Archive pour novembre, 2013

Chaos organisé et Nouvel Ordre Mondial: 2014 année de l’Asie ?…

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, guerres hégémoniques, ingérence et etats-unis, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, politique et social, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , on 30 novembre 2013 by Résistance 71

Nous l’avions supposé il y a peu sur ce blog, le tour de l’Asie est arrivé pour sa dose de chaos, chaos créateur de toujours plus d’opportunités pour la fange oligarchique qui a usurpée le pouvoir il y a trop longtemps déjà.

Chaos en Asie veut dire, extension de la grille de contrôle totalitaire, avec l’aide (volontaire ou non ?…) de la Chine. Le TPP (TransPacific Partnership) se chargera de semer le chaos économique plus avant tout en concentrant les richesses en toujours moins de mains possible et en permettant par le truchement e la précarité et de violences provoquées à dessein, de refermer la grille de contrôle sécuritaire sur les peuples emprisonnés. Ceci est une des dernières conditions de la mise en place du Nouvel Ordre Mondial suprafasciste. Si l’empire a subi un revers au Moyen-Orient, il lui faut créer une diversion avant d’y revenir à la charge… La solution ? Créer le chaos en Asie, avec l’aide de ses laquais japonais et coréens et celle volontaire ou non , toujours difficile de savoir aujourd’hui, de la Chine.

En voiture, en voiture pour la prochaine aventure du grand cirque impérialiste en 2014…

— Résistance 71 —

 

Des avions de chasse chinois suivent et contrôlent des appareils japonais et américains dans leur nouvelle zone de défense aérienne

RT

 

29 Novembre 2013

 

url de l’article original:

http://rt.com/news/china-follow-japan-jets-488/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Des avions de chasse chinois ont décolé d’urgence et ont suivi des avions japonais et américains qui étaient entrés dans la nouvelle zone de défense proclamée chinoise dans la région disputée de l’Est de la Mer de Chine, rapporte l’agence Xinhua.

Deux avions de surveillance américains et 10 F-15 japonais ont été suivis par des pilotes chinois Vendredi.

La Chine a ordonné l’envoi urgent de ses chasseurs Su-30 et J-10 dans la zone après que des appareils étrangers aient “envahis” la zone de défense aérienne, ont-ils dit.

Les instrusions aérienne rapportés sont survenues en défi de la nouvelle zone d’identification aérienne instaurée la semaine dernière par la Chine dans l’Est de la Mer de Chine.

La décision de la Chine a déclanché la fureur de plusieurs états de la région et une critique réthorique de la part des Etats-Unis alors que la vaste zone couvre des endroits disputés, incluant les îlots réclamés à la fois par la Chine et le Japon.

Plus tôt Jeudi, l’armée de l’air chinoise avait effectué ses premiers vols de patrouille au dessus de la zone, alors que le Japon et la Corée du Sud avaient envoyé leurs propres avions militaires dans l’espace aérien en question en acte de défi.

La Chine a insisté sur sa décision de mettre en application la zone d’identification aérienne, qui demande à tout appareil survolant la zone ou ses environs de s’identifier, ce qui suit une pratique internationale commune et est “une mesure nécessaire dans l’exercice par la Chine de ses droits à l’auto-défense”.

Aucun vol international ne sera affecté par la mesure dans cette zone a dit le porte-parle de l’armée de l’air chinoise Shen Jinxe à Xinhua.

Le Japon est son allié américain ont fustigé la décision comme étant “inacceptable” et ont rejeté la déclaration “unilatérale”, disant que cela allait créer de dangereuses tensions. Quoi qu’il en soit, les officiels chinois ont rappelé que les deux pays ont depuis longtemps leur propre zone d’identification et que les Japonais n’en ont jamais discuté avec leurs voisins.

“S’ils veulent la révocation de cette mesure, il faut alors demander d’abord au Japon de révoquer sa propre zone d’identification aérienne et la Chine la reconsidérera après 44 ans.” A dit le porte-parole du ministère de la défense chinois Yang Yujun dans une déclaration publiée sur le site internet du ministère de la défense ce Jeudi.

Alors que des actions possibles contre les infiltrateurs de la zone ont été vaguement définies comme “des mesures de défense d’urgence”, le Global Times, journal d’état chinois a appelé vendredi à “des contre-mesures sans hésitation”, si Tokyo devait violer la nouvelle zone d’identification aérienne.

Dans le même temps, le journal a suggéré que la Chine devrait ignorer les violations par quelques autres nations, incluant les Etats-Unis. Deux bombardiers amérficains B-52 on survolé la zone Lundi sans préavis, un porte-parole du Pentagone déclarant: “Nous avons continué nos procédures habituelles.”

L’histoire contre l’histoire… Vérité contre propagande (Howard Zinn)

Posted in actualité, altermondialisme, documentaire, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, pédagogie libération, résistance politique with tags , , , , , , , , , , on 29 novembre 2013 by Résistance 71

Howard Zinn sur Résistance 71

« Howard Zinn nous a rappelé que nous ne pouvons en aucun cas compter sur des élus ou leaders politiques, mais que nous devons au contraire nous fier à nos actions individuelles et collectives: les mouvements sociaux, la désobéissance civile, et les contestations politiques. Il nous rappelle que le changement ne se produit jamais en ligne droite, mais par à-coups avec des hauts et des bas, des virages et de grandes courbes et qu’il n’y a aucune garantie en histoire… L’esprit d’Howard Zinn est de penser par soi-même, d’agir par soi-même, de toujours défier et de questionner l’autorité, mais de le faire solidairement avec les autres. Comme il l’écrivit dans sa pièce de théâtre ‘Marx in Soho’: — Si vous devez enfreindre la loi, faites le avec deux mille personnes… et Mozart…’ –« 
~ Anthony Arnove, 2012 ~

 

L’importance de l’histoire

 

Howard Zinn

 

Extraits du discours de l’historien Howard Zinn “History Matters” en 2004 à Cambridge, Massassuchetts, compilés par Anthony Arnove dans son livre “Howard Zinn Speaks”, 2013 (p.161-174)

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~ Novembre 2013 ~

 

… Je dis que l’histoire est utile. Je dis que si vous ne connaissez pas l’histoire, vous devenez la victime de quiconque vous dit quoi que ce soit aujourd’hui ou vous a dit hier, parce que si vous ne connaissez pas l’histoire, vous n’avez en fait aucun moyen de vérifier ce qui est dit dans les manchettes quotidiennes de la presse ou sur les déclarations quotidiennes de la Maison Blanche (NdT: Zinn est américain, il est bien évident que ceci s’applique à toute personne dans tout pays…). ainsi, n’importe qui ayant une quelconque autorité pourra vous dire quelque chose d’une voix autoritaire et on pourra vous le dire douze fois, sur douze chaînes de télévision ou de radio différentes et cela commencera à sembler être la vérité. A moins que vous ne puissiez vérifier certaines choses au moyen de l’histoire, vous serez enclin à croire ce qu’on vous dit parce que vous n’aurez aucun moyen de vérification. Donc je maintiens que l’histoire est utile afin de pouvoir vérifier quoi qu’on vous dise à quelque moment que ce soit du temps présent. Ceci ne veut pas dire que l’histoire puisse définitivement et de manière sûre vous dire quel jugement donner au sujet de ce qu’il s’est passé aujourd’hui, que ce soit au sujet du budget du gouvernement ou de la guerre en Irak. L’histoire ne peut pas vous donner des réponses claires et définitives à ces questions, parce qu’il y a toujours une possibilité qu’un évènement unique se produise et que quelque chose de différent se soit passé et pourtant l’histoire, en vous montrant certains traits évènementiels se produisant de manière persistante encore et toujours, même si elle ne peut pas vous donner des réponses définitives, peut néanmoins vous suggérer certains indices, peut vous en dire suffisamment pour vous faire rechercher plus avant sinon sur des certitudes mais du moins sur de fortes probabilités et ceci est très utile.

Donc, mon approche de l’histoire, celle de la regarder comme capable d’affronter les évènements contemporains est, je pense, probablement assez différente de l’approche traditionnelle des historiens professionnels en cela que l’approche de l’historien professionnel est généralement plus précautionneuse de ne pas interférer avec des problèmes politiques immédiats. Restons-en sécurité. S’occuper du passé est une activité sûre, sécure. Pratiquons une histoire sécure. Mon approche, et pas seulement la mienne mais sans doute celle des nouveaux historiens, peut-être des historiens qui furent affectés par les mouvements des années 1960 et qui observe l’histoire afin qu’elle leur serve de guide sérieux, mais mon approche et celle de ces historiens donc, vient je suppose des circonstances qui ont faites ma vie, mes propres expériences dans la mesure où je n’ai pas été un universitaire de A à Z jusqu’au moment où j’ai commencé à enseigner l’histoire. Je ne suis pas passé du bahut à l’université et d’un 3ème cycle à un 4ème (doctorat). Un paquet de choses me sont arrivées dans l’entre-fait. Il s’est passé plus de 10 ans entre le moment où j’ai terminé le Lycée et où je suis entré à l’université sous les auspices de la “GI bill” (NdT: la loi sur les anciens combattants qui donne à ceux qui le désirent une éducation universitaire après a voir servi un certain temps dans l’armée ou avoir participé à une guerre au sein de l’armée américaine) et au fil de ces 10 années, je pense que les expériences que j’ai vécues avant d’entrer à l’université à l’âge de 27 ans, m’ont donné une certaine approche éducative et sur la manière d’étudier l’histoire. Ces expériences personnelles m’ont incité en fait à vouloir apprendre l’histoire et ce, disons le de manière modeste… afin de changer le monde. Rien de plus que cela et puis non, ne soyons pas modeste là-dessus.

Que s’était-il donc passé ? Et bien après le secondaire et à l’âge de 18 ans, je suis parti travailler dans un chantier naval. J’y ai travaillé pendant 3 ans. J’ai grandi dans une famille ouvrière à New York. Mon père était garçon de café, un membre de Waiters’ Union Local 2 (syndicat). Puisque je suis ici avec des gens des syndicats, autant que je déballe toute mon expérience en la matière. Union Local 2 et ouvrier de chantier naval. Aucun des enfants avec lesquels j’ai grandi n’a été à l’université à l’âge de 18 ans. Tout le monde est parti travailler. Je suis parti travailler au chantier naval de la marine américaine à Brooklyn et suis devenu apprenti assembleur et j’ai rejoint un syndicat au nom à coucher dehors, l’IUMSWA, membre du syndicat du CIO.

[…] Puis vint la seconde guerre mondiale. J’aurai pu rester au chantier car j’avais une exemption. Je décidais au contraire de m’engager dans l’armée de l’air. J’étais persuadé que c’était une bonne guerre, celle de combattre le fascisme. Je suis devenu bombardier navigant. J’ai volé des missions de combat au dessus de l’Europe. Je suis revenu, me suis marié. Puis j’ai décidé de faire quelque chose qu’il se pourrait que j’aime bien. Je suis retourné à l’école sous la loi du GI bill of rights et décidais que j’étudierai l’histoire pour devenir enseignant.

Je vous raconte ces expériences personnelles parce que je pense que cela a façonné ma pensée à propos de l’histoire. Ma jeunesse à Brooklyn, avoir travaillé comme ouvrier, tout cela m’a donné une sorte de conscience de classe, une phrase qui n’est pas souvent utilisée aux Etats-Unis, parce qu’ici nous pensons généralement par notre éducation qu’il n’y a pas de société de classes. Que nous sommes une seule et grande famille heureuse et nous avons dans notre culture le langage qui accommode ce type de pensée. Ce type de langage qui tend à nous faire penser que “nous sommes tous logés à la même enseigne”. Il y a le drapeau, il y a l’Amérique. Nous prononçons tous le serment à la nation, nous chantons tous l’hymne national du “Star Spangled Banner” et le président nous explique que nous devons partir en guerre pour notre sécurité nationale. Ceci doit vouloir dire pour la sécurité de tout le monde hein ?.. Personne ne pose la question de savoir “pour la sécurité de qui ?…” Ou ils disent: “c’est pour la défense nationale” et personne ne demande: “la défense de qui ?” ou ils disent: “ceci est pour l’intérêt national” et toujours personne ne demande: “l’intérêt de quoi ?” Mais par contre à chaque fois que ces phrases sont prononcées, vous êtes supposés faire partie de cette grande entité dans laquelle tout le monde a le même intérêt. Vous et le président, moi et Bush, Exxon et moi, tous, nous avons le même intérêt. Vraiment ?

