Archive pour assassinat général qassem souleimani janvier 2020

Paroles d’un grand résistant : discours de Hassan Nasrallah à l’occasion du second anniversaire de l’assassinat par l’empire de Qassem Soleimani

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, colonialisme, crise mondiale, guerre iran, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 26 janvier 2022 by Résistance 71

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“J’appartiens à l’armée qui ne dort jamais et ne doit pas dormir de façon à ce que les autres dorment en paix. Que ma paix soit sacrifiée pour leur paix et qu’ils dorment paisiblement.”
~ Gen. Qassem Soleimani ~

Conclusion du discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 3 janvier 2022, à l’occasion de la commémoration du deuxième anniversaire de l’assassinat de Qassem Soleimani et d’Abu Mahdi al-Muhandis

Source : video.moqawama.org

Traduction : lecridespeuples.fr

9 janvier 2022

Transcription :

[…] La leçon sur laquelle je veux m’arrêter dans ce discours consacré à l’identification des assassins [les Etats-Unis] et des martyrs [Soleimani et al-Muhandis] est que le sang du martyr Qassem Soleimani, le grand et noble dirigeant, et le sang du martyr Abu Mahdi al-Muhandis, le grand et noble dirigeant, et le sang des martyrs qui ont été tués à leurs côtés, ce sang opprimé et combattant, les principes et les forces que représentent ces martyrs, tout ce qui fait leur identité en tant qu’hommes de Dieu, sincères, honnêtes, façonneurs de victoires, porteurs d’éveil, de conscience et d’enthousiasme dans cette Nation (arabo-musulmane), appellent avec force toutes les consciences, tous les cœurs et toutes les intelligences, dans tout le monde arabo-musulman, et s’écrient face aux peuples, aux élites, aux personnalités culturelles, aux hommes politiques, au commun des gens : « O les gens, notre sang versé vous déclare que votre véritable ennemi, le véritable tyran, le véritable despote arrogant, le véritable oppresseur, le véritable corrupteur, le cœur de l’agression, la base de l’occupation, l’origine de la corruption et de la tyrannie dans notre région est les États-Unis d’Amérique. C’est notre ennemi à tous, donc considérez-le comme un ennemi. » Tel est le message du sang pur versé à l’aéroport de Bagdad il y a deux ans. Et l’erreur stratégique fatale est de prendre l’ennemi pour un ami et de se précipiter vers lui (pour lui demander de l’aide), de se complaire à sa présence, et de mettre pour ainsi dire entre les mains de ces loups son épouse, ses enfants et ses nourrissons. Y a-t-il quelqu’un de raisonnable qui ferait une telle chose ? Le message vous invite à connaître vos ennemis et à les démasquer (pour ce qu’ils sont), à leur faire face et à ne pas se livrer à eux, à ne pas faire appel à eux mais à les combattre, à leur faire la guerre, à lutter contre eux de toutes les manières.

O mes frères et sœurs, ce sang nous affirme que tant que les États-Unis feront peser leur hégémonie sur notre région et que nous continuerons à les considérer comme des amis, l’oppression, la tyrannie et l’exploitation continueront, de même que l’occupation et les lignes rouges qui empêcheront la libération de nos terres, de nos lieux saints, de nos ressources, de nos choix et de nos richesses. Une partie de cette bataille est la bataille de la conscientisation (des masses), la bataille des médias et des réseaux sociaux. Il ne faut pas sous-estimer l’importance de cette bataille, qui transforme le combattant djihadiste honorable qui défend (ses terres, ses proches et ses biens) en terroriste, en bandit, en corrompu, en criminel, en voleur, en dealeur de drogue. Et l’absence de preuves (pour soutenir ces accusations calomnieuses contre les mouvements de résistance et les pays qui les soutiennent) ne leur pose aucun problème, pas plus que la contradiction avec les faits avérés. Ils n’ont aucun scrupule à mentir, mentir, mentir, mentir, mentir, même si leurs propos sont ridicules, grotesques et ont été révélés comme tels. Leur principe bien connu est de mentir, mentir, mentir, mentir, jusqu’à ce qu’on finisse par les croire.

MalcomX

A en croire les médias et les réseaux sociaux, l’ambassadeur américain à Bagdad est une colombe de paix, un partisan de la réconciliation, un défenseur de l’unité, et un facteur de stabilité en Irak. Et selon ces mêmes sources, Qassem Soleimani serait un criminel et un assassin dont la photo doit être brûlée. Bien sûr, ceux qui répandent ces mensonges sont très peu nombreux et leur présence est limitée, car ce sont des agents de l’ambassade américaine qui ne représentent en rien la volonté du peuple irakien. La volonté du peuple irakien a été exprimée (par les manifestations massives) après le martyre (de Soleimani et d’al-Muhandis), durant les deux dernières années et durant ces derniers jours. Mais en fin de compte, oui, il y a des efforts, il y a des armées électroniques (stipendiées). Ne croyez pas un mot lorsqu’on vous affirme qu’il y a des réactions massives sur les réseaux sociaux (en faveur de telle ou telle position pro-américaine) : ce ne sont que des mensonges ! En vérité, il n’y a que deux ou trois personnes derrière ces mouvements, qui lancent des armées (de bots) électroniques et manipulent les réseaux sociaux pour influencer (l’opinion) et impressionner les foules (avec des tendances fabriquées de toutes pièces). Ils ne représentent ni des centaines de milliers de personnes, ni des millions de personnes contrairement à ce qu’ils prétendent (alors qu’on peut tous voir des millions de personnes dans les manifestations dénonçant l’assassinat de Soleimani et al-Muhandis).

Jusqu’à présent, il faut rechercher les opinions et la volonté véritables des peuples, de la Nation (musulmane) et des gens (du quotidien) en dépassant les manipulations et les illusions. Beaucoup de données qui nous sont présentées dans les sondages, les estimations et les chiffres (publiés ici ou là) ne sont que des mensonges, et font partie de la guerre psychologique qui vise à égarer, accabler et désespérer (les opposants au projet américain). Certes, les croyants (véritables) en Dieu le Très-Haut et l’Exalté se moquent bien des nombres, et peu importe à leurs yeux s’ils sont une poignée ou beaucoup ; mais la plupart des gens se laissent influencer. Tout cela fait partie de la bataille que nous devons mener, médiatiquement, politiquement, sur le terrain, économiquement, sur les plans sécuritaire et militaire, etc. Telle est la véritable bataille qu’a imposée l’ennemi, avant et après le martyre (de Soleimani et al-Muhandis). Ce n’est pas nous qui avons imposé cette bataille.

Aujourd’hui, lorsque certaines personnes viennent nous dire « Vous, le Hezbollah, vous détruisez les relations du Liban avec les pays arabes et à l’international ». Nous serions la cause de la détérioration des relations du Liban avec d’autres pays. Mais de quels pays parle-t-on ? Des Etats-Unis, au sujet desquels j’ai rappelé, démontré et expliqué maintes fois (qu’ils sont notre plus grand ennemi, et la cause de la majorité de nos maux) ? Je ne remonte pas à l’histoire d’il y a plusieurs décennies, mais je parle de faits que les Libanais contemporains ont vécus, qu’il s’agisse des martyrs, des familles de martyrs, des prisonniers qui ont été libérés des prisons (israéliennes), des blessés, des maisons détruites, etc. Les traces des crimes américains et israéliens sont encore présents sous nos yeux, et les générations actuelles peuvent les constater. Ce sont les relations du Liban avec cet ennemi que vous nous accusez de détériorer ?

Permettez-moi de m’adresser spécifiquement aux Libanais. Tous les Libanais, ou plutôt la grande majorité des Libanais sont unanimes pour dire que Daech et les groupes takfiris représentaient un grand danger pour le Liban. Et tous les Libanais, ou du moins une grande majorité, savent quel aurait été le destin du Liban si Daech et les groupes takfiris s’étaient emparés de la Syrie. Certains Libanais prétendent que nous (le Hezbollah) avons certes pris l’initiative de combattre Daech, mais que si les terroristes étaient arrivés au Liban, ils les auraient combattus eux-mêmes. Très bien. C’est quand même tant mieux qu’ils ne soient jamais arrivés jusqu’au Liban, et que vous n’ayez pas dû faire face à ce défi, n’est-ce pas ? Mais il y a quand même une quasi-unanimité pour dire que Daech représentait un grand danger pour l’existence du Liban, pour son identité, pour sa dignité, pour sa survie, pour le sang, l’honneur, les mosquées et les églises, les husseiniyats, les grands et les petits au Liban, n’est-ce pas ? N’est-ce pas la vérité ?

