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Communication, internet et Nouvel Ordre Mondial: Prendre conscience et sortir de la matrix des réseaux sociaux…

Posted in actualité, altermondialisme, gilets jaunes, Internet et liberté, média et propagande, militantisme alternatif, politique et lobbyisme, politique française, résistance politique, sciences et technologie, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 26 juillet 2019 by Résistance 71

John Young, un des premiers cypherpunks et créateur en 1996 du site Cryptome, ancêtre non dévoyé ni piloté par les services, de Wikileaks, a dit qu’il était illusoire (même pour un spécialiste du chiffrage / cryptage) de vouloir demeurer anonyme et en sécurité à 100% sur le Net. Être sur le toile c’est accepter dans la plus vaste majorité des cas d’être espionné et donc spolié. Faut simplement le savoir et faire en conséquence.
Ceci dit, ce que dit l’article ci-dessous est essentiellement de ne pas faciliter la tache du flicage généralisé tel qu’il se pratique aujourd’hui.
A Résistance 71 nous avons fait le choix initial en 2010, de n’être sur aucun réseaux sociaux, nous n’utilisons plus Gogole depuis des années ni les services attenants de cette machine à espionner. Si nous avons utilisé il y a quelques années le système Tor, nous en sommes sortis pour des raisons à la fois pratiques (lenteur accrue de la navigation et “glitches” du système concernant certains logiciels dus à certaines incompatibilités, bref, trop de conflits inter-logiciels parfois ennuyeux…) mais aussi… de sécurité car il faut quand même savoir que Tor a été créé par l’US Navy et est utilisé par bien des services… L’US Navy est l’hôte du Cybercommand yankee, c’est à dire qu’elle est en charge de la guerre électronique et de surveillance, cette même entité créant le “système TOR”, tout cela nous a semblé un peut trop cousu de fil blanc… peut-être à tort, mais ne vaut-il pas mieux prévenir que guérir ?
Du reste, l’internet en soi est une création militaire, donc.. rien d’étonnant à ce que les géants du Net (Google, Facebook, Twitter, GAFA en général) soient comme cul et chemise avec les agences idoines telles la NSA, la CIA, le DARPA et le cybercommand de l’US Navy. Après tout, InQ Tel, l’entreprise de cybertechnologie de la CIA ne fut-elle pas liée directement au développement de Google puis de Facebook et de bien des entités de la Silicon Valley. Le CEO de Facebook, Zuckerberg, n’est-il pas comme cul et chemise avec Bibi et le Mossad ?
Bref, on ne peut faire confiance en rien et l’article ci-dessous renforce ce que nous disons depuis des années: lorsque le niveau de merde qui monte va atteindre le ventilo en marche, mieux vaudra arrêter l’électronique et se remettre à correspondre en direct, entre humains… Alors mieux vaut commencer dès maintenant. En fait, il faut considérer utiliser les réseaux sociaux comme outil de déception et de leurre: on balance sur les RS “tous là-bas !” mais on sait par autre moyen que “c’est ailleurs qu’on se retrouve”, ce qui lance la volaille dans la mauvaise direction et favorise le résistance en marche… Ne croyez en rien, méfiez-vous de tout, sans sombrer dans la parano, là réside toute la subtilité de l’affaire…

~ Résistance 71 ~

 

 

Et si on sécurisait nos échanges ?

 

Paris Lutte-Info

 

24 juillet 2019

url de l’article original:

https://paris-luttes.info/et-si-on-securisait-nos-echanges-8229?lang=fr

 

Appels, SMS, réseaux sociaux… tous ces moyens d’échanges sont surveillés par les flics et pourtant nous sommes nombreux.ses à continuer de discuter de nos actions dessus. Si on changeait nos habitudes ?

Il existe de nombreux moyens faciles de communiquer entre nous de manière à échapper au flicage. Évidemment l’échange direct, la discussion réelle sera toujours à privilégier. Toutefois dans cet article nous vous présenterons comment être plus discret en trois points.

Signal plutôt que vos SMS

Signal :

  • Cette application libre et gratuite chiffrera vos SMS/MMS avec ceux et celles qui ont également l’application. Le contenu de vos SMS ne seront pas stockés pendant deux ans par votre fournisseur (car vos messages passent par le web) et transmis en clair mais sous forme de messages chiffrés impossible à lire pour ceux qui les intercepteraient. Vous pouvez la mettre par défaut son interface ne change absolument pas de ce que vous connaissez. 
  • Ce qu’il y a de pratique avec Signal c’est que si votre interlocuteur a lui aussi installé l’application les messages se chiffrent tout seul mais si un autre de vos contacts n’a pas encore installé Signal alors il lui envoit un SMS classique sans chiffrement avec la même interface. Pas besoin de jongler avec plusieurs applications, Signal s’adapte en toute transparence. Attention si vous envoyez des messages depuis Signal vers un interlocuteur qui n’a pas installé l’application alors votre fournisseur d’accès (Orange, Free, SFR,…) conserve les meta-données. C’est à dire qu’il sait à quelle heure et à qui vous avez envoyé un message (c’est déjà ce qui se passe quand vous envoyez un texto de manière classique). Enfin quand vous envoyez un SMS ou MMS entre utilisateurs de Signal ceux ci ne sont pas compté sur votre forfait.
  • La disparition automatique des messages après un temps donné est primordiale ! Si ce n’est pas nécessaire dans une utilisation classique, pour toute information sensible c’est extrêment utile : après s’être retrouvé.e à faire quelque-chose de plus ou moins tendu, garder le message invitant à s’y rendre n’est qu’une invitation aux emmerdes. Laissez les messages disparaitre tout seul !
  • Cet outil chiffre les message sur leurs trajet mais si une personne malveillante déverrouille votre portable elle aura accès en clair à vos message de la même manière que vous. Pensez à mettre un code sur votre portable et sur l’application ! C’est la base.

Si vous ne devez retenir que Signal de cet article faites le ! Facile d’utilisation, facile à mettre en place… pourquoi ne pas le télécharger ? En effet votre pire mouchard est dans votre poche. Écoutes, géolocalisations et collectes de données en tous genres, les téléphones sont sûrement nos meilleurs ennemis. Pour limiter la casse, téléchargez cette application simple et efficace qui permet à minima de chiffrer vos SMS.

  • Signal offre aussi, au même titre que des messagerie populaires tels que Whatsapp la possibilité de créer facilement des « groupes » et de se partager des documents de différents formats. C’est très pratique dans pleins de situations.
  • Vous pouvez enfin appeler en chiffré d’autres utilisateurs de Signal si vous avez une bonne connection internet (wifi ou 4G). Dans ce cas votre appel passe par le web comme pour Skype ou Messenger. Comme pour les SMS/MMS et à condition d’être connecté à une borne wifi les appels ne seront pas comptés sur votre forfait même si vous vous trouvez à l’etranger.

A télécharger depuis votre téléphone pour Apple ou Androïd.

Un tuto pour apprendre à utiliser Signal

Riseup plutôt que Gmail

Priviliegiez des services qui respectent votre vie-privée. Ces services en plus d’être éthiques permettent une sécurité accru car ne nous « donnent » pas aux flics.

Les boites commerciales tels que Google, Microsoft, mais aussi Laposte ou Yahoo n’ont qu’un seul objectif : se faire du pognon. Ils n’auront donc aucun soucis à vous balancer aux flics (ou au plus offrant). Ils facilitent même la plupart du temps le boulot des flics en utilisant des « Backdoor » au profit des flics.

Pour communiquer en chiffré par mail la seule solution est celle du chiffrement manuel expliquée plus bas (clefs GPG ou PGP). Mais vous pouvez déjà utiliser des boites mails plus discrètes que gmail. Par exemple Riseup

Framateam plutôt que Facebook

Pour discuter (plus) tranquillement en groupe rien ne vaut https://framateam.org/login. Il s’agit d’un programme hebergé par les lyonnais de Framasoft. Là encore il ne s’agit pas d’une solution à toute épreuve (les conversations ne sont pas chiffrées, nous n’avons pas la mains sur les serveurs…) mais comparé à Facebook, qui met tout en libre accès à des publicitaires comme à des flics, c’est incomparable. Nous pouvons faire confiance aux gens de framasoft qui ont réfléchi à la sécurité internet et à la protection de la vie privée. 

Avec cet outil, vous pouvez créer des groupes de chat privés, des groupes de discussions où vous serez beaucoup plus tranquille que sur messenger. 

Pour se faire, il suffit de se créer un compte et d’inviter vos amis à vous rejoindre sur le channel.

Cliquez pour avoir accès à liste de service proposés par framasoft dans le cadre de leur projet « dégooglisons internet ».

La réunion plutôt que la vidéo-conférence

La communication réelle, en direct et en vrai est la seule qui vous assure une total sécurité. Réfléchissez avant de raconter à votre pote le déroulé de la manif qu’elle.il à raté.e. Cela ne peut il pas attendre quelques jours ? Soyez discret au téléphone ! Si vous tenez vraiment à discuter ne mentionnez personnes d’autres que vous ! Même pas via des pseudo.

En plus se voir en vrai c’est carrément plus sympa !

Pour aller un peu plus loin

Chiffrer ses mails « manuellement » :

Cette méthode ne demande aucune connaissance informatique préalable. Avec elle si une personne malveillante déverrouille votre portable elle n’aura pas accès à vos conversations. De plus elle est utilisable dans divers contexte ( renforcer les outils comme signal et riseup, utilisation sur des forums, des chats etc..etc..). On parle de chiffrement avec des clés GPG ou PGP.

Vous aurez besoins de télécharger un logiciel et de lire ce petit tutoriel . Voila en 5 minute de concentration vous savez chiffrer vos conversations.