[…] J’ai donc grandi avec cette conscience de classe, ce qui veut dire que je suis parvenu assez tôt à la conclusion que non, nous n’avons pas les mêmes intérêts. Il y a des gens dans ce pays qui sont immensément riches et d’autres qui peinent à joindre les deux bouts et ces personnes n’ont pas les mêmes intérêts. Bien sûr, il y a une foule de gens au milieu, celle qu’on appelle la grande classe moyenne américaine et ces gens au milieu ne sont pas très riches, pas très pauvres non plus, mais ils sont très nerveux. Ils ne savent pas où ils en sont, ni où ils vont, ils ne savent pas s’ils montent ou bien s’ils descendent (NdT: Depuis 2008, ils savent qu’ils descendent à la vitesse “V”…), ils ne savent pas s’ils auront un boulot demain, ils ne savent pas s’ils seront plus riches demain ou s’ils descendront dans la précarité ; mais c’est une société de classes. J’en suis arrivé à cette conclusion inéluctable. Donc, quand j’ai commencé à étudier l’histoire, j’ai approché l’histoire des Etats-Unis sous l’angle de la conscience de classe.

Ainsi lorsque je lis le préambule célèbre de la constitution des Etats-Unis qui dit que “Nous, le peuple des Etats-Unis…” Est-ce que “Nous, le peuples des Etats-Unis…” nous sommes rassemblés à Philadelphie en 1787 pour établir la constitution ? Non, ce n’était pas “Nous, le peuple…” ; c’était 55 riches hommes blancs qui se sont rassemblés à Philadelphie pour écrire la constitution. J’étais, comme la plupart d’entre nous, en admiration béate devant la Constitution. La constitution, le document sacré…

[…] Pendant le bicentenaire de la constitution en 1987, il y a eu une voix de la dissidence parmi les chœurs d’Alleluias au sujet de la constitution. Cette voix était celle d’un juge noir de la cour suprême des Etats-Unis: Thurgood Marshall. Il fit un discours cette année là où il disait: “Pourquoi tout le monde est-il si excité au sujet de la constitution ? La constitution des Etats-Unis d’Amérique a légitimisé l’esclavage.” La constitution déclara qu’un esclave noir équivalait aux 3/5 d’un être humain. La constitution déclarait que les esclaves qui échappaient à leurs maîtres devraient leur être ramenés, une provision de la constitution qui fut ensuite renforcée par la loi sur les esclaves fugitifs de 1850. Tout ceci est historiquement vrai. Cette déification de la constitution est toujours valide de nos jours.

Puis j’ai lu un livre écrit par un nommé Charles Beard dont le nom n’est pas très connu, mais il était une sorte d’historien connu dans les années 1930. Il écrivit un livre intitulé: “An Economic Interpretation of the Constitution”. Ce qu’il fît fut d’examiner les 55 hommes qui se rendirent à Philadelphie pour y écrire la constitution et il examina leurs intérêts économiques et leurs vues politiques. Il trouva que ces personnes étaient toutes, presque toutes, très riches, peut-être l’une d’entre elles ne l’était pas, ils étaient propriétaires d’esclaves, ils étaient des actionnaires et détenteurs de bons du trésor, ils étaient marchants, ils étaient des spéculateurs terriens. Ils n’étaient pas “Nous, le peuple des Etats-Unis…” et ils écrivirent une constitution afin de cadrer et de préserver leurs propres intérêts. Ceci est une vision très importante, parce que ce que Beard disait et qui est toujours de première valeur aujourd’hui est ceci : derrière les actes politiques, recherchez les intérêts économiques.

[…] Derrière la politique se trouve l’économique (NdT: en fait dans l’ère moderne, le politique a été acheté par les intérêts économiques transnationaux. Il n’est plus un secret pour personne que la famille Bush fait partie du cartel pétrolier et qu’Obama est un représentant de Goldman Sachs et d’une bonne partie de Wall Street…). Et ce n’est pas seulement l’économique, c’est plus compliqué que cela, mais l’économique est un facteur très très puissant. Donc Beard regarda les intérêts économiques et il vit en fait, qu’ils avaient mis en place… Quoi donc ? Je me rappelle être à l’école et apprendre au sujet de la constitution et apprenant que ceci était une très bonne chose. Avant la constitution, nous avions des articles de confédération. C’était le traitement historique, vous vous en rappelez sûrement de vos livres d’histoire d’école. Il y avait les articles de la confédération (des états). Après la guerre révolutionnaire, les treize colonies n’étaient pas vraiment unifiées, elles furent mollement unifiées sous les articles de la confédération. Mais maintenant nous avions la constitution, qui nous donna un pays, qui nous unifia et qui créa un gouvernement central très fort. Vrai. Il n’y a aucun doute là-dessus: la constitution a créé un très fort gouvernement central. Mais il est très important de regarder au-delà de cela et d’en comprendre les motifs, de regarder les motifs de classe derrière ceci. J’espère que vous ne m’en voudrez pas de faire un petit retour en arrière avant la guerre révolutionnaire et la constitution. C’est ce que les historiens font, ils retournent en arrière, c’est une maladie, mais j’affirme que c’est important pour comprendre ce qu’il se passe aujourd’hui.

Il est intéressant de regarder l’année 1786, qui est l’année juste avant la constitution, parce que ce fut l’année où prit place un phénomène important dans l’ouest du Massassuchetts, que certains d’entre vous pourront reconnaître car c’est souvent dans les questionnaires multi-choix des examens… Il s’agit de la rébellion de Shays. Souvent les gens disent “ah oui, je me rappelle, examen trucmuche à trois-choix, section B, la rebellion de Shays”. Parfois vous apprenez même un petit quelque chose à son sujet, que ce fut une rebellion de fermiers dans l’ouest du Massassuchetts à laquelle participèrent beaucoup d’anciens combattants de la guerre révolutionnaire d’indépendance, qui revinrent de la guerre pour se rendre compte, et ceci est une procédure standard pour tous les combattants retournant de toutes les guerres, qu’ils ne reçurent point ce qu’on leur avait promis, qu’ils s’étaient battus pour la liberté, l’égalité et le droit de poursuivre le bonheur dans une société nouvelle, mais ceci n’avait pas vraiment fonctionné pour eux et ils se rendaient compte qu’ils n’étaient pas du tout traités en égaux. Ils se rendirent vite compte qu’ils avaient certes leur petit lopin de terre mais que celui-ci était soumis à lourd impôt et qu’ils ne pouvaient plus payer ces taxes à n’en plus finir. Donc les tribunaux saisissaient et vendaient aux enchères leurs biens et troupeaux, ainsi ils décidèrent d’organiser une rebellion sous le commandement d’un des capitaines qui avait servi lors de la guerre d’indépendance: Daniel Shays. Ainsi, des milliers de fermiers se rassemblèrent autour des tribunaux de l’état à Springfield, Amherst et Great Barrington, ils encerclèrent les tribunaux et empêchèrent les enchères de s’y dérouler. A un moment donné, le sheriff local en appela à la milice locale, qui vint et 1000 miliciens firent face à 5000 fermiers ; le juge sortit de son tribunal, évalua la situation et dit, ceci s’est passé au moins une fois: “Votons, laissons la milice voter et décider ce qu’elle veut faire. Combien de miliciens sont-ils en faveur des fermiers et combien sont en faveur de l’état ?” La vaste majorité des miliciens se tint aux côtés des fermiers. Ce fut la fin de la procédure. Mais la rebellion continua et finalement une armée fut appelée pour écraser la rebellion.

Pourquoi fais-je état de tout ceci ? Dans nos classes d’histoire, d’histoire traditionnelle, personne ne fait la connexion entre la rebellion de Shays et la constitution alors même que la rebellion se produisit une année seulement avant la proclamation de la constitution. Il y a pourtant une importante connexion entre les deux évènements, car après la rebellion de Shays, des messages furent échangés au sujet de la rebellion parmi les élites des colonies et surtout parmi les puissants de ces colonies. Thomas Jefferson était en Europe à cette époque, à Paris, et il en entendit parler. Il répondit: “Ne vous inquiétez pas. Une petite rebellion de temps en temps est sain.”  Mais il était là-bas. Ces gens étaient ici, ils devaient y faire face et risquer plus de rebellion. Un de ces messages fut du général Knox, un des aides de camp de Washington durant la guerre d’indépendance. Knox avait formé une organisation d’anciens combattants appelée “L’ordre de Cincinnati”. C’était une version primitive de l’American Legion (NdT: Association nationale des anciens combattants), mais ce n’était bien sûr pas une association d’hommes du rang, mais une congrégation de colonels et de généraux. Knox écrivit à Washington, j’ai la citation exacte quelque part dans mes notes, mais vous devrez ici, me croire sur parole, voici ce qu’il dit en substance: “Cher George, Je ne sais pas exactement comment le dire, ces gens qui se sont rebellés dans l’ouest du Massachussetts, ils pensent que parce qu’ils se sont battus dans la guerre d’indépendance, ils ont droit à une part égale de la richesse de ce pays. Non. On doit faire quelque chose.”

L’idée de la constitution fut de mettre en place un gouvernement qui serait capable de s’occuper des rebellions des pauvres, qui serait capable de s’occuper des révoltes d’esclaves, qui serait capable de s’engoufrer à l’Ouest et de gérer ces Indiens qui ne voulaient pas que des blancs s’installent sur leurs territoires. L’idée en d’autres termes, était de créer un gouvernement suffisamment fort pour protéger les intérêts des expansionnistes territoriaux, des esclavagistes, des marchands, des actionnaires de sociétés. Voilà ce qu’était l’idée. C’était une décision de classe menant à un document de classe. Je parle de ceci parce que ceci est l’histoire des Etats-Unis. Derrière les lois, depuis la constitution, derrière toute législation passée par le congrès toutes ces années passées, il y a un intérêt de classe, et quasiment toujours l’intérêt de la classe des riches et puissants. Je dis presque toujours, parce qu’il y a eu des époques dans l’histoire américaine où le congrès a passé des lois qui ont été au bénéfice du petit peuple. Ceci s’est produit à quelques reprises, mais à chaque fois après de gros tumultes sociaux et des rebellions aux Etats-Unis…

[…] En général, l’histoire de la législation, depuis les tous premiers programmes économiques d’Alexander Hamilton au premier congrès des Etats-Unis bénéficiant les détenteurs de bons du trésor et privilégiant la lourde imposition des fermiers, jusqu’aux retenues d’argent pour les pénuries pétrolières en passant par les exonérations massives d’impôts pour les grandes entreprises attribuées de nos jours, l’histoire n’a été qu’au sujet des intérêts de classe des gens aux pouvoirs s’exprimant au travers des législations. Il est très important de savoir cela, autrement vous ne pouvez approcher tout nouveau développment politique que comme s’il n’y avait aucun antécédent historique lui étant attaché, comme s’il n’y avait pas un certain schéma, une certaine programmation derrière tout cela. Le budget fédéral des Etats-Unis est un document de classe, celui-ci le plus récent, encore plus crasse que tous les précédents. Il est important de le savoir. Il est important de toujours demander lorsque vous discutez de politique ou de tel ou tel politicien(ne): “Quels sont les intérêts économiques derrière ces personnes ? Combien d’entre eux sont vraiment sensibles aux besoins des gens de la rue, des ouvriers, des simples citoyens et combien s’en fichent ?”

