Archive pour août, 2015

Société contre l’État: Société celtique et gauloise, le « Défi Celtique » d’Alain Guillerm ~ 2ème partie ~

Posted in actualité, autogestion, colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, militantisme alternatif, pédagogie libération, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , on 31 août 2015 by Résistance 71

“La société primitive, en bref, est la matérialisation du concept de la thèse qu’un autre monde est possible ; qu’il y a une vie au-delà du capitalisme, tout comme il y a une société en dehors de l’État. Il y en a toujours eu et, c’est pour cela que nous luttons, il y en aura toujours.”
~ Eduardo Viveiros de Castro ~

“Qu’est-ce que la société primitive ? C’est une société homogène, non divisée, de telle façon, que si elle est ignorante de la différence entre le riche et le pauvre a fortiori, c’est parce que l’opposition entre les exploiteurs et les exploités est totalement absente. Ce qui est notablement absent est la division politique en dominant et dominé: les chefs ne sont pas là pour commander, personne n’est destiné à obéir. Le pouvoir n’est pas séparé de la société qui, en tant que totalité une, est la seule détentrice du pouvoir.”
~ Pierre Clastres ~

 

Société celtique société contre l’État: à l’origine de la culture européenne

 

“Le Défi Celtique” d’Alain Guillerm, 1986 (larges extraits)

 

Compilés par Résistance 71

 

15 Août 2015

 

Introduction

1ère partie: Les Celtes contre l’État

2ème partie: Les Celtes après l’État

3ème partie: La société celtique

Conclusion de Résistance 71

 

Ce type de société, la société contre l’État, a toujours disparu devant la violence externe, il n’a jamais suscité l’État en son sein et lui a toujours trouvé des anticorps quand il est apparu des risques qu’il se crée par des différenciations sociales. Celles-ci, il les a toujours limitées au maximum au lieu de les cristalliser et de les légitimer dans l’État.

C’est pourquoi il est absurde de parler de la Gaule avant César ou des Gallo-Romains sous l’empire dans les mêmes termes. Si des traits culturels subsistent, l’inégalité et l’exploitation esclavagiste ont été inscrites par l’État au cœur même de la société. C’est pourquoi il est vain, comme le font pourtant d’excellents auteurs (Pernoud, Thévenot) de chercher une continuité entre Gaulois (ou Celtes) et ce qu’on nomme abusivement Gallo-Romains.

[…]

Quand Ausone (grand propriétaire terrien romain en Gaule) nous énumère la splendeur et la démesure de sa “villa”, que Régine Pernoud lie à l’amour des Gallo-Romains pour la campagne et leur répulsion des villes, comment ne pas penser à l’exploitation féroce des troupeaux d’esclaves et de colons, les deux régimes ont subsisté ensemble, gaulois eux-aussi, dans ces grands domaines ? R. Martin parle à leur sujet “d’univers concentrationnaire”: “la hiérarchisation et l’encadrement sont poussés à l’extrême. Même si la plupart des dépendants du domaine n’étaient pas des esclaves, le sort des paysans “libres” soumis à l’aristocratie foncière n’avait probablement rien d’enviable…”

[…]

Ajoutons que, non seulement les paysans mais les artisans, si vénérés dans la société celtique, sont eux aussi devenus esclaves et logés dans des cabanes de la “villa” ou “colons” travaillant comme “serfs” en ville pour leurs maîtres, comme dans la Russie du XVIIème siècle.

[…]

La structure de classe des villae et sa hiérarchie sont vérifiées par la confrontation des textes des agronomes latins et des photos aériennes modernes. Jamais l’archéologie n’a montré une telle dépendance, un tel cloisonnement et une telle hiérarchisation des activités. Cela consacre un fond de vérité, le fossé, l’abîme, qu’il y avait entre la société gallo-celtique et la société gallo-romaine, fossé aussi démesuré que celui existant entre les soviets de Cronstadt et de Léningrad en 1917-18 et la Russie stalinienne contemporaine (Note de R71: excellente comparaison à notre sens…). Le fossé n’est autre que la différence entre le non-état et l’état qui, à sa naissance, s’impose toujours sous les formes les plus totalitaires et avec une infinie cruauté. Cela montre aussi la différence la Gaule et la Grande-Bretagne de la part des Romains. La Gaule conquise à l’apogée de la République et, si l’on ose dire, sans grand mal (en juste huit ans), fut entièrement intégrée au mode de production dominant de l’empire et de son déclin, en quarante ans, de 43 ap. J.C à 83 Ap. J.C , ne fut qu’une zone d’occupation militaire, qu’un glacis. Jamais les Romains n’y firent dominer le mode de production esclavagiste. Leurs villes ne furent que des gros bourgs militaires et marchands (l’équivalent justement des oppida celtiques). Quant aux villae rurales esclavagistes, importantes dans le bassin de Londres et de l’Est Anglie, elles furent beaucoup moins denses qu’en Gaule et quasi inexistantes dans la moitié ouest de l’île, laissant la place aux commuautés agraires primitives. Tandis qu’en Gaule l’esclavage fit disparaître la société celtique, en Irlande, langue et société celtiques ont vécu sans l’État jusqu’au XIIème siècle de notre ère, l’île ayant échappé de peu à la conquête romaine. En Bretagne (l’Angleterre), Galles et en Écosse, il en fut différemment, ces pays durent constituer un État pour lutter contre les Francs et les Anglo-Saxons, ils durent aussi assimiler des territoires pris à l’ennemi, Haute-Bretagne, Lowlands, ou se transformer à son image pour survivre (Wales au XIIème siècle et l’état gallois).

Créer un État pour lutter contre l’État, c’était la mort de la vieille société celtique, gentilice et égalitaire. Ce ne sont ni le polythéisme, ni le monothéisme, ni les “Juifs”, ni les “Grecs”, qui ont tué la société celtique comme société contre l’État, mais Rome, d’abord comme “Empire”, puis comme “Église”.

En effet, si à l’époque où les Celtes établissaient leur civilisation sur la moitié de l’Europe, les Grecs constituant les pricipales “bases” de “notre” civilisation (entre le VIIIème et le Vème siècles ils créent la science, la philosophie, la notion même de politique, mais aussi la stratégie, la marine de guerre, la forticfication et la poliorcétique), les Romains vont reprendre aux Grecs eurs concepts en les vidant de tout contenu “démocratique”. A la liberté, ils vont substituer son image abstraite: le droit romain (Note de R71: qui perdure aujourd’hui et est le fondement “légal” de la société occidentale…).

[…]

Les Romains eux ont liquidé les Celtes, morceau par morceau, en leur inculquant de force une culture étatique à l’opposé de la leur: Ils ont instauré l’esclavage productif chez un peuple “libre”, alors que les Germains, comme les Celtes, vivaient en communautés “primitives”.

Ce génocide culturel des Celtes marque encore notre présent en ce qu’il est l’élan refoulé de notre passé. Le massacre de la civilisation celtique en Europe est comprable en bien des points au massacre des Indiens en Amérique, quinze siècles plus tard.

Mais il a néanmoins existé un trait spécifique de l’attitude romaine, il s’est agi d’introduire de force un nouveau mode de production, non pas de détruire physiquement les populations mais plutôt de les réduire en esclavage, si l’on veut bien considérer avec Pierre Dockès que l’esclave est un mort en sursis. D’où les traits culturels celtiques qui sont demeurés après quatre siècles de “civilisation”, malgré le vernis latin dans une Gaule devenue franque au Moyen-Age.

[…]

Note de Résistance 71: Une fois de plus à cet endroit, Guillerm fait une excellente description technique, stratégique et historique de la flotte romaine de Bretagne, la Classis Britannica Romania ou CLBR. Puis il passe à l’historiographie de l’établissement des Bretons, venus de l’actuelle Angleterre, en Armorique au IIIème et IVème siècles de notre ère pour y développer une “renaissance celtique”. Le cas de l’Irlande mérite une certaine attention…

[…] L’Irlande celtique devient chrétienne sans créer d’État ni d’Église

La seule société celtique qui ait évolué sans influences extérieures, influences matérielles s’entend, c’est l’Irlande. Les textes irlandais que nous possédons, vont du VIIIème au XVème siécles. Juste avant la christianisaton, la société essentiellement composée d’hommes libres (aire) se divisait en trois catégories: les drués ou druides, prêtres, les flaith nobles, guerriers et les aithrech ou agriculteurs. Avec la conversion de l’Irlande au christianisme, la fonction de druide s’est dédoublée, donnant d’une part le prêtre chrétien, d’autre part le “poète” (file) à la fois scribe, juriste et voyant, dont la fonction est immense. Les catégories de guerriers et de paysans armés sont restées les mêmes, mais il s’est produit la même chose que sous la société laténienne: un immense essor de l’artisanat, ce qui a entraîné l’apparition d’une catégorie mixte et intermédiaire entre les “nobles” et les cultivateurs: les hommes de l’art (oes dana) regroupant à la fois les filid et les artisans.

[…]

En Irlande, les guerriers sont devenus des “nobles”, leurs “clients” ne sont plus seulement composés d’ambractes, de camarades de combat, mais aussi de fermiers libres, certes mais redevables envers eux. Ce qui est par contre remarquable est que ce début de différenciation sociale n’entraîne nullement la création de l’État et cela dans aucun domaine. C’est ce que nous allons voir à propos du “roi”, mais auparavant, il nous faut poser le problème du druide et du roi, de leurs attributions et de leurs pouvoirs, clefs de toute compréhension de la fonction anti-étatique de la “royauté”.

Faisons un tableau comparatif selon Christian Guyonvarc’h des droits et pouvoirs descriptifs du druide et du roi.

DRUIDE

ROI

Il est prêtre; il rend la justice, il enseigne, ses fonctions découlent de son sacerdoce Il n’est pas prêtre, il n’a de droits sacerdotaux que la couleur blanche, autant dire son simulacre.
Il est entièrement libre: il n’est soumis à aucun impôt, n’a aucune obligation militaire Il est d’origine guerrière même s’il ne combat plus
Le recrutement n’est soumis qu’à des critères et des contrôles de qualités intellectuelles Il est élu par ses pairs sous le contrôle des druides pour servir d’équilibreur et de régulateur social
Le druide peut se marier à son gré, se déplacer, porter les armes etc… Il n’est jamais libre:

·      Il est désigné pour seulement 1 an en Gaule

·      Il ne doit pas quitter le territoire de la civitas

·      Il est soumis à une masse d’interdits et d’obligations (gleasa irlandais)

Source: C. Guyonvarc’h

On voit que le terme roi (ri) ne doit en aucun cas être comparé à la monarchie absolue ni même à la royauté médiévale (où le roi est presqu’un prêtre). Ici, le roi n’est pas un intermédiaire entre les dieux et les hommes, mais entre les druides et les hommes. En outre, il n’est en aucun cas un chef de guerre et encore moins un chef d’état, il pourrait envier les pouvoirs modernes d’un sous-préfet ou d’un général. Il est inutile d’insister sur le fait que si le roi n’a aucun pouvoir, le chef de guerre n’en a pas plus sur ce qu’on appelle, juste titre, la société civile., une simple lecture de la “Guerre des Gaules” de César suffit à nous en convaincre. Les Gaulois n’obéissant qu’au feu, entre deux campagnes, Vercingétorix n’a absolument aucun pouvoir si ce n’est que de prendre la parole, de l’éloquence si chère aux Celtes. (Note de R71: De la même manière que les chefs et chefs de guerre amérindiens qui n’ont aucun pouvoir et sont des portes-paroles souvent réputés pour leur éloquence et leur érudition de la connaissance ancestrale et de la tradition orale..).

Mais alors théocratie, pouvoir démesuré du druide ?

Démesuré si on veut, mais alors comme contre-pouvoir, pouvoir contre l’État (l’inverse d’une théocratie). Les druides, garants de la personnalité de base, garants du groupe, de son identité, sont ce qui existe pour empêcher que ne se mette en place toute une machine étatique. Pour ce, comme les Chamans amérindiens, ils tiennent le discours et la tradition. Discours conservateur et égalitaire visant à conserver l’indivision, nous sommes bien loin d’une prérendue caste sacerdotale comme le furent les Brahmanes aux Indes.

[…]

Les invasions Vikings déferlèrent sur l’Irlande pendant 150 ans (IX-Xème siècle) sans que la question de l’État (et de l’église de type romain) fût tranchée. Mieux, il fallut les Vikings pour introduire au Xème siècle ce que la société celtique laténienne avait connu mille ans auparavant sur le continent: la ville et la monnaie.

[…]

Or, que voyons-nous tout au long des XIème et XIIème siècles ? La charge de Haut-Roi subsiste bien, mais personne ne l’occupe en Irlande. Ces 180 ans sont passés en lutte entre deux familles royales, celle de Casher (Munster) au Sud et celle de Tara d’Ulster au Nord pour occuper ce poste. Cette position devint si synonyme d’impuissance que tous les rois irlandais la laisseront vacante sans aucune peine, et la donneront sans savoir ce qu’ils faisaient, au roi Anglais Henri II Plantagenêt lorsqu’il débarqua à Dublin… L’Irlande resta juqu’à la pénétration anglaise, une société contre l’État.

[…]

C’est donc de l’extérieur, malgré l’apparition d’une certaine différenciation sociale, que fut introduit l’État en Irlande et ce en deux temps, par l’église romaine d’abord, la réforme cistercienne au milieu du XIIème siècle de Saint Malachie(*), puis par la pénétration anglaise ensuite, l’expédition d’Henri II Plantagenêt en 1171 et l’action incessante de ses successeurs, mais cela à partir du XIIème siècle seulement. C’est de l’Irlande qu’il nous faudra parler pour bien comprendre ce que fut cette renaissance celtique du Vème siècle.

Note(*): note de bas de page que nous trouvons tout à fait digne d’intérêt et qui dit ceci: L’église celto-irlandaise avait une organisation différente de l’église chrétienne romaine, qui était hiérarchisée du pape à l’évêque, de l’évêque au curé, les monastères du monde romain étaient des moyens de pression de la papauté sur les évêques ; tandis qu’en Irlande, où il n’y avait pas assez de paroisses, le pouvoir appartenait aux monastères dont les abbés, héréditaires, tenaient le rôle de l’évêque sans en avoir les contraintes hiérarchiques. Mais en 1111, l’Irlande à son tour fut divisée en évêchés (24 en tout). 40 ans plus tard, saint Malachie, après avoir rencontré le pape et saint Bernard, lança la réforme cistercienne a partir du monastère irlandais de Mellifont. Désormais, l’évêque gouverne au nom du pape, les ordres religieux appliquent la règle de saint Benoît (pauvreté-chasteté-obéissance). Ainsi, la vieille organisation celtique, autonome et libertaire, est balayée...