Qui se tenait derrière Daech et les groupes takfiris en Syrie ? Qui a soutenu ces groupes terroristes qui, s’ils avaient réussi et triomphé, auraient plongé le Liban dans une catastrophe historique ? Les États-Unis sont-ils les seuls à avoir soutenus ces groupes armés ? Aucunement. Qu’en est-il de l’Arabie Saoudite ? Qu’en est-il de l’Arabie Saoudite ? Certains vont encore s’écrier : « O Sayed [Nasrallah], tu détériores nos relations avec l’Arabie Saoudite. » Non, je ne fais que décrire la réalité ! Les Libanais doivent dire la vérité, et agir en se basant sur la vérité. Si quelqu’un me dit : « Oui, l’Arabie Saoudite est complice de la mort (de Libanais), du blocus et de la destruction (contre le Liban), et des massacres perpétrés (au Liban et en Syrie), mais nous sommes contraints d’avoir des relations avec eux », c’est un autre propos. Mais ne prétendez pas qu’ils sont nos frères, nos amis, nos très-chers, et que nous voulons avoir des relations avec eux. Il faut commencer par les décrire tels qu’ils sont. Durant les 10 ans de guerre en Syrie, et dans le Jurd d’Ersal, dans le Jurd de la Bekaa, la Résistance et l’armée (libanaises) ont combattu (les groupes terroristes), de même qu’en Syrie. Qui soutenait ces groupes takfiris qui, s’ils avaient triomphé, auraient mis le Liban à feu et à sang ? Ces pays sont bien connus (pays occidentaux, Turquie, Qatar…), et l’Arabie Saoudite est à leur tête. Ce n’est pas nous qui avons attaqué l’Arabie Saoudite et l’avons agressée, mais c’est bien l’Arabie Saoudite qui était complice du grand complot de guerre totale visant à détruire la région. Et nous avons eu l’honneur de combattre ces assassins qui complotaient contre nos pays, nos peuples, et contre le sang et l’honneur des hommes et des femmes au Liban. Ce n’est pas nous qui avons détérioré les relations (entre le Liban et l’Arabie Saoudite). Qui est l’agresseur ? Qui a commencé les hostilités ? Qui a lancé la guerre et a comploté contre qui ?

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Droiture et fourberie en une photo

Dans le dernier discours du roi saoudien, au sujet duquel il se dit que c’est un important discours annuel, le roi Salmane s’est adressé aux Libanais et aux dirigeants libanais et leur a demandé de « faire face à l’hégémonie du Hezbollah terroriste ». Si, dans ce pays, il y a des gens qui ont peur d’ouvrir la bouche, ce n’est pas notre cas. Nous avons notre dignité. Monsieur le roi, le terroriste est celui qui est à l’origine de la pensée wahhabite et daechiste et qui l’a propagée dans le monde, et c’est vous. Le terroriste est celui qui a envoyé des milliers de Saoudiens réaliser des opérations kamikazes en Irak et en Syrie, et c’est vous. Le terroriste est celui qui mène une guerre de 7 ans contre le peuple opprimé du Yémen, tuant femmes et enfants et tuant indistinctement les êtres humains et rasant les édifices, et c’est vous. Le terroriste est celui qui se tient aux côtés des États-Unis d’Amérique dans toutes leurs guerres et met à leur disposition son territoire et ses bases militaires pour qu’ils puissent perpétrer leurs crimes contre l’humanité, et c’est vous. Le terroriste est celui qui finance tous les groupes séditieux de guerre civile au Liban et dans la région, et c’est vous.

Quant au Hezbollah, il n’est pas terroriste. Le Hezbollah est un mouvement de Résistance, qui se défend, un mouvement national, humanitaire, digne, qui protège son pays, sa Nation (musulmane), sa famille, son peuple et ses lieux saints. Le Hezbollah est le compagnon de Qassem Soleimani qui façonne les victoires face aux terroristes. Tel est le Hezbollah.

Et je veux ajouter, car je sais que demain va retentir le jour du jugement dernier [les personnalités & médias pro-saoudiens vont faire éclater leur indignation face à ces déclarations] et que les accusations de détériorer les relations du Liban avec l’Arabie Saoudite (vont fuser de toutes parts). Le terroriste, ô Libanais, écoutez-moi un peu : le terroriste est celui qui prend en otage des dizaines de milliers, ou des centaines de milliers de Libanais (selon les diverses estimations) présents en Arabie Saoudite et dans les pays du Golfe, et menace le Liban et l’État libanais en instrumentalisant quotidiennement (ces civils innocents), et en menaçant de les expulser et de les exproprier si quiconque au Liban s’exprime conte l’Arabie Saoudite. Menacer de jeter ces Libanais expatriés en prison si (le Hezbollah) s’exprime contre l’Arabie Saoudite, n’est-ce pas du terrorisme ? Sur quel principe se base un tel comportement ? Est-ce que la religion, est-ce que les lois célestes ou terrestres le permettent ? Même les lois tribales et celles de l’Age de l’ignorance anté-islamique n’avaient rien de si barbare ! Tel est le terroriste. Et ce n’est pas nouveau ! Dès les années 1960, l’Arabie Saoudite se comportait ainsi avec le Liban ! Et ils font cela tous les jours avec le Liban !

Et si quelqu’un s’imagine que faire pression sur un ministre pour qu’il démissionne, se taire, avaler les couleuvres et accepter les injures pourra modifier quoi que ce soir aux décisions et actions de l’Arabie Saoudite, il se fait des illusions ! Ça ne changera rien ! Car le vrai problème de l’Arabie Saoudite est clair : ils n’acceptent pas que le Liban n’ait pas été transformé en émirat saoudien après la (révolution de couleur de) 2005. Leur problème est ceux qui font face sérieusement à l’Accord du Siècle dont les trois piliers étaient Trump, Netanyahou et Muhammad b. Salmane. Leur problème est ceux qui ont vaincu leur projet en Syrie et en Irak qui, s’il avait triomphé, aurait mis le Liban, ses régions, ses mosquées et ses églises à feu et à sang ! Ce problème persiste, et ne sera résolu ni par des déclarations positives et élogieuses (à l’égard de l’Arabie Saoudite), ni par le silence, ni par les illusions. Parlons vrai et soyons réalistes.

Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, nous au Hezbollah, en cette deuxième commémoration annuelle des dirigeants martyrs de la Résistance et de l’Axe de la Résistance, les façonneurs des victoires (contre Daech et les projets américano-israéliens), à savoir le Hajj Qassem Soleimani et le Hajj Abu Mahdi al-Muhandis, nous confirmons notre attachement à cette conscience, à cette ligne, à cette voie. Nous appelons les peuples (arabo-musulmans) et nos chers Libanais sinon à rejoindre cet Axe, du moins à bien identifier l’ennemi et à le considérer comme tel, et à ne pas faire l’erreur de le prendre pour un ami qui les poignarderait dans le dos et comploterait contre eux. Tel est le message du jour. Et ce sang continuera à vibrer dans nos veines, dans celles de nos enfants et de nos petits-enfants, jusqu’à la Libération complète de nos terres, de la Palestine et du Moyen-Orient de toute occupation américaine et israélienne, avec la grâce de Dieu.

Que la paix soit sur vous, ainsi que la Miséricorde de Dieu et ses bénédictions.

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Lecture complémentaire :

“Le Hezbollah, son histoire de l’intérieur”, Naïm Qassem

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3 janvier 2020-3 janvier 2022, assassinat de Qassem Soleimani : deux ans après son esprit se déploie toujours (Pepe Escobar)

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, colonialisme, crise mondiale, guerre iran, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , on 9 janvier 2022 by Résistance 71

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Commémoration de l’assassinat du grand résistant Qassem Soleimani le 3 janvier 2020 à l’aéroport de Bagdhad par des missiles américains sur ordre de l’ordure impérialiste en chef du moment, le président yankee Donald Trump.
Soleimani était un grand penseur et stratège dont l’héritage et l’esprit perdureront indubitablement dans le temps.
~ Résistance 71 ~

Deux ans après, l’esprit de Soleimani se déploie

Pepe Escobar

6 janvier 2022

Source: https://www.mondialisation.ca/deux-ans-apres-lesprit-de-soleimani-se-deploie/5663890

Il y a deux ans, les années 2020 ont commencé par un meurtre.

Aéroport de Bagdad, 3 janvier, 00h52. L’assassinat du général de division Qassem Soleimani, commandant de la Force Quds du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), et d’Abu Mahdi al-Muhandes, commandant adjoint des forces irakiennes Hashd al-Shaabi, par des missiles AGM-114 Hellfire à guidage laser lancés depuis deux drones américains MQ-9 Reaper, était un acte de guerre.

Cet acte de guerre a donné le ton de la nouvelle décennie et a inspiré mon livre « Raging Twenties : Great Power Politics Meets Techno-Feudalism », publié un an plus tard.