Alors quand j’ai commencé à écrire sur l’histoire, oui, la conscience de classe a prévalu sur ma façon de l’écrire. Je n’allais pas simplement écrire au sujet du miracle économique des Etats-Unis, qui me fut présenté au Lycée. Waouh ! Que nous étions fiers en classe d’apprendre que l’Amérique devint ce géant économique après la guerre civile. Les chemins de fer sillonnaient le pays d’Est en Ouest, les fonderies tournaient à plein régime, le PNB augmentait dramatiquement, même s’ils n’utilisaient pas ce terme à l’époque. C’était l’idée. Je me rappelle m’être senti bien après avoir appris  tous ces chiffres. Je n’ai jamais su, tant que je suis resté à l’école ou université, tant que je n’ai pas fait de lectures par moi-même, au sujet des luttes politiques et sociales, de la classe ouvrière, qui n’était plus dans mon université et ce jusqu’au doctorat à Colombia University n’ai-je appris au sujet de la classe ouvrière. J’ai dû apprendre tout cela par moi-même. J’ai dû lire par moi-même au sujet des grandes grèves dans les chemins de fer de 1877 et de la grande grève du textile de Lawrence en 1912 et le massacre de Ludlow dans le Colorado en 1914, tout ceci n’apparaissait nullement dans mes cours d’histoire universitaires.

Alors j’ai voulu raconter l’histoire du miracle économique américain du point de vue de ceux qui travaillaient dans les rafineries des Rockefellers, des immigrants chinois et irlandais, qui travaillèrent sur les voies de chemin de fer transcontinentales, qui sont toujours présentées comme de merveilleuses choses. Mais personne ne m’a jamais appris au sujet de ces dizaines de milliers d’immigrants chinois et irlandais qui y moururent de maladies, d’épuisement, de coups de chaleur, de froid ni de toutes ces petites filles qui allèrent travailler dans les usines textiles de la Nouvelle Angleterre dès l’âge de 12 ans pour en mourir à 25. On ne m’a pas enseigné au sujet des maladies pulmonaires, des règlementations minières ridicules.

Alors j’ai voulu regarder l’histoire économique d’un point de vue différent, celui des ouvriers et dire l’histoire de leurs luttes et de la résistance qu’ils firent dans les grèves, boycotts et de la façon dont les gens faisaient face au sheriffs, à la garde nationale, parce qu’autrement, si vous ne savez rien de tout cela, vous continuez à penser que la journée de travail de huit heures est venue simplement parce que le congrès passa une loi en 1938, c’est l’histoire standard. On fait penser aux gens que Oh, ceci s’est produit parce que le congrès a soudain eu l’illumination et qu’il a pensé: “nous devons aider ces pauvres gens”, Non. Les réformes ne viennent qu’après des décennies d’âpres luttes sociales. Les huit heures par jour sont le résultat de luttes et de grèves qui ont commencées dès 1886. Alors oui, les intérêts de classes ont dominé l’histoire que je voulais raconter.

[…] Mais ensuite, et je n’ai pas commencé à penser à cela avant mon retour de la seconde guerre mondiale, j’ai commencé à penser aux complications qui accompagnent une soi-disant “guerre juste et bonne”, du fait que dans cette “juste guerre” nous avons nous-mêmes commis des atrocités. Bien sûr les Allemands avaient commis de grandes atrocités eux-mêmes culminant avec l’holocauste. Mais nous en avions également commis. Nous, qui avions dénoncés les Allemands pour avoir bombardé des civils au début de la guerre. C’est horrible, barbare, imaginez lâcher des bombes sur des villes remplies de civils. Les Allemands l’ont fait sur Coventry et sur Rotterdam. Des milliers de civils sont morts à Rotterdam, mais alors que la guerre continuait, nous avons bombardé des civils et ce de manière tout à fait délibérée. Ne laissez jamais quelqu’un vous dire: “Mais nous ne bombarderions jamais volontairement des civils”. Ceci est un non sens total. Bombarder délibérément. Parce que ce que vous voulez faire dans une guerre c’est de démoraliser l’ennemi. Comment faire ? Vous tuez le plus de personnes possible et il importe peu qui elles sont. Ceci fut une décision délibérée du conseil de guerre de Churchill et fut approuvé par les Américains, de bombarder la population ouvrière d’Allemagne dans ses villes. Comme à Dresde. On ne sait pas combien de civils sont morts cette nuit là à Dresde ? 50 000 ? 100 000 ? 150 000 ? Personne ne sait. Lisez Kurt Vonnegut et son livre “Slaughterhouse Five”, un livre fascinant, un roman basé sur sa propre expérience de prisonnier de guerre à Dresde à cette époque et dans d’autres villes. 30 000 civils tués par nuit à Hambourg, Francfort, Tokyo au printemps de 1945… Une nuit de bombardement incendiaire de Tokyo. 100 000 civils moururent en une nuit à Tokyo. Si vous regardez ce documentaire “The Fog of War” au sujet de McNamara au Vietnam, vous y verrez McNamara dire: “Et bien si nous avions perdu la guerre, nous aurions pu être condamnés pour crimes de guerre, comme criminels de guerre à cause de cela.” Qu’est-ce que tu veux dire “si nous avions perdu la guerre” ? Tu veux dire que si tu gagnes la guerre cela change la nature de tes actes ? Si vous tuez 100 000 innocents et que vous perdez la guerre vous êtes des criminels de guerre, mais si vous gagnez alors tout va bien ? Intéressante façon de penser pour le moins. Et bien sûr, Hiroshima et Nagasaki. On peut avoir une discussion à ce sujet car la vaste majorité des Américains pensent que cela était nécessaire afin de gagner la guerre plus vite face au Japon. J’ai fait beaucoup de recherche là-dessus, beaucoup de gens aussi ont étudié cela en détail…

Je suis arrivé à la conclusion que la guerre, comme moyen de faire quelque chose, implique de manière évidente à notre époque plus que jamais avec la technologie moderne de faire la guerre, le meurtre d’innocents à une échelle gigantesque. Ceci est une certitude en matière de guerre. Ce qui est incertain en revanche, est le résultat, la fin. Vous ne savez pas vraiment ce qu’il va se passer. Vous pouvez constater un résultat immédiat comme par exemple Hitler, Mussoloni ne sont plus là, mais vous ne savez pas vraiment ce qu’il va se passer après. Après plus de 50 millions de morts durant la seconde guerre mondiale, avons-nous eu un monde pacifique après cela ? Oh, la guerre qui finira toutes les guerres ? Non, en fait, j’ai regardé le monde depuis la fin de la guerre et qu’ai-je vu ? On appelle cela du fascisme. Quelque soit le mot que vous utilisez, ce que j’ai vu n’est pas un monde, bien que nous ayons été libérés des Hitler, Mussolini et consorts, mais nous ne fûmes pas libérés du fascisme, pas libérés des dictatures, pas libérés de la pauvreté, de la misère, des riches contrôlant les ressources du monde, d’une guerre après une autre guerre après une autre qui en suivait une autre. Et celle là avait été la “bonne et juste guerre” ? Cela m’a fait réfléchir et m’a fait analyser très attentivement les guerres qui suivirent. Ainsi lorsque vint la guerre du Vietnam, les guerres se produisent accidentellement comme tout à chacun le sait bien sûr, j’étais étudiant en histoire de la politique étrangère américaine. Je connaissais l’histoire de la guerre contre le Mexique et je connaissais très bien l’histoire de nos guerres avec les Indiens autochtones et je connaissais également l’histoire de la guerre américano-espagnole et de celle contre les Philippines et l’incusrson des Marines en Amérique Centrale. Personne ne pouvait me dire lorsque la guerre du Vietnam commença, que les Etats-Unis voulaient juste amener la démocratie et la liberté au peuple vietnamien. Cela a pris quelques années pour le peuple américain pour comprendre que non, ce n’était pas ce qu’ils disaient que c’était.

Maintenant avec la guerre d’Irak, si vous ne connaissiez pas l’histoire, vous pourriez bien croire le président qui a dit: “Armes de destruction massive, menace imminente contre la nation, terrorisme. Nous devons faire cela, nous n’avons aucun autre motif. Non, non, non ce n’est pas le pétrole, non. Nous voulons juste établir la démocratie en Irak. Nous voulons renverser le régime comme cela nous aurons un bon régime en place en Irak.” Si vous connaissiez l’histoire des Etats-Unis lorsqu’on parle de changement de régime, vous sauriez combien de régimes nous avons renversé démocratiques ou non, et vous sauriez combien de fois les Etats-Unis ont renversé des régimes politiques démocratiquement élus et l’ont changé en dictature locale. Regardez l’Iran en 1953, le Guatémala en 1954, le Chili en 1973. Ainsi en ce qui concerne la guerre d’Irak, l’histoire fut très importante pour moi afin de comprendre les motifs et être capable d’examiner les affirmations du gouvernement américain contre ce que je pense être les réalités en ce qui concerne l’Irak.

Je rajouterai une chose: Lorsque j’ai étudié l’histoire puis terminé mon doctorat (Ph.D) et que j’ai eu mon premier travail d’enseignant, ce fut à Atlanta en Georgie dans un collège (université) pour femmes noires, le Spelman College d’Atlanta et ma famille et moi-même y vécurent de 1956 à 1963. Je me suis impliqué dans le mouvement des droits civiques des noirs parce que mes élèves y étaient impliquées et je ne pouvais pas donner des cours de droits constitutionnels, de liberté et de démocratie et rester dans ma salle de classe pendant que mes élèves étaient dehors à manifester, se retrouvaient en prison etc.

[…] Une chose que j’ai apprise est que quand des injustices fondamentales doivent être corrigées dans ce pays (NdT: et partout ailleurs du reste…), elles ne le sont jamais de l’initiative du gouvernement, elles sont corrigées par l’initiative des citoyens, du peuple qui se rassemblent, qui s’organisent, qui prennent des risques, qui créent une situation telle que le gouvernement doit finalement faire quelque chose. C’est ce qu’il s’est produit avec le mouvement des droits civiques dans les états du sud des Etats-Unis. Le gouvernement fédéral n’allait pas appliquer les 14ème et 15ème amendements de la constitution. Pendant près d’un siècle aucun président n’a fait appliquer le 14ème et le 15ème amendements de la constitution. Chaque président des Etats-Unis pendant près de 100 ans a parjuré son serment de prise de fonction. Démocrate ou républicain, aucune importance. Tout le monde s’est parjuré de son serment de prise de fonction, parce qu’aucun n’a appliqué la constitution. Seulement lorsque les noirs ont pris les rues et ont manifesté et furent maltraités, battus, emprisonnés, certains furent même tués, alors seulement a t’on vu une commotion aux niveaux national et international, alors seulement le gouvernement a commencé à agir.

Alors j’ai appris quelque chose, quelque chose que les ouvriers participant aux luttes sociales ont appris il y a longtemps: Si vous voulez que quelque chose soit fait, vous ne pouvez pas vous fier à la politique, aux politiciens, vous ne pouvez pas vous fier au vote pour untel ou untel et penser que cela ira. Non. Ultimement, si vous voulez changer les choses socialement et politiquement, cela doit être fait au travers d’un mouvement citoyen. C’est çà la démocratie. C’est à ce moment là seulement que la démocratie vit !

Merci de votre attention.

(Longue acclamation debout de l’audience)

Société contre l’état: Auto-défense de l’autogestion… La voie du « guerrier »…

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, démocratie participative, guerres hégémoniques, pédagogie libération, résistance politique with tags , , , , , , , , , , on 28 novembre 2013 by Résistance 71

Chaque nation, société souveraine (à ne pas confondre avec le concept occidental fallacieux d’état-nation…) se dote traditionnellement d’une force de défense contre toute ingérence extérieure. Ce concept a été très bien compris et développé par les nations de la confédération iroquoise pour qui il n’y a pas de « guerrier », mot qui n’existe même pas dans les langues iroquoises, mais de « personne ayant la charge de la paix », comme l’article ci-dessous l’explique parfaitement bien. Dans une société à pouvoir non-coercitif (non-étatique), la défense se prépare.

