
Anarchisme spirituel : sujets de recherche
Peter Lamborn Wilson (alias Hakim Bey)
Octobre 2002
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
Septembre 2021
1.
Conservatisme de l’âge de pierre (tribal, essentiellement égalitaire, proto-chamanique, chasseur / cueilleur / jardinier, économie du don, etc…)
Les villes-états summériennes (4ème millénaire AEC) : la cassure de la politique originele humanine non-stratifiée, l’émergence de la séparation (voir Pierre Clastres)
Enkidu de Gilgamesh: domestication de “L’homme sauvage”.
La bonne vieille cause et l’éternel évangile, ce que Blake appela le druidisme, a en fait toujours été le déguisement de notre chamanisme de l’âge de pierre et de la déesse du paganisme contre l’escroquerie illuminati vieille de 6000 ans : la religion d’état.
L’émergence de l’argent comme sexualité des morts.
2.
L’âge de bronze : paganisme du dieu de la guerre, menant au paganisme impérial de Rome dans l’âge de fer, la Grande Bête de la Révélation ;
contre cela, l’église originelle apparaît comme une dialectique de la résistance, spécifiquement dans sa forme Essène ou Nazaréenne / Ebionite, Zèle, gnostisme, réforme sociale (les prêteurs et les marchands hors du temple, les évangiles du pauvre etc) et le mysticisme néo-platonicien contre “le don de Constantin”, l’appropriation du christianisme par Rome (tout comme les rois-prêtres summériens s’approprièrent la spiritualité néolithique en tant que “contenu censuré” des cultes du temple…)
Le christianisme qui fut originellement un culte gnostique radical (“Le royaume de dieu est en vous”) fonctionne pathétiquement maintenant comme une religion d’état baignant dans de sévères contradictions et une culture schizophrénique.
3.
Mais toute religion est ancrée dans une contradiction basique : le contenu spirituel de l’âge de pierre (le mythos clastrien si on veut) placardé sur l’idéologie de la séparation hégémonique de l’âge du métal. (voir spécifiquement l’Enuma Elish ou “la génèse babylonienne” où le dieu de la guerre Marduk tue la déesse néolithique Tiamat…) La religion tente constamment de dépasser ou de rectifier cette contradiction. Mais les prêteurs et les marchands retournent toujours au temple et la rectification est une fois de plus transformée en hérésie, apostasie, ombres magiques et crime rituel.
Des sectes hérétiques millénaires parlent de restaurer l’âge d’or : ce rêve dérive de souvenirs réels (stockés dans les mythes) de cet âge de pierre égalitaire des chasseurs / cueilleurs / jardiniers, de l’économie du don et de la société chamano-païenne.
4.
La spiritualité n’est pas religion. La spiritualité est le créatif imaginaire du social (l’esprit, NdT: ce que Landauer appelle le “Geist”…), la religion son opposé ou sa négation, son “spectre” comme le dit si bien Blake : “l’aliénation de cette créativité dans des pouvoirs d’opposition.” Mais, à cause de paradoxes complexes de la dialectique, la graine, le joyau de la spiritualité est souvent trouvé dans les coquilles de la religion, spécifiquement avec les mystiques comme avec Maître Eckhardt et les Franciscains spirituels, et le poison de la religion souvent entache les hérésies, spécifiquement si elles gagnent un véritable pouvoir.
5.
Dans des temps religieux tout discours ou pratique non-autoritaire sera exprimé en termes religieux, souvent en ces termes : hérésie, schisme, apostasie, magie, sorcellerie etc… mais parfois aussi comme “réforme de l’église” ou comme des formes excessives marginales mais permises (comme par exemple le communisme monastique, le monachisme)
Les historiens de l’anarchisme qui le trace jusqu’aux cyniques grecs directement aux Lumières avec rien entre les deux, ne savent pas apprécier la réalité de la mentalité : chaque âge traversé doit faire l’expérience de quelque chose de la liberté (si seulement même son rêve) sous peine de perdre son humanité. L’histoire de l’anarchisme en tant que conscience (plutôt que d’idéologie) réside enterrée dans toute une archéologie de résistance spirituelle. Nous devons lire de nouveau les hérétiques (voir par exemple le travail de Raoul Vaneigem sur l’hérésie de l’esprit libre).
