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L’illusion démocratique: Français.. Ne votez pas (plus) !…

Posted in actualité, altermondialisme, démocratie participative, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et social, politique française, résistance politique with tags , , , , , , , , , , , , on 21 mars 2012 by Résistance 71

« Si voter changeait quoi que ce soit, ce serait illégal depuis longtemps »

(Emma Goldman)

*  *  *

Ne votez pas – Ils sont tous pareils

 

Par Robert Bibeau

 

url de l’article original:

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/    

 

Français de toutes origines et de toutes classes, faites comme les ouvriers : défiez la légalité républicaine et « n’Élisez personne », ils sont tous semblables. S’il en est un seul qui ne soit pas pareil aux autres, qu’il se lève ?

VOTER POUR QUI AU JUSTE ?

Français de toutes origines et de toutes classes, faites comme les ouvriers : défiez la légalité républicaine et « n’Élisez personne », ils sont tous semblables. S’il en est un seul qui ne soit pas pareil aux autres, qu’il se lève ? Mais alors, il ne devrait pas être parmi eux et participer à cette mascarade électorale où seuls les pieds nickelés, les accrédités, les autorisés de la télé, ont la possibilité réelle de se faire voir, de se faire valoir, de se faire entendre, de recueillir le fruit de leur prestation parce qu’ils ont le soutien et l’argent de leurs pairs – bourgeois gentilshommes – habilités à administrer cette société d’exploités.

Si vous êtes de gauche et souhaitez jeter bas cette société mercantile construite par le travail des prolétaires pour le bénéfice des milliardaires, alors que venez-vous faire ici dans ce bureau de scrutin où les dés sont pipés et les élections truquées ? Croyez-vous qu’un milliardaire capable de fournir dix ou cinquante millions d’euros à son candidat préféré ait le même poids électoral que l’ouvrier muni de son seul et ridicule bulletin de vote mystificateur ?

S’il demeurait un risque que certains ne comprennent pas le message anti-démocratique (blanc-bonnet, bonnet-blanc) répandu par les médias à la solde, alors l’armée sortirait des casernes et viendrait les replacer sur le chemin des porte-faix en direction de la reproduction de la plus-value élargie et du profit.

Le jour où une majorité d’ouvriers aura décidé que c’en est assez – le jour où les prolétaires de cette terre de misère seront déterminés à ne plus supporter cette galère mortifère – courant de l’usine au métro jusqu’au loyer non payé, puis retour au métro-boulot – alors ce n’est pas au bureau de scrutin que l’on se donnera la main, c’est au palais de l’Élysée, dans le parlement à Québec, sur la colline parlementaire à Ottawa, au 10 Downing Street à Londres ou dans le bureau ovale de la maison blanche-pourpre, souillée du sang des esclaves, de celui des Peaux-rouges, des ouvriers des chantiers et des millions d’assassinés de ces dizaines de pays qu’ils ont envahis depuis un siècle et demi, l’Afghanistan n’étant que l’un de la série.

L’HISTOIRE SE RÉPÈTE

Ils sont venus chercher les Roms, les gitans pour les parquer dans des camps en périphérie des cités mais je n’ai rien dit, je n’étais pas Roms, je n’étais pas gitan. Ils sont venus chercher les autres …et je n’ai rien dit… je n’étais pas « les autres ». Je vous parle ici de projets de lois et de débats qui ont cours en ce moment en France et en Europe à l’encontre de ce peuple martyr (1).

Le prochain Président de la République française sera assurément un tyran, mais un tyran distingué comme Harper au Canada et Obama aux USA. Les gens croient que les nouveaux fascistes ressembleront comme jumeaux à Mussolini, à Hitler, à Pétain ou à Franco, des despotes en bottes et redingote.

Que nenni, plus aujourd’hui, les temps ont changé. Moubarak portait veste et cravate, Ben Ali aussi. La nouvelle génération de tyrans se présentera en costar de chez Armani – cravate de chez Hechter – et souliers de chez Rusconi. Fini les bottes à talon avec éperons pour étalon, la Mercedes attend dans le stationnement, les cheveux frais coupés, juste un peu de sueur sur le nez indiquant l’affront qu’il cogite contre la communauté des séquestrés.