Au delà des frontières et des cultures, la force de défense se rapprochant le plus aujourd’hui du concept de défense iroquois et amérindien de manière plus générale, est la force de défense du Hezbollah libanais. L’efficacité est bien universelle et ne connaît pas de frontière.

Comparez ce qui suit à cette déclaration de Naïm Qassem, #2 du Hezbollah en 2005:

« La personnalité individuelle est le cœur même de la configuration de la résistance. C’est pour cette raison que le dossier du candidat est étudié en profondeur avant que celui-ci ne soit approuvé pour être membre de la résistance. .. L’Individu est alors suivi de très près et évalué au travers de son entraînement fonctionnel et de son développement afin de pouvoir déterminer quel bénéfice il pourra apporter et dans quel secteur au parti […] La résistance a émergé comme réaction à l’occupation d’Israël, qui a commencée en Palestine et s’est étendue aux autres régions arabes. De la sorte, tant que continue l’occupation israélienne, la résistance persistera, car la résistance émane d’une croyance fondamentale en l’élimination de l’occupation et ne représente pas une condition temporaire ou sans but concret. »

— Résistance 71 —

 

La voie du guerrier: Rotiskenrakete* ( “Ceux qui détiennent la paix” ~Mohawk)

 

Mohawk Nation News

 

Février 2013

 

url de l’article:

http://mohawknationnews.com/blog/2013/02/06/mnn-warriors-path/

 

~ traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

* Note du traducteur: Dans les langues iroquoises, dont le Mohawk fait partie, il n’y a pas de mot pour dire “guerrier”… Le mot Mohawk est “rotiskenrakete”, littéralement: “celui qui porte la responsabilité de la paix”.

 

La Grande Loi de la Paix définit des fonctions particulières pour le chef de guerre et ses hommes (les “guerriers” ou ici donc Rotiskenrakete). Ils sont en charge de la protection, de la défense et du bien-être du peuple. Ces devoirs peuvent prendre plusieurs formes comme maintenir la paix, enseigner, parler aux gens, reprendre possession de terres perdues, maintenir les droits de l’humain, maintenir les relations diplomatiques avec les autres nations (au sein de la confédération iroquoise et en dehors) et toute tâche qui promeut le bien-être du peuple [Wampum 36 de la Grande Loi de la Paix, connu sous le vocable occidental d’article 36 de la constitution de la confédération iroquoise]

Les devoirs du guerrier sont basés sur l’instinct naturel de survie. Ce n’est pas créé par l’humain. Il nous dira son nom. Après avoir reçu son nom devant le peuple, il devient un membre de la communauté.

Sa mère, ses grands-mères et grands-pères l’ont élevé depuis sa naissance jusqu’à ce que sa voix mue. Ils l’aident à développer “onigonra”, l’esprit, qui est son feu intérieur. Ils le nourissent, l’habillent et le rendent confortable, fort et sain de corps et d’esprit. Il apprend les aspects de base de la vie indigène. Les femmes observent tous les jeunes et remarquent leurs dons spéciaux, afin qu’ils soient guidés et entraînés pour certains devoirs.

Ensuite ses oncles maternels le prennent avec eux. Il jeûne pour rechercher sa protection et médecine (NdT: animal et plante totems). Son cordon ombilical et un peu de terre de son territoire son placés dans son sac médecine qu’il portera toujours avec lui.

Il apprend à se défendre lui-même et bâtit son endurance. Son entrainement physique commence avant le lever du soleil chaque matin. Il commence par courir aussi loin et vite qu’il le peut jusqu’à midi. (NdT: Les Iroquois viv(ai)ent traditionnellement dans les forêts de la région des grands lacs, pas de chevaux, qui sont de peu d’utilité dans la dense forêt et ont été introduits par le blancs. Traditionnellement les Iroquois sont des coureurs des bois, connus pour leur agilité, vitesse de déplacement, dons du camouflage et extrême endurance, le tout combiné à une férocité dans le combat qui les faisait craindre de tous…). Il voit quelque chose de différent chaque jour entouré par la nature qu’il est, les créatures de la nuit, les fleurs qui s’ouvrent au soleil, les oiseaux qui chantent et les insectes diurnes qui commencent à sortir.

Sa volonté provient de la nature. Il doit connaître nos lois et nos façons de faire (us et coutumes) et toujours dire la vérité. Kaianereh’ko:wa (La Loi de la Grande Paix) est fondée sur la vérité et la nature: skenna, kariwiio et kasastsensera (la paix, la rectitude et le pouvoir). Saoiera veut dire naturel, instillé en nous. Nous avons l’instinct naturel de nous protéger, nos peuples, nos clans, nos territoires et tout ce qui soutient, supporte la vie.

Nous avons été retirés de notre chemin naturel par des programmes génocidaires perpétrés par les envahisseurs de l’Île de la Grande Tortue. Ils ont amené avec eux des croyances créées par l’humain, qui ont violées la nature. Pendant un certain temps nous avons été troublés et confus.

Les guerriers de l’ancien temps n’avaient pas à gérer de manipulations médiatiques, une surveillance policière haute technologie, des affiches de recherche, de fausses accusations et l’implantation de fausses preuves pour les criminaliser et les faire se soumettre au système colonial.

Nos ancêtres ont beaucoup sacrifié afin que nous survivions. La nature est ici pour toujours. Nous sommes les véritables peuples pour toujours, Onkwehonwe.

Le Rotiskenrakete n’est pas un soldat, mais un défenseur du peuple. La paix est le but ultime du guerrier. Il sait que la guerre n’est pas finie tant qu’elle n’est pas gagnée. Si le conflit continue, la ceinture du Wampum Noir est lâchée (NdT: Le Wampum Noir, article 91, est le symbole d’alliance des chefs de guerre des 6 nations iroquoises, si une nation est attaquée et ne peut résoudre le conflit elle-même alors l’ensemble des nations entre en guerre pour la défense de l’ensemble de la confédération, les chefs de guerre sont liés par le pacte du Wampum Noir…) et alors le combat est engagé jusqu’à la victoire finale. L’adversaire doit être d’accord de vivre paisiblement sous les auspices de la Loi de la Grande Paix ; alors il pourra conserver culture, langue, mode de gouvernement, terre, us et coutumes.

Rotiskenrakete sont les porteurs du sol de l’Île de la Grande Tortue. Aussi longtemps qu’Ongwehonwe sont ici, les Rotiskenrakete le seront aussi. Tous les hommes sont des guerriers (en ce sens). Cela est naturel.

=  =  =

Déclaration du conseil des guerriers Mohawk du 21 Mai 2012 suite à la violation de l’espace aérien du territoire Mohawk lors de manœuvres aériennes de l’armée de l’air canadienne (Extraits)

Mai 2012

= Traduit de l’anglais par Résistance 71 =

Le Canada a violé l’avertissement sur la restriction sur la navigation et les déplacements émis le 17 Août 2007 par les peuples de la longue maison (Haudenosaunee) de la nation Mohawk. Sous l’autorité de Kaianerehko:wa, la Loi suprême du grand architecte et Rotiskenrakete “Ceux qui portent la responsabilité de la paix” au sein de Kanienke, est déclarée une restriction de la navigation (fluviale) et des déplacements terrestres. […]

Pendant des siècles, Onkwehonwe (peuple originel de la terre) et les autres nations autochtones ont souffert du génocide, de la quasi destruction de notre Terre, de notre mode de vie, us et coutumes et subit une guerre continuelle d’agression de la part des envahisseurs coloniaux au nom de l’autorité papale, alias le “saint siège”. Les corporations entrepreneuriales croisées des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie, de la France, de l’Angleterre et autres, continuent ce génocide à la poursuite du commerce et de leur domination présumée sur le Terre. [toutes les nations enregistrées à l’ONU sont des entités commerciales, entrepreneuriales enregistrées à la City de Londres régies par la loi de l’amirauté entrepreneuriale, établie pour et par les banquiers et les corporations].

Rotiskenrakete exercera son autorité sous la loi de la terre et utilisera toute la force nécessaire pour maintenir la paix et arrêter la destruction de la vie sur Terre, à commencer avec la restriction de la navigation et des déplacements terrestres. De plus, Onkwehonwe pourrait saisir vaisseau et biens pour avoir brisé la paix. Nous, peuples autochtones, ne sommes pas enregistrés à la City de Londres en tant qu’état entrepreneurial, ainsi la loi de l’amirauté et de la mer ne s’applique pas à nous.

Rotiskenrakehte demande à ce que le peuple de la Terre-mère s’unisse avec nous pour arrêter la destruction de la Vie, pour aider à ouvrir les yeux des peuples du monde à la guerre génocidaire qui est menée sans relâche contre les peuples de monde. Avec l’autorité qui nous est conférée par Kaiakerehko:wa, la Loi de la Grande Paix, qu’il en soit ainsi de nos Esprits.

[…]

 

Colonialisme et ingérence: ONU et Israël… La fin d’un mythe…

Posted in actualité, documentaire, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, politique et lobbyisme, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , on 28 novembre 2013 by Résistance 71

Le mythe de la création d’Israël par les Nations Unies

 

Jeremy Hammond

Foreign Policy Journal

 

23 Novembre 2013

 

url de l’article en français:

http://www.info-palestine.eu/spip.php?article14192

 

Il existe une croyance communément acceptée que la Résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations-Unies a « créé » Israël, en comprenant que cette résolution a partagé la Palestine et que par ailleurs elle a conféré une autorité légale ou une légitimité à la déclaration de l’existence de l’État d’Israël. Or, en dépit de sa popularité, cette conviction ne repose sur aucun fondement concret, comme un retour sur l’historique de la résolution et un examen des principes juridiques le démontrent de façon incontestable.

La Grande-Bretagne a occupé la Palestine durant la Première Guerre mondiale, et en juillet 1922, la Société des Nations lui a confié un mandat pour la Palestine, qui reconnaît le gouvernement britannique comme Puissance occupante et lui confère en réalité la couleur d’une autorité juridique pour administrer provisoirement le territoire (1). Le 2 avril 1947, cherchant à s’extraire du conflit qui a surgi en Palestine entre juifs et Arabes, conséquence du mouvement sioniste pour établir en Palestine « un foyer national pour le peuple juif  » (2), le Royaume-Uni a remis une lettre aux Nations-Unies demandant au Secrétaire général « d’inscrire la question de la Palestine à l’ordre du jour de l’Assemblée générale pour sa prochaine session annuelle ordinaire  », et demandant à l’Assemblée de « formuler des recommandations, sur la base de l’article 10 de sa Charte, concernant le futur gouvernement de la Palestine » (3). À cette fin, le 15 mai, l’Assemblée générale a adopté la Résolution 106 qui crée la Commission spéciale des Nations-Unies sur la Palestine (UNSCOP) pour examiner « la question de la Palestine », « préparer un rapport pour l’Assemblée générale  » se basant sur ses conclusions, et « soumettre les propositions qu’elle jugera appropriées pour la solution du problème de la Palestine » (4).

Le 3 septembre, l’UNSCOP a rendu son rapport à l’Assemblée générale exprimant sa recommandation, à la majorité, que la Palestine doit être partagée en un État juif et en un État arabe séparés. Elle notait que la population de la Palestine fin 1946 était estimée à près de 1 846 000 habitants, dont 1 203 000 Arabes (65 %) et 608 000 juifs (33 %). La croissance de la population juive venait essentiellement de l’immigration, alors que celle de la population arabe était « presque entièrement » due à une croissance naturelle. Elle observait qu’il n’y avait « aucune séparation territoriale claire des juifs et des Arabes dans de vastes zones contiguës », et même dans le district de Jaffa, dans lequel se trouve Tel Aviv, les Arabes constituaient une majorité (5). Les statistiques sur la propriété foncière de 1945 montrent que les Arabes possédaient plus de terres que les juifs dans chacun des districts de la Palestine. Le district avec le plus haut pourcentage de propriétaires juifs était celui de Jaffa, où 39 % des terres étaient propriétés juives, comparés aux 47 % de terres propriétés arabes (6). Au niveau de l’ensemble de la Palestine, à l’époque où l’UNSCOP a rendu son rapport, les Arabes possédaient 85 % de la terre (7), et les juifs moins de 7 % (8).

