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Qu’allez-vous faire contre ?…
Posted in Uncategorized on 25 novembre 2020 by Résistance 71CoV19 falsification statistique et dictature sanitaire
Posted in Uncategorized with tags coronavirus CoV19 bill gates OMS eugénisme dictature, coronavirus dictature technotronique, coronavirus guerre biologique contre l'humanité on 2 octobre 2020 by Résistance 71
CoV19 ou le jeu des chiffres : la “deuxième vague” est basée sur de fausses statistiques
Michel Chossudovsky
29 septembre 2020
url de l’article original:
« Zones rouges », interdictions de voyager, quarantaines, « listes rouges ». Une « deuxième vague » a été annoncée.
La campagne de peur a pris une ampleur démesurée. Des millions de personnes font la queue pour les tests de Covid-19.
Des mesures étatiques drastiques sont envisagées, notamment des restrictions sur les rassemblements sociaux, les mariages, les funérailles, la fermeture de restaurants et des bars, la paralysie pure et simple de la société civile.
Venir au secours de nos citoyens. Quelle est la justification ?
Cet article se concentre sur le « jeu des chiffres ». Comment les statistiques et les « estimations » sont utilisées par les politiciens pour justifier la fermeture de l’économie nationale et la dérogation aux droits civils fondamentaux.
Depuis le début de la crise de Covid en janvier 2020, les décisions de grande envergure prises par l’OMS et les gouvernements nationaux ont été justifiées en citant des « estimations » de la Covid-19 ainsi que des « statistiques » indiquant une propagation mondiale d’un nouveau coronavirus mortel originaire de Wuhan, en Chine.
L’analyse scientifique confirme que ces estimations de « cas confirmés » présentées par l’OMS et les CDC sont erronées. Les tests ne détectent ni identifient le virus. Les chiffres sont souvent manipulés pour justifier des décisions politiques. Par ailleurs, les études officielles confirmant l’identification du virus du SRAS-CoV-2 n’ont pas été rendues publiques.
Autant les concepts que les résultats des tests n’indiquent pas l’existence d’une pandémie mondiale de Covid-19. Ils ne justifient pas non plus les mesures relatives à la distance sociale, le port du masque facial et la fermeture de l’économie mondiale.
La corruption prévaut aux plus hauts niveaux des gouvernements nationaux ainsi qu’aux échelons supérieurs du système des Nations unies. L’ensemble de l’appareil d’État ainsi que les organisations intergouvernementales (OMS, OIT, UNICEF, FMI, Banque mondiale,etc) sont contrôlées par de puissants intérêts financiers.
Des millions de personnes sont testées, ce qui contribue à augmenter le nombre de cas de positifs « confirmés » dans le monde. Ces statistiques sont ensuite soigneusement compilées. Les gouvernements ont besoin de ces chiffres pour justifier leurs mesures totalitaires.
Quel est le grand mensonge ? Qu’est-ce que le talon d’Achille? Le grand mensonge?
Le SRAS-CoV-2 n’est pas un « virus tueur ». La campagne de peur n’a aucun fondement scientifique. (Voir l’analyse ci-dessous)
Le test RT-PCR standard utilisé pour « détecter » le virus insidieux, « ne peut pas identifier le virus ».
Les gouvernements qui prétendent « nous protéger » utilisent des statistiques dénuées de sens et manipulées pour justifier l’imposition du « Code rouge » Covid-19.
Le virus
Début janvier 2020, un nouveau coronavirus appelé SRAS-CoV-2, qui provoque le » coronavirus 2019, ou COVID-19″, a été identifié. Il a reçu un nom similaire à un coronavirus existant, à savoir le SRAS-CoV, c’est-à-dire le coronavirus bêta qui cause le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS)
Selon le Dr Beda Stadler, immunologiste renommé de l’Université de Berne,
« ce soi-disant nouveau virus est très fortement lié au SRAS-1 ainsi qu’à d’autres bêta-coronavirus qui nous font souffrir chaque année sous forme de rhumes ».
Stadler pose également la question : S’agit-il d’un nouveau virus ou de la mutation d’un virus existant, « semblable aux bêta-virus du rhume de type coronavirus ».
Selon une étude récente de Tsan-Yuk Lam, Na Jia, et al (Joint Institute of Virology, Shantou and Hong Kong universities) :
« …le virus [SRAS-2] est le plus étroitement lié (89,1 % de similitude nucléotidique) à un groupe de coronavirus similaires au SRAS (genre Betacoronavirus, sous-genre Sarbecovirus) (Nature, avril 2020).
En outre, les études du Dr Anthony Fauci et al. dans le New England Journal of Medicine ainsi que l’OMS reconnaissent que la Covid-19 présente des caractéristiques similaires à celles de la grippe saisonnière (virus A et B). (Pour plus de détails, voir Michel Chossudovsky, septembre 2020)
Ces déclarations scientifiques indiquent que le SRAS-2 (qui cause la Covid-19) n’est pas un virus mortel. En fait, c’est tout le contraire.
Mais ni les gouvernements ni les médias n’ont rassuré l’opinion publique.
Non seulement la campagne de peur l’emporte, mais elle prend de l’ampleur.
À ce stade de la crise de la Covid-19, les gouvernements envisagent le lancement de mesures draconiennes en réponse à une « deuxième vague ». À leur tour, plusieurs médias diffusent maintenant des reportages selon lesquels cette deuxième vague est comparable à la grippe espagnole de 1918 :
À ce stade de la pandémie de coronavirus, avec plus de 32 millions de personnes infectées et plus de 980 000 morts dans le monde, décrire cette période comme « sans précédent » peut ressembler à des clous sur un tableau noir. Mais cette pandémie n’est pas sans précédent : La dernière fois que nous avons eu à faire face à une pandémie aussi mystérieuse, incontrôlée et de grande ampleur, c’était en 1918, lorsque la grippe a dévasté les populations du monde entier. (CNN, 25 septembre 2020)
Historique: Le 11 mars 2020 : Le lancement de la pandémie de l’OMS
Le 11 mars, l’OMS a officiellement déclaré une pandémie mondiale alors qu’il y avait 18 000 cas confirmés et 4291 décès sur une population mondiale hors de la Chine de l’ordre de 6,4 milliards de personnes. Que vous disent ces « statistiques » ? La plupart de ces « cas positifs » confirmés ont été estimés à l’aide du test RT-PCR qui ne permet ni de détecter ni d’identifier le virus. (Voir notre analyse ci-dessous)
Immédiatement après l’annonce du 11 mars par l’OMS, la campagne de peur a pris de l’ampleur. Des instructions de confinement ont été transmises à 193 États membres des Nations unies. La fermeture complète des économies nationales fut proposée afin de résoudre une crise de santé publique.
Les politiciens sont les instruments de puissants intérêts financiers. Cette décision de grande envergure était-elle justifiée en tant que moyen de lutte contre le virus ? Le « nombre » (de cas confirmés) justifie-t-il une pandémie à l’échelle mondiale ?
Sans précédent dans l’histoire, appliquée presque simultanément dans un grand nombre de pays, des secteurs entiers de l’économie mondiale ont été déstabilisés. Des petites et moyennes entreprises ont été conduites à la faillite. Le chômage et la pauvreté règnent.
Dans certains pays, des famines ont éclaté. Les conséquences sociales de ces mesures sont dévastatrices.
Les impacts sanitaires dévastateurs (mortalité, morbidité) de ces mesures, y compris la déstabilisation du système de santé national (dans de nombreux pays), dépassent de loin ceux attribués à la Covid-19.
