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Changement de paradigme: La révolution anarchiste kurde en Turquie et au Rojava syrien…

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« Cette société sera composée d’une multitude d’associations, unies entre elles pour tout ce qui réclame un effort commun : fé- dérations de producteurs pour tous les genres de production, agri- cole, industrielle, intellectuelle, artistique, communes pour la consommation, se chargeant de pourvoir à tout ce qui concerne le logement, l’éclairage, le chauffage, l’alimentation, les institutions sanitaires, etc. ; fédérations des communes entre elles, et fédéra- tions des communes avec les groupes de production ; enfin, des groupes plus étendus encore, englobant tout un pays ou même plusieurs pays, et composés de personnes qui travailleront en commun à la satisfaction de ces besoins économiques, intellec- tuels et artistiques, qui ne sont pas limités à un territoire détermi- né. »
~ Pierre Kropotkine ~

“Ces dernières décennies, le peuple kurde a non seulement lutté pour la reconnaissance de son existence par les puissances politiques dominantes, mais aussi pour la libération de sa société de la poigne féodale. Ainsi, cela n’a aucun sens de remplacer les vieilles chaînes par de nouvelles ni même de renforcer la répression. Sans opposition contre la modernité capitaliste il n’y aura aucune place pour la libération des peuples. Voilà pourquoi la création d’un état-nation kurde n’est pas une option pour moi ou le PKK.

L’appel à un état-nation kurde séparé résulte des intérêts de la classe dirigeante ou des intérêts de la bourgeoisie, mais ne reflète en rien les intérêts du peuple car un autre état ne serait que la création d’une injustice supplémentaire et viendrait handicaper plus avant le droit à la liberté.
La solution pour la question kurde de ce fait, a besoin d’être trouvée dans une approche qui va affaiblir la modernité capitaliste ou la repousser. Il y a des raisons historiques, sociales et conjoncturelles, comme le fait que la nation kurde est éclatée dans quatre pays différents (NdT: la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran), ce qui rend absolument indispensable une solution démocratique embrassant tout le peuple. De plus il est notoire que le Moyen-Orient fait l’objet d’un grand déficit en démocratie. De fait un projet démocratique kurde fera avancer la démocratisation du Moyen-Orient de manière générale.
Appelons ce projet démocratique le confédéralisme démocratique.”
~ Abdullah Ocalan, 2011 ~

A lire: Manifeste pour un Confédéralisme Démocratique

 

Le Kurdistan comme société anarchiste

Logan Glitterbomb

30 Avril 2016

url de l’article original:

https://c4ss.org/content/44788

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Lorsqu’on regarde l’histoire pour des exemples d’établissement de sociétés anarchistes, nous pensons souvent aux anarchistes espagnols de Catalogne de 1936, ou aux efforts de l’armée zapatiste au Mexique. Ceci est un exemple de groupes utilisant des tactiques de conflits révolutionnaires armés contre l’État et le capitalisme dans une tentative d’établir une société autonome sans État ici et maintenant. Tandis que la Catalogne (et l’Espagne) anarchiste fut éventuellement écrasée par des forces extérieures, les Zapatistes du Mexique continuent leur lutte, tout en utilisant des méthodes différentes qu’auparavant.

Note de Résistance 71: Il faut ici constater une chose: il ne suffit pas de comprendre et d’analyser seulement des mouvements anarchistes “modernes”, mais aussi d’analyser ce que l’anthropologie politique a appelé les “sociétés primitives” ou sociétés originelles, qui au-delà du temps et des continents, des sociétés amérindiennes, aux sociétés aborigènes d’Australie, en passant par les sociétés celtiques européennes et traditionnelles africaines, et pour finir avec les sociétés de Zomia en Asie du Sud-Est (couvrant les hauts plateaux du Laos, de la Thaïlande, de la Birmanie et quelques provinces chinoises) étaient et sont toutes non seulement des sociétés sans État, mais comme l’a si bien analysé l’anthropologue Pierre Clastres, des sociétés contre l’État qu’elles refusent, tout comme Marcel Mauss en 1925 avait déterminé que ces sociétés étaient aussi contre l’économie et fonctionnaient essentiellement sur le principe ritualisé du don et de la destruction de la richesse accumulée ou perçue comme telle.
Ce qu’il est donc essentiel de comprendre est que ce que nous appelons “anarchie”, mode de fonctionnement de la société sans autorité et sans pouvoir centralisé, n’est non seulement pas nouveau, mais a été le mode de fonctionnement des sociétés humaines pendant des millénaires, avant l’apparition du cancer politico-social qu’est l’État. Nos ancêtres ne l’appelaient simplement pas “anarchie” voilà tout.