En dépit de cette réalité, l’UNSCOP a proposé que l’État arabe soit constitué de seulement 45,5 % de toute la Palestine, pendant que les juifs s’en verraient accorder 55,5 % (9). L’UNSCOP a reconnu que,

« en ce qui concerne le principe d’autodétermination, et bien que la reconnaissance internationale se soit étendue à ce principe à la fin de la Première Guerre mondiale et que celui-ci ait été respecté pour les autres territoires arabes au moment de l’institution du Mandat « A », il ne devait pas être appliqué à la Palestine, manifestement parce qu’il existait la volonté d’y rendre possible la création d’un Foyer national juif. En fait, on peut dire que le Foyer national juif et le Mandat pour la Palestine sui generis contreviennent à ce principe d’autodétermination. » (10).

En d’autres termes, le rapport reconnaît explicitement que le refus d’une indépendance palestinienne afin de pouvoir poursuivre l’objectif d’établir un État juif constituait un rejet du droit de la majorité arabe à l’autodétermination. Et pourtant, malgré cette reconnaissance, l’UNSCOP a accepté ce déni des droits des Arabes comme restant à l’intérieur des limites d’un cadre légitime et raisonnable pour une solution.

Suite à la publication du rapport de l’UNSCOP, le Royaume-Uni a publié un communiqué déclarant son accord avec les recommandations du rapport, mais en ajoutant que «  si l’Assemblée devait recommander une politique qui ne serait pas acceptable tant pour les juifs que pour les Arabes, le Royaume-Uni ne s’estimerait pas en mesure de la mettre en application » (11). La position des Arabes a été claire dès le début, mais le Haut Comité arabe a fait une déclaration le 29 septembre réitérant que « les Arabes de Palestine étaient déterminés à s’opposer, par tous les moyens à leur disposition, à tout projet qui déboucherait sur une ségrégation ou une partition, ou qui accorderait un statut spécial et préférentiel à une minorité ». Il prône à la place :

« la liberté et l’indépendance pour un État arabe dans toute la Palestine, qui respecterait les droits humains, les libertés fondamentales et l’égalité de tous devant la loi, et protègerait les droits et intérêts légitimes de toutes les minorités tout en garantissant la liberté de culte et l’accès aux Lieux saints. » (12)

Le Royaume-Uni a donné suite avec une déclaration réitérant « que le gouvernement de Sa Majesté ne pouvait jouer un rôle majeur dans la mise en œuvre d’un projet qui n’était acceptable ni pour les Arabes ni pour les juifs, » mais en ajoutant « qu’il ne souhaitait pas gêner l’application d’une recommandation approuvée par l’Assemblée générale » (13).

La Commission ad hoc sur la question palestinienne a été créée par l’Assemblée générale peu après la publication du rapport de l’UNSCOP afin de poursuivre l’étude du problème et d’énoncer des recommandations. Un sous-comité a été créé à son tour qui a été chargé d’examiner les questions juridiques se rapportant à la situation en Palestine, et qui a publié son rapport avec ses conclusions le 11 novembre. Il y fait observer que le rapport de l’UNSCOP avait accepté comme prémisse de base «  que les revendications pour la Palestine tant des Arabes que des juifs possédaient une validité  », prémisse qui «  n’était étayée par aucune raison convaincante et se heurtait manifestement au poids de toutes les preuves disponibles  ». Avec la fin du Mandat et avec le retrait britannique, «  il n’existait aucun autre obstacle à la conversion de la Palestine en un État indépendant », qui «  serait l’aboutissement logique des objectifs du Mandat » et du Pacte de la Société des Nations. Le rapport de la Commission a constaté que « l’Assemblée générale n’est pas compétente pour recommander, et encore moins exiger, toute solution autre que la reconnaissance de la Palestine, et que la constitution du futur gouvernement de la Palestine est une question relevant exclusivement du peuple de Palestine. » Il concluait qu’« aucune autre discussion du problème de la Palestine ne semblait nécessaire ou appropriée, et que ce point devait être rayé de l’ordre du jour de l’Assemblée générale », mais que, s’il soulevait un différend, «  il serait essentiel d’obtenir l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur cette question », comme cela avait déjà été requis par plusieurs États arabes. Il concluait en outre que le plan de partition était « contraire aux principes de la Charte, et que les Nations-Unies n’avaient aucune compétence pour lui donner effet. » Les Nations-Unis ne pouvaient pas

« priver la majorité du peuple de Palestine de son territoire et transférer celui-ci à l’usage exclusif d’une minorité dans le pays… L’Organisation des Nations-Unies n’a aucune compétence pour créer un nouvel État. Une telle décision ne peut être prise que dans le cadre du libre arbitre du peuple dans les territoires en question. Cette condition n’est pas réalisée dans le cas de la proposition majoritaire, car elle implique l’établissement d’un État juif au total mépris de la volonté et des intérêts des Arabes de Palestine.  » (14).

Et pourtant, l’Assemblée générale a voté la Résolution 181 le 29 novembre, avec 33 voix pour, 13 voix contre et 10 abstentions (15). Le texte concerné de la résolution déclare :

« L’Assemblée générale…

« Recommande aux Royaume-Uni, en tant que Puissance mandataire pour la Palestine, ainsi qu’à tous les autres États membres de l’Organisation des Nations-Unies, l’adoption et la mise à exécution, en ce qui concerne le futur gouvernement de la Palestine, du Plan de partage avec union économique exposé ci-dessous :

«  Demande

a) Que le Conseil de sécurité prenne les mesures nécessaires prévues dans le plan pour sa mise à exécution ;

b) Que le Conseil de sécurité détermine, au cas où les circonstances l’exigeraient pendant la période de transition, si la situation en Palestine représente une menace contre la paix. S’il décide qu’une telle menace existe, et afin de maintenir la paix et la sécurité internationales, le Conseil de sécurité complètera l’autorisation de l’Assemblée générale par des mesures prise aux termes des articles 39 et 41 de la Charte, qui donneront pouvoir à la Commission des Nations-Unies, prévue dans la présente résolution, d’exercer en Palestine les fonctions qui lui sont assignées dans la présente résolution ;

c) Que le Conseil de sécurité considère comme une menace contre la paix, rupture de paix ou acte d’agression, conformément à l’article 39 de la Charte, toute tentative visant à modifier par la force le règlement prévu par le présente résolution ;

d) Que le Conseil de tutelle soit informé de la responsabilité qui lui incombera aux termes de ce plan ;

« invite les habitants de la Palestine à prendre toutes les mesures qui pourraient être nécessaires de leur part, en vue d’assurer l’application de ce plan ;

« fait appel à tous les gouvernements et à tous les peuples pour qu’ils s’abstiennent de toute action qui risquerait d’entraver ou de retarder l’exécution de ces recommandations… » (16)

Une simple lecture du texte suffit à montrer que la résolution n’a pas fait la partition de la Palestine ni offert aucune base juridique pour le permettre. Elle n’a fait que « recommander » que le plan de partition soit mis à exécution et « a requis  » du Conseil de sécurité qu’il reprenne la question à partir de là. Elle a « demandé » aux habitants de la Palestine d’accepter le plan, mais ils n’avaient aucune obligation de le faire.


Un plan jamais exécuté

La question était donc reprise par le Conseil de sécurité quand, le 9 décembre, le représentant syrien aux Nations-Unies, Faris El-Khouri, observait que «  l’Assemblée générale n’est pas un gouvernement mondial qui peut dicter des ordres, partager des pays ou imposer des constitutions, des règles, des règlements et des traités à un peuple sans son consentement. » Quand le représentant soviétique, Andrei Gromyko, a fait part que son gouvernement considérait au contraire que «  la résolution de l’Assemblée générale devait être mise en œuvre » par le Conseil de sécurité, El-Khouri a répondu en notant que :

« Certains paragraphes de la résolution de l’Assemblée générale qui concernent le Conseil de sécurité s’adressent au Conseil, à savoir les paragraphes a, b, et c, décrivant les fonctions du Conseil de sécurité concernant la question palestinienne. Tous les membres du Conseil de sécurité sont familiarisés avec les fonctions du Conseil, lesquelles sont parfaitement définies et clairement spécifiées dans la Charte des Nations-Unies. Je ne crois pas que la résolution de l’Assemblée générale puisse ajouter ou retirer à ces fonctions. Les recommandations de l’Assemblée générale sont bien comprises pour être ce qu’elles sont, des recommandations, et les États membres peuvent les accepter ou non, et il en va de même pour le Conseil de sécurité ». (17)

Le 6 février 1948, le Haut Comité arabe a communiqué à nouveau au Secrétaire général des Nations-Unies sa position selon laquelle le plan de partition était « contraire à la lettre et à l’esprit de la Charte des Nations-Unies ». Les Nations-Unies « n’ont pas compétence pour ordonner ou recommander la partition de la Palestine. Il n’y a rien dans la Charte pour justifier une telle autorité, par conséquent la recommandation de partition constitue un excès de pouvoir et elle est donc nulle et non avenue ». En outre, le Haut Comité arabe notait que :

« Les délégations arabes ont soumis des propositions à la Commission ad hoc afin de renvoyer l’ensemble de la question juridique qui est soulevée devant la Cour internationale de Justice, pour avis. Ces propositions n’ont jamais été soumises au vote par le président de l’Assemblée. Les Nations-Unies sont un organisme international à qui il a été confié la charge de faire respecter la paix et la justice dans les affaires internationales. Comment pourrait-on avoir la moindre confiance dans un tel organisme s’il refuse carrément et déraisonnablement de soumettre un tel différend devant la Cour internationale de Justice ?

« Les Arabes de Palestine ne reconnaîtront jamais la validité des recommandations extorquées pour la partition, ni l’autorité aux Nations-Unies de les appliquer », a déclaré le Haut Comité arabe, et ils « considèrent que toute tentative de la part de juifs et de puissances et groupes de puissances d’établir un État juif dans un territoire arabe est un acte d’agression auquel ils résisteront, en état de légitime défense, par la force. » (18)

Le 16 février, la Commission Palestine des Nations-Unies, chargée par l’Assemblée générale de préparer le transfert de l’autorité de la Puissance mandataire aux gouvernements qui lui succèderont dans le cadre du plan de partition, a publié son premier rapport au Conseil de sécurité. Elle a conclu, sur la base du rejet arabe, « qu’elle se trouve confrontée à une tentative d’abandon de ses objectifs, et d’annulation de la résolution de l’Assemblée générale », et elle a demandé au Conseil de Sécurité de fournir une force armée « qui, seule, permettra à la Commission d’assumer ses responsabilités sur la fin du mandat ». Effectivement, la Commission Palestine a déterminé que le plan de partition devait être exécuté contre la volonté de la majorité de la population de Palestine, et par la force. (19)

Réagissant à cette suggestion, la Colombie a soumis un projet de résolution au Conseil de sécurité notant que la Charte des Nations-Unies « n’autorisait pas le Conseil de sécurité à créer des forces spéciales avec les objectifs indiqués par la Commission Palestine des Nations-Unies » (20). Le délégué des États-Unis, Warren Austin, déclarait de même à la 253e réunion du Conseil de sécurité, le 24 février, que :

« Le Conseil de sécurité est autorisé à prendre des mesures énergiques à l’égard de la Palestine pour éliminer une menace contre la paix internationale. La Charte des Nations-Unies ne donne pas pouvoir au Conseil de sécurité de faire respecter un règlement politique si c’est en vertu d’une recommandation de l’Assemblée générale, voire du Conseil de sécurité lui-même. Ce qui signifie que : le Conseil de sécurité, conformément à la Charte, peut agir pour empêcher une agression de la Palestine venant de l’extérieur. Le Conseil de sécurité, de par ces mêmes pouvoirs, peut agir pour empêcher une menace contre la paix et la sécurité internationales venant de l’intérieur de la Palestine. Mais cette action doit être dirigée uniquement pour le maintien de la paix internationale. L’action du Conseil de sécurité, en d’autres termes, doit viser à maintenir la paix et non à faire exécuter la partition par la force. » (21)

Les États-Unis ont néanmoins soumis leur propre projet de texte, acceptant de façon plus ambiguë que la demande de la Commission Palestine « soit soumise à l’autorité du Conseil de sécurité en vertu de la Charte » (22). Faris El-Khouri s’est opposé au projet des États-Unis au motif qu’« avant d’accepter ces trois demandes, il est de notre devoir de vérifier si elles entrent ou non dans le cadre du Conseil de sécurité, tel qu’il est limité par la Charte. S’il est établi qu’elles n’y entrent pas, nous devons refuser de les assumer.  » Il a rappelé la propre déclaration d’Austin sur le manque d’autorité du Conseil de sécurité, disant : «  Il découle de ce fait indéniable que toute recommandation relative à un règlement politique ne peut être appliquée que si les parties concernées l’acceptent et l’accompagnent de leur plein gré.  » En outre, «  le plan de partition constitue en lui-même une menace contre la paix, étant ouvertement rejeté par tous ceux aux dépens desquels il doit être exécuté.  » (23) Austin à son tour a expliqué quel était le but du projet US qui est d’accepter la Résolution 181 :

«  Nous sommes soumis à la restriction que la force armée ne peut être utilisée pour la mise en œuvre du plan, parce que la Charte limite l’usage de la force par les Nations-Unies expressément aux menaces contre la paix et à ses violations et aux agressions portant atteinte à la paix internationale. Par conséquent, nous devons interpréter la résolution de l’Assemblée générale comme signifiant que les mesures possibles pour les Nations-Unies pour l’exécution de cette résolution sont des mesures pacifiques.  »

En outre, Austin a expliqué que le projet des États-Unis :

« n’autorise pas l’usage d’une application en vertu des articles 39 et 41 de la Charte pour donner pouvoir à la Commission des Nations-Unies d’exercer en Palestine les fonctions qui lui sont assignées par la résolution, parce que la Charte n’autorise ni l’Assemblée générale ni le Conseil de sécurité à faire ainsi. » (24)

Quand le Conseil de sécurité a finalement adopté une résolution le 5 mars, il n’a fait que prendre note : « Ayant reçu la résolution 181 de l’Assemblé générale » et le premier rapport mensuel de la Commission Palestine, et il a résolu :

« de demander aux membres permanents du Conseil de consulter et d’informer le Conseil de sécurité sur la situation concernant la Palestine et de lui faire, à la suite de telles consultations, les recommandations sur les conseils et instructions que le Conseil pourrait utilement donner à la Commission Palestine en vue de l’exécution de la résolution de l’Assemblée générale » (25)

Au cours des débats qui ont suivi au Conseil de sécurité sur la façon de procéder, Austin a observé qu’il était devenu «  évident que le Conseil de sécurité n’était pas prêt à s’engager dans des efforts pour l’application de ce plan dans la situation actuelle. » Dans le même temps, il était clair que la fin du mandat britannique annoncée pour le 15 mai « se traduirait, à la vue des informations actuellement disponibles, par un chaos, des combats violents et beaucoup de pertes en vies humaines en Palestine. » Les Nations-Unies ne pouvaient pas l’autoriser, a-t-il dit, et le Conseil de sécurité a la responsabilité et l’autorité de par la Charte d’agir pour empêcher une telle menace contre la paix. Les États-Unis ont également proposé d’instituer une tutelle sur la Palestine pour offrir plus de possibilités aux juifs et aux Arabes d’arriver à un accord mutuel. En attendant que soit organisée une session spéciale de l’Assemblée générale à cette fin, « nous croyons que le Conseil de sécurité doit enjoindre à la Commission Palestine de suspendre ses travaux pour l’application du plan de partition proposé. » (26)

Le président du Conseil de sécurité, s’exprimant en tant que représentant de la Chine, a répondu : « Les Nations-Unies ont été créées principalement pour le maintien de la paix internationale. Il serait tragique en effet si les Nations-Unies, en tentant un règlement politique, devaient être la cause d’une guerre. Pour ces raisons, ma délégation soutient les principes généraux de la proposition de la délégation des États-Unis.  » (27). Lors d’une nouvelle réunion du Conseil de sécurité, la délégation canadienne déclarait que le plan de partition « est fondé sur un certain nombre de suppositions importantes », la première étant qu’« il est supposé que les deux communautés en Palestine doivent coopérer dans la mise en vigueur de la solution au problème de la Palestine qui a été recommandée par l’Assemblée générale.  » (28). Le délégué français, tout en refusant de s’étendre sur l’approbation ou le refus de la proposition des États-Unis, observait qu’elle permettrait un certain nombre de solutions alternatives au plan de partition, dont celle « d’un État unique avec des garanties suffisantes pour les minorités  ». (29) Le représentant de l’Agence juive pour la Palestine a lu une déclaration rejetant catégoriquement « tout projet visant à un régime de tutelle pour la Palestine », qui « entraînerait la négation du droit juif à une indépendance nationale. » (30)

Préoccupés par une situation qui s’aggrave en Palestine, et voulant éviter d’autres débats, les États-Unis ont proposé un autre projet de résolution appelant à une trêve entre les groupes armés juifs et arabes qui, notait Austin, « ne porterait pas atteinte aux revendications de chaque groupe  » et « ne faisant aucune mention de tutelle. » (31) Ce projet a été adopté comme Résolution 43 le 1er avril (32). La Résolution 44 a elle aussi été votée le même jour, qui demande au « Secrétaire général, conformément à l’article 20 de la Charte des Nations-Unies, de convoquer une session spéciale de l’Assemblée générale pour examiner plus avant la question du futur gouvernement de la Palestine. » (33) La Résolution 46 a repris l’appel du Conseil de sécurité pour la cessation des hostilités en Palestine, (34) et la Résolution 48 a créé une « Commission de trêve » pour avancer vers l’objectif de la mise en œuvre de ses résolutions appelant à la fin de la violence (35).

Le 14 mai, la direction sioniste déclarait, unilatéralement, l’existence de l’État d’Israël, citant la Résolution 181 comme constituant une « reconnaissance par les Nations-Unies du droit du peuple juif à établir son État  ». (36) Comme prévu, il s’en est suivi la guerre.


L’autorité de l’ONU en ce qui concerne la Partition

L’article 1er du chapitre I de la Charte des Nations-Unies définit ses buts et ses principes qui sont « le maintien de la paix et de la sécurité internationales », «  le développement entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité des droits et l’autodétermination des peuples », et « la réalisation de la coopération internationale, » sur diverses questions et « la promotion et l’encouragement du respect des droit de l’homme et des libertés fondamentales pour tous. »

Pour leur part, les fonctions et les pouvoirs de l’Assemblée générale sont énumérés de l’article 10 à l’article 17 du chapitre IV. L’Assemblée générale est chargée de lancer des études et de formuler des recommandations pour promouvoir la coopération internationale et le développement du droit international, recevoir des rapports du Conseil de sécurité et d’autres organes de l’ONU, et examiner et approuver le budget de l’organisation. En outre, l’Assemblée est chargée de remplir les fonctions en vertu du régime international de tutelle. Son autorité se limite sinon à l’examen et à la discussion des questions et affaires rentrant dans le cadre de la Charte, en formulant des recommandations aux États membres ou au Conseil de sécurité, ou bien en évoquant les questions au Conseil de sécurité.

Les articles 24 jusqu’à 26 du chapitre V indique les fonctions et les pouvoirs du Conseil de sécurité. Il est chargé du maintien de la paix et de la sécurité conformément aux buts et aux principes des Nations-Unies. Les pouvoirs spécifiques accordés au Conseil de sécurité sont définis aux chapitres VI, VII, VIII, et XII. Le Conseil de sécurité peut, en vertu du chapitre VI, inviter les parties à régler leurs différends par des moyens pacifiques, enquêter et prendre une décision quant à un différend ou une situation susceptible de constituer une menace pour la paix et la sécurité. Il pourrait recommander des mesures appropriées pour résoudre les différends, en prenant en considération que « les différends d’ordre juridique devraient être soumis par les parties à la Cour internationale de Justice. »

Conformément au chapitre VII, le Conseil de sécurité peut déterminer l’existence d’une menace contre la paix et faire des recommandations ou décider quelles mesures seront prises afin de maintenir ou de rétablir la paix et la sécurité. Il peut inviter les parties concernées à prendre des mesures provisoires qui « ne préjugent en rien les droits, les prétentions, ou les positions des parties concernées. »

Le Conseil de sécurité peut inviter les États Membres à employer «  les mesures n’impliquant pas l’usage de la force armée  » pour donner effet à ces mesures. Si ces dernières sont jugées inadéquates, le Conseil de sécurité peut autoriser le recours aux forces armées « pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales. » Le chapitre VIII stipule que le Conseil de sécurité « encourage le développement du règlement pacifique des différends d’ordre local  » par le moyen d’organismes et accords régionaux, et à y recourir afin de faire respecter son autorité.

Les fonctions et les pouvoirs du Régime international de tutelle sont énumérés au chapitre XII, de l’article 75 à 85. L’objectif de ce régime est de gérer et superviser les territoires placés sous son autorité en vertu d’accords dans le but d’un « développement en vue d’une autonomie gouvernementale ou l’indépendance, compte tenu des conditions particulières à chaque territoire et à ses populations, des aspirations librement exprimées par les populations concernées. » Le régime est tenu d’opérer conformément aux objectifs de l’ONU stipulés dans l’article 1er, notamment le respect du droit à l’autodétermination. L’Assemblée générale est chargée de toutes les fonctions « non désignées comme stratégiques,  » qui sont désignées au Conseil de sécurité. Un Conseil de tutelle est établi pour assister l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité dans l’exercice de leurs fonctions dans le cadre du régime.
L’article 87 du chapitre XIII indique les fonctions et les pouvoirs du Conseil de tutelle qui sont partagés par l’Assemblée générale. L’Autorité est chargée d’étudier les rapports, d’accepter et d’examiner les pétitions, de faire procéder à des visites aux territoires sous tutelle et « prendre ces dispositions et toutes les autres conformément aux termes des accords de tutelle. »

Le chapitre XI contient aussi une autre section pertinente, intitulée «  Déclaration relative aux territoires non autonomes » qui stipule que

les membres des Nations-Unies qui ont ou qui assument la responsabilité d’administrer les territoires dont les populations ne s’administrent pas encore complètement par elles-mêmes reconnaissent le principe de la primauté des intérêts des habitants de ces territoires, et acceptent comme une mission sacrée l’obligation de favoriser au maximum, dans le cadre du système de paix et de sécurité internationales établi par la présente Charte, le bien-être des habitants de ces territoires.

A cet effet, les États Membres doivent « développer l’autonomie gouvernementale, tenir dûment compte des aspirations politiques des peuples et les assister dans le développement progressif de leurs libres institutions politiques. »


Conclusion

Le plan de partition mis en avant par l’UNSCOP cherchait principalement à créer un État juif au cœur de la Palestine au mépris de la volonté de la majorité de ses habitants. La Commission aspirait à garantir aux juifs plus de la moitié de la Palestine aux fins de la création d’un État juif, alors que la communauté juive ne représentait que le tiers de la population et possédait moins de 7% des terres. En d’autres termes, il prendrait les terres des Arabes pour les redonner aux juifs. L’injustice inhérente du plan de partition contraste radicalement avec le plan proposé par les Arabes, celui d’un État palestinien indépendant au sein duquel les droits des minorités juives seraient reconnus et respectés, et qui permettrait aux populations juives d’avoir une représentation dans un gouvernement démocratique.

