Archive pour anarchisme et abstention

Pour un mouvement abstentionniste politique…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, crise mondiale, démocratie participative, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, société libertaire, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 25 avril 2017 by Résistance 71

« La seule véritable peur qui puisse affecter l’autorité officielle, n’est pas celle générée par les gens qui vont lui résister, mais celle par ceux qui vont l’ignorer. » 
~ George Bernard Shaw ~ 

« Si voter changeait quoi que ce soit, ce serait interdit depuis longtemps. »
~ Emma Goldman ~

“La révolution anarchiste est aujourd’hui la révolution naturelle, celle qui ne peut pas se laisser dériver ou confisquer par des groupes, factions ou partis, classes ou autorités.”
~ López Arangó ~

 

Résistance 71

 

25 avril 2017

 

Quelques saines lectures pour que le mouvement abstentionniste qui semble vouloir se lancer pour le second tour de l’élection du Clown d’Or 2017 dans la république obsolète française, ne soit pas un mouvement de ras le bol, mais un mouvement politique, débouchant potentiellement sur l’union des associations libres.

Notre dossier « illusion démocratique »

Quelques lectures peut-être éclairantes:

Petit dialogue nécessaire en période électorale ou la maïeutique anarchiste

De l’abstention à l’abstention politique

petit_precis_sur_la_societe_et_letat (PDF)

Appel au Socialisme (PDF)

6ème_déclaration_forêt.lacandon

Erich_Mühsam la liberté de chacun est la liberté de tous

La Morale Anarchiste de Kropotkine)

Les_amis_du_peuple_révolution_française

Pauvre France

De quoi vous occupez jusqu’au 7 mai et au-delà…

Bien entendu, notre collection de PDF utiles à lire et diffuser sans aucune modération.

Parce que comme le nous le disaient déjà les Zapatistes en 1994:

« Aujourd’hui assez c’est assez ! [¡Ya Basta!] Nous sommes les héritiers des véritables constructeurs de notre nation. Nous sommes des millions, les dépossédés qui appellent leurs frères et sœurs à rejoindre la lutte, la seule voie, de façon à ce que nous ne mourrions pas de faim à cause de l’insasiable ambition d’une dictature de 70 ans, menée par une clique de traîtres qui représentent les groupes les plus conservateurs et les plus corrompus. »

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“Pour les anarchistes, la révolution sociale est l’ultime instrument collectif des opprimés contre la structure économique et sociale exploiteuse et hiérarchisée sous laquelle nous sommes forcés de vivre. C’est le seul moyen par lequel le vieil ordre peut-être déplacé. Un ou des compromis avec le capitalisme et la collaboration avec l’État par le processus parlementaire, ne peuvent servir qu’à institutionaliser la misère, l’injustice et la violence dans le sens le plus large.”
~ Stuart Christie* ~

“Mais l’ennemi perpétuel, c’est la terreur perpétuelle, au niveau de l’État cette fois. L’État s’identifie avec “l’appareil”, c’est à dire l’ensemble des mécanismes de conquête et de répression. La conquête dirigée vers l’intérieur du pays s’appelle propagande (“premier pas vers l’enfer” selon Frank) ou répression. Dirigée vers l’extérieur elle crée l’armée. Tous les problèmes sont ainsi militarisés, posés en termes de puissance et d’efficacité.”
~ Albert Camus, “L’homme révolté”, 1951 ~

 

Illusion démocratique: De l’abstention à l’abstention politique ou du ras le bol au renouveau de conscience

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“L’urne est le cercueil de vos illusions.”

“Voter, c’est abdiquer.”

~ Vieux slogans anarchistes ~

 

“Si voter changeait quoi que ce soit, ce serait interdit depuis longtemps.”

~ Emma Goldman ~

 

Il n’y a pas, n’y a jamais eu et n’y aura jamais de solutions dans le système. Voter, c’est se soumettre au consensus du statu quo oligarchique et n’est que pisser dans un violon.