… c’est en Irlande que la société celtique est restée la plus vierge, c’est de là que nous trouvons les textes en langue celtique les plus anciens datant pour certains, peu nombreux il est vrai, des VIIème et VIIIème siècle de notre ère. Absence de monnaie, abscence d’oppida, la société irlandaise peut paraître trop archaïque pour être comparée à la société laténienne du 1er siècle avant notre ère ; mais cela ne doit pas nous tromper sur leur identité profonde.

C’est seulement l’isolement géographique de l’Irlande qui l’a tenue à l’écart de la révolution marchande.

[…]

Ce n’est pas de la société irlandaise marchande mais de l’église romaine qu’allait venir l’émergence étatique. En 1148, sous l’influence de saint Malachie, l’église d’Irlande se “romanise” en effet et en 1152, le légat cardinal Paparo peut dire au pape que l’Irlande possède maintenant une organisation ecclésiastique normalisée. Trois ans plus tard, le même pape Adrien poussait Henri II à envahir l’Irlande pour “proclamer la vérité du christianisme chez un peuople rude et ignorant !C’est donc l’église qui fit jusqu’au milieu du XIIème siècle la spécificité celtique de l’Irlande sur les autres contrées d’Europe, jusqu’à ce qu’elle soit supplantée par l’église romaine. Cette spécificité quelle est-elle, d’où vient-elle ?

L’Irlande en adoptant le christianisme n’avait pas toutefois une organisation ecclésiastique calquée sur les diocèses, propre à l’Empire romain auquel l’Irlande n’a jamais appartenu. En effet, il n’y avait plus au IVème siècle aucune différence dans la Romania entre organisation de l’Église et organisation de l’État. Les diocèses sont les mêmes circonscriptions pour le préfet et pour l’évêque, les provinces pour le gouverneur et l’archevêque (ainsi pour l’Armorique entre Seine et Loire, la métropole de Tours) et au sommet le pape et l’empereur se disputent le pouvoir à Rome ou Milan. Gouverneurs et préfets disparus, évêques et archevêques concentreront les pouvoirs civils, militaires et religieux. En 478 le pape aurait sans doute pu cumuler ces mêmes pouvoirs au niveau central de Rome. C’est le pape qui avait éloigné Attila d’Italie et non l’empereur. Mais les papes eurent l’habileté de ne pas tenter de créer de théocratie et de favoriser l’émergence d’États barbares orthodoxes (Clovis), formule infiniment plus adaptée aux rapports sociaux de la moitié occidentale de “l’Empire”.

Il est évident qu’une société sans État ne pouvait adopter ce style d’organisation ecclésiastique. Aussi ce fut le coup de génie de l’église d’Irlande d’adopter le seul type d’orgsanisation anti-étatique que secrétait la société chrétienne: le monachisme. (Note de R71: mode de vie religieux reclut dans des monastères. La vie monacale des moines et des moniales (femmes moines) bouddhistes et chrétiens.). Dans ce monde où triomphe partout l’État, romain puis barbare et église, ce surcodage de l’État ; l’Irlande trouva un antidote à l’État à travers le monachisme, cette “anomalie” (selon Karl Marx). Seul le célibat pouvait permettre la communauté dans un monde où la propriété et l’héritage formaient l’essentiel du droit.

Il y a une espèce d’horreur de l’État dans ces milliers de moines qui fuyaient le monde et l’église séculière qui a “trahi”, lors de son alliance monstrueuse avec César, la parole du Christ. Si dans la Romania, l’élan monachique fut au départ un simple retrait du monde, dans l’Irlande antique il fut au contraire la force motrice de la société ! Il n’y avait pas d’État à fuir; “rois”, “chefs” et “bardes” se firent les “vasseaux” des grands monastères et des grands abbés ; leur pouvoir était en effet purement spirituel. De même que le christianisme triompha en Irlande, au grand étonnement des historiens de l’église, sans aucune espèce de persécution (on ne voit pas d’où cela aurait pu venir en l’abscence de tout pouvoir), de même il s’imposa sans aucune violence, contrairement au reste du monde antique ! par simple persuasion morale. Ce “pouvoir moral” d’une caste sacerdotale doit nous rappeler quelque chose: celui des druides. Et en effet, le triomphe foudroyant du christianisme à l’échelle du monde connu, entraîna la conversion massive des druides à la religion nouvelle. Il y avait sans doute pas mal de points de convergence entre le druidisme et un certain christianisme.

[…]

Les druides-moines portèrent le combat non sur le terrain de la théorie, mais sur celui de l’organisation. C’est à dire sur le terrain du réel. Certes on trouvera ici que nous parlons en termes trop modernes en faisant des moines irlandais des sortes de La Boétie avant la lettre. Mais seules ces catégories modernes permettent de les comprendre, car leur ennemi dans l’Europe du Vème siècle ou celui de La Boétie dans l’Europe du XVIème siècle était le même, l’État “moderne”.

[…]

L’Irlande, la navigation comme fuite de l’État

… De pirates, les Irlandais se sont faits moines, mais ils naviguent toujours, cette fois pour porter le message. Il n’y a donc qu’à armer un coracle (navire de bois et de cuir), le remplir de saints hommes bénis par dieu et aller à la recherche du paradis.

C’est ce que fit saint Brandan au VIème siècle, qui, théoriquement, “découvrit” l’Amérique. […] Dans le récit du Navigatio Sancti Brendani Abbatis dont il nous reste plus de 120 manuscrits latins (sans compter ceux en langue vulgaire), il est fait état d’îles de l’Atlantique déjà habitées par les ermites irlandais, les Féroé et peut-être l’Islande, qui ne sont donc pas des découvertes de Brandan.

[…]

Quant à la découverte de l’Amérique proprement dite par les Norvégiens, le fait est maintenant reconnu par tous les historiens de la marine, depuis que l’ont authentifié les Sagas, que l’on considéra longtemps comme des fables à l’instar des contes d’Ossian. Tout le monde sait de nos jours que dans la Saga d’Erik le Rouge, celui-ci alla du Groënland au Vinland que l’on identifie à la région de Boston et où en effet poussait la vigne sauvage à l’arrivée des Anglais au XVIème siècle. Quand on connait les qualités nautiques des drakkars vikings, dont de nombreux exemplaires ont été retrouvés et dont on a reconstruit et fait naviguer plusieurs (Note: dont un qui fit sans peine la traversée de l’Atlantique Nord en 28 jours dès 1893. Les musées d’Oslo et de Copenhague contiennent chacun trois navires Vikings complets authentiques…) et quand on connaît les courants et les vents qui descendent depuis Terre-Neuve vers le cap Cod et Newport, la chose ne pose aucun problème.

Ce qui en cause plus, c’est pourquoi les Norvégiens ne se sont pas installés là malgré le vin, les saumons et le gibier. La seule raison qu’allègue la Saga d’Erik, est l’hostilité des indigènes, des “Skraelings”, mais quand on connaît la soif de terre des Vikings, on comprend mal leur manque de combativité contre les Indiens. On a allégué aussi de trop grandes distances, mais cela est faux, du Groënland à la Nouvelle-Angleterre, les communications à bord de navires aussi marins qu’un Drakkar pouvaient être maintenues sans mal entre la nouvelle colonie et la métropole. Force est de remarquer alors les allusions, certes très brèves, que font les Sagas à la présence hostile des Irlandais dans le Nouveau Monde. Dans la Saga d’Erik, deux Indiens leur parlent d’hommes près de leur tribu, qui étaient vêtus de blanc et marchaient en procession en portant devant eux de grands bâtons auxquels étaient fixées des étoffes et en criant d’une voix forte. A l’époque, les Norvégiens pensèrent immédiatement qu’il s’agissait d’Irlandais et qu’eux, encore païens et coupables de tant de mises à sac de l’Irlande, n’avaient pas envie de rencontrer. Ceci est encore confirmé par une autre Saga, celle du Landmamabok où il est question d’une contrée que “quelques-uns appelent la Grande-Irlande ; elle se situe à l’Ouest de la mer près du bon vignoble (le Vinland)”, identifié comme la région de Boston.

[…]

Selon les Sagas, de 983 à 1029, soient 46 ans, les Norvégiens tenterent sans succès de s’implanter en Amérique et surtout au Vinland. C’était de petites expéditions. Ainsi Leif hiverna en 1003-1004 avec 35 hommes, soit un Drakkar ; toujours ils sont chassés par les Indiens. Quarante ans d’expédition, cela est suffisant pour se mettre en état de défense permanente. Les Indiens auraient-ils seuls fait preuve d’un tel acharnement, contre si peu de colons, rien ne les a montré ultérieurement si intraitables à ce point ? De là à penser que les successeurs de Brandan sont arrivés en Amérique, il n’y a qu’un pas à franchir et quelques preuves à apporter, nous verrons plus loin quelles pourraient être ces preuves.

Selon le Navigatio, Brandan fit trois voyages. Les deux premiers en coracle et le dernier à bord d’un navire de bois.

[…]

Jacques Cartier, sur ordre du jeune état français, alla aux Amériques chercher de l’or sur le nouveau continent, les Vikings y allèrent chercher des terres et les moines irlandais y cherchaient dieu, là était la différence. Seuls les Irlandais trouvèrent ce qu’ils cherchaient, mais leur quête n’eut pas de récompense pratique, ils n’allaient pas dépouiller ni réduire les Indiens en esclavage, ni même les évangéliser ; l’évangélisation de l’Irlande elle-même, puis d’une partie de l’Europe pour les Irlandais se fit toujours sans violence. Les “papas” trouvèrent chez les indigènes ce qu’ils y cherchaient, une société sans roi ni loi, une société contre l’État, comme la leur. Peut-être les Indiens assimilèrent-ils, comme le montrent les Sagas, des rites du christianisme; c’était suffisant pour que les Irlandais se fondent dans la population ! De leur aventure il restera un livre, le Navigatio. Une société contre l’État ne pouvait aller dans le sens de ce progrès-là. Les Vikings, grands créateurs d’États, eux, auraient pu le faire, mais ils ne purent pas prendre pied au Vinland. Reste à nous demander pourquoi, en Irlande même, les Irlandais qui furent les premiers navigateurs océaniques, ne purent repousser ni les Vikings, ni les Anglo-Normands, ni jamais au cours de leur longue et sanglante histoire, les Anglais tout court. C’est qu’il ne suffit pas d’habiter une île pour être marins. Les moines et leurs coracles (note de bas de page: faute de forêts, l’Irlande ne pouvait guère avoir une marine en bois, la seule décisive au point de vue militaire et marchand !), ces monastères flottants, étaient une anomalie. Le voyage en coracle représentait en effet tous les aspects souhaités de la mortification et de la pénitence, alliant la plus grande solitude à la plus grande promiscuité, sans oublier le travail manuel: ramer ! Si le mot “labor”, “labeur”, veut dire torture, les rameurs de Brandan n’en manquaient pas ! C’est pourquoi ils ont été les meilleurs marins qui aient jamais posé le pied sur des bateaux, hommes capables de vivre quarante jours de désert comme les prophètes bibliques, fiers de souffrir pour le christ, bénissant le rationnement qui les mortifiait. Et de quoi auraient-ils eu peur quand dieu était si près ? Parfois le vent et la tempête terrifiaient l’équipage ; alors, dit la légende, le saint ordonnait à la houle de se calmer et elle se calmait.

[…]

Mais le coracle, ce monastère flottant, n’est ni un outil de guerre, ni un outil de colonisation. Il ne peut se battre avec sa “coque” en peau contre le robuste Drakkar, ni emmener des femmes et des enfants avec le minimum de confort nécessaire comme le Snekkar, ces deux instruments de l’expansion Viking, il allait donc et avec lui les “colonies” monastiques irlandaises succomber devant eux. Les Irlandais vainquirent bien les Vikings, mais ce fut sur terre, en 1014 à Dublin.

[…]

Il faut se résigner à ce fait, hormis dans la zone d’influence bretonne, les Celtes ne furent pas des marins, sauf dans le cas de la marine Vénète, héritière, nous l’avons vu, des proto-états mégalithiques.

Les moines et leurs coracles représentent une anomalie mystique. Jamais, face aux Norvégiens, comme plus tard face à l’Angleterre, l’Irlande ne pourra opposer de marine pour défendre son insularité.

Note de Résistance 71: Guillerm fait ensuite une excellente analyse comparative sur 10 pages entre les marines bretonne et viking. Là encore pour intéressante que soit l’analyse, elle nous éloigne quelque peu de notre objectif politique, même si le lien existe bien entendu. A lire dans le texte original…

L’échec des petits états celtiques

Il a existé en Europe un autre modèle de société historique que la société étatique, ce modèle, nous l’avons appelé “la société celtique”, une société contre l’État mais une société de développement passant même, de l’égalité à une certaine inégalité sans qu’il lui soit besoin de l’État.

La société celique a été un “challenge” à la romanité en occident, comme l’a bien montré Toynbee. D’abord de la Tène (500 Av. J.C) au massacre des druides à Holy Island en 61 ap. J.C, pendant plus de cinq siècles parsemés de sanglantes défaites (Télamon en 225 Av. J.C face à l’île d’Elbe, Arzon dans le golfe du Morbihan en 56 av J.C, Alésia, Numance etc…), elle a tenu tête à l’Urbs mais en vain. Ce qu’il y a de “surprenant”, c’est que ces peuples que les Romains rencontraient dans presque tous les temps, se laissaient détruire les uns après les autres, sans jamais connaître, chercher ni prévenir la cause de leurs malheurs.

[…]

Pendant près de huit siècles, nous dit Toynbee, les Celtes furent les maîtres spirituels de l’Occident. Si bien qu’on pourrait appeler le Moyen-Age l’ère celtique de son début au commencement de son déclin ; jusqu’à l’extrême centralisation du XIIIème siècle, qui entraîna la catastrophe du XIVème siècle. Maîtrise spirituelle mais aussi indépendance réelle, car en même temps qu’ils dominaient culturellement l’Europe, les Celtes savaient rester maîtres chez eux pendant que les péninsules et les îles celtiques restaient des bases d’où partaient des moines, des philosophes et des conteurs, d’abord fonder des monastères, ensuite créer les cours carolingiennes, enfin dominer les universités et les châteaux. Or au XIIIème siècle tout va changer.

Le XIIIème siècle s’ouvre sur la chute de l’empire angevin en 1215. Son bilan de 45 années avait été ambigu pour les Celtes, pour la première fois réunis dans une même mouvance. Politiquement le centralisme angevin, fruit direct de l’invasion normande en Angleterre, était négatif et impérialiste.

