“Il y a des connexions philosophiques entre les sociétés indigènes et quelques sensibilités anarchistes sur l’esprit de la liberté et les idéaux pour une bonne société. Des idées critiques parallèles et des visions d’un futur post-impérialiste ont bien été notées par quelques penseurs, mais quelque chose qu’on pourrait appeler ‘anarcho-indigénisme’ doit toujours se développer en une philosophie et une pratique cohérentes. Il y a également une grande similitude entre les façons de voir le monde des anarchistes et des peuples autochtones: un rejet des alliances avec des systèmes légalisés, centralisés d’oppression et une non-participation aux institutions qui structurent la relation coloniale, ainsi que la croyance d’amener le changement par l’action directe et la résistance au pouvoir d’état.”
~ Taiaiake Alfred, professeur sciences politiques, Mohawk ~
L’avenir de l’humanité passe par les peuples occidentaux émancipés de l’idéologie et de l’action coloniales, se tenant debout, main dans la main avec les peuples autochtones de tous les continents pour instaurer l’harmonie de la société des sociétés sur terre. Il n’y a pas de solutions au sein du système, n’y en a jamais eu et n’y en aura jamais !
~ Résistance 71 ~
Il n’y a rien de “Maya” au sujet du “train maya” du Mexique
Alexandre Gorski & Pedro Uc Be
31 janvier 2020
url de l’article original:
https://roarmag.org/essays/there-is-nothing-mayan-about-mexicos-mayan-train/
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
Lorsque Andrés Manuel López Obrador (AMLO) assuma la présidence du Mexique le 1er décembre 2018, il permit au pays une transformation et une fin à la politique néolibérale qui a mené à une grave crise multi-face au Mexique, crise à laquelle doit faire face la société mexicaine aujourd’hui. Afin de réaliser ses promesses de progrès économiques et sociaux, AMLO et son administration ont développé une infrastructure politique qui focalise sur les soi-disants mega-projets: des aventures affairistes gigantesques et complexes qui restructureraient des régions entières du Mexique afin de les ouvrir au marché national et international et pour intégrer les populations locales à l’économie capitaliste.
Il y a trois projets qui sortent de l’ordinaire en particulier:
Premièrement, le Tren Maya, une ligne de chemin de fer de plus de 1500 km qui a pour intention de rendre accessible au tourisme de masse les régions appauvries du sud-est mexicain comme les états du Chiapas, de Tabasco, Campeche, le Yucatan et le Quintana Roo.
Deuxièmement, Le Corredor Transistmico, un lien entre les océans Atlantique et Pacifique le long de l’isthme de Tehuantepec, au travers du développement de lignes de chemin de fer, de centres logistiques et de ports, supposés faire du Mexique un havre du commerce international.
Et troisièmement, le Proyecto Integral Morelos, qui consiste en de variées centrales énergétiques au gaz naturel et qui est supposé fournir en énergie le couloir industriel central du Mexique.
Alors que les entreprises internationales applaudissent ces politiques, des organisations indigènes d’en-bas à gauche comme le Congreso Nacional Indígena (CNI) et l’Ejército Zapatista de Liberación Nacional (EZLN) s’opposent intensément à celles-ci, car elles craignent la destruction plus avant des ressources naturelles et n’y voient en fait aucun bénéfice pour les populations qui en seront affectées.
A ce sujet et plus encore, le magazine ROAR a discuté avec Pedro Uc Be, poète et activiste maya, qui vit dans l’état du Yucatan au sud-est du Mexique et qui est membre d’une organisation indigène l’Asamblea de Defensores del Territorio Maya Múuch’ Xíinbal’ et qui est un délégué pour le Conseil National Indigène (CNI). Il est un défenseur actif des territoires indigènes depuis plusieurs décennies.
