Nation ou classe : le choix de la gauchiasse de partis et la trahison de la révolution sociale (IWW et Résistance 71)
Point de vue lucide et juste de l’IWW lors de la campagne du referendum pour l’indépendance de l’Ecosse en 2014. Ce qu’il faut bien comprendre également est que le système de partis politiques, partis communistes inclus, n’est qu’une validation du système étatico-marchand, dès 1848, Marx et Engels avaient trahi la révolution sociale avec leur “Manifeste du parti communiste”, qui ne fut qu’une injonction à rejoindre la fange systémique social-démocrate étatique par le biais d’un “parti” qui à termes, ne pouvait en rien être “prolétaire”. Comme le suggère entre les lignes l’IWW ci-dessous : les anarchistes avaient et ont toujours raison sur la lutte émancipatrice, même si certains ont aussi succombé et trahi la cause de la révolution sociale comme en Espagne 36 avec des membres de la CNT devenant membres du gouvernement républicain espagnol. Le miroir aux alouettes de l’illusion démocratique est puissant. L’important est de garder le cap et se garder du réformisme promu en permanence !
Quelques exemples de la trahison de Marx, tirés du texte même du “Manifeste du PARTI communiste” (texte de référence en anglais de Samuel Moore, traduction de 1888, publiée aux éditions Penguin Classics, 1985, traduction de l’anglais Résistance 71) :
“L’organisation du prolétariat en classe, et conséquemment en un parti politique, est continuellement dérangée, encore et toujours par la concurrence entre les travailleurs eux-mêmes. Mais cela revient toujours, plus fort, plus ferme, plus puissant. Cela force la reconnaissance législative des intérêts particuliers des travailleurs en prenant avantage sur la division de la bourgeoisie elle-mème…
[…] La caractéristique distinctive du communisme n’est pas l’abolition de la propriété de manière générale, mais de l’abolition de la propriété bourgeoise. […] Le prolétariat utilisera sa suprématie politique pour arracher pas à pas, tout le capital de la bourgeoisie, de centraliser tous les instruments de production entre les mains de l’État, c’est à dire du prolétariat organisé en classe dirigeante…
[…] Quoi qu’il en soit, dans les pays les plus avancés, ce qui suit sera de manière générale relativement applicable :
1- Abolition de la propriété de la terre et application de tous les loyers de la terre à des fins publiques.
2- Un impôt sur le revenu graduel ou lourdement progressif
3- Abolition de tous les droits d’héritage
4- Confiscation de toutes les propriétés des émigrants et des rebelles
5- Centralisation du crédit entre les mains de l’État par le moyen d’une banque nationale ayant un capital d’état et un monopole exclusif.
6- Centralisation des moyens de communication et de transport aux mains de l’état.
7- Extension aux usines et aux instruments de production propriété de l’état, la mise sous culture de terres abandonnées et l’aménagement des terres en accord avec un plan commun.
[…]
En France, les communistes s’allient avec les socio-démocrates, contre la bourgeoisie conservatrice et radicale, se réservant le droit de prendre une position critique en regard des phrases et illusions traditionnellement émanant de la grande révolution…“ [fin de citations]
Blablablablabla… intégration au système politico-électoral, c’est tout.
Ce manifeste, dans certains passages, est la porte ouverte au léninisme, au capitalisme d’état tel qu’il fut pratiqué en émanation du “Manifeste du parti communiste”, encouragé par la participation au système étatico-marchand au lieu de lutter pour sa mise à bas totale dans tous les segments de son application.
Ajoutons aussi ceci : au fil du temps, les marxistes ont tronqué le titre le l’ouvrage pour le nommer de manière si arrogante et péremptoire : “Le manifeste communiste”, alors que ce petit bouquin n’est qu’un mode d’emploi de la trahison de la révolution sociale. Question : pourquoi au fil du temps passe-t’on du “Manifeste du parti communiste” au “Manifeste communiste”, alors que Engels dans sa préface de l’édition italienne de 1893, soit 45 ans plus tard et 10 ans après la mort de Marx, le nomme toujours “Manifeste du parti communiste”. Autre précision : la première traduction de l’ouvrage en russe fut faite par… Bakounine en 1862 et porte le titre de “Manifeste du parti communiste” bien entendu. Il est étonnant de voir que bon nombre d’éditions en diverses langues, dont celle de Penguin Classics que nous avons entre les mains, escamotent le mot “parti”… Les marxistes essaient-ils d’escamoter la réalité de leur dogme ? Celle de la collaboration systémique et de la trahison… Possible, probable…
L’IWW remet les pendules à l’heure d’avec toute cette gauchiasse de partis qui des “communistes” (marxistes, autoritaires d’état de tout poil) aux “socialistes” ont tous passé leur temps à trahir la révolution sociale en long en large et en travers. La soupe est bonne à bouffer au râtelier du capital pour les quelques ceux en contrôle de cette fumisterie de l’illusion, ceci vaut également pour les syndicats ouvriers dans leur très vaste majorité, l’IWW étant une des très rares exceptions, remercions-les de toujours exister… Où sont ces partis aujourd’hui ? A quoi est réduite la lutte sociale ?
A bas tous les partis de l’extrême gauche à l’extrême droite du capital, à bas l’imposture révolutionnaire des oppositions contrôlées, à bas l’État, à bas la marchandise, à bas l’argent et à bas le salariat !
Vive la Commune libre de notre humanité enfin réalisée !
