Enfin la mascarade électorale française touche à sa fin
Robert Bibeau
19 avril 2017
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Le cirque électoral dans l’hexagone, une dernière étape.
Le grand capital français est rompu aux magouilles complexes, aux alliances traitresses, aux faux-fuyants et aux attaques vengeresses. C’est qu’en France les nombreuses couches d’histoire se superposent au fil des siècles, et elles laissent des traces profondes et les artéfacts politiques jonchent le sol de la patrie dont la terre est rougie du sang des citoyens républicains, des communards, des poilus, des partisans et des innocents, alors que le mode de production capitaliste reste en piste malgré leurs sacrifices. Aux États-Unis l’équation était simple – deux candidats et des broutilles. En France, de nombreux candidats à l’investiture et à la fin 11 candidats à la Présidence. Comment faire passer son homme à travers ce dédale invraisemblable se demande les patrons du grand capital managérial ?
Préparer la route au chalengeur.
Une étape à la fois répondit les conseillers, d’abord éliminer dès les « primaires », les candidats susceptibles de battre le chalengeur. C’est ainsi que Valls, fut battu par Hamon l’insignifiant – assuré de ne jamais faire le 2e tour. À droite, « Bling bling » Sarkozy et le maire de Bordeaux furent écartés pour laisser passer Fillon-les casseroles, sur lequel les ploutocrates possédaient un volumineux dossier de malversations et de prévarications, qu’ils connaissaient bien puisque ce sont eux qui avaient conseillé l’ex-sous-fifre – premier ministre de s’en mettre plein les poches comme tout un chacun. Il faut savoir compromettre ses collaborateurs de manière à les tenir bien en laisse par ailleurs. À si bien faire, le podium des candidatures, de gauche comme de droite, ne présentait plus que des « loosers » sans dangers – toute menace – ou presque – ayant été écartées devant l’Homme de l’establishment, qui pouvait espérer passer. Quoique, un nouveau candidat au centre – sorti tout droit de chez le banquier Rothschild – pose une menace et pourrait l’emporter à l’arraché au 2e Tour et barré la route au chalengeur.
Le cas Macron.
Le problème Macron fut donc traité avec subtilité. Étant donné que la mission Macron consiste à neutraliser Fillon et à l’empêcher de passer au deuxième tour, il ne faut pas discréditer Macron au point qu’il ne puisse ravir des appuis à Fillon. Par contre, Macron ne doit pas passer au deuxième tour où il remporterait la mise et deviendrait le polichinelle de la Ve République en déliquescence. Le grand capital sait déjà que ce narcissique, fat et prétentieux, n’a pas la trempe de l’emploi. Hollande a déjà failli à la tâche, faut-il rejouer la cassette des incapables ? Les sondages Macron plafonnent, afin de laisser place à l’Étoile filante Mélenchon, sortie de nulle part, les sondages d’abord boudeurs se révélèrent tout à coup favorables à l’ex-jospiniste, trotskiste, socialiste, insoumis, opportuniste et réformiste qui espère sauver le mode de production capitaliste malgré le capital.
Pourquoi le grand capital français a-t-il choisi parmi les 10 frères candidats à la présidence de la République capitaliste, le citoyen Mélenchon pour affronter leur chalengeur – celle dont ils ont convenu de faire la première présidente de la République, l’Angela Merkel française ? Parce que Mélenchon est le seul capable de recueillir assez de voix à gauche pour passer au 2e tour, en piétinant Hamon et en grappillant l’extrême centre-gauche bourgeoise, mais il est le seul qui sera incapable de rallier la droite sur sa candidature au deuxième tour. Son passé l’en empêche. La droite française préfèrera Le Pen à Mélenchon malgré le traumatisme que le grand capital a lui-même provoqué lors du tremblement de terre médiatique de 2002. Fillon, et Macron battrait Le Pen mais pas Mélenchon et c’est la raison pour laquelle les « organisateurs d’élections démocratiques » (sic) feront tout pour provoquer une confrontation Le Pen – Mélenchon. Tous les autres candidats auront servi de marionnette et de faire valoir dans ce scénario alambiqué que seul les véritables détenteurs du pouvoir économique et politique ont le moyen d’imposer à la populace déroutée et dégoutée.
D’ici le premier tour le Front national joue profil bas, ce qui signifie que son score en surprendra plusieurs le 23 avril prochain. Les sondeurs ont reçu ordre de sous-estimer le score de Marine Le Pen au premier tour de façon à impressionner l’électorat par l’ampleur de son avance et lui donner l’élan requis pour arracher le 2e tour. Les « organisateurs d’élections démocratiques » planifient le 2e tour avant même que le premier ait été joué.
La classe prolétarienne et le cirque électoral.
Quand on voit ces jeunes « démocrates » déchirer leur chemise pour défendre cette démocratie de la magouille et la go-gauche s’agiter pour donner une voix aux « classes populaires », aux « classes travailleuses », à la « classe moyenne citoyenne », aux « masses » (sic) on comprend pourquoi la classe prolétarienne les répudie tous.
La classe prolétarienne a déjà fait son lit dans cette foire d’empoigne électorale où se vautrent la droite et la gauche. La classe prolétarienne n’accorde aucune confiance à ces politiciens bourgeois et déclare « Tous pourris, tous pareils. On ne vote pas » signe que la conscience de classe mature rapidement avec l’approfondissement de la crise et la montée des menaces de guerre. Il y a 45 millions d’individus inscrits sur les listes électorales françaises sur 50 millions d’électeurs potentiels, il sera intéressant de connaitre le 7 mai 2017, combien d’électeurs se seront finalement prévalus de leur droit de vote.