~ Résistance 71 ~

 

 

De l’abstention à l’abstention politique

 

Résistance 71

 

19 avril 2017

 

Une fois de plus, le peuple français est appelé le week-end prochain à participer à la grande messe de la pseudo-démocratie: l’élection présidentielle, puis un peu plus tard à sa petite messe, celle des “législatives”. Auparavant tous les 7 ans, depuis peu tous les 5 ans, les sujets contribuables-électeurs sont invités à venir déposer un papelard portant le nom d’un clown, dans la boîte à suggestions pour esclaves. Comme pour toute boîte à suggestions qui se respecte, personne ne lit jamais les messages introduits, la hiérarchie s’en contre-fout, la manip’ ne servant qu’à donner L’ILLUSION que les gens ont le choix ou leur mot à dire sur le processus politique contrôlé par les intérêts particuliers idoines servant l’oligarchie politico-financière en place.

Pratiquement plus personne de nos jours ne croient sérieusement que voter serve à quoi que ce soit, en tout cas, certainement pas à changer quoi que ce soit en mieux, dans ce système au bout du rouleau. Simplement, le système, dans sa pourriture ultime, avant sa chute, parvient encore à persuader un nombre suffisant de personnes d’aller quand même voter “utile”, c’est à dire pour le moindre mal, pour le soi-disant moindre des fléaux proposés.

Le fait est qu’il n’y a pas de solution au sein du système, qu’il n’y en a jamais eu et qu’il n’y en aura jamais. Croire le contraire est au mieux naïf, au pire d’une imbécilité navrante. Quoi qu’il en soit, si depuis bien longtemps il fut dit que voter c’était se soumettre, voter c’était abdiquer, voter c’était se choisir un maître, ce qui est toujours vrai de nos jours, il s’est ajouté depuis, une caractéristique que nous nous devons mentionner ici: Voter c’est être complice ! Voter c’est être complice du mensonge perpétuel, de la perpétuation sans fin de l’illusion démocratique, des crimes et des turpitudes des larbins de l’oligarchie mis en place pour satisfaire les intérêts particuliers de leurs maîtres.

Néanmoins, il convient de constater que de grande messe en grande messe, de plus en plus de personnes comprennent et jettent l’éponge pour ce combat des petits sous-chefs, truqués à souhait, ce qui produit de grande-guignolade en grande-guignolade, toujours plus d’abstention. Ceci est bien… mais pas suffisant.

Imaginons un scenario assez idéal afin que l’abstention du dégoût puisse devenir directement une abstention politique efficace et positive:

Imaginons que le nouveau Bozo (ou la nouvelle Bécassine) soit élu(e) avec 30% de participation. Rêvons un peu…

Quelle légitimité cela a t’il ? Aux yeux de la loi: aucun lézard, le blaireau est élu avec 30, 20, 10, 5% de participation ? Aucun problème, c’est enterriné, car il n’y a rien dans le système qui dit que Bozo doit être élu avec tel pourcentage de participation minimum ou à défaut, l’élection serait caduque. Nous savons que ce constat fera bondir les veautards de base et leur fera immanquablement dire: “Donc, vous voyez bien que l’abstention ne sert à rien puisque l’élection tiendra quoi qu’il arrive, alors autant voter utile ou pour le troll qui vous sied le mieux…” Ce à quoi nous répondrions: “Que nenni, car ceci ne ferait qu’endorser le système, qui par un taux de participation au plus bas, se disqualifie politiquement de lui-même et il ne tient donc plus qu’à nous de lui tourner le dos à tout jamais…

Ainsi, un ou une gugusse élu(e) avec 30% de participation n’a absolument aucune légitimité politique, même si le système bien sûr s’empresserait de valider l’affaire. De là résulte que les 70% d’abstentionnistes ont parfaitement le droit, le devoir même, de dire en substance: “Ce ou cette guignol(ette) ne représente en rien la volonté de 70% des gens qui vous ont dit par leur abstention qu’ils n’en ont plus rien à cirer de vos loufoqueries et qu’ils refusent de continuer à jouer ce jeu inique et criminel. En conséquence, nous retirons illico notre consentement à votre illusion démocratique et nous nous organisons entre nous car nous refusons de reconnaître quelque légitimité à votre ineptie que ce soit… Bon vent !