Et puis il y a le Partiya Karkerên Kurdistanê (Le Parti des Travailleurs du Kurdistan mieux connu sous son sigle de PKK). Anciennement un parti politique marxiste-léniniste qui s’est battu pour établir un état kurde indépendant appelé le Kurdistan, ce parti sous le leadership d’Abdullah Ocalan, a changé de plateforme politique et de stratégie. Depuis qu’Ocalan est emprisonné en Turquie, il a correspondu avec l’anarchiste américain Murray Bookchin et fut profondément influencé par sa philosophie du municipalisme libertaire. Il a appelé le PKK à adopter la plateforme du Confédéralisme Démocratique et a abandonné sa revendication pour la création d’un état kurde, se faisant en lieu et place l’avocat d’une société sans État.

Le Confédéralisme Démocratique est une structure politique consistant en une confédération de communautés autonomes et indépendantes travaillant ensemble de manière donc confédérée sur la base de la démocratie participatrice directe au niveau local, mettant en place une écologie sociale et un féminisme anarchiste. D’après Ocalan: “le confédéralisme démocratique est ouvert vers d’autres groupes et factions politiques. Il est flexible, multi-culturel, anti-monopole et orienté sur la décision consensuelle.” Ces communautés autonomes sont construites sur les valeurs communalistes et les ressources qui sont partagées entre tous, rendant ainsi l’impôt et la redistribution forcée des ressources, biens et richesses inutiles et obsolètes.

Ils se concentrent sur la création de leur propre système, ignorant totalement l’État dans leur processus de prise de décisions. Ils ne voient aucune nécessité révolutionnaire ni aucune viabilité dans un renversement armé de l’État mais se font au lieu de cela les avocats d’une évacuation pacifique et d’une dissolution graduelle de l’État alors que les communautés locales construisent leur propre système politique pour le remplacer. Néanmoins, ils reconnaissant que l’État et d’autres groupes vont riposter au moyen de la violence et que l’auto-défense est une nécessité. C’est pourquoi les communautés maintiennent un certain nombre de milices populaires décentralisées telles les Yekîneyên Parastina Gel‎ (Les Unités de Protection Populaires, plus connues sous leur sigle d’YPG) et les Yekîneyên Parastina Jin (Unités de Protection Féminines ou YPJ qui terrorisent les terroristes de l’EIIL dans le nord de la Syrie…). Ces efforts sont financés par les communautés au moyen d’évènements culturels, de concerts, de fêtes, de levées de fonds et de commerces indépendants, rendant ce modèle un véritable modèle d’agorisme fonctionnel.

Le modèle de milices YPG/YPJ a remporté énormément de succès jusqu’ici, brisant les lignes de l’EI/Daesh pour sauver des milliers de personnes du peuple Yazidi, un peuple souvent haï et condamné comme des “adorateurs de satan” par l’essentiel de la communauté musulmane, lorsqu’ils furent encerclés sur le Mont Sinjar dans le nord de l’Irak. Egalement, malgré de nombreuses pertes, ces milices populaires défendirent avec succès la ville de Kobané au Rojava syrien lorsque l’EIIL lança un assaut total sur la ville utilisant des chars, des missiles et même des drones. (NdT: d’où vient cet équipement sophistiqué aux mains de l‘EI ? Des Américains via la Turquie, avec une instruction et logistique franco-saudo-israélo-américano-britannique…)

