Origine et critique de l’État avec James C. Scott 1ère partie: « L’art de ne pas être gouverné, une histoire anarchiste des hauts-plateaux d’Asie du Sud-Est » (version PDF)
Nous avons traduit de larges extraits du professeur d’anthropologie James C. Scott « The Art of Not Being Governed, an Anarchist History of Upland South-East Asia » dans le but de faire mieux comprendre au plus large public une partie de l’histoire de l’État, son développement dans une zone donnée de la planète et comment des peuples depuis des siècles vont et viennent dans et hors des états, qu’un anthropologue hollandais a nommé « Zomia » et qui regroupe près de 200 millions de personnes au travers de 6 pays allant du Vietnam à l’Inde. Scott nous fait aussi comprendre que l’État, la centralisation et les institutions inhérentes ne sont pas inéluctables et que ce processus d’origine humaine est parfaitement réversible comme cela s’est déjà produit à maintes reprises dans l’histoire de l’humanité post-« révolution néolithique ».
Jo de JBL1960, comme à son habitude, nous en a fait un superbe pdf à télécharger et lire que vous pourrez trouver sous cette introduction.
Le livre existe dans une version française sous le titre de “Zomia, l’art de ne pas être gouverné”, édition Seuil, 2013. Nous encourageons bien évidemment les lecteurs à lire cet ouvrage dans sa totalité, il en vaut la peine.
(*) L’auteur James C Scott est professeur de science politique et d’anthropologie à l’université de Yale aux Etats-Unis. Il y est le co-directeur du programme sur les études agraires et membre de l’Académie des Arts et des Sciences des Etats-Unis.
James C Scott est devenu par ses recherches profondes et pertinentes, un universitaire spécialiste incontournable pour ceux qui désirent analyser et comprendre l’histoire de la société humaine depuis ses lointaines origines en battant en brèches les poncifs et dogmes de ce que l’anthropologie politique “orthodoxe” a prêché au service du statu quo oligarchique depuis des décennies. Scott s’inscrit dans la lignée anthropologique des Pierre Clastres, Marshall Sahlins et du plus jeune David Graeber. Clastrien revendiqué, Scott commence souvent ses livres et conférences avec cette citation de Clastres tirée de “La société contre l’État” (1974):
“Il est dit que l’histoire des peuples qui ont une histoire est l’histoire de la lutte des classes. On pourrait dire avec au moins tout autant de véracité que l’histoire des peuples sans histoire est une histoire de leur lutte contre l’État.”
James C Scott est l’auteur de 10 livres dont, outre cet ouvrage dont nous traduisons quelques extraits de l’anglais, les célèbres ‘Seeing like a State”, Yale U, 1998 et son tout dernier ouvrage dont nous traduirons également de larges extraits au plus tôt: “Against the Grain, a Deep History of the Eartliest States”, Yale U, 2017 (notre traduction est achevée et sera publiée sous format pdf sous peu). Il participe à de nombreuses conférences dans le monde et la plupart de celles-ci sont disponibles pour visionner gratuitement sur la toile.
Notons pour l’anecdote que le titre complet en anglais du livre de Scott est:
“The Art of Not Being Governed, an Anarchist History of Upland Southeast Asia” qu’on pourrait traduire par: “L’art de ne pas être gouverné, une histoire anarchiste des hauts-plateaux d’Asie du Sud-Est” or la traduction du titre du livre tel que publié en français aux éditions du Seuil en 2013 est comme suit: “Zomia, l’art de ne pas être gouverné”… Il est intéressant de constater que le mot “histoire anarchiste” du titre anglais et publié comme tel, en toute honnêteté et sans censure par les éditions de l’université de Yale, est passé à la trappe dans la traduction française “officielle”, est-ce bien surprenant ?… De quoi ont-ils donc si peur dans le pays qui fut si longtemps le berceau de l’anarchisme ?…
~ Résistance 71 ~
La version PDF de notre traduction :
James_C_Scott_L’art_de_ne_pas_être_gouverné
This entry was posted on 8 septembre 2018 at 7:03 and is filed under actualité, altermondialisme, autogestion, écologie & climat, économie, chine colonialisme, colonialisme, démocratie participative, documentaire, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, sciences et technologies, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags anarchie, désobéissance civile, dissidence a l'oligarchie, environnement, guerre contre le terrorisme d'état, guerres imperialistes, james c scott anthropologie anarchiste, james c scott anthropologie politique, james c scott l'art de ne pas être gouverné, james c scott zomia, résistance politique, société état et démocratie, terrorisme d'état. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.