Les camps de réclusion furent les premières constructions du national-socialisme pour y parquer les communistes – les gauchistes, que les autres vinrent rejoindre par la suite : les Roms – Tziganes – gitans – bohémiens. Leurs noms sont multiples, mais ce sont toujours les mêmes nomades, ostracisés, surveillés, pourchassés, mal aimés, les premiers à vilipender. François Hollande s’y entraîne, Sarkozy aussi, les autres ont suivi.

ON COMMENCE PAR REFUSER DE VOTER PUIS…

Je sais comme il est difficile de se départir de cette conscience petite-bourgeoise – républicaine et « démocrate ». On vous gouverne sans vous écouter pendant cinq années puis – cynisme ultime – on exige que vous alliez voter pour confirmer par scrutin votre résignation, votre soumission par les urnes, avant un nouveau quinquennat pendant lequel l’on ne vous écoutera pas davantage. Et voilà votre conscience « citoyenne » qui vous turlupine et vous culpabilise. Ils sont tous pareils et celui qui ne l’est pas, il n’est pas sur la liste des malfrats.

Pire, vous irez voter puis on vous accusera ensuite que c’est de votre faute, vous n’aviez qu’à mieux voter, tant pis pour vous, vous n’avez qu’à endurer encore quelques années puis vous devrez à nouveau vous esseuler, derrière votre isoloir pour voter, inutilement, pour cinq autres années.

LE PLUS GRAND PARTI OUVRIER

On dit que le Front National est le plus grand parti ouvrier de France, c’est faux, Le plus grand parti ouvrier de France, d’Europe, du Canada et d’Amérique, c’est le parti « NE VOTEZ PAS, ILS SONT TOUS PAREILS ! ». Il y a belle lurette que les ouvriers ont compris et qu’ils s’accordent le privilège de bouder ces mascarades électorales. Il n’y a que la petite bourgeoisie qui reste à convaincre de rejeter ce système pourri. Évidemment, on ne renverse pas un système économique en le boudant mais, chaque chose en son temps, commençons par le commencement : ne plus croire dans leurs élections bidon, c’est déjà un pas. De toute façon le conflit qui nous oppose aux riches se règlera dans la rue en Grèce en France, au Canada, aux États-Unis et pas au Parlement, au Congrès ou à l’Assemblée nationale.

Harper gouverne le Canada par la volonté de 33 % des électeurs inscrits, c’est cela leur démocratie. La grande majorité des Canadiens ne veulent pas de soldats dans les pays de combat ; rien à faire, les soldats vont mourir pour satisfaire les hommes en complets gris qui commandent à Harper, à Sarkozy, à Merkel et à Obama. Il en est ainsi à Paris.

Les chambres réunies choisissaient le Président français sous la quatrième République – il en est encore ainsi dans la République des États-Unis d’Amérique et ça changera quoi, qu’ils soient 100 % des inscrits à voter pour désigner les grands électeurs qui choisiront qui d’Obama ou de Romney commandera la prochaine attaque contre l’Iran puis ordonnera le massacre suivant ?

La crise de la « démocratie » des ploutocrates, la crise de l’économie des nantis, ce n’est surtout pas le clash des civilisations – c’est seulement la lutte des classes qui s’exacerbe – c’est la lutte finale et demain nous serons le genre humain, voilà tout. Le secret est dans le tournemain pour extirper ces requins de leur tanière en place boursière et chez les banquiers où ils se sont terrés.

Comme les ouvriers, il faut commencer par défier leur légalité et ne pas s’y résigner. Osez refuser, vous verrez comme ce premier geste d’insoumission, de refus des compromissions vous fera plaisir et vous rendra fiers. Vous serez prêts pour le geste de déni-défi suivant : mettre au pilori leur dictature maquillée.

(1)  http://urbarom.hypotheses.org/122

Résistance et solution politique: Boycott du vote en cette année de grand cirque électoral…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, économie, crise mondiale, démocratie participative, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, philosophie, politique et social, politique française, résistance politique, société libertaire with tags , , , , , , , , , , , , , on 29 janvier 2012 by Résistance 71

« Les élections sont historiquement la marque de l’oligarchie. »

 

Il n’y a pas de solutions au sein du système ! Bâtissons le contre-pouvoir autogestionnaire, seule solution contre la dictature oligarchique.

