Au lieu de la mascarade politique proposée… Intéressez-vous au Confédéralisme Démocratique: l’exemple du Rojava kurde

… parce qu’il n’y a pas de solutions au sein du système ! qu’il n’y en a jamais eu et n’y en aura jamais ! Boycott du vote qui n’est que la validation pseudo-citoyenne du consensus du statu quo oligarchique. Notre rapport à l’État est un rapport de soumission inutile. Changeons notre attitude ! Union pour une résurgence de la nature sociale profonde et universelle humaine, celle de la société des sociétés…

~ Résistance 71 ~

 

“Il est souvent dit que l’etat-nation se préoccupe de la destinée des gens du commun. Ceci est faux. Il est plutôt le gouverneur national du système capitaliste mondial, un vassal de la modernité capitaliste qui est plus intriqué dans les structures dominantes du capital que nous ne tendons à le dire généralement: c’est une colonie du capital et ce indépendamment du nationalisme avec lequel il se présente, il sert de la même manière les processus capitalistes d’exploitation. Il n’y a aucune autre explication pour la redistribution des plus horribles des guerres menées par la modernité capitaliste. Ainsi donc, par là-même, l’état-nation n’est pas avec les peuples, il est au contraire un ennemi des peuples !”
~ Abbdullah Öcalan ~

A lire: “Le confédéralisme démocratique”, Abdullah Öcalan, 2011

 

Le confédéralisme démocratique du Rojava

 

Entretien avec l’historien Raphaël Lebrujah

 

Octobre 2016

 

Source:

http://lagueuleouverte.info/Le-confederalisme-democratique-du-Rojava

 

Dans le Kurdistan syrien, un peuple enclavé, isolé, mais éduqué et responsable construit une nouvelle société tout en luttant efficacement contre DAECH. Une pratique concrète d’écologie sociale.

Au Kurdistan syrien(1), trois provinces forment une région appelée Rojava ; il s’y déroule aujourd’hui une expérience sociale originale et passionnante. Occultée, dans son contenu, hormis son aspect « vitrine » (des femmes font la guerre en première ligne), par la plupart des médias grand public , cette expérience n’a pas eu d’équivalent dans le monde depuis le Chiapas (au Mexique à partir de 1994), voire pour de très courtes périodes pendant la Guerre d’Espagne ou la Commune de Paris. Cette expérience unique de « municipalisme libertaire » a été théorisée par Murray Bookchin (2), elle est portée, depuis 2012, par le projet politique mis en place par le PYD (Parti d’union démocratique). Ce projet est fondé sur celui du PKK, plus particulièrement de son leader historique et charismatique, toujours emprisonné, Abdullah Ocalan. 
Notre rencontre avec Raphael Lebrujah, jeune historien revenu de ce pays, une fin d’après-midi de mi-septembre , près de la Place de la République, non loin de l’endroit où se tenait « Nuit debout », incendie de printemps quasi réduit en cendres maintenant, nous précise l’historique et nous fait vivre cette actualité, non sans rapport justement avec ce qui aurait pu/pourrait se jouer à « Nuit debout » : la mise en place d’une société parallèle sans Etat.

La Gueule Ouverte : Bonjour Raphaël, avant tout, peux-tu nous dire comment un parti marxiste-léniniste, comme le PKK, façon Staline (c’est en tout cas sous ce jour qu’il était présenté jusqu’ici et encore parfois) a pu devenir communaliste, selon la théorie de Bookchin ?