Les frappes de drones à l’aéroport de Bagdad, directement approuvées par le président américain de l’époque, Donald Trump, étaient unilatérales, non provoquées et illégales : un acte impérial conçu comme une provocation brutale capable de déclencher une réaction iranienne qui serait ensuite contrée par la « légitime défense » américaine, présentée comme une « dissuasion ».

Appelez cela une forme perverse de double down, de false flag inversé.

Le barrage narratif impérial l’a présenté comme un « assassinat ciblé » : une opération préventive visant à écraser la planification présumée par Soleimani d’« attaques imminentes » contre des diplomates et des troupes américaines.

Aucune preuve n’a été fournie à l’appui de cette affirmation. Et le premier ministre irakien de l’époque, Adel Abdul-Mahdi, a présenté devant le Parlement le contexte ultime : Soleimani, en mission diplomatique, avait embarqué sur un vol régulier de l’Airbus A320 de Cham Wings entre Damas et Bagdad. Il était impliqué dans des négociations complexes entre Téhéran et Riyad, avec le Premier ministre irakien comme médiateur, et tout cela à la demande du président Trump.

Ainsi, la machine impériale – se moquant comme d’une guigne du droit international – a assassiné un envoyé diplomatique de facto. En fait deux envoyés, car al-Muhandis avait les mêmes qualités pour le commandement que Soleimani – promouvant activement la synergie entre le champ de bataille et la diplomatie – et était absolument irremplaçable en tant qu’articulateur politique clé en Irak.

L’assassinat de Soleimani avait été « encouragé » depuis 2007 par les néo-cons américains – qui ignorent tout de l’histoire, de la culture et de la politique de l’Asie occidentale – et par les lobbies israélien et saoudien. Les administrations Bush Jr. et Obama y avaient résisté, craignant une escalade inévitable. Trump ne pouvait pas voir la situation dans son ensemble et ses ramifications désastreuses lorsqu’il n’avait que des Israéliens de la variété de Jared-of-Arabia Kushner pour lui souffler à l’oreille, en tandem avec son proche ami le prince héritier saoudien Muhammad bin Salman (MbS).

La réponse iranienne mesurée à l’assassinat de Soleimani a été soigneusement calibrée pour éviter une surenchère impériale vengeresse et sans retenue : des frappes de missiles de précision sur la base aérienne d’Ain al-Assad en Irak, contrôlée par les Américains. Le Pentagone a été prévenu à l’avance.

Pourtant, c’est précisément cette réponse mesurée qui a changé la donne. Le message de Téhéran indiquait clairement que l’époque de l’impunité impériale était révolue : nous pouvons frapper vos ressources n’importe où dans le golfe Persique et au-delà, au moment de notre choix.

C’est donc le premier « miracle » que l’esprit de Soleimani a engendré : les frappes de missiles de précision sur Aïn al-Assad représentaient avec éclat une puissance de rang moyen, affaiblie par les sanctions et confrontée à une crise économique/financière massive, qui répondait à une attaque unilatérale en ciblant des actifs impériaux faisant partie de l’Empire aux bases tentaculaire.

C’était une première mondiale, du jamais vu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Et cela a été clairement interprété en Asie de l’Ouest et dans de vastes pans du Sudcomme une percée fatale dans l’armure hégémonique du prestige américain, vieille de plusieurs décennies. »

Évaluer la situation dans son ensemble

Tout le monde, non seulement le long de l’Axe de la Résistance – Téhéran, Bagdad, Damas, Hezbollah – mais aussi à travers le Sud global, sait comment Soleimani a dirigé la lutte contre Daesch en Irak de 2014 à 2015, et comment il a contribué à la reprise de Tikrit en 2015.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans une interview extraordinaire, soulignait la « grande humilité» de Soleimani, même « avec les gens du peuple, les gens simples ». Nasrallah a raconté une histoire essentielle pour situer le modus operandi de Soleimani dans la guerre réelle – et non fictive – contre le terrorisme, qui mérite encore d’être citée intégralement deux ans après son assassinat :

« À cette époque, Hajj Qassem a voyagé de l’aéroport de Bagdad à celui de Damas, d’où il est venu (directement) à Beyrouth, dans la banlieue sud. Il est arrivé chez moi à minuit. Je me souviens très bien de ce qu’il m’a dit : « A l’aube, tu dois me fournir 120 commandants d’opérations (du Hezbollah) ». J’ai répondu : « Mais Hajj, il est minuit, comment puis-je vous fournir 120 commandants ? » Il m’a dit qu’il n’y avait pas d’autre solution si nous voulions lutter (efficacement) contre Daesch, défendre le peuple irakien, nos lieux saints [5 des 12 imams du chiisme duodécimain ont leurs mausolées en Irak], nos Hawzas [institutions éducatives islamiques], et tout ce qui existait en Irak. Nous n’avions pas le choix. Je n’ai pas besoin de combattants. J’ai besoin de commandants opérationnels [pour superviser les Unités de mobilisation populaire (UMP) irakiennes]. C’est pourquoi dans mon discours [sur l’assassinat de Soleimani], j’ai dit que pendant les quelque 22 années de notre relation avec Hajj Qassem Soleimani, il ne nous avait jamais rien demandé. Il ne nous a jamais demandé quoi que ce soit, pas même pour l’Iran. Oui, il ne nous adressé une requête qu’une seule fois, et c’était pour l’Irak, quand il nous a demandé ces (120) commandants d’opérations. Il est donc resté avec moi, et nous avons commencé à contacter nos frères (du Hezbollah) un par un. Nous avons pu faire venir près de 60 commandants d’opérations, dont certains frères qui étaient sur les lignes de front en Syrie, et que nous avons envoyés à l’aéroport de Damas [pour attendre Soleimani], et d’autres qui étaient au Liban, et que nous avons réveillés de leur sommeil et amenés [immédiatement] de leur maison, car le Hajj a dit qu’il voulait les emmener avec lui dans l’avion qui le ramènerait à Damas après la prière de l’aube. Et effectivement, après avoir prié ensemble la prière de l’aube, ils se sont envolés pour Damas avec lui, et Hajj Qassem a voyagé de Damas à Bagdad avec 50 à 60 commandants du Hezbollah libanais, avec lesquels il est allé sur les lignes de front en Irak. Il a dit qu’il n’avait pas besoin de combattants, car, Dieu merci, il y avait beaucoup de volontaires en Irak. Mais il avait besoin de commandants [aguerris] pour diriger ces combattants, les former, leur transmettre leur expérience et leur expertise, etc. Et il n’est pas parti avant d’avoir reçu ma promesse que dans les deux ou trois jours, je lui aurais envoyé les 60 commandants restants ».

Un ancien commandant sous les ordres de Soleimani que j’ai rencontré en Iran en 2018 nous avait promis, à moi et à mon collègue Sebastiano Caputo, qu’il essaierait d’organiser une interview avec le général de division – qui ne parlait jamais aux médias étrangers. Nous n’avions aucune raison de douter de notre interlocuteur – donc jusqu’à la dernière minute, pour Bagdad, nous faisions partie de cette liste d’attente sélective.

Quant à Abu Mahdi al-Muhandes, tué côte à côte avec Soleimani dans les frappes de drones de Bagdad, j’étais avec la journaliste Sharmine Narwani et un petit groupe qui ont passé un après-midi avec lui dans une maison sécurisée à l’intérieur – et non à l’extérieur – de la zone verte de Bagdad en novembre 2017. Mon rapport complet se trouve ici.

Soleimani a peut-être été une superstar révolutionnaire – beaucoup à travers le Sud global le considèrent comme le Che Guevara de l’Asie occidentale – mais derrière plusieurs couches de mythe, il était surtout un rouage assez articulé d’une machine très articulée.

Des années avant son assassinat, Soleimani avait déjà envisagé une inévitable « normalisation » entre Israël et les monarchies du golfe Persique.

Dans le même temps, il était également très conscient de la position adoptée par la Ligue arabe en 2002 – partagée, entre autres, par l’Irak, la Syrie et le Liban – selon laquelle cette « normalisation » ne peut même pas commencer à être discutée sans un État palestinien indépendant et viable dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Soleimani a vu la situation dans toute l’Asie occidentale, du Caire à Téhéran, du Bosphore au Bab-al-Mandeb. Il avait certainement calculé l’inévitable « normalisation » de la Syrie dans le monde arabe, ainsi que le calendrier suivi par l’Empire du Chaos pour abandonner l’Afghanistan – mais probablement pas l’ampleur de cette retraite humiliante – et la manière dont cela reconfigurerait tous les paris de l’Asie occidentale à l’Asie centrale.

Il n’est pas difficile de voir que Soleimani envisageait déjà ce qui s’est passé le mois dernier. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, s’est rendu à Dubaï et a signé plusieurs accords commerciaux d’une grande portée politique, enterrant en quelque sorte une rivalité viscérale entre sunnites.