Cette philosophie et ces actions de groupes ont déjà inspiré d’autres à travers le monde pour aider dans la lutte et des socialistes, communalistes, anarchistes, libertaires sont en train de converger vers la zone pour aider le combat du PKK. Les milices populaires YPG et YPJ sont en ce moment en train de se battre pour sécuriser et maintenir une confédération démocratique autonome kurde contre le gouvernement turc et l’EIIL et espèrent pouvoir répandre la philosophie appliquée bien au-delà d’un Kurdistan indépendant sans État. Le PKK a l’espoir que des révolutions de travailleurs unis en confédérations démocratiques se répandront à travers le monde de la même façon que la révolution marxiste-léniniste (NdT: fausse “révolution” renforçant les pouvoirs autoritaires étatiques et de marché. Lénine, comme Marx n’a jamais remis en cause le système de “marché”, il n’a fait qu’instaurer un capitalisme d’État totalitaire et super centralisé, alors même que le premier soviet créé à St Petersbourg en 1905, le fut sur un mode anarchiste. Le “pouvoir aux soviets” que Lénine a trahi dès 1918, était le pouvoir aux conseils ouvriers appelant au confédéralisme… Ocalan s’en est rendu compte et a changé de cap pour embrasser la seule voie populaire et égalitaire possible: la confédération des communes libres qu’il a appelé le Confédéralisme Démocratique) le fit dans le passé. Mais cette fois-ci, ils pensent y parvenir par des moyens bien plus anarchistes. Ce qui se déroule devant nos yeux est une REVOLUTION ANARCHISTE.

Note de Résistance 71: Cet excellent texte nous fait si chaud au cœur. Nous avons tenté d’informer au mieux depuis quelques années maintenant sur la révolution anarchiste en cours au Rojava syrien et dans une partie de la Turquie, mais il faut aussi comprendre certaines choses afin de ne pas se réjouir trop vite.

Le peuple kurde est disséminé un peu de la même façon que le sont les Iroquois en Amérique du Nord. Les Kurdes, qui ont habités cette région du monde depuis des temps immémoriaux, à l’instar des Iroquois, se retrouvent séparés et “parqués” dans les frontières de “nations” dont ils n’ont que faire et dont ils ne sont en rien responsables de leur création, à savoir: la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran. De ce fait il n’y a pas d’unité kurde, pire même, il y a antagonisme là où il ne devrait pas y en avoir, résultat de la classique stratégie du “diviser pour mieux régner” mise en place par toutes les nations envahisseuses et occupant les sols.

Ainsi, les Kurdes d’Irak sont-ils payés par les Américains et contrôlent la région pétrolière du nord de l’Irak de manière mafieuse. Le mouvement anarchiste du PKK n’a d’influence pour l’heure qu’en Turquie et dans la région nord de la Syrie appelée le Rojava. A l’heure où nous écrivons ces lignes, il y a un plan mis en place d’infiltration et de division des forces kurdes de cette région. Il y a déjà des infiltrés et des traîtres à la cause qui travaillent au grand jour pour que le Confédéralisme Démocratique ne puisse pas continuer. Il est dans l’intérêt des états tels que la Turquie bien sûr, mais aussi la Syrie, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne pour qu’une telle expérience ne soit jamais un succès. Rappelons-nous de l’Espagne de 1936, la révolution sociale espagnole a été écrasée dans un bain de sang pour préserver avant tout les intérêts des états, ainsi les anarchistes espagnols ont dû lutter non seulement contre les fascistes de Franco aidés par l’Allemagnae nazie et l’Italie fasciste, mais aussi dès 1937 contre les infiltrations du NKVD soviétique dont le pouvoir stalinien voulait éliminer anarchistes et marxistes anti-staliniens représentés en Espagne par les POUM, le tout dans la feinte ignorance de “démocraties” comme la France et le Royaume-Uni, la France fermant ses frontières et parquant les réfugiés espagnols dans des camps en 1939 et durant la première partie de la guerre.

Le Confédéralisme Démocratique kurde est menacé de subir le même sort ! Défendons-le déjà en le faisant plus connaître.