— Résistance 71 —

 

La Démocratie contre les élections

 

url de l’article:

http://anarsonore.free.fr/spip.php?breve129

Malgré leurs origines démocratiques, les élections représentatives ne sont plus que le moyen par lequel un peuple se décharge de ses responsabilités au profit d’une véritable caste. Cette oligarchie y trouve sa légitimité et entretient les mirages politiques qui masquent l’état alarmant de nos sociétés. Ces constats de plus en plus évidents nourrissent le cynisme, mais il sont aussi un appel pour que les populations rompent avec un mode de vie apathique et retrouvent les sources de la démocratie à venir.

Les élections représentatives sont évidemment un héritage historique : désigner ses propres dirigeants est un acte suffisamment rare dans l’histoire pour le reconnaître. Mais cela ne peut qu’encourager à dénoncer ses limites graves, comprendre son délitement et admettre que la dramatique situation actuelle nécessite une réappropriation de nos racines démocratiques.

Car la « démocratie représentative » a été voulue, pensée et pratiquée dès ses origines pour s’opposer à l’expression du peuple : elle a été conçue volontairement pour que seule une petite élite professionnelle au mandat indépendant décide à la place d’une population devant rester passive. Les élections sont historiquement la marque de l’oligarchie, où un cercle étroit de « personnalités » décide pour tous [1]. Ce que l’on cherche à faire passer pour le principe même de la démocratie n’est donc qu’un compromis passé entre la tradition aristocratique et les poussées démocratiques – la Vième république étant même régression vers la monarchie. Mais bien plus, le vote électoral ne peut avoir de sens que s’il est inscrit dans une société animée par de multiples pratiques démocratiques ; sinon, il n’est qu’une mascarade. Elire des représentants est d’une profonde absurdité quand ceux-ci ne sont plus tenus ni par leurs propres engagements ni par les lois de la république ; quand les débats d’idées sont déclarés advenus sans avoir jamais existé, ne serait-ce qu’entre eux ; ou quand les seules réformes conséquentes ne font qu’accentuer le long effondrement de nos sociétés, comme la corruption qui est devenu notre régime social. Les conditions dans lesquelles l’élection pouvait encore avoir un sens ont aujourd’hui quasiment disparues comme disparaissent tous les traits démocratiques hérités que notre époque piétine. Car il est d’une sordide hypocrisie de décrire une fois l’an une population salariée comme souveraine quand elle est soumise à un arbitraire grandissant vis-à-vis du travail tous les autres jours [2]. Dans son fondement, mais aussi dans les conditions actuelles, la « démocratie représentative » est non seulement une mauvaise solution, mais bien plutôt le centre du problème.

Le système représentatif piétine la démocratie en entretenant le mythe d’un « savoir politique » pour condamner à l’impuissance les premiers concernés face à la gestion de leurs propres affaires.

Elire un représentant donne l’impression d’intervenir dans la vie politique. Ce qui pousse à glisser un bulletin dans une urne, c’est la volonté d’avoir prise sur une société qui semble devenir folle et dont l’évolution devient de plus en plus hors de contrôle de la population. Celle-ci est alors libre moins d’un jour par an de sanctionner la caste dirigeante qui a œuvrée sans interruption durant tout son mandat sans que les problèmes fondamentaux en soient diminués – bien au contraire.

Car le « citoyen votant » ne peut au mieux aujourd’hui que protester a posteriori contre les politiques menées, en corriger les excès après-coup et éventuellement essayer de faire défendre ses droits menacés. Il plébiscite alors d’autres candidats, qu’il doit supposer mieux intentionnés et moins corrompus ; il doit pour cela fermer les yeux sur le passé des clans politiciens auxquels ceux-ci appartiennent. Mais il faut surtout, pour élire un représentant, faire comme si des choix importants existaient, et comme si des projets différents pouvaient être effectivement mis en œuvre, ce qui n’est évidemment pas le cas : les grandes lignes des orientations sont imposées par la course mondiale du capitalisme, par l’intermédiaire de ceux qui détiennent les finances, la force ou l’influence : les diktats du FMI ou de la Banque Mondiale en sont les traits saillants, et impliquent le lobbying, la corruption et les maffias, broyant tout prétendant de bonne foi [3]. L’importance que la population accorde aux élections montre aussi bien qu’elle veut décider que le fait qu’elle ne décide officiellement jamais de rien. Et pour cause : les oligarques aux commandes, les éternelles luttes de factions qui s’y déroulent clandestinement, les négociations permanentes qui s’y mènent secrètement, forment un monde à part, un milieu où chacun est coopté par un confrère du même acabit, une sphère totalement déconnectée des réalités complexes du quotidien de chacun.