La ruée vers les tests
Dans un grand nombre de pays, les gens sont simultanément encouragés à se faire dépister, ce qui contribue à augmenter de manière exponentielle le nombre de « cas positifs » confirmés pour la Covid-19. Des structures sont mises en place dans tout le pays.
La panique règne. Les autorités nationales mettent en place des centres de dépistage, des kits de dépistage à faire soi-même, etc.
Les gens font la queue pour se faire tester. Les estimations sont souvent manipulées.
En Angleterre, « Les gens font la queue pour se faire dépister au volant lorsque les centres de dépistage atteignent leur capacité maximale ».
En raison de leur nombre croissant, les autorités de la santé de plusieurs pays ont signalé, dès le début du mois de juin, l’imminence d’une « deuxième vague ».
Quel est l’objectif de la deuxième vague ?
Retarder le processus de la « normalisation » ? Empêcher la réouverture des économies nationales ? Déclencher une augmentation du chômage ?
Actuellement, les économies nationales sont partiellement réouvertes. Cette deuxième vague constitue la « deuxième phase » d’un programme de faillite, visant l’économie des services, le transport aérien, l’industrie du tourisme, le commerce de détail, etc.
La distanciation sociale prévaut. Les écoles, collèges et universités sont fermés, les réunions sociales et les réunions de famille sont interdites.
Le masque facial est réimposé malgré ses effets négatifs sur la santé.
On nous dit que tout cela est pour une bonne cause. Combattre la transmission du virus.
Ces décisions de grande portée, qui dérogent aux droits civils fondamentaux, sont basées sur les « estimations » des « cas positifs de Covid-19 », sans parler de la manipulation des résultats des tests.
Le test d’amplification en chaîne par polymérase à transcription inverse (RT-PCR)
Le test standard utilisé pour détecter/identifier le SRAS-2 adopté dans de nombreux pays est le test d’amplification en chaîne par polymérase à transcription inverse (RT-PCR), qui est utilisé pour estimer et compiler le nombre de cas positifs confirmés de Covid-19. (Ce n’est pas le seul test utilisé. Les observations ci-dessous concernent uniquement le test PCR standard).
Selon le Dr Kary Mullis, lauréat du prix Nobel, qui a inventé le test PCR :
« La PCR détecte un très petit segment de l’acide nucléique qui fait partie d’un virus lui-même. Le fragment spécifique détecté est déterminé par le choix quelque peu arbitraire des amorces d’ADN utilisées qui deviennent les extrémités du fragment amplifié ».
Le test PCR n’a jamais été destiné à identifier le virus.
« La détection des virus par PCR est utile pour autant que l’on puisse en comprendre la précision : elle offre la capacité de détecter l’ARN en quantités infimes, mais il n’est pas toujours évident de savoir si cet ARN représente un virus infectieux » (voir aussi le rapport du Lancet)
Le test PCR standard appliqué en relation avec Covid-19 ne détecte ni identifie le virus. Ce qu’il détecte, ce sont des fragments de plusieurs virus. Selon le Dr B. Stadler, immunologiste suisse de renom
Ainsi, si nous faisons un test PCR corona sur une personne immunisée, ce n’est pas un virus qui est détecté, mais une petite partie brisée du génome viral. Le test est positif tant qu’il reste de minuscules fragments de virus. Même si les virus infectieux sont morts depuis longtemps, un test corona peut revenir positif, car la méthode PCR multiplie même une infime partie du matériel génétique viral suffisamment [pour être détectée].
Selon le Dr Pascal Sacré, « ces tests détectent des particules virales, des séquences génétiques, et non le virus entier ».
Cela signifie que le test PCR ne peut pas détecter ou identifier le SRAS-CoV-2. Ce qu’il détecte, ce sont des fragments, ce qui suggère qu’un test PCR standard « positif » ne peut être assimilé à un test dit « Covid-19 positif ».
Le test PCR détectera des fragments de plusieurs virus, y compris les virus corona et la grippe (virus de la grippe A et B)
Si le SRAS-2, qui provoque le Covid-19, est considéré comme similaire au SRAS-CoV-1, il présente des symptômes similaires à ceux de la grippe saisonnière (virus A et B). En outre, certains de ses symptômes plus légers sont similaires à ceux des virus de la corona du rhume. Selon le CDC : « Parfois, les sécrétions respiratoires sont testées pour déterminer quel germe spécifique est à l’origine de vos symptômes. Si vous êtes infecté par un coronavirus commun (229E, NL63, OC43 et HKU1), cela ne signifie pas que vous êtes infecté par le nouveau coronavirus 2019 ».
Selon le CDC, il existe « sept coronavirus [humains] qui peuvent infecter les gens », dont les quatre premiers (alpha, bêta) sont associés au rhume.
229E (coronavirus alpha)
NL63 (alpha coronavirus)
OC43 (coronavirus bêta)
HKU1 (coronavirus bêta)
MERS-CoV (le coronavirus bêta qui cause le syndrome respiratoire du Moyen-Orient, ou MERS)
SRAS-CoV (le coronavirus bêta qui cause le syndrome respiratoire aigu sévère, ou SRAS)
SRAS-CoV-2 (le nouveau coronavirus qui cause la maladie coronavirus 2019, ou COVID-19)
Dans le contexte ci-dessus, cela signifie qu’un test PCR détectera des fragments de corona ainsi que des virus de la grippe. Il ne sera pas en mesure d’identifier les virus individuels, y compris le SRAS-2.
PCR: « Fragments de virus positif » ne signifie pas « SRAS-2 positif » (Covid-19 positif). Le test PCR peut détecter des fragments de virus de la grippe (A, B) ainsi que les coronavirus bêta du rhume (par exemple OC43, HKU1).
En d’autres termes, les estimations publiées de COVID-19 positif (résultant du test PCR standard) à l’appui de l’hypothèse de la deuxième vague sont souvent trompeuses et ne peuvent être utilisées pour mesurer la propagation du SRAS-2.
Il y a actuellement, au moment de la rédaction de ce rapport (selon les statistiques de l’OMS), près de 33 millions de « cas confirmés » et 1 million de décès. Ces estimations soi-disant « positives pour Covid-19 », qui sont en grande partie basées sur le test RT-PCR, sont-elles fiables ? Global Research a publié de nombreux rapports sur ces questions.
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En plus de la question des faux positifs (qui a été amplement documentée), une personne ayant un mauvais rhume ou une grippe, pourrait être classée comme positive pour le SRAS-2 (Covid-19), prétendument un virus dangereux.
Ce que les gouvernements ont fait, c’est donner au test PCR positif une étiquette unique, à savoir Covid-19, alors qu’en fait le test PCR positif pourrait être le résultat d’autres virus, y compris ceux de la grippe ou du coronavirus du rhume, qui (selon le CDC) présentent des symptômes similaires à ceux de la Covid-19.
Une fois que le statut de Covid-19 positif est établi et accepté, il est alors soumis à de nombreuses formes de manipulation, sans parler de la falsification des certificats de décès.
Ces faux chiffres sont ensuite utilisés pour soutenir la campagne de peur et justifier les décisions politiques des gouvernements nationaux corrompus.
Le public est amené à croire qu’il y a une « deuxième vague » et que le gouvernement est là pour sauver des vies par la distanciation sociale, le masque facial, la fermeture de l’activité économique, la paralysie du système de santé national et la fermeture des écoles et des universités.
Il existe une relation de cause à effet circulaire. Plus les gens se font dépister à la suite de la campagne de peur, plus il y a de cas de PCR positifs. …
C’est un gros mensonge.
Lorsque le Mensonge devient la Vérité, il n’y a pas de retour en arrière.