Ce qui se passe au Rojava et en Turquie avec le PKK est d’une IMPORTANCE CAPITALE pour la suite des évènements. Soutenir le PKK et Ocalan aujourd’hui dont la représentante officielle est Asya Abdullah, dont le but n’est pas (plus) de créer un état kurde, mais un confédéralisme démocratique autonome et anti-étatique, ce que quelqu’un comme Thierry Meyssan par exemple, refuse malheureusement de rapporter, puisque pédalant pour les forces étatiques…

A lire sur le sujet pour en savoir plus des turpitudes politiques de l’occident contre les Kurdes, même s’il est important de lire ce que nous avons écrit ci-dessus pour pouvoir aussi désamorcer l’analyse propagandiste conservatrice de Thierry Meyssan sur le sujet:

http://www.voltairenet.org/article192023.html

Turquie et nettoyage ethnique: Erdogan fait-il le sale boulot de l’empire ?

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N’oublions pas que les Kurdes et le PKK c’est depuis 1999 le Confédéralisme Démocratique, mis pas à pas en place depuis 2004-2005 en Turquie et en Syrie. La province syrienne du Rojava est le lieu d’une confédération de communes suivant le manifeste d’Abdullah Ocalan publié en 2011. Cette expérience politico-sociale est une véritabe menace au concept même de l’état-nation, concept erroné et qui a échoué pitoyablement partout.

La question est la suivante: Erdogan est-il le Franco du XXIème siècle ? L’oligarchie qui maintient les états-nations en place se sert-elle aujourd’hui d’Erdogan comme elle s’est servi de Franco (et de ses alliés, incluant pour l’occasion les staliniens et les démocraties dites libérale européennes comme la France ) en 1936-39 pour détruire la révolution sociale en cours ? Pas du tout impossible, affaire à suivre de très près… Kurdes du PKK et affiliés de 2016 et anarchistes espagnols de 1936 semblent avoir une destinée commune.

— Résistance 71 —

 

Erdogan déjà 5 000 Kurdes tués

 

Réseau Voltaire

 

29 Mars 2016

 

url de l’article original:

http://www.voltairenet.org/article191012.html

 

 

Prononçant, le 28 mars 2016, un discours à l’École de guerre, le président Erdoğan a dressé le bilan de la guerre contre la terreur entreprise par son gouvernement depuis l’attentat de Suruç, le 20 juillet 2015.

Alors que cet attentat avait été revendiqué par Daesh et qu’il avait tué des militants du PKK et des Alévis favorables au président el-Assad, le président Erdoğan en avait tiré la conclusion qu’il lui fallait reprendre la guerre contre les organisations kurdes.

En neuf mois plus de 5 000 Kurdes, membres ou non du PKK, ont été tués par les forces de sécurité (armée et police) qui ont perdu de leur côté 355 hommes.

Si les victimes kurdes de la répression turque sont effectivement des combattants du PKK, cette organisation est aujourd’hui profondément atteinte. Mais il semble, qu’en réalité, la très grande majorité des morts soient de simples civils. Dans ce cas, la répression ne fera que susciter la révolte et fera grossir les rangs du PKK.

A ceux qui l’accusent d’avoir supprimé les libertés publiques au nom de la guerre à la terreur, le président Erdoğan a répondu que son pays avait au mieux conservé l’équilibre sécurité/liberté. En effet, a-t-il poursuivi, la guerre [civile] est limitée à de très faibles portion de territoire et n’atteint pas l’ensemble des citoyens. Il a alors vivement critiqué les diplomates occidentaux qui se sont rendus au procès du rédacteur-en-chef de Cumhuriyet —qui avait publié des photos et vidéos des livraison d’armes du MIT aux jihadistes—, les accusant de soutenir un « espion » lié aux terroristes.

Au cours du même discours, le président Erdoğan a souligné que la Turquie ne pouvait pas rester aveugle aux développements dans les Balkans, au Levant, en Afrique du Nord et dans le Caucase où vivent des populations liées par l’affection et la culture turque. En outre, il a rappelé que l’Asie centrale est la « patrie » des Turcs.