Néanmoins les Celtes étaient en passe de “civiliser leurs farouches vainqueurs”: les barons normands de Galles du sud arrivés en Irlande se celtisaient fortement, quant à la Bretagne, fief d’Arthur, petit-fils d’Henri II, portant un nom prédestiné, elle tendait à reconstituer l’ancien royaume de Bretagne englobant tout le massif armoricain.

[…]

L’an 1283 voit la chute de la Galles du Nord, restée indépendante des Anglo-Normands et contrôlant le centre du pays.

[…]

Puis vint le tour de l’Irlande. En effet, la première moitié du XIIème siècle fut marquée par l’effort de saint Malachie pour introduire dans l’île la règle cistercienne, l’île fut ainsi divisée en quatre archevêchés et trente-six diocèses, les quatre provinces et les 36 comtés actuels. Cette soumission de l’église celtique à Rome sapa toute velléité de résistance ouverte aux Anglais car dans les années 1170-1175, Henri II, à l’appel du pape, intervient en Irlande pour la “christianiser”. Une telle intervention, impensable auparavant sans une résistance sanglante de l’église celtique, se fit sans mal contre une église mise au pas au préalable. En 1175, par le traité de Windsor, Henri II était proclamé Haut-Roi d’Irlande.

[…]

Mais l’État anglais n’avait pas les moyens d’occuper ce bout du monde au XIIème et XIIIème siècles: négligée par la plupart des souverains anglais, l’Irlande fut abandonnée aux ardeurs belliqueuses des barons anglo-normands… qui s’emparèrent des meilleures terres, dépossédant les anciennes familles irlandaises. Au milieu du XIIIème siècle, ils contrôlaient les trois-quarts du pays, principalement les côtes, les vallées et les plaines.

Cependant, les relations inter-ethniques, économiques, les alliances politico-militaires, les mariages inter-ethniques, commencèrent une véritable assimilation. La plupart des Normands finirent par adopter peu à peu les normes et les coutumes du pays. Ils gaélisaient leurs costumes, leur parler et jusqu’à leurs noms (ainsi les Du Bourg se faisaient appeler Marc William…) “Ils devinrent bientôt plus irlandais que les Irlandais”. Ainsi au XIVème siècle, le renouvau gaélique (celtique) bat son plein dans les arts et la littérature. Les Plantagenêts n’ont donc pas remporté une victoire culturelle mais une victoire sociale. En effet, les barons normands, s’ils ont adopté les coutumes gaéliques, ont accaparé les terres et le pouvoir, en un mot, importé le régime féodal à leur profit et à celui de leurs alliés celtiques. L’Irlande n’est plus celtique, gaélique que de nom et de langue, en fait, la vieille société gaélique ne survit plus que dans la littérature ; l’État féodal l’a supplanté dans la réalité: l’anéantissement de la société celtique, commencé en 200 Av. J.C en Cisalpines et’achevant en 1200 Ap. J.C en Irlande, la dernière société contre l’État d’Europe avait définitivement disparue.

A suivre: 3ème partie “La société celtique”…

 

Résistance au colonialisme: Empire, Couronne, Genocide au Canada et sur le continent des Amériques…

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15 minutes de célébrité

 

Mohawk Nation News

 

27 Août 2015

 

url de l’article original:

http://mohawknationnews.com/blog/2015/08/27/15-minutes-of-fame/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Il n’y a pas eu de battage médiatique en long en large et en travers pour les quelques 150 millions de bébés, enfants, adolescents, femmes, hommes et anciens, assassinés, coupés en morceaux, brûlés, affamés, violés, torturés, ou morts sous le régime de travaux forcés, de nos peuples Ongwe’hon:weh (peuples originels du continent américain). La COURONNE nous a fait cela. Les colons furent partie prenante de ceci. Aujourd’hui Vester Flanagan a eu ses 15 minutes de célébrité pour avoir tué ces deux employés d’une chaîne de télévision, se filmant en direct.

Il nous est constamment rappelé par ses démonstrations militaires, que l’empire romain occidental est la république de la guerre qui commet le génocide quotidiennement sans aucun scrupule ni remord. Vesper Flanagan a appris de ces gens. Nous, Ongwe’hon:weh, sommes vus comme des moins qu’humains et sommes délibérément oubliés de façon à ce qu’ils puissent continuer à bénéficier du génocide qu’ils commettent toujours à notre encontre. Les lois sur le scalpage non pas été répudiées. Comme toutes leurs lois et réglementations entrepreneuriales, elles reviennent à la surface quand ils en ont besoin, comme par exemple durant le sommet du G20 à Toronto en 2010.

Vesper Flanagan voyait ses victimes comme moins qu’humaines. De la même manière que lors des massacres de Norridgewoc, Wounded Knee, Sand Creek et des milliers d’autres commis à l’encontre de nos peuples. L’armée disaient aux colons “Prenez toute la terre que vous voulez et tuez les Indiens qui vivent dessus.” Leur politique continue de nos jours (NdT: même si menée de manière moins… “directe”.)

Les noirs furent libérés de leur mise en esclavage pour former ces régiments appelés “Buffalo Soldiers” ayant pour seul but de tuer les Indiens. (NdT: Créé en 1866, le premier régiment entièremement “noir” fut le 10ème régiment de cavalerie. Puis suivirent le 9ème de cavalerie et les 24ème et 25ème régiments d’infantrie. Leur rôle fut la “protection rapprochée” des colons blancs migrants vers l’Ouest des Etats-Unis, volant et s’établissant sur les terres ancestrales des différentes nations indiennes. Bref, le gouvernement des Etats-Unis envoya les ex-esclaves noirs payés 13 US$ par mois enrôlés dans l’armée yankee, massacrer les “hommes rouges” luttant pour leur indépendance et leur liberté de droit…) Le génocide est le moyen par lequel eux-mêmes et leurs maîtres ont obtenu tout ce qu’ils ont. Les peuples du monde mettront finalement un terme à ce génocide lorsque nous adressons ce problème d’Ono’ware:geh ou de l’Île de la Grande Tortue.

La feuille de route de la COURONNE réécrit l’histoire pour couvrir leur crime, ainsi peuvent-ils échapper à l’accusation de génocide. La COURONNE (l’empire romain occidental NdT: dont le siège est à la City de Londres avec sa banque d’angleterre/vatican) cherche à commettre un génocide dès qu’elle en a besoin, mais personne d’autre ne peut le faire. Au Canada la Commission Vérité & Réconciliation (CVR) a rassemblé les preuves de la culpabilité absolue de la COURONNE dans la perpétration du génocide de nos enfants (NdT: dans les pensionnats pour Indiens entre 1867 et 1996, plus de 50 000 enfants indigènes sont morts des suites de maltraitements institutionnalisés par les églises et l’état canadiens. La CVR n’avait pas, de manière fort utile, de prérogative pour inculper quelque responsable que ce soit, même si son président était un juge…)

Les médias sont le ministère de la propagande. Leur boulot principal est de faire la promotion de la peur et de la colère dans la population dans la direction exigée par la matrice entrepreneuriale à laquelle nous sommes tous et toutes soumis. Leur rôle secondaire est de réécrire l’histoire pour couvrir et camoufler le génocide qui a été commis sur Ono’wareh:geh par l’empire romain occidental. Ils ont réussi à s’en tirer jusqu’ici parce que cela n’a jamais été mentionné dans les médias. (NdT: selon le vieil adage qui fonctionne en disant que “ce dont on ne parle pas, n’existe pas…”)

Vesper Flanagan a bossé dans le monde de l’information à un tel point, qu’il a décidé de devenir lui-même l’information. (de fait divers…)

Empire occidental et imbécilité universelle…

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Très bonne analyse de Vitchek. Reste ensuite à déterminer la suite. comment faire tomber l’empire et surtout, surtout, par quoi le remplacer hors de la fange étatique sclérosée, archaïque, inégalitaire et totalement obsolète.

— Résistance 71 —

 

L’occident répand l’idiotie intellectuelle universelle

 

André Vitchek

 

21 Août 2015

 

url de l’article en français:
http://lesakerfrancophone.net/loccident-repand-lidiotie-intellectuelle-universelle/

 

Est-ce qu’un dictateur pourrait désirer mieux? La population entière de l’Empire, ou presque, pense maintenant de la même manière!

La population est instruite dans les écoles et le personnel des universités est composé d’enseignants et de professeurs soumis et lâches.

La population est informée par des centaines de milliers de journalistes et d’analystes serviles. Il n’y a pratiquement pas d’écart par rapport au récit officiel.

Félicitations, l’Empire occidental! Vous avez réussi là où d’autres ont échoué. Vous avez obtenu une obéissance et une discipline presque absolues, une servilité totale.

Et encore mieux, la plupart des gens pensent réellement qu’ils sont libres, qu’ils ont le contrôle. Ils croient qu’ils peuvent choisir, qu’ils peuvent décider. Ils sont convaincus que leur civilisation est la plus grande civilisation que la Terre ait jamais connue!

***

Des dizaines de millions font la queue, volontairement, demandant à être instruits pour obtenir à la fin un de ces diplômes impériaux officiels. Ils veulent être acceptés, certifiés et loués par les dirigeants.

Les gens offrent leurs propres têtes courbées à une intervention complexe et prolongée de lobotomie. En échange de chiffons de papier timbré nommés diplômes, des hommes et des femmes perdent, pour toujours, leur capacité à penser de manière indépendante, à analyser et à voir le monde de leurs propres yeux. En guise de récompense pour leur soumission, leurs chances d’obtenir des postes prestigieux dans les bataillons d’élite du régime, institutions, universités et autres, augmentent de manière spectaculaire.

Le degré extrême de conformité de la majorité des hommes et des femmes vivant dans nos sociétés rend les vieux livres comme Fahrenheit 451 et 1984 modérément dérangeants. Notre réalité de 2015 est beaucoup plus psychédélique, bizarre et effroyable… et scandaleuse aussi!

La plupart des citoyens sont même prêts maintenant à payer de leur poche (ou de celle de leur famille) pour ces chirurgies du cerveau éducatives et propagandistes; ils sont désireux de s’endetter lourdement pour être soigneusement programmés et endoctrinés. Plusieurs années plus tard, lorsque tout est fini et que rien n’est resté de leur individualité, ils bombent le torse avec orgueil et souvent ils pleurent lorsqu’ils reçoivent ce morceau de papier timbré qui ne signifie en fait qu’une chose: «Admis, accepté et certifié – prêt à servir et à être utilisé par l’Empire et son régime fasciste.»

Des millions d’étrangers se bousculent pour bénéficier aussi de cette lobotomie. Ceux qui viennent des pays colonisés et détruits sont souvent les plus impatients. Les enfants des élites sont excités à la perspective de recevoir le sceau d’approbation de l’Empire, pour être moulés, pour se fondre dans les masses en Europe ou en Amérique du Nord. Après l’obtention de leur diplôme et après leur retour à la maison, ils ajoutent leurs titres partout sur leurs cartes de visite, ils augmentent leurs tarifs et demandent du respect pour leurs manières occidentales et leur collaboration intellectuelle avec l’Empire. Ensuite, beaucoup d’entre eux s’occupent à voler et à endoctriner leurs compatriotes pour le compte de l’Occident.

Dans de nombreux pays, il n’y a même aucune raison de quitter la maison. Le lavage de cerveau occidental est facilement accessible par le biais des innombrables écoles privées, chrétiennes et internationales, des églises, des institutions culturelles et, bien sûr, du divertissement.

Même des pays comme la Chine, qui peuvent compter sur des cultures beaucoup plus grandes et plus anciennes que la culture occidentale, sont maintenant terriblement influencés par leurs propres fils et filles, qui ont été programmés à croire dans la grandeur de la civilisation occidentale. Ils ont été endoctrinés soit dans les établissements éducatifs à l’étranger, soit par les armées d’éducateurs occidentaux, savants et prédicateurs, de plus en plus occupés à voyager et à répandre leur évangile toxique partout dans le monde.

Au lieu que soit dispensé un savoir diversifié et multiculturel, les écoliers et les étudiants ont reçu des doses d’endoctrinement calculées avec précision, bien éprouvées au cours des siècles d’impérialisme et de colonialisme. Maintenant, l’Empire sait extrêmement bien comment manipuler l’esprit humain. Celles et ceux qui sont violés sont forcés de croire qu’ils ont fait l’amour. A ceux qui ont été dépouillés indistinctement, on enseigne à encenser les puissances coloniales pour avoir construit leurs bâtiments administratifs et leurs chemins de fer, et on enseigne aux gens sur place à ne ressentir aucune honte pour leur passé et leur présent.

Au lieu d’être encouragés à penser de manière indépendante, au lieu d’être invités à révolutionner leur pensée elle-même, les gens sont ligotés, prisonniers de carcans intellectuels austères.

Le courage et l’indépendance d’esprit sont systématiquement dénigrés et rabaissés. Les âmes rebelles sont étiquetées inemployables, presque comme antisociales.

La couardise, la soumission et la médiocrité sont promues et commercialisées par le système extrêmement complexe et diversifié de la propagande, la publicité, les événements culturels et de divertissement et les médias.

Dans un monde totalement uniforme, où même la culture et les médias sont au service de l’Empire et de ses intérêts commerciaux néolibéraux, le Nouvel Homme et la Nouvelle Femme sont pétris dans l’argile intellectuelle, et ensuite placés sur des socles massifs : tous sont grands et minces, tous régurgitent éloquemment et bruyamment des clichés, évitant soigneusement les véritables questions, communiquant intensément avec les autres à propos de rien, tout en restant incroyablement ignorants du monde.

Les Nouveaux Humains sont tous souriants et ont l’air très cool. Ils conduisent les derniers modèles de voitures et tiennent des gadgets modernes dans leurs mains. Ils ont confiance en eux et sont constamment égoïstes. Leurs fesses sont de plus en plus parfaites, et stéréotypées.

Beaucoup d’entre eux prennent des sédatifs, des antidépresseurs ou des drogues, la plupart d’entre eux sont malheureux, peu sûrs d’eux, mécontents de leur travail, malheureux dans leur famille, incapables de trouver ou de chercher leur deuxième moitié. Tout cela, bien sûr, ne se montre pas! En apparence, d’innombrables hommes et femmes occidentaux ont l’air ravissants!

Les fascistes italiens et allemands ont essayé désespérément de créer cette race de super-humains en apparence sûrs d’eux, mais obéissants.

Ils ont échoué.

Mais cet Empire est en train de réussir! Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, il existe une chance que les robots remplacent finalement les êtres humains. Pas les robots de plastique et de métal, mais des humains reconditionnés, recyclés en robots.

Le fascisme italien, le nazisme allemand, le corporatisme des États-Unis, l’impérialisme, le racisme, le colonialisme, l’exceptionnalisme, la propagande, la publicité, l’éducation – tout cela a été habilement entrelacé.