Une explication plus détaillé sur OpenclassRoom. Si vous voulez vraiment vous exercer, OpenClasseRoom vous propose des exercices. 

Un autre tuto au cas ou, cette fois sur le site Rebellyon.

Pour aller encore plus loin

N’hésitez pas à lire le guide de base en milieu numérique et à utiliser Tor. Celui ci vous permettra une navigation plus discrète. En lien l’annuaire des sites français du DeepWeeb qui sont riche en tutoriels divers pour améliorer encore plus votre sécurité sur le net.

Et si vous êtes de grand.es malades ou juste passionné.es, jetez un coup d’œil au Guide d’autodéfense numérique. Ce guide très détaillé permet une complète compréhension des enjeux et des ressources à notre disposition, de plus il vient d’être mis à jour.

Note

Pour résumer ne jamais préparer une action sur le net mais toujours en réel. Ne jamais parler d’une action sans passer par un chiffrement. En faisant ça vous vous mettez en danger et les autres aussi. Vous pensez ne rien donner aux flics en discutant tranquillement sur blocus paris avec votre compte fake ? Sérieusement ?

= = =

A étudier aussi:

Navigateurs:

Services courriels:

  • Protonmail (end to end encryption), basé en Suisse hors UE donc
  • Yandex pour ceux qui n’ont pas peur de s’en remettre aux Russes… Y a du pour et du contre.
  • A R71 nous avons des comptes mails sur les deux…

Services de navigation VPN qui, sur le papier, protège la source de navigation et masque l’IP, comme pour Tor, il est difficile souvent de savoir qui est derrière un service proposé et aussi, lenteur accrue de navigation qui s’améliore sur des services payant.

A notre sens privilégier les services open source dont le but n’est pas de faire de la thune, ce qui est rare… La règle est qu’en tout domaine, celui qui dépend du système économiquement se verra utilisé sous peine de « mort économique ». La gratuité est la solution, la gratuité de services de haute qualité est la solution à la fange de la dictature marchande.

 


La police de la pensée et de l’expression

 

Dictature technologique: la cybernétique, internet, les réseaux sociaux comme armes de contrôle de masse des esprits (Dean Henderson)

Posted in actualité, documentaire, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, Internet et liberté, média et propagande, militantisme alternatif, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, science et nouvel ordre mondial, sciences et technologies, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , on 21 juin 2019 by Résistance 71


Police de la pensée et N.O.M

 

Sociétés secrètes, cybernétique et contrôle de masse des esprits

 

Dean Henderson

 

19 juin 2019

 

url de l’article original:

https://hendersonlefthook.wordpress.com/2019/06/19/secret-societies-cybernetics-mass-mind-control/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

En 1946, le Secret Intelligence Service (SIS) de la couronne britannique (NdT: City de Londres), s’est réuni avec le bureau américain des services stratégiques (OSS) ; c’est au cours de cette réunion que le groupe lança l’Operation Ultra. Avec de l’or japonais et allemand confisqué à la fin de la guerre, le groupe lança une série de banque afin de financer des opérations secrètes futures. Ce qui resta de l’or volé se retrouva à la Banque des Règlements Internationaux (BRI) de Bâle en Suisse. La BRI est la GQG des banques centrales et pilotera le nouveau système monétaire international affublé du vocable de Bretton Woods qui fut établi en 1944 et imposera les pillards officiels des pays du sud pour le système: le FMI et la Banque Mondiale.

Le patron de l’OSS William “Wild Bill” Donovan fut géré par Sir William “l’intrépide” Stephenson, qui est le véritable 007 sur lequel le retraité du SIS Ian Fleming fonda son personnage de James Bond. C’est Stephenson qui a orchestré l’assassinat du président J.F. Kennedy depuis sa base jamaïcaine de la couronne: BRINCO.

 (https://hendersonlefthook.wordpress.com/2014/07/25/who-killed-jfk/comment-page-1/)

Il fut clairement établi dans cette réunion secrète au sommet de 1946 que la Couronne serait le principal associé du groupe ainsi créé et une liste des participants ne fut jamais émise ni publiée. Le SIS devint ensuite la 6ème section du renseignement militaire britannique (NdT: Military Intelligence 6 ou MI6, le contre-espionnage étant le MI5) et un an plus tard l’OSS se transforma en CIA. Ces sociétés secrètes ne furent en rien créées pour maintenir la sécurité des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Elles furent créées pour protéger le tout nouveau paradigme financier qui allait concentrer le pouvoir des familles banquières déjà vieilles de plusieurs siècles.

Les sociétés secrètes sont fondées et fonctionnent sur la tromperie et le mensonge. Leur existence même est une tromperie. Le secret invite une énergie sombre et occulte dans le monde qui emplit les initiés avec un faux sens de pouvoir, de puissance, fondé sur leur capacité de mentir et de tromper. Ceci va à l’encontre à la fois de la loi naturelle et de la nature humaine et devrait être regardé comme quelque chose d’étranger à ce monde. Au lieu de cela, ça passe comme étant la “réalité officielle” alors que les agents de la franc-maçonnerie de la couronne, de la cabale et de la confrérie des frères musulmans rejoignent leurs services de renseignement, leurs armées, leurs entreprises de sécurité et de police, pour endoctriner les masses au moyen d’un régime de mensonge à tous les repas faisant croire à cette nature de la réalité.

Le programme Ultra de 1946 était basé sur une recherche cybernétique menée simultanément à Cambridge, Oxford, Harvard et Yale. Ces universités ont été mises en place par des agents de la couronne (City de Londres). Dès 1948, le mathématicien Norbert Weiner du MIT avait résumé la cybernétique comme étant “l’étude scientifique du contrôle et de la communication chez l’animal et la machine”. Ultra se métamorphosa en programme MK-Ultra au début des années 1950. Ce programme de la CIA était basé sur la recherche cybernétique du scientifique Jose Delgado de l’université de Yale. Son objectif était de parvenir à un contrôle des esprits. Le programme ghoulish fut mis au grand jour durant les auditions de la commission sénatoriale Church de 1975, mais un an plus tard, la CIA amena comme directeur George H.W Bush (père) afin d’orchestrer le contrôle des dégâts de toutes ces affaires levées par la commission. En 1984, le sénateur Frank Church (démocrate, Idaho) mourut d’un “cancer”.

Étant parvenu au contrôle individuel de l’esprit en utilisant des mécanismes variés de renforcement, les sociétés secrète retournèrent à leur tableau noir. Ce qui leur était imposé par leur sang était d’étendre ce contrôle individuel à toute la société. La recherche pour le contrôle de masse des esprits commença et ce ne fut sans doute pas une coïncidence que 1975 fut l’année où les ordinateurs furent diffusés au grand large dans le public. Dès 1981, IBM et Apple avaient, par le vol de nombreuses patentes et en augmentant leur volume, éradiqué leur concurrence pour devenir un “duopoly” informatique qui existe toujours aujourd’hui.

Dès 1993, Cisco, fille prodigue de la National Security Agency (NSA), travaillait avec Intel pour développer des processeurs “avec contrôle à distance agressif” qui furent installés dans tous les ordinateurs. Ces processeurs, basés sur la technologie du gyroscope cristal QRS-11, ont permis un “contrôleur de moteur mécanique” connu sous le vocable de : Point Focal Node Trusted Remote Access Control (PFNTRAC). 

(https://hendersonlefthook.wordpress.com/2019/04/16/human-wetware-the-5g-computer-weapon/)

La NSA, entité contrôlée par la couronne, tenait maintenant le manche et fut capable non seulement de tracer mais aussi “d’agressivement contrôler à distance” quiconque sur un ordinateur, à n’importe quel moment. Il était alors temps de lâcher l’arme de contrôle des esprits du public mise en place par DARPA; l’internet. Le Projet Echelon a été formellement établi en 1971. Il utilise des bases de signaux au Canada, aux Etats-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni afin de pouvoir écouter TOUTE conversation téléphonique et éventuellement toute communication informatique.

AT&T et autres géants des télécommunications furent complices de ce crime. Le système fut réglé pour filtrer les mots et noter les personnes qui utilisaient des mots spécifiques comme par exemple “révolution”, “illuminati”, afin de mieux contrôler et manipuler.

Mais même avec le lancement de l’internet, la matrix de contrôle Echelon manquait de meta-données. Les mots sont une chose, mais si l’oligarchie voulait “agressivement contrôler à distance” les rebelles potentiels, elle devrait aller plus loin et plus profond et connaître l’état émotionnel de la cible, ses préférences politiques, ses proches relations et tous vices qui pourraient faire l’objet d’un chantage.

Ainsi entre en scène Facebook et autres plateformes de “médias sociaux”, où chaque personne créerait volontairement son propre “profil” NSA. Celle-ci pourrait alors fournir une “nourriture cybernétique” totalement taillée sur mesure pour chaque personne, basée sur ce profil et les sujets seraient alors autorisés à construire toute une série de “posts”, construisant de manière effective leur propre prison électronique taillée sur mesure et ceci de leur plein gré, sur leur temps libre et à leur propre frais. La société devint alors “connectée” à la matrix de surveillance et de contrôles des esprits.

Echelon se métamorphosera pour devenir ce qui est connu aujourd’hui sous le vocable de l’alliance des “Cinq yeux” et du GQG de la matrix de surveillance le Government Communications Headquarters ou GCHQ de la couronne (City de Londres) qui sert dès lors d’associé principal.

Cet arrangement veut dire que toutes les informations tirées du renseignement américain sont disponibles pour la Couronne et sa camaraderie féodale des familles et ce à tout moment. L’entreprise de tromperie des sociétés secrètes / agences de renseignement de la Couronne est parvenue à ses fins: le contrôle de masse. La fabrication de l’esprit de ruche continue son chemin. Mais au bout du compte et ce comme pour toutes les manœuvres tactiques qui nous ont été infligées par les oligarques dégénérés, vous aurez, nous aurons la capacité de décider.