Mohammad bin Zayed (MbZ) d’Abu Dhabi semble parier simultanément sur un accord de libre-échange entre Israël et les Émirats et sur une détente avec l’Iran. Son conseiller en matière de sécurité, Sheikh Tahnoon, a rencontré le président iranien Raisi à Téhéran à la mi-décembre et a même discuté du Yémen.

Mais la question clé de toutes ces tractations est la percée d’un couloir de transit terrestre qui permettrait de circuler entre les EAU, l’Iran et la Turquie.

Pendant ce temps, le Qatar – interlocuteur privilégié de la Turquie et de l’Iran – participe au financement des coûts de l’administration de Gaza, dans un équilibre délicat avec Israël qui rappelle un peu le rôle similaire joué par Doha dans les négociations entre les États-Unis et les Taliban.

Ce que Soleimani n’a pas pu accomplir, aux côtés d’al-Muhandes, c’est le traçage d’une voie viable pour l’Irak après l’inévitable retraite impériale – même si leur assassinat a peut-être accéléré le mouvement populaire en faveur de l’expulsion définitive des Américains. L’Irak reste profondément divisé et otage de la petite politique provinciale.

Pourtant, l’esprit de Soleimani persiste lorsqu’il s’agit de l’Axe de la Résistance – Téhéran-Bagdad-Damas-Beyrouth – confronté à une subversion impériale massive, il survit à tous les défis possibles.

L’Iran se consolide de plus en plus comme le nœud clé des nouvelles routes de la soie en Asie du Sud-Ouest : le partenariat stratégique Iran-Chine, stimulé par l’adhésion de Téhéran à l’OCS, sera aussi fort au niveau géoéconomique que géopolitiquement.

Parallèlement, l’Iran, la Russie et la Chine seront tous impliqués dans la reconstruction de la Syrie – avec des projets BRI allant de la voie ferrée Iran-Irak-Syrie-Méditerranée orientale jusqu’au gazoduc Iran-Irak-Syrie (dans un avenir proche), sans doute le facteur clé qui a provoqué la guerre par procuration américaine contre Damas.

Non, les missiles Hellfire ne sont pas les bienvenus.

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Lecture complémentaire:

« Le Hezbollah son histoire de l’intérieur » Naïm Qassem

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Comment le général Qassem Soleimani a convaincu Poutine d’intervenir en Syrie (Pepe Escobar)

Posted in actualité, crise mondiale, guerre iran, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, résistance politique with tags , , , , , , on 1 février 2021 by Résistance 71

 

 

 

Il y a deux choses à notre sens qui ont été laissé à l’écart dans ce CR du Pepe, mais que sans aucun doute Soleimani a pris en compte pour ses négociations avec Poutine, qui de son côté en était manifestement conscient:
1- L’aide traditionnelle russe et le soutien indéfectibles apportés au temps de l’URSS à la Syrie d’Hafez al Assad, le président père de Bachar al Assad…
2- Le port de Tartous en Syrie qui est la seule base navale militaire russe sur la Méditerranée, que la Russie ne pouvait pas abandonner, même si elle pensait sans doute obtenir un “accord” avec les vainqueurs si tout cela tournait mal. Tartous est d’une influence stratégique capitale pour les Russes, leur porte sur la Méditerranée…
~ Résistance 71 ~

 


Qassem Soleimani et Hassan Narallah

 

Comment Soleimani a convaincu Poutine d’aider Damas

 

Pepe Escobar

 

30 janvier 2021

 

Source en français:
https://french.almanar.com.lb/1997943

 

Pourquoi l’État profond américain, même après le départ de Trump, qui a fait tuer le général, ne pardonne pas à la Russie et à l’Iran.

Dans une interview saisissante accordée au réseau Al Mayadeen basé à Beyrouth, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a expliqué comment le major général Qassem Soleimani – assassiné par un drone américain à l’aéroport de Bagdad il y a un peu plus d’un an – a contribué à convaincre la Russie d’aider militairement la Syrie dans sa guerre contre les djihadistes salafistes.

Nasrallah prépare le terrain pour la visite cruciale du major général Soleimani à Moscou en 2015, où il a eu un entretien de deux heures avec le président Poutine :

« (Lors de cette réunion), il (Soleimani) a présenté un rapport stratégique (complet) à (Poutine) sur la situation en Syrie et dans la région, (et a expliqué) l’idée proposée et les résultats attendus. Bien sûr, (lors de la réunion) il a utilisé un langage scientifique, objectif, militaire et de champ de bataille, et a basé ses déclarations sur des cartes, des zones terrestres, des chiffres et des statistiques. Lors de cette réunion, le président Poutine a dit au Hadj (Qassem) « Je suis convaincu », et la décision (pour un effort militaire russe en Syrie) a été prise. C’est ce que j’ai entendu de la part de Hajj Soleimani ».

Nasrallah apporte également une précision importante : tout le processus était déjà en marche, à la demande de la Syrie :

« Je suis un peu objectif et rationnel. Je n’aime pas créer des mythes. Il n’est pas exact de dire que le Hajj Qassem Soleimani (seul) est celui qui a convaincu Poutine d’intervenir (en Syrie). Je préfère dire que grâce à sa lecture stratégique (des événements), son argumentation, sa logique convaincante et sa personnalité charismatique, Hajj Qassem Soleimani a pu apporter un complément remarquable à tous les efforts précédents qui ont conduit la Russie à prendre la décision de venir en aide à la Syrie. De grands efforts avaient été faits (auparavant) et de nombreuses discussions s’étaient tenues, mais apparemment, le président Poutine restait hésitant.

Nasrallah ajoute que Soleimani, « était habile dans (l’art de) la persuasion et avait une logique (impeccable). Il n’a pas poussé la Russie à (rejoindre la guerre), ni n’a utilisé de rhétorique (vide). Il a utilisé un langage scientifique en expliquant les résultats (possibles) militaires et sur le champ de bataille, ainsi que les résultats politiques de l’intervention (russe en Syrie) ».

Tout est question de renseignements au sol

Maintenant, mettons tout cela dans son contexte. Poutine est un maître du jeu d’échecs géopolitique. Nasrallah observe qu’il y avait « un certain nombre de responsables militaires, politiques et de sécurité » à la réunion. Cela implique le ministre russe de la Défense Sergeï Shoigu et surtout le stratège de haut niveau Nikolai Patrushev.

Tous étaient très conscients que l’objectif ultime de la fureur de l’État islamique/Daech en Syrie – en tandem avec la fameuse campagne « Assad doit partir » – était de créer les conditions pour qu’un faux califat atteigne le pouvoir, se répande dans le Caucase et déstabilise la Russie. C’est ce que résume la formule russe « il n’y a que 900 km entre Alep et Grozny ».

Le mérite de Soleimani a été de produire l’argumentaire de vente définitif. Fort de sa vaste expérience sur le terrain, il savait qu’un front de résistance ne suffirait pas à lui seul à protéger Damas. Le « secret » de cette rencontre de deux heures à Moscou est que Soleimani a dû faire comprendre très clairement que la prochaine étape du faux califat serait dirigée contre le ventre mou de la Russie, et non contre l’Iran.

La décision de Moscou a surpris le Pentagone et l’OTAN en train de dormir : Les atlantistes ne s’attendaient pas à ce qu’un étroit contingent de l’armée de l’air russe et une équipe de conseillers militaires de haut niveau soient déployés en un clin d’œil en Syrie.

Mais la décision politique avait sans doute déjà été prise. Une opération militaire aussi complexe nécessite une planification exhaustive – et cela avait eu lieu avant la visite de Soleimani. De plus, les services de renseignement russes connaissaient tous les détails de l’état de guerre sur le terrain et de l’extension excessive et flagrante de l’Armée arabe syrienne (AAS).

Ce que Soleimani a apporté à la table des négociations, c’est une coordination absolument inestimable : Les commandants du Hezbollah, les conseillers du CGRI, les diverses milices dirigées par l’Iran, en collaboration avec les Tigres syriens, en tant que troupes de choc de premier plan, appuyées par les forces spéciales d’élite russes, intervenant soit dans le désert, soit dans des zones urbaines saturées – tous capables de détecter des frappes aériennes russes chirurgicales contre l’État islamique/Daech et les « rebelles modérés » d’Al-Qaïda reconvertis.

Soleimani savait que pour gagner cette guerre, il avait besoin de la puissance aérienne – et il a finalement réussi à la mettre en place, car il a coordonné à la perfection le travail sur le renseignement/terrain de plusieurs armées et des échelons supérieurs de l’état-major général russe.