L’oligarchie dirigeante ne cherche que ses propres intérêts, son propre maintien, que viennent régulièrement légitimer les « consultations électorales ».

Vouloir « éviter le pire » en donnant sa voix à un candidat c’est comprendre que des dangers réels et profonds sont en train de ravager nos sociétés, et qu’aucun « responsable politique » n’a de projet crédible qui puisse mieux faire que de contenir ces fléaux pour gagner du temps jusqu’à une prochaine fois. Mais c’est surtout refuser de voir que les cliques dirigeantes et leurs appareils participent activement à ce délabrement, et y participer.

Car ce qui a pu faire de l’occident un modèle mondial légitime est en train de s’effondrer ; les libertés se restreignent à un minima qui recule régulièrement, les droits sont peu à peu rognés secteur par secteur, la notion de devoir et de responsabilité semble disparaître à tous les échelons, la vie en société même devient une gêne nécessaire pour les petites affaires personnelles de chacun. La course techno-économique assèche les hommes et les savoirs, accélérant les multiples ségrégations, dressant chacun contre tous dans une course sans fin ; la peur se mue en seconde nature en contaminant tous les rapports humains [4]. Les idéologies les plus néfastes prolifèrent, au grand jour ou en sourdine. Aucune issue ne semble exister aux catastrophes écologiques qui s’annoncent comme des certitudes. Et tous les pays du monde, hypnotisés par cette puissance instrumentale, semblent suivre le même chemin. Placer ses espoirs dans quelques oligarques revient à se voiler la face : tout le monde sait parfaitement qu’il s’agit de se décharger à bon compte d’une décomposition sociale qui exigerait un engagement durable de tous. Cette déliquescence de ce qui rend une société vivable ne sera jamais affrontée en en confiant la gestion à qui que ce soit, fût-il énarque. Les « élus » l’évoquent pour en masquer l’ampleur et pondent des mesures de détails, tandis que les opposants la dramatisent en attendant leur tour. Ces carriéristes cyniques transforment les idées en appâts pour acheter le consentement, mais l’utilisation des mots n’engage plus à aucun acte. Les bavardages des politiciens occupent la place des véritables délibérations qui devraient avoir lieu au sein des populations et leur novlangue [5] se propage à tout langage qui permettrait de se comprendre [6]. De cette confusion généralisée et impalpable surgit alors le besoin d’une solution magique, d’une personnalité providentielle qui résoudrait tout, enfin : une communauté d’adultes devient une bande d’individus infantilisés.

La politique établie dépolitise en éludant les enjeux fondamentaux de notre époque, détournant l’attention de chacun, effritant le sens des choses : elle approfondit le malheur de tous, scrutin après scrutin.

Ces scrutins électoraux constitueraient le seul moyen d’expression où existe un sentiment collectif, comme les manifestations sportives. La société est tellement divisée, rendue anonyme, atomisée [7], qu’elle ne semble exister qu’à ces moments où chacun est sommé de s’identifier à des représentants qui se vendent comme des produits et font de la politique un spectacle.