C’est toute une histoire, ça ne s’est pas fait en un jour ! Fondé en 1978, le PKK était, à la base, un parti marxiste léniniste classique. Mais dès ses prémisses, depuis 1972, ses animateurs n’étaient pas des léninistes « puristes » car ils accordaient une grande importance à la liberté individuelle, malgré une propension à tuer leurs propres opposants de l’ »aile gauche » trotskiste du parti – on est léniniste ou on ne l’est pas ! Tiers-mondiste, soutenu d’abord par plusieurs Etats dont l’URSS, la Grèce et l’Arménie puis par la Syrie et le Liban où des militants du PKK auront des camps d’entraînement dès 1978, avant de se battre du côté des Palestiniens au Liban en 1984, le PKK a fini par étendre la guérilla en Turquie. Il est vite déclaré « groupe terroriste » par la communauté internationale, ce qui va l’isoler. 
Née sur les ruines de l’Empire Ottoman en 1923, la Turquie est très centraliste et jacobine. Ses fondateurs, liés à la Franc-Maçonnerie du Grand Orient de France, puissante sous la IIIe République, suivaient le même principe simple « une langue, une nation, un peuple, un Etat », un principe qui avait guidé la nation française sur la voie de l’intégration plus ou moins forcée des minorités de la métropole comme par exemple la bretonne ou l’occitane… Mais la Turquie est bien plus polyethnique que la France- il y a 70 ethnies- et elle n’a jamais pu résoudre le problème kurde qu’elle s’est mise en tête, dès le début, de traiter par la répression, et donc ce fut réprimer ce parti, très populaire chez les Kurdes, le PKK. L’obsession assimilatrice de l’Etat turc dirigé alors par une junte militaire qui bloque toute solution politique, échoue continuellement et le PKK se met en guerre, estimant que les Kurdes sont colonisés. Cependant très vite, le PKK va se trouver dans une impasse militaire et dans un grand isolement politique et international. 
Les années 90 sont très dures pour les Kurdes : après les gazages en 1988 de villages par le régime de Damas – l’opération Anfal avait fait 200 000 morts- arrive la chute de l’URSS et le soutien de l’OTAN accru à la Turquie qui, pour soumettre la population kurde va implanter des supplétifs kurdes, les « gardes de villages », servant dans les régions très rurales du Kurdistan à combattre le PKK. La répression est terrible, le PKK et les Kurdes sont très isolés, des villages kurdes sont soumis, d’autres rasés – d’où des exodes massifs de population. Les Turcs ont voulu exterminer la culture kurde en parquant les Kurdes dans des villes, dans des espaces urbains très concentrés. Ils l’ont très mal vécu. 
Dans la même période, Ocalan est emprisonné en 1998, suite à une incroyable souricière montée au Kenya, où Ocalan était à ce moment-là, par la CIA, le Mossad et l’Armée turque réunis… il est condamné à mort, mais la possibilité d’une adhésion de la Turquie à l’Union Européenne lui sauve la tête : il est simplement emprisonné et il continue son activité politique en prison. On peut s’étonner qu’il n’ait pas été liquidé discrètement mais il semble que, pour le pouvoir d’Ankara, la détention d’Ocalan soit aussi un moyen de pression sur les Kurdes.
Parallèlement, dans le PKK, dès 1992, avec le soutien d’Ocalan, la question des femmes est en train de mûrir, la place de la femme va devenir autonome. Elles fondent leur propre organisation armée et en 1995, elles deviennent indépendantes dans le parti. On parle d’un « parti dans le parti ». La principale instigatrice en est Sakine Cansiz, qui a été assassinée à Paris en 2013. Les femmes vont, par exemple, pouvoir décider de leurs propres opérations militaires sans l’aval des hommes. Ocalan lui-même veut que les hommes fassent les tâches ménagères pour que les femmes puissent se former. Ils-elles ont une idée pour les hommes : « il faut tuer l’homme en nous. »
Elles-ils finissent par créer une « science des femmes » qui est la la Jineolojî, en 2011, un savoir par les femmes pour les femmes. Il y a des côtés essentialistes, en s’inspirant d’auteures féministes radicales, mais pas seulement : on veut aussi retourner à une vie « naturelle », la dimension écologique y est prégnante.

La Gueule Ouverte : Comment cela se passe-t-il, concrètement, la mise en place de ce régime, le « confédéralisme démocratique », ainsi appelé par Ocalan, et le type de société en cours de réalisation au Rojava, la région autonome kurde du nord de la Syrie ? Le Rojava – rappelons-le – est en guerre contre Daech mais en paix avec le régime de Bachar El Assad.

L’abandon du léninisme par le PKK, à partir de 1995, et l’élaboration, sous l’impulsion d’Ocalan (3), qui lit en prison Murray Bookchin (et surtout correspond avec lui, par son avocat), du Confédéralisme démocratique est sans précédent dans l’histoire du mouvement social.

Note de Résistance 71: Ceci n’est pas tout à fait exact, en effet toute la formation politique et sociale clandestine de 1983 à 1994 qui a mené à l’éclosion et l’avènement du mouvement (néo)zapatiste du Chiapas au Mexique, a aussi dû abandonner le marxisme-léninisme de base pour totalement s’adapter aux conditions indigènes des peuples de descendance Maya de la région. Cette mesure fut tout à l’honneur des théoriciens venus aider les populations locales dont le sub Marcos faisat déjà partie. C’est par l’ajustement de leur modèle politique rigide vers une gouvernance d’assemblée totalement décentralisée que le Chiapas zapatiste est devenu un succès et un modèle social.
Ainsi l’EZLN est passé très très rapidement d’un fond marxiste-maoïste (le modèle politique initial ayant été plus proche de celui du “Sentier Lumineux” péruvien) à un modèle anarcho-indigéniste sans aucune structure centralisée et où le pouvoir est redilué dans le peuple via les assemblées de bon gouvernement dans les Caracoles. Ceci correspond de fait au mode de gouvernance ancestral des populations autochtones. Le 1er janvier 1994 a vu les zapatistes sortir de l’ombre et rester dans la lumière de la gouvernance populaire depuis. Cela fait maintenant 23 ans que la région autonome zapatiste du Chiapas montre l’exemple au monde au gré de ses succès et réalisations politico-sociales.
Le Rojava syrien est aujourd’hui, depuis 2012 et les évènements en Syrie, un autre espoir d’avènement du confédéralisme démocratique. Nous le disons et le répétons, le changement de paradigme politico-social est une question de volonté dans notre changement d’attitude envers les institutions qui nous gouvernent. Il suffit de dire NON ! d’abord idividuellement, puis très rapidement collectivement au gré de la résurgence du communisme primordial qui est partie intégrante de la nature humaine. La société étatique et son apogée capitaliste est une perversion de la nature humaine, son cancer arrivé en phase terminale.