Alexandre Gorski : Pedro, pour vous et votre organisation, les mega-projets mis en avant pas l’administration du président AMLO ne constituent rien de nouveau. Vous défendez vos territoires depuis plusieurs décennies contre les entreprises multinationales et leurs intentions de déposséder les communautés indigènes. Pouvez-vous nous parler de votre travail et comment tout cela est en lien avec l’identité Maya ?
Pedro Uc Be: Depuis plus de 30 ans nous avons accompagné bien des communautés mayas différentes de la péninsule du Yucatan dans leur voyage. Ce qui veut dire que nous avons fomenté une sorte de réflexion avec elles autour des valeurs de notre culture, autour de l’importance de notre langage et autour de la situation de notre identité, qui a tout à voir avec notre mode de vie, nos formes d’organisation, nos modes vestimentaires et notre sytème relationnel mais avant toute chose, notre amour de cette terre et de tout ce qui existe dans la nature.
Ceci a été un effort long et très difficile, essentiellement parce que la culture maya a été dévastée par des siècles d’exploitation et d’oppression. Spécifiquement depuis la guerre Caste du Yucatan qui vit une longue confrontation des peuples natifs mayas avec les colons d’origine européenne ; cette guerre dura de 1847 à 1901, notre culture a été marginalisée et supprimée par l’état. Bon nombre de nos ancêtres furent vendus comme esclaves à Cuba et de nombreux autres moururent de faim dans ce qui est connu aujourd’hui comme l’état de Quintana Roo. Ceux qui survécurent dans la péninsule du Yucatan sont les assimilés esclaves travaillant dans les haciendas des grands propriétaires terriens.
Cette défaite politique, militaire et culturelle a rendu très difficile pour les peuples mayas de retrouver leur conscience, leur identité et leurs valeurs en tant que culture.
Depuis lors, tous les gouvernements ont pris part à l’établissement d’une politique clientéliste ciblant les peuples mayas, avec par exemple des programmes sociaux afin de les maintenir asservis et subordonnés. Ces dernières décennies, ceci fut toujours lié à la dépossession massive des terres indigènes par les grandes entreprises transnationales.
Quels types de projets ces entreprises ont-elles essayé d’installer sur la péninsule du Yucatan ?
Des fermes porcines, des parcs énergétiques éoliens et photovoltaïques, du tourisme a grand impact, des plantations de soja transgénique (OGM), pour n’en nommer que quelques uns. Ces projets ont tous une chose en commun : L’occupation hostile des terres mayas de la péninsule du Yucatan. Ces projets de développement sont à terme très dangereux pour la vie des communautés, parce que celles-ci se retrouvent déplacées de leur endroit d’origine et séparées de leurs terres ancestrales. Ces projets ont non seulement un impact environnemental, mais ils ont aussi un impact social, culturel et linguistique.
Beaucoup argumentent que ces projets représentent en fait l’opportunité pour les peuples indigènes et leurs communautés de dépasser le stade de la pauvreté, de la marginalisation et de pouvoir s’intégrer dans l’économie nationale.
Dans la réalité, les Mayas ne voient aucun avantage dans ces projets. Nous pouvons dire ceci avec assurance, parce que nous avons déjà vu ce scénario auparavant. A chaque fois la propagande des entreprises coloniales et de l’état affirme que les peuples indigènes vont bénéficier et qu’ils vont amener le développement dans leur communauté. Ils disent qu’ils vont créer beaucoup de travail, que le niveau de vie va s’améliorer etc, etc…
Le discours est toujours très élaboré et il n’y a rien de nouveau dans son contenu. Mais au bout du compte, les bénéfices politiques et économiques ont toujours été du côté des envahisseurs, jamais du notre.
Quel rôle joue le gouvernement dans la mise en place de ces politiques infrastructurelles ?
Théoriquement, le gouvernement a l’obligation de faire une enquête sur l’impact social, environnemental et culturel de ces projets. Mais dans la pratique, nous avons été les témoins d’une vaste corruption des autorités locales, régionales et fédérales. Il est devenu très clair qu’il existe un arrangement commercial entre le gouvernement et les grandes entreprises parties-prenantes des projets.
