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3ème guerre mondiale: Le deux poids deux mesures de l’empire sur la question des armes chimiques …

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Les Etats-Unis donnèrent leur accord à Saddam Hussein d’utiliser des armes chimiques contre l’Iran

 

RT

 

26 Août 2013

 

url de l’article original:

http://rt.com/news/chemical-weapons-iran-iraq-980/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Alors que Washington se casse la tête de savoir s’il faut marteler Damas militairement à propos de l’utilisation non identifiée d’agents chimiques en Syrie, des documents déclassifiés de la CIA révèlent qu’il y a 25 ans, les Etats-Unis ont permis au sanguinaire Saddam Hussein d’utiliser des armes chimiques dans sa guerre contre l’Iran.

Les documents récemment déclassifiés aux archives nationales de College Park dans le Maryland, suggèrent que les Etats-Unis suivaient de près l’utilisation d’armes chimiques par le régime de Saddam Hussein à la fois contre l’ennemi dans la guerre Irak-Iran (1980-1988) mais aussi contre la population kurde, rapporte le magazine Foreign Policy.

Malgré le fait que l’establishment américain regardait Saddam Hussein comme anathème et ses officiels comme des “voyous”, la politique du président Ronald Reagan dans les années 80 était de s’assurer que l’Irak gagnerait la guerre contre l’Iran, a écrit le magazine.
L’ancien membre de la CIA et colonel de l’armée de l’air US en retraite Rick Francona a dit en exclusivité pour Foreign Policy qu’à partir de 1983 les Etats-Unis n’avaient aucun doute sur le fait que Saddam Husein utilisait des armes prohibées comme le gaz moutarde contre ses adversaires, tandis que l’Iran manquaient de preuves solides et n’a pas pu amener le cas devant l’ONU.

Rick Francona, un linguiste arabe expérimenté, qui a travaillé pour la NSA et le renseignement militaire (DIA), a partagé le fait qu’il avait eut pour la première fois la preuve que l’Irak utilisait des armes chimiques contre les Iraniens en 1984, alors qu’il servait comme attaché de l’armée de l’air à Aman en Jordanie. Il a eu la preuve tangible que les Irakiens utilisaient le neurotoxique Tabun contre les troupes iraniennes qui avançaient dans le sud de l’Irak.

Il a aussi été révélé que le complexe industriel militaire de Saddam Hussein ne pouvait pas produire les obus contenant les substances chimiques toxiques et qu’il était lourdement dépendant d’équipement étranger, l’Italie étant mentionnée comme une des sources de cet équipement spécial.

Mais le gouvernement Reagan voulait que Baghdad gagne la guerre, alors il a détourné le regard sur l’utilisation irakienne d’agents chimiques dans sa guerre contre l’Iran, car cela pouvait renverser la marée dans la bonne direction, rapporte toujours le magazine Foreign Policy.

Durant la guerre avec son voisin, l’Iran était dans un état d’isolement international avancé après l’avènement de la révolution islamique de 1979 et l’armée iranienne était à la traîne en comparaison de l’armée irakienne.

Et pourtant, avec sa population soutenant de manière fanatique son leadership islamique, l’Iran utilisa des tactiques “inhumaines” de “vagues humaines” pour attaquer, tournant ses soldats en chair à canon et annulant ainsi la supériorité militaire de l’Irak. En 1987, les données des satellites de renseignement américains suggérèrent que l’Iran concentrait ses troupes pour une puissante offensive sur la péninsule de Fao au sud de l’Irak dans la direction de la ville clef de Bassora. Les Etats-Unis pensèrent que les Iraniens pourraient attaquer décisivement au printemps 1988, capitalisant sur des erreurs tactiques faites par l’armée irakienne qui auraient pu résulter en la défaire de l’Irak.

D’après Francona, après avoir pris connaissance des données du renseignement, le président Reagan écrivit une note de marge pour le ministre de la défense Frank Carlucci: “Une victoire iranienne est inacceptable”.

Ainsi, les Américains optèrent pour le partage de l’information avec Bagdhad, autorisant la DIA à donner des données détaillées sur l’emplacement exact des unités de combat iraniennes, des mouvements de l’armée de l’air, des systèmes de défense anti-aérienne et des renseignements logistiques clef.

Rick Francona a décrit l’imagerie satellite et le renseignement électronique fournis aux Irakiens comme des “ensembles de données de ciblage” permettant aux forces aériennes irakiennes de détruire les cibles iraniennes.

En 1988, L’Irak conduisit 4 attaques chimiques successives sur les troupes iraniennes avec du gaz sarin, tuant des centaines de combattants, si pas des milliers sur place. Les attaques furent conduites avant des tirs nourris d’artillerie classiques et furent déguisées en étant accompagnées d’obus fumigènes.

Les statistiques officielles iraniennes des morts durant ces attaques ne sont toujours pas disponibles.

A l’époque, Francona servait comme attaché militaire à Bagdhad et il fut témoin de l’après de ces attaques lui-même. Il visita Fao peu de temps après que la péninsule fut reprise par les Irakiens. Sur le champ de bataille, il vit des centaines de seringues d’atropine utilisées, que les troupes irakiennes, elles aussi gazés, avaient utilisé comme antidote contre les effets mortels du gaz sarin. Francona prit plusieurs de ces seringues comme preuve d’utilisation d’armes chimiques.

Francona a dit au magazine Foreign Policy que Washington “était très satisfait” que les Iraniens avaient été frappés préemptivement afin de les empêcher de lancer leur offensive.

Aussi, en mars 1988, L’Irak lança une attaque au gaz neurotoxique contre le village kurde séparatiste de Halabja, à 240km au nord-est de Baghdad, tuant 5000 personnes, tandis que 7000 autres souffrirent de problèmes de santé récurrents à cette attaque.
La dernière des attaques chimiques lancées par l’Irak en 1988 fut celle nommée l’Offensive du Ramadan Sacré, qui devint la plus grosse utilisation d’armes chimiques de l’histoire moderne, et ce probablement jusqu’à cette attaque récente lancée dans la banlieue de Damas, dont les morts se compteraient de l’ordre de quelques douzaines à plus de 1300.