Ceci représenterait la base de départ d’un élan politique nouveau qui verrait tomber comme un fruit trop mûr, sans armes, ni haine, ni violence, l’État, ses institutions et toutes les institutions politico-économiques de la société du spectacle marchand arrivé finalement au bout du bout du banc, la base d’une véritable révolution sociale.

Etienne de la Boétie nous l’avait déjà dit au XVIème siècle dans son “Traité de la servitude volontaire” où il disait déjà, il y a plus de 400 ans, de retirer notre consentement au système (monarchique à l’époque, aristocratique républicain aujourd’hui, c’est du kif…) et de le voir s’effondrer de lui-même et sur lui-même, faute de participants. Il est grand temps de comprendre et d’utiliser à notre profit, c’est à dire au profit de l’intérêt commun de toutes et tous, le fait que la clique oligarque a besoin de nous pour fonctionner, pour continuer à exercer sa coercition, son imposition de la division de la société entre dominants et dominés, chose la plus anti-naturelle qui soit, et que nous n’avons ABSOLUMENT pas besoin d’elle ni du système de contrôle qu’elle a mis en place pour fonctionner de manière libre et émancipée de toute contrainte.

De ce constat juste et implacable émergera une action politique organique qui fera qu’un très grand nombre de gens, de partout, s’associeront et organiseront la mise en place de la société des sociétés, société égalitaire, anti-autoritaire, où la violence du rapport fabriqué de dominant à dominé, de détenteur à sujet du pouvoir, sera une bonne fois pour toute éradiquée.

Mais tout ceci passe au préalable par le boycott du vote et des institutions, chose en voie de compréhension par le plus grand nombre.

En 1872, le congrès de l’Internationale anti-autoritaire réunit à St Imier dans le Jura déclarait:

“1- La destruction de tout pouvoir politique [d’état] est le devoir premier du prolétariat*.

2- Toute organisation d’un pouvoir politique soi-disant provisoire et révolutionnaire pour amener cette destruction ne peut être qu’une tromperie de plus et serait aussi dangereuse pour le prolétariat* que tous les gouvernements existant aujourd’hui.”

(*) prolétariat: segment de la société capitaliste constitué par tous ceux qui n’ont rien d’autre que leur force de travail à vendre pour subsister en milieu étatico-capitaliste.

Force est de constater que rien n’est toujours plus vrai de nos jours. Voter ne changera absolument rien, voter c’est maintenir le consensus du statu quo oligarchique. Refusons de coopérer plus avant avec ce système inique et criminel.

Boycott du vote, boycott des institutions pour une société qui s’émancipera elle-même par la volonté et l’action du commun de ses membres volontairement associés et se remettra finalement en quête du bonheur pour tous, chose qui a été particulièrement négligée ces quelques 250 dernières années.

Réflexion, union, action directe pour une société émancipée !

Boycott du vote… Boycott des institutions… Érigeons la société des sociétés !…

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A lire notre dossier « Illusion démocratique »

Résistance politique: Ripoublique moribonde et abstention politique…

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« Le capitalisme d’État ne fera qu’augmenter les pouvoirs de la bureaucratie et du capitalisme. Le véritable progrès réside dans la direction politique de la décentralisation à la fois territoriale et fonctionnelle, dans le développement de l’esprit de l’initiative locale et personnelle et de la fédération libre du simple au plus complexe au lieu de la hiérarchie actuelle du centre vers la périphérie. »
~ Pierre Kropotkine ~

 

Que crève leur démocratie

 

Guillaume Goutte

 

24 Avril 2015

 

url de l’article:

http://www.monde-libertaire.fr/syndicalisme/17704-que-creve-leur-democratie

 

Le prétendu « devoir » citoyen est tellement moribond que nos parlementaires en quête – hypocrite – de légitimité populaire en sont rendus à vouloir rendre le vote obligatoire ! Bah tiens. Il paraît que les Belges l’ont déjà mis en place depuis un baille. Tu votes, c’est bien ; tu votes pas, tu paies 30 balles. Avoir recours à pareille mesure en dit long sur l’état de décrépitude du système démocratique parlementaire, dans lequel les sujets de ces messieurs-dames de l’État ont de moins en moins confiance. Les échéances électorales passent, et les taux d’abstention explosent, traduisant de manière on ne peut plus explicite le désamour des potentiels électeurs à l’égard de cette démocratie putassière qui n’en finit plus d’avancer à marche forcée contre les classes populaires.