6.
Le problème du dualisme gnostique, une forme extrême de spiritualité qui identifie souvent le monde social avec le monde naturel et les condamne tous deux. Ils rejettent le “dieu de la création” comme étant le mal et exècre “l’âme” comme principe de vie. Seul “l’esprit” satisfait de tels extrémistes. Leur détestation du corps devient plus exagéré et sévère que celle de l’église même (qui condamne au moins le suicide et promet la résurrection du corps)
Le problème du dualisme hante l’anarchisme, je pense. La haine de dieu de Proudhon a pu dériver de ses lectures initiales de la littérature gnostique dualiste (lorsqu’il la mettait sous presse en tant qu’ouvrier typographe), une sorte de catharisme séculier. Le matérialisme athéiste à la Bakounine, peut paraître bizarrement immatériel parfois, piloté par ses propres démons, ses impératifs catégoriques, adoration aveugle de la science, la machine primant l’humain et une étrange asexualité.
Une aide possible pour résoudre un tel crypto-dualisme pourrait bien venir d’une approche “moniste panthéiste” au moyen de modèles chamaniques et païens, ce que T. McKenna appelait “le renouveau archaïque”, pas un retour à l’âge de pierre, mais un retour de l’âge de pierre…
7.
Parce que nous sommes tous de la génération post-lumière que cela nous plaise ou non, la “science” nous pose le problème de la téléologie (ou téléonomique comme l’appelait Bergson). Nous croyons vraiment en la mort de dieu. L’aspect spectral des lumières, ce qu’Adorno (?) appelait “l’instrumentalisation cruelle de la raison”, aplatit la conscience permise en une grande carte 2-D. toute manifestation de sens menacerait le monopole de “accident brutal”, de la “collision sauvage des particules”, des modèles mécanistes / comportementaux de la conscience.” (“Newton’s Night”).
D’où cette peste contemporaine de la futilité : nous sentons tous ses germes rampant derrière une sorte de fin canevas de lumière hygiénique. L’effondrement de la morale, de l’éthique. Aucune pensée pendant sept générations. Arrêtons les feux de forêts en coupant les arbres et en se débarrassant des forêts. “La société n’existe pas.” Nous disait déjà la baronne Lady Margaret Thatcher.
8.
Le mouvement du social au niveau de l’inconscient constituait en lui-même une sorte d’(anti)religion. après tout, quelle preuve existe t’il pour un matérialisme athéiste ? Tout aussi foireux que dieu, vraiment ; l’absence de sens.
Le parti communiste comme encore un autre saint empire romain.
Et la faiblesse philosophique de l’anarchisme sans doute réside quelque part près de la ligne de fracture entre le non-sens et l’éthique. Comment pourrait-il y avoir une bonne façon de vivre dans un univers absurde ? Par l’implication existentielle ? Un grand saut dans le noir ? Mais pourquoi ne pas simplement découper sa propre part ou plus encore ?
Bien sûr Nietzsche devint fou et signa sa dernière lettre “Dionysos et le Crucifié”, un dieu qui renaît, mais seulement dans un abysse silencieux. Nous devons sans doute considérer l’exigence d’une “dure moralité” et peut-être une sorte de sens, bien qu’inexprimable, ou même “spirituel”.
9.
Maintenant, avec l’effondrement du social et le triomphe du capital global, nous, le reliquat pulvérisé, pouvons arborer un visage heureux et dire que le mondialisme est le nouvel internationalisme, l’étape finale du Capital et que bientôt, les moyens de production vont tomber bien mûrs entre les mains d’un prolétariat mondial éveillé. Ou, nous pourrions admettre amèrement que la totalité nous a englobés, que l’Histoire est morte, que l’aliénation est universelle, que les clôtures des terres sont parachevées, que la logique des moyens combinés de la technologie et de l’argent se termine avec l’élimination de l’humain. La pollution de l’espace-temps de Virillo, le Grand Accident. Ou, nous pourrions refuser d’accepter cette dichotomie, continuer en demandant l’impossible. Mais qu’est-ce que l’impossible si ce n’est une forme de spiritualité ?