Félicitations, l’Empire! Vous êtes le premier à avoir réussi à standardiser les êtres humains et leur façon de penser!

***

Ce n’est pas facile de combattre un tel Empire, avec des paroles et des idées.

Ce n’est pas seulement la logique ou la philosophie générale des concepts qu’il faut affronter, et défier.

Il y a aussi des milliers de perceptions, de dogmes, de codes, tous poursuivant le même but – maintenir les gens loin de la réalité et d’un mode de pensée et d’analyse indépendants.

La plupart des citoyens de l’Empire occidental sont en fait beaucoup plus endoctrinés que les membres de groupes tels que les talibans ou État islamique, parce que l’Empire travaille très dur et emploie des millions de professionnels qui créent des concepts extrêmement efficaces destinés à contrôler les esprits humains: des idéologues aux psychologues, en passant par les propagandistes, les éducateurs, les artistes, les journalistes et d’autres personnes hautement spécialisées.

Des médias sociaux aux séries télévisées, en passant par les films de Hollywood, la musique pop et les chaînes de télévision, presque tout mène dans la même direction – entraîner les gens loin des principes de base de l’humanisme. Les forcer à ne pas penser comme un groupe de personnes rationnelles, bienveillantes, compassionnelles.

La réalité est soit banalisée soit portée à des niveaux fantasmagoriques auxquels nulle logique ne peut être efficacement appliquée.

Le destin le plus important de la pensée humaine – réfléchir, rêver et concevoir de nouvelles formes bien meilleures et plus douces pour la société – est totalement absent du récit auquel les hommes, les femmes et les enfants de l’Empire et de ses colonies sont confrontés quotidiennement.

Les citoyens de l’Empire sont empêchés de penser et d’agir de manière naturelle. Résultat, ils sont frustrés, déprimés et confus. Mais au lieu de se rebeller (la plupart d’entre eux n’en sont pas capables, de surcroît), ils deviennent de plus en plus agressifs. Tandis que les victimes de l’Empire, dans le monde entier, sont assassinées, exploitées et humiliées, l’organisation du monde apporte en fait très peu de joie (malgré de nombreux bénéfices matériels) aux citoyens de l’Empire – les Européens et les Nord-Américains.

À l’autre extrême: des milliards de gens dans les anciennes colonies et dans les néo-colonies sont aussi bombardés, constamment, par les mêmes messages tordus, recyclés et modifiés [et trop souvent des vraies bombes, NdT]. Ils sont confrontés à une avalanche perpétuelle de propagande (légèrement modifiée pour chaque région particulière), ruisselant jour et nuit des canaux d’endoctrinement de l’empire : les feuilletons télévisés, le plus bas niveau des films et des jeux vidéo (la même chose, vraiment), la musique pop avec des paroles répétitives relevant de la mort cérébrale, l’art décoratif inoffensif et les reportages publiés par les agences de presse dominantes. Ces messages sont diffusés via les organes de presse locaux qui sont à leur tour principalement contrôlés par des intérêts commerciaux qui collaborent résolument avec le régime mondial occidental.

L’Empire et son organisation du monde sont outrageusement racistes et brutaux, mais la plupart de ses citoyens, même ses sujets dans les territoires dévastés, sont forcés de croire qu’il ont effectivement le système le plus tolérant et progressiste sur terre.

***

Y a-t-il un espoir que l’humanité survive à cette production de masse de l’idiotie?

Oui, bien sûr qu’il y en a un!

La bataille a commencé.

Ce ne sont pas seulement les manœuvres des marines russes, chinoises et iraniennes qui contestent actuellement l’impérialisme occidental.

Ce ne sont pas seulement les Latino-américains et les Sud-Africains qui ont fait des efforts décisifs pour récrire l’histoire et pour armer le peuple avec des connaissances plutôt qu’avec des diplômes.

Peut-être le plus grand cinéaste européen actuellement en vie, Emir Kusturica, a récemment écrit, sarcastique, que «la Troisième Guerre mondiale commencera avec le bombardement de RT par le Pentagone», en se référant au puissant réseau de télévision Russia Today. RT a commenté :

«RT est une réelle menace pour la propagande états-unienne puisqu’elle atteint les Américains chez eux, dans un anglais parfait, meilleur que celui qu’ils utilisent sur CNN.» Et c’est pourquoi, selon le directeur, Washington pourrait en avoir assez et chercher à faire taire RT par la force – un peu comme l’Otan l’a fait avec la télévision d’État serbe en avril 1999.

À son tour, Kusturica prédit que Moscou détruirait CNN, qu’il considère comme le porte-drapeau de la propagande pro-américaine: «CNN, dans ses transmissions en direct, assure que depuis les années 1990, l’Amérique a mené des actions humanitaires, et non des guerres, et que ses avions militaires font pleuvoir des anges, pas des bombes!»

Bien que quelques-uns des plus grands penseurs qui affrontaient l’Empire – Saramago, Galeano et Pinter – soient récemment décédés, il en y a encore beaucoup qui parviennent à échapper à l’endoctrinement. Certains se regroupent autour des chaînes de télévision non occidentales comme TeleSUR, RT et PressTV.

C’est comme le Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, de nouveau. Certaines personnes, obstinément, refusent de brûler leurs livres.

Même en Occident, certains médias puissants – CounterPunch, Dissident Voice, ICH, VNN, Global Research, et d’autres – gardent le cap. Ils ne gagnent pas encore, loin de là, mais ils ne meurent pas non plus!

Tant que la pensée indépendante est vivante, tout n’est pas perdu.

«Je me révolte ; donc nous existons», a écrit le philosophe français Albert Camus. Il a ajouté aussi : «Le sentiment de révolte est né dans l’oppression.»

L’Empire nie qu’il opprime le monde. Il endoctrine à la fois les oppresseurs et les opprimés, redéfinissant, et en fait convertissant l’oppression en liberté.

Ceux d’entre nous qui parviennent à échapper à son endoctrinement se révoltent aujourd’hui. Par conséquent, l’humanité existe encore.

Le champ de bataille devient très bien défini : il se passe maintenant sur le plan de l’information et de la connaissance.

Les actes, les ruses pratiqués par l’Empire sont sales, horribles, mais très transparents. Ils peuvent être acceptés ou tolérés par des milliards de gens uniquement grâce à la répétition permanente des mensonges, et à cause des concepts tordus martelés dans les cerveaux des gens au travers de l’enseignement dominant.

La guerre pour la survie de l’humanité est déjà en cours. C’est la Grande Guerre humaniste – la guerre sur les esprits et les cœurs des gens, pas sur un territoire. On peut aussi l’appeler la guerre de l’information, une guerre de désintoxication, ou une guerre pour ramener les êtres humains à la vie en les sortant de leur intoxication, de leur torpeur et de leur servilité, une guerre pour un monde bien meilleur, une guerre qui mettrait la connaissance au-dessus des diplômes tamponnés, la chaleur humaine et la gentillesse au-dessus de la violence et de l’agression, et les êtres humains au-dessus des profits et de l’argent.

La victoire ne pourra intervenir qu’accompagnée par la connaissance, la pensée indépendante, l’humanisme rationnel, la compassion, la solidarité, et enfin la chaleur humaine.

Andre Vltchek est philosophe, romancier, réalisateur et journaliste d’investigation. Il a couvert guerres et conflits dans des dizaines de pays. Ses derniers livres parus sont : Exposing Lies Of The Empire et Fighting Against Western Imperialism. Discussion avec Noam Chomsky : On Western TerrorismPoint of No Return est un roman politique acclamé par la critique. Oceania traite de l’impérialisme occidental dans le Pacifique sud. Enfin, son livre provocateur sur l’Indonésie : Indonesia – The Archipelago of Fear.

Andre réalise aussi des films pour teleSUR et Press TV. Après avoir passé de nombreuses années en Amérique Latine et en Océanie, Vltchek réside et travaille aujourd’hui en Extrême-Orient et au Moyen-Orient. Vous pouvez le contacter sur son site Internet ou sur Twitter.

Nouvel Ordre Mondial et asservissement de la science: De la primauté des gènes juifs (Gilad Atzmon)

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« Je suis venu à terme, de considérer une vision intéressante en ce qui concerne l’antisémitisme. On peut le dire comme ceci: Tandis que dans le passé un antisémite était quelqu’un qui haïssait les juifs, de nos jours, c’est dans l’autre sens que cela fonctionne: un antisémite est quelqu’un que les juifs détestent… »

« Aussi loin que va mon expérience personnelle, ce sont toujours les soi-disants fils , filles et petits-enfants des survivants qui exploitent l’holocauste comme argument politique ou comme une affirmation d’une sorte d’exceptionalisme. L’historien américain Norman Finkelstein a raison lorsqu’il dit qu’Israël a transformé l’Holocauste en un outil politique après 1967, lorsqu’il eut besoin d’une excuse ‘éthique’ en tant qu’occupant immoral d’une terre. »

~ Gilad Atzmon (2011) ~

 

La primauté des gènes juifs

 

Gilad Atzmon

 

25 Août 2015

 

url de l’article original:

http://www.gilad.co.uk/writings/2015/8/25/the-primacy-of-jewish-genes

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le quotidien britannique “The Guardian” a rapporté cette semaine qu’une étude sur les survivants de l’holocauste a révélé que le traumatisme juif est communiqué aux enfants juifs par les gènes. La conclusion d’une recherche par une équipe menée par Rachel Yehuda du Mount Sinai Hospital de New York émane de l’étude génétique de 32 hommes et femmes juifs qui ont été internés dans un camp de concentration nazi, qui ont été les témoins ou ont fait l’expérience eux-mêmes de torture ou qui ont dû se cacher pendant la seconde guerre mondiale.

A l’encontre du Guardian qui n’a fait que publier un rapport très sec et austère de cette “révélation scientifique”, je suis très troublé. Quelle est la signification de cette nouvelle scientifique ? Cela suggère t’il que les enfants des survivants de l’holocauste nazi sont mieux adaptés pour le prochain holocauste ou cela suggère t’il alternativement que les héritiers des survivants de la Shoah ont hérité du traumatisme et sont en droit de recevoir les réparations allemandes en espèces sonnantes et trébuchantes jusqu’à la fin des temps ?

D’un autre côté, si les sionistes nous disent la vérité et que les juifs ont été persécutés au travers de leurs histoire et que le passé juif est constellé d’holocaustes, alors on pourrait s’attendre à ce que le “gène traumatique” soit largement diffusé parmi les juifs de toute façon. Je ne comprends pas bien.

Il est évident que Rachel Yehuda, son équipe juive et l’hôpital juif pour lequel ils travaillent étaient particulièrement intéressés en les gènes juifs et la souffrance juive, mais cette nouvelle découverte est-elle universelle ? Qu’en est-il des Africains-Américains qui ont survécus à l’esclavage et qui sont toujours sujets à la discrimination institutionnelle et à des abus constants, passent-ils aussi leur traumatisme génétiquement à leur descendance ou bien ne serait-ce qu’une capacité physiologique seulement possédée par les juifs ? Quid des gens qui ont souffert au main du nationalisme juif et de la terreur israélienne ? Yehuda s’est-elle préoccuppée de savoir si les Palestiniens passent aussi cette information génétique à leur descendance ? (NdT: nous mentionnerons ici les nations et peuples originels des Amériques et d’Océanie) Non de manière évidente et ceci pour une bonne raison. A l’encontre du judéocide nazi qui a eu un commencement et a eu une fin temporels, ce qui échoit aux Palestiniens n’a pas de fin anticipable. Les bébés nés à Gaza aujourd’hui n’ont pas besoin d’hériter d’un traumatisme génétique de leurs parents, le traumatisme leur sera délivré directement par l’armée et l’aviation israéliennes.

Dans les années qui ont suivi la Shoah, quelques psychologues et écrivains juifs ont décortiqué le sujet de la signification du désordre de stress post-traumatique (DSPT). J’ai toujours eu de la peine à comprendre le terme. J’ai grandi en Israël et j’étais entouré de beaucoup de survivants de l’holocauste, de gens qui avaient des numéros tatoués sur leurs bras. Certains d’entre eux avaient énormément souffert durant la guerre et pourtant ils étaient en fait des gens ordinaires. Certains étaient très gentils, d’autres beaucoup moins, certains étaient charmants et intelligents, d’autres pas tellement. L’holocauste n’était pas tellement un problème pour eux aussi loin que je pouvais le dire. Ils voulaient sortir de cette vie. S’il y a une chose qu’ils essayaient de faire, c’était d’oublier. Mais souvent leurs enfants étaient un peu différents. Un bon nombre d’entre eux étaient possédés de manière débordante par la Shoah et en firent une nouvelle religion. Mon étude personnelle de la religion de l’holocauste m’a amené à définir la notion de “désordre de stress PRÉ-traumatique”, qui est cette capacité unique d’être traumatisé et tourmenté par un évènement fictif imaginaire prenant place dans un futur fantasmagorique. C’est cette condition pré-traumatique qui rend la politique juive contemporaine une affaire dangereuse à la fois pour les juifs et pour le reste d’entre nous. C’est ce pré-traumatisme qui permet à ceux qui souffrent de voir une menace potentielle partout et en tout.. Si j’ai raison au sujet de la condition pré-traumatique, nous pourrions bien même apprendre que dans le contexte particulier du traumatisme juif, ce serait les enfants qui passent le gène pré-traumatique à leurs parents survivants. Je suis certain que Rachel Yehuda et le Mont Sinai Hospital pourraient trouver au moins 32 sujets de cette communauté qui soutiendraient de telles trouvailles post-épigénétique.

Dans le même temps, nous allons clairement vers une nouvelle phase dans l’étude de la phobie collective juive. Le traumatisme juif réside maintenant dans les gènes rapporte le Guardian. Si c’est vrai, la religion de l’holocauste est maintenant et à tout jamais, gravée dans la physiologie juive. Ceci est une très mauvaise nouvelle pour les antisémites et les porteurs de la haine des juifs, en effet, il n’y a plus besoin désormais de tourmenter les juifs, car ceux-ci sont nés tourmentés.

Entretien avec l’historien suisse Daniele Ganser sur les armées secrètes de l’OTAN et le terrorisme manipulé…

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Résistance 71

28 Août 2015

Nous mettons ci-dessous en commentaire la vidéo d’un entretien (en français) avec l’excellent et sympathique historien suisse Daniele Ganser, spécialiste de l’OTAN et de ses armées secrètes, sujet sur lequel il a fait sa thèse de doctorat en histoire contemporaine. Nous avons déjà publié certains de ses écrits, son livre sur les armées secrètes de l’OTAN (en fait la publication de sa thèse formatée pour la publication) a été publié chapitre par chapitre il y a quelques années sur le Réseau Voltaire.