Le PKK abandonne dès lors le centralisme et l’idée de prendre le pouvoir. 
Se mettent en place au Rojava des comités de base, des comités de quartiers, des comités municipaux, pour chaque commune et des comités de cantons. Il y a quatre niveaux et cette démocratie est décentralisée au maximum. L’idée est que plus on règle un problème au niveau local, avec les compétences locales, mieux cela se passe. C’est bien le principe de subsidiarité, celui de la « compétence suffisante ». Il n’y a pas d’instance supérieure : il n’y a plus d’Etat. Mais il y a des échanges commerciaux entre les communes du Rojava, même pendant la guerre. C’est que le Rojava existe et ce qui compte, avant la religion, pour les Kurdes, c’est bien l’identité kurde, une appartenance commune qui rassemble au-delà de considérations ethniques ou religieuses très diverses, foisonnantes même au Rojava. Cette identité s’actualise pour les Kurdes de cette région dans ce projet politique et une nouvelle façon de vivre. Et cette identité intègre, par la force des choses, des non-Kurdes car les Kurdes eux-même peuvent être minoritaires dans certains villages. C’est bien cette autonomie – et non pas indépendance d’un Etat kurde- qui permet cette ouverture aux non-Kurdes.
Il peut y avoir des conseils en dehors de ces conseils, par exemple des conseils de femmes qui vont s’organiser quand il y a une oppression sexiste. Le conseil sera alors non mixte, avec des personnes concernées. De même, des conseils de chrétiens, s’il y a une oppression de chrétiens… des conseils de jeunes aussi. Chacun a le droit de créer sa « commune », il existe même un « conseil du cinéma » !
Un principe très fort est qu’aucune politique n’a de légitimité démocratique si elle n’a été proposée, discutée et décidée directement par le peuple, et non par de quelconques représentants ou substituts. Ce sont les personnes concernées qui décident. C’est seulement l’administration de ces directives politiques qui peut être confiée à des conseils, des commissions ou des collectifs d’individus qualifiés, éventuellement élus, qui exécutent le mandat populaire sous contrôle public et en rendant des comptes aux assemblées qui prennent les décisions… Et si ces élus n’exécutent pas le contrat, ils peuvent être révoqués, bien évidemment, c’est tout à fait le contraire de la démocratie « représentative » qui est, pour le tout-venant occidental : « la démocratie » – car il n’en connait pas d’autre. C’est tout à fait l’idée de Bookchin, mise en pratique, et le PKK devient en quelque sorte libertaire. Mais tout s’est mis en place progressivement, d’abord par l’éducation des militants qui vont lire énormément, tout en intégrant de nouveaux auteurs à leur corpus idéologique, Bookchin en premier lieu mais également Bakounine, Rosa Luxembourg, révolutionnaire très populaire, une figure martyre – entre parenthèses il y a tout un culte des femmes « martyres », dont la combattante kurde Zilan, morte en 1996 – et, ils lisent aussi, ce qui est plus surprenant, Noam Chomsky et des structuralistes comme Michel Foucault. Le travail intellectuel, et aussi la musique – et les chants collectifs, c’est quelque chose que de les voir chanter en groupes ! – sont très investis par les Kurdes : chaque association a une « commission culture ».
Ces principes se traduisent par des résultats tout à fait impressionnants en terme d’organisation sociale. Et les combattants, ce sont, pour moi, des « moines-soldats » : ils se battent et ils étudient !

La Gueule Ouverte : c’est important, cette question des femmes, tu parlais d’un culte des martyres. Rosa Luxembourg, en effet, fut une femme politique remarquable, parce qu’elle proposait un point de vue dissident marqué par sa position de femme – rappelons qu’elle a été de celles/ceux qui ont proposé une approche marxiste-conseilliste, très horizontale et égalitaire, en opposition au léninisme -. Malgré le cliché qui intéresse nombre de journalistes, celui des « femmes combattantes », il y a un point nodal ici : la combinaison entre la lutte philosophico-sociale pour l’égalité entre femmes et hommes, à partir de la place « traditionnelle » des femmes autour de la vie et des ses différentes expressions (procréation, éducation, cuisine, ménage…) et la guerre militaire contre Daech ? Et dans ce cadre, il y aurait donc accord entre hommes et femmes ?

Le mouvement d’émancipation des femmes dans le PKK se voit comme quelque chose de collaboratif : elles doivent lutter contre les oppressions des hommes mais aussi dans l’esprit de les éduquer à ne pas être des oppresseurs. A mon avis, c’est différent d’un féminisme occidental que j’appelle « oppositionnel » c’est à dire un féminisme qui dénonce à juste titre les causes des oppressions mais les mecs, chez nous, ne sont pas formés à ça. C’est un problème que je constate. Alors qu’au PKK, il y a une collaboration entre les sexes. 
Donc devenu d’inspiration libertaire, le PKK est contre la formation d’un Etat-nation car Ocalan a pris acte de l’échec de toutes les guerres de décolonisation sur la base de l’indépendance nationale. Ceci dans la mesure où, arrivés au pouvoir, les libérateurs d’hier se font vite oppresseurs d’ethnies minoritaires. On l’a vu dans le cas de l’Algérie indépendante, cela peut être parlant pour les Français très liés à cette colonisation : on a vu que les Berbères ont vite été réprimés dès 1962 par le FLN arrivé au pouvoir. Mais c’est le cas de toutes les expériences de libération nationale. 
Il y a aussi une autocritique très vive de Ocalan, à partir de 1995 avec cet abandon total du léninisme, cette critique très forte qu’ils avaient fait de la violence envers leurs propres opposants et il critique cette idée de prendre le pouvoir, malgré, et c’est paradoxal, cette tentation qui pourrait être la leur car le PKK est bien une organisation armée. 
Ce qui est le plus étonnant c’est bien que, maintenant, au Rojava, la violence est toujours la dernière solution, et qu’elle est,autant que possible, évitée. Le PYD est très respectueux des droits fondamentaux, et même des droits de minorités très réactionnaires, bourgeoises, de minorités voulant le retour du patriarcat, et opposées au régime et à la collectivisation. Ils ont par exemple le droit, et ils le prennent, d’organiser des manifestations contre le régime. Et même, la collectivisation n’est pas une collectivisation au sens habituel du terme. Il s’agit d’une collectivisation où l’argent ne va pas être centralisé : il va bien rester au niveau de la Commune. Et des compromis sont faits avec les petits propriétaires qui vont participer à la gestion de la Commune : impliqués, ils n’ont pas l’impression d’être spoliés mais bien de participer. Il y a une volonté de discuter avec tous les acteurs, y compris ceux qui ne sont pas du tout d’accord avec vous, pour faire fonctionner la société : on pourrait dire qu’on y pratique une « culture du dissensus ». Cette volonté de discuter se concrétise aussi dans la guerre menée contre DAECH – l’Etat Islamique est soutenu soit dit en passant par la Turquie ! – et dans les capacités qu’ont les Kurdes à créer et nouer des alliances locales avec des tribus qui s’allient d’habitude avec les Islamistes, à réaliser même des renversements d’alliance. Et paradoxalement, l’enclavement du Rojava et la dure guerre en cours contre DAECH n’a pas porté le régime à se durcir contre ses opposants : la peine de mort y est toujours abolie et l’emprisonnement maximal est de 20 ans. On aurait pu craindre tout autre chose, pensez donc aux dérives passées par exemple dans l’URSS isolée d’après la Révolution de 1917, mais ce n’est pas le seul cas !… Isolé, en guerre, le Rojava a renforcé ses pratiques libertaires. Les Kurdes ne pratiquent pas d’exécutions sommaires, ne torturent pas leurs prisonniers et ne commettent pas d’exactions. Les combattant-e-s peuvent même dans certains cas, refuser des ordres et déposer leur commandant s’il ne satisfait pas à certaines exigences.