Enfin, il a conclu en soulignant que la Turquie ne soutient pas les jihadistes, qu’elle a expulsé plus de 3 500 étrangers qui leur sont liés, et en a incarcéré plus de 1 000.

Guerre impérialiste en Syrie: La Russie appelle pour que les Kurdes s’assoient à la table des négociations…

Posted in actualité, altermondialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, politique et social, résistance politique with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 11 mars 2016 by Résistance 71

La Russie appelle pour une participation des Kurdes aux négociations sur la Syrie

Press TV

11 Mars 2016

url de l’article original:

http://www.presstv.ir/Detail/2016/03/11/455119/Lavrov-Kurds-Syria-Daesh-Takfiri-HNC-Saudi-YPG

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le ministre des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a appelé les Nations-Unies et leur envoyé spécial pour la Syrie Staffan de Mistura d’inviter la minorité kurde à participer aux prochaines négociations concernant le processus de paix en Syrie.

Je suis convaincu que Staffan de Mistura devrait prendre une telle décision”, a dit Lavrov dans une conférence jointe avec son homologue chinois à Moscou ce Vendredi.

Lancer des négociations sans la participation de ce groupe serait un signe de faiblesse de la part de la communauté internationale”, a dit Lavrov.

Il a aussi averti que tenir des pourparlers sans les Kurdes serait “une sérieuse entorse aux droits d’un groupe de taille signifiante vivant sur le sol syrien”.

Lavrov a ajouté que les Kurdes sont “des alliés à la fois de la coalition américaine et de la Russie”, critiquant Ankara pour “bloquer l’invitation des Kurdes du Parti d’Union Démocratique Kurde Syrien (PYD)”.

La Turquie voit les Unités de Protection du Peuple Kurde (YPG) et le PYD comme des alliés du Parti des Travailleurs Kurdes (PKK) mis hors-la-loi en Turquie, ce même PKK qui se bat pour une région kurde autonome en Turquie depuis les années 1980.

Ceci arrive alors que des entretiens entre les délégués du gouvernement syrien et du groupe de la soi-disante opposition syrienne soutenu par l’Arabie Saoudite (NdT: qui finance et aide l’EIIL/Daesh avec la Turquie et Israël), alias le Comité des Hautes Négociations (CHN), doivent reprendre à Genève le 14 Mars.

Le CHN a déclaré Vendredi qu’il participerait aux pourparlers en tant qu’effort “pour aider les efforts internationaux de mettre fin aux effusions de sang en Syrie et de trouver une solution politique.

Une source proche du gouvernement syrien à Damas avait confirmé plus tôt que se délégation participerait aux négociations.

Les négociations de paix faites par l’ONU ont échoué début Février après que le CHN eut quitté la table de négociations suite à des gains de terrain faits par l’Armée Arabe Syrienne soutenue par la Russie contre les militants et ce, sur plusieurs fronts.

Un accord de cesser-le-feu fut négocié par la Russie et les Etats-Unis et a pris effet en Syrie le 27 Février dernier.

La Syrie a été perturbée par une insurrection soutenue de l’étranger depuis le mois de Mars 2011. D’après un rapport du mois de février par le Syrian Center for Policy Research, le conflit a fait plus de 470 000 morts, 1,9 millions de personnes ont été blessées et a déplacé la moitié des 23 milions de la population syrienne d’une manière ou d’une autre. Mais le Syrian Observatory for Human Rights (NdT: seule source occidentale officielle depuis le début de l’invasion par procuration de la Syrie et bureau dirigé depuis Londres par un agent du MI5 britannique) déclare que la guerre n’aurait fait que 270 000 morts.

Guerre impérialiste en Syrie: Implication turque avec Daesh… La Russie balance !

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Rappelons à toute fin utile que la Turquie est un membre de l’OTAN, vous savez… Cette Organisation Terroriste de l’Atlantique Nord qui doit disparaître comme a disparu il y a deux décennies sa contre-partie de l’alliance du Pacte de Varsovie… Ainsi il est bien plus que probable que l’attentat récent à la bombe d’Ankara soit un faux-drapeau pour justifier l’action d’invasion et d’agression turque dans la région kurde du nord de la Syrie. A qui profite le crime ? Certainement pas au PKK.