À partir de cette rencontre fatidique de 2015, l’alliance entre Soleimani et l’armée russe a pris des proportions de fer. Plus tard, le Pentagone et l’OTAN ont été très conscients de la façon dont Soleimani, toujours le commandant suprême du champ de bataille, travaillait en étroite collaboration avec Bagdad et Damas pour expulser définitivement les bottes américaines d’Irak. Ce fut la principale raison, pas si secrète, de son assassinat.

Tout cela explique pourquoi les néoconservateurs américains et les puissantes factions de l’État profond ne «pardonneront » jamais à l’Iran et à la Russie ce qui s’est passé en Syrie – indépendamment des actions futures des responsables de la nouvelle administration des hologrammes à Washington.

Les signes, jusqu’à présent, indiquent une diabolisation habituelle et continue de la Russie ; les sanctions illégales de l’administration Trump contre les exportations énergétiques iraniennes restent en place ; et aucune perspective d’admettre que la Russie, l’Iran et le Hezbollah ont prévalu en Syrie.

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Notre dossier « Assassinat Qassem Soleimani »

 

Mafia coloniale yankee, corruption et racket organisés… Les raisons derrière l’assassinat du général iranien Soleimani (Veterans Today et New Eastern Outlook)

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« La guerre est un racket » (Gen. Smedley Butler USMC)

 

De nouveaux faits qui changent tout: la vérité à gerber du pourquoi l’Iran a donné une leçon aux Etats-Unis

 

Gordon Duff avec NEO

 

11 janvier 2020

 

url de l’article:

https://www.veteranstoday.com/2020/01/11/neo-new-facts-change-everything-the-sickening-truth-about-why-iran-schooled-america/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Une information est venue à la lumière qui accuse les Etats-Unis pas seulement de l’assassinat de Soleimani mais aussi de l’assassinat de plus de 300 manifestants irakiens lors des manifestations de la fin 2019 [novembre]…

En fait, il est possible de prouver que les Etats-Unis non seulement organisèrent les manifestations en Irak, mais sont aussi directement responsables de la mort de centaines de manifestants, quelque chose qu’ils firent déjà sur la place de Maïdan à Kiev, Ukraine en 2014, en Libye en 2011 et au Caire en 2009.

Dans chacun de ces évènements, l’assassinat de ces manifestants mena à un changement de régime favorable aux Etats-Unis. bien que les preuves d’un évènement faux-drapeau sur la place de Maïdan à Kiev soient débordantes et irréfutables, ceci [les évènements récents d’Irak] est la véritable “arme encore fumante” (NdT: c’est le cas de le dire…) qui établit clairement que l’armée américaine est une organisation terroriste.

Commençons notre histoire…

L’assassinat du général iranien Soleimani aux mains de Pompeo (NdT: ex-CIA boss et actuel “ministre des affaires étrangères yankee”), Esper et Trump (NdT: alias “Donnie mains d’enfant”…), fut bien plus que ce que beaucoup assument n’être que de l’arrogance et de l’ignorance.

Il est aussi faussement assumé que l’occupation américaine des pays riches en pétrole et en opium d’Asie est motivée par l’intérêt national ou du moins en partie, même si toute petite. Ceci est aussi faux, complètement faux.

L’histoire en toile de fond de l’assassinat de Soleimani est enracinée dans les émeutes explosives et les mystérieux assassinats qui poussèrent à la démission du premier ministre irakien Mahdi le 30 novembre 2019.

Mahdi était en fonction depuis un an et s’occupait pour la toute première fois, l’énorme problème de corruption en Irak, un problème endémique à toute nation qui a l’infortune d’être occupée par les Etats-Unis.

L’Irak possède une majorité chiite qui a doucement assumée une domination politique après des années d’oppression et de suppression exercées sous le régime de Saddam Hussein (NdT: lui même mis en place par la CIA). De fait, ce fut le général Soleimani qui vint en Irak en 2003 pour organiser les milices chiites, aujourd’hui les Unités de Mobilisation Populaires (UMP), maintenant intégrées à l’armée irakienne, pour lutter avec les forces américaines qui renversaient le parti Baath.

Trump affirme qu’il a fait assassiner Soleimani à cause de sa participation à la mort d’Américains durant cette période alors qu’en fait, Soleimani était étroitement allié des Américains, au moins jusqu’à l’époque où les Etats-Unis choisirent d’entrer en conflit avec l’Iran en 2007. Ceci est une autre histoire que nous raconterons une autre fois, une de ces histoires également emballée dans le mensonge et le double jeu.

Ce qui est critique pour comprendre ces évènements, c’est de comprendre le véritable rôle des Etats-Unis en Irak. Pour ce faire, il est important et nécessaire de comprendre pourquoi le parlement irakien a voté à l’unanimité de virer les troupes américaines. L’histoire derrière tout ceci est bien plus profonde que la simple mort de Soleimani, bien plus, et elle a été étouffée, supprimée. Cette histoire implique un narratif géopolitique bien plus vaste qui a transpiré lorsque l’Irak sous le PM Mahdi a essayé de retirer la botte américaine qui lui écrase le cou. Le journaliste italien Federico Pieraccini a enquêté sur l’affaire derrière le discours de Mahdi à l’assemblée nationale irakienne, la portion enregistrée de cette allocution ne répondant en rien aux véritables questions au sujet du pourquoi l’Irak prendrait une telle décision si drastique que de virer la soldatesque yankee, mettant ainsi fin à un plan de corruption de un milliard de dollars par an qui a engraissé tant de politiciens sunnites.

Pieraccini nous dit ceci:

“[le porte-parole du Conseil des Représentants d’Irak] Halbousi a assisté à une session du parlement alors que pratiquement aucun des membres sunnites ne le fit. Ceci parce que les Américains avaient appris qu’Abdoul Mahdi prévoyait de révéler des secrets très sensibles durant cette session et envoyèrent Halbousi pour l’empêcher.

Halbousi a coupé la parole de Mahdi au début de son intervention et demanda pour que la retransmission en direct de la session soit arrêtée. Après ça, Halbousi et d’autres membres du parlement se sont assis à côté de Mahdi, lui parlant ouvertement mais sans que tout ceci ne soit enregistré. Voici ce qui fut discuté dans cette session et qui ne fut pas retransmis:

Abdoul Mahdi parla, très en colère, au sujet du comment les Américains avaient ruiné le pays et refusaient maintenant de terminer l’infrastructure et les projets de grille d’électricité à moins qu’on ne leur promette 50% des revenus du pétrole, ce que Mahdi refusa.”

(Note de R71: l’article de Federico Pieraccini en français ici:

https://lecridespeuples.fr/2020/01/10/derriere-la-propagande-les-veritables-raisons-de-lassassinat-de-qassem-soleimani/ )

Cet accord [de l’Irak] avec la Chine fut le résultat de l’abandon par Mahdi de toute tentative de travailler avec les Etats-Unis après des années avoir été témoin de voir sa nation saignée à blanc.

Ce n’est un secret pour personne que de dire que les Etats-Unis n’ont eu que très peu de rôle dans le combat contre l’EIIL / Daesh et, si on demandait à la majorité chiite des citoyens irakiens, la plupart insisterait sur le fait que les Etats-Unis ont amené (construit) l’EIIL en Irak avec l’aide de l’Arabie Saoudite.

On m’a expliqué dans des réunions à Bagdad en janvier 2014 avec des leaders sunnites, comment l’EIIL / Daesh devait renverser l’influence chiite et garantir que l’Irak demeure sous l’influence américano-saoudienne.

Les leaders sunnites, qui contrôlaient des commandements militaires clefs et des gouvernorats, préfectures de province, planifiaient de simplement transférer les affaires de terrain à l’EIIL / Daesh et l’ont fait, ce malgré mes avertissements.

Quelques mois plus tard, plusieurs des personnes que j’avais alors rencontrées avaient été décapitées par Daesh. “L’effet boomerang” en quelque sorte…

Quand à l’accord de Mahdi avec la Chine, ceci précipita le coup mis en scène par les Américains comme nous allons le voir, ce qui suit provient du [think-tank] Middle East Institute ou Institut du Moyen-Orient:

“En arrivant à Pékin le 19 septembre à la tête d’une délégation de 55 membres, le premier ministre irakien Abdoul Mahdi a décrit sa visite en Chine comme un “saut quantique” dans les relations bilatérales. La visite de 5 jours culmina avec la signature de 8 memoranda de compréhension aux vastes aspects, un cadre d’accord de crédit et l’annonce de plans pour l’Irak à rejoindre la ceinture d’initiative routière (BRI) ou nouvelle “route de la soie”. Depuis lors quoi qu’il en soit, une vague de manifestations anti-gouvernementales a traversé l’Irak, faisant plus de 100 morts et des milliers de blessés, rappel vivace de la lutte permanente du pays pour la stabilité et des obstacles pour une consolidation des relations plus avant entre l’Irak et la Chine.”

