une moindre mesure, de 2000 à 2005. Mais il est possible que les résultats de ces précédentes Intifadas aient entrainé ces différences.

La Première Intifada s’est métamorphosée en un processus de paix sans valeur, qui a finalement abouti à la signature des accords d’Oslo en 1993. Un an plus tard, la direction palestinienne de l’OLP s’est transformée sous la forme émasculée de l’Autorité palestinienne (AP). Depuis lors, cette dernière a servi en grande partie l’occupation israélienne.

La Deuxième Intifada a eu moins de succès que la première. Elle s’est rapidement transformée en une rébellion armée, marginalisant ainsi la composante populaire de la révolte qui est nécessaire pour cimenter l’identité collective des Palestiniens, les forçant alors à surmonter leur division et à s’unifier derrière un seul drapeau.

Cette Intifada a été écrasée par une armée israélienne brutale ; des centaines de personnes ont été assassinées et des milliers d’autres ont été tués dans des manifestations et des affrontements avec les soldats israéliens. Ce fut un tournant dans la relation entre le gouvernement israélien et la direction palestinienne à Ramallah, et entre les factions palestiniennes elles-mêmes.

Le chef de l’OLP, Yasser Arafat, fut pris en otage par l’armée israélienne dans son quartier général de Ramallah. Les soldats se moquaient de lui dans son bureau, tout en bloquant ses déplacements pendant des années. Enfin, il a été lentement empoisonné et mourut en 2004.

Israël s’est ensuite lancé dans l’effort laborieux de réorganiser la direction de l’AP, débusquant les non-conformistes – les assassinant ou les emprisonnant- et en laissant en fonction les soi-disant modérés, mais dans des conditions très strictes.

Mahmoud Abbas a été élu président de l’AP en 2005. Ses plus grandes réalisations comprennent la répression des organisations de la société civile, en assurant une totale loyauté envers lui-même et sa branche au sein de la faction du Fatah. Sous Abbas, il n’y a pas de modèle révolutionnaire pour un changement, pas de « projet national » ; en fait, pour commencer, pas même de définition claire de la Nation.

La nation palestinienne est devenue ce qu’Abbas voulait qu’elle soit. Elle se compose, en grande partie, des Palestiniens de Cisjordanie, vivant principalement dans la zone A, fidèles au Fatah et avides de l’aide internationale. Plus la nation Abbas a accepté de jouer le jeu, plus d’argent elle a été autorisée à engranger.

En 2006, cette fragmentation est devenue totale. Beaucoup se souviendront de cette période de discorde lorsque le Hamas a obtenu la majorité des sièges au sein du Conseil Législatif Palestinien (PLC) ; mais le conflit qui a suivi, donnant lieu à l’été violent de 2007, n’avait peu à voir avec la démocratie.

Le paradigme – des « pourparlers de paix » interminable, l’argent des généreux donateurs, la croissance des colonies juives illégales, etc. – convient très bien à Abbas et aux Israéliens. Personne, en particulier le Hamas, ne devait être autorisé à imposer un tel changement de paradigme.

Israël a immédiatement assiégé Gaza, lancé plusieurs guerres successives, et a commis de nombreux crimes de guerre avec peu de critiques émanant de Ramallah. La Bolivie et le Venezuela semblaient être rendus plus furieux par les crimes de guerre d’Israël à Gaza que la clique de Mahmoud Abbas en Cisjordanie.

Jusqu’à octobre de l’année dernière, lorsque le soulèvement actuel a lentement commencé, la situation sur le terrain semblait au point mort. En Cisjordanie, l’occupation continuait de se normaliser conformément à la formule : occupation et colonies illégales en échange d’argent et de silence.

Gaza, de l’autre côté, tient face à la barbarie régulièrement infligée par Israël, tel un rappel à ceux de Cisjordanie pour leur montrer que le prix de la révolte est blocus, faim, destruction et mort.

C’est dans ce contexte de misère, d’humiliation, de peur, d’oppression et de corruption que les Palestiniens se lèvent. Ils sont pour la plupart nés après Oslo et sont devenus politiquement conscients après l’affrontement entre le Fatah et le Hamas. Ils ont grandi dans un monde où ils ont vu s’affronter leur propre leaders au sujet de l’occupation, d’une part, et des affrontements avec d’autres Palestiniens de l’autre.

Ces jeunes, cependant, n’ont jamais perçu l’occupation comme étant normale ; ils ne sont jamais arrivés à la conclusion que la terre sous leurs pieds devait sans cesse rétrécir au profit de villes juives illégales.