Tout reviendra à ceci: Rejoindrez-vous les cyborgs ou rejoindrez-vous la résistance. serez-vous la résistance ?..

= = =

Lectures complémentaires:

Paulo_Freire_Extension ou Communication

Leducation-comme-pratique-de-la-liberte_Paulo_Freire_1965

Agenda-oligarchique-de-depopulation-sarkozy-et-les-compteurs-intelligents

stop-linky-gazpar-5G

Scientist 5G appeal

Paulo_Freire_La_pedagogie_des_opprimes

Dean Henderson NOM 4 cavaliers apocalypse pétrolière et familles banquières de l’oligarchie

 

Big Brother… N.O.M… NSA… et Google !…

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Bien sûr que la NSA existe… Le but de Duff ici est de sensibiliser les gens sur ce que Google, création de la CIA, NSA et autres services de renseignement, fait, collecte et fournit sur commande comme renseignement aux agences. Nous l’avons dit sur ce blog il y a des années, l’empire technocratique est dans le processus de collecter des infos sur tout le monde et de classifier les gens dans des « tiroirs algorithmiques cybernétiques ». Pour ce faire, Google a été non seulement créé, mais a été rendu « INDISPENSABLE » au commun des gens utilisant l’internet, c’est à dire probablement 99% du monde occidental. Ce que nous dit Duff ici est qu’au bout du compte, la NSA est l’arbre qui cache la forêt, pendant qu’on crie haro sur le baudet NSA, on laisse faire Google, on le laisse moissonner les infos sur nos vies privées et parce qu’il est devenu omniprésent et si « utile »… On passe l’éponge sur les atteintes flagrantes à nos vies privées.

Nous sommes passés de l’esclavage coercitif à l’esclavage consenti. O tempora O mores ! disait Cicéron. La servitude volontaire est bien laide. Que faire ? Boycotter au mieux bien sûr, il y a des alternatives à Google. Depuis quelques années nous utilisons StartPage comme moteur de recherche, un de ceux qui ne tracent pas votre IP dans vos recherches et permet de surfer anonymement la toile. N’est-ce pas dramatique d’en arriver là ? Le problème est que tant que les gens acquiescent et cautionnent le système en utilisant les produits attrape-couillons proposés, on ne peut pas en sortir. Utilisez les alternatives, désintoxiquez-vous de vos merdes de téléphones, laissez ces mouchards sur votre tablette, dites non à la colonisation incessant de votre esprit par le futile et le pseudo-indispensable ! et sortez… libres !… Vous verrez, on se sent si bien !

— Résistance 71 —

 

Il n’y a pas de NSA…

 

Gordon Duff

 

9 septembre 2015

 

url de l’article original:

http://www.veteranstoday.com/2015/09/09/there-is-no-nsa/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Est-ce que la NSA le sait lorsque vous marchez dans la rue ? Bien sur que non, mais Google le sait et il garde en archive toutes vos périgrinations pour toujours. Pas seulement ça, il développe des algorithmes qui examinent où vous marchez, quels magazins vous visitez, il fait un profil de votre vitesse de marche, combien de temps vous vous reposez et fait une estimation de votre condition physique personnelle.

Pourquoi font-ils cela ? Vous ne voulez pas le savoir, je peux vous le garantir.

Bien évidement, Google trace chaque recherche internet que vous faites. A chaque fois que vous tapez quelque chose dans une fenêtre de recherche, Google l’enregistre, place cette info dans un algorithme et améliore son dossier de profil sur vous personnellement. Que tapez-vous dans les fenêtres de recherche ? Vous en rapellez-vous ? Avez-vous jamais succombé à la curiosité et avez-vous regardé des choses qui pourraient laisser une fausse impression de vous ? Et bien toutes ces choses sont maintenant parties intégrantes de votre inventaire personnel dressé par Google, un profil de santé physique et mental, de penchants sexuels, de besoins d’achats, de croyances politiques et religieuses. Cela va en fait bien plus loin que cela.

La NSA ne fait absolument rien de tout cela.

Avez-vous jamais utilisé le service de géolocation de Google lorsque vous conduisez. La plupart des téléphones possèdent cette caractéristique et avec mon téléphone, il se met en marche de lui-même indépendemment de ma volonté, parfois plusieurs fois par jour. Ceci permet à Google de voir non seulement où vous marchez, même dans votre propre maison, mais si vous gardez votre téléphone toujours avec vous (comme par exemple cpmbien de fois vous allez aux toilettes pas jour et basé sur le temps que vous y passez, ce que vous y faites…)

Lorsque vous conduisez, vous êtes tracé, suivi également, à quelle vitesse vous roulez, où vous allez, quand vous arrêtez-vous. Ils vous voient quand vous faies changer l’huile, quand vous vous arrêtez dans un motel, ils vous voient au magazin d’alcool et lorsque vous achetez de la drogue.

Ils savent combien de fois par semaine ou par mois vous rendez visite à votre mère, quand vous allez chercher les enfants à l’école, les routes et itinéraires que vous empruntez et bien sûr, vos vues politiques, vos associations, ce que vous achetez en ligne, les armes que vous possédez, les munitions, vos animaux familiers et leur nourriture, ils savent tout cela à Google.

Et les gens s’inquiètent de la NSA…

Cybertechnologie et Nouvel Ordre Mondial… Le lien Google-CIA et l’empire technotronique en devenir ~ 2ème partie ~

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Comment la CIA créa Google

 

Nafeez Ahmed

 

30 Janvier 2015

 

url de l’article en français:

http://globalepresse.com/2015/01/30/comment-la-cia-crea-google/

 

1ère partie

2ème partie

 

Lorsque j’ai demandé au Prof. Ullman de confirmer ou d’infirmer le financement partiel de Brin via le programme MDDS de la communauté du renseignement, et si Ullman était au courant que Brin rendait régulièrement des comptes à Rick Steinheiser, de la CIA, sur ses progrès dans le développement du moteur de recherche de Google, les réponses d’Ullman furent évasives: « Puis-je savoir qui vous représentez et pourquoi vous êtes intéressé par ces sujets? Quelles sont vos « sources »? » Il nia aussi que Brin ait joué un rôle significatif dans le développement du système « Query Flocks », bien qu’il soit évident à la lecture des articles de Brin qu’il s’est inspiré de ce travail en co-développant le système PageRank avec Page.

Quand je demandai à Ullman s’il niait le rôle de la communauté US de l’espionnage dans le soutien octroyé à Brin au cours du développement de Google, il répondit: « Je ne vais pas accorder à ces bêtises la dignité d’une réponse. Si vous ne m’expliquez pas quelle est votre théorie et où vous voulez en venir, je ne lèverai pas le petit doigt pour vous. »

Le résumé du MDDS publié en ligne à l’Université du Texas confirme que le raisonnement derrière ce projet conjoint CIA-NSA était de « fournir un capital d’amorçage pour développer des technologies de gestion des données à haut risque et à haut rendement », y compris des technologies pour « exprimer des requêtes, naviguer et filtrer; traiter les transactions; accès, méthodes et indexation; gestion des métadonnées et modelage des données; et intégration de bases de données hétérogènes; ainsi que le développement d’architectures appropriées. » La vision ultime du programme était de « prévoir pour l’accès sans accroc à, et la fusion de quantités massives de données, d’informations et de connaissances dans un environnement hétérogène en temps réel  » à l’usage du Pentagone, de la communauté de l’espionnage et potentiellement à travers tout le service public.

Ces révélations corroborent les affirmations de Robert Steele, ancien officier haut gradé de la CIA et directeur adjoint civi fondateur de la Marine Corps Intelligence Activity (activité de renseignement du corps des US Marines, ndlr), dont j’ai fait l’interview pour The Guardian l’année dernière au sujet des renseignements dits « open source ». Citant des sources à la CIA, Steele avait affirmé en 2006 que Steinheiser, un ex-collègue, était le principal agent de liaison chez Google et qu’il avait arrangé le financement précoce de l’entreprise pionnière en IT. À l’époque le fondateur de Wired John Batelle était parvenu, en réponse aux affirmations de Steele, à obtenir cette dénégation officielle de la part d’un porte-parole de Google:

Les déclarations en rapport avec Google sont complètement fausses.

Cette fois-ci, en dépit de multiples requêtes et conversations, la possibilité de commenter fut déclinée par le porte-parole de Google.

MISE À JOUR: À 5:41 GMT, le directeur de la communication d’entreprise de Google prit contact avec moi et me demanda d’inclure la déclaration suivante:

Sergey Brin ne faisait pas partie du Programme Query Flocks à Stanford, et aucun de ses projets n’a été financé par des organismes du renseignement US.

Voici ce que je répondis par écrit:

Ma réponse à cette déclaration est la suivante: Brin reconnaît lui-même, dans son propre article, le financement du Community Management Staff de l’initiative du Massive Digital Data Systems (MDDS), fourni par l’intermédiaire de la NSF. Le MDDS était un programme de la communauté du renseignement mis en place par la CIA et la NSA. J’ai également archivé cela, ainsi qu’il est noté dans le document de la part du Prof. Thuraisingham de l’Université du Texas, selon quoi elle a dirigé le programme MDDS pour le compte de la communauté US du renseignement, et qu’elle et Rick Steinheiser de la CIA rencontraient Brin à peu près tous les trois mois pendant deux ans, afin d’entendre le résumé de ses progrès dans le développement de Google et de PageRank. Que Brin ait travaillé sur Query Flocks n’a rien à voir.