***
Voilà qui est bien enthousiasmant ! Mais nous, Alain, Christian et Patrick, les trois compères de « La gueule ouverte » qui échangeons, ce soir-là, avec Raphaël Lebrujah, nous méfions de l’illusion lyrique. Il y a, tout intuitivement, une contradiction, au moins apparente, entre les pratiques libertaires et les pratiques de guerre qui exigent une discipline drastique, nous semble-t-il, encore que nous n’en soyons pas des spécialistes, c’est le moins que l’on puisse dire. Il faudrait aller y voir de plus près.
Le Rojava, c’est loin et c’est intéressant, passionnant même : une utopie en marche ? En écoutant Raphaël, beaucoup de questions se posent à nous. Nous entendons bien plus qu’un « son de cloche », c’est un avis sans doute éclairé (4) mais il nous faudrait vraiment voir cela de plus près, par nous-mêmes. Sur la question de la peine de mort, par exemple : que faire si des comités locaux décident de transgresser la loi commune ? Plus globalement et fondamentalement, jusqu’où va l’autonomie des conseils ? En regardant chez nous, en France et en Europe, des expériences de ce type sont, à moindre échelle, déjà en place ici et il est sans doute plus efficace d’aller voir et d’agir à quelques pas de chez nous, par exemple à Notre-Dame-des-Landes.
…

Comment s’inspirer de ce modèle pour créer des zones d’autonomie en France ou en Europe, dans des conditions hors d’une guerre « chaude » ? La question se pose à nous, elle est posée à Raphaël et nous devisons dans ce sens. Pour nous tous, c’est une question majeure.

Il y a des différences structurelles évidentes : le Rojava est une région agricole, et une région pauvre, même si elle est considérée comme le « grenier » de la Syrie. Le gros de la classe moyenne a quitté le Rojava. Mais le Rojava n’est pas une région misérable, on y mange à sa faim. Peu centralisée et peu technologique, elle a tout d’une région possiblement « résiliente ». Il n’en va pas de même en France, pays moderne, citadin, avec une agriculture industrielle, un pays où les habitants ne connaissent que la démocratie représentative. Il faudrait de considérables changements dans les représentations sociales autour de la démocratie et plus encore dans les pratiques quotidiennes pour que la grande majorité des gens aillent jusqu’à prendre leur destin en main. Le semi-échec de « Nuit debout » le montre. Outre la population qui a participé quotidiennement aux commissions de « Nuit debout », ce mouvement est resté jusqu’ici minoritaire dans le pays et le feu n’a pas pris, même si des « Nuit Debout » sont nées dans nombre de villes françaises et européennes. Peut-être en irait-il ainsi de tout pays connecté à la mégamachine mondialiste, avec une classe moyenne importante et dans lequel le système de protection sociale fonctionne encore relativement ? Par contre, la région autonome du Rojava est tout autre, et isolée, coupée du monde, sous embargo. Mais le pire n’est pas sûr, les changements radicaux sont toujours le fait de minorités, selon la sociologue fameuse Margareth Mead. 
En France, ce modèle de fonctionnement social s’actualise d’ailleurs, ou s’en rapproche au moins par bien des aspects, dans divers lieux, qui se veulent permanents, si l’on examine l’autogestion des ZAD (zones à défendre), comme Notre-Dame-des Landes ou d’autres lieux construits en sociétés parallèles. Des lieux menacés, dans leur pérennité, par le pouvoir en place qui les supporte s’il ne peut les faire évacuer. On y trouve naturellement une population dont le projet est bien de vivre indépendamment du pouvoir en place et de l’Etat français, de construire une société sans reproduire des structures de pouvoir, sans doute de vivre d’une manière à la fois nouvelle et ancienne, à inventer au quotidien. Dans une proximité avec le Rojava, cette population se distancie des circuits et des réseaux habituels et se déconnecte volontairement du broyeur libéral. 
L’idée et le slogan « Zad partout » s’apparentent bien à un projet de « communalisme », un projet qui se forge dans des expériences concrètes. Il s’agit peut-être du seul véritable projet politique alternatif aujourd’hui.