Ils ont dû apprendre à se frayer un chemin à travers les points de contrôle, mais n’ont jamais consenti à la supériorité de leur occupant. Ils sont, certes, désunis, mais ils rejettent l’adhésion à un parti ainsi que le fractionnement de la Palestine. Ils ne comprennent pas pourquoi Gaza est désavoué et massacré.

C’est la génération la plus instruite, la plus politiquement avertie et, grâce au bond technologique, la plus connectée et informée du monde qui l’entoure. Les ambitions de ces jeunes sont énormes, mais leurs chances sont si limitées ; leur terre a été réduite à la taille d’une file d’attente devant un point de contrôle militaire israélien, où ils sont parqués sur leur chemin de l’école, du travail ou de chez eux.

Et, tandis que les Israéliens tirent sur ceux qui osent protester, Abbas incarcère ceux tentent de le faire.

C’est une génération qui ne peut tout simplement pas respirer.

L’actuelle Intifada est l’expression de cette dichotomie, d’une génération qui est si désireuse de se libérer, de se définir, de libérer sa terre, mais qui est combattue par une vieille garde tenant sans relâche à ses quelques avantages et aux dollars qu’ils reçoivent chaque mois.

L’histoire doit rester constamment en mouvement, et les six derniers mois ont été la tentative de toute une génération de mettre l’histoire en marche, malgré des centaines d’obstacles et des milliers de points de contrôle.

Cela pourrait être encore l’Intifada la plus difficile ; car jamais auparavant les Palestiniens ne se sont retrouvés sans leaders, et pourtant si prêts à se libérer. Le résultat de cette tension ne définira pas seulement cette génération, comme l’intifada de 1987 a défini la mienne, mais elle définira l’avenir de la Palestine tout entière.

* Dr Ramzy Baroud écrit sur le Moyen-Orient depuis plus de 20 ans. Il est chroniqueur international, consultant en médias, auteur de plusieurs livres et le fondateur de PalestineChronicle.com. Son dernier livre, Résistant en Palestine – Une histoire vraie de Gaza (version française), peut être commandé à Demi-Lune. Son livre, La deuxième Intifada (version française) est disponible sur Scribest.fr. Son site personnel : http://www.ramzybaroud.net

Résistance au colonialisme: Israël ou l’inversion du colonialisme…

Posted in actualité, altermondialisme, colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , on 14 mars 2016 by Résistance 71

Parce que nous somme tous des colonisés ! (Résistance 71)

 

La démocratie progressiste attaquée en Israël ou l’inversion du colonialisme

Quand le léviathan colonial se retourne contre lui-même

Neve Gordon

12 Mars 2016

url de l’article en français:

http://www.info-palestine.net/spip.php?article15947

 

Une série de nouvelles lois draconiennes, de politiques et de réglementations que viennent renforcer des campagnes d’incitation à la haine envers les citoyens palestiniens d’Israël et de plus en plus envers les juifs progressistes conduit très rapidement à une inversion du projet colonial d’Israël.

Si auparavant on pouvait dire qu’Israël colonisait la Cisjordanie, la Bande de Gaza, Jérusalem-Est et les Hauteurs du Golan, aujourd’hui les stratégies de gouvernement mises au point et appliquées par Israël dans ces zones occupées ont également infiltré et colonisé l’état juif dans ses frontières d’avant 1967. De fait, le léviathan colonial se retourne sur lui même.

L’attaque initiale contre le vernis de démocratie progressiste incluait la proposition actuelle du gouvernement d’un nouveau projet de loi obligeant les militants des droits de l’homme dont les associations reçoivent des financements étrangers à porter un badge lorsqu’ils participent à des réunions à la Knesset ou dans d’autres lieux publics. Est venue ensuite la campagne d’incitation à la haine envers l’association de soldats démobilisés Breaking the Silence et d’autres organisations des droits de l’homme, ce qui est maintenant monnaie courante dans le paysage politique.

Puis, un roman sur une histoire d’amour entre une juive et un Palestinien fut exclu du programme d’enseignement secondaire en Israël, de crainte, soi-disant, qu’il n’encourage les mariages mixtes entre juifs et non-juifs. Enfin, le programme d’enseignement d’éducation civique du lycée est actuellement révisé, et certains des concepts fondamentaux qui traitent de la démocratie en sont retirés pour être remplacés par d’autres qui mettent l’accent sur l’histoire et l’identité juives.