Résistance politique avec Ricardo Flores Magon, journaliste, anarchiste et révolutionnaire mexicain (1874-1922) ~ 4ème partie ~
Posted in Uncategorized on 26 septembre 2018 by Résistance 71Nous publions ci-dessous deux excellents textes très courts mais très explicites de Ricardo Magon, publiés en 1911 et 1912 lors de la révolution sociale mexicaine. Les frères Magon, proches d’Emiliano Zapata et de “Pancho” Villa, deux révolutionnaires qui ont préfiguré en Amérique du nord la révolution makhnoviste paysanne et anarchiste de Nestor Makhno en Ukraine entre 1918 et 1923, furent des piliers politiques de cet évènement politique toujours mal connu et éludé en Europe. Ce fut pourtant un essai majeur de la mise en pratique de la radicalité politique organique de l’Homme dans sa résolution de la question sociale: la question agraire sur toile de fond de la question de la propriété et de l’égalité…
~ Résistance 71 ~
4ème partie
Bandit !
Ricardo Flores Magon*
1911
Voilà le nom que nous donnent les gens qui représentent l’ordre. Pourquoi ? Parce que nous enseignons à nos frères de misère que tout ce qui existe doit appartenir à tous et nous les invitons à ce qu’ils en prennent possession. Qui a fait la terre ?… Est-ce que ce sont ces messieurs en habits et à gants blancs qui l’ont faite et qui disent qu’elle leur appartient ?… Non, la terre est un bien naturel, un bien commun à tous les êtres vivants. Qui a fait les maisons, les vêtements, tout ce qui rend notre vie plus confortable ?… Est-ce que ce sont ces messieurs qui vivent dans des palais ou des hôtels de luxe ?… Non, tout ça est sorti des mains des pauvres personnes qui s’amoncellent dans des taudis, qui pourrissent au bagne, qui se vendent dans les bordels et qui meurent dans les hôpitaux, bien avant leur temps, ou dans un échafaudage, peu importe l’endroit… Bandits ! Les bandits sont ceux qui ne veulent pas qu’il y ait de bandits. Non, messieurs les bourgeois ; les bandits ce sont vous qui, sans aucun droit, se sont appropriés les produits du travail des hommes et tous les biens naturels que vous n’avez pas encore transformés. Tout cela sans jamais laisser tomber une goutte de sueur. Ce sont vous les bandits messieurs les bourgeois qui, illégalement, parce que la loi est entremetteuse de votre esprit rapace, avez pris la majeure partie du produit du travail des hommes sans qu’il n’y ait de danger de vous retrouver un jour au bagne. Et bien, entre bandit et bandit, moi je préfère celui qui, couteau à la main et l’esprit résolu, sort d’un coin sombre en criant : « Ton argent ou ta vie ! « . Je préfère, et j’insiste, celui là, que le bandit qui assis à son bureau, froidement, l’esprit tranquille, sereinement, suce le sang de ses travailleurs. Et pour le premier bandit, celui qui attaque audacieusement et courre les risques dans cette aventure, il y a la prison ou le peloton d’exécution ; pour l’autre bandit, celui aux gants blancs, il y a le respect, l’honneur, le bonheur. Voilà comment les choses sont présentement dans ce système d’injustice sociale. Pour ces personnes « honnêtes » et qui respectent l’ordre, voler n’est pas un crime si le vol est considérable. Les banquiers, les commerçants ont des combines qui augmentent la faim et la tristesse dans plusieurs centaines de lieux ; mais ça passe comme une opération financière habillement faite. Un homme qui souffre de faim prend dans un magasin un morceau de pain ; c’est lui qui sera appelé voleur. L’autorité, encore plus vile que la loi puisqu’elle est son exécutrice, soutien tout cela.
Mort à l’autorité !
= = =
Les chefs
Ricardo Flores Magon
1912
Il ne faut pas former une masse, inutile de reproduire les préjugés, les préoccupations, les erreurs et les coutumes qui caractérisent les foules aveugles. La masse est fermement convaincue qu’il lui faut un chef ou un guide pour la mener à son destin. Vers la liberté ou vers la tyrannie, peu importe : elle veut être guidée, avec la carotte ou avec le bâton.
Cette habitude si tenace est source de nombreux maux nuisibles à l’émancipation de l’être humain : elle place sa vie, son honneur, son bien-être, son avenir, sa liberté entre les mains de celui qu’elle fait chef. C’est lui qui doit penser pour tous, c’est lui qui est chargé du bien-être et de la liberté du peuple en général comme de chaque individu en particulier.
C’est ainsi que des milliers de cerveaux ne pensent pas puisque c’est le chef qui est chargé de le faire. Les masses deviennent donc passives, ne prennent aucune initiative et se traînent dans une existence de troupeau. Ce troupeau, les politiques et tous ceux qui aspirent à des postes publics le flattent au moment des élections pour ensuite mieux le tromper une fois qu’elles sont passées. Les ambitieux le trompent à coups de promesses au cours des périodes révolutionnaires pour récompenser ensuite ses sacrifices à coups de pieds une fois la victoire obtenue.
Il ne faut pas former une masse. Il faut former un ensemble d’individus pensants, unis pour atteindre des fins communes à tous mais où chacun, homme ou femme, pense avec sa propre tête et s’efforce de donner son opinion sur ce qu’il convient de faire pour réaliser nos aspirations communes, qui ne sont autres que la liberté et le bien-être de tous fondés sur la liberté et le bien-être de chacun. Pour parvenir à cela, il est nécessaire de détruire ce qui s’y oppose : l’inégalité. Il faut faire en sorte que la terre, les outils, les machines, les provisions, les maisons et tout ce qui existe, qu’il s’agisse du produit de la nature ou de l’intelligence humaine, passent du peu de mains qui les détiennent actuellement aux mains de tous, femmes ou hommes, pour produire en commun, chacun selon ses forces et ses aptitudes, et consommer selon ses besoins.
Pour y parvenir, nul besoin de chefs. Bien au contraire, ils constituent un obstacle puisque le chef veut dominer, il veut qu’on lui obéisse, il veut être au-dessus de tout le monde. Jamais aucun chef ne pourra voir d’un bon œil la volonté des pauvres d’instaurer un système social basé sur l’égalité économique, politique et sociale. Un tel système ne garantit pas aux chefs la vie oisive et facile, pleine d’honneur et de gloire, qu’ils souhaitent mener aux dépends des sacrifices des humbles.
Ainsi donc, frères mexicains, agissez par vous-même pour mettre en pratique les principes généreux du manifeste du 23 septembre 1911. Nous ne nous considérons pas comme vos chefs, et nous serions attristés que vous voyiez en nous des chefs à suivre sans lesquels vous n’arriveriez pas à agir pour la révolution. Nous sommes sur le point d’aller au bagne, non parce que nous sommes des criminels, mais parce que nous ne nous vendons ni aux riches ni à l’autorité, parce que nous ne voulons pas devenir vos tyrans en acceptant des postes publics ou des liasses de billets de banque pour nous convertir en bourgeois et exploiter vos bras. Nous ne nous considérons pas comme vos chefs mais comme vos frères, et nous irons au bagne le cœur plus léger si, en vous comportant comme des travailleurs conscients [sic], vous ne changiez pas d’attitude face au capital et à l’autorité. Ne soyez pas une masse, mexicains, ne soyez pas la foule qui suit le politique, le bourgeois ou le caudillo militaire. Pensez chacun avec votre tête et œuvrez selon ce que dicte votre pensée.