Un entretien réalisé par UsfProd à voir et à diffuser sans modération. La vidéo est en 13 parties variant de 3 à 8 minutes pour une durée d’environ une heure. Éteignez la télé et visionnez cet entretien, vous apprendrez bien des choses !

Source: ArrêtsurInfo.ch
http://arretsurinfo.ch/video-interview-de-daniele-ganser-guerres-manipulees-et-terrorisme-detat/

Note: Lorsque vous visionnez la première partie, les autres parties vont s’enchaîner automatiquement vous n’avez rien à faire, cliquez « play » sur le 1er épisode de 1min30 minutes, calez-vous et… restez assis, çà décoiffe !…

Guerre impérialiste financière: Le Shanghaï Stock Exchange (SSE) attaqué de l’extérieur… Guerre économique et géopolitique…

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Déstabilisation économique, effondrement financier et le bidouillage de la bourse de Shanghaï ?

 

Michel Chossudovsky

 

26 Août 2015

 

url de l’article original:

http://www.globalresearch.ca/economic-destabilization-financial-meltdown-and-the-rigging-of-the-shanghai-stock-market/5471533

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

L’effondrement spectaculaire de la bourse de Shanghaï a été présenté à l’opinion publique comme étant le résultat d’un “mécanisme de marché” spontané, déclenché par la faiblesse de l’économie chinoise.

Le chœur consensuel des médias occidentaux (WSJ, Bloomberg, FT etc…) prétend que les actions chinoises se sont effondrées à cause de “l’incertitude” en réponse à des données récentes “suggérant une baisse dans la seconde économie mondiale”.

Cette interprétation est erronée. Elle déforme le fonctionnement des marchés boursiers qui est l’objet d’opérations spéculatives absolument routinières. Un déclin programmé de l’indice Dow Jones par exemple, peut-être accompli de plusieurs façons: ventes à court terme, paris sur le déclin du Dow Jones Industrial Average dans le marché des options etc… [1]

De manière amplement documentée, les marchés financiers sont pipés par les méga-banques. Des institutions financières très puissantes incluant la JP Morgan Chase, HSBC, Goldman Sachs, Citigroup et toute la fine équipe habituelle, suivie de leurs hedge funds affiliés, à la capacité de “pousser à la hausse” le marché boursier, puis de le “tirer vers le bas”. Elles engrangent à la fois sur la spéculation à la hausse et sur la spéculation à la baisse. Cette procédure s’applique également au marché des commodités en général et du pétrole et des métaux en particulier.

Ceci constitue une fraude financière ou ce que l’ex-membre de haut niveau de Wall Street et ancienne assistante secrétaire fédérale de la HUD Catherine Austin Fitts appelle “pomper et larguer” et définit comme: “Gonfler artificiellement le prix d’une action ou autre sécurité par la promotion, afin de vendre à ce prix surgonflé, puis profiter encore plus à la baisse avec l’achat-vente à très court terme”. Cette pratique est illégale sous les lois boursières et pourtant ceci se pratique très couramment.”  (See Stephen Lendman, Manipulation: How Financial Markets Really Work, Global Research, March 20, 2009

L’effondrement de la bourse de Shanghaï (SSE)

Le SSE Composite Index a progressé cette dernière année de 2209 en Août 2014 à plus de 5166 au 21 Juin 2015 (environ 140% d’augmentation); puis à partie du 21 Juillet, il s’est effondré de plus de 30% en environ deux semaines à 3507 (le 8 Juillet)

Un effondrement supplémentaire s’est produit le 10 Août, dans la semaine qui a suivi l’explosion de Tianjin (le 12 Août 2015), culminant avec le Lundi noir du 24 Août (avec à la clef une baisse spectaculaire de 7,63% en une journée…) NdT: l’explosion de Tianjin serait-elle un acte criminel servant à masquer l’attaque financière sur le SSE ?…

L’explosion de Tianjin a t’elle contribué à exacerber cette “incertitude” en regard du marché des équités chinois ? L’évolution de l’index du SSE sur cette période d’un an n’a rien à voir avec les forces spontanées du marché ou des marqueurs de l’économie réelle. Ceci présente toutes les apparences d’un massacre spéculatif savamment planifié, une poussée vers le haut puis une forte secousse vers le bas.

La possibilité d’une fraude a été l’objet d’une enquête des autorités chinoises en Juillet 2015 suivant l‘effondrement du 21 Juin du SSE (voir le graphe dans l’article original en anglais).

Le régulateur a dit dans son rapport du 3 Juillet qu’il allait étudier si des acteurs avaient fraudé dans les ventes de produits financiers… La China Securities Regulatory Commission (CSRC) a dit qu’elle baserait son enquête sur des rapports de mouvements anormaux du marché en provenance de la bourse et des futures exchanges.

Certains rapports ont accusé des investisseurs étrangers d’avoir tiré les prix vers le bas en vendant des actions sur le très court terme dans les bourses chinoises, ce qui veut dire qu’ils pariaient sur la chute des cours.

Tout fait criminel sera transféré à la police a dit le régulateur.

Le China Financial Futures Exchange (CFFEX) a suspendu 19 comptes pour avoir vendu dans le très court terme (short-selling) pour un mois, rapporte l’agence de presse Reuters, citant des sources anonymes (BBC, August 25, 2015, emphasis added)

Le consensus médiatique (ainsi que les déclarations venant des autorités chinoises) était que des acteurs financiers chinois plutôt que des banques étrangères seraient derrière ce processus de fraude du marché boursier: “les investisseurs étrangers n’ont qu’un accès très limité aux marchés chinois”. La manipulation du marché ne provient pas de sources étrangères d’après le Global Times

Cette analyse ne prend néanmoins pas en considération le fait que de grands acteurs financiers comme la Goldman Sachs, JP Morgan Chase, HSBC et autres sont très actifs en Chine, opérant depuis Shanghaï au travers de banques paravents chinoises associées dans leurs aventures financières.

De plus, ces institutions financières occidentales sont bien connues pour avoir eu un rôle déterminant dans la manipulation des marchés boursiers ainsi que des marchés des changes :

Des régulateurs ont mis à l’amende six banques majeures pour un total de 4,3 millliards de dollars pour ne pas avoir empêcher des courtiers d’essayer de manipuler le marché des changes (Forex), à la suite d’une enquête mondiale sur un an.

HSBC Holdings Plc, Royal Bank of Scotland Group Plc, JP Morgan Chase & Co, Citigroup Inc, UBS AG et la Bank of America Corp ont toutes été mises à l’amende à la suite de cette enquête, qui a bridé ce marché auparavant largement non régulé de 5000 milliards de dollars quotidiens, accélérant ainsi la poussée vers le marchandage automatisé et piégea la Banque d’Angleterre (NdT: cœur de la matrice financière de la City de Londres, la véritable “couronne” britannique…)

Les courtiers utilisaient des noms de code pour identifier les clients sans les nommer et échangeaient l’information dans des chatrooms en ligne en utilisant des pseudonymes comme “les joueurs”, “les 3 mousquetaires” ou “1 équipe, 1 rêve”. Ceux qui n’étaient impliqués étaient ridiculisés et les courtiers utilisaient un langage obscène pour se féliciter des gains rapides faits grâce à leurs escroqueries ont dit les autorités.

La Goldman Sachs, de toutes ces institutions financières majeures, opère de Shanghaï depuis 2004 sous un arrangement de partenariat avec la Beijing Gao Hua Securities Company.

Goldman est connue pour utiliser des soi-disants “programmes d’échanges à haute fréquence” dans les transactions boursières:

“Les marchés peuvent être falsifiés avec des High-Frequency Trading Programs ou HFT, qui composent maintenant 70% des échanges boursiers. Goldman Sachs est le champion indiscuté de cette nouvelle technique de jeu. (Voir Ellen Brown,  Stock Market Collapse: More Goldman Market Rigging, Global Research, May 8, 2010)

Un autre facteur qui a facilité les opérations spéculatives sur le SSE a été l’intégration des marchés boursiers de Hong-Kong et de Shanghaï en 2014 sous l’égide du soi-disant lien de “Stock Connect”. La procédure permet aux étrangers d’acheter des actions A chinoises listées sur le SSE depuis Hong-Kong avec des “restrictions limitées”, à savoir un accès complet au marché des équités de la Chine.

Guerre financière

Ces mouvements de balancier vers le haut et vers le bas du Shanghai Composite Index ont pour résultat ultime la confication de milliards de dollars de richesse monétaire incluant des capitaux de fonds d’état chinois fournis par la Banque Populaire de Chine pour renflouer le marché boursier de Shanghaï. Où va ce fric ? Qui sont les récipiendaires de ces échanges d’une valeur de multi-milliards de dollars ?

En réponse à l’effondrement du mois d’Août, la Banque Populaire de Chine a “offert 150 milliards de Yuan (23,43 milliards de dollars) en avoir pour 7 jours d’accord de rachats de renverse, une forme de prêts à court-terme pour les prêteurs commerciaux.” Cet argent fut gaspillé. Cela n’a pas renversé la tendance de l’effondrement du SSE.

Geopolitique

Des considérations géopolitiques sont aussi pertinentes. Tandis que le Pentagone et l’OTAN coordonnent des opérations militaires contre des pays étrangers souverains, Wall Street perpétue des actions de déstabilisation sur les marchés financiers incluant le trucage des marchés du pétrole, de l’or et des changes et ce directement contre la Russie et la Chine.

Est-ce que la falsification du SSE fait partie d’un package plus large d’actions des Etats-Unis contre la Chine consistant en affaiblissant son système économique et financier ?

Est-ce que l’effondrement financier de la Chine sert de plus grand intérêts concernant la politique étrangère états-unienne incluant des menaces régulières contre elle, sans même mentionner les déploiements militaires américains dans la Mer de Chine du Sud ?

Sommes-nous en face d’une “guerre financière” dirigée contre une puissance économique mondiale concurrente ?

Cela vaut-il la peine d’être noté que des procédures spéculatives (fraudes) ont aussi été utilisées dans les marchés du pétrole et des changes contre la Fédération de Russie. Combinées avec le régime des sanctions économiques, l’objectif était de tirer vers le bas le prix du pétrole brut (ainsi que la valeur du rouble russe), ceci devant affaiblir l’économie russe.

Le ‘Pivot Asiatique’ d’Obama contre la Chine est renforcé par des actions de déstabilisation concommitantes sur le SSE. Le but ultime est d’affaiblir, au moyen de méthode non-militaire, l’économie nationale de la République Populaire de Chine”. (Michel Chossudovsky, US-NATO Military Deployments, Economic Warfare, Goldman Sachs and the Next Financial Meltdown, Global Research, August 8, 2015

 

Note 

  1. The latter is one among several instruments used by speculators. There is no buy sell transaction of shares of company listed on the stock exchange: a bet is placed on an upward or downward movement of the DJIA. It’s an index fund:  ask and put options.

Résistance au colonialisme: L’oppression française de l’intérieur vers l’extérieur est conforme aux fonctions perverses de l’État…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, colonialisme, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, pédagogie libération, philosophie, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , on 27 août 2015 by Résistance 71

Très bonne analyse de Bouamama qui montre bien ce que nous disons depuis longtemps ici: “Nous sommes tous des colonisés !” Ce n’est qu’une question de degré coercitif en fait, mais pour qu’un État devienne colonial sur l’extérieur, il a d’abord dû passé par le stade de la colonisation interne. C’est en fait la condition sine qua non pour que l’État, né de la division politique de la société civile en dominant et en dominé, perdure et phagocyte les populations. L’État est une machine ethnocidaire qui à terme devient également une machine génocidaire, l’histoire est pavée des preuves de cette chaîne évènementielle. Si les citations de Césaire et Fanon par Bouamama sont judicieuses, nous rajouterons ceci de l’anthropologue politique anarchiste Pierre Clastres (1934-1977) qui est un de ceux qui a le mieux analysé la relation État/Société. Comme d’habitude tout bon marxiste qui se respecte ne citera pas de source anarchiste. Il est vrai que Clastres avait particulièrement démonté les deux branches “classiques” de l’anthropologie: le structuralisme évolutionniste de son professeur Lévi-Strauss en exposant les faiblesses et les manques, mais surtout la pseudo-anthropologie marxiste niant l’apartenance à l’histoire tout ce qui n’est pas “lutte des classes”, ce qui avait fait dire à Clastres: “Cela doit être si simple d’être un marxiste”…

Sur l’État Clastres disait ceci (entre autre), ce qui fait mieux comprendre la finalité colonialiste intrinsèque de l’État:

“Un rapide coup d’œil à l’histoire de notre pays est suffisant pour nous montrer que l’ethnocide en tant que la plus ou moins suppression autoritaire des différences socio-culturelles, est déjà inscrit dans la nature même et la fonctionalité de la machine étatique, qui standardise ses rapports avec les individus: pour l’État, tous les citoyens sont égaux devant la loi. Affirmer que l’ethnocide, à commencer avec cet exemple de l’État français, fait partie de l’essence unificatrice de l’État, mène logiquement à la conclusion que toutes les formations étatiques sont ethnocidaires… La violence ethnocidaire, comme la négation par l’État de la différence, est clairement une partie de l’essence de l’État des empires barbares tout comme des sociétés civilisées d’occident: toutes les formations étatiques sont ethnocidaires. L’ethnocide fait partie du mode d’existence normal de l’État. Il y a ainsi une certaine universalité à l’ethnocide, ne le rendant pas en cela une seule caractéristique du “monde blanc”, mais d’un ensemble de sociétés qui sont les sociétés étatiques. Une réflexion sur l’ethnocide implique nécessairement une réflexion sur l’État. Mais l’analyse doit-elle s’arrêter là ? Doit-elle se limiter à l’observation que l’ethnocide est l’État et que de ce point de vue, tous les États sont égaux ? […] Nous notons que dans le cas des états occidentaux, la capacité ethnocidaire est sans limite. C’est pour cette bonne raison que cela peut mener au génocide et donc nous pouvons parler du monde occidental comme étant absolument ethnocidaire. Ce qui différencie l’occident est son système économique de production… Ce qui différencie l’occident est le capitalisme et son incapacité à demeurer au sein de ses frontières. Que ce soit un système capitaliste libéral, privé comme en Europe de l’Ouest, ou planifié comme en Europe de l’Est, la société industrielle, la plus formidable machine de production est pour cette même raison, la plus horrible machine de destruction.” (“Recherches d’anthropologie politique”, Seuil, 1980)

Note: définition de l’ethnocide (Pierre Clastres): “L’ethnocide est donc la destruction systématique des modes de vie et de pensée des peuples différents de ceux qui mènent cette aventure de destruction. En somme, le génocide tue les gens en masse dans leurs corps, l’ethnocide les tue dans leur esprit.”