Si à la fois la religion et l’idéologie nous ont trahis, alors peut-être avons-nous besoin d’un nouveau paradigme. Mais chaque “nouvelle” vision du monde a ses ancêtres. Le post-modernisme n’a pas eu besoin de signifier de simplement aspirer les déchets de l’histoire pour construire plus de commodités et d’attitudes “révolutionnaires”. Disons que nous désirons essayer d’imaginer un mouvement vert non-autoritaire basé sur un anarcho-fédéralisme proudhonien et l’entraide de Kropotkine, une “plomberie anarchiste” de base là vraiment, mais ancré dans une forme de spiritualité. Qu’est-ce qui pourrait nous inspirer ? Avons-nous une “tradition” en ce domaine ?
10.
Une généalogie de la résistance ? une “chaîne de transmission dorée” passant l’esprit autonomiste de l’âge de pierre au travers des âges ?
Puisque nous avons mentionné l’Europe médiévale, commençons par là : malheureusement, nous devrons ignorer l’ère classique, l’Orient etc.. le taoïsme par exemple ou le soufisme et aussi l’extrémisme chiite, la Cabale radicale (Sabbatai Sevi et Jacob Frank), l’hindouisme (spéc- tantrique ou les syncrétistes extrémistes comme Kabir ou le parti terroriste du Bengale), aussi le chamanisme tribal et son histoire de l’âge de pierre à aujourd’hui. Nous en resterons au christianisme, peut-être simplement parce que la plupart d’entre nous a été éduquée à le considérer comme l’Ennemi par excellence.
Sujet de recherche :
Joachim de Fiori et les Franciscains spirituels ; Beghards & Beguines, les frères du libre-esprit
Les Adamites (Le retour littéral à l’âge d’or, allèrent nus à la recherche “d’un signe”);
L’aile radicale de l’hermétisme de la Renaissance, spécifiquement Giordano Bruno, brûlé au bûcher pour hérésie en 1600 et l’alchimiste Paracelsus, qui soutint la révolte paysanne de 1525 contre Luther et les princes ;
La Réforme radicale, ni catholique, ni protestante. Les anabaptistes et le “communisme de la bible”
Les spiritualistes : Sebastian Frank, Schwenckfeld, Paracelsus, qui prêchaient pour une église invisible exotérique sans dogme, sans sacrements, sans ministères ni autorités
Les Libertins;
La famille de l’amour;
Les Rose-Croix, l’idée de la “tolérance radicale”, l’influence de l’alchimie soufiste et de la Cabale juive
Les mystiques allemands : Eckhardt, Tauler, Suso puis plus tard, Jacob Boehme et les piétistes hermétiques (Jane Leade et les Philadelphiens de Londres) ;
La révolution anglaise (voir Christopher Hill et J,P Thompson), Digger, Ranters, Levellers, Seekers, les hommes de la 5ème monarchie et les muggletoniens, les Quakers originaux, les autonomistes, plus tard les chapelles des blasphémeurs
La franc-maçonnerie de gauche : John Toland, les druides et les libres-penseurs. Paine et Blake comme “druides”. Les sociétés maçonniques derrière la révolution française.
William Blake — sine qua non;
L’aile gauche du romantisme allemand et anglais ; Charles Fourier en tant que socialiste hermétique, les romantiques américains, Henry David Thoreau, S. Pearl Andrews, la réforme spiritualiste et radicale, la “religion d ela nature” et toute l’influence de la culture amérindienne.