Ces manifestations anti-gouvernement sont attribuées à des menaces proférées par Donald Trump comme nous le errons dans le texte complet de l’adresse de Mahdi au parlement ci-dessous. La logique est simple. l’accord avec la Chine fut le meilleur effort de l’Irak de s’occuper du chômage et de l’inégalité économique rampants dans le pays, pourquoi quelqu’un voudrait-il le saboter ? Plus sur le leadership de Mahdi ci-dessous, une fois de plus en provenance du think-tank du Middle East Institute (Institut du Moyen-Orient) :

“Depuis le début de 2018, le gouvernement central irakien a assidument travaillé pour capitaliser sur la défaite territoriale de Daesh, qui, trois ans plus tôt avait renversé et contrôlé près du tiers du pays. Une relation efficace entre le gouvernement irakien et le Gouvernement Regional du Kurdistan (NdT: GRK, du nord de l’Irak, dominé par le clan mafieux Barzani, inféodé aux USA et à Israël, qui occupent la place…) semi-autonome avait été rétablie. Après des retards à répétition dus à une série d’incidents liés à la sécurité, le nouveau passage frontalier Qaïm avec la Syrie a été réouvert. La planification pour la construction d’un nouvel oléoduc de pétrole brut de Kirkouk à la Turquie est en marche.

Pourtant, bien que l’Irak soit entré dans une période de calme relatif, le pays doit faire face à une multitude de défis. La situation sécuritaire dans le pays est précaire. D’après un rapport récent du Pentagone, Daesh a consolidé ‘ses capacités insurrectionnelle en Irak.’ Dans le même temps, le gouvernement irakien peine à maintenir le délicat équilibre dans ses relations avec ses alliés clef que sont les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et l’Iran, tout en essayant d’éviter d’être un nouveau front dans une guerre par procuration entre l’Iran et Israël. Le 1er juillet 2019, le PM Mahdi a décrété l’intégration de toutes les milices irakiennes à l’armée, incluant les Unités de Mobilisation Populaires (UMP, chiites).”


Pères fondateurs de Daesh…

Ce n’est qu’avec un contexte bien plus large et une chronologie compréhensive que nous pouvons évaluer à sa juste valeur la bourde énorme de Trump ici. Mais on ne peut aussi évaluer la nature des méthodes de Trump qu’au travers d’une traduction intégrale et non truquée de la nature critique de l’échange entre Trump et Mahdi qui mena à l’assassinat de Soleimani.

Finalement, l’adresse complète d’Abdoul Mahdi au parlement irakien a été rendue accessible, elle remplit maintenant les vides que l’occident a laissés afin de soutenir le narratif très étriqué livré au Congrès des Etats-Unis.

“Voici pourquoi j’ai visité la Chine et signé un accord important avec eux pour qu’ils fassent les construction [à la place des Etats-Unis]. A mon retour, Trump m’a appelé pour me demander de renier cet accord. Lorsque j’ai refusé, il m’a menacé de déchaîner d’énormes manifestations contre moi et que cela mettrait un terme à mon mandat de premier ministre.

Ces énormes manifestations contre moi se sont bien matérialisées et Trump m’a appelé de nouveau pour me menacer que si je ne renonçait pas et ne m’alignait pas sur ses demandes, alors il enverrai des tireurs d’élite des Marines sur les hauts bâtiments pour cibler les manifestants et les forces de sécurité afin de mettre la pression sur moi.

J’ai encore refusé et ai donné ma démission. Jusqu’à aujourd’hui, les Américains insistent pour que nous renions notre accord avec les Chinois.

Après ça, lorsque notre ministre de la défense a déclaré publiquement qu’une tierce partie ciblait manifestants et personnels de sécurité (comme Trump l’avait menacé), j’ai reçu un nouvel appel de Trump me menaçant de me tuer moi et le ministre de la défense si nous continuions à parler de cette “tierce partie”.

J’étais supposé le [Soleimani] rencontrer plus tard dans la matinée lorsqu’il a été tué. Il venait pour délivrer une réponse de l’Iran au message que nous avions délivré en intermédiaire aux Iraniens de la part des Saoudiens. La déclaration du royaume en regard des évènements d’Irak montre bien son point de vue sur l’importance de la désescalade pour sauver les pays de la région et leurs peuples des nouveaux risques inhérents à toute escalade.

Le royaume d’Arabie Saoudite n’a pas été consulté en ce qui concerne la frappe des Etats-Unis. A la lumière du développement très rapide des évènements, le royaume exprime toute l’importance de la retenue afin de se préserver d’actions qui pourraient mener à une escalade et à de sévères conséquences.

L’Arabie Saoudite envoie une délégation aux Etats-Unis pour plaider la retenue envers l’Iran et ce au nom des états du Golfe Persique. Le message sera: “S’il vous plaît, épargnez-nous une nouvelle guerre.””

Il est aussi très clair que l’arrogance de Trump dans ses folles menaces contre l’Irak et sa volonté d’assassiner le militaire le plus important dans la véritable guerre contre le terrorisme, est fondée sur ce que l’essayiste et ancien agent de la CIA Robert David Steele appelle “le culte de la promotion de West Point 1986” et que la revue Politico appelle la “West Point Mafia.”

Steele postule que cette promotion, une clique de “vilains petits canards”, a poussé Trump d’un échec à l’autre. De Stratfor:

“Depuis leur sortie de l’académie militaire de West Point en 1986, les carrières de Mike Pompeo, Ulrich Brechbuhl, Brian Bulatao, Mark Esper, David Urban et Mark Green se sont périodiquement croisées ; elles ont maintenant convergé dans l’administration Trump.”

Ce sont ces petits génies qui ont dit à Trump que l’Iran n’avait que de vieux missiles de l’ère soviétique de type “Scud” au carburant liquide, sans sytème de guidage et à la précision erratique. Bien entendu, aucun d’eux n’a une réelle expérience militaire, autre que “chauffeurs de fauteuils dans les burlingues”…

Puis la surprise est arrivée : la pluie de missiles iraniens sur la base aérienne américaine d’Aïn al-Asad, missiles qui se sont joués de la défense antiaérienne des missiles “Patriot” qui a enregistré “0” interception. Pire encore, les missiles iraniens haute technologie a carburant solide n’ont pas touché leurs cibles à quelques mètres près, mais à bien moins d’un mètre, plus proche même.

Similairement, lorsque des missiles ont plongé sur les bâtiments dits “consulaires”, en fait des dépôts d’armes, à l’aéroport international d’Erbil, dans la région kurde du nord de l’Irak, les Etats-Unis ont nié que des cibles y avaient été touchées, affirmant qu’ils avaient intercepté deux des trois missiles et que le troisième avait “largement manqué” sa cible.

Puis, comme c’est souvent le cas, le personnel américain depuis leurs appartements de résidence juste au sud de l’endroit, ont téléchargé leurs vidéos sur Youtube.

Trois missiles = trois frappes directes, dramatiques explosions que les Américains ont semblé particulièrement apprécier…

Nous entrons maintenant dans un nouveau monde, pas seulement celui où l’Amérique a reçu une “leçon” mais aussi celui où le rôle des Etats-Unis est exposé au grand jour, celui d’occupant, de terroriste et de voleur.

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Notre dossier « Assassinat gen Soleimani par Trump »

 


« In hoc signe vinces »

Guerre impérialiste au Moyen-Orient: l’assassinat du gen. Soleimani sous l’angle de la stratégie militaire et des guerres sionistes (Gilad Atzmon)

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Clausewitz, Trump et Soleimani

 

Gilad Atzmon

 

8 janvier 2020

 

url de l’article original:

https://gilad.online/writings/2020/1/8/clausewitz-trump-and-soleimani

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le philosophe militaire du XIXème siècle Karl von Clausewitz observa que la guerre est la continuation de la politique par des moyens différents. Ceci est une description valide de la stratégie militaire iranienne et sa conduite des affaires géopolitiques. Ceci est consistant avec la logique qui guida le général Qassem Soleimani ces deux dernières décennies.

En tant qu’excellent stratège militaire, Soleimani comprenait parfaitement que la distance entre A et B n’est pas nécessairement identique avec la distance entre B et A. L’Iran et Israël ne partage pas de frontière commune, Téhéran et Tel Aviv sont à quelques 1500km de distance. Malgré les menaces incessantes d’Israël d’attaquer l’Iran, il n’a jamais été clair de savoir si Israël a la capacité militaire pour causer des dégâts suffisants à l’Iran. (NdT: Atzmon semble oublier ici que l’entité sioniste est la seule puissance nucléaire de la région et qu’elle possède plus de 200 tête nucléaires, chose faite dans le plus grand secret, avec l’aide constante de Yankland depuis des décennies…). Il n’est pas clair comment les pilotes israéliens ravitailleront leurs appareils, comment ils pourront voler sans être détectés au dessus de la Jordanie, de la Syrie et de l’Irak avant d’arriver au dessus de l’Iran. Israël ne semble pas avoir résolu cette énigme logistique. elle a néanmoins été assez maligne pour concevoir que pousser l’Amérique à une guerre totale avec la République islamique d’Iran pourrait bien résoudre cette énigme. Malgré la concurrence de la part de la Grande-Bretagne et de la France, les Etats-Unis sont la colonie la plus obéissante d’Israël. Ceux-ci ont joyeusement sacrifié ses fils et ses filles à l’autel sioniste depuis bien des années.