Ne vous découragez pas lorsque nous serons séparés par les noires portes du bagne, car seules nos paroles amicales vous manqueront, rien de plus. Des compagnons continuent à publier Regeneración : offrez-leur votre aide pour poursuivre cette œuvre de propagande qui doit être toujours plus vaste et plus radicale.
Ne faites pas comme l’année dernière lorsqu’on nous a arrêtés et que votre enthousiasme s’est refroidi, que s’est affaiblie votre volonté de participer par tous les moyens possibles à la destruction du système capitaliste et autoritaire, et que seuls quelques uns sont restés fermes. Soyez fermes à présent ! Ne restez pas focalisés sur nos personnes et, avec un brio renouvelé, offrez votre aide matérielle et personnelle à la révolution des pauvres contre les riches et l’autorité.
Que chacun d’entre vous soit son propre chef pour que nul n’ait besoin de vous pousser à continuer la lutte. Ne nommez pas de dirigeants, prenez simplement possession de la terre et de tout ce qui existe, produisez sans maîtres ni autorité. La paix arrivera ainsi en étant le résultat naturel du bien-être et de la liberté de tous. Si, à l’inverse, troublés par la maudite éducation bourgeoise qui nous fait croire qu’il est impossible de vivre sans chef, vous permettez qu’un nouveau gouvernant vienne une fois encore se poser au-dessus de vos fortes épaules, la guerre continuera parce que les mêmes maux continueront à exister et à vous faire prendre les armes : la misère et la tyrannie.
Lisez notre manifeste du 23 septembre 1911 !
Mort au capital !
Mort à l’autorité !
Terre et Liberté ! (¡Tierra y Libertad!)
(*) Ricardo Flores Magon (1874-1922) était un journaliste et activiste anarchiste mexicain, influencé par les pensées de Bakounine, Reclus et surtout Kropotkine dont l’ouvrage “La conquête du pain” fut une grande source d’éveil politique pour lui. A partir des années 1910, il fut impliqué avec la révolution sociale mexicaine d’Emiliano Zapata et Pancho Villa. En exil aux Etats-Unis, il fut un farouche opposant à a première guerre mondiale. Il fut arrêté pour sédition et condamné à 20 ans de réclusion sous la loi scélérate contre “l’espionnage” de 1917. Il mourut des mauvaises conditions de sa détention sur sa santé fragile dans un pénitencier du Kansas en 1922 à l’âge de 48 ans.
Lectures complémentaires:
Manifeste pour la Société des Sociétés
Appel au Socialisme Gustav Landauer
Guerres impérialistes: Mensonges et propagande toujours à l’origine des guerres de l’OTAN, entretien avec l’historien suisse Daniele Ganser
Posted in Uncategorized on 8 décembre 2017 by Résistance 71Une fois de plus, ne jamais oublier que l’OTAN est l’Organisation Terroriste de l’Atlantique Nord, que cette organisation criminelle, bras armé de la mafia étatico-capitaliste, n’existe que pour pousser la violence et le chaos de l’agenda du Nouvel Ordre Mondial fasciste supranational. Pour que toute cette fumisterie criminelle s’arrête, il suffit de dire NON ! Ensemble, en masse et de remplacer ces institutions obsolètes et mortifères par les confédérations des associations libres qui formeront la structure de la société des sociétés du futur. Ceci n’est en rien une utopie, mais la seule voie politico-sociale viable pour l’humanité. Croire que le système peut toujours être réformé de l’intérieur est soit utopique et naïf, soit complice des crimes commis par les oligarques à travers le monde.
Il n’y a pas de solutions au sein du système, il n’y en a jamais eu et n’y en aura jamais. Qu’on se le dise…
~ Résistance 71~
La plupart des guerres menées par des membres de l’OTAN commencent par des mensonges (historien suisse Daniele Ganser, spécialiste de l’OTAN)
Daniele GANSER, brillant historien et écrivain suisse allemand – spécialisé dans les opérations secrètes, le terrorisme sous faux pavillon et la géostratégie – expose ici en toute clarté et simplicité le cadre géopolitique conduisant aux conflits dont il est question dans son dernier ouvrage Les Guerres illégales de l’OTAN. Vendu à plus de 50 000 exemplaires en Allemagne, cet ouvrage est le cri d’un citoyen qui n’accepte pas que les règles de l’ONU soient violées, foulées aux pieds. Un ouvrage fort instructif et facile à lire qui devrait, à l’approche des Fêtes où chacun aspire à la paix, trouver sa place sous l’arbre de Noël. [Arrêt sur info].
Entretien traduit de l’allemand par Laurent Bénac et Jonas Lismont le 29 novembre 2017 et repris sur Arrêt sur info
4 décembre 2017
Source: http://www.comite-valmy.org/spip.php?article9273
Question : M. Ganser, vous êtes un historien, spécialiste de l’Histoire contemporaine depuis 1945 et expert en politique internationale. Au sein de l’Institut SIPER que vous avez créé et que vous dirigez, vous vous intéressez à de très nombreux sujets comme l’énergie et la géostratégie, les conflits pour les ressources et la politique économique, les mises en œuvre de guerres secrètes, et (je dirais presque paradoxalement) la paix. Votre nouveau livre est intitulé Les Guerres illégales de l’OTAN ; donc parlons-en pour commencer. Qu’est-ce qui rend une guerre légale, ou illégale ?
Daniele GANSER : De manière générale, toutes les guerres sont illégales. La Charte de l’ONU, signée en 1945, énonce explicitement que les États doivent résoudre leurs différends sans avoir recours à la violence ou aux armes. Les guerres sont donc clairement illégales. Il existe toutefois deux exceptions à cette règle : premièrement, la légitime défense ; si un pays est agressé, il a le droit de se défendre militairement. Deuxièmement, une guerre est légale si le Conseil de Sécurité de l’ONU a voté un mandat explicite en ce sens.
Question : Dans votre livre, vous parlez des États-Unis comme d’un « Empire »… Pourquoi ce terme ? En France, la classe médiatique et/ou politique va immédiatement crier à « l’anti-américanisme primaire ». D’ailleurs, ce réflexe pavlovien a-t-il cours également dans les pays de langue allemande ?
Daniele GANSER : Je suis un historien. Pour moi, le terme d’Empire est celui usité pour décrire le pays le plus puissant à un moment donné. Il y eut ainsi l’Empire romain au début de notre ère ; ce n’est pas je crois « anti-italien » de parler de l’Empire romain ! Au xixe siècle, l’Empire britannique connut son apogée. Il n’est pas « anti-britannique » d’évoquer cet Empire… Depuis 1945, donc depuis plus de 70 ans, les États-Unis sont le pays le plus puissant. Il n’est pas « anti-américain » de dire cela. C’est un fait. Il existe environ 200 pays dans le monde aujourd’hui. Mais si nous examinons les 5 Membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU – sans doute les 5 pays les plus puissants ou influents – une vérité saute aux yeux : les dépenses militaires US s’élèvent à 600 milliards de dollars par an, infiniment plus que n’importe quel autre pays. La Chine dépense environ 200 milliards annuellement, la Russie 70, la France et le Royaume-Uni à peu près 50 milliards chacun. En outre, les États-Unis disposent de 10 porte-avions, la France d’un seul (le Charles de Gaulle) comme la Russie et le Royaume-Uni, et la Chine en a 2 depuis peu (le second n’étant pas encore en service). Les USA entretiennent des bases militaires dans plus de 40 pays (dont par exemple Guantanamo à Cuba, et Ramstein en Allemagne). La France compte des bases militaires dans 11 pays différents (parmi lesquels l’Allemagne, et des pays africains comme le Mali, le Niger, le Tchad, Djibouti, …) Par ailleurs, le dollar américain est la monnaie de référence au niveau mondial. La devise la plus importante dans l’économie mondiale n’est ni l’Euro, ni le Rouble, le Renminbi ou le Franc suisse ! Enfin, depuis 1945, les États-Unis ont bombardé plus de pays que n’importe quel autre État dans le monde. La liste des pays bombardés inclut l’Afghanistan, la Libye, la Syrie, l’Irak, le Soudan, la Serbie, la Corée, le Vietnam, le Laos, le Cambodge, le Nicaragua, le Pakistan, la Somalie, le Yémen, Cuba… et cette liste n’est pas exhaustive. Pour ces raisons, et d’autres encore, les États-Unis sont clairement un Empire ; il n’y a aucun doute à ce sujet. Je ne regarde pas la télévision française, et ne lis pas la presse française, je ne sais donc pas si ce terme est d’usage fréquent en France… Mais les experts en géopolitique français ne peuvent ignorer que les États-Unis sont la seule et unique superpuissance. Ici, en Suisse alémanique où je vis, ce terme d’Empire US n’est pas beaucoup utilisé, parce que les gens ont peur que cela crée des problèmes avec l’Empire, ou nuisent aux relations commerciales.