Notes et références :

(1) le Kurdistan est à cheval sur 4 états : la Turquie, l’Irak, la Syrie et l’Iran

(2) Murray Bookchin (1921-2006) (bibliographie trouvée sur wikipédia) : 
Murray Bookchin (trad. Helen Arnold et Daniel Blanchard), Pour une société écologique  : Recueil de textes et préface inédite de l’auteur, Paris, Christian Bourgois ed, 1976 (ISBN 2267000350).
Murray Bookchin, Une société à refaire : vers une écologie de la liberté, Montréal, Éditions Écosociéte, 2011 (réimpr. 1992) (ISBN 9782923165561).
Murray Bookchin, Sociobiologie ou écologie sociale, Lyon, Atelier de création libertaire, 1999 (réimpr. 1993) (ISBN 9782905691682, lire en ligne).
Murray Bookchin et Dave Foreman, Quelle écologie radicale ? : écologie sociale et écologie profonde en débat, Lyon, Atelier de création libertaire/Silence, 1994 (ISBN 9782905691279, lire en ligne).
Murray Bookchin, Pour un municipalisme libertaire, Lyon, Ed. Atelier de création libertaire, 1er janvier 2003 (ISBN 9782905691880 et 2905691883, lire en ligne).
Murray Bookchin (préf. Hervé Kempf), Qu’est-ce que l’écologie sociale, Lyon, Éditions Atelier de création libertaire, 2012 (réimpr. 2003) (1re éd. 1989) (ISBN 9782351040584, lire en ligne).
Au-delà de la rareté – L’anarchisme dans une société d’abondance, textes pionniers 1965-70, présentation Vincent Gerber, Écosociété, 2016, 280 p., (ISBN 9782897192396), texte intégral.

(3) Abdullah Ocalan : Le confédéralisme démocratique (2011) – dont le PDF est d’accès libre de droits sur internet. Ici : http://www.freedom-for-ocalan.com/francais/Abdullah-Ocalan-Confederalisme-democratique.pdf

(4) Raphaël Lebrujah : blog sur médiapart. https://blogs.mediapart.fr/laterreur/blog?page=4

31 Réponses vers “Au lieu de la mascarade politique proposée… Intéressez-vous au Confédéralisme Démocratique: l’exemple du Rojava kurde”

  1. Pastèque Says:

    si le rojava a réellement un fonctionnement *démocratique* et *communaliste* et que le rojava Sdf/Ypg a décidé de s’allier aux U.S. alors c’est incompatible avec l’idéal anarchiste des kurdes syriens.
    1. qui a décidé d’accepter l’aide américaine? les dirigeants ou les kurdes dans un consensus général?
    2. les U.S. peuvent acheter les dirigeants kurdes comme les U.S. et israel contrôlent le kurdistan irakien. barzani est un mafieux qui traite avec la turquie, il tire dans le dos des kurdes turques du pkk. on l’a encore vu ces derniers jours.

    donc, l’idée du rojava est en contradiction avec les décisions prises par les dirigeants ypg/sdf de s’allier avec les américains.

    je ne parle même pas des occidentaux qui sont venus au rojava et qui se plaisent à s’imaginer comme étant les descendants des brigades internationales de 1936 en espagne. des clowns. aucun problème à le penser alors que je suis en france et eux, face aux proxy des américains. personne ne leur a demandé d’y aller.
    pis, les kurdes n’ont même pas besoin d’eux, c’est uniquement à des fins de propagande. mais cela fait tellement bien. le camps du *Bien* en occident on est assommés par une forme de propagande pro-kurde depuis des années. le tropisme kurde. une forme de romantisme révolutionnaire.
    certes. mais pas avec les yankee, puissance démoniaque!

    en 2017 les Brigades Internationales ce sont les combattants du Hezbollah. period.

    Imagine-t-on les Communards de 1871 s’allier avec les américains?

    par contre, avec Vladimirovitch c’est ok 🙂

  2. Puis-je préciser dans mon billet de relayage que j’ai réalisée le PDF et bien sûr je l’intègre dans ma page dédiée ?

    Excellente conclusion : On y trouve naturellement une population dont le projet est bien de vivre indépendamment du pouvoir en place et de l’Etat français, de construire une société sans reproduire des structures de pouvoir, sans doute de vivre d’une manière à la fois nouvelle et ancienne, à inventer au quotidien.

    Il faut signaler que le putsch raté contre Herdogan a donné lieu à une répression sanglante sur cette population. Mais bien entendu, point de salut dans une quelconque alliance ni avec les Zuniens, ni même avec Vlad, à mon sens. Même s’il faut rappeler que la Grande Russie en 1701 n’a pas pris part à la curée dans le Nouveau Monde, qui s’est même vue remettre un wampum et qui l’a gardé !

  3. FOISSAC Says:

    Pastèque met bien en lumière une contradiction. Mais il en existe d’autres, notamment celle de dire que les communes sont autonomes, mais pas indépendante et de soutenir qu’il ne s’agit pas d’un « Etat-nation ». Changer les mots, sans changer l’idéal est comme dire qu’il suffit de changer de vêtement pour changer sa nature d’être. Absurde.