La destruction méthodique des cultures de chacun et des projets collectifs fait que les seuls garants apparent d’un bien-être collectif ne sont plus que d’insipides figures médiatiques. Elles-mêmes sont des hommes-marchandises promus par des partis-entreprises selon des stratégies commerciales vendant des programmes-emballages et des sondages-marketing qui martèlent des mots-slogans. L’opinion publique y est traitée comme un marché de consommateurs sensés être séduits par un matraquage organisé d’images standardisées : la volonté générale n’est plus que clientélisme, le citoyen est devenu une chair à urnes. L’industrie médiatique arrive à faire passer cette foire généralisée où toutes les questions sont pré-machées et les réponses pré-digérées pour l’expression authentique d’un peuple [8]. C’est évidemment une guerre déclarée contre les résistances informelles et banales de chacun, et les mouvements sociaux qui se succèdent et qui freinent les délires d’un système suicidaire clos sur lui-même. L’inventivité des gens, la création d’idées fécondes, le jaillissement de propositions nouvelles, le travail de pratiques singulières, se manifestent à ces moments-là, mais également tous les jours où les questions sont formulées, posées et travaillées par les gens eux-mêmes. Une campagne électorale polarise les discussions populaires autour des bulletins de vote, des chicanes de sérails, des faux problèmes : le débat et la délibération sont confisqués et totalement biaisés. L’électeur est un citoyen sans cité : aucune agora n’existe qui ne soit désamorcé, simulacre, piège. La sphère publique est le domaine réservé du personnel politique et de ses affaires privées. Alors que la formulation d’une opinion élaborée exige des informations fiables, des délibérations fréquentes, des actes engageants, ce travail de citoyen est véritablement clandestin : l’oligarchie demande une collaboration mystificatrice, une reddition sans condition. Les élus sont censés incarner la tendance d’un peuple, mais ils la simplifient, la formatent, la mutilent pour que les intelligences multiples correspondent à leurs impératifs. Jamais une personne, ou même une assemblée, ne pourra représenter la société en miniature : les débats sur la parité ou les quotas rappellent que la pluralité extraordinaire qui constitue une collectivité n’est pas réductible sans éliminer, éternellement, la quasi-totalité de la population. Chercher à « équilibrer » la diversité des propriétaires du pouvoir n’est qu’aménager la dépossession. Aucun discours de bureaucrate, aussi larmoyant soit-il, ne pourra jamais rivaliser avec l’expérience intime de chacun. Qu’un individu puisse s’informer, parler, décider à la place d’un autre est une étrangeté peu compatible avec un projet démocratique, sinon avec la réalité [9].

Le fonctionnement électoral contraint la société à rentrer dans ses catégories ; il n’exprime pas la singularité d’une population, il organise son atomisation pour asseoir sa domination.

Le vote régulier est compris comme la seule action politique possible, alors qu’il est traversé par une contestation rampante. Il agit donc plutôt comme le verrou principal aux véritables passions démocratiques, qui peinent à trouver d’autres terrains pratiques et à retrouver une histoire méconnue avec laquelle il conviendrait pourtant de renouer.

Car un malaise profond et grave grippe depuis longtemps la machinerie électorale : la désertion des partis, l’usure instantanée du pouvoir, la dispersion des voix, la volatilité des choix individuels, l’omniprésence du vote sanction ou « anti-système », l’abstention, les bulletins blancs et nuls, la non-inscription sur les listes, etc… sont omniprésents et servent de créneau aux démagogues qui postulent à leur tour. De fait, il n’y a plus guère que l’inoculation de peur à haute dose pour discipliner les comportements « démocratiques » et forcer le peuple à correspondre aux attentes de la clique aux commandes… Aller voter, c’est d’abord manifester cette terreur sourde et lucide d’être victime des mécanismes aveugles qui excluent des populations entières du système actuel. Mais cette « crise de la représentation » est bien sûr un refus fort, même s’il est confus, des traits les plus inadmissibles et les plus répandus de ce système : l’inégalité politique. Cette juste colère ne trouve pas d’expression politique dans un espace quadrillé par la délégation et la vacuité du langage ; cette asphyxie provoque un nihilisme actif. Et pour cause : la confiscation et le monopole du pouvoir et de la parole publique sont des phénomènes tellement étendus et inscrits en chacun qu’aucune solution simple ne viendra les résoudre [10]. Pourtant depuis son apparition , il y a plus de deux siècle, le système représentatif a été la cible de tous les mouvements d’émancipations, qu’ils soient ouvriers, anti-colonialistes, féministes, étudiants, régionalistes ou écologistes. Chacun à leur manière ont inventé des fonctionnements nouveaux : des mandats impératifs et révocables pour tout « élu », le tirage au sort pour désigner des délégués, des assemblées délibératives et souveraines, une rotation des tâches, et des analyses permanentes pour éviter la division sans cesse renaissante du travail politique. D’innombrables tentatives eurent lieu pour instituer une démocratie radicale qui s’organise sur l’exercice du pouvoir par tous et non sa délégation au profit que quelques-uns, qui repose sur la passion politique et non sur le repli sur soi, et qui exige du citoyen non qu’il donne sa voix mais qu’il prenne la parole. Les principes de l’égalité politique n’ont jamais été aisés à mettre en pratique, à l’échelle d’un groupe [11] comme à celle de la planète [12] ; ils sont le début des problèmes véritables. Mais l’histoire oubliée est riche de telles créations humaines, qu’il s’agisse de moments révolutionnaires où se sont créées des assemblées populaires souveraines (France 1789, Russie 1917, Catalogne 1936, Hongrie 1956, …) ou de cités entières pratiquant des formes directes de démocraties (la Grèce antique, l’Italie de la Renaissance, …). Ce sont, aujourd’hui, les mouvements sociaux qui, partout dans le monde, cherchent à tâtons d’autres modes d’organisations. Ces pratiques demandent un changement complet dans les habitudes actuelles, une critique qui ne reconnaît de limite qu’en elle-même : le spectre du totalitarisme rôde là où le pouvoir, visible ou non, s’exerce sans paroles vraies, dans le silence et le bruit.