Question : D’autant que vous allez plus loin : vous affirmez aussi que les États-Unis sont une oligarchie…
Daniele GANSER : Oui, bien sûr. L’ancien Président Jimmy Carter a dit en 2015 que les États-Unis ne sont plus une démocratie mais une oligarchie, c’est-à-dire un pays dirigé par une petite classe supérieure riche qui constitue au plus 1% de la population totale. Carter expliquait qu’un candidat à l’élection présidentielle US avait besoin d’au moins 300 millions de dollars pour concourir. Il y a plus de 320 millions d’habitants aux USA, mais combien d’après vous peuvent disposer d’une telle somme ? Si vous n’appartenez pas à l’oligarchie, vous n’avez aucune chance d’être un jour élu Président des États-Unis. Le Président est toujours choisi parmi les riches. Les 100 sénateurs aussi appartiennent à l’oligarchie : ils ne siègent pas au Sénat qui n’est pas un cénacle de « vieux sages », mais une assemblée de riches ! En moyenne la fortune d’un sénateur est de 3 millions de dollars. Ceux qui occupent des fonctions exécutives sont encore plus riches : certains des membres de l’Administration Trump ne sont pas des millionnaires, mais des milliardaires. Leurs intérêts est de défendre leur fortune et de devenir encore plus riches. Ce qui est classique dans un système oligarchique. C’est donc l’oligarchie US qui dirige l’Empire US.
Question : Pourtant, citoyen suisse, vous n’êtes pas « anti-américain ». Vous expliquez même que vous avez été stupéfait de constater « non sans effroi » que « ce sont les pays de l’OTAN, qui, conduits depuis 70 ans par les États-Unis, ont déclenché le plus de guerres illégales, et ce dans une impunité totale. »
Daniele GANSER : Quand j’étais étudiant en histoire, j’ai voyagé à de nombreuses reprises aux USA. Je suis allé à New York, Boston, Miami, Los Angeles, Seattle, et bien d’autres villes encore. Les paysages américains et la nature en particulier sont merveilleux. La plupart des citoyens aux Etats-Unis sont des gens formidables ; ce sont les oligarques qui initient les guerres. Le citoyen lambda, aux États-Unis comme ailleurs est trompé par la propagande véhiculée par les médias qui répètent sans cesse que l’Amérique combat pour la liberté et la démocratie. Mais c’est un mythe. Cela n’est pas vrai. Les oligarques se battent pour leurs intérêts commerciaux et dans le but d’étendre la puissance de l’Empire US. J’ai beaucoup appris des universitaires américains comme Noam Chomsky ou des journalistes comme William Blum, que j’ai rencontrés, et qui critiquent l’Empire de manière virulente. En fait, les critiques les mieux informés et les plus pertinents vivent aux USA. La liberté d’expression existe, et il leur est donc possible de s’exprimer publiquement et de publier des livres.
Question : Tout au long de votre livre, vous insistez sur l’importance du droit international. Vous citez de nombreux professeurs de droit qui tous sont unanimes… Pourtant, en Occident, la presse acquise à l’OTAN n’en parle jamais. Ou plutôt, elle l’ignore méthodiquement quand des États membres de l’OTAN le viole, et ne fait mine de s’en souvenir que si elle estime que des pays ennemis le bafoue. Pour prendre un exemple, je n’ai pas connaissance d’un média français qui ait expliqué à nos compatriotes que MM. Hollande ou Obama commettent un acte d’agression quand ils ordonnent à leur aviation de bombarder des objectifs en Syrie sans l’aval du gouvernement syrien, alors que M. Poutine reste, lui, dans le strict cadre du droit international quand les avions russes interviennent dans ce même pays, avec l’accord du gouvernement. Autre exemple notable : personne en France ne s’est étonné que trois ministres successifs des Affaires étrangères français (MM. Juppé, Fabius et Ayrault) aient appelé à un changement de régime en Syrie, alors même que cela est en complète violation de la Charte des Nations Unies qui régit le droit international…
Daniele GANSER : Oui, il y a vraisemblablement un problème dans la presse française si le public n’est pas informé qu’il est illégal de renverser un gouvernement étranger, ou même simplement d’essayer de fomenter un changement de régime dans un pays tiers. Les dirigeants français, avec leurs homologues britanniques, états-uniens, saoudiens et qataris ont tenté de renverser le gouvernement syrien. Jusqu’à présent, ces tentatives ont échoué : M. Assad est toujours au pouvoir. Clairement, cela était illégal au regard du droit international. Au cours de l’Histoire, les Russes aussi ont mené des opérations illégales. L’URSS a envahi la Tchécoslovaquie en 1968 et l’Afghanistan en 1979, sans mandat du Conseil de Sécurité. Les guerres illégales sont malheureusement fréquentes… En 1956, la France, en accord avec la Grande-Bretagne et Israël a attaqué l’Égypte durant la crise du canal de Suez, un autre exemple de guerre illégale. Mais la presse le plus souvent n’utilise même pas ce terme, et lorsqu’un concept n’est pas débattu dans les journaux, ou jamais présenté à la télévision, alors il ne faut pas s’étonner que les gens ne se posent pas la question pourtant toute simple de savoir si ces guerres sont légales ou pas… Ou s’il n’est pas illégal d’armer des groupes militants dans des pays comme la Syrie ou le Nicaragua ? Dans mon livre, je montre comment les pays membres de l’OTAN se sont engagés dans de telles guerres dites secrètes, et oui bien sûr, tout cela est souvent absent des journaux (ou complètement falsifié) mais les gens qui lisent des livres peuvent apprendre énormément de choses factuelles.
Question : Les manifestations monstres qui eurent lieu partout dans le monde pour s’opposer à l’invasion de l’Irak par les États-Unis et leurs alliés britanniques en 2003 ont, depuis, été quelque peu oubliées. Elles ont révélé à la fois l’arrogance de l’Empire US, et l’impuissance du mouvement pacifiste. Depuis, malgré le désastre total qui a suivi la destruction de l’appareil d’État irakien, le revirement des dirigeants français, (mais aussi italiens, allemands, etc.) a été aussi rapide que complet : ces pays ont mené, directement ou indirectement des guerres néocoloniales en Libye puis en Syrie, plongeant au nom des « droits de l’Homme » et de la « défense de la démocratie » deux pays stables et indépendants dans le chaos. Il est très difficile de savoir si l’opinion publique est entièrement dupe de la propagande qui a précédé et accompagné ces guerres illégales… Quelle est votre opinion ?