Gustav Landauer, Gh Scholem, W. Benjamin; Surrealism (spécifiquement la fascination de l’hermétisme) — aussi R. Callois and G. Bataille;
Le retour du chamanisme (depuis au moins le XVIIIème siècle)
Le néo-paganisme, les hérésies universalistes, les cultes psychédéliques, le “cérémonialisme enthéogénique” etc…
11.
La critique de la civilisation a besoin d’une science forte. La science post-lumière avec sa crypto-métaphysique de la “matière morte” a besoin d’une révolution khunienne. La restitution du sens. Le ré-enchantement du paysage. Pas seulement un mythe sorélien mais un vrai mythe. Une spiritualité surréaliste centrée sur la Terre, une hypothèse Gaïa qui serait plus qu’hypothétique, une expérience spirituelle. Une extase en tant qu’entase (voir Bakhtin), un festival de conscience comme magie.
Dans ce contexte, l’hermétisme se recommande de lui-même à cause de sa vision rectifiée néo-platonicienne de la matière comme esprit, la doctrine de la terre comme être vivant. (Nicolas de Cusa, Pico, Ficino, les néo-platoniciens de Cambridge etc…). L’hermétisme n’est pas une religion mais une science de l’esprit et de l’imagination, empirique, expérimentale ; historiquement plus proche de nous que le chamanisme ou les voies orientales, culturellement familière (bien que toujours bien étrange). Compatible avec le mysticisme chrétien, islamique, juif et hindou, peut-être aussi avec le taoïsme et le bouddhisme, très certainement avec la Rose-Croix et la Maçonnerie et avec la plupart des grandes hérésies.
12.
Je ne veux pas argumenter pour une “spiritualité anarchiste” ou un “anarchisme spirituel” sur le principe. C’est par ses fruits que tu les connaîtras. “Recherche” ici veut dire participation, une volonté d’halluciner et d’être renversé au-delà du censeur de la raison des lumières, peut-être même dans le démoniaque. Psychonautes dans les batysphères du psychisme.
Hakim Bey sur Résistance 71
Photo d’illustration du haut tirée du film « Le miroir », Andreï Tarkovski, 1974
Résistance politique : Errico Malatesta, retour sur une vie
Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, crise mondiale, démocratie participative, gilets jaunes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, pédagogie libération, philosophie, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, société des sociétés, société libertaire, syndicalisme et anarchisme, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags errico malatesta anarchie, errico malatesta anarchie et organisation, errico malatesta comment concevoir la révolution, errico malatesta la révolution anarchiste, Errico Malatesta retour sur une vie, errico malatesta société libertaire, manifeste pour la société des sociétés, société état et démocratie, société contre l'état, société des sociétés on 23 septembre 2021 by Résistance 71Errico Malatesta, retour sur une vie
Le Monde Libertaire
20 septembre 2021
Source:
https://monde-libertaire.fr/?article=Des_idees_et_des_luttes_Errico_MALATESTA
« La légende est plus vraie que l’histoire, plus intéressante. » Cette citation d’Errico Malatesta au sujet de la Commune de Paris de 1871 pourrait parfaitement s’appliquer à sa vie. On la connaît par les rapports de police essentiellement consacrés à noircir le personnage pour mieux l’enfermer, mais quid de sa vie intérieure, ses sentiments, son introspection. Très difficile exercice car il parlait assez peu de lui-même, tout consacré à une cause, l’anarchie à laquelle il consacrera un livre éponyme. Certes, il existe des articles, des discours, des propos enflammés d’amis, de compagnons qui magnifient le militant charismatique, lui qui voulait rester discret, au service des autres. Vittorio Giacopino publie chez Lux, un livre « roman historique » pour faire vivre la légende. Rien n’est faux, mais il fait parler Malatesta au plus près de ses lettres à ses amis, de ses réflexions. Enfermé vivant dans un petit appartement rue Andrea-Doria à Rome, surveillé, perquisitionné, harcelé par les nervis fascistes de Mussolini, il se remémore sa vie d’aventures, son départ en Amérique du Sud, ses voyages à Londres, un internationaliste qui rencontre Bakounine à Saint-Imier, se lie avec Pierre Kropotkine.