~ Résistance 71 ~

 

La logique coloniale française: Des Basques aux Algériens, de la “colonisation intérieure” à la “colonisation extérieure”

Saïd Bouamama

 

26 Août 2015

 

url de l’article:

http://www.michelcollon.info/La-logique-coloniale-francaise-Des.html?lang=fr

 

Le discours sur la République et les « valeurs de la république » ont connu un retour fulgurant sur le devant de la scène politique et médiatique à l’occasion des attentats de janvier 2015 et de leur instrumentalisation idéologique par Manuel Valls. Le roman national construit par la classe dominante, comme idéologie de justification et de légitimation de son pouvoir, s’est de nouveau déployé avec ses concepts lourds et ses oppositions binaires (universalisme contre particularisme, modernité contre réaction, lumières contre obscurantisme, assimilation contre communautarisme, etc.). Nous nous sommes expliqués à maintes reprises sur les enjeux de cette séquence historique qu’a été « je suis Charlie[i] ». Nous voulons aujourd’hui faire le point sur ce qui rend possible une telle instrumentalisation : l’intériorisation massive dans une partie importante de la gauche du mythe de la « mission civilisatrice » comme outil d’émancipation des peuples de France à l’interne de l’hexagone, puis des peuples et nations d’Asie, d’Afrique et d’Amérique à l’externe. Les logiques, buts et processus qui ont présidé à la colonisation externe sont ainsi de même nature que ceux qui se sont déployés dans ce qu’il faut bien appeler une « colonisation interne ».

La colonisation comme processus de généralisation du rapport social capitaliste

Dans son historique « discours sur le colonialisme », Aimé Césaire analyse le capitalisme comme une « forme de civilisation qui, à un moment de son histoire, se constate obligée, de façon interne, d’étendre à l’échelle mondiale la concurrence de ses économies antagonistes[ii] ». Cette concurrence et cette logique extensives sont consubstantielles au capitalisme. Elles se sont d’abord déployées dans les périphéries proches des centres d’émergence du nouveau mode de production capitaliste avant que de s’étendre à des périphéries plus lointaines. 

Rosa Luxemburg souligne à juste titre que cette logique extensive suppose et nécessite la destruction des « économies naturelles », des « économies paysannes » et des cultures populaires dans lesquelles elles se sont historiquement élaborées[iii]. Marx a décrit précisément l’enjeu pour le nouveau mode de production capitaliste de cette lutte : « On avait eu une production dont seul le surplus était valeur d’échange, et qui était présupposée à la circulation ; on passe maintenant à une production qui ne fonctionne qu’en liaison avec la circulation et dont le contenu exclusif est la valeur d’échange[iv] ». Ce n’est donc pas par « méchanceté » ou par « vice » que se déploient la logique extensive et la guerre contre les « économies » périphériques (d’abord de proximité puis plus éloignées). Elles sont tout simplement la conséquence logique du nouveau mode de production. Réduire l’extension coloniale du mode de production capitaliste à une lutte contre le féodalisme en occultant qu’elle est aussi une lutte contre des « économies naturelles » et des « économies paysannes » pour reprendre les expressions de Rosa Luxemburg, conduit à la cécité face à la résistance hier comme aujourd’hui, dans l’hexagone comme à l’échelle internationale, à l’arasement et à l’uniformisation capitaliste. L’Etat français centralisateur n’a pas été qu’un outil de guerre contre le féodalisme mais aussi une machine de destruction des économies antérieures et des cultures qui les portaient. 

Parlant des périphéries extra-hexagonales colonisées, Aimé Césaire résume comme suit les caractéristiques qui en font des obstacles à détruire pour le capitalisme : 

« C’étaient des sociétés communautaires, jamais de tous pour quelques-uns. C’étaient des sociétés pas seulement anté-capitalistes, comme on l’a dit, mais aussi anticapitalistes. C’étaient des sociétés démocratiques, toujours. C’étaient des sociétés coopératives, des sociétés fraternelles[v]. » 

Il y a bien sûr, idéalisation assumée de ces sociétés par Aimé Césaire car son écrit est une œuvre de lutte et de dénonciation, mais cela n’enlève rien aux principales caractéristiques de ces « économies naturelles et paysannes ». Rappeler ces faits ne veut pas dire que l’avenir est à construire par un retour vers ces formes du passé. L’histoire ne se réécrit pas en gommant certaines de ces phases mais en les dépassant vers un horizon d’émancipation. 

La prise en compte de cette base matérielle de la colonisation est essentielle pour ne pas dériver vers une opposition idéaliste (et donc impuissante) à la colonisation. Cette dernière est dotée d’un mouvement historique l’amenant à prendre différents visages en fonction du rapport des forces. Les discours sur la nation, sur l’assimilation, sur l’intégration, sur l’universalisme abstrait, etc., ne sont que des accompagnements idéologiques d’un processus d’assujettissement total d’une périphérie à un centre au profit de ce dernier. 

Ces discours ont d’abord été tenus dans le cadre de la construction nationale française avant que s’étendre à des nations ultramarines. Ils ont été des instruments de la mise en dépendance économique et de l’assimilation culturelle et linguistique des cultures de l’hexagone, avant que de servir les mêmes buts (avec des moyens plus brutaux encore) pour les autres continents. La colonisation intérieure a précédé et a rendu possible la colonisation extérieure.

L’assimilation comme outil idéologique de la construction nationale française

Frantz Fanon souligne pertinemment que le processus colonial est indissociable du racisme. Il suppose pour se déployer l’émergence et l’intériorisation de deux complexes : le complexe de supériorité pour les uns et le complexe d’infériorité pour les autres[vi]. Le rôle de l’appareil d’Etat en France a justement été de produire, de favoriser et d’étendre ces deux complexes par tous les moyens disponibles de l’inculcation idéologique à la violence ouverte. 

Dans ce processus d’assujettissement la question de la culture en général et de la langue en particulier, revêt une importance particulière. Il s’agit pour justifier l’assujettissement économique d’une périphérie à un centre de hiérarchiser les cultures et les langues. Le penseur des Lumières Denis Diderot pose ainsi comme une évidence indiscutable : « Il est légitime dans un Etat unifié politiquement, de ne trouver qu’une seule langue, et de devoir considérer les autres formes linguistiques comme étant des patois qu’on abandonne à la populace des provinces[vii]. » La confusion entre langue commune partagée et langue unique imposée révèle le processus d’assujettissement et de colonisation des périphéries. La langue étant indissociable de la culture qui lui a donné naissance, l’infériorisation linguistique est pour le mieux une infériorisation culturelle et pour le pire une destruction culturelle. Nous parlons de « mieux » et de « pire » en nous situant du point de vue des périphéries car pour le centre le « mieux » est la disparition totale de l’altérité c’est-à-dire l’assimilation. 

Suzanne Citron a mis en évidence la logique de raisonnement conduisant à ce messianisme de destruction des altérités. Elle se base sur la réduction des protagonistes de la révolution française à une lutte binaire : bourgeoisie contre féodalité. Or une telle binarité est une simplification de la réalité sociale des habitants de l’hexagone. Elle élimine le troisième protagoniste : le monde paysan, ses peuples et ses langues : 

« En amont culture aristocratique franque, monarchique, catholique, en aval culture bourgeoise et urbaine, culture de la Raison, culture des lumières ; le système de représentation qui la sous-tendait n’intégrait pas le monde rural, ses patois, ses solidarités villageoises[viii]. » 

Qu’une telle attitude suppose un complexe de supériorité du centre est évident. Il s’agit ni plus ni moins que de poser le caractère universel de la langue française en l’argumentant d’une supériorité d’essence. Voici comment en parle Bertrand Barrère de Vieuzac, député aux Etats généraux puis à la convention nationale, pour en appeler à une guerre pour éradiquer les autres langues de l’hexagone : 

« Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton ; l’émigration et la haine de la République parlent allemand, la contre-révolution parle italien et le fanatisme parle basque. Cassons ces instruments de dommages et d’erreurs […]. Il n’appartient qu’à la langue française qui depuis quatre ans se fait lire par tous les peuples […], il n’appartient qu’à elle de devenir la langue universelle. Mais cette ambition est celle du génie de la liberté[ix]. » 

Cette logique de pensée déjà hégémonique au moment de la révolution bourgeoise (qui rappelons-le se déploie à la fois contre le féodalisme et contre les économies et cultures populaires), l’est encore plus ensuite, avec comme summum la troisième république qui est tout à la fois celle de la guerre à la diversité interne et celle de la colonisation externe. La construction nationale française se bâtit en conséquence par une négation des peuples de l’hexagone (occitan, basque, breton, etc.) par une confusion entre l’unité politique et l’unicité culturelle et par une guerre à l’altérité. Mais cette négation n’est pas sans fondements matériels : elle s’enracine dans le besoin d’imposer les rapports sociaux capitalistes à des contrées fonctionnant jusque-là selon une autre logique économique. C’est pourquoi libération nationale et lutte des classes sont indissociables.

Libération nationale et lutte des classes

Parler de lutte de libération nationale à propos des peuples de l’hexagone fait courir en France un danger : celui d’être accusé de réactionnaire, de partisan d’un retour à la féodalité. Nous considérons au contraire que ne pas le faire revient à laisser le champ libre à l’extrême-droite qui sait à merveille canaliser des révoltes légitimes pour les détourner de leurs cibles réelles. Il convient donc de préciser de quoi il s’agit, non pas dans l’abstraction pure, mais dans les conditions concrètes du capitalisme français d’aujourd’hui. 

Aborder la lutte de libération nationale sans la relier à la lutte des classes est selon nous un non-sens. Elle est de fait un combat contre une classe sociale qui hiérarchise le territoire en centres et périphéries, qui ne peut que le faire, qui a besoin de le faire pour maintenir ses profits. C’est pourquoi limiter le combat à la question linguistique ne peut que produire de l’impuissance politique. A l’inverse se contenter de parler de lutte anticapitaliste sans l’ancrer dans les conséquences concrètes d’assujettissement économique et d’oppression culturelle, conduit à la même impasse. Une telle approche, encore majoritaire à gauche en France, aboutit, consciemment ou non, à un regard méprisant sur les formes de révolte qui émergent spontanément face à la domination. 

Ne soyons pas naïfs pour autant. Nos luttes contemporaines se déploient dans un cadre précis, celui de la mondialisation capitaliste et d’une Europe qui en est un des principaux pôles. Cette Europe est parcourue de contradictions, les Etats les plus puissants voulant y occuper une place hégémonique (la France et l’Allemagne en particulier). C’est pour cette raison que nous assistons pour l’Europe du Sud à un retour de mécanismes coloniaux c’est-à-dire à une logique d’assujettissement de ces économies aux centres que sont la France et l’Allemagne. L’épisode grec que nous venons de vivre en est une expression significative. Dans ce contexte nouveau des aspirations justes peuvent être instrumentalisées, des luttes légitimes peuvent être canalisées vers des objectifs réactionnaires, des réactions à l’oppression peuvent être manipulées pour asseoir d’autres oppressions. C’est ainsi au nom de la défense des droits des « minorités » que sont légitimées plusieurs des guerres impérialistes contemporaines au Moyen-Orient et en Afrique. 

En définitive la question qui est posée est celle du combat pour la fin de l’assujettissement colonial (et donc aussi du capitalisme qu’il sert) et de la conception de l’Etat qui l’accompagne. La solution n’est pas, selon nous, dans un retour au passé mais dans l’invention d’un avenir. Pour ce faire regarder ailleurs peut aider à développer un imaginaire de la libération. La Bolivie par exemple et son « Etat plurinational » peut nous aider à penser l’avenir.

NOTES : 

[i] Voir nos articles : 1) Le discours des « valeurs de la république » : Un nouveau masque de l’idéologie dominante, 2) Les fondements historiques et idéologiques du racisme « respectable » de la « gauche » française, 3) La prise en otage des enseignants ou l’instrumentalisation de l’école publique, 4) Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation, mises sous surveillance, 5) L’attentat contre Charlie Hebdo : l’occultation politique et idéologique des causes, des conséquences et des enjeux, etc., 
https://bouamamas.wordpress.com/ 

[ii]Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, Présence africaine, Paris, 2004 [rééd.], p. 9. 

[iii]Rosa Luxemburg, l’accumulation du capital, tome 2, Maspero, Paris, 1976, pp. 43-91. 

[iv]Karl Marx, Fondement de la critique de l’économie politique, Anthropos, Paris, 1968, tome 1, pp. 203-204. 

[v]Aimé Césaire, op.cit. 

[vi]Frantz Fanon, Racisme et Culture, in Pour la révolution africaine, La Découverte, Paris, 2001 [rééd.], pp. 37-53. Voir aussi Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, Seuil, Paris, 1952. 

[vii]Denis Diderot, Langue, Œuvres, La Pléiade, Paris, 1946, p. 210. 

[viii]Suzanne Citron, Enseigner l’histoire aujourd’hui. La mémoire perdue et retrouvée, Editions ouvrières, Paris, 1984, p. 67. 

[ix]Bertrand Barrère de Vieuzac, Rapport au comité de salut public, in Michel Certeau, Dominique Julia et Jacques Revel, Une politique de la langue, Gallimard, Paris, 1975.

 

Nouvel Ordre Mondial et casino boursier: La Chine et la spirale déflationniste…

Posted in actualité, économie, colonialisme, crise mondiale, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, politique et social, résistance politique with tags , , , , , , , , , , , , on 27 août 2015 by Résistance 71

Question: Ceci ainsi que le « Lundi noir » de Shanghaï du 24 Août dernier est-il lié à l’attentat récent de Bangkok, de l’explosion du port de Tian Jin (qui serait, au conditionnel, une explosion nucléaire, voir ici et ici) et de Shandong ?… A suivre avec intérêt…

— Résistance 71 —

 

La Chine déclenche la spirale déflationniste

 

Dean Henderson

 

23 Août 2015

 

url de l’article original:
http://hendersonlefthook.wordpress.com/2015/08/23/china-unleashes-deflationary-spiral/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Les marchés boursiers ont gîté la semaine dernière, après que la Chine ait dévalué le Yuan pour essayer de sauver le Shanghaï Composite d’ue autre vague de vente massive. Le Dong vietnamien et le Tenge kazakh ont aussi été dévaslués, ce dernier perdant près d’un quart de sa valeur.

Les deux pays sont des voisins de la Chine. Leurs économies sont donc inextricablelemt liées à la bulle chinoise qui est maintenant en train d’imploser

Il en va de même pour le reste du monde, foutue géographie…

Les Bilderbergers comptaient sur les consommateurs chinois pour relever le mou dans la consommation occidentale, où les gamins préfèrent aller passer quelques semaines en Thaïlande que d’acheter un nouveau salon pour la salle à manger.