Daniele GANSER : La France et l’Allemagne se sont en effet opposées à l’attaque illégale de l’Irak par les États-Unis et le Royaume-Uni en 2003. Et oui, effectivement, il y eut d’énormes manifestations contre la guerre à Paris, New York, Londres, Berlin, Rome et même ici en Suisse. J’ai participé à la manifestation à Berne, l’une des plus imposantes que la Suisse ait jamais connue. Cela montre que des millions de personnes sont contre les guerres illégales d’agression. Et puis, en 2011, quand la France, le Royaume-Uni et les USA ont bombardé la Libye, il n’y eut presque aucune manifestation pacifiste. Pourquoi ? C’est difficile à dire. Car là aussi les règles de l’ONU ont été violées. La France, le Royaume-Uni et les USA avaient un mandat du Conseil de Sécurité pour établir une zone de restriction de vol au-dessus de la Libye. Et ils l’ont détourné pour effectuer un changement de régime au cours duquel Kadhafi a été assassiné. Ce n’était absolument pas ce qu’autorisait le mandat onusien. Ces « jeux d’influence » (pardonnez la litote !) déstabilisent des régions entières. Beaucoup en France pensent qu’il est acceptable que Sarkozy ait fait bombarder la Libye. Mais imaginez un instant la situation inverse : que Kadhafi ait fait bombarder Paris ! La Charte de l’ONU est claire sur ce point : aucun pays n’a le droit d’en bombarder un autre sans avoir un mandat explicite en ce sens du Conseil de Sécurité. Tous les États doivent obéir à ces règles. Sinon, nous courrons le risque que plus personne ne respecte le droit international, ce qui signifierait le chaos.
Question : Vous citez des exemples concrets de mensonges de guerre, et vous vous intéressez aussi à cette propagande pluriquotidienne et multicanaux dont nous sommes bombardés. Vous commentez notamment l’usage qui est fait d’expressions orwelliennes comme « opérations », « frappes chirurgicales », « guerres humanitaires »…
Daniele GANSER : Oui, toutes ces guerres illégales sont vendues à l’opinion publique des pays qui les mènent, en l’occurrence la population des pays membres de l’OTAN, sous la forme appétissante de nobles missions humanitaires. Mais cela n’a aucun sens : il ne peut y avoir de guerres humanitaires, c’est impossible car les deux termes sont absolument contradictoires. Les guerres sont toujours brutales, horribles et meurtrières. Dans certains cas, comme en 2011 en Libye ou en 1999 en Serbie, des commandos des Forces spéciales ont même attisé les tensions en armant des groupes militants dans le pays cible. Le plus souvent, une guerre secrète précède la phase médiatisée de la guerre. Mais les gens assis devant leur téléviseur ne voient rien de cette phase préalable, la guerre secrète et se laissent duper et manipuler. J’ai écrit ce nouveau livre pour expliquer ces choses d’une manière simple mais pas simpliste, agréable, de sorte à ce que même des adolescents puissent le lire et comprendre ce que sont les guerres illégales.
Question : Vous êtes l’auteur des Armées secrètes de l’OTAN [1] un ouvrage traduit dans 10 langues, qui a établi votre réputation auprès de vos pairs, et qui a été salué par des nombreuses personnalités impliquées dans le mouvement pacifiste. Vous avez enseigné à la prestigieuse ETH de Zurich, et à l’Université de Bâle. Puis vous avez publié un article sur le 11-Septembre, critique de la version donnée par l’administration Bush, et à partir de là, les ennuis ont commencé…
Daniele GANSER : C’est vrai. Ma thèse de doctorat portait sur le Réseau Gladio et les armées secrètes de l’OTAN. Je suis donc un historien spécialisé dans les opérations secrètes, le terrorisme sous faux pavillon, et la géostratégie. Ce livre a été bien reçu, mais en 2006, j’ai publié un article dans un journal suisse, dans lequel je plaidais pour une nouvelle enquête sur les attentats du 11-Septembre car la narration de Bush n’est pas crédible. L’ambassade des États-Unis en Suisse m’a immédiatement attaqué en disant que tous ceux qui se posent des questions sur ce sujet colportent des théories complotistes. Aujourd’hui encore, le mot « complotiste » est utilisé pour stigmatiser les chercheurs et les historiens comme moi et les empêcher de poser des questions sur le 11-Septembre. Mais cette interdiction n’est pas acceptable. Les historiens et les scientifiques en général doivent toujours avoir le droit de poser des questions ! Sinon, c’est la fin de la science. Imaginez que l’on ait interdit à Descartes de penser, ou à Galilée ou Socrate de réfléchir. Poser des questions est nécessaire. Dans mon article, j’invitais chacun à s’intéresser au bâtiment 7 du World Trade Center, la 3e tour qui s’est effondrée à New York ce jour-là, bien qu’aucun avion ne l’ait percutée. Pourquoi s’est-il effondré ? Cela n’est pas clair. Il n’y a que 2 possibilités : l’incendie ou la démolition contrôlée. J’ai cité un expert suisse de la sécurité des bâtiments qui disait que cela ressemblait beaucoup à une démolition contrôlée. Deux ans plus tard, en 2008, le NIST (l’Institut national des Normes et de la Technologie) publia un rapport niant cette possibilité et donnant l’incendie comme explication de l’effondrement. Je ne sais pas si cela est vrai ou si c’est un mensonge. A ce jour, plus de 2 000 architectes et ingénieurs regroupés dans l’association AE911Truth de Richard Gage exigent une nouvelle enquête sur les causes de cet effondrement, car selon eux, de nombreux éléments prouvent la thèse de la démolition contrôlée. Je ne sais pas ce qui s’est passé le 11-Septembre, ni les raisons de l’effondrement du WTC 7, mais je soutiens la demande d’une nouvelle enquête car nous avons vraiment besoin de connaître toute la vérité.
Question : La version allemande de Wikipedia (et dans une moindre mesure les versions anglaise et française) vous ont longtemps présenté (voire vous présentent encore) comme une « théoricien du complot ». À ce sujet, le documentaire Le côté obscur de Wikipédia démontre de manière passionnante comment fonctionne « la police de la pensée » en vigueur sur le site. On y comprend comment une poignée de personnes anonymes ont détourné les règles éthiques de l’encyclopédie en ligne pour soi-disant « protéger » les lecteurs du site d’idées qu’ils jugent inadéquates. Dans le chapitre concernant l’Afghanistan, vous revenez à la charge sur les attentats du 11-Septembre, et citez des analyses de David R. Griffin, Richard Gage… Comme l’édition française des Guerres illégales de l’OTAN est publiée aux éditions Demi-Lune, il est évident que les journalistes en France – qui tireraient pourtant grand profit à vous lire ! – vont vous ignorer consciencieusement, même si l’édition originale a été publiée chez l’un des plus anciens et des plus sérieux éditeurs suisses…
Daniele GANSER : Wikipedia attaque toute personne qui pose des questions sur le 11-Septembre. C’est assez étrange. Pendant des années, l’article qui me concerne sur Wikipedia (en allemand) était plutôt bon. Puis j’ai fait part publiquement de mes doutes sur le 11-Septembre et le WTC 7 en particulier, et ai appelé à une nouvelle enquête, et alors soudainement l’article me concernant est devenu accusatoire : j’étais devenu un « théoricien du complot » ! Bien sûr, je ne suis rien de tel : je suis simplement un historien suisse qui fait son boulot. Mais cela doit vraiment vous inciter à réfléchir, quand vous vous rendez compte qu’un tout petit groupe de personnes contrôle l’encyclopédie la plus utilisée dans le monde, et qu’il est capable d’effacer les corrections d’un public beaucoup plus grand s’il en décide ainsi. Le film que vous mentionnez l’explique très bien. Pour ce qui est des médias français, je ne sais pas s’ils parleront du nouveau livre, cela ne dépend pas de moi !