La politique instituée et sa servitude volontaire est le principal obstacle qu’affrontent tous ceux pour qui une véritable démocratie est directe et le seul pouvoir légitime est collectif.

La recherche éperdue de pouvoir et la quête illimité de profit sont les deux faces d’un même un rêve de puissance dominatrice. La destruction de l’environnement, l’asservissement des individus et l’aliénation de nos sociétés ne sont ni une fatalité ni des maux nécessaires : ils représentent notre incapacité commune à définir un projet qui reprendrait le principe d’émancipation individuel et collectif pour tous les peuples. Une telle volonté d’autonomie poserait alors des limites claires à l’exercice du pouvoir de tous, comme elle prônerait une sortie du salariat et une égalisation des revenus. Elle exigerait évidemment que les populations cessent de fuir leurs responsabilités dans la consommation, le conformisme et le divertissement.

(St Denis, Avril 2007)

Voir en ligne : Bathyscaphe

Notes

[1] Manin.B, 1996 ; « Principes du gouvernements représentatif », Flammarion

[2] Moses I.Finley, 1976 ; « Démocratie antique et démocratie moderne », Pbp

[3] Maillard.J, 1998 ; « Un monde sans loi », Stock

[4] Maurin.E, 2004 ; « Le ghetto français », Seuil

[5] Orwell.G, 1948 ; « 1984 », Seuil

[6] Castoriadis.C, 1996 ; « La montée de l’insignifiance » Seuil

[7] Riesman.D, 1964 ; « La foule solitaire », Dunod

[8] Brune.F ,1996 ; « Les médias pensent comme moi », l’Harmattan

[9] Rosanvallon.P, 1976 ; «  L’âge de l’autogestion », Seuil

[10] Mendel.G, 2006 : « Pour une histoire de l’autorité », la Découverte

[11] Lapassade.G, 1966 ; « Groupes, organisations, institutions », Anthropos

[12] Fotopoulos. T, 2002 ; « Vers une démocratie générale », Seuil

2012 ou la continuité de l’illusion démocratique… Solutions ? Boycott du vote et autogestion

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2012 année électorale ou la continuité de l’illusion démocratique

 

Par Résistance 71

 

Le 4 Janvier 2012,

 

“La puissance au contraire tranche tout. Nous y avons mis le temps, mais nous avons compris. Par exemple vous avez dû remarquer, notre vieille Europe philiosophe enfin de la bonne façon. Nous ne disons plus comme aux temps naïfs: ‘Je pense ainsi quelles sont vos objections ?’ Nous sommes devenus lucides. Nous avons remplacé le dialogue par le communiqué.

‘Telle est la vérité, disons-nous. Vous pouvez toujours la discuter, cela ne nous intéresse pas. Mais dans quelques années, il y aura la police, qui vous montrera que j’ai raison.”

“La mort est solitaire, la servitude est collective.”

(Albert Camus, La Chute, 1956)

 

Cette année 2012 s’annonce comme l’année de tous les dangers sur le plan international avec la montée des tensions pouvant mener à un conflit majeur, voire mondial où les principaux acteurs de l’empire anglo-américains et ses satellites entreraient en collision avec le club de la multipolarité (Russie-Chine-Iran-Amérique du Sud); ainsi que la mise en place des habitutelles grandes messes du cirque électoral poussant plus avant l’illusion démocratique dans les pays occidentaux.

Ces mascarades démocratiques auront essentiellement lieu au pays du goulag levant (USA) en Novembre prochain et surtout chez nous en France au mois de Mai.