Mais l’énorme bulle de l’immobilier chinois a explosé, laissant les propriétaires fonciers de la nation la plus peuplée au monde marcher sur les mains et les centres commerciaux vides. Pire même, les autorités chinoises vont essayer de dévaluer pour rester en dehors de cette mélasse de dette, tout comme les Etats-Unis ont essayé de le faire avec un dollar meilleur marché.

Ceci est une très mauvaise nouvelle pour l’économie mondiale.

Un Yuan dévalué veut dire que les nations asiatiques et africaines qui exportent en Chine vont perdre des parts de marché en Chine, tandis que les manufacturiers du monde vont devoir être en concurrence avec des exportations chinoises encore moins chères.

Ce fut une guerre des monnaies qui a précipité la dernière grande dépression alors que les pays se hâtaient de rendre leurs produits meilleur marché. Mais la demande globale s’est asséchée, les marchés des commodités se déchirèrent et le gros fric avait énervé les marchés boursiers mondiaux

Il semble que toutes les tentatives des banksters pour une 3ème guerre mondiale afin de regonfler l’économie mondiale aient échoué. Maintenant, cela va sûrement être une course pour le fond du tonneau alors que l’éléphant déflationnaire pointe sa trompe et la tête dans le magazin de porcelaine…

Ce qu’on peut espérer de mieux est que les gens émergeront de ces temps difficiles plus forts et qu’ils rejoindront le combat pour enfin nationaliser la réserve fédérale et envoyer ses proprios au gnouf.

= = =

Note sur la déflation:

Dans le modèle d’équilibre investissement/épargne~liquidité/création monnétaire, la déflation est causée par un glissement de la courbe de l’offre et de la demande pour les biens de consommation et des services, particulièrement une chute du niveau de la demande. Ce qui veut dire qu’il y a une chute dans le volume de ce que l’économie entière est désireuse d’acheter au prix actuel des biens et services. Parce qu’en conséquence les prix chutent, les consommateurs ont intérêt à retarder tout achat et consommation spéculant toujours plus sur une baisse plus importante des prix, ce qui en retour réduit l’activité économique. Comme ceci étouffe la capacité productrice, les investissement à leur tour chutent, menant vers une nouvelle réduction de la demande. C’est ce qui s’appelle: la spirale déflationniste.

Lutter contre l’empire, c’est lutter contre la Doctrine Chrétienne de la Découverte, diktat colonial depuis 1493 ~ une lectrice écrit…

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A tous les colonisés que nous sommes, pour aider tous les peuples originels à recouvrer leur terre

Erradiquons l’empire américain par la débaptisation de masse en récusation de la doctrine chrétienne de la découverte, parce qu’un empire sans terre est un empire à terre !

Par JBL1960        

26 Août 2015

Considérant qu’on ne peut résoudre un problème en gardant le même processus mental, je me suis « éveillée » et j’ai reconsidéré les choses à partir de ce moment. En fait, mon déclic, fut le massacre à l’arme chimique de La Ghouta en Syrie en août 2013. Je n’étais plus complètement dans le brouillard, j’étais semi-éveillée mais cet évènement, dès le départ, m’a torpillé l’estomac. Dès lors, j’ai commencé à agir, je ne voulais plus être une spectatrice impuissante enrageant dans mon coin.
J’ai écrit à Hollandouille à l’adresse gratuite (cad non timbrée) sur une vieille carte postale non utilisée ; PAS DE GUERRE EN SYRIE – PALESTINE LIBRE –  En fait, j’ai rempli la carte postale de message de la sorte. J’ai scruté son attitude qui m’a décillé sur le fait qu’il exécutait le Plan sur ordre des Zélites mondiales, spécialement Zuniennes.
Les élections sont vraiment un piège à cons, car elles consistent à baliser le terrain afin de faire voter pour les personnes choisies par avance. Les différents partis politique n’étant que des leurres afin d’organiser l’illusion que les élections sont la dernière expression de la Démocratie. Mais nous savons que c’est faux, que c’est un mensonge, un de plus, auquel on se raccroche par peur.
Dès lors, j’ai décidé de ne plus perdre mon temps avec la politique institutionnelle.
J’ai commencé à organiser ma réflexion, ma pensée sur comment changer de paradigme, comment créer, initier et s’organiser vers un changement de paradigme.
J’avais compris que le réel entre parfois trop brutalement en contradiction avec le narratif du Système et qu’il en démasque au moins brièvement la supercherie.
J’avais surtout intégré que d’une manière ou d’une autre, à un moment donné, se posera pour tout citoyen, le choix de la désobéissance civile.
C’est la masse pacifique des peuples qui refusera d’obéir à la fange étatico-entrepreneuriale et ses institutions obsolètes et criminelles, qui fera tomber l’empire et ses oligarques eugénistes.
Car le Plan qui est mis en œuvre depuis plus de 250 ans est un plan eugéniste et nous ne devons pas douter que tous les moyens seront bons pour réduire la population mondiale idéalement pour “l’élite”, à 500 millions d’individus qui serviront d’esclaves. On me rit au nez si souvent lorsque j’affirme ce genre de choses.

Georges Orwell dans 1984 affirme qu’ « En ces temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire ». Mais « 1984 » n’est plus une fiction depuis longtemps, c’est devenu notre réalité.
Ma difficulté première est que je ne suis rien, ni personne. Aujourd’hui, en France, si vous êtes sans travail, vous n’êtes personne. Et perso, je cumule ; sans emploi donc sans revenus, bientôt sans dents, je survie grâce au fait que mon mari perçoit une retraite de 1644 €. J’ai donc dû me persuader que je pouvais être utile dans le cadre d’un changement de paradigme et que je pouvais agir dès maintenant. Si je ne suis rien dans cette société là ; Cela n’a aucune importance. Par ailleurs, le fait que je ne possède rien se révèle un avantage, certes je suis invisible, mais je suis libre. Libre de penser, d’agir, de parler et d’aller où le vent me portera.

Formatée depuis ma naissance, comme beaucoup, sous le leitmotiv ; Obéis, tais-toi, consomme, baisse les yeux, obéis, marie-toi, consomme, tais-toi, baisse la tête, obéis, fais des enfants, tais-toi, consomme, travaillesobéis, tais-toi, consomme… J’ai malgré tout passé beaucoup de temps devant la télévision, seule, et à l’époque il n’y avait pas cette censure du « Je suis Charlie ». Certes elle était là en filigrane et ceux qui se croyaient en Démocratie, sous Pompidou, sous Giscard, étaient parfaitement intégrés au Système. Malgré une éducation catholique (j’ai été baptisée puis fait ma communion comme mon frère et ma sœur, suis allée en colonie de vacances avec les bonnes sœurs à Barneville-Carteret) je n’ai jamais cru en Dieu et pire très tôt je me suis rebellée contre l’église. Et tout de suite j’ai été moquée. Comme je lisais beaucoup, je me suis intéressée très tôt à l’égyptologie et instinctivement le narratif de l’époque, la chronologie des temps me paraissait étrange. Et puis, tout de suite j’ai été passionné par les peuples amérindiens.

Je précise que je suis d’origine espagnole par mon père et italienne par ma mère.
La découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb m’a d’emblée captivée mais pas pour les mêmes raisons que mes petits camarades. J’ai dévoré l’histoire du dernier empereur Aztèque Montezuma même si elle était racontée par les vainqueurs j’ai dès ce moment senti la problématique de la doctrine chrétienne de la découverte.
J’avais tout de même un voile devant les yeux ; Je me suis mariée, civilement, je n’ai pas fait baptiser mes enfants, mais j’ai subi la pression de la société en me mariant et en faisant des enfants. Alors que je pense sincèrement que c’est une aliénation à laquelle nous souscrivons volontairement sous prétexte que nous sommes « programmés » pour cela. Non, c’est des conneries tout cela ; Rien ne nous oblige à nous marier et à faire des enfants si nous n’en avons pas envie, or aujourd’hui vous devez vous justifier si vous ne voulez pas d’enfant. Obligation, pour une femme, puis pour un couple qui se marie, de faire des enfants. Je regrette, mais pour moi, faire un enfant est à la portée du premier débile venu et rien ne devrait nous contraindre à faire des enfants pour faire comme tout le monde. C’est pourquoi je pense que nous devrions être libres de nos choix ; Ce qui n’est absolument pas le cas aujourd’hui puisqu’on nous bassine à longueur de temps que notre modèle de société judéo-chrétien est un modèle exceptionnel à l’exemple de l’Empire Zunien.

En fait, le Système nous balise le terrain pour nous conduire là où il veut que nous allions et si c’est vrai pour le vote, c’est vrai pour tout !
Germait alors en moi l’idée d’agir pour me faire débaptiser et le faire en contestation de la doctrine chrétienne de la découverte. J’avais envie de remuer les braises de l’histoire amérindienne car pour moi l’empire Zunien, tel qu’il s’était construit, l’avait fait sur un mensonge, sur un génocide, dès 1492.

C’est alors que j’ai rencontré la pensée Mohawk par l’intermédiaire du blog Résistance71. Grâce à la Fédération Nationale de la Libre Pensée (FNDLP), j’avais pris connaissance de la tentative de plusieurs personnes pour demander la radiation de leurs noms du Registre des baptêmes. C’est pourquoi j’ai décidé de faire radier mon nom de ce même registre de l’Église Catholique Romaine, en dénonçant l’acte de baptême lui-même qui avait servi à planter les racines doctrinaires de la découverte chrétienne donnant aux Chrétiens l’autorité pseudo-légale de circonvenir à la propriété non-chrétienne et aux droits de souveraineté depuis le XVème siècle et jusqu’à aujourd’hui puisque le pape François refuse de révoquer les bulles Romanus Pontifex du 8 janvier 1455 et Inter Caetera du 4 mai 1493.

Ce que je ne savais pas à l’époque c’est que l’Église Catholique Romaine refusait de radier votre nom du registre des baptêmes, même si vous lui demandez poliment et gentiment. L’église considère le baptême comme « un évènement historique” qui s’est tenu à la demande de vos parents alors que vous étiez encore mineure, évènement qui ne préjuge en rien de ce que sont vos convictions une fois parvenue à l’âge adulte, vous laissant libre de votre cheminement dans le sens indiqué dans votre correspondance. Il apparaît ainsi que les registres de baptêmes attestent en chaque acte, qui porte la signature de plusieurs témoins, un évènement public et historique, indéniable. Un fait historique ne s’efface pas. L’acte ne peut de ce fait être rendu illisible ni être effacé. Il faut remarquer que le registre n’est pas publiquement consultable ni communicable. Il n’est pas accessible à des tiers.

De plus la Cour de Cassation de Paris a rejeté un pourvoi le 19 novembre 2014. » Tout le monde peut consulter sur internet l’arrêt N°1441 du 19 novembre 2014 et comprendre que la Justice Française légitime le refus de l’Église Catholique Romaine de procéder à la radiation d’un nom du registre des baptêmes au mépris de la loi qui ordonne la séparation de l’Église et de l’État (1905) sacralisant du même coup l’acte de baptême et conférant force de loi au dit registre ; tout comme le juge de la Cour Suprême des Etats-Unis John Marshall, qui en en 1823 a légitimé la doctrine chrétienne de la découverte dans son rendu du jugement de l’affaire  Johnson contre M’Intosh.

Dans le même temps, j’ai eu connaissance de cet expatrié français en Allemagne qui se déclarant athée se vit prélever plus de 500 € d’impôts sur son salaire, en paiement de l’impôt sur le culte de l’église catholique romaine pour cause de baptême. Cet article est lisible sur internet.

Sur le site de la Fédération Nationale de la Libre Pensée vous pourrez prendre connaissance de la réponse qui a été faite à cette personne par le diocèse de la Catholicité en Allemagne. Je n’invente rien, je n’exagère rien.
Forte de tous ces éléments, j’ai adressé un courrier à la Cour de cassation de Paris à la Présidente qui rendît l’arrêt n° 1441 du 19 novembre 2014. Ce courrier fut envoyé en contestation de la décision rendue et compte tenu des réponses qui m’ont été faites par le Diocèse de la Catholicité concernant ma demande de radiation de mon nom du registre des baptêmes et de l’introduction de nouveaux faits par l’article de presse concernant cet expatrié français en Allemagne.

Si je ne suis rien, ni personne, j’en ai parfaitement conscience. Force est néanmoins de constater que la Fédération Nationale de la Libre Pensée n’a pas plus de poids que moi dans ces affaires ; Aucune réponse ne m’a jamais été faite, soit, mais, la FNDLP n’a pas avancé d’un pouce sur le même sujet, bien que traitant directement avec le Ministère de la Justice.

La justice française, se moque de nous. Ce n’est qu’une Institution et nous n’avons rien à attendre d’une institution, surtout pas la justice.
Les archives de la catholicité m’ont adressé un dernier courrier ayant pour objet : “Apostasie”, m’informant qu’ils avaient bien pris acte de ma volonté de ne plus appartenir à l’Église Catholique, joignant une copie certifiée conforme à l’original d’extrait d’acte de baptême portant en marge « A renié avec force et en conscience son baptême par lettre datée du 2 avril 2015 ».
Pour beaucoup, tout ceci est vain, inutile, pire blasphématoire…
Pourtant, je considère par cette simple action, me libérer des chaînes que le Système nous pose dès notre naissance et que nous conservons volontairement par peur. Peur qui nous est ensuite distillée toute notre vie et tant que nous l’acceptons.

Cette action n’est pas inutile. Je ne la regrette pas. Elle me permet de me tenir aux côtés des peuples originels Amérindiens, Africains, Kanaks, Aborigènes, païens et infidèles du monde qui refusent d’être colonisés à tout jamais par tous mâles blancs et au nom du Christ depuis les siècles des siècles et pour les siècles des siècles.

