Moyen-Orient: La révolution sociale dont personne (ou presque…) ne parle parce qu’elle gêne… Le communalisme démocratique autogestionnaire des kurdes du Rojava syrien…

Le pouvoir au peuple du Rojava (Kurdes syriens)

 

Carne Ross

 

Octobre 2015

 

url de l’article:

https://robertgraham.wordpress.com/2015/12/31/2015-year-in-review/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

“Anarchie au Rojava, une révolution libertaire au Moyen-Orient”

 

J’ai visité le Rojava (NdT: province kurde du nord de a Syrie) pour filmer un documentaire au sujet de la chute du modèle démocratique occidental. La région couvre un “coin” substantiel du nord-est de la Syrie et a une population d’environ 3 millions d’habitants, pourtant ce n’est pas facile d’y aller. Le seul passage se fait par un petit bateau ou un vieux ponton grinçant enjambant le fleuve Tigris depuis l’Irak.

La Turquie a fermé sa frontière avec le Rojava, empêchant tout mouvement depuis le Nord, incluant les vivres humanitaires, vers les zones contrôlées par les Kurdes. Au sud, en Irak, le gouvernement régional du Kurdistan ne rend pas l’accès facile, les laisser-passer pour les journalistes ne sont pas évidents et nous dit-on, des visites répétées ne sont pas du tout encouragées.

L’isolation n’est pas seulement physique. La Turquie voit la milice syrienne kurde du YPG qui combat contre l’organisation djihadiste de l’EIIL au Rojava comme étant synonyme de PKK (Parti Ouvrier du Kurdistan), un ennemi de très longue date en Turquie. L’avancée du YPG contre l’EIIL le long de la frontière nord de la Syrie a été stoppée par une déclaration de la Turquie pour une soi-disante “zone tampon” à l’ouest de l’Euphrate entre le ligne de front et le canton contrôlé par les Kurdes de Afrin dans le nord-ouest. Pour les Kurdes, le motif est transparent: empêcher la formation d’une zone de contrôle kurde contigue à la frontière sud de la Turquie.

Le KRG qui collabore avec la Turquie contre le PKK, a aussi été reluctant à soutenir l’YPG, même s’ils partagent un ennemi commun avec l’EIIL. La Turquie a de même fait pression sur les USA pour qu’ils dédaignent les Kurdes syriens, bien que Washington soit plus supportif de ceux-ci récemment, incluant des livraisons d’armes au YPG. Dans le même temps, les Kurdes maintiennent une trêve difficile avec le gouvernement syrien, qui maintient deux petites bases militaires au Rojava, mais qui n’a autrement aucune présence militaire ici, un accord tacite par lequel les Kurdes contrôlent le territoire en échange de ne pas combattre le régime.

Les journalistes qui parviennent à y arriver gravitent naturellement vers la ligne de front comme la ville dévastée de Kobané ; similairement, des photos des jeunes femmes photogéniques qui composent la milice kurde féminine du YPJ, attirent plus les yeux et l’attention que les réunions populaires des villagers qui sont la réalité quotidienne de cette démocratie inovatrice de la base même du peuple. Pourtant, ce sont dans ces assemblées populaires poussiéreuses au travers de toute la région du Rojava que la révolution démocratique se produit effectivement.

2 Réponses vers “Moyen-Orient: La révolution sociale dont personne (ou presque…) ne parle parce qu’elle gêne… Le communalisme démocratique autogestionnaire des kurdes du Rojava syrien…”

  1. ness oignon Says:

    merci

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