— Résistance 71 —

 

Rapport de renseignement russe sur l’aide actuelle de la Turquie à Daesh

 

Réseau Voltaire

 

18 février 2016

 

url de l’article original:

http://www.voltairenet.org/article190331.html

 

Recrutement de combattants terroristes étrangers à destination de la Syrie, facilitation de leurs mouvements transfrontières vers ce pays et livraisons d’armes aux groupes terroristes opérant sur son territoire.

Selon les informations disponibles, des représentants de l’État islamique d’Irak et du Levant (ÉIIL) ont créé un vaste réseau à Antalya, avec l’aide des services spéciaux turcs, pour recruter en Turquie des personnes originaires de pays de l’ex-Union des Républiques socialistes soviétiques en vue de les faire participer au conflit en Syrie et de les transférer éventuellement en Russie.

Le groupe de recruteurs est composé : d’un citoyen kirghize dénommé Abdoullah ; d’une personne originaire de la République des Adyguées, dénommée Azmet ; d’une personne originaire de la République du Tatarstan, dénommée Elnar ; d’un citoyen russe dénommé Ilyas ; d’un citoyen azerbaïdjanais dénommé Adil Aliev et d’une personne originaire de Karatchaïevo-Tcherkessie, dénommée Nizam. Il est dirigé par un citoyen russe dénommé Rouslan Rastyamovitch Khaïboullov (pseudonymes : Baris Abdoul ou « Le Professeur »), né le 1er avril 1978 au Tatarstan. Ce dernier vit avec sa famille à Antalya et est titulaire d’un titre de séjour permanent en Turquie.

Le recrutement s’effectue au vu et au su de l’administration pénitentiaire. Si un détenu accepte de se convertir à l’islam et se livre à des activités terroristes, les recruteurs promettent de « conclure un marché » avec les organes de répression turcs et offrent gratuitement les services d’un avocat turc, Tahir Tosolar. Soultan Kekhoursaev, un Tchétchène possédant la citoyenneté turque, a également effectué des visites aux mêmes fins dans des centres de détention où sont placés des étrangers.

En septembre 2015, un groupe de combattants de l’ÉIIL comptant plus d’un millier d’hommes venus de pays d’Europe et d’Asie centrale a été conduit vers la Syrie par le passage frontalier d’Alikaila (Gaziantep), à partir du territoire turc.

Les itinéraires utilisés pour les déplacements des combattants passent très près de la frontière turco-syrienne, à travers les localités d’Antakya, Reyhanlı, Topaz, Şanlıurfa et Hatay.

En mars 2014, le chef de l’Organisation nationale turque du renseignement (MIT), H. Fidan, a coordonné le déplacement d’une grande unité de l’ÉIIL dirigée par un citoyen libyen, Mahdi al-Kharati [1]. Le transport des combattants de Libye en Syrie a été effectué par la voie maritime en passant par le poste frontalier Barsai situé entre la Turquie et la Syrie.

Depuis la fin du mois de décembre 2015, un itinéraire de transport aérien est organisé avec l’aide des services spéciaux turcs pour permettre à des combattants de l’ÉIIL de se rendre de Syrie au Yémen en passant par la Turquie, grâce à l’utilisation d’appareils militaires turcs. Un autre moyen employé pour les déplacements de combattants est le transport par voie maritime jusqu’au port yéménite d’Aden.

Des citoyens russes qui cultivent des contacts avec des représentants des services de sécurité et de police et des administrations de plusieurs villes turques, notamment Istanbul, sont impliqués dans des activités de recrutement menées par l’intermédiaire de madrassas turques.

On sait que des centres de soins et de convalescence situés dans des régions turques proches de la frontière syrienne sont accessibles à des combattants blessés de l’ÉIIL. Pas moins de 700 combattants étaient en réadaptation à Gaziantep, en 2014.