Par exemple: Les agences gouvernementales font de fausses enquêtes sur l’impact environnemental dont les résultats sont toujours à l’avantage des entreprises. Ceci manipule l’opinion publique et rend plus facile pour ces entreprises le processus de déposséder nos communautés de nos terres et de faire ce qu’elles veulent afin d’accumuler toujours plus de capital. Au bout du compte, il existe une complicité aux trois niveaux de gouvernement avec les entreprises transnationales.
Qu’en est-il de la société civile ? Les mouvements indigènes travaillent-ils avec les ONG afin de se défendre contre cette attaque ?
Oui, mais il y a aussi eu des difficultés. Beaucoup de ces ONG qui se sont déclarées solidaires des communautés indigènes n’ont pas réellement la volonté de confronter les violations systémiques qui se déroulent sur nos territoires. Elles ne font que des enquêtes, des rapports, écrivent des documents. Cette information est sans nulle doute utile pour notre lutte, mais ce n’est pas suffisant. Nous devons nous organiser quotidiennement pour lutter contre ces projets.
Nos communautés ne sont pas organisées comme entités légales (NdT: du point de vue de la législation coloniale s’entend…) Nous sommes des autochtones nous rassemblant, réfléchissant et résistant collectivement contre ce système qui ne fait que nous apporter mort et destruction.
Quels sont les modes de votre résistance ?
Le point clef pour nous est l’information et l’organisation. Dans nos communautés, mais aussi en tant que société à part entière. De plus, npus avons aussi utilisé des moyens légaux pour défier certains projets. Nous avons réussi à stopper certaines entreprises d’installer des projets de “développement” sur nos terres. Et c’est précisément ce qui ennuie beaucoup ces entreprises. Les menaces et les campagnes de désinformation sur nos luttes montrent bien que les capitalistes sont bien ennuyés et inquiets et ils ont vu qu’il y avait une résistance déterminée sur notre territoire.
Maintenant, le Tren Maya menace une fois de plus l’intégrité territoriale des communautés indigènes de la péninsule du Yucatan. Comment évaluez-vous ce projet ?
Le “Train Maya” est une agression rien qu’avec son nom. Il n’y a absolument rien de “maya” à son sujet. Et même si ce train est un des projets phares de l’administration couramment en place, il n’y a aucune information fiable sur l’impact exercé sur les communautés impliquées.
Ce que nous savons jusqu’ici du projet n’est que ce que la propagande de l’autorité compétente nous a présenté, le Fondo Nacional de Fomento al Turismo (Fonatur) ; c’est ce qu’on veut nous faire croire. Ils disent que ce train sera pour les touristes et pour les marchandises. Cela veut dire: pas pour les peuples mayas. Parce que nos communautés appauvries n’ont pas les moyens de voyager, encore moins dans ce type de train. Nous n’avons pas non plus d’usines, nous n’avons donc pas du tout besoin de trains de marchandises.
Mais le problème n’est pas juste le train. D’après le Fonatur, le gouvernement planifie de construire des villes à chaque arrêt de train, villes de 50 000 habitants. En premier lieu, ceci va mener à une urbanisation incontrôlée, qui ne bénéficiera qu’aux entreprises immobilières et aux gouvernements locaux totalement corrompus. Les effets sur l’écosystème seront absolument négatifs. Jusqu’ici il n’y a eu absolument aucune étude indépendante sur l’impact régional de ce projet. Secundo, nous avons vu ce qui est arrivé à Cancun et à la Riviera Maya, où le tourisme de masse a mené à des situations d’extrême violence et de dégradation sociale. Nous ne voulons en rien vivre de la sorte.
C’est pourquoi pour nous, ce Tren Maya menace absolument tout : notre mode de vie traditionnel, notre culture, notre langage, notre nature et ainsi notre futur en tant que peuple Maya.