Question : Votre livre est un best-seller dans les pays de langue allemande. La presse s’en est-elle fait l’écho ? Sinon comment expliquez-vous un tel succès, vraiment remarquable pour un ouvrage traitant de géopolitique, d’Histoire militaire et de relations internationales ? J’imagine que vous ne vous attendiez pas à un tel engouement…
Daniele GANSER : Plus de 50 000 exemplaires du livre se sont vendus en moins d’un an. J’en suis évidemment très content, et profite de l’occasion pour remercier mes lecteurs de leur intérêt. Je pense que la raison pour laquelle tant de gens ont acheté et lu ce livre est d’abord qu’il est écrit dans un style simple, accessible à tous. Ensuite, il offre à chacun un regard en coulisses : beaucoup de gens savent que les politiciens leur mentent, que la télévision et les médias leur mentent, mais ils ne savent pas très bien comment sont élaborés ces mensonges ni comment est disséminée la propagande des guerres illégales. Et les gens se sont emparés du livre pour s’instruire, s’informer sur le sujet, ce qui me réjouit profondément. J’ai énormément de retours très positifs, ce qui est toujours plaisant.
Question : Vous donnez en outre des conférences devant des salles combles, et celles qui ont été filmées et mises en ligne sur le Net cartonnent (en VO) avec des centaines de milliers de vues chacune. Cela doit vous réjouir profondément de constater qu’une grande partie de vos lecteurs sont de jeunes adultes, qu’ils cherchent à comprendre le monde dans lequel ils vivent, et que le thème de la paix leur semble de la plus haute importance ? Je serais tenté d’ajouter : contrairement aux médias alignés qui ne sont plus que les porte-paroles de dirigeants bellicistes et qui battent constamment les tambours de guerre (Yougoslavie, Kosovo, Afghanistan, Libye et Syrie).
Daniele GANSER : C’est vrai, beaucoup de jeunes gens, entre 15 et 25 ans, assistent à mes conférences et regardent mes vidéos sur Internet. Ce ne sont pas les médias allemands qui ont fait le succès du livre, plutôt l’Internet et ces présentations données dans les pays de langue allemande et qui sont accessibles sur YouTube. Les compteurs des 10 conférences les plus populaires totalisent plus de 5 millions de vues, ce qui est beaucoup pour ce type de sujets. Cela a aidé fortement à faire connaître le livre. Mais la plupart sont en allemand malheureusement. Je n’ai donné qu’une présentation en français, à Paris en 2016, visible ici. Je ne me sens pas très à l’aise quand je m’exprime en français. Cela m’est plus facile en allemand ou en anglais, et je donne donc la priorité au monde germanophone.
Question : Il semble qu’il y ait également un réel intérêt du public, en Allemagne, pour une profonde remise en cause du bien-fondé de l’existence même de l’OTAN. Vous rappelez d’ailleurs qu’après la chute du mur de Berlin et au moment où l’Allemagne s’est réunifiée, puis à plus forte raison quand l’Union soviétique s’est effondrée et que le Pacte de Varsovie a disparu, de nombreuses voix ont appelé à la dissolution de l’Alliance atlantique. Non seulement cela ne s’est pas produit, mais l’OTAN est alors devenue une Alliance offensive, notamment en Serbie… Puis elle s’est rapidement agrandie (elle compte maintenant 29 États membres) et étendue à l’Est, jusqu’à la frontière avec la Russie. Cette évolution est pour le moins préoccupante…
Daniele GANSER : C’est très juste. L’OTAN s’est agrandie après la chute du mur de Berlin en 1989. À l’origine, l’Alliance Atlantique se présentant comme strictement défensive, affirma qu’elle n’attaquerait jamais un État, mais qu’elle réagirait en cas d’attaque d’un de ses membres. Mais ensuite, l’Empire US a changé de doctrine, et les pays membres lui ont emboîté le pas. La Serbie a été bombardé en 1999. En toute illégalité. En Allemagne, le parti Vert de Joschka Fischer et le Chancelier social-démocrate Gerhard Schröder ont participé à l’attaque, aux côtés du Président Clinton. Cela se fit au grand désarroi de beaucoup de militants à l’intérieur du mouvement pacifiste allemand.
Question : J’ai pu lire dans certaines recensions de votre livre que l’on vous reproche de citer Kadhafi (quelques brefs extraits de son fameux discours à l’ONU)… une critique pour le moins incongrue puisqu’un chapitre des Guerres illégales de l’OTAN traite justement de la Libye. Êtes-vous aussi catalogué comme un ami de Poutine et de « Bachar » du fait que vous portez un regard critique sur l’OTAN et n’adhérez pas entièrement aux récits des médias concernant la crise en Ukraine et la guerre en Syrie ?
Daniele GANSER : Ce que j’explique dans mon livre est simple : des pays puissants comme les États-Unis et la France ne devraient pas en attaquer de plus petits comme la Libye ou la Syrie. Cela n’est ni juste ni légal et n’apporte que le chaos. Je m’exprime en tant que citoyen de la Suisse qui comme vous le savez est un tout petit pays. Nous n’aimons pas voir le droit international foulé aux pieds. Que va-t-il se passer si les grandes puissances décident de ne plus respecter la Charte de l’ONU ? Ou si les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité s’attaquaient, notamment les États-Unis et la Russie par exemple ? Il pourrait en résulter une guerre nucléaire. Personne ne veut cela n’est-ce pas ? Pourtant, en Syrie, chasseurs et bombardiers US et russes évoluent dans le même espace, menant leurs opérations séparément, et il existe des risques de confrontation directe. C’est une situation dangereuse. J’espère que tout se passera bien, mais il est fondamental d’exiger le respect par tous de la Charte onusienne : c’est l’intérêt du mouvement pacifiste partout dans le monde comme de l’humanité dans son ensemble.
Question : En tant qu’historien, comment expliquez-vous que la propagande de guerre fonctionne toujours aussi bien, à la fois avant le conflit pour le préparer, et pendant, pour que la population des États « démocratiques » soutienne des actions non seulement illégitimes mais surtout illégales ? Comment des procédés aussi grossiers (par exemple diaboliser l’ennemi du jour comme le « nouvel Hitler ») peuvent-ils ne pas être totalement éculés ? Je mets « démocratiques » entre guillemets, car vous écrivez que la population allemande n’a pas été consultée par rapport à la décision historique – qui viole la Constitution – de faire participer la Bundeswehr à la guerre en Syrie (pas plus que les populations française, britannique, canadienne, états-unienne, etc. vis-à-vis de leur propre armée).