14 Réponses vers “Origine et critique de l’État avec James C. Scott 1ère partie: « L’art de ne pas être gouverné, une histoire anarchiste des hauts-plateaux d’Asie du Sud-Est » (version PDF)”
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8 septembre 2018 à 8:01
[…] Nouvelle version PDF N° 72 de 60 pages du livre “The Art of Not Being Governed, an Anarchist History of Upland Southeast Asia” de James C Scott(*), 2009 et par larges extraits de traduction ► Résistance 71 […]
8 septembre 2018 à 8:18
Ce PDF essentiel, à mon sens, porte le N° 72 dans la page de mon blog qui regroupe toutes les versions PDF que j’ai crées et où vous avez une large place notre toujours plus étroite collaboration en ce domaine me permet, à chaque nouvelle proposition de lecture, et pour le moins de monter un peu plus vers les étoiles…
https://jbl1960blog.wordpress.com/les-pdf-de-jbl1960/
Aussi c’est avec grand plaisir que je partage l’invitation au voyage…
À la prochaine, donc !
Jo
8 septembre 2018 à 9:40
😉
9 septembre 2018 à 10:58
En réalisant ce PDF, ainsi que les suivants, un texte de Zénon, en particulier m’est revenu en mémoire = l’après-histoire, Ou la révolution par le don réciproque et universel ► https://jbl1960blog.files.wordpress.com/2016/11/lapreshistoirezenonpdf.pdf
Notamment dans sa conclusion, et comme souvent :
Que les communes se forment et restent locales. Informelles. Que les cordes vocales résonnent à unir au lieu de juger. Que les efforts soient tendus vers une harmonie sans cesse plus subtile et radieuse. Plus nourricière. Que notre prochaine monnaie soit notre énergie, qui n’est elle-même qu’Amour pur. Et que la raison soit au service du cœur. Car toute la Création a été tissée de ses fils d’or… Notre vie vaut infiniment plus que l’on ne saurait le concevoir. Nous sommes l’union de la Terre au Ciel. Le lien de l’horizontal et du vertical. Nous sommes à l’exacte croisée de l’esprit et de la matière. Nous sommes les relais des Anges sur la planète. Nous sommes indénombrables et chacun unique. Nous connaissons parfaitement la tâche qui nous incombe. Et nous ne sommes qu’UN.
Notre génération sera la dernière de toutes nées comme esclaves. Nos filles et nos fils danseront sur les ruines encore fumantes de nos folies. Puis les fleurs refleuriront sous l’asphalte en miettes. Le soleil bénira chaque instant de nos retrouvailles. Et peut-être, un jour pas si lointain, nous retournerons-nous en arrière pour nous rendre compte que tout, je dis bien absolument tout, aura été nécessaire à notre évolution jusque-là. Alors comprendrons-nous que rien n’est exclu de Dieu, par quelque nom qu’on l’appelle. Que même le mal participait sans le savoir à la réalisation suprême. Nous fermerons les yeux avec sous les paupières gravée l’infinie grandeur du Plan céleste. Le Grand-Œuvre aura été accompli.
Zénon ► https://jbl1960blog.wordpress.com/les-chroniques-de-zenon/
9 septembre 2018 à 11:14
oui excellent… On l’exprime différemment, mais on a la même vision. on ne sera peut-être pas si optimiste dans la durée annoncée, mais l’humanité arrivera à ce scénario: le dépassement de notre humanité étriquée et volontairement limitée, par l’avènement de la société générique égalitaire et unie dans la complémentarité. Peu importe le nom qu’on lui donnera, elle trouvera ses racines dans notre humanité la plus profonde et ancestrale qui vit et revit en nous encore et toujours bien qu’étant bloquée artificiellement pour qu’elle ne remonte pas tout balayer.
Faut faire péter les digues, c’est la mission, ça prend un peu de temps, mais cet évènement est vraiment en marche !… 😉
9 septembre 2018 à 11:19
Plutôt qu’En Marche, qui me fait penser au Transh(umain) 1er je m’applique à dire en route…
Mais sinon, c’est vraiment ça et ce texte est remonté déjà avec la Peste religieuse, mais surtout avec le MS en prépa, je me le suis notée car il était déjà remonté avec JCS1, puis 2 et les suivants…
9 septembre 2018 à 11:37
bien vu.
9 septembre 2018 à 1:46
😉
12 septembre 2018 à 11:34
[…] Nouvelle version PDF N° 72 de 60 pages du livre “The Art of Not Being Governed, an Anarchist History of Upland Southeast Asia” de James C Scott(*), 2009 et par larges extraits de traduction ► Résistance 71 […]
16 septembre 2018 à 11:52
Resistance 71, la vidéo » histoire de l’anarchie » que vous avez mis en commentaire dans cet article a été censuré
https://resistance71.wordpress.com/resister/
17 septembre 2018 à 12:57
Est-elle censurée sur le reste de la toile ?
On va essayer de la retrouver, maintenant si l’auteur, faisant un historique de l’anarchie, clame des « droits d’auteur », on est en pleine situation ubuesque… 😉 😀
Mais bon YT étant YT, quoi d’étonnant ?…
17 septembre 2018 à 10:06
La vidéo est là:
17 septembre 2018 à 10:15
celle-là aussi que nous avons posté il y a plusieurs années:
https://www.youtube.com/watch?v=uK4JB5F3zBs
17 septembre 2018 à 2:14
Entretien de Tancrède Ramonet auteur du documentaire sur France Inter juste avant sa diffusion sur Arte: