Sainte démocratie
Adrien Simon
En des temps étranges, où la diversité
Crevait, seule, au profit de l’uniformité,
Le cerveau des bipèdes sans plume
Perdait leurs lueurs dans une brume.
Une brume artificielle, créée de toutes pièces
Par un rabâchage éducatif et médiatique,
Martelant la sainte perfection démocratique.
Une brume où se cognaient jeunesse et vieillesse.
« Démocratie libérale ! Elections !
Pluralité ! Vote ! Représentation !
« Ces quelques termes hurlés quotidiennement
Devenaient immuables et source d’apaisement.
Un apaisement si gargarisant, si rassurant et fier,
Que les discours animés se tarissaient
Lorsqu’un intrigant fringant hurlait
Son doute sur ces notions illusoirement nécessaires.
La foule conditionnée bouchaient ses oreilles
A la moindre parole d’un innocent subversif
Qui s’était extirpé de ce dogme massif
Commettant le crime odieux de sortir du sommeil.
L’intrigant fringant questionnait :
« Pourquoi la Démocratie deviendrait Vérité ?
Ce n’est qu’une idée et non une immaculée déité ! »
Mais seul son écho, moqueur, répondait.
Car, si cette sainteté de système politique
A bien une inaltérable et vraie caractéristique,
C’est la tyrannie de la majorité stupide
Qui se complaît dans son oisiveté cupide.
L’intrigant fringant n’était pas un homme dangereux
Mais un penseur, philosophant sur la vie et ses enjeux.
Pourtant, ses bénignes questions le firent passer pour fou
Dans cette réalité de pensée unique, de totalitarisme doux.
* * *
Source:
http://opiflexion.blog4ever.com/sainte-democratie
This entry was posted on 18 avril 2015 at 4:33 and is filed under actualité, altermondialisme, philosophie, politique et social, résistance politique with tags adrien simon sainte démocratie, art poésie engagée, culture art poésie, dissidence a l'oligarchie, résistance politique, société état et démocratie, terrorisme d'état. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.
5 Réponses vers “Sainte démocratie”
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18 avril 2015 à 6:31
Un diction tibétain dit : Plus il y a de sagesse, moins il y a de pensées. Alors le philosophisme et ses écoles d’opinions compliquent les choses là où elles n’ont pas lieu d’être ! Surtout elles imposent à l’ensemble.
19 avril 2015 à 4:52
la sagesse est fluide et non pensée… L’Homme pense, la Nature est… La pensée tend à dénaturer, restons simple..
18 avril 2015 à 6:48
HISTOIRE DES MOUTONS
C’est une histoire qu’utilisait Gurdjieff en ces démonstrations. Je vous la raconte à ma façon.
Il y avait une fois en Orient un Magicien aussi avare que méchant. Parmi ses nombreux trésors se trouvait un vaste troupeau de moutons auquel il tenait particulièrement. Les moutons étaient en effet sa nourriture favorite, il en tuait presque chaque jour pour festoyer avec ses invités. Le domaine où paissaient ses moutons était vaste mais, à son grand dépit, une partie d’entre eux s’échappaient. Certaines brebis pleines de sagesse avaient remarqué que l’on ne revoyait plus les moutons et agneaux que l’on venait chercher et avaient su en tirer la bonne conclusion. Ayant compris le sort qui les attendait, de nombreux moutons prenaient régulièrement la fuite. Le Magicien décida, malgré son avarice, d’engager un berger, puis des chiens; rien n’y fit. Il se résolut alors à faire installer de hautes clôtures mais les moutons trouvèrent malgré tout les moyens de s’enfuir, car les moutons en ces temps-là étaient malins et finauds. Je crois même qu’ils marchaient debout et savaient parler. Le Magicien, furieux, décida alors de s’en occuper lui-même. Il invoqua ses génies et ceux-ci lui donnèrent la solution. Il fallait endormir les moutons, les mettre en état d’hypnose. Le lendemain, souriant, il quitta son château et descendit parler à son troupeau.
« Finis les barrières, les chiens et les bergers, dorénavant vous vous garderez vous-même. Car pour vous aujourd’hui, une nouvelle ère commence. On vous l’a toujours caché, mais vous n’êtes pas des moutons, vous êtes des hommes ! »
Il se mit alors à marcher au milieu d’eux en les regardant dans les yeux et il poursuivit : « Toi, tu es un marchand !..Toi, tu es un général !.. Toi, tu es une courtisane !..Toi, tu es une matrone !..Toi, tu es un larron ! » Et il conclut : « Et maintenant, allez ! Jouez au juges et aux larrons, aux poètes et aux courtisanes. Et que la grandeur soit avec vous. »
Dès lors ce fut terminé et le Magicien put continuer à festoyer à son aise. Les moutons jouaient à l’infernal Jeu des Hommes. Qui donc songeait encore à prendre la fuite ?
G. St-B.
:
19 avril 2015 à 4:50
… et la réalité finit toujours par dépasser la fiction…
19 avril 2015 à 6:50
oui je l’espère – cette triste oligarchie s’auto détruira, et les autres avanceront vers la réalité