Selon les informations disponibles, à partir de 2015, les services spéciaux turcs ont aidé à transférer d’Antalya vers Eskişehir une communauté désignée sous le nom de « village tatar », qui héberge des combattants et des complices du groupe terroriste Front el-Nosra issus des populations de souche tatare des Républiques du Tatarstan, du Bachkortostan et de Mordovie. Certains d’entre eux ont une double nationalité, celle de la Russie et celle de la Turquie.

L’un des principaux responsables du village est Timour Maounirovitch Bitchourine, citoyen russe né le 15 décembre 1969, originaire de Kazan et qui apporte une aide complice aux combattants islamistes en Syrie depuis janvier 2014.

En décembre 2014, les services spéciaux turcs ont aidé à installer des camps de regroupement d’immigrés illégaux en Turquie, notamment dans la province de Hatay, en vue d’organiser un entraînement et d’envoyer des bandes d’extrémistes en Syrie. En janvier 2015, le MIT turc a été impliqué dans une opération qui visait à fusionner trois milices terroristes —Osman Gazi, Omer bin Abdulaziz et Omer Mukhtar— en un groupement appelé Brigade Soultan Abdoulhamid, dont le commandement a été confié à Omer Abdoullah. Les membres de ce groupe suivent un entraînement dans un camp situé à Bayır-Bucak, en Turquie, sous la direction d’instructeurs d’unités des forces d’intervention spéciale de l’état-major de l’Armée turque et de membres du personnel du MIT. Les activités de la Brigade Soultan Abdoulhamid sont coordonnées avec celles des combattants du Front el-Nosra dans le nord de la province syrienne de Lataquié.

Il est établi que, le 21 septembre 2015, dans la ville syrienne de Tell Rifaat, des représentants de l’opposition syrienne qui avait suivi un entraînement militaire dans un camp situé à Kırşehir en Turquie ont livré des armes aux combattants du Front el-Nosra.

Selon les informations disponibles, les livraisons d’armes à des groupes terroristes opérant en Syrie se poursuivent à l’aide de moyens fournis par les fondations İnsan Hak ve Hürriyetleri ve İnsani Yardım Vakfı (IHH) [2], İmkander [3] et Öncü Nesil İnsani Yardım Derneği sises en Turquie.

Des livraisons d’armes, de matériel militaire et de munitions de différents types sont acheminées à partir de pays étrangers vers le port turc d’İskenderun. Des équipements et fournitures militaires sont ensuite transportés à travers la province de Hatay (poste frontière d’Oncupinar) jusqu’à Alep et Idleb en Syrie par des véhicules appartenant aux fondations IHH, İmkander et Öncü Nesil portant les immatriculations turques suivantes : 33 SU 317, 06 DY 7807, 33 SU 540, 33 SU 960, 42 GL 074 et 31 R 5487. Sur le territoire syrien, les armes et munitions sont distribuées à des bandes turkmènes et à des unités du Front el-Nosra.

Le 15 septembre 2014, des représentants de la fondation IHH ont acheminé par la route des cargaisons d’armes et de médicaments destinées à des groupes de l’ÉIIL de la ville turque de Boursa vers la Syrie en passant par le poste frontière de Ceylanpınar (district de Reyhanlı). Ce convoi a été escorté à travers la Turquie par des véhicules transportant des membres du personnel du MIT.

Répression impérialiste: L’autonomie communaliste kurde réprimée en Turquie

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Union des municipalités du Sud Est anatolien 
Appel urgent pour le Kurdistan turc

 

mardi 29 décembre 2015, par Gültan Kışanak

 

url de l’article en français:

http://www.lavoiedujaguar.net/Union-des-municipalites-du-Sud-Est

 

Dans le cadre du conflit armé qui a repris dans les régions kurdes de Turquie après les élections du 7 juin 2015, 186 civils ont été tués, dont la plupart sont des femmes ou des enfants, des centaines ont été blessés et des milliers mis en état d’arrestation. Dix-sept des co-maires membres de notre Union [les municipalités du Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde) ont institué un système de parité homme/femme avec maire et co-maire] sont toujours sous les verrous tandis que vingt-cinq d’entre elles ont été suspendues de leur fonction ; des mandats d’arrêt ont été lancés contre six d’entre elles depuis juillet 2015. En présence de telles violations des droits humains, il est urgent de reprendre les pourparlers de paix pour la résolution de la question kurde en Turquie.