Le 15 décembre 2019, le gouvernement a conduit une consultation sur le Tren Maya, qui ne fut pas seulement critiquée par les opposants au projet mais aussi par l’ONU et plusieurs organisations des droits de l’Homme. Que s’est-il passé ?
La consultation gouvernementale par voie électorale [referendum] fut une véritable moquerie du peuple maya. Comme toutes les consultations jamais faites par quelque gouvernement que ce soit sur la péninsule du Yucatan lorsqu’il s’agit de la question de ces mega-projets.
D’abord le bulletin de vote contient seulement une longue liste de bénéfices et est totalement silencieux au sujet de tout impact négatif possiblement anticipable. Ensuite, seulement un peu plus de 90 000 personnes participèrent à cette consultation , même par 3% de “l’électorat”. La très grande abstention reflète très bien l’opposition de la vaste majorité des Mayas à ce projet. Finalement, il n’y a eu aucune participation effective des femmes indigènes, parce que dans beaucoup de communautés, seulement les “autorités” furent appelées à voter et celles-ci sont essentiellement mâles, il y a de plus eu une longue liste d’irrégularités pendant le processus électoral, allant des menaces aux intimidations.
Bref, cette consultation était une farce. Une justification d’une décision qui avait déjà été prise par le gouvernement. Comme l’écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez l’écrivit, “une chronique d’une mort annoncée”.
Une des stratégies employée par les gouvernements et les entreprises dans le contexte de ces mega projets est la division des communautés en lutte. De quoi avez-vous été témoin en ce sens ?
Il y a toujours l’intention de nous diviser. En fin de compte, ceci est la base de tout gouvernement: diviser pour mieux régner. Maintenant, avec tout ce qui s’est passé, il y a des problèmes dans nos communautés. Il y a des confrontations et des conflits. On constate une blessure dans la fabrique sociale due aux confrontations entre des gens qui veulent préserver leurs terres et ceux qui veulent le donner au gouvernement et les entreprises transnationales.
Vous avez parlé de menaces contre les critiques de Tren Maya dans le contexte de cette consultation par les urnes. Vous avez été vous-même ciblé, pouvez-vous nous en parler ?
Deux jours après la consultation / referendum, j’ai reçu un message via WhatsApp. J’y fus menacé de mort dans un langage vulgaire si je n’arrêtais pas de perturber les intérêts des développeurs du projet. Ils me donnaient 48 heures pour déguerpir et arrêter tout ce que je faisais ou alors ils allaient me tuer.
Nous, en tant qu’organisation, avons fait face à de nombreuses menaces et les avons toujours rendues publiques, car nous pensons que les gens doivent le savoir. Heureusement, la nouvelle se répand rapidement et il y a une énorme solidarité dans les déclarations en notre faveur. Nous avons déposé plainte devant le mécanisme de l’autorité et avons averti des journalistes et des associations des droits de l’Homme. Maintenant, à cause de cette pression sociale la police de l’état et fédérale patrouille devant ma maison et la maison de mon fils qui a aussi été menacé. Ils m’ont aussi donné un bouton d’alarme si quoi que ce soit se produisait.
Pensez-vous qu’un dialogue avec le gouvernement d’Obrador est toujours possible ?
Je pense que le gouvernement en ce moment, à cause de ses obligations avec la caste affairiste, n’est pas vraiment disponible pour discuter. L’administration d’AMLO a été très insensible à notre égard et nous a disqualifié en en comparant nos critiques avec une opposition d’extrême-droite. AMLO lui-même nous a dit que nous étions des “extrémistes” des “ultras” Il a aussi nié que ces projets étaient des projets néo-libéraux. Il dit que ce sont des mesures sociales. Mais nous voyons bien que le projet de Tren Maya n’est qu’une continuation des politiques néo-libérales et que bon nombre des membres du gouvernement AMLO sont des anciens membres de partis politiques de droite comme le PRI (Parti Révolutionnaire Instutionnel) et le PAN (Parti d’Action Nationale) . Donc, si vous cherchez des réactionnaires, faut regarder du côté du gouvernement, pas du nôtre.