Dans ce contexte, vous pourrez vouloir songer aux questions suivantes:

1) Google nie-t-il, que le travail de Brin ait été partiellement financé par le MDDS via une bourse de la NSF?

2) Google nie-t-il, que Brin ait régulièrement rendu compte à Thuraisingham et Steinheiser entre 1996 et jusqu’à septembre de 1998, où il leur présenta le moteur de recherche de Google?

Conscience totale de l’information

Un appel à des articles pour le MDDS fut envoyé par mailing électronique le 3 novembre 1993 par le haut fonctionnaire du renseignement US David Charnovia, directeur du bureau de coordination de recherche et développement du CMS de la communauté de l’espionnage. La réaction de Tatu Ylonen (inventeur acclamé du protocole largement répandu de protection de données « secure shell » [SSH]) à ses collègues sur la mailing list est révélatrice: « Crypto-pertinence? Cela fait se demander s’il ne vaut pas mieux protéger ses données ». L’email confirme également que l’entreprise de défense et partenaire du Highlands Forum, SAIC, gérait le processus de soumission d’articles au MDDS, les résumés devant être ensuite adressés à Jackie Booth, du Bureau de Recherche & Développement de la CIA via une adresse mail de SAIC.

En 1997, révèle Thuraisingham, peu de temps avant que Google devienne une entreprise à part entière et alors qu’elle supervisait toujours le développement de son logiciel de moteur de recherche à Stanford, ses pensées se tournèrent vers les applications du programme MDDS en termes de sécurité nationale. Dans les remerciements pour son livre, « Web Data Mining and Applications in Business Intelligence and Counter-Terrorism » (Extraction de Données sur le Web et Applications en Renseignement Commercial et en Contre-Terrorisme, 2003, ndlr), Thuraisingham écrit qu’elle et « le Dr. Rick Steinheiser de la CIA ont commencé des discussions avec la Defense Advanced Research Projects Agency sur l’application de l’extraction de données dans le cadre du contre-terrorisme, » une idée qui résulta directement du programme MDDS et qui finança Google, en partie. « Ces discussions évoluèrent éventuellement vers le programme actuel EELD (Evidence Extraction and Link Detection, Extraction de Preuves et Détection de Liens, ndlr) à DARPA. »

Donc, le même haut fonctionnaire de la CIA et la sous-traitante de la CIA-NSA impliqués dans la fourniture du capital d’amorçage pour Google considéraient au même moment le rôle de l’extraction de données pour des objectifs de contre-terrorisme, et développaient des idées pour des outils en réalité avancés par DARPA.

Aujourd’hui, comme l’illustre son récent éditorial dans le New York Times, Thuraisingham demeure une ferme avocate de l’extraction de données dans des objectifs de contre-terrorisme, mais insiste également sur le fait que ces méthodes doivent être développées par le gouvernement en coopération avec des juristes des libertés civiques et des défenseurs de la vie privée, pour garantir que de robustes procédures soient en place afin de prévenir d’éventuels abus. Elle souligne, sévère, qu’avec la quantité d’information qui est recueillie, il y a un grand risque de faux-semblants.

En 1993, quand le programme MDDS fut lancé et géré par MITRE Corp pour le compte de la communauté US de l’espionnage, une informaticienne de l’Université de Virginie, le Dr. Anita K. Jones – une tutrice de MITRE – décrocha le poste de directrice de DARPA et celui de recherche et d’ingénierie pour tout le Pentagone. Elle avait été au conseil d’administration de MITRE depuis 1998. De 1987 à 1993, Jones siégea simultanément au conseil d’administration de SAIC. Comme nouvelle directrice de DARPA de 1993 à 1997, elle co-présida également le Highlands Forum du Pentagone durant la phase du développement de Google antérieure à son lancement à Stanford, dans le MDDS.

Donc, quand Thuraisingham et Steinheiser parlaient avec DARPA d’applications des recherches de MDDS en contre-terrorisme, Jones était directrice de DARPA et co-présidente du Highlands Forum. Cette année-là, Jones quitta DARPA pour retrouver son poste à L’Université de Virginie. L’année suivante, elle rejoignit le conseil de direction de la National Science Foundation, qui bien sûr venait de financer Brin et Page,  et revint aussi au conseil d’administration de SAIC. Quand elle quitta le DoD, le Sénateur Chuck Robb lui rendit l’hommage suivant: « Elle a réuni les communautés militaires de technologies et d’opérations pour concevoir des plans détaillés afin de maintenir la domination US sur le champ de bataille dans le prochain siècle ».

Au conseil de direction de la National Science Foundation, de 1992 à 1998, (dont un épisode en tant que président, en 1996) siégeait Richard N. Zare. C’était l’époque où la NSF sponsorisait Sergey Brin et Larry Page en association avec DARPA. En juin 1994, le Prof. Zare, un chimiste à Stanford, participa avec le Prof. Jeffrey Ullman (qui supervisait les recherches de Sergey Brin), à un comité sponsorisé par Stanford et le National Research Council évoquant le besoin pour les scienfitiques de démontrer comment leur travail « était en adéquation avec les besoins nationaux ». Le panel rassembla des scientifiques et des décideurs politiques, dont des « membres du cénacle à Washington ».

Le programme EELD de DARPA, inspiré du travail de Thuraisingham et Steinheiser sous la surveillance de Jones, fut rapidement adapté et intégré à une série d’outils pour pratiquer une surveillance intensive durant le mandat de l’administration Bush.

Selon le responsable de DARPA Ted Senator, qui dirigea le programme EELD pour l’éphémère Information Awareness Office (Bureau de Conscience des Informations, ndlr) de l’agence, EELD faisait partie d’une gamme de « techniques prometteuses » en préparation pour intégration « dans le prototype de système TIA ». TIA est l’acronyme pour Total Information Awareness (Conscience Totale de l’Information, ndlr), et était le principal programme global d’écoutes eléctroniques et d’extraction de données déployé par l’administration Bush après le 11 septembre 2001. TIA avait été élaboré par le conjuré des Contras iraniens l’Amiral John Poindexter, qui fut nominé en 2002 par Bush pour diriger le nouveau Bureau de Conscience des Informations de DARPA.

Le Xerox Palo Alto Research Center (PARC, Centre de Recherches Xerox de Palo Alto, ndlr) fut une autre entreprise parmi 26 (comprenant également SAIC) en tout, qui remporta des contrats à hauteur de millions de dollars auprès de DARPA (les quantités spécifiques demeurent confidentielles) sous Poindexter, pour faire avancer le programme de surveillance TIA à partir de 2002. Les recherches incluaient « le profilage basé sur le comportement », « la détection, l’identification et le suivi automatisés » d’activités terroristes, parmi d’autres projets d’analyse des données. À cette époque, le directeur de PARC et son plus éminent chercheur était John Seely Brown. Brown et Poindexter étaient tous les deux des participants au Highlands Forum du Pentagone – Brown, de façon régulière jusqu’à récemment.

Le projet TIA fut soi-disant arrêté en 2003, en raison de l’opposition publique qui suivit l’exposition publique du programme dans les médias, mais l’année suivante Poindexter prit part à une session du Highlands Group du Pentagone à Singapour, aux côtés de responsables de la défense et du renseignement du monde entier. Pendant ce temps, Ted Senator continuait à gérer le programme EELD, parmi d’autres projets d’extraction et d’analyse de données à DARPA jusqu’en 2006, où il partit pour devenir vice-président à SAIC. Il est maintenant conseiller technique honoraire de SAIC/Leidos.

Google, DARPA et la piste de l’argent

Longtemps avant l’apparition de Sergey Brin et de Larry Page, le département d’informatique de l’Université de Stanford avait eu une longue relation de travail avec le renseignement militaire US. Une lettre datée du 5 novembre 1984 de l’expert renommé en intelligence artificielle (AI), le Prof. Edward Feigenbaum, et adressée à Rick Steinheiser, donne à celui-ci des instructions pour le Programme de Programmation Heuristique de Stanford, s’adressant à Steinheiser comme à un membre du « Comité d’Orientation de l’AI ». Une liste de participants à une conférence d’entreprises de cette période, sponsorisée par l’Office of Naval Research (Bureau de Recherches Navales, ndlr) du Pentagone (ONR), inclut Steinheiser comme délégué sous la désignation « OPNAV Op-115″ – qui fait référence au programme du Bureau du Chef des Opérations Navales sur l’état de préparation opérationnelle, qui a joué un rôle majeur dans l’avancement des systèmes numériques pour les militaires.

Depuis les années 1970, le Prof. Feigenbaum et ses collègues ont dirigé le Projet de Programmation Heuristique de Stanford sous contrat avec DARPA, et ce continuellement jusqu’aux années 1990. Feigenbaum à lui seul avait reçu plus de $7 millions pendant cette période de DARPA pour son travail, avec d’autres financements provenant de la NSF, de la NASA et de l’ONR.

Le superviseur de Brin à Stanford, le Prof. Jeffrey Ullman, faisait en 1996 partie d’un projet conjoint du programme d’Intégration Intelligente de l’Information de DARPA. Cette année-là, Ullman co-présida les réunions sponsorisées par DARPA sur l’échange de données entre systèmes multiples.

En septembre 1998, le même mois où Sergey Brin fit son résumé devant les représentants du renseignement US Steinheiser et Thuraisingham, les entrepreneurs en technologie Andreas Bechtolsheim et David Cheriton ont chacun investi $100.000 dans Google. Ces deux investisseurs étaient liés à DARPA.