Daniele GANSER : La base de la propagande de guerre est toujours d’utiliser l’arme de la peur. Les gens sont vulnérables à la peur. C’est pourquoi on a recours à ce sentiment. Qui va de pair avec la haine. En associant les deux, il est facile de mobiliser des populations entières en faveur de la guerre. En divulguant des histoires sur le fait que Saddam Hussein possède des armes de destruction massive, vous créez de la peur chez les gens, indépendamment du fait que cela soit vrai ou pas. Quand a été pointée du doigt la responsabilité de Saddam dans les attentats du 11-Septembre – un moment de peur intense – c’est le levier de la haine qui était activé. Plus tard, avec le recul, les historiens arrivent et expliquent que M. Hussein n’avait rien à voir avec le 11-Septembre et qu’il ne disposait pas d’ADM, mais évidemment, il est déjà trop tard ! La guerre illégale a commencé et énormément de gens sont morts. Il s’agit d’une véritable politique qui allie la peur à la haine et aux mensonges ; et elle fonctionne très bien. Dans un chapitre de mon livre, je traite de la guerre du Vietnam qui a commencé (pour les USA) en 1964. L’Empire US affirma alors que les Nord-Vietnamiens avaient attaqué un bateau américain dans le Golfe du Tonkin., ce qui contribua à créer un sentiment de peur et de haine dans le pays. Bien des années plus tard, les historiens découvrirent que l’attaque n’avait jamais eu lieu, c’était un autre mensonge. La plupart des guerres illégales commencent par des mensonges. Je consacre également un chapitre à Cuba. En 1961, les États-Unis affirmèrent devant le Conseil de Sécurité de l’ONU que des pilotes cubains avaient bombardé leur propre pays avant de se réfugier aux USA, parce qu’ils haïssaient le régime de Fidel Castro. Cette histoire aussi était fausse.
Question : J’insiste sur votre courage politique, car malheureusement, à part quelques exceptions notables (Mme Lacroix-Riz, MM. Jacques Pauwels ou Michael Parenti viennent – entre autres – immédiatement à l’esprit), les historiens ne se distinguent pas en général par leur intégrité. Le récent documentaire américain (de Burns & Novick) sur la guerre du Vietnam diffusé par Arte en est un exemple caricatural : alors qu’il dure presque 9 heures dans sa version « courte », les réalisateurs réussissent l’exploit de ne pas présenter les incidents du golfe du Tonkin comme une manipulation de l’administration Johnson, et de ne jamais simplement mentionner que la guerre au Vietnam, tout comme les bombardements au Laos et au Cambodge étaient purement et simplement illégaux au regard du droit international. Alors que ces événements datent de 50 ans et plus, ils se contentent ainsi de dire que l’implication des forces armées US au Cambodge fut « gardée secrète », ce qui est très différent. On est donc en droit de penser que ce documentaire – partout présenté comme admirable, radical et presque révolutionnaire car il donne aussi la parole aux Vietnamiens ( !) – tient plus de la propagande de guerre (John Negroponte, présenté comme un diplomate, y intervient de manière récurrente), et est coupable de dissimulations de crimes d’agression (le plus grave selon le Tribunal de Nuremberg)…
Daniele GANSER : Je n’ai pas vu cette série documentaire. Ce que je peux dire, sans risque de me tromper, c’est que si un documentaire sur la guerre du Vietnam n’explique pas à son audience que cette guerre était illégale, et qu’elle a débuté par un mensonge, alors soit le propos est manipulateur soit le travail de recherche est réellement insuffisant.
Question : Malgré tous ces mensonges, et toutes ces guerres, parvenez-vous encore malgré tout à rester optimiste ?
Daniele GANSER : Absolument. Je suis le père de deux jeunes enfants. Je garde l’espoir que la « famille humaine » sera capable de mettre un terme à la plupart des mensonges et à la brutalité qui définissent encore les relations internationales. Je suis pleinement conscient que de nombreux défis se posent à nous en ce xxie siècle. Mais aucun ne pourra être résolu par la violence. Et je réalise que de plus en plus de gens comprennent cela. Des réseaux se créent sur le Net, pour inventer des solutions alternatives, pour en finir avec les cycles et autres spirales de violence, en boycottant les chaines de télévision et les journaux qui appellent à la guerre ou la soutiennent. Donc oui, il y a de l’espoir. L’être humain peut toujours progresser, s’élever dans la voie de la conscience. La France a connu la royauté ; elle vit maintenant en démocratie : c’est un progrès historique. Il fut un temps où les femmes n’avaient pas le droit de vote (en Suisse, en France, en Angleterre, aux USA, etc.). Elles le peuvent maintenant, ce qui est aussi un progrès historique. J’espère que dans un futur proche, nous saurons respecter la Charte onusienne et le progrès historique qu’elle constitue. Cela est possible, et cette excellente idée produirait des bénéfices mutuels pour l’intégralité de la grande famille humaine.
Question : En conclusion, j’aimerais vous poser deux questions en phase avec l’actualité. La présente situation au Venezuela n’est pas sans rappeler celle des mois qui ont précédé le renversement de Salvador Allende au Chili (pays non traité dans le livre) ou celle juste après la Révolution cubaine, avec l’opération Mangouste qui visait à miner la popularité du nouveau pouvoir, en sabotant l’économie de l’île.
Daniele GANSER : C’est certain, la situation au Venezuela aujourd’hui est extrêmement instable. Mais je ne suis pas un expert, et je me garderai donc de tout commentaire. Bien sûr, il est historiquement avéré qu’à maintes reprises, l’Empire US a renversé des gouvernements étrangers en toute illégalité, et le coup d’État de 1973 au Chili en est un exemple flagrant.
Question : Même si le contexte historique (et géopolitique) est très différent, en lisant le chapitre sur Cuba (et le long développement sur la crise des missiles) on ne peut s’empêcher de penser à la crise « actuelle » (si l’on peut dire, car elle a débuté en 1993) entre la Corée du Nord et l’Empire US… Cette crise me semble illustrer le propos même de votre livre, à savoir que la violation récurrente du droit international et de la Charte de l’ONU sur l’interdiction de la violence conduit à toujours plus de conflits. (Le régime nord-coréen – qui a déjà connu une guerre contre les USA, au cours de laquelle l’usage de l’arme atomique a été envisagé – se sentirait sans doute moins menacé dans sa survie si des pays membres de l’OTAN n’étaient pas intervenus pour procéder à des changements de régime en Irak, en Libye et en Syrie, sans compter tous les autres cas que vous décrivez dans le livre.)
Daniele GANSER : Il existe actuellement de fortes tensions entre l’Empire US et la Corée du Nord. Fort heureusement, elles n’ont pas abouti à une guerre entre ces deux pays. Quand ils voient les États-Unis bombarder des pays illégalement et en toute impunité, certains petits États peuvent être tentés de penser que l’arme atomique les protégera, que c’est le seul moyen de se défendre, la seule chose qui arrêtera l’Empire US. Mais je pense que ce n’est pas un bon calcul. Il me semble qu’il serait plus avisé de respecter la Charte des Nations Unies. Neuf pays sont des puissances nucléaires : les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité (USA, Russie, Chine, Royaume-Uni et France) et l’Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord. Plus il y aura d’États nucléarisés, et plus le système sera fragile. L’ICAN dénombre actuellement plus de 16 000 têtes nucléaires dans le monde. Une telle puissance de feu est capable de détruire plusieurs fois la planète. Mais nous n’en avons qu’une seule, et je pense que nous ne devons pas la détruire.
Merci à vous, M. Ganser.
« Si vous avez oublié les noms des nuages, vous avez perdu votre chemin » (Russell Means en pdf)
Posted in Uncategorized on 11 janvier 2017 by Résistance 71Nous avions traduit de larges extraits du livre testament de l’activiste Lakota Russell Means en plusieurs épisodes, l’infatigable et pugnace Jo nous en a fait un super pdf que voici grand merci à elle ; à lire donc, relire et diffuser sans aucune modération:
si-vous-avez-oublie-le-nom-des-nuages-vous-avez-oublie-votre-chemin
Mitakuye Oyasin
Résistance 71