~ Résistance 71 ~
Nation ou classe
Perspective révolutionnaire
IWW Écosse
Novembre 2014
Traduction Résistance 71
Juillet 2022
Il y avait de revendications de la classe travailleuse dès le départ du référendum d’indépendance écossais et ces revendications n’ont fait que croître à l’approche du vote. Bien des partis de la soi-disante “gauche” commencèrent à faire appel à ces demandes et désirs de la classe travailleuse. Pourquoi et pourquoi maintenant ?
Pour y répondre, nous devons observer et avoir une vision plus panoramique de la période actuelle du capitalisme. En ce moment, nous sommes dans la phase d’agonie du capitalisme alors que la crise amorcée en 2008 continue depuis ses sources des années 70, lorsque nous avons eu notre premier débat d’indépendance. Cet appel à l’état-nation est un effet généré que la crise capitaliste génère. Une crise du capitalisme mème à une crise d’État et c’est ce qui s’est répandu sur ces évènements.
Il était bien évident que faire appel aux peurs et aux rêves de la classe travailleuse fut une des tactiques principales de toute la campagne. Les gens les plus enclins à voter OUI furent ceux des couches les plus défavorisées et inversement pour ceux qui votèrent NON. Glasgow et Dundee votèrent OUI [NdT : à l’indépendance de l’Écosse], zones de pauvreté et traditionnellement, terre des sections les plus militantes et conscientes de classe du prolétariat.
Taux de profit
Le problème pour ces partis est que le temps de l’état-providence s’est depuis longtemps effacé face à la continuité de la crise capitaliste internationale. Depuis la fin des années 70, le capitalisme est entré dans une profonde crise alors que la période de reconstruction post-seconde guerre mondiale avait pris fin, une période qui vit le taux de profit être suffisamment haut pour permettre des concessions à la classe travailleuse sous la forme de l’état social. Le taux de profit depuis la fin de cette période est en chute, en partie du à l’augmentation de l’efficacité à la production ayant pour résultat l’augmentation des coûts du capital constant dans les états capitalistes les plus avancés.
La crise du capitalisme dans les années 70 a eu pour conséquence l’effondrement éventuel de l’URSS, parce qu’elle n’a pas pu faire la transition suffisamment rapidement et de manière efficace aux nouvelles demandes placées sur l’économie et ceci démarra l’effondrement des états providence traditionnels en Europe. Le Capital devait être libre de bouger afin de trouver de nouvelles zones d’investissement où le taux de profit était plus haut. Mais nous avons atteint un point où même le mouvement du capital et le maquillage financier ont commencé à bégayer sur des profits totalement fictifs. Partout sur l’échiquier politico-économique, des politiques d’austérité ont été lancées, pas pour des raisons idéologiques, ou parce que les banquiers sont veules (NdT: même s’ils le sont de fait…) ou parce que la grande entreprise est vile ou parce que les politiciens sont corrompus, mais parce que c’est la seule façon pour le capital de continuer à fonctionner.
La poussée pour les votes
Tandis que les partis et groupes “socialistes” étaient déjà bien loin d’un mouvement communiste et de la lutte de la classe du travail, ils ont plus ouvertement abandonné toute prétention révolutionnaire et ont succombé au miroir aux alouettes et à l’opportunisme. Pour la vaste majorité d’entre eux, une forme améliorée du capitalisme est préférable à une argumentation pour l’abolition du capital et la chance pour une véritable solution. Certains groupes comme l’International Socialist Group’s (ISG) et sa vitrine organisatrice de la Radical Indépendance Campaign (aussi le Scottish Left Project) a suivi ce modèle en succombant directement au SNP et à la démocratie bourgeoise. Ceci continue dans le sillage de la campagne échouée pour le “Oui” et de tous ces partis “socialistes” à la traîne du SNP, comme Tommy Sheridan appelant les gens à voter SNP contre son propre parti et contre toute autonomie de la classe travailleuse. Maintenant que le parti travailliste (socialiste) est voué à l’effondrement en Ecosse, tous ces groupes se mettent maintenant en branle pour la position lucrative d’être le parti de la classe laborieuse, SNP inclus…
La nation prime sur la classe
La soumission de la lutte prolétarienne aux partis bourgeois et à l’activité politique bourgeoise va, comme bien des fois dans le passé, mener à la négation de toute véritable possibilité d’activité révolutionnaire de la classe travailleuse pour et par elle-même. Si la classe du travail veut changer quoi que ce soit de sa condition alors elle doit opérer ces changement par et pour elle-même. La participation au système politique et électoral bourgeois ne fait que légitimer le dit système et obscurcit la véritable nature de la politique bourgeoise.
Ces partis sont un poids mort à tout véritable changement ou amélioration dans les vies de ceux qui le revendiquent. Ces partis et idéologues ne recherchent qu’à enchaîner la classe laborieuse au même système politique bourgeois sclérosé qui a constamment échoué à fournir un quelconque changement de fond.
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Il n’y a pas de solution au sein du système ! (Résistance 71)
Comprendre et transformer sa réalité, le texte:
Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »
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4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:
Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être
Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche
Manifeste pour la Société des Sociétés
Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie
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Deux communiqués sur la guerre en Ukraine à diffuser sans modération :
This entry was posted on 8 juillet 2022 at 4:14 and is filed under 3eme guerre mondiale, actualité, altermondialisme, autogestion, démocratie participative, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, société des sociétés, terrorisme d'état with tags anarchie et lutte de classe, anarchie société contre l'état, désobéissance civile, dissidence a l'oligarchie, escroquerie socialisme communisme de parti, gauchisme et trahison de la révolution sociale, IWW anarchie syndicalisme, IWW anarcho-syndicalisme, IWW ecosse, IWW nation ou classe, IWW wobblies, oligarchie financiere, politique française, pour une anarchie post gauchisme, résistance politique, société état et démocratie, terrorisme d'état. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.
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