Le plan de partition était manifestement préjudiciable aux droits de la majorité de la population arabe. Il était fondé sur le rejet de leur droit à l’autodétermination. Cela est d’autant plus controversé étant donné que le rapport-même de l’UNSCOP reconnaît explicitement que la proposition de créer un État juif en Palestine s’opposait au principe de l’autodétermination. Le plan était également fondé sur l’hypothèse erronée que les Arabes auraient consenti en voyant leurs terres confisquées et auraient volontairement renoncé à la majorité de leurs droits, y compris leur droit à l’autodétermination.

La Résolution 181 de l’Assemblée générale de l’ONU n’a ni partagé légalement la Palestine, ni conféré au leadership sioniste une autorité légale pour déclarer unilatéralement l’existence de l’État juif d’Israël. Elle a simplement recommandé que le plan de partition de l’UNSCOP soit accepté et appliqué par les parties concernées. Naturellement, comme c’est le cas pour tout accord, le plan n’a force de loi que s’il a été formellement accepté par les deux parties, ce qui n’est pas le cas. L’Assemblée générale n’avait pas non plus partagé légalement la Palestine ni conféré l’autorité légale au leadership sioniste pour la création d’Israël pour la simple raison qu’elle ne possède pas le pouvoir pour le faire. Lorsque le Conseil de sécurité a repris la question qui lui a été déférée par l’Assemblée générale, il n’est pas parvenu à un consensus sur la manière de procéder avec la mise en œuvre du plan de partition.

Comme il est évident que le plan n’aurait pas pu être mis en œuvre pacifiquement, les membres du Conseil de sécurité ont rejeté la suggestion quant à son application au moyen de la force. Le simple fait de la question est que ce plan n’a jamais été exécuté. De nombreux délégués des États membres, y compris des États-Unis, sont parvenus à la conclusion que le plan était impraticable et que, par ailleurs, le Conseil de sécurité n’avait aucune autorité pour mettre en application un tel plan, sauf en cas de consentement mutuel des parties concernées. Or, cette condition n’a pas été remplie dans ce cas précis.

Ainsi, les observations émises par les États-Unis, la Syrie et les autres nations membres étaient correctes. En effet, si le Conseil de sécurité avait l’autorité de déclarer une menace à la paix et d’autoriser le recours à la force pour y faire face et maintenir et restaurer la paix et la sécurité, il n’avait cependant aucun pouvoir ni autorité à appliquer, par la force, le plan de partition de la Palestine en allant à l’encontre de la volonté de la plupart de ses habitants. Toute tentative d’usurpation de ce pouvoir par l’Assemblée générale comme par le Conseil de sécurité constituerait une violation prima facie du principe fondateur de la Charte, en l’occurrence le respect du droit à l’autodétermination de tous les peuples et serait donc nulle et non avenue en vertu du droit international.

En somme, l’affirmation populaire que les Nations-Unies ont « créé » Israël est un mythe, et l’affirmation d’Israël lui-même dans son texte fondateur que la Résolution 181 des Nations-Unies constitue une autorité légale pour la création d’Israël, ou alors qu’elle constitue « une reconnaissance » par l’ONU du « droit » des juifs sionistes à exproprier pour eux-mêmes les terres arabes et à dénier à la majorité de la population arabe de ces terres son propre droit à l’autodétermination, cette affirmation n’est qu’une fraude manifeste.

D’autres corollaires peuvent être tirés. Le désastre déversé sur la Palestine n’était pas inévitable. L’ONU était créée dans le but d’empêcher ce type de catastrophes. Or, elle a misérablement échoué dans sa mission à bien des égards. L’organisation a manqué à son devoir de déférer les questions juridiques des revendications de la Palestine à la Cour internationale de Justice en dépit des requêtes formulées par les États membres dans ce sens.

L’ONU a failli à employer tous les moyens relevant de sa compétence, y compris le recours aux forces armées, afin de maintenir la paix et d’empêcher le déclenchement d’une guerre prévisible vers la fin du Mandat. Et, plus important encore, loin de défendre ses principes fondateurs, l’ONU a effectivement agi pour empêcher l’établissement d’un État démocratique et indépendant de la Palestine, ce qui constitue une violation directe des principes de sa propre Charte. Aujourd’hui, le monde entier témoigne quotidiennement des conséquences de ces échecs et de bien d’autres. Reconnaître les graves injustices infligées au peuple palestinien à cet égard et dissiper de tels mythes historiques sont indispensable si la voie à suivre pour aboutir à la paix et à la réconciliation doit être trouvée.

Notes

[1] La Palestine sous Mandat du Conseil de la Société des Nations, le 24 juillet 1922 – http://avalon.law.yale.edu/20th_cen…

[2] La Grande-Bretagne a contribué au conflit en faisant des promesses contradictoires aux juifs et aux Arabes, y compris une déclaration approuvée par le Cabinet britannique qui indique : «  Le Gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays. » C’est le ministre des Affaires étrangères Arthur James Balfour qui, dans une lettre du 2 novembre 1917, a adressé cette déclaration au représentant du mouvement sioniste Lord Lionel Walter Rothschild. Cette déclaration est aujourd’hui connue sous le nom de « La Déclaration de Balfour » – http://avalon.law.yale.edu/20th_cen…

[3] Lettre de la Délégation de la Grande-Bretagne aux Nations-Unies au Secrétaire général de l’ONU, le 2 avril 1947 – http://unispal.un.org/unispal.nsf/9…

[4] Résolution 106 de l’Assemblée générale de l’ONU, le 15 mai 1947 – http://unispal.un.org/unispal.nsf/9…

[5] Rapport de la Commission spéciale des Nations Unies pour la Palestine à l’Assemblée générale, le 3 septembre 1947 – http://unispal.un.org/unispal.nsf/9…

[6] “La Palestine propriété foncière par sous-districts (1945), Nations Unies, août 1950 » – http://domino.un.org/maps/m0094.jpg. La carte a été préparée sur instructions du Sous-comité 2 de la Commission ad hoc sur la question palestinienne et a été présentée comme Carte N° 94(b). Les statistiques étaient comme suit (Propriété foncière Arabe/Juive en pourcentages) : Safad : 68/18 ; Acre : 87/3 ; Tiberias : 51/38 ; Haïfa : 42/35 ; Nazareth : 52/28 ; Beisan : 44/34 ; Jénine : 84/1 ; Tulkaram : 78/17 ; Naplouse : 87/1 ; Jaffa : 47/39 ; Ramleh : 77/14 ; Ramallah : 99/<1 ; Jérusalem : 84/2 ; Gaza : 75/4 ; Hébron : 96/<1 ; Beersheba : 15/<1.

[7] Rapport de l’UNSCOP

[8] Walid Khalidi, “Révision de la Résolution de l’UNGA relative à la Partition,” Journal of Palestine Studies XXVII, N°1 (automne 1997), p 11 – http://www.palestine-studies.org/en… – Edward W. Said, La Question de la Palestine (New York : Vintage Books Edition, 1992), pp. 23, 98.

[9] Khalidi, p. 11.

[10] Rapport de l’UNSCOP.

[11] « Le Royaume-Uni accepte les Conditions Générales de l’UNSCOP ; n’appliquera pas une politique que les Arabes et les Juifs n’accepterons pas, » Communiqué de presse, 2ème réunion de la Commission ad hoc sur la question palestinienne, le 26 septembre 1947 – http://unispal.un.org/unispal.nsf/9…

[12] « Le cas Arabe exprimé par M. Jamal Husseini, » Communiqué de presse, 3ème réunion de la Commission ad hoc sur la question palestinienne, Nations Unies, le 29 septembre 1947 – http://unispal.un.org/unispal.nsf/9…

[13] «  Le Comité Palestine entend la position du Royaume-Uni et ajourne ; les Sous-comités se réunissent, » 24ème réunion de la Commission ad hoc sur la Palestine, Nations-Unies, le 20 novembre 1947 – http://unispal.un.org/unispal.nsf/9…

[14] « Commission ad hoc sur la question palestinienne, Rapport du sous-comité 2, » Nations-Unies, le 11 novembre 1947 – http://unispal.un.org/pdfs/AAC1432.pdf

[15] 128e session plénière de l’Assemblée générale des Nations-Unies, Nations-Unies, le 29 novembre 1947 – http://unispal.un.org/unispal.nsf/9…

[16] Résolution 181 de l’Assemblée générale de l’ONU, le 29 novembre 1947 – http://unispal.un.org/unispal.nsf/9… – en français : http://www.un.org/french/documents/…

[17] 222e réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, le 9 décembre 1947 – http://unispal.un.org/unispal.nsf/9…

[18] « Premier rapport spécial du Conseil de sécurité : le problème de la sécurité en Palestine, » Commission des Nations-Unies sur la Palestine, le 16 février 1948 – http://domino.un.org/unispal.nsf/5b…

[19] Ibid.

[20] Projet de résolution sur la question palestinienne présenté par le représentant de la Colombie lors de la 254e réunion du Conseil de sécurité, le 24 février 1948 – http://unispal.un.org/pdfs/S684.pdf

[21] 253e réunion du Conseil de sécurité de l’ONU (S/PV.253), le 24 février 1948 – http://documents.un.org

[22] Projet de résolution sur la question palestinienne présenté par le représentant des États-Unis lors de la 255e réunion du Conseil de sécurité, le 25 février 1948 – http://unispal.un.org/pdfs/S685.pdf

[23] 260e réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, le 2 mars 1948 – http://domino.un.org/unispal.nsf/9a…

[24] Ibid.

[25] Résolution 42 du Conseil de sécurité de l’ONU, le 5 mars 1948 – http://domino.un.org/unispal.nsf/9a…

[26] 271e réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, le 19 mars 1948 – http://domino.un.org/unispal.nsf/9a…

[27] Ibid.

[28] 274e réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, le 24 mars 1948 – http://daccess-dds-ny.un.org/doc/UN…

[29] Ibid.

[30] Ibid.

[31] 275e réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, le 30 mars 1948 – http://daccess-dds-ny.un.org/doc/UN…

[32] Résolution 43 du Conseil de sécurité de l’ONU, le 1er avril 1948 – http://domino.un.org/unispal.nsf/9a…

[33] Résolution 44 du Conseil de sécurité de l’ONU, le 1er avril 1948 – http://domino.un.org/unispal.nsf/9a…

[34] Résolution 46 du Conseil de sécurité de l’ONU, le 17 avril 1948 – http://domino.un.org/unispal.nsf/9a…

[35] Résolution 48 du Conseil de sécurité de l’ONU, le 23 avril 1948 – http://domino.un.org/unispal.nsf/9a…

[36] La déclaration de l’établissement de l’État d’Israël, le 14 mai 1948 – http://www.mfa.gov.il/mfa/peace%20p…

 

* Jeremy R. Hammond est un journaliste indépendant et un éditeur pour le Foreign Policy Journal. Il était candidat pour recevoir le Trophée du Projet Censuré pour un remarquable article d’investigation, et il est l’auteur de The Rejection of Palestinian Self-Determination, disponible sur Amazon.com. Il a rédigé cet article pour PalestineChronicle.com.

Son site : Jeremy R. Hammond

Nouvel Ordre Mondial et paupérisation: L’oligarchie reste dans les temps…

Posted in actualité, économie, crise mondiale, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, militantisme alternatif, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, police politique et totalitarisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état, Union Europeenne et nouvel ordre mondial with tags , , , , , , , , , , , , , , on 28 novembre 2013 by Résistance 71

N’oublions jamais une chose: ce qui se passe au pays du goulag levant (ex-USA) finit TOUJOURS par se passer en occident, ce n’est qu’une question de temps et la mondialisation criminelle tend à gommer les délais de plus en plus.