Alors qu’il était étudiant doctorant à Stanford en ingénierie électronique dans les années 1980, le projet pionnier de la station de travail SUN, de Bechtolsheim, avait été financé par DARPA et le département de sciences informatiques de Stanford – ces recherches furent la fondation de l’établissement par Bechtolsheim de Sun Microsystems, qu’il co-fonda avec William Joy.

Pour ce qui est du co-investisseur de Bechtolsheim dans Google, David Cheriton, celui-ci est un professeur de sciences informatiques vétéran de Stanford, qui possède une relation encore plus entremêlée avec DARPA. Sa biographie à l’Université de l’Alberta, qui en 2014 lui a accordé un doctorat scientifique honorifique, dit de Cheriton que ses « recherches ont reçu le soutien de la Defense Advanced Research Projects Agency US (DARPA) pendant plus de 20 ans. »

Pendant ce temps-là, Bechtolsheim quitta Sun Microsystems en 1996, co-fondant Granite Systems avec son co-investisseur dans Google Cheriton comme partenaire. Ils vendirent Granite à Cisco Systems en 1996, conservant des parts conséquentes dans Granite et devenant des cadres exécutifs de Cisco.

Un email extrait du Corpus Enron (une base de données de 600.000 emails acquise par la Commission Fédérale de Régulation de l’Énergie par la suite livrée au public) de Richard O’Neill, invitant des cadres exécutifs d’Enron à prendre part au Highlands Forum, démontre que les cadres supérieurs de Cisco et de Granite sont intimement liés au Pentagone. L’email révèle qu’en mai 2000, le partenaire de Bechtolsheim et co-fondateur de Sun Microsystems, William Joy – qui y était alors directeur de recherche et Président Directeur Général – avait assisté au Forum pour parler de nanotechnologie et d’informatique moléculaire.

En 1999, Joy avait aussi co-présidé le Comité de Conseil Présidentiel sur les Tehcnologies de l’Information, supervisant un rapport prenant acte du fait que DARPA avait:

… revu ses priorités pendant les années ’90 pour que tout le financement de la technologie informatique soit jugé en fonction de son bénéfice pour le combattant de guerre.

À travers les années 1990, donc, le financement de Stanford par DARPA, y compris pour Google, concernait explicitement des technologies pouvant augmenter les opérations de renseignement militaire du Pentagone sur des théâtres de guerre.

Le rapport Joy recommandait davantage de financement guvernemental du Pentagone, de la NASA, et d’autres agences pour le secteur de l’IT. Greg Papadopoulos, un autre des collègues de Bechtolsheim alors chef du secteur technologique chez Sun Microsystems, participa aussi à la réunion du Highlands Forum du Pentagone en septembre 2000.

En novembre, le Highlands Forum du Pentagone accueillit Sue Bostrom, qui était vice-présidente pour Internet chez Cisco, siégeant aux côtés des co-investisseurs pour Google, Bechtolsheim et Cheriton, au conseil d’administration. Le Forum accueillit également Lawrence Zuriff, alors partenaire de direction à Granite que Bechtolsheim et Cheriton avaient vendu à Cisco. Zuriff avait auparavant été commercial chez SAIC de 1993 à 1994, travaillant avec le Pentagone sur des sujets de sécurité nationale, spécialement pour l’ONA de Marshall. En 1994, à la fois SAIC et l’ONA furent, bien entendu, impliqués dans l’aide à l’établissement du Highlands Forum du Pentagone. Parmi les productions de Zuriff au cours de son temps à SAIC fut un article intitulé « Understanding Information War » (Comprendre la Guerre de l’Information, ndlr), présenté lors d’une Table Ronde de l’US Army sponsorisée par SAIC sur la Révolution des Affaires Militaires.

Après l’incorporation de Google, l’entreprise reçut $25 millions de capitaux propres en 1999, apportés par Sequoia Capital et Kleiner Perkins Caufield & Byers. Selon Homeland Security Today (La Sécurité du Territoire Aujourd’hui, ndlr), « Un certain nombre de start-ups financées par Sequoia ont signé des contrats avec le Ministère de la Défense, surtout après le 11 septembre 2001 où Mark Kvamme de Sequoia rencontra le Ministre de la Défense Donald Rumsfeld pour discuter de l’application de technologies émergentes dans la conduite des guerres et le recueil d’informations ». De façon similaire, Kleiner Perkins avait développé « une relation étroite » avec In-Q-Tel, la firme de capital-risque de la CIA qui finance des start-ups « pour faire progresser les technologies de valeur prioritaire » aux yeux de la communauté de l’espionnage.

John Doerr, qui dirigea l’investissement de Kleiner Perkins au profit de Google, obtenant ainsi un siège au conseil d’administration, avait été un investisseur majeur précoce dans Sun Microsystems de Bectholsheim, dès son lancement. Sa femme Anne et lui sont les principaux mécènes derrière le Centre pour le Leadership en Ingénierie de la Rice University (RCEL), qui en 2009 a reçu $16 millions de DARPA pour son programme de R&D en « calcul informatique omni-dimensionnel en environnement de compilation conscient de plateforme » (platform-aware-compilation-environment, PACE). Doerr a aussi une relation étroite avec l’administration Obama, qu’il a brièvement conseillé après qu’elle ait pris le pouvoir pour augmenter le financement du Pentagone en direction de l’industrie technologique. En 2013, à la conférence Fortune Brainstorm, Doerr applaudissait « la façon dont le DARPA du Dod avait financé le GPS, la CAD, la plupart des secteurs majeurs de la science informatique et, bien sûr, Internet. »

Dès sa conception, en d’autres termes, Google a été incubé, nourri et financé par des intérêts qui étaient directement affiliés ou étroitement alignés avec la communauté US de l’espionnage, dont beaucoup étaient intégrés au Highlands Forum du Pentagone.

Google capture le Pentagone

En 2003, Google commença à customiser son moteur de recherche sous contrat spécial avec la CIA pour son Bureau de Gestion Intelink, « supervisant des intranets top-secrets, secrets et sensibles mais déclassifiés pour la CIA et d’autres agences de la communauté du renseignement, » selon Homeland Security Today. Cette année-là, le financement de la CIA était « discrètement » canalisé à travers la National Science Foundation vers des projets pouvant aider à créer « de nouvelles aptitudes pour combattre le terrorisme à travers l’usage de technologies avancées ».

L’année suivante, Google acheta la firme Keyhole, qui avait à l’origine été financée par In-Q-Tel. Se servant de Keyhole, Google commença à développer le logiciel de cartographie satellitaire avancée derrière Google Earth. L’ancienne directrice de DARPA et co-présidente du Highlands Forum Anita Jones était au conseil d’administration d’In-Q-Tel à ce moment-là, et y demeure encore aujourd’hui.

Puis, en novembre 2005, In-Q-Tel émit des notices pour la vente de $2,2 millions d’actions de Google. La relation de Google avec le renseignement US fut davantage mise en lumière quand une entreprise d’IT déclara dans une conférence privée de professionnels du renseignement, sur une base officieuse, qu’au moins une agence d’espionnage US travaillait pour « utiliser la capacité de surveillance des données [des usagers] de Google », comme élément d’un effort d’acquisition de données « d’intérêt du domaine du renseignement pour la sécurité nationale ».

Une photo sur Flickr datée de mars 2007 révèle que le directeur de recherche de Google, et expert en AI Peter Norvig, avait assisté à une réunion du Highlands Forum du Pentagone cette année-là à Carmel, en Californie. Le lien intime de Norvig avec le Forum dès cette année est également corroboré avec son rôle dans l’édition de la liste de lecture du Forum de 2007.

La photo montre Norvig en conversation avec Lewis Shepherd, qui à l’époque était officier supérieur de la technologie pour la DIA, et responsable de l’examen, de l’approbation et de l’architecture « de tous les nouveaux systèmes de hardware/software et d’acquisitions pour l’Entreprise IT de Renseignement de Défense Globale, » incluant les « technologies de très grandes quantités de données ». Shepherd travaille désormais chez Microsoft. Norvig était chercheur en informatique à l’Université de Stanford en 1991 avant de rejoindre Sun Microsystems de Bechtolsheim comme chercheur attitré jusqu’en 1994, continuant pour devenir directeur de la division d’informatique de la NASA.

Norvig apparaît sur le profil Google Plus d’O’Neill comme l’un de ses proches contacts. Un examen du reste des connexions Google Plus d’O’Neill illustre qu’il est non seulement directement lié à un large éventail de cadres de Google, mais aussi à certains des noms les plus prestigieux de la communauté technologique aux USA.

Ces connexions comprennent Michele Weslander Quaid, anciennement sous contrat avec la CIA et ancienne responsable supérieure du renseigement au Pentagone qui est aujourd’hui la responsable de la technologie chez Google où elle développe des programmes pour « satisfaire au mieux les besoins des agences gouvernementales »; Elizabeth Churchill, directrice du rapport clients chez Google; James Kuffner, un expert en robotique humanoïde qui dirige maintenant la division de robotique chez Google et qui a introduit le terme « robotique de réseau »; Mark Drapeau, directeur de l’engagement à l’innovation pour le secteur commercial public de Microsoft; Lili Cheng, directrice générale des Future Social Experiences (FUSE) Labs (Laboratoires des Futures Expériences Sociales, ndlr); Jon Udell, « l’évangaliste » de Microsoft; Cory Ondrejka, vice-président de l’ingénierie à Facebook; pour n’en nommer que quelques-uns.

En 2010, Google signa un contrat sans appel d’offres avec l’agence sœur de la NSA, la National Geospatial-Intelligence Agency (NGA, Agence Nationale de Renseignement Géospatial, ndlr). Le contrat consistait à utiliser Google Earth pour des services de visualisation pour la NGA. Google avait développé le logiciel derrière Google Earth en achetant Keyhole à la boîte de capital-risque de la CIA, In-Q-Tel.