Mais il s’avère que ce n’était que le siftah. Le projet de loi proposé « Loyauté dans la culture », qui déclare que l’état subventionnera uniquement l’art non critique du projet sioniste, pourrait venir tout droit de l’Union Soviétique de Staline. Rédigé par la ministre de la culture Miri Regev, le projet définie comme déloyal l’art qui « Conteste le caractère juif et démocratique de l’état d’Israël … soutient la lutte armée ou des actes de terreur contre l’état d’Israël de la part d’un pays ennemi ou d’une organisation terroriste ; commémore la Fête de l’Indépendance comme jour de deuil ; commet un acte de vandalisme ou de dégradation physique qui déshonore le drapeau du pays ou un symbole de l’état. »

Selon le metteur en scène Uri Rosenwaks, qui jusqu’à récemment siégeait comme président du Israeli Documentary Filmmakers Forum, « Les législateurs ont réussi à dépeindre comme traitres les écrivains et artistes qui traitent de questions comme les droits de l’homme, l’occupation et la démocratie. Le paradoxe c’est que Miri Regev et d’autres ministres espèrent que ces mêmes artistes critiqueront les nouvelles lois et réglementations, parce que sévir contre quiconque critique les mesures politiques israéliennes donne du crédit à ces ministres au sein de leur électorat. La critique elle-même est de plus en plus perçue comme illégitime, et c’est ce qu’il a de plus dangereux actuellement. »

Toutefois, cette démarche à l’encontre des artistes est comparable à la haine dirigée contre les citoyens palestiniens d’Israël, et tout particulièrement leurs représentants. Il se passe rarement un jour sans que des hommes/femmes politiques ou commentateurs politiques ne fassent une quelconque observation incitant à la haine de la minorité en Israël qui représente 20 pourcent de la population.

La députée à la Knesset Hanin Zoabi est présentée dans les organes des médias israéliens comme rien de moins que Satan, tandis que ses collègues de la Liste Unifiée sont régulièrement qualifiés de terroristes, de cinquième colonne ou de traitres. Le racisme est si manifeste, effrayant, et éhonté que mes amis palestiniens de Beer-Shiva n’allument plus leur poste de télévision.

En effet, lundi, la Commission Constitutionnelle de la Knesset a donné son accord préliminaire à la « Loi de Suspensive, » qui accorde aux élus (juifs) à la Knesset l’autorité de juger si l’idéologie de leurs collègues (palestiniens) est casher ou pas. Et alors que l’intitulé de la loi utilise le mot suspension, en réalité elle autorise la Knesset à expulser des députés dont le comportement est « inapproprié » ; à savoir, « qui nient le caractère juif et démocratique de l’état d’Israël ; qui font l’apologie du racisme ; et soutiennent la lutte armée d’un état ennemi ou d’une organisation terroriste contre l’état d’Israël. »

Exprimer un soutien quelconque à la résistance palestinienne en Cisjordanie et Gaza sera un motif suffisant pour prononcer une expulsion de la Knesset. Le message est clair : si à une époque l’égalité formelle (par opposition à réelle) était reconnue et présentée comme souhaitable en Israël dans ses frontières d’avant 1967, aujourd’hui l’égalité même formelle n’est plus de mise. L’objectif, comme l’affirme l’éditorial de Ha’aretz, c’est « une Knesset sans Arabes. »

Et qu’en est-il des citoyens palestiniens à l’intérieur d’Israël ?

Je me suis récemment rendu dans un village bédouin Um al-Hiran, qui est voué à être détruit et remplacé par une colonie juive dénommée Hiran. Les habitants d’Um al-Hiram sont, bien sûr, citoyens d’Israël. A quelques kilomètres d’Um al-Hiram, au milieu d’une forêt de la Jewish National Fund,* une trentaine de familles religieuses vivent dans des logements de fortune dans un périmètre clôturé, attendant patiemment que le gouvernement expulse les familles bédouines de leur maison.

Lors d’une visite récente de cette communauté juive improvisée, j’ai vu des maisons éparpillées autour d’une aire de jeux et d’une agréable école maternelle dont le mur extérieur est décoré de peintures gaies. Inutile de dire, que ce cadre bucolique était à la fois perturbant et surréaliste. J’ai trouvé sur le web cette photo des gens qui doivent déposséder les habitants d’Um al-Hiran. Ils sont souriants, heureux ; ce sont des colons de Cisjordanie qui sont revenus en Israël pour coloniser une terre bédouine. Le colon est de retour et importe avec lui la colonisation.

* Le Fonds national juif ou Keren Kayemeth LeIsrael, en hébreu, littéralement : « fonds pour la création d’Israël », est un fonds qui possède et gère plusieurs centaines de milliers d’hectares de terres en Israël. Wikipédia

Neve Gordon est un politologue et historien israélien, il est l’auteur de Israel’s Occupation, et de The Human Right to Dominate (co-écrit avec Nicola Perugini).