Par cette action, je signifie à l’Église Catholique Romaine que je refuse que mon nom soit pour l’éternité complice des crimes de sang faits au nom de leur Dieu, en tout temps et en tout lieu.
Je dénonce les fondements religieux des lois établies à l’encontre des nations autochtones et qui prévalent encore aujourd’hui, à savoir l’affirmation de la doctrine chrétienne de la découverte dont le concept de titre par la découverte était fondé sur la même idée que les terres occupées par les païens et infidèles étaient ouvertes à toute acquisition par les nations chrétiennes.
Je me tiens aux côtés du peuple Palestinien qui subit violement depuis la naissance d’Israël une colonisation sur le mythe historiquement infondé de la Terre promise !
En fait très tôt j’ai compris que l’Empire Anglo-Américain, que j’appelle les Zunies, s’est construit sur ce présupposé : « Le colonialisme occidental depuis le XVème siècle jusqu’à aujourd’hui, est fondé sur une doctrine religieuse, raciste, eurocentriste, hégémonique et génocidaire : La doctrine chrétienne dite de la « découverte », édictée et codifiée dans les bulles papales Romanus Pontifex de 1455 et Inter Caetera de 1493. » Et comme nous ne vivons bien évidemment pas dans un monde « postcolonial », comme l’idéologie dominante voudrait nous le faire croire, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et bien sûr Israël, sont des pays coloniaux, dirigés par des gouvernements coloniaux. Leur pseudo-légalité est fondée sur la jurisprudence de décisions de cours suprêmes (Johnson vs McIntosh, Marshall, 1823), toutes émanant de la doctrine chrétienne de la découverte, devenue dogme fondateur de la société coloniale occidentale et de mythes bibliques concernant ces nations et Israël.



C’est pourquoi, il m’a paru juste d’initier un mouvement pour permettre à celles et ceux qui le veulent de se faire débaptiser et de le faire en contestation de la doctrine chrétienne de la découverte qui prévaut encore aujourd’hui puisque les États-Unis, tout comme Israël, se présentent comme le Nouveau Monde dédié au Nouveau “peuple élu”.

Même si je ne suis qu’un grain de sable dans le rouage du NOM. Nombreux, nous pouvons enrayer la machine, par notre questionnement, par la remise en cause des dogmes, par de simples actions ;
Sans haine, sans violence, sans armes. Au nom d’aucun dieu, ni d’aucun maître, chacun par sa réflexion peut initier un changement de paradigme. Il nous appartient ensuite de nous mutualiser, de nous interconnecter afin que cette idée prenne vie et avance. Si nous sommes sincères et déterminés, notre idée nous survivra. Pour ma part ; Il est temps…

 

= = =

 

Rejoignez le mouvement pour la répudiation des bulles papales colonialistes, plus nous mettrons de pression sur la hiérarchie cléricale jusqu’au Vatican et plus ces diktats papaux auront de chance d’être répudiés.

— Résistance 71 ~

 

Articles connexes: A lire et diffuser sans modération

« Païens en terre promise, décoder la docrine chrétienne de la découverte »  (Steven Newcomb)

Questions aux chrétiens sur leur doctrine de la découverte

Les églises chrétiennes dans le génocide des pensionnats pour Indiens au Canada entre 1867 et 1996 (Kevin Annett)

Les bulles Romanus Pontifex (1455) et Inter Caetera (1493)

Réflexions sur les bulles papales Romanus Pontifex et Inter Caetera, fondement de la doctrine chrétienne de la découverte et du colonialisme occidental

Colonialisme et luttes indigènes

Constitution de la Confédération Iroquoise (XIIème siècle)

 

Santé et Nouvel Ordre Mondial: Nous sommes ce que nous mangeons…

Posted in actualité, altermondialisme, écologie & climat, N.O.M, OGM et nécro-agriculure, pédagogie libération, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, résistance politique, santé, science et nouvel ordre mondial, sciences et technologies, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , , , , , , , , , , , , , , , , on 26 août 2015 by Résistance 71

L’agriculteur, le premier acteur de notre santé

La Lettre du Professeur Henri Joyeux

 

25 Août 2015

 

(par distribution courrier électronique)

 

C’est gravissime, les agriculteurs ne parviennent plus à vivre de leur travail. Chaque été, on voit ainsi se développer un mécontentement qui se traduit par des manifestations bruyantes sur les routes ou les lieux de vacances.

Cette année le ras le bol est à son comble. Producteurs de lait, de viande, céréaliers, viticulteurs, arboriculteurs… sont en colère. Alors, tel un emplâtre sur une jambe de bois, le Président tout puissant débloque 600 millions d’euros pour calmer le monde agricole. L’Etat démuni en est à recommander que les cantines scolaires s’approvisionnent en viande fraîche « française » (20 % des débouchés de la filière) et pas en Argentine, comme le font certains restaurants étoilés. Pour apaiser les esprits, on annonce aussi que la viande française sera choisie en priorité dans les restaurations collectives de l’Etat.

La confiance n’existe plus. Les promesses du ministre de l’Agriculture comme celles du Président ne sont que du vent. Personne n’est dupe : les réunions ministérielles ne servent à rien.

Et en attendant, la concurrence continue de faire rage entre les pays de la zone euro, la Pologne, l’Allemagne, l’Angleterre… La viande française est trop chère pour les budgets serrés des hôpitaux où l’on mange si mal, des écoles et même de l’armée. C’est la grande distribution, lobby puissant, protégé des politiques, qui fait ses choux gras sur le dos des agriculteurs.

Pendant ce temps-là, à Milan…

En pleine crise agricole, on fanfaronne à Milan où les visiteurs de l’exposition universelle ont découvert dans le Pavillon France un grand jardin potager, vitrine d’une agriculture écologiquement intensive. Ont-ils été convaincus ? J’en doute, vu les retours que j’ai eus d’amis qui ont passé du temps à Milan pour les vacances. Ils ont surtout le souvenir de leur porte-monnaie qui a bien fondu à cette occasion.

Face à la situation actuelle de l’agriculture française, comment peut-on ainsi se vanter de nourrir la planète ? Oser écrire : « La capacité de production française et sa contribution pour l’équilibre des marchés mondiaux, ses modèles agricoles et alimentaires, sa capacité d’innovation et de transfert technologique, ses établissements d’enseignement et son ouverture internationale, sans oublier la dimension gastronomique »…

Oui, oser écrire cela, c’est se moquer du monde… Car le modèle français est aujourd’hui obsolète. Il a fait son temps. Seuls les agriculteurs et les consommateurs peuvent, ensemble, l’orienter autrement.

Le slogan international des lobbies de l’agro-alimentaire

On connaît bien Monsanto et autres semenciers internationaux, leurs OGM et PGM (organismes et plantes génétiquement modifiés) que veulent implanter les ingénieurs agro et les experts des ministères. Leur credo, qui a été choisi pour slogan de l’exposition universelle de Milan, c’est cela : « Nourrir la planète, Énergie pour la vie ». Ils croient nourrir la planète en arguant de leur (fausse) générosité, le cœur sur la main, produisant des produits de moindre qualité pour un plus grand nombre, nous faisant croire que leur agriculture productiviste est la solution pour supprimer la famine dans les pays très pauvres.

En réalité, ces semenciers s’enrichissent sur le dos des paysans qu’ils ont dépossédés de leur droit de produire et d’utiliser leurs propres semences en leur vendant des grains incapables de se reproduire.

Nous oublions d’où provient ce qui arrive dans notre assiette…

S’enrichir, ce n’est pas ce que cherchent les agriculteurs de terrain. Ils veulent vivre dignement de leur travail. Ils ont les mains dans la terre, sont au plus près des animaux, les nettoient, les aident à mettre bas, les nourrissent, suivent leur croissance et décident de leur avenir pour nous, les humains consommateurs. Nous oublions souvent d’où provient ce qui arrive dans notre assiette, où a poussé et où a été élevé ce qui arrive dans notre « palais des saveurs ». De quel travail admirable, de quelles sueurs d’hommes et de femmes sont issus ces légumes et fruits, ces morceaux de viandes savoureuses, ces poissons des mers qui nous entourent…

Le gaspillage alimentaire doit être réduit car il traduit le non-respect des aliments que la Terre nous procure. Il traduit aussi la surproduction et donc la qualité incertaine de certains aliments préparés par les industriels qui n’hésitent pas à ajouter conservateurs, colorants, exhausteurs de goûts, arômes artificiels qui nous éloignent de la nature et sont souvent responsables d’allergies, d’intolérance, de maladies auto-immunes de plus en plus nombreuses.

Notre santé dépend largement de ce que nous mangeons

Qui est à l’origine de tout ce que nous apportons à notre organisme pour le faire croître, le maintenir dans le meilleur état de santé ? C’est l’agriculteur ! Il peut être le premier acteur de notre bonne ou de notre mauvaise santé.

C’est démontré aujourd‘hui, les perturbateurs endocriniens, les pesticides et insecticides abiment la construction de l’enfant dans sa vie intra-utérine. Anomalies congénitales, infertilité, cancers des enfants mais aussi perturbations immunitaires conduisant à des lymphomes trouvent leur source dans l’agriculture productiviste.

Les OGM et PGM n’apportent rien de plus à notre santé, contrairement à ce qu’on nous chante, comme nous le verrons dans une prochaine pétition. Nous demanderons la transparence totale sur les produits issus de ce type d’agriculture, afin que les consommateurs ne soient pas trompés et puissent choisir en connaissance de cause.

On vient de démontrer que les moustiques résistent par simple sélection naturelle aux insecticides, ce qui permet de voir apparaître en métropole des cas de Dengue ou de Chikungunya, et bientôt de fièvre jaune. L’avenir est aux bio-insecticides qui seraient des toxines bactériennes inoffensives pour l’homme et très toxiques pour les larves de moustiques. À voir. Car on doit maintenant penser à protéger les abeilles. Elles souffrent tellement de l’agriculture productiviste que certains en viennent à évoquer leur disparition et, bien au-delà, en raison des difficultés de pollinisation, la fin de notre humanité.

La révolution agro-écologique est en marche !

Face à ces menaces, ce sont les agriculteurs et les consommateurs qui peuvent ensemble développer les solutions : la révolution agro-écologique est en marche !

D’ailleurs, les rares agriculteurs qui s’en sortent aujourd’hui vendent à la ferme, savent fidéliser leur clientèle avec des produits du terroir, issus d’une agriculture raisonnée ou raisonnable, mieux encore biologique ou biodynamique.

Nous ne pouvons mieux dire que résumer les 8 propositions de notre très cher ami Pierre Rabhi pour vivre en prenant soin de la vie. Elles peuvent paraître utopiques à certains. Je ne le crois pas, car elles rejoignent la dernière lettre du Pape François « Loué sois-tu… », que je conseille de lire et méditer. Elles proposent aussi la vraie écologie, celle qui n’a pas de bannière idéologique, celle qui croit en l’homme et se bat pour son avenir : cet avenir a un sens tant pour les croyants que pour les incroyants.

es propositions qui suivent sont extraites de La Charte Internationale pour la Terre et l’Humanisme, écrite par Pierre Rabhi pour le mouvement Colibris, issue de son livre « Vers la Sobriété Heureuse », paru en 2010 aux éditions Actes Sud.

Ces propositions réinventent « un modèle de société pour proposer une alternative au monde d’aujourd’hui. Pour que le temps arrête de n’être que de l’argent, pour que le silence redevienne merveilleux, pour que la logique du profit sans limites cède face à celle du vivant, pour que les battements de nos cœurs ne sonnent pas comme des moteurs à explosion, et enfin pour vivre et prendre soin de la vie. »

1 – L’agro-écologie, pour une agriculture biologique et éthique

De toutes les activités humaines, l’agriculture est la plus indispensable, car aucun être humain ne peut se passer de nourriture. L’agro-écologie que nous préconisons comme éthique de vie et technique agricole permet aux populations de regagner leur autonomie, leur sécurité et leur salubrité alimentaires, tout en régénérant et préservant leurs patrimoines nourriciers.

2 – Relocaliser l’économie pour lui redonner un sens

Produire et consommer localement s’impose comme une nécessité absolue pour la sécurité des populations à l’égard de leurs besoins élémentaires et légitimes. Sans se fermer aux échanges complémentaires, les territoires deviendraient alors des berceaux autonomes valorisant et soignant leurs ressources locales. Agriculture à taille humaine, artisanat, petits commerces…, devraient être réhabilités afin que le maximum de citoyens puissent redevenir acteurs de l’économie.

3 – Le féminin au cœur du changement

La subordination du féminin à un monde masculin outrancier et violent demeure l’un des grands handicaps à l’évolution positive du genre humain. Les femmes sont plus enclines à protéger la vie qu’à la détruire. Il nous faut rendre hommage aux femmes, gardiennes de la vie, et écouter le féminin qui existe en chacun d’entre nous.

4 – La sobriété heureuse contre le « toujours plus »

Face au « toujours plus » indéfini qui ruine la planète au profit d’une minorité, la sobriété est un choix conscient inspiré par la raison. Elle est un art et une éthique de vie, source de satisfaction et de bien-être profond. Elle représente un positionnement politique et un acte de résistance en faveur de la terre, du partage et de l’équité.

5 – Une autre éducation pour apprendre en s’émerveillant

Nous souhaitons de toute notre raison et de tout notre cœur une éducation qui ne se fonde pas sur l’angoisse de l’échec mais sur l’enthousiasme d’apprendre. Qui abolisse le « chacun pour soi » pour exalter la puissance de la solidarité et de la complémentarité. Qui mette les talents de chacun au service de tous. Une éducation qui équilibre l’ouverture de l’esprit aux connaissances abstraites avec l’intelligence des mains et la créativité concrète. Qui relie l’enfant à la nature, à laquelle il doit et devra toujours sa survie, et qui l’éveille à la beauté et à sa responsabilité à l’égard de la vie. Car tout cela est essentiel à l’élévation de sa conscience.

6 – Incarner l’utopie

L’utopie n’est pas la chimère mais le « non-lieu » de tous les possibles. Face aux limites et aux impasses de notre modèle d’existence, elle est une pulsion de vie, capable de rendre possible ce que nous considérons comme impossible. C’est dans les utopies d’aujourd’hui que sont les solutions de demain. La première utopie est à incarner en nous-mêmes, car la mutation sociale ne se fera pas sans le changement des humains.

7 – La terre et l’humanisme

Nous reconnaissons en la terre, bien commun de l’humanité, l’unique garante de notre vie et de notre survie. Nous nous engageons en conscience, sous l’inspiration d’un humanisme actif, à contribuer au respect de toute forme de vie et au bien-être et à l’accomplissement de tous les êtres humains. Enfin, nous considérons la beauté, la sobriété, l’équité, la gratitude, la compassion, la solidarité comme des valeurs indispensables à la construction d’un monde viable et vivable pour tous.

8 – La logique du vivant comme base de raisonnement

Nous considérons que le modèle dominant actuel n’est pas aménageable et qu’un changement de paradigme est indispensable. Il est urgent de placer l’humain et la nature au cœur de nos préoccupations et de mettre tous nos moyens et compétences à leur service.

J’ajoute à ces propositions humanistes que nous devons revisiter nos comportements alimentaires et les distancier des produits industriels : nous devons choisir plus de végétal que de produits animaux, sans les excès des végétaliens (végans), le plus possible bio, de saison et de proximité.

Ainsi, contrairement à ce que pensent et disent les semenciers internationaux, l’agriculture biologique peut nourrir le monde.