Le général Soleimani a pensé des tactiques militaires de génie pour contrer à la fois les plans américains et israéliens ; bien qu’Israël ne partage pas de frontière avec l’Iran, l’Iran partage une frontière avec Israël. Déployer des gardiens de la révolution islamique avec les milices locales pro-Iran dans les zones de conflit a permis à Soleimani d’encercler l’état juif avec un mur de résistance farouche. Les alliés régionaux de l’Iran sont remarquablement entraînés, motivés idéologiquement et religieusement et ils bénéficient du très riche arsenal militaire balistique iranien et d’une technologique qui peut délivrer une punition mortelle à Israël dans un conflit. Depuis quelque temps, l’élite militaire et les analyses israéliens ont dû accepter qu’au sein du contexte d’une telle guerre entre Israël et l’Iran, L’Iran et ses alliés sont capables de faire pleuvoir des missiles balistiques par milliers, des missiles de croisière et de très haute précision sur les villes d’Israël, les détruisant en quelques jours.

Des tactiques similaires furent mises en place par le général Soleimani contre les forces militaires américaines de la région. L’Iran n’a peut-être pas de frontière avec les Etats-Unis mais les milices pro-Iran de la région sont parvenues à harceler et à encercler l’armée américaine sur le terrain en Irak. L’Iran domine également le détroit le plus stratégique du Golfe Persique (Hormouz) et plus bas par ses milices chiites au Yémen.

L’attaque iranienne sur les bases militaires américaines en Irak ont démontré que le leadership iranien a maîtrisé et aussi intégré la philosophie de von Clauswitz. L’attaque fut mesurée. Elle a pris pour cible des camps / bases logistiques militaires américains et d’après les rapports, a détruit des pistes d’aéroports et des bâtiments stratégiques, mais l’attaque fut menée depuis le territoire iranien et a été ouvertement revendiquée par le régime iranien. Ceci eut pour effet de faire immédiatement passer un message de détermination et d’intransigence. Mais elle fut suffisamment mesurée pour donner l’opportunité à l’administration Trump la chance de désescalader la falaise qu’elle a choisi de gravir de manière si inconsidérée, mais aussi de montrer suffisamment de corde pour signifier à cette administration qu’elle pourrait très bien y pendre si elle insistait dans l’escalade.

Le conflit des Etats-Unis avec l’Iran est très intriguant ; il est irrationnel, il est même à la limite de la folie. L’Amérique n’est plus dépendante du pétrole du Golfe. Sa stratégie régionale a été futile et auto-destructrice. L’Irak veut l’armée américaine hors de son pays. En Syrie, les forces américaines sont vaincues. La Russie s’occupe maintenant de ce que les Etats-Unis disaient s’occuper précédemment et qu’ils ne firent jamais en pratique (NdT: combattre l’EIIL/Daesh qu’ils ont créé de toute pièce en Irak avant de l’exporter en Syrie. Le nom originel de l’EI / Daesh est Al Qaïda en Irak et au Levant ou AQIL, création anglo-américano sioniste pur sucre…). On peut légitimement se demander ce que font les Américains en Irak ou en Syrie ?… Où tout cela mènera t’il ?

Un bon nombre d’études académiques ont établie que la politique étrangère américaine est dominée par le lobby israélien (NdT: l’AIPAC aux Etats-Unis…). La vérité dévastatrice est que les Etats-Unis ont combattu les guerres d’Israël depuis des décennies. Jusqu’ici ceci ne s’est borné qu’à combattre des forces militaire bien inférieures, mais une bataille avec l’Iran va sans aucun doute être bien plus compliquée. Des décennies de sanctions ont fait de l’Iran une superpuissance technologique indépendante, la technologie des drones iranienne est au moins aussi sophistiquée que celle d’Israël et des Etats-Unis et l’Iran a un avantage dans la technologie de guidage balistique et des missiles de croisière. A l’encontre des soldats américains qui se battent pour Israël et à qui ont donnent souvent de fausses informations fournies par Israël, les Iraniens et les milices chiites locales se battent pour leur peuple et pour leur terre. Cette bataille est destinée devenir un énorme défi pour l’armée américaine et ses conséquences sont imprévisibles. Entouré d’incompétents, Trump a pris des décisions des plus désastreuses qui ont consolidé les Etats-Unis et Israël dans le rôle des plus grands dangers pour la paix mondiale. La situation est si désespéré pour l’Amérique qu’elle ne semble même pas pouvoir trouver les ressources en son sein pour comprendre cette destinée obscure qu’elle s’est imposée à elle-même.

La seule manière de comprendre l’opération bizarre des Etats-Unis est d’accepter une approche inverse de la vision de von Clausewitz: La politique américaine est la continuation des guerres sionistes par différents moyens. Les Etats-Unis ont abandonné leur prestige mondial pour l’état juif. Les politiciens américains jurent sans honte leur allégeance à Israël au lieu de leur propre pays. Ils vont au-delà de toute attente pour apaiser les groupes de pression juifs que ce soient les ultra sionistes de l’AIPAC ou l’opposition contrôlée de Jstreet. Les Etats-Uns ne seront pas la première puissance de ce monde à être détruite par Sion. Le problème est qu’une guerre régionale impliquant les USA et Israël pourrait bien rendre Extinction Rebellion caduque alors que ces deux puissances destructrices pourraient réduire la planète en cendre afin de sauver leurs leaders actuels des imbroglios judiciaires dans lesquels ils sont submergés (NdT: à la fois Trump et Netanyahou sont sous des menaces judiciaires pour crimes et fraudes graves…).

Je n’ai aucun doute que bien des Américains sont au courant des dangers à venir. Néanmoins, la matrix du pouvoir sioniste a démantelé aux Etats-Unis la capacité des Américains d’appeler un chat un chat parce que cela est considéré comme étant “antisémite”.

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Notre dossier « Assasinat du gen Soleimani par Trump »

 


American Israeli Public Affairs Committee
… le CRIF sous stéroïdes

Assassinat du général iranien Souleimani et 3ème guerre mondiale ? Derrière le grand n’importe quoi du cirque de la Maison Blanche… (Veterans Today)

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Point de vue et analyse intéressants, de l’intérieur de l’empire si on peut dire puisque Robert Steele est un ex-CIA qui a “mal à son pays” et qui dit tout haut ce que sans doute, bon nombre pensent tout bas au sujet de la rhétorique systémique anti-Iran et surtout donc de l’assassinat récent du général iranien Souleimani en Irak hier 3 janvier 2020.

On pourrait aussi interpréter cette intervention de Steele comme une “couverture” pour Trump, le déclarant “irresponsable” car manipulé. C’est sans doute en partie vrai, mais aussi Steele n’accorde t’il pas trop de crédit à Trump ? Pourquoi lui avoir fait confiance jusqu’ici alors que VT a révélé le passé des plus douteux de “Donnie mains d’enfant” et son inféodation à la “Kasher Nostra” dès le début du mandat présidentiel ? Trump est de plus empêtré dans une procédure de destitution et des longueurs de casseroles qu’il traîne au cul depuis des lustres, au moment où l’empire est à bout de souffle… Moment rêvé par les banquiers pour une guerre mondiale (non thermonucléaire ?)… Les pions sont en place.

Il y a plusieurs tiroirs dans cette affaire… comme à l’accoutumée. Le fait est qu’hier, l’Irak est redevenu la poudrière du Moyen-Orient et pourrait bien devenir le théâtre des opérations d’une guerre directe ou par procuration entre l’empire anglo-americano-sioniste et l’Iran, dernière carte de la région à faire tomber, mais l’Iran est résiliente et intelligente et table sur une stratégie de longue haleine. Gageons que la riposte interviendra quand et où les Yanks et les sionistes l’attendront le moins… Posons toujours la même question: Cui bono ? A qui profite le crime ?…

~ Résistance 71 ~

 

 

3ème guerre mondiale ? Le président Trump a t’il perdu la raison ?