Politiser l’abstention

Bien sûr, il serait parfaitement idiot de penser que cette abstention grandissante trahit le désir de ces « mauvais citoyens » de ne plus se voir confisquer leur souveraineté par des cols blancs avides de pouvoir. Et l’abstention est probablement aujourd’hui le fruit d’un désintérêt pour la politique en général, y compris dans ce qu’elle pourrait avoir de « noble ». Nombre de ceux qui ne votent pas aux départementales se désintéresseront tout autant des élections professionnelles dans leur entreprise ou des mobilisations sociales qui secouent leur quartier. Mais si cette abstention populaire n’est pas à fantasmer, il nous reste cependant à en prendre la juste mesure et à en tirer les conclusions adéquates : à savoir l’urgence pour les révolutionnaires de faire valoir aujourd’hui, haut et fort, à destination de nos frères et sœurs de classe, la possibilité de faire de la politique autrement, en dehors des logiques de représentation verticale et, donc, de l’État. Politiser l’abstention, en somme, comme nous avons un jour politisé la nôtre. Mais le dire, c’est bien, reste à savoir comment s’y prendre – et la réponse est sans doute ailleurs que dans le seul collage d’affiches appelant à une « abstention révolutionnaire ».

Le mirage du vote blanc

Histoire de se la jouer cool et de diluer quelque peu la logique autoritaire que renferme cette possible obligation de voter, le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone – en première ligne dans cette affaire –, avance aussi l’idée de comptabiliser le vote blanc, excepté lors du deuxième tour de l’élection présidentielle. Une façon de dire aux électeurs : si aucun candidat ne vous convient, pas grave, votez blanc, mais, surtout, votez ! Tout est là. Tout est ici résumé. L’important, pour eux, n’est pas que les électeurs aient confiance dans les candidats, mais qu’ils participent à la mascarade électorale. Autrement, la perte de légitimité ne concerne plus les seuls candidats, mais le système électoral tout entier. En reconnaissant le vote blanc, ceux d’en haut aspirent moins à faire remonter le désaveu de ceux d’en bas à l’égard des candidats qu’à nous pousser à être les acteurs d’un système désormais moribond.

Démocratie de classe

Le président du Sénat, Gérard Larcher, et celui de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, tous deux porteurs de ces brillantes idées pour revitaliser la vieille démocratie (l’un de droite, l’autre de gauche), nous auraient presque émus dans leurs justifications. Ces deux présidents auraient ainsi à cœur de réaffirmer et de favoriser l’engagement républicain (quèsaco ?). Pour eux, l’abstention est dangereuse : c’est même un déni de démocratie (laquelle ?). Inutile, bien sûr, de démonter à nouveau leur langue de bois, ils sont tellement grotesques qu’il est probable que personne ne soit vraiment dupe de leurs discours et de leurs idées « révolutionnaires ». Reste qu’il est « amusant » – et somme toute assez révélateur – de voir que leur amour de la démocratie et du devoir électoral s’arrête aux institutions de leur classe, celle des dirigeants et des possédants. Car il y a quelques mois, en 2014, l’Assemblée nationale puis le Conseil constitutionnel ont adopté et validé la suppression… des élections prud’homales ! Jusqu’alors élus par les salariés, les conseillers prud’homaux sont désormais désignés par les organisations syndicales et patronales. La raison de cette mesure ? Les travailleurs étaient de moins en moins nombreux à participer à ces élections prud’homales. Pourquoi, alors, ne pas avoir proposé le vote obligatoire ? Sans doute est-il plus facile de contrôler la direction d’un syndicat que des hordes de travailleurs énervés.