    Pour preuve, un des rédacteur de « gueule ouverte » pose la question du respect de la loi commune par toutes les communautés, ciment qui fait le principe de « l’Etat-nation » et sans laquelle ce dernier s’effondre, mais avec laquelle ce dernier persiste à exister.

    Enfin, l’aspect économique est encore et toujours abordé en catimini, parce que c’est le grain de sable dans le système. Et d’ailleurs de noter que dans toutes ces expériences, l’économie était essentiellement agricole et artisanale et non pas industrielle. Le communalisme n’est pas incompatible avec cette dernière, mais impose une centralisation où là aussi, s’il n’y a pas besoin de représentation ni de chef, cela implique une organisation à laquelle l’idéologie anarchique de Kropotkine ou autres n’ont pas su répondre et comme vous n’êtes pas capable de dépasser leur pensée, vous êtes dans l’impasse et votre seule réponse consiste à ne pas traiter le sujet et faire comme s’il n’existait pas. Bref, vos êtes dans la logique shaddokienne.

    • mais si on traite hervé… Dans la société des sociétés ou quelque nom qu’on lui donne: pas d’état, pas d’économie, pas de monnaie, pas de salariat, tout cela est une construction inutile ou plutôt uniquement utile à l’entretien de la division et du rapport domnant/dominé artificiellement créé par la division POLITIQUE initiale.
      tu connais notre point de vue, on va pas revenir dessus… 😉

      • Hervé Hum Says:

        « Dans la société des sociétés ou quelque nom qu’on lui donne: pas d’état, pas d’économie, pas de monnaie, pas de salariat, » »

        C’est bien là votre problème, c’est que dans ce cas, il n’y a tout simplement plus de société ni de communauté. Bref, vous avez résolu le problème en détruisant la société, car le but de la société ou communauté, est précisément de faire une économie collective et nécessitant des lois communes. Ensuite, à un certain niveau de complexité, la monnaie s’impose et plus la société se complexifie, plus la nécessité d’un système centralisateur s’impose de lui même. Ce que vous ne voulez pas entendre, c »est que cela n’a rien à voir avec le rapport dominant/dominé, mais tout à voir avec l’organisation pour permettre la gestion de la production et sa redistribution.

        Ce qui fait que la société iroquoise ne pouvait pas développer une économie industrielle pour conserver son caractère décentralisé, mais, elle ne pouvait faire autrement que de centraliser le lieu de la décision politique pour régler et gérer l’ensemble des 5 nations confédérés, sur le plan des lois communes garantissant la cohésion sociale et donc, la paix. C’est mécanique !

        • on va pas recommencer Hervé… la société prime l’État, bien sûr qu’il y a une société, le niveau de « complexité » n’a rien à voir là-dedans, toute « complexité » est induite par… la DIVISION préalable, sans division, pas de complexité.
          Tu fais l’erreur classique de penser que les sociétés (iroquoises ou autres…), sont des sociétés « incomplètes », en « devenir », en « attente » de l’industrialisation, de la « civilisation », mais il faut penser que ces sociétés s’en tapent, ça ne les intéresse pas, elles sont déjà complètement formée et structurée de manière à ce que l’État et « l’économie » au sens occidental, capitaliste et de domination, n’y soient pas possible. Ces sociétés refusent la division et refusent l’économie et le travail.
          Tu raisonnes en structuraliste. C’est réducteur et surtout çà enduit avec de l’erreur… 😉

    • ratuma Says:

      Changer les mots, sans changer l’idéal est comme dire qu’il suffit de changer de vêtement pour changer sa nature d’être. Absurde.

      c’est là où le bât blesse

  4. J’ai intégré en vous sourçant la réponse faite sur ce sujet à un intervenant sur le choix des Kurdes a accepté l’aide militaire US qui est le plus mauvais qui soit, puisque l’on sait que les Zunies n’ayant jamais respecté un seul traité avec les Amérindiens, ne souhaitent que la guerre et la domination perpétuelle ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2017/03/11/barnum2017-si-on-etudiait-le-confederalisme-democratique-et-lexemple-du-rojava-kurde-plutot/

    J’ai également mis à jour ma page avec les 2 PDF que vous venez de publier plus haut, le Confédéralisme démocratique, et la 6ème déclaration Zapatiste de la Forêt de Lacandon de 2005.
    https://jbl1960blog.wordpress.com/les-pdf-de-jbl1960/
    Tout est sourcé comme d’hab… Jo

  5. ratuma Says:

    tiens encore le « grand orient » parait même qu’Abdel Kader étai FM.

  6. Pastèque Says:

    de lundimatin.
    https://lundi.am/Interview-Myrtille

    Discussion avec Myrtille Gonzalbo autour du communisme libertaire et de l’anarcho-syndicalisme en Espagne.

    malgré le fait qu’il répande la PsyOp sur la Syrie, contre le fait que c’est une guerre U.S. par proxy, ces corniauds ont quelques textes intéressants.

    ils sont proches du comité invisible et autres *gauchistes* qui prônent l’insurrection. LOL.

    • très bon article en effet, merci du lien. Notre position est celle qui verra l’abolition de l’État, de l’argent, du salariat et de « l’économie » telle qu’elle est conçue. En cela, tout syndicat, y compris la CNT est « réformiste » et pense « aménager » à des degrés divers selon les syndicats, le système pour le rendre plus « juste », plus « équitable » dans la répartition. Tout cela n’est que du pipeau, car le système n’est pas conçu de la sorte, il est conçu pour écraser et dominer, puis muter au gré des obstacles.
      So abolition TOTALE est nécessaire et peut se faire pourvu que les gens changent d’attitude. C’est pour cela qu’il est juste de dire que « l’émancipation du peuple ne se fera que par lui-même », rien ni personne ne le fera pour lui.