Donc non, je ne pense pas qu’il puisse y avoir un dialogue sérieux. Nous allons continuer de nous organiser et de dénoncer tous les abus du gouvernement et des entreprises transnationales. En temps et en heure, si l’assemblée le veut, nous prendrons aussi des mesures légales envers Tren Maya.
Vous n’êtes pas seulement un activiste pour la défense des terres autochtones, mais vous êtes aussi un écrivain accompli, un poète et un professeur de la langue maya. Quel rôle jouent la culture et les arts dans la résistance indigène ?
Je vois le rôle de la culture, de la littérature et de la poésie comme fondamental. L’art ne peut pas être étranger à ce qui se passe dans nos communautés. a littérature qui ne dénonce pas la douleur que nous vivons quotidiennement peut difficilement être de la littérature. Mais il faut aussi dire que l’amour de la nature et de l’être humain est inhérent à la littérature et à toute forme d’expression artistique. Obtenir des formes de beauté dans la construction et l’exposition du monde devant cette bien triste réalité fait aussi partie de notre lutte pour la vie.
Nous ne nous battons pas pour des intérêts particuliers, nous combattons pour la nature elle-même. Et nous faisons cela aussi au ravers de la poésie, de la littérature, de la musique ou du théâtre, parce que l’art est un couloir de partage, de sentiment et de réflexion.
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Lectures complémentaires :
Nous_sommes_tous_des_colonisés (PDF)
Pierre_Clastres_De l’ethnocide
Pierre_Clastres_Echange-et-pouvoir-philosophie-de-la-chefferie-indienne
Paulo_Freire_La_pedagogie_des_opprimes
Chiapas-Feu-et-Parole-dun-Peuple-qui-Dirige-et-dun-Gouvernement-qui-Obeit
Aime_Cesaire_Discours_sur_le_colonialisme
Ricardo_Flores_Magon_Textes_Choisis_1910-1916
Marshall-Sahlins-La-nature-humaine-une-illusion-occidentale-2008
James_C_Scott_L’art_de_ne_pas_être_gouverné
Manifeste pour la Société des Sociétés
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« Quand nous disons aux colons: ‘rendez-le’, voulons-nous dire que nous voulons qu’ils nous rendent le pays et qu’ils s’en aillent ? Non. Ceci n’est pas la vision de nos peuples. Lorsque nous disons ‘rendez-le’, nous parlons de ce que les colons établis montrent du respect pour ce que nous partageons, la terre et ses ressources et corrigent les torts en nous offrant la dignité et la liberté qui nous sont dûes et nous rendent notre pouvoir et suffisamment de terre pour que nous soyions totalement auto-suffisant en tant que nations… […] La restitution est purification. […] Il est impossible de soit transformer la société coloniale de l’intérieur de ses institutions ou de parvenir à la justice et à une coexistence pacifique sans transformer fondamentalement les institutions de la société coloniale elles-mêmes. Simplement, les entreprises impérialistes opérant sous le déguisement d’états démocratiques libéraux (NdT: USA, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Mexique, tous les pays d’Amériques centrale et du sud pour les entreprises coloniales…) sont par construction et culture, incapables de relations justes et pacifiques avec les peuples autochtones. Le changement ne se produira que lorsque les colons seront forcés à reconnaître ce qu’ils sont, ce qu’ils ont fait et ce qu’ils ont hérité ; alors seulement ils ne pourront plus fonctionner comme des coloniaux et commenceront à respecter les autres personnes et à les considérer comme des êtres humains… »
~ Taiaiake Alfred, professeur de science politique, université de Victoria, CB, Canada, nation Mohawk, 2009 ~