 

Robert David Steele

 

3 janvier 2020

 

url de l’article original:

https://www.veteranstoday.com/2020/01/03/world-war-iii-has-president-donald-trump-lost-his-mind-may-god-give-us-a-moment-to-reflect-for-peace/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Ce fut mon devoir et mon honneur d’avoir pu travailler avec des gens aussi intelligents que le colonel Doug Macgregor, candidat à la fois aux postes de ministre de la défense et de conseiller à la sécurité nationale pendant la toute première administration Trump et d’être le fidèle supporteur et admirateur du général Michael Flynn, premier conseiller à la sécurité de Trump et qui a été piégé par le FBI et les sionistes afin qu’il soit retiré de la Maison Blanche. Les observations que je fait ci-dessous émanent de mon passé d’agent de la CIA et de co-fondateur du Marine Corps Intelligence Activity (MCIA), ainsi que de toutes les lectures non-fictionnelles que j’ai faites, ces centaines de lectures de livres sur les personnalités et les institutions de la sécurité nationale corrompues, disfonctionnelles, voire même traîtresses. 

Voici mes conclusions:

1) Israël a essayé de forcer une guerre avec l’Iran avec l’énergie du désespoir, en partie pour sauver le criminel de guerre Benjamanin Natanyahou et en partie pour continuer sa longue stratégie de déstabilisation de division et de conquête du Moyen-Orient.

2) L’essentiel du maintient de la guerre en Irak est fait par Israël et les Kurdes (NdT: clan Barzani americano-sioniste), avec les forces américaines soutenant ce cirque en bon numéro de clown établi.

3) Les “campeurs” de l’ambassade des Etats-Unis à Baghdad, heureusement dispersés maintenant, eurent pour mission de tromper le président Trump et le forcer à penser qu’une prise de l’ambassade US était imminente, de la même manière que cela se produisit en Iran sous la présidence Carter. Quelques uns d’entre nous ont aidé à mettre fin à cette pièce de théâtre.

4) Si Trump a approuvé cet assassinat, il a été trompé pour croire que cela était le même type d’opération que celle contre Ben Laden au Pakistan (oublions que Ben Laden, AQ et l’EIIL / Daesh, ont été créés par les sionistes et la CIA avec financement et logistique occultes du Pentagone…) et on ne lui a pas dit que l’assassinat d’une personnalité comme le général Qassem Souleimani en Irak est en parité avec l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand à Sarajevo en 1914, qui fut le casus belli pour la première guerre mondiale.

5) Trump est entouré de quatre réseaux de menteurs pathologiques : la classe de la promotion 1986 de l’école d’officiers de l’armée de terre de West Point (Esper, Pompeo, Urban), des sionistes chrétiens (Pompeo et autres), des agents sionistes (les Kushner, les deux…) et des sionistes de la CIA (Brennan, Haspel et autres…). Alors que son conseiller à la sécurité nationale Robert O’Brien fait un excellent boulot pour éliminer la clique des va t’en guerre de l’ère Obama et autres agents de puissances étrangères, il ne possède néanmoins pas une connaissance et compréhension nuancées de l’histoire et des biographies courantes dont on aurait besoin pour protéger le président de ces quatre réseaux de menteurs qui poussent pour la guerre contre l’Iran à tout prix.

6) A la fois les médias de masse et les médias sociaux (#GoogleGestapo) se sont engagés aux désirs de guerre sionistes contre l’Iran et sont très attentifs à couvrir les véritables coûts de notre guerre au Moyen-Orient, y compris ce qui est maintenant connu sous le vocable des “bébés de Faloujah” (NdT: les milliers d’enfants nés déformés, suite à la massive contamination de la zone urbaine par l’uranium appauvri des munitions utilisées sur ce champ de bataille irakien, par l’armée américaine…) résultats des munitions anti-blindages.

7) Une réponse proportionnelle de l’Iran ne serait pas une frappe sur les forces américaines de la région, mais plutôt l’assassinat, aux Etats-Unis, de Mark Esper. Je ne dis pas cela pour encourager une telle réaction, mais pour rendre clair à ceux qui lisent cet article que c’est en fait ce que les Etats-Unis ont fait à l’Iran toute proportion gardée, tout en violant une fois de plus la souveraineté de l’Irak, de manière telle que cela devrait sans problème se terminer à la CPI. Ci-dessous, vous trouverez ma lettre adressée au président Trump via la Maison Blanche, ce matin à 05:42 Est.


Etats-Unis… Ministère Affaires Etrangères

Prévention de la guerre sensible au temps

Mr. President,

Vous avez été “couillonné” (NdT: dans le texte original, l’auteur utile le mot yiglish (yiddish + anglais) qu’utilise Trump: “schlonged”, c’est un clin d’œil à la terminologie vulgaire “Trump”) par le ministère de la défense, la CIA et la classe 86 de l’armée de terre. L’assassinat du Major General iranien Qassem Souleimani au sein du territoire irakien va de paire avec l’assassinant de l’archiduc François Ferdinand qui fut utilisé comme casus belli pour la première guerre mondiale. Si vous avez de fait donner cet ordre de l’assassiner, vous devez considérer la possibilité que tous ceux qui vous ont conseillé de le faire, sont des agents d’influence pour Israël la sioniste et vous devez les virer.

Dès maintenant, vous devez penser à contrôler les dégâts. Vous n’êtes pas en contrôle du gouvernement des Etats-Unis (tout comme il fut dit par Schlesinger à JFK lorsque celui s’énerva que ses ordres de retirer les missiles américains de Turquie ne furent pas suivis…). La règle #1 à Washington d’après Mort Halperin et son livre “Bureaucratic Politics and Foreign Policy” est: “Mentez au président si vous pouvez vous en tirer…”

Mike Flynn est bien meilleur avec tout ça que votre équipe actuelle. Je vous conjure de savoir si ce fut un drone de la CIA ou du MD qui a procédé à l’assassinat (NdT: les sources officielles irakiennes et iraniennes font état d’une attaque par des hélicoptères “Apache” américains et non pas d’un drone…) et de virer le plus publiquement possible votre ministre de la défense et le directeur de la CIA, de transférer les machines de la CIA au ministère de la défense et de mettre un terme à leur utilisation en tant que machines d’assassinat à distance (la plupart de leur soi-disant succès ne sont que des mensonges, on vous ment en permanence…). Je prie pour que ce message vous parvienne mais je ne pense pas qu’il le fera. Je ne fais que mon devoir. Pour arrêter la guerre contre l’Iran, vous devez virer Esper et Haspel et montrer le chemin de la porte à Pompeo. Sonner l’ambassadeur israélien ne ferait pas non plus de mal.

La classe 1986 de West Point vous couillonne en long en large et en travers. Dans le même temps je pense que Gina Haspel (NdT: directrice actuelle de la CIA) couvre John Brennan et ne coopère pas pleinement en donnant les archives disponibles sur les appels “verts” de Brennan vers et depuis la Grande-Bretagne et ses contacts avec le MI6 et le GCHQ (NdT: QG du renseignement britannique). Combinez tout ça avec une impression de la NSA de toutes les mises en évidence comme Bill Binney et moi-même l’avons recommandé au ministre de la justice (Attorney General) et vous avez la totale. Je prie pour vous. Quiconque a soutenu cette frappe / assassinat folle est un ennemi des Etats-Unis.

Semper Fidelis,

Robert David Steele

https://robertdavidsteele.com

En ces temps les plus délicats de l’histoire du Moyen-Orient, je réitère ma vision du fait que la restauration de la Palestine aux Palestiniens est inévitable ; l’évacuation des forces américaines et la fermeture des bases militaires américaines au Moyen-Orient (et espérons-le dans le monde) est inévitable ; et le degré avec lequel notre président est un prisonnier au sein même de la Maison Blanche, qu’on lui ment par quatre réseaux pathologiques, devraient être considérés par les leaders de l’Iran, de l’Irak, de la Chine et de la Russie.

A mon avis, la réponse la plus appropriée en ce moment serait que l’Irak insiste que toutes les forces américaines et tous les “diplomates” américains aussi bien que les contractants (particulièrement les employés d’ExxonMobil), quittent l’Irak. L’Irak devrait également travailler avec l’Iran et la Russie pour faire virer les forces israéliennes de la zone kurde de l’Irak.

L’escalade dans toute cette affaire sert et servira les sionistes et personne d’autre. Considérant la “capture” de notre président et sa vulnérabilité aux menteurs, aux ennemis de l’Amérique au sein de la Maison Blanche, à tous ces traîtres, je recommande humblement et respectueusement la plus grande prudence de la part de l’Iran et de toute action décisive de la part de l’Irak. Expulsez tous les étrangers. Travaillez avec la Russie pour chasser et tuer les forces israéliennes qui resteraient derrière. Mettez les têtes israéliennes sur des piquets en place publique à Bagdhad. Cet assassinat, s’il a été perpétré par les Etats-Unis, ne le fut qu’en notre capacité “d’idiots utiles” au service des sionistes.

Que ceci soit ma contribution à la paix en ce triste jour.