A cet effet, le grand barnum s’est mit en branle et l’oligarchie s’affaire à réactiver la verve électorale des citoyens désabusés et pour cause, par les turpitudes politico-financières des aristocrates en place. Les dernières éditions de la pantalonade pseudo-démocratique ont vu des taux records d’absention en France, en Espagne et ailleurs. Ceci n’est pas suffisant. Il nous faut boycotter complètement cette insukte à l’intelligence humaine que sont les élections et ce mécanisme obsolète de la délégation de pouvoir à une clique oligarchique toujours plus puissante (en apparence du moins).

Nous pourrions disserter longuement sur le sujet pour essayer de convaincre toujours plus de citoyens d’accomplir le seul devoir qui se doit: boycotter l’élection et toute forme de délégation de pouvoir non directement contrôlée et révocable par la base, afin de mettre fin à l’oligarchie de la pseudo-démocratie représentative. Au lieu de cela, nous allons faire un inventaire aussi complet que possible des textes anciens et modernes, écrits pour révéler qu public l’étendue de la supercherie de ce qu’il est communément appelé “la démocratie représentative” devenue depuis un demi-siècle la “social-démocratie” asservie au consensus du statu quo oligarchique.

Nous publierons ces textes périodiquement sous la rubrique: “L’illusion démocratique”. Ces textes, issus de la littérature anarchiste, replaceront l’état et ses institutions dans leur contexte historique et analyseront l’ineptie du concept électoral en ce qu’il représente l’acquiescement à la servitude volontaire aux institutions sous couvert de la délégation parlementaire et présidentielle.

Le marasme dans lequel est plongé le monde actuel n’est en rien une nouveauté. Il n’est que le résultat d’une nouvelle phase de consolidation de la concentration politico-financière en moins de mains possible, le tout ici en vue de l’établissement d’un état fasciste mondial régit par une gouvernance mondiale supranationale, d’un super-état corporatif, correspondant en cela à la définition du fascisme donnée par Mussolini lui-même comme étant la fusion de l’état et des cartels industrio-financiers.

L’illusion démocratique par l’élection arrive à sa fin, l’UE est déjà dirigée de facto par des commissaires (politiques) tous puissants, non élus, sévissant dans des commissions européennes toutes puissantes, également non élues et échappant à tout contrôle populaire. L’assemblée européenne n’est qu’une mascarade qui ne sert qu’à donner un semblant de légitimité aux décisions prises par les sbires des corporations. Il en va de même dans les parlements des pays d’Europe et des Etats-Unis qui ne sont plus que des ramifications des conseils d’administration des grosses corporations de Wall Street, de la City de Londres et des représentants de CAC40 pour la France, promue au rang de république bananière en 2007.

Les citoyens en 2011 se sont pour beaucoup éveillés à ces turpitudes. Il faut maintenant concrétiser la sortie des peuples du système oligarchique qui n’existe que par notre aval tacite ou affirmé et le remplacé par l’autogestion et la démocratie directe par la participation économique et politique directe… C’est la seule solution viable: ne plus déléguer sans contrôle. Jamais plus !

Il n’y a pas de solution au sein du système.

Il faut en sortir sans retour et créer la société correspondant à la véritable nature humaine faite de solidarité, de coopération et de créativité progressiste égalitaire.

En ce tout début d’année 2012, année de tous les dangers, nous suggérons la lecture ou la re-lecture de ces ouvrages essentiels quant à la perception de l’universalité de l’humain et le chemin pour une véritable révolution sociale en dehors de la propagande oligarchique pour un consensus du statu quo esclavagiste (liste bien entendu non-exhaustive mais représentative):

–       “L’homme révolté” Albert Camus

–       “L’entr’aide” Pierre Kropotkine

–       “La conquête du pain” Pierre Kropotkine

–       “Dieu et l’état” Michel Bakounine

–       “L’état dans l‘histoire” Gaston Leval

–       “Discours de la servitude volontaire” Etienne de la Boétie

–       “”Qu’est-ce que la propriété ?” Pierre Joseph Proudhon

–       “Hommage à la Catalogne” George Orwell

–       “Un projet de société communiste libertaire” Alternative Libertaire

–       “L’autogestion” Alternative Libertaire

–       “la pédagogie des opprimés” Paulo Freire

Voter c’est se soumettre, voter c’est acquiescer à l’oligarchie et abdiquer son droit à la révolte !

Lecteurs, lisez les textes que nous publierons sous la rubrique “L’illusion démocratique”. Ils en valent la peine !

Nous concluerons avec ces mots de Sébastien Faure (1919):

“Electeur, vote encore si tu l’oses!…”