Puis un an plus tard, en 2011, une autre des connexions Google Plus d’O’Neill, Michele Quaid – qui avait occupé des positions de cadre exécutive à la NGA, au Bureau National de Reconnaissance et au Bureau du Directeur du Renseignement National – quitta son poste gouvernemental pour devenir « l’évangéliste de l’innovation » chez Google et la personne en pointe sur la recherche de contrats auprès du gouvernement. Le dernier poste de Quaid avant son départ chez Google avait été celui de haute représentante du Directeur du Renseignement National auprès du Groupe de Travail sur le Renseignement, la Surveillance et la Reconnaissance, ainsi que conseillère supérieure du directeur du Joint and Coalition Warfighter Support (J&CWS, Soutien au Combattant de Guerre Allié et de Coalition, ndlr), auprès du sous-secrétaire à la défense pour le renseignement. Les deux postes comprenaient en leur cœur des opérations d’information. Avant de bouger chez Google, en d’autres termes, Quaid avait étroitement travaillé avec le Bureau du Sous-Secrétaire à la Défense pour le Renseignement, auquel le Highlands Forum du Pentagone est subordonné. Quaid a elle-même assisté au Forum, bien que je n’aie pu confirmer quand et combien de fois.

En mars 2012, la directrice de DARPA de l’époque Regina Dugan – qui à ce titre était aussi co-présidente du Highlands Forum du Pentagone – suivit sa collègue Quaid chez Google pour diriger le nouveau Groupe de Projets et de Technologies Avancés de l’entreprise. Pendant son temps au Pentagone, Dugan fut en pointe sur la cyber-sécurité stratégique et les médias sociaux, parmi d’autres initiatives. Elle était responsable d’avoir concentré une « part grandissante » du travail de DARPA « sur l’examen de capacités offensives pour faire face à des besoins spécifiquement militaires », assurant $500 millions de dollars de financement gouvernemental pour la recherche cybernétique de DARPA de 2012 à 2017.

En novembre 2014, l’expert éminent en AI et en robotique James Kuffner était un délégué aux côtés d’O’Neill à l’Island Forum 2014 de Highlands à Singapour, pour explorer « Le progrès en robotique et en intelligence artificielle: les implications pour la société, la sécurité et les conflits ». L’événement a inclus 26 délégués d’Autriche, d’Israël, du Japon, de Singapour, de Suède, de Grande-Bretagne et des USA, à la fois de l’insudtrie et du gouvernement. L’association de Kuffner avec le Pentagone, pour sa part, commença beaucoup plus tôt. En 1997, Kuffner était un chercheur pendant son doctorat à Stanford pour le compte d’un projet financé par le Pentagone sur des robots mobiles autonomes, sponsorisé par DARPA et l’US Navy.

Rumsfeld et la surveillance persistante

En somme, beaucoup des cadres les plus élevés dans la hiérarchie de Google sont affiliés au Highlands Forum du Pentagone qui, au cours de la croissance de Google pendant la dernière décennie, a fait surface à plusieurs reprises comme force de connexion et de rassemblement. L’incubation de Google par la communauté du renseignement US dès sa conception s’est déroulée à travers une combinaison de soutien direct et de réseaux informels d’influence financière, eux-mêmes étroitement alignés sur les intérêts du Pentagone.

Le Highlands Forum lui-même a utilisé la construction de relations informelles dans de tels réseaux privés pour réunir les secteurs de la défense et de l’industrie, permettant la fusion d’intérêts corporatistes et militaires en étendant l’appareil de surveillance dissimulé au nom de la sécurité nationale. Le pouvoir manié par le réseau fantôme représenté au Forum peut, cependant, être au mieux évalué par son impact pendant la durée des administrations Bush, quand il a joué un rôle direct pour rédiger littéralement les stratégies et les doctrines motivant les efforts US pour réussir la « supériorité de l’information ».

En décembre 2001, O’Neill confirma que les discussions stratégiques au Highlands Forum alimentaient directement la mise en revue stratégique d’Andrew Marshall de tout le Dod ordonnée par le Président Bush pour moderniser les militaires, dont la Quadrennial Defense Review (revue de la défense tous les quatre ans, ndlr) – et que certaines des premières réunions du Forum « ont abouti à la rédaction d’un ensemble de politiques, de stratégies, et de doctrines au DoD pour les forces armées dans la guerre de l’information ». Ce processus de « rédaction » des politiques de guerre de l’information du Pentagone « a été réalisé en conjonction avec des gens comprenant différemment l’environnement – pas seulement des ressortissants des USA, mais également des personnes étrangères, et des gens développant l’IT corporatiste ».

Les doctrines post-11 septembre 2001 du Pentagone pour la guerre de l’information n’étaient à cette époque pas seulement rédigées par des fonctionnaires de la sécurité nationale des USA et d’ailleurs: mais également par de puissantes entités corporatistes des secteurs de la défense et de la technologie.

En avril de cette année-là, le Gén. James McCarthy termina sa revue de transformation de la défense, ordonnée par Rumsfeld. Son rapport soulignait à plusieurs reprises la nature de la surveillance de masse comme partie intégrante de la transformation du DoD. Pour ce qui est de Marshall, son rapport pour Rumsfeld qui suivit s’en allait développer un plan directeur, pour déterminer l’avenir du Pentagone dans « l’ère de l’information ».

O’Neill avait aussi affirmé que pour développer la doctrine de la guerre de l’information, le Forum avait tenu des discussions exhaustives sur la surveillance électronique et sur « ce qui constitue un acte de guerre dans un environnement d’informations ». Des articles alimentant la politique de défense US écrits durant les années 1990 par les consultants de RAND John Arquilla et David Rondfelt, tous les deux membres de longue date du Highlands Forum, furent produits « en conséquence de ces réunions », explorant les dilemmes politiques sur la portée possible de l’objectif de « Supériorité de l’Information ». « L’une des choses qui était choquante pour le public américain était que nous ne prélèvions pas électroniquement sur les comptes de Milosevic, alors qu’en fait nous en étions capables », avait commenté O’Neill.

Malgré le fait que le processus de R&D autour de la stratégie de transformation du Pentagone demeure classée confidentielle, un indice sur les discussions du DoD ayant lieu durant cette période peut être glanée d’une monographie de recherches de l’US Army School of Advanced Military Studies (École d’Études Militaires Avancées de l’Armée US, ndlr) de 2005 dans le journal du DoD, Military Review, écrite par un officier du renseignement de l’Armée en service actif.

« L’idée de la Surveillance Persistante comme capacité transformatrice a circulé au sein de la communauté nationale du renseignement (IC) et du Ministère de la Défense depuis au moins trois ans », lisait l’article, faisant référence à l’étude de transformation commissionnée par Rumsfeld.

L’article de l’Armée poursuivait en passant en revue une gamme de documents militaires officiels de haut niveau, dont un du Bureau du Président des Chefs d’État-Major Interarmées (Joint Chiefs of Staff) qui démontrait que la « Surveillance Persistante » était un thème fondamental de la vision centrée sur l’information de la politique de défense pour tout le Pentagone.

Nous savons maintenant que deux mois avant le discours d’O’Neill à Harvard en 2001, sous le programme TIA, le Président Bush avait secrètement autorisé la surveillance domestique par la NSA des citoyens US sans autorisation préalable délivrée par un tribunal, dans ce qui semble avoir été une modification illégale du projet de récupération de données ThinThread – ainsi que l’exposèrent les lanceurs d’alerte de la NSA William Binney et Thomas Drake.

Le nœud de start-ups de la surveillance

Dès lors SAIC, le partenaire du Highlands Forum, joua dès le départ un rôle central dans l’essor de la NSA. Peu après le 11 septembre 2001 Brian Shrakey, responsable en charge du Secteur ELS3 de SAIC (qui se focalisait sur les systèmes d’IT pour les balises d’urgence), fit équipe avec John Poindexter pour proposer le programme de surveillance de TIA. Sharkey, de SAIC, avait auparavant été directeur adjoint du Bureau des Systèmes d’Information à DARPA durant les années 1990.

Pendant ce temps et à peu près au même moment, le vice-président de SAIC pour le développement d’entreprise, Samuel Visner, devint directeur des programmes de renseignements par transmissions de la NSA. SAIC faisait alors partie d’un consortium bénéficiant d’un contrat de $280 millions pour mettre au point l’un des systèmes secrets d’écoutes électroniques de la NSA. En 2003, Visner retourna à SAIC pour devenir directeur de la prévision stratégique et du développement commercial au sein du groupe de renseignement de la firme.

Cette année-là, la NSA consolida son programme TIA de surveillance électronique sans mandat, afin de garder « des traces sur les individus » par le biais de profils à risque de citoyens US et d’étrangers. Le TIA accomplissait cela en intégrant des bases de données d’archives financières, médicales, de voyages, d’éducation et autres dans une « énorme base de données virtuelle et centralisée ».

Ce fut aussi l’année où l’administration Bush esquissa sa notoire Feuille de Route des Opérations d’Information. Décrivant l’Internet comme un « système d’armement vulnérable », la feuille de route d’IO selon Rumsfeld avait plaidé que la stratégie du Pentagone « devrait être fondée sur la présomption que le Ministère [de la Défense] allait ‘combattre le Net’ comme il combattrait un système d’armement ennemi ». Les USA avaient intérêt à rechercher un « contrôle maximal » du « spectre entier de systèmes, capteurs et armes de communication émergeant au niveau mondial », plaidait le document.