La Révolution universelle
La Commune de Paris de 1871 sera sa prise de conscience de la nécessité de se battre pour un monde meilleur, il y pense encore en 1931, un an avant sa mort et croit toujours dans la Révolution universelle. « Nous ne reconnaissons d’autre patrie que la révolution universelle, d’autre ennemi que la tyrannie sous quelque forme qu’elle se présente. »
Ses premières actions relèvent du coup de poing, des initiatives à la hâte, des échecs, des procès, de la prison, mais toujours « je ne peux que nourrir du mépris pour ceux qui non seulement ne veulent rien faire, mais se complaisent à blâmer et maudire ceux qui agissent. » Alors, il agit toujours à l’affût d’une action, d’un espoir à relayer. « La foi, ce n’est pas une croyance aveugle : c’est le résultat d’une volonté ferme alliée à une forte espérance. »
Les souvenirs remontent à la surface, des regrets jamais, de la nostalgie parfois comme son séjour à Paris et le retour des communards en 1880, son exclusion de l’Internationale et le mépris de Marx à l’encontre des « anarchistes qui ne représentent pas les vrais travailleurs, mais des gens déclassés avec certains travailleurs abusés, comme troupe. »
Ses propos sont d’une actualité étonnante, bien qu’écrits au début du XXème siècle. « Tout le système social en vigueur est fondé sur la force brutale mise au service d’une petite minorité qui exploite et opprime la grande masse. » Il y oppose Le programme anarchiste qui se conclut ainsi « Nous voulons donc abolir radicalement la domination et l’exploitation de l’homme par l’homme. Nous voulons que les hommes, unis fraternellement par une solidarité consciente, coopèrent volontairement au bien-être de tous. […] Nous voulons pour tous le pain, la liberté, l’amour et la science. »
Une solidarité consciente
Ses regrets ? Oui sans doute le ralliement de Kropotkine et de quelques anarchistes à la guerre en 1914. Et puis aussi la révolution soviétique, même si au début il croit dans cette lumière qui se lève à l’Est, mais il écrit aussi en 1919 qu’en réalité « il s’agit de la dictature d’un parti, ou plutôt des chefs d’un parti […] qui préparent les cadres gouvernementaux qui serviront à ceux qui viendront après pour profiter de la révolution et la tuer. » Dans Pensiero et Volontà, il dénonce Lénine en ces termes, « lui, avec les meilleures intentions, fut un tyran, l’étrangleur de la Révolution russe, et nous qui ne pûmes l’aimer vivant, nous ne pouvons le pleurer mort. » Rappelons que Cronstadt, Mahkno et l’Ukraine, l’élimination des anarchistes sont passés par là.
« Faire les anarchistes »
En 1920, se développe dans le Nord de l’Italie, une mobilisation ouvrière sans pareil, Malatesta en fait partie évidemment. Il faut occuper les usines et paralyser le système bourgeois. Cependant, les socialistes modérés, les syndicats limitent l’ampleur de la mobilisation et le reflux ne tarde pas à se faire sentir. Il en résultera des attentats du désespoir.
Poursuivi par les fascistes, il se réfugie à Rome où la situation sera encore pire qu’à Milan. Isolé, il sent ses forces le quitter, entouré par les séides de Mussolini. Alors que faire, Errico Malatesta ? « Faire les anarchistes ; nous unir, nous organiser, approfondir les problèmes d’aujourd’hui et de demain. […] Ce qui importe le plus, c’est que le peuple, les hommes, perdent l’instinct et les habitudes grégaires que l’esclavage millénaire leur a insufflés, et apprennent à penser et à agir librement. Et c’est à cette grande œuvre de libération que les anarchistes doivent se consacrer. »
Francis Pian
Errico Malatesta, Vittorio Giacopino. Ed. LUX, 2018
= = =
Errico Malatesta sur Résistance 71
Comprendre et transformer sa réalité, le texte:
Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »
+
4 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:
Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être
Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche
Manifeste pour la Société des Sociétés
Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie
2 Comments »