“L’urne est le cercueil de vos illusions.”
“Voter, c’est abdiquer.”
~ Vieux slogans anarchistes ~
“Si voter changeait quoi que ce soit, ce serait interdit depuis longtemps.”
~ Emma Goldman ~
Il n’y a pas, n’y a jamais eu et n’y aura jamais de solutions dans le système. Voter, c’est se soumettre au consensus du statu quo oligarchique et n’est que pisser dans un violon.
~ Résistance 71 ~

De l’abstention à l’abstention politique
Résistance 71
19 avril 2017
Une fois de plus, le peuple français est appelé le week-end prochain à participer à la grande messe de la pseudo-démocratie: l’élection présidentielle, puis un peu plus tard à sa petite messe, celle des “législatives”. Auparavant tous les 7 ans, depuis peu tous les 5 ans, les sujets contribuables-électeurs sont invités à venir déposer un papelard portant le nom d’un clown, dans la boîte à suggestions pour esclaves. Comme pour toute boîte à suggestions qui se respecte, personne ne lit jamais les messages introduits, la hiérarchie s’en contre-fout, la manip’ ne servant qu’à donner L’ILLUSION que les gens ont le choix ou leur mot à dire sur le processus politique contrôlé par les intérêts particuliers idoines servant l’oligarchie politico-financière en place.
Pratiquement plus personne de nos jours ne croient sérieusement que voter serve à quoi que ce soit, en tout cas, certainement pas à changer quoi que ce soit en mieux, dans ce système au bout du rouleau. Simplement, le système, dans sa pourriture ultime, avant sa chute, parvient encore à persuader un nombre suffisant de personnes d’aller quand même voter “utile”, c’est à dire pour le moindre mal, pour le soi-disant moindre des fléaux proposés.
Le fait est qu’il n’y a pas de solution au sein du système, qu’il n’y en a jamais eu et qu’il n’y en aura jamais. Croire le contraire est au mieux naïf, au pire d’une imbécilité navrante. Quoi qu’il en soit, si depuis bien longtemps il fut dit que voter c’était se soumettre, voter c’était abdiquer, voter c’était se choisir un maître, ce qui est toujours vrai de nos jours, il s’est ajouté depuis, une caractéristique que nous nous devons mentionner ici: Voter c’est être complice ! Voter c’est être complice du mensonge perpétuel, de la perpétuation sans fin de l’illusion démocratique, des crimes et des turpitudes des larbins de l’oligarchie mis en place pour satisfaire les intérêts particuliers de leurs maîtres.
Néanmoins, il convient de constater que de grande messe en grande messe, de plus en plus de personnes comprennent et jettent l’éponge pour ce combat des petits sous-chefs, truqués à souhait, ce qui produit de grande-guignolade en grande-guignolade, toujours plus d’abstention. Ceci est bien… mais pas suffisant.
Imaginons un scenario assez idéal afin que l’abstention du dégoût puisse devenir directement une abstention politique efficace et positive:
Imaginons que le nouveau Bozo (ou la nouvelle Bécassine) soit élu(e) avec 30% de participation. Rêvons un peu…
Quelle légitimité cela a t’il ? Aux yeux de la loi: aucun lézard, le blaireau est élu avec 30, 20, 10, 5% de participation ? Aucun problème, c’est enterriné, car il n’y a rien dans le système qui dit que Bozo doit être élu avec tel pourcentage de participation minimum ou à défaut, l’élection serait caduque. Nous savons que ce constat fera bondir les veautards de base et leur fera immanquablement dire: “Donc, vous voyez bien que l’abstention ne sert à rien puisque l’élection tiendra quoi qu’il arrive, alors autant voter utile ou pour le troll qui vous sied le mieux…” Ce à quoi nous répondrions: “Que nenni, car ceci ne ferait qu’endorser le système, qui par un taux de participation au plus bas, se disqualifie politiquement de lui-même et il ne tient donc plus qu’à nous de lui tourner le dos à tout jamais…”
Ainsi, un ou une gugusse élu(e) avec 30% de participation n’a absolument aucune légitimité politique, même si le système bien sûr s’empresserait de valider l’affaire. De là résulte que les 70% d’abstentionnistes ont parfaitement le droit, le devoir même, de dire en substance: “Ce ou cette guignol(ette) ne représente en rien la volonté de 70% des gens qui vous ont dit par leur abstention qu’ils n’en ont plus rien à cirer de vos loufoqueries et qu’ils refusent de continuer à jouer ce jeu inique et criminel. En conséquence, nous retirons illico notre consentement à votre illusion démocratique et nous nous organisons entre nous car nous refusons de reconnaître quelque légitimité à votre ineptie que ce soit… Bon vent !”
Ceci représenterait la base de départ d’un élan politique nouveau qui verrait tomber comme un fruit trop mûr, sans armes, ni haine, ni violence, l’État, ses institutions et toutes les institutions politico-économiques de la société du spectacle marchand arrivé finalement au bout du bout du banc, la base d’une véritable révolution sociale.
Etienne de la Boétie nous l’avait déjà dit au XVIème siècle dans son “Traité de la servitude volontaire” où il disait déjà, il y a plus de 400 ans, de retirer notre consentement au système (monarchique à l’époque, aristocratique républicain aujourd’hui, c’est du kif…) et de le voir s’effondrer de lui-même et sur lui-même, faute de participants. Il est grand temps de comprendre et d’utiliser à notre profit, c’est à dire au profit de l’intérêt commun de toutes et tous, le fait que la clique oligarque a besoin de nous pour fonctionner, pour continuer à exercer sa coercition, son imposition de la division de la société entre dominants et dominés, chose la plus anti-naturelle qui soit, et que nous n’avons ABSOLUMENT pas besoin d’elle ni du système de contrôle qu’elle a mis en place pour fonctionner de manière libre et émancipée de toute contrainte.
De ce constat juste et implacable émergera une action politique organique qui fera qu’un très grand nombre de gens, de partout, s’associeront et organiseront la mise en place de la société des sociétés, société égalitaire, anti-autoritaire, où la violence du rapport fabriqué de dominant à dominé, de détenteur à sujet du pouvoir, sera une bonne fois pour toute éradiquée.
Mais tout ceci passe au préalable par le boycott du vote et des institutions, chose en voie de compréhension par le plus grand nombre.
En 1872, le congrès de l’Internationale anti-autoritaire réunit à St Imier dans le Jura déclarait:
“1- La destruction de tout pouvoir politique [d’état] est le devoir premier du prolétariat*.
2- Toute organisation d’un pouvoir politique soi-disant provisoire et révolutionnaire pour amener cette destruction ne peut être qu’une tromperie de plus et serait aussi dangereuse pour le prolétariat* que tous les gouvernements existant aujourd’hui.”
(*) prolétariat: segment de la société capitaliste constitué par tous ceux qui n’ont rien d’autre que leur force de travail à vendre pour subsister en milieu étatico-capitaliste.
Force est de constater que rien n’est toujours plus vrai de nos jours. Voter ne changera absolument rien, voter c’est maintenir le consensus du statu quo oligarchique. Refusons de coopérer plus avant avec ce système inique et criminel.
Boycott du vote, boycott des institutions pour une société qui s’émancipera elle-même par la volonté et l’action du commun de ses membres volontairement associés et se remettra finalement en quête du bonheur pour tous, chose qui a été particulièrement négligée ces quelques 250 dernières années.
Réflexion, union, action directe pour une société émancipée !
Boycott du vote… Boycott des institutions… Érigeons la société des sociétés !…
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A lire notre dossier « Illusion démocratique »