Depuis le mois d’août dernier, en réaction à la reprise de la politique répressive de l’État turc, les assemblées populaires de nombreuses villes kurdes ont réclamé l’autonomie. L’État turc a répondu à cette revendication, qui vise à créer des structures décentralisées pour réagir contre la centralisation, par une violence d’État hors de proportion. Dans toutes les villes kurdes où cette revendication avait été formulée, notamment à Cizre, Sur [le quartier historique de Diyarbakır], Silvan, Nusaybin, Dargeçit, Silopi et Yüksekova, l’État a instauré un couvre-feu qui dure depuis des semaines, au cours duquel des civils ont été tués par les forces de sécurité turques, tandis que la population fuit en masse. Plus de 200 000 personnes ont dû quitter les zones de conflit, et leur nombre va augmenter. En plus, de nombreux bâtiments historiques du quartier de Sur, qui a été inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, ont été détruits ou sont en danger de l’être en raison des combats. La mosquée Kursunlu et le hammam du Pacha, qui datent du XVIe siècle, ont été pris pour cible par les forces de sécurité turques et ont été détruits à un point tel que leur restauration future semble impossible.

Depuis la reprise du conflit armé, dix-huit villes de cent mille habitants ou plus ont enduré le couvre-feu, qui dure toujours pour cinq d’entre elles depuis le 21 décembre. Depuis le 14 décembre, les attaques des forces de sécurité dans les zones urbaines ont atteint un nouveau palier dans la destruction. Des blindés et armes lourdes, utilisés d’habitude dans des situations de guerre conventionnelle, sont utilisés par les forces armées turques, dans des villes où vivent des centaines de milliers de personnes. Au cours des dernières semaines, la présence policière et militaire a augmenté de façon spectaculaire dans notre région.

D’après les statistiques officielles elles-mêmes, quatorze généraux, vingt-six colonels et dix mille soldats ont été transférés rien que vers la ville de Sırnak, et on s’attend au transfert de cinq mille autres soldats dans les jours qui viennent. En outre, les rectorats de l’Éducation nationale à Cizre et Silopi ont demandé à leurs enseignants de quitter ces villes. Le ministère de la Santé a donné pour instruction aux hôpitaux de notre région d’accroitre autant que possible leurs équipements médicaux, leur personnel et leur stock de médicaments. Toutes les manifestations publiques pour protester contre le couvre-feu et les violations de droits humains sont réprimées brutalement par la police.

Tout cela nous incite à penser que les violations des droits humains qui ont eu lieu dans notre région depuis les derniers mois vont aller en augmentant et en s’aggravant. C’est pourquoi nous adressons un appel urgent à toutes les forces démocratiques du monde pour s’opposer aux mesures antidémocratiques de l’État turc. Pour éviter d’autres morts et de nouvelles violations des droits humains avant qu’il ne soit trop tard, nous demandons concrètement :

que des agences de presse, des reporters, des journalistes viennent dans la zone de conflit pour voir et rendre compte de ce qui s’y passe ;

que les organisations gouvernementales et non gouvernementales concernées par les droits humains envoient des délégations pour rendre compte et rapporter les violations perpétrées dans la zone de conflit ;

que des délégations internationales viennent visiter les co-maires qui ont été arrêtées et prennent acte de leurs conditions d’internement et des processus judiciaires en cours ;

que les responsables de la politique internationale appellent d’urgence les parties à retirer leurs forces armées des zones urbaines, ainsi que les armes lourdes, pour rendre possible un cessez-le-feu bilatéral ;

que les gouvernements rompent leur silence et entament un dialogue avec l’État turc, de manière à faire redémarrer le processus de paix qui était en cours depuis deux ans et demi, et qui a été rompu le 25 juillet 2015.

Gültan Kısanak
 coprésidente de l’Union des municipalités
du Sud-Est anatolien (GABB),
co-maire de Diyarbakır
29 décembre 2015