  7. Hervé Hum Says:

    Il y a un hic dans votre réponse, c’est que nous vivons dans une société industrielle et non de chasseur cueilleur. Bref, votre raisonnement est réducteur, mais l’inversion de la relation est un classique du dénie de réalité. Donc, il vous faudra d’abord convaincre les gens de renoncer à la société industrielle et vous devriez sans doute commencer vous même. Mais je crains que ca ne va pas le faire !!!! En fait, vous n’avez aucune idée de ce que peut être votre société des sociétés, c’est juste du verbiage, mais cela vous suffit.

    Surtout que l’industrie et la centralisation n’ont rien à voir avec le rapport dominant/dominé, mas là aussi, contre le déni, la raison est vaine.

    • Mais on ne renoncera pas à la société « industrielle », on renoncera à mettre une étiquette de prix c’est tout. La centralisation, qu’elle soit étatique et/ou capitaliste EST FONDEE sur un rapport de domination, puisque la société est divisée politiquement au préalable. Le déni est de quel côté ??? 😉 😀

      • Hervé Hum Says:

        Vous affirmez sans étayer, c’est ce qu’on appelle un argument d’autorité. Le déni est de votre coté, ceci, car vous niez le fait qu’il ne peut y avoir d’industrie sans centralisation. Sans cette dernière, la production est déconnecté de la réalité des besoins et c’est le système de l’URSS avec toutes ses aberrations.

        Autrement dit, mettre ou non des étiquettes de prix n’a rien à voir. Cela vous permet juste d’éluder, mais cela ne trompe que vous même. Idem sur le fait que la politique est indissociable de l’économie. Enfin, sans mettre une forme de prix, il n’y aura tout simplement pas de production, car personne n’ira travailler pour autrui, mais uniquement pour lui même, surtout s’il n’y a pas centralisation de l’offre et de la demande. Donc, une économie artisanale et non industrielle. Bref, vous dites ne pas renoncer à l’industrie, tout en basant votre raisonnement sur une économie interdisant l’industrie. C’est ce que j’appelle la logique shadokienne.

        La centralisation n’a rien à voir avec le rapport dominant/dominé, c’est uniquement vous qui voulez qu’il en soit ainsi, sauf que c’est ni vous ni moi qui en décidons, mais la raison seule. La preuve en est qu’aucune des sociétés qui vous servent d’exemple ne s’en passait au niveau de la décision politique et l’évitait au niveau économique qu’en raison de l’absence d’industrie, cad, en se limitant à l’artisanat. Cad, à une production locale et non globalisé et interactive comme la société actuelle. Ceci, car c’est la logique pure qui l’impose ni vous ni moi. Depuis le début, vous faites systématiquement l’impasse sur tout ce que vous ne pouvez répondre, là aussi, pensant qu’ignorer le problème suffit à le faire disparaître.

        Le rapport dominant/dominé touche la manière dont sont redistribués les richesses et le temps de vie des êtres. Le rapport dominant/dominé s’impose uniquement pour contraindre le dominé à obéir et travailler pour le dominant, qui impose la propriété économique, mais cela n’a rien à voir avec la nécessité de centralisation qui lui, est inhérent à l’organisation sociale et économique.

        C’est du simple bon sens que vous refusez par idéologique, par dogmatisme aveugle, sauf que l’ignorance volontaire ne change rien à la réalité, qui seule vous obligerait à ouvrir les yeux ou bien à mettre en place une dictature pour imposer votre aberration.

        La seule chose qui soit intéressante chez R71, c’est de lire vos traduction d’auteurs US, ou comme pour Camus, mais pour le reste….

        • Comme d’hab, tu comprends comme çà t’arrange, libre à toi.Toutes les sociétés sans état sont décentralisées, le pouvoir décisionnaire réside dans le peuple que est représenté en conseils, les conseils ne font que représenter les décisions prises par les gens. Aucune centralisation. La centralisation est un outil bureaucratique, qui n’existe que dans des sociétés où le pouvoir politique (puis économique) s’est divisé et où le pouvoir est sorti du corps social.
          Allons, allons, on n’elude rien du tout, c’est toi qui ne veut voir que ta « mécanique » factice. On te l’a déjà dit, l’organisation sociale en société anarchiste supprime toutes les fonctions de contrôle politique et « économique » centralisée. La société fonctionne dans l’immanence du communisme primordial, qui n’est en aucun cas un « retour » à la société chasseurs-cueilleurs (société de grande abondance soi dit en passant…), mais une adaptation des principes de fonctionnement égalitaire à notre société plus technologique.
          La réalité que tu décris n’est pas immuable, elle est induite, elle n’est aucunement universelle, le pouvoir est sorti du corps social à un moment donné, il peut y retourner, en tous les cas c’est une décision POLITIQUE et non pas économique et elle sera prise (ou pas, il y a bien sûr la possibilité qu’elle ne le soit pas) par le corps social humain conscient qui s’émancipera de la totale perversion qu’est cette imposture politico-économique dans laquelle nous sommes enfermés.
          Dans ta dernière phrase tu as oublié de conclure par un « nananèreeee » qui serait un belle cerise sur cette tartelette… 😉
          Bonne lecture (sélective) donc… 😉

        • aetius Says:

          Bonjour,
          Ce qui suit me semble tout simplement faux : « (…) Sans cette dernière [la centralisation], la production est déconnecté de la réalité des besoins et c’est le système de l’URSS avec toutes ses aberrations. »
          Je croyais naïvement que l’URSS était LE modèle ultime d’économie centralisée (on appelait ça le Gosplan, sauf erreur…) !