L’année suivante, John Poindexter, qui avait proposé et géré le programme de surveillance TIA via son poste à DARPA, était à Singapour pour prendre part à l’Island Forum 2004 de Highlands. Parmi les autres délégués figuraient le co-président du Highlands Forum d’alors et Chief Intelligence Officer (CIO) du Pentagone Linton Wells; le président de l’entreprise notoire sur la guerre de l’information du Pentagone, John Rendon; Karl Lowe, directeur du Joint Forces Command (JFCOM) Joint Advanced Warfigthing Division; le Vice-Maréchal de l’Air Force Stephen Dalton, directeur de l’aptitude à la supériorité de l’information au Ministère de la Défense britannique; le Lt. Gén. Johan Kihl, chef d’état-major du QG du Commandant Suprême de l’armée suédoise; parmi d’autres.

Dès 2006, SAIC avait remporté un contrat à multiples millions de dollars avec la NSA pour développer un gros projet de repêchage de données dénommé ExecuteLocus, en dépit de l’échec retentissant de son projet précédent ayant coûté $1 milliard, connu sous le nom de « Trailblazer ». Des éléments centraux de TIA étaient « discrètement poursuivis » sous de « nouveaux noms de code », selon Shane Harris de Foreign Policy, mais avaient été dissimulés « derrière le voile du budget confidentiel du renseignement ». Le nouveau programme de surveillance avait alors été entièrement transféré de la juridiction de DARPA à celle de la NSA.

Ce fut aussi l’année d’encore un autre Island Forum à Singapour, dirigé par Richard O’Neill pour le compte du Pentagone, qui a compris parmi ses invités des responsables haut placés de la défense et de l’industrie issus des USA, du Royaume-Uni, de France, d’Inde et d’Israël. Les participants comptaient également parmi eux des spécialistes en technologie de Microsoft, IBM, ainsi que Gilman Louie, partenaire de la firme d’investissement technologique Alsop Louie Partners.

Gilman Louie est un ancien PDG d’In-Q-Tel – la firme de la CIA qui investit surtout dans les start-ups développant la technologie de repêchage de données. In-Q-Tel fut fondée en 1999 par le Directoire de Science et de Technologie de la CIA, sous lequel le Bureau de Recherche & Développement (ORD) – qui avait fait partie du programme MDDS finançant Google – avait opéré. L’idée était essentiellement de remplacer les fonctions naguère remplies par l’ORD, en mobilisant le secteur privé pour mettre au point des solutions de technologies de l’information pour toute la communauté de l’espionnage.

Louie avait dirigé In-Q-Tel de 1999 à janvier 2006 – y compris quand Google acheta Keyhole, le logiciel de cartographie satellitaire financé par In-Q-Tel. Parmi ses collègues au conseil d’In-Q-Tel durant cette période se trouvaient l’ancienne directrice de DARPA et co-présidente du Highlands Forum Anita Jones (qui y est toujours), ainsi que le membre fondateur du conseil d’administration William Perry: l’homme qui, dès le début, avait désigné O’Neill pour mettre en place le Highlands Forum. Se joignant à Perry comme membre fondateur du conseil d’administration d’In-Q-Tel se trouvait John Seely Brown, alors chercheur éminent chez Xerox Corp et directeur de son Centre de Recherches de Palo Alto (PARC, Palo Alto Research Center) entre 1990 et 2002, et qui est aussi de longue date membre distingué du Highlands Forum depuis son démarrage.

En sus de la CIA, In-Q-Tel a aussi été soutenu par le FBI, la NGA et la DIA, entre autres agences. Plus de 60% des investissements d’In-Q-Tel sous la direction de Louie l’ont été « dans des entreprises qui se spécialisent dans la collecte automatique, le filtrage et la compréhension d’océans d’informations », selon News21 de la Medill School of Journalism, qui releva également que Louie en personne avait reconnu qu’il n’était pas clair « si la vie privée et les libertés civiques seraient protégées » par l’usage par le gouvernement de ces technologies « pour la sécurité nationale ».

La transcription du discours de séminaire de Richard O’Neill à Harvard fin 2001 démontre que Le Highlands Forum du Pentagone avait initialement engagé Gilman Louie longtemps avant l’Island Forum, en fait peu après le 11 septembre 2001 pour explorer « ce qui se passe avec In-Q-Tel ». Cette session du Forum s’est focalisée sur la méthode pouvant « tirer avantage de la vitesse du marché commercial qui était absente au sein de la communauté scientifique et technologique de Washington », et afin de comprendre « les implications pour le DoD en termes de revue stratégique, du QDR (Quadrennial Defense Review, revue de la défense tous les quatre ans, ndlr), de l’action du Capitole et des parties concernées ». Les participants à la réunion comprenaient « des militaires haut gradés », quelques « gens de l’industrie de la défense » et divers élus US dont le Représentant Républicain au Congrès William Mac Thornberry et le Sénateur Démocrate Joseph Lieberman.

Thornberry et Lieberman sont tous les deux de farouches supporters de la surveillance par la NSA, ils ont constamment agi pour rallier du soutien à une législation pro-guerre et pro-surveillance. Les commentaires d’O’Neill indiquent que le rôle du Forum ne consiste pas seulement à permettre à des entrepreneurs corporatistes d’écrire la politique du Pentagone, mais à rallier un soutien politique aux orientations prises par le gouvernement, par le biais de la marque de fabrique d’entremetteur du Forum.

À plusieurs reprises, O’Neill a dit à son auditoire de Harvard que son boulot en tant que président du Forum était de jauger des études de cas, issues de réelles entreprises de l’ensemble du secteur privé, telles eBay et Human Genome Sciences, afin d’évaluer les bases d’une « Supériorité de l’Information » US – « comment dominer » le marché de l’information – et de s’en servir aux fins de « ce que veulent faire le président et le ministre de la défense vis-à-vis de la transformation du DoD et de la revue stratégique ».

En 2007, un an après la réunion de l’Island Forum incluant Gilman Louie, Facebook reçut son second versement de $12,7 millions de financement de la part d’Accel Partners. Accel était dirigé par James Breyer, ancien président de la National Venture Capital Association (NVCA, association nationale de capital-risque, ndlr) où Louie avait aussi siégé au conseil d’administration quand il était encore PDG d’In-Q-Tel. Louie et Breyer avaient tous deux siégé ensemble au conseil de BBN Technologies – qui avait recruté l’ancienne patronne de DARPA et tutrice d’In-Q-Tel, Anita Jones.

La fournée de 2008 de financement de Facebook qui s’élevait à $27,5 millions fut emmenée par Greylock Venture Capital. Les partenaires principaux de la firme comptent en leur sein Howard Cox, un autre ancien président de NVCA qui siège également au conseil d’administration d’In-Q-Tel. Hors Breyer et Zuckerberg, le seul autre membre du conseil d’administration de Facebook est Peter Thiel, co-fondateur de l’entreprise de défense Palatir qui fournit toutes sortes de technologies d’extraction et de visualisation de données au gouvernement US, à des agences militaires et d’espionnage dont la NSA et le FBI, et qui fut elle-même nourrie jusqu’à la viabilité financière par des membres du Highlands Forum.

Les co-fondateurs de Palatir Thiel et Alex Karp ont rencontré John Poindexter en 2004, selon Wired, la même année où Poindexter avait assisté à l’Island Forum de Highlands à Singapour. Ils se sont vus au domicile de Richard Perle, un autre acolyte d’Andrew Marshall. Poindexter aida Palantir à ouvrir des portes, et à réunir « une légion d’avocats des plus hautes strates du gouvernement ». Thiel rencontra également Gilman Louie d’In-Q-Tel, s’assurant du soutien de la CIA lors de cette phase précoce.

Et ainsi nous avons bouclé la boucle. Des programmes d’extraction de données comme ExecuteLocus et d’autres qui lui sont liés, qui furent développés tout au long de cette période, ont apparemment posé les fondations des nouveaux programmes de la NSA qui seront éventuellement dévoilés par Edward Snowden. En 2008, alors que Facebook recevait sa fournée suivante de financement de Greylock Venture Capital, des documents et des témoignages de lanceurs d’alerte ont confirmé que la NSA ressuscitait effectivement le projet TIA avec une attention donnée à l’extraction de données sur Internet via une surveillance intensive des emails, des messages texte et des navigations sur le Web.

Grâce à Snowden, maintenant nous savons aussi que le système d’exploitation d’ « Intelligence de Réseau Numérique » XKeyscore de la NSA était conçu pour permettre aux analystes non seulement de fouiller de telles bases de données d’Internet que celles des emails, des discussions en ligne et des historiques de navigation, mais aussi les services téléphoniques, la piste audio des téléphones mobiles, les transactions financières et les communications mondiales des transports aériens – grosso modo la totalité de la grille mondiale de télécommunications. SAIC, le partenaire du Highlands Forum y a joué, parmi d’autres entreprises, un rôle de premier plan en produisant et en administrant XKeyscore de la NSA, et fut récemment mis en cause dans le hack par la NSA du réseau privé Tor.

Le Highlands Forum du Pentagone a donc été intimement mêlé à tout ceci comme réseau entremetteur – mais aussi très directement. Venant confirmer son rôle essentiel dans l’expansion de l’appareil de surveillance mondiale emmené par les USA, le co-président d’alors du Forum, le CIO du Pentagone Linton Wells, déclara à FedTech Magazine en 2009 qu’il avait supervisé la mise en application d’une « impressionnante architecture à long terme l’été dernier qui fournira jusqu’aux alentours de 2015 une sécurité de plus en plus sophistiquée ».

La connexion Goldman-Sachs

Lorsque j’interrogeai Wells sur l’influence exercée par le Forum sur la surveillance de masse aux USA, il ne me répondit que pour m’informer qu’il préférait ne pas commenter, et qu’il ne dirigeait plus le groupe.

Comme Wells n’est plus au gouvernement, il fallait s’y attendre – mais il est encore connecté à Highlands. À partir de septembre 2014, après avoir livré son important papier blanc sur la transformation du Pentagone, il rejoignit l’Initiative de Cyber-Sécurité (CySec) de l’Institut d’Études Internationales de Monterey (MIIS, Monterey International Institute for International Studies, ndlr) en tant que membre honoraire distingué.

Malheureusement, il ne s’agissait pas là d’une façon de rester actif pendant sa retraite. Le geste de Wells a souligné que le Pentagone conçoit que la guerre de l’information ne concerne pas que la surveillance, mais l’exploitation de la surveillance pour influencer à la fois le gouvernement et l’opinion publique.

L’initiative CySec du MIIS est désormais officiellement associée au Highlands Forum du Pentagone à travers un Protocole d’Accord signé avec la principale du MIIS, le Dr. Amy Sands, qui siège au Comité Consultatif de Sécurité Internationale du Ministre des Affaires Étrangères (Secretary of State’s International Security Advisory Board, ndlr). Le site web de CySec au MIIS déclare que le Protocole d’Accord signé avec Richard O’Neill:

… pose les jalons des réunions conjointes à venir du CySec du MIIS et du Highlands Group, qui exploreront l’impact de la technologie sur l’engagement en matière de sécurité, de paix et d’information. Pendant presque 20 ans le Highlands Group a engagé le secteur privé et des dirigeants du gouvernement dont le Directeur du Renseignement National, DARPA, le Bureau du Ministre de la Défense, le Bureau du Ministre à la Sécurité du Territoire et le Ministre de la Défense de Singapour dans des conversations créatives pour encadrer les domaines de la politique et de la recherche technologique.

Qui est le mécène financier de la nouvelle initiative conjointe de Highlands du Pentagone et de CySec au MIIS? Selon le site de CySec au MIIS, l’initiative fut lancée « à travers une donation généreuse de capital de départ provenant de George Lee. » George C. Lee est un associé principal chez Goldman-Sachs, où il est le directeur principal de l’information de la division d’investissement bancaire, et président de Global Technology, Media and Telecom (TMT) Group.

Mais voici le meilleur. En 2011, ce fut Lee qui élabora l’estimation de Facebook à $50 milliards, et qui s’était précédemment occupé des contrats d’autres géants du secteur connectés à Highlands tels Google, Microsoft et eBay. Le patron de Lee à l’époque, Stephen Friedman, un ex-PDG et président du conseil de Goldman-Sachs puis plus tard associé principal du conseil exécutif de la firme, avait également été membre fondateur du conseil d’In-Q-Tel aux côtés du grand seigneur du Highlands Forum William Perry et du membre du Forum John Seely Brown.

En 2001, Bush nomma Stephen Friedman au Comité Consultatif sur le Renseignement du Président (President’s Intelligence Advisory Board, ndlr), puis ensuite à la présidence de ce comité de 2005 à 2009. Friedman avait précédemment été membre, avec Paul Wolfowitz et d’autres, de la commission d’enquête présidentielle de 1995-6 sur les capacités US en termes de renseignement, et en 1996 du Jeremiah Panel qui produisit un rapport pour le Directeur du Bureau National de Reconnaissance (NRO) – l’une des agences de surveillance branchée au Highlands Forum. Friedman siégea au Jeremiah Panel avec Martin Faga, alors vice-président et directeur général du Centre pour des Systèmes de Renseignement Intégrés de MITRE Corp – où Thuraisingham; qui avait dirigé le programme CIA-NSA-MDDS inspirateur de l’extraction de données contre-terroristes de DARPA, avait aussi été ingénieur en pointe.

Dans les notes en bas de page d’un chapitre du livre, Cyberspace and National Security (Cyber-espace et Sécurité Nationale, ndlr) (Georgetown University Press), le cadre de SAIC/Leidos Jeffrey Cooper révèle qu’un autre associé principal de Goldman-Sachs, Philip J. Venables – qui en tant que directeur principal au risque informatique dirige les programmes de sécurité informatique de la firme – livra une présentation au Highlands Forum de 2008 lors de ce qui fut intitulé une « Session d’Enrichissement sur la Dissuasion ». Le chapitre de Cooper puise dans la présentation de Venables à Highlands « avec autorisation ». En 2010, Venables prit part avec son patron du moment Friedman à une réunion de l’Institut d’Aspen sur l’économie mondiale. Au cours des dernières années, Venables a également siégé à divers comités d’attribution de prix de la NSA sur la cybersécurité.

En somme, la firme responsable de la création des fortunes milliardaires à sensations du 21è siècle, de Google à Facebook, est intimement liée à la communauté US du renseignement militaire; avec Venables, Lee et Friedman liés soit directement au Highlands Forum du Pentagone, soit à des membres distingués de celui-ci.

Combattre la terreur avec la terreur

La convergence de ces intérêts militaires et financiers puissants autour du Highlands Forum, à travers l’appui de George Lee au nouveau partenaire du Forum, l’initiative CySec du MIIS, est en elle-même révélatrice.

La directrice de CySec au MIIS, le Dr. Itamara Lochard, fait depuis longtemps partie du décor à Highlands. Elle « présente [régulièrement] les recherches en cours sur les acteurs non-étatiques, la gouvernance, la technologie et les conflits au Bureau US du Highlands Forum au Ministère de la Défense », selon sa biographie de Tufts University. Aussi, elle « conseille régulièrement des officiers combattants US » et se spécialise dans l’étude de l’usage de la technologie de l’information par « des groupes sous-étatiques violents et non-violents ».

Le Dr. Lochard entretient une base de données sur 1700 acteurs non-étatiques comprenant « des insurgés, des milices, des terroristes, des organisations criminelles complexes, des gangs organisés, des cyber-acteurs malveillants et des acteurs non-violents stratégiques », afin d’analyser leurs « schémas d’organisation, leurs domaines de coopération, leurs stratégies et leurs tactiques ». Prenez bien note, ici, de la mention « acteurs non-violents stratégiques » – ce qui couvre peut-être des ONGs et autres groupes ou organisations engagées dans une activité ou une campagne politique et sociale, à en juger par le centre d’attention d’autres programmes de recherche du DoD.

À partir de 2008, Lochard a été professeure adjointe à l’Université US des Opérations Spéciales Conjointes (US Joint Special Operations University) où elle enseigne un cours avancé top secret en « Guerre Irrégulière », qu’elle a conçu pour les officiers supérieurs des Forces Spéciales US. Elle avait auparavant enseigné des cours sur la « Guerre Interne » pour des « officiers politico-militaires » supérieurs de divers régimes du Golfe Persique.

Ses points de vue dévoilent une grande part de ce que le Highlands Forum a défendu toutes ces années. En 2004, Lochard a co-écrit une étude pour l’Institut de l’US Air Force pour les Études de Sécurité Nationale (US Air Force Institute for National Security Studies, ndlr) sur la stratégie US envers les « groupes armés non-étatiques ». L’étude arguait d’une part que les groupes armés non-étatiques devaient être d’urgence reconnus comme une « priorité sécuritaire de premier niveau », et d’autre part que la prolifération de groupes armés « fournit des opportunités stratégiques qui peuvent être exploitées pour appuyer l’application d’objectifs politiques. Il y a eu et il y aura des occasions où les États-Unis peuvent trouver que la collaboration avec un groupe armé est dans son intérêt stratégique ». Mais « des outils sophistiqués » doivent être développés pour différencier les groupes entre eux et comprendre leurs dynamiques, pour déterminer quels groupes doivent être contrés, et lesquels peuvent être exploités au bénéfice des intérêts des objectifs US de politique extérieure ».

En 2008, WikiLeaks dévoila au public un manuel de terrain confidentiel des Opérations Spéciales de l’armée US, qui démontrait que la façon de penser promue par le genre d’expert de Highlands qu’est Lochard avait été adoptée à la lettre par les forces spéciales US.

Le travail de Lochard démontre ainsi que le Highlands Forum se tenait au croisement de la stratégie avancée du Pentagone sur la surveillance, les opérations secrètes et la guerre irrégulière: la mobilisation de la surveillance de masse pour développer des informations détaillées sur des groupes violents et non-violents perçus comme potentiellement menaçants pour les intérêts US, ou offrant des opportunités d’exploitation, versant directement dans les opérations secrètes US.

Ceci, en fin de compte, est la raison pour laquelle la CIA, la NSA et le Pentagone ont enfanté Google. Afin qu’ils puissent mener leurs sales guerres secrètes avec encore plus d’efficacité que jamais auparavant.

Source: https://medium.com/@NafeezAhmed/how-the-cia-made-google-e836451a959e

Le Dr. Nafeez Ahmed est un journaliste d’investigation, auteur à succès et spécialiste de la sécurité internationale. Ancien auteur au Guardian, il écrit la chronique « System Shift » pour le Motherboard de VICE et est également chroniqueur pour le Middle East Eye. Il est le lauréat d’un Project Censored Award en 2015 pour un journalisme d’investigation exceptionnel, en vertu de son travail au Guardian.

Nafeez a également écrit pour The Independent, le Sydney Morning Herald, The Age, The Scotsman, Foreign Policy, The Atlantic, Quartz, Prospect, New Statesman, Le Monde Diplomatique, New Internationalist, Counterpunch, Truthout, parmi d’autres. Il est l’auteur de « Un guide de l’utilisateur à la crise civilisationnelle: et comment la sauver » (2010), du roman de science-fiction ZERO POINT, entre autres livres. Son travail sur les causes premières et les opérations secrètes en lien au terrorisme international ont officiellement contribué à la Commission du 11 septembre sur les attentats du World Trade Center et à l’enquête du Coroner sur les attentats de Londres.