Résistance politique par l’abstention politique !… Voter c’est se soumettre !

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, démocratie participative, militantisme alternatif, politique et social, politique française, résistance politique, société libertaire with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 6 février 2012 by Résistance 71

Le vote : la «mise en urne» de sa propre voix

 

CNT-AIT

 

Le rituel de la farce électorale provoque chez les libertaires de tout poil, soit d’âpres et sanguinaires débats (vote tactique, vote de protestation, vote blanc, vote de déstabilisation,…), soit un long bâillement indulgent, tant le dilemme de l’utilité ou non du vote semble résolu une fois pour toute (inutile bien sûr !).

Aux uns qui rêvent de faire vaciller le pouvoir par le biais des urnes, les autres opposent la vacuité des messes électorales et la fourberie des élus. S’il me paraît évident que les urnes n’ont jamais engendré de révolution, le principe du vote dans les démocraties auto-proclamées représentatives n’en est pas pour autant un rituel désuet et inutile, une survivance ringarde des pratiques sociales du 20ème siècle. Je crois bien au contraire que c’est le premier élément de police de la république bourgeoise. L’acte de mise en urne de sa propre voix est avant tout l’acte de la soumission volontaire et délibérée de l’individu au pouvoir d’un autre. Voter dans un système électoral représentatif, c’est avant tout accepter qu’un autre parle et décide à sa place. Voter, c’est donc en tout premier lieu se défaire de sa propre liberté, de sa propre responsabilité. Les scribes de la république ne s’y trompent pas lorsqu’ils gravent sur leurs tablettes les termes explicites de « représentation par les élus », de « délégation de pouvoir », ou encore de « légitimation par les urnes ». Bien plus qu’un escadron de gardes mobiles, qu’une armée en parade aux portes du désordre, qu’un juge à la robe aussi noire que la mort et la peine, le système électoral n’est rien d’autre que la capitulation de l’individu au nom du principe du nombre, du principe de majorité. Contrairement à ce que prétendent bon nombre de « citoyens » en brandissant leur carte d’électeur, participer à ce rite païen, ce n’est pas prendre ses responsabilités, c’est les fuir, c’est demander à quelqu’un d’autre de décider à sa place. Voter ce n’est pas agir, c’est s’engager à ne pas agir, c’est admettre que ses propres actions soient interdites, décidées ou ordonnées par d’autres.

Cette vision du système électoral n’est pas une construction théorique, mais le constat du mode de fonctionnement réel de nos sociétés totalitaires. Comme le disait mon prof de droit : l’élection, c’est le prix de la paix sociale. Les politiciens de profession qui, eux, vivent (et très bien) d’un tel système le savent parfaitement, qui après chaque grondement social, se dépêchent d’organiser de nouvelles élections. D’ailleurs, même en temps de « paix sociale », l’élection est nécessaire pour assurer aux dirigeants la soumission consentante et récurrente de la population. Les rituels organisés à intervalles de temps plus ou moins réguliers ont pour fonction première de rappeler à l’individu qu’il accepte ce pacte de résignation. Peu importent les résultats des élections (ils s’arrangent toujours entre eux), l’essentiel est que les « citoyens » acceptent le pouvoir des élus. Tout est mis en œuvre pour rappeler au quidam que c’est là le fondement du fonctionnement démocratique. Journaleux en tête, tous les communicateurs de la république sont alors chargés de donner l’impression à chaque individu — républicain — qu’il participe à l’élaboration de la démocratie. Les combats télévisés de petits chefs, les révélations croustillantes, les discours sur la constitution, même les affaires juridico-mafieuses sont avant tout un spectacle destiné à faire de l’élu le garant (fragile) de la démocratie, et de l’électeur un irresponsable consentant.

La construction d’une société nouvelle nécessite d’abattre jusqu’à la dernière pierre ce temple de l’exploitation qu’est la république. Mais cela nécessite avant toute chose que chaque individu refuse que d’autres parlent, décident, organisent et légifèrent à sa place.

Voter, c’est se soumettre.