    • çà ne sert à rien d’essayer de convaincre, tu en es la preuve… Il faut préparer le terrain, planter les graines et laisser faire la nature. Par la force des choses, par la poussée irrévocable de l’État et des « marchés » vers le chaos programmé, tout ceci deviendra limpide, en suivant les trois étapes de la vérité comme le disait Schopenhauer. Les gens prendront ensuite le chemin qui ne sera plus que le SEUL à suivre.
      Nous sommes si peu de chose… 😉

      • Pastèque Says:

        sauf que la conscience politique est possiblement bien moins forte qu’il y a 50 ou 100ans. quand on voit les gens voter pour killary, malgré trumpix, les citoyens occidentaux ont été conditionnés par la propagande. Edward Bernays doit être fier..

        alors oui, avec internet on peut s’informer, réellement s’informer et petit à petit, par cercles concentriques, remettre en cause et changer de référentiel, de conscience politique.

        je dis *conscience politique* et non pas seulement *conscience* parce que c’est bien connu, *tout est politique*

        avec la propagande qui a court en ce qui concerne la guerre par proxy terrorristes modérés/ guerre hybride en Syrie, on constate l’écart qu’il y a entre citoyens. même *de gauche*

        http://www.levilainpetitcanard.be/articles/blog/lettre-a-un-faux-frere_230825153

        non, cela n’arrivera jamais.

        il y a des digues au niveau *cognitif* qui doivent être dépassées:
        1. le 11 septembre 2001
        2. la guerre américaine en Syrie

        pour mon petit cas personnel, je ne peux nier le fait que les écrits d’Anthony Sutton qui affirment que Lénine et Trostky étaient des agents de la City et de Wall Street sont toujours difficiles à accepter. la dissonance cognitive n’est pas loin..

        • tout à fait, on comprend parfaitement, mais on est tous aussi passé par là…
          Tu fais preuve de sagesse à notre sens, tu avances prudemment, pas à pas, c’est la bonne méthode et oui il faut tout questionner, nous et tout le reste… c’est l’évidence.

          • Pastèque Says:

            là, j’ai un problème pour comprendre. ptet que je devrai écrire à thierry meyssan pour les détails.
            http://uk.reuters.com/video/2016/06/17/us-proposal-on-syria-absolutely-acceptab?videoId=368959047

            de quoi parle Vladmimirovitch?
            1. créer des régions autonomes que les islamistes contrôleraient? cela fait penser au *deal* entre Vladimirovitch et Kadyrov en tchétchénie. si c’était le cas Vladimirovitch trahirait son allié Syrien. même dans un ojectif de Realpolitik, à savoir maintenir un statu quo en ce qui concerne les bases militaires russes en Syrie, ce n’est pas intelligent. le mieux pour les bases militaires russes, c’est que la République Arabe Syrienne reconquiert tout le territoire syrien, et ne laisse que les kurdes comme zone autonome.
            2. si c’est donc, donner aux kurdes une zone autonome, c’est ok.
            3. ces déclarations de 2016 sont-elles en contradiction avec les actions de la Russie depuis le début, et surtout depuis le 30 septembre 2015, jour de l’entrée active en guerre de la Russie?

            à toutes fin de compréhension, si vous avez une hypothèse, une explication, je vous en prie.

            ce qu’il reste comme obstacle final, c’est: qui dirige le monde occidental? sans forcément parler des *illuminatis* tels que les *théories conspirationnistes* les décrivent:
            1. la société illuminati a bel et bien existé au 18e siècle
            2. le projet de nouvel ordre mondial correspond à l’agenda *illuminati* tel qu’il est dénoncé aujourd’hui sur internet et bouquins.

            le groupe bilderbeg, la trilatérale, la banque des règlements internationaux, vos billets sur la triade washington dc-city of london, vatican.
            ces billets là
            http://www.voltairenet.org/article164176.html

            désolé si vous traitez de fou, c’est une question à laquelle on a *envie* d’avoir la réponse:

            qui dirige le monde occidental? pour qui roule la CIA? je n’ai pas envie que ce soit les rockfeller et cie..

            • la vidéo ne marche pas. On va voir si on trouve l’info ailleurs. Reuters c’est un poids lourd de la mascarade de l’info aussi… méfiance absolue de rigueur…
              😉

            • rien, pas un mot dans les médias russes, qui relaient ce que dit Poutine, à plus forte raison sur la Syrie. La vidéo sur Reuters UK n’est plus « disponible »… quoi que ce soit, çà sent l’intox, mais à suivre…

            • Pastèque Says:

              fuck, vous connaissez certainement le media internet ¨chroniques du grand jeu*, je suis venu le confronter face à ses propres limites, donc sur les attaques de septembre 2001:
              1. il m’a traité avec thierry meyssan de conspirationniste. LOL.
              2. il a effacé mes réponses où j’ai partagé à ses lecteurs les liens vers Daniele Ganser, Veterans Today,
              https://www.facebook.com/911nucleardemolition/?fref=ts
              et
              http://stateofthenation2012.com/?p=7858

              l’enfoiré.

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