Voici ce que disait Jacques Attali, le chantre français du Nouvel Ordre Mondial en 1991:

« … le pouvoir demeure dans les mains d’une élite, une élite de plus qui réside dans ces quelques endroits où le pouvoir et la richesse s’accumulent et où les questions critiques auxquelles la planète doit faire face sont répondues […] De nouvelles zones de richesse existeront non sans problèmes aux côtés de vastes régions d’extrême pauvreté. […] Une nouvelle élite nomade de forme déjà, coupant les liens avec tout endroit particulier, que ce soit nation ou voisinage. […] Seuls les plus fortunés de ces nomades riches auront les moyens de devenir propriétaires dans de très vastes cités, qui seront des pôles magnétiques pour leurs semblables de toutes les régions du globe. Les villes deviendront fortifiées, des endroits très dangereux, le cœur intriqué de réseaux électroniques, un champ câblé de rêves… »

Nous y sommes… presque, c’est le rêve de ces ordures, destruction et chaos, imposition de la gouvernance fasciste mondiale, génocide planétaire dans un état unique policier hyper-répressif, tandis que les psychopathes en charge se vautrent dans le luxe parasitaire au sein de leurs « zones vertes » protégées et fusionnent avec la machine (cybernétique) dans leur délire de jouvence et de vie éternelle.

Fritz Lang l’avait visionnairement illustré en 1927 dans son chef-d’œuvre « Métropolis ».

D’aucuns diront « meuh non, y a pas de complot… Ce sont les aléas coïncidentels du marché… » Vraie ou fausse naïveté, peu importe, la lutte est de tous les instants.

— Résistance 71 —

 

Seuls les “riches Américains” méritent de vivre

 

Gordon Duff

 

27 Novembre 2013

 

url de l’article original:

http://www.veteranstoday.com/2013/11/26/only-rich-americans-deserve-to-live/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le journaliste américain Gordon Duff dit que les problèmes économiques aux Etats-Unis les ont transformé en un pays où  le système dicte que seuls les riches méritent d’avoir une vie décente.

“Les gens qui ont de l’argent, peu importe comment ils l’ont obtenu, en vendant de la drogue, trafic humain, prostitution, enlèvement d’enfants dans les rues, pots-de-vins de contractants, etc… eux méritent de vivre”, a dit Duff ce Mardi dans un entretien avec Press TV.

“Si vous n’en avez pas, vous méritez de mourir, vous ne méritez pas d’avoir une converture sociale, une sécurité, couverture médicale, la loi de cet Affordable Care (alias ObamaCare) doit être stoppée… vos enfants ne méritents que des écoles et une éducation de troisième zone”, a t’il ajouté.

“Ce pays est une île habitée par des pauvres affamés terrifiés, totalement opprimés par la police ; les pauvres affamés étaient auparavant quasiment illétrés, mais maintenant les pauvres affamés aux Etats-Unis sont des gens avec un niveau éducatif universitaire et des familles dont les usines ont été délocalisées, qui ont perdues leurs maisons.”

“Les pauvres affamés aux Etats-Unis constituent environ 60% de la population maintenant”, a t’il noté, disant que “la police les maintient à l’écart des riches”. Les statistiques sur la pauvreté aux Etats-Unis deviennent plus alarmantes que jamais. 4 américains adultes sur 5 se débattent avec le chômage et vivent une grande partie de leur vie dans la précarité, la pauvreté ou dépendant des aides sociales d’une manière ou d’une autre.

D’après l’agence Associaed Press, cette tendance a été attribuée à “une économie américaine de plus en plus mondialisée, le fossé entre les riches et les pauvres s’élargit à mesure que disparaissent les travaux manufacturiers bien payés.” D’après des estimations, un nombre dramatiquement croissant d’Américains, plus de 146 millions, sont rangés dans les catégories des “pauvres” ou des “bas revenus”. Les critiques disent que le nombre de citoyens américains vivant dans la pauvreté est bien plus élevé que ce que révèle les statistiques officielles.

Vidéo:

http://www.youtube.com/watch?v=1h2CEQdnpkM

Résistance politique au colonialisme des Amériques: Lancement du Mouvement des Nations Autochtones

Posted in actualité, altermondialisme, autogestion, écologie & climat, démocratie participative, France et colonialisme, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, militantisme alternatif, néo-libéralisme et paupérisation, police politique et totalitarisme, politique et lobbyisme, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on 27 novembre 2013 by Résistance 71

Espérons ce mouvement ne pas se faire coopter, phagocyter par les institutions. Les personnes à bord (dont le professeur de science politique Mohawk Taiaiake Alfred) sont bien au courant des dangers et nous ne pouvons qu’espérer que ce mouvement prenne l’ampleur voulue tout en restant traditionnel et indépendant. Nous rapporterons des évènements, actions et information périodiquement.

Longue vie au Mouvement des Nations Autochtones !!…

— Résistance 71 —

 

Informations sur l’Indigenous Nationhood Movement (INM) ou Mouvement des Nations Autochtones (MNA)

 

INM collectif

 

24 Novembre 2013

 

Source: http://nationsrising.org/background-on-the-movement/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Nous considérons en fait le Mouvement des Nations Autochtones (Indigenous Nationhood Movement, INM) ou MNA, comme un mouvement très ancient qui fut débuté par nos ancêtres il y a des générations de cela. Ceci n’est pas nouveau. Beaucoup d’entre nous, qui sommes impliqués dans ce processus de renouveau actuel du mouvement, ont travaillé pour l’essentiel de nos vies sur les sujets de construction de nation, de décolonisation et de résurgence.

La déclaration de principe du mouvement (voir ci-dessous) est un document conçu de manière entièrement collaborative, écrit par des membres de nations autochtones des plus variées au travers de l’Île de la Grande Tortue (NdT: L’Amérique du nord dans la terminoligie indienne, regroupant aujourd’hui le Canada, les Etats-Unis et le Mexique). Nous avons activement recherché l’expérience et le savoir-faire de leaders de communautés hautement respectés, des ancien(ne)s, des organisateurs et liaisons ayant la même vision et provenant d’horizons différents. La déclaration fut discutée extensivement et révisée au Forum du Leadership Autochtone ( Indigenous Leadership Forum ), qui s’est tenu à l’université de Victoria (NdT: sur l’île de Vancouver, Colombie Britannique, Canada) en Mai 2013. Nous continuons du reste à rechercher des conseils et des avis de la part des conseils d’anciens, des clans des mères, des leaders traditionnels des nations et des artisans de la résurgence en ce qui concerne la déclaration de principes (et autres actions inhérentes) et ceci demeure un constant travail de perfectionnement.

Plusieurs personnes ont exprimé un intérêt de savoir “qui est derrière” le MNA. Par respect profond et par reconnaissance du travail des leaders de communautés et des organisateurs, tous focalisés sur la revitalisation du concept de construction d’une nation, nous avons choisi de mettre en avant la collectivité de tous ceux impliqués dans l’action de résurgence. Le site internet NationsRising.org (NdT: multilingues dont le français…) est une plateforme afin de mettre en valeur la diversité des voix et du travail impliqués dans nos communautés et à travers le monde et aussi de nous connecter à eux.

Il y a des “conservateurs” de ce site internet et des plateformes de médias sociaux attenantes incluant Jarrett Martineau, Leanne Simpson, Jeff Corntassel, Siku Allooloo, Taiaiake Alfred, Thomas Deer et Tanya Kappo, mais nous ne sommes en aucun cas les “leaders du mouvement”. Nous ne sommes pas les “directeurs” ou conseillers du mouvement. Nous ne sommes qu’un petit groupe intellectuellement convergent ayant des liens très solides avec nos communautés et nations et qui se sont rassemblés afin de créer la vision de ce site, de s’occuper du blog et faire avancer le mouvement.

Nous accueillons chaleureusement toutes voix, perspectives et personnes pour participer à aider au développement du pouvoir dans nos communautés et de revitaliser nos nations.

 

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MOUVEMENT DES NATIONS AUTOCHTONES

DÉCLARATION DE PRINCIPES

QUI NOUS SOMMES

Nous incarnons un mouvement pour la défense du territoire, de la vie et des langues autochtones, et pour la libération des Nations autochtones.

Nous luttons pour la survie et l’autonomie des Nations autochtones.

Nous formons une alliance fondée sur le soutien mutuel et l’action concertée, et s’étendant dans les Quatre Directions.

Nous sommes un mouvement dirigé par des femmes, des hommes et des personnes bispirituelles, Autochtones de tous âges et de toutes couleurs et nationalités.

NOS CONVICTIONS

Nous devons protéger le territoire, l’eau et l’air qui sont à la source de toute forme de vie.

Les cultures, les spiritualités et les gouvernements autochtones constituent les fondements de notre survie.

Il nous incombe d’agir et de vivre de manière fidèle à nos enseignements traditionnels et aux lois naturelles.

Les lois et les systèmes coloniaux doivent être abolis.

Les territoires volés aux Nations autochtones doivent être restitués; les dommages infligés par les tentatives infructueuses d’extermination de nos peuples doivent être réparés et nos communautés doivent être indemnisées.

NOS PRINCIPES

L’autonomie et l’auto-détermination des Nations autochtones.

Le rétablissement des pouvoirs des gouvernements traditionnels.

La défense et la protection de l’environnement et de tous les êtres vivants.

La réoccupation des territoires et lieux sacrés des Nations autochtones ainsi que le renouvellement de l’usage de leurs noms traditionnels.

La restauration d’une relation de nation à nation avec la société et les gouvernements coloniaux.

L’apprentissage et l’enseignement des langues, des traditions, des rituels et des savoirs autochtones.

L’élimination de toute forme de violence au sein des communautés autochtones, y compris la violence axée sur le genre et l’orientation sexuelle.

= = =

Source: 

http://nationsrising.org/wp-content/uploads/2013/11/Declaration-de-principes-Mouvement-des-Nations-Autochtones.pdf

Escroquerie du dogme du Réchauffement Climatique Anthropique: Le soleil… mais c’est pourtant bien sûr !…

Posted in actualité, écologie & climat, média et propagande, militantisme alternatif, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, politique et lobbyisme, politique et social, politique française, réchauffement climatique anthropique, résistance politique, science et nouvel ordre mondial, technologie et totalitarisme, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , , , on 27 novembre 2013 by Résistance 71

Lien entre taches solaires refroidissement global et Agenda 21*

 

*Agenda 21 : plan de « développement durable » pour le XXIème siècle, concocté au sommet de Rio en 1992, et adopté par 173 chefs d’état, sous l’égide des Nations-Unies.(Lire ICI les 40 chapitres de l’Agenda 21 si vous en avez le courage!)

La NASA admet que le cycle solaire actuel est le plus faible en 200 ans

Chris Carrington

Activist Post

 

12 novembre 2013

 

Source de l’article en français:

http://bistrobarblog.blogspot.ca/2013/11/taches-solaires-refroidissement-global.html

 

David Hathaway, directeur de recherche en physique solaire au centre Marshall Space Flight de la NASA à Huntsville en Alabama, a parlé dans le Wall Street Journal de la faiblesse du cycle solaire 24.

Je dirais qu’il sera le plus faible en 200 ans.

Hathaway est l’un des nombreux scientifiques qui se demandent pourquoi ce cycle est aussi faible et pourquoi la polarité des champs magnétiques solaires est désynchronisée. Normalement les champs magnétiques solaires s’inversent au maximum du cycle. Dans le cycle 24 cela n’est pas arrivé. Le pôle nord magnétique s’est inversé l’année dernière, donc actuellement il y a techniquement deux pôles sud sur le soleil car le pôle sud ne s’est pas encore inversé. (lien explicatif : http://www.astrosurf.com/luxorion/sysol-soleil-magnetique2.htm)

Hathaway et son équipe prédisent que le nombre de taches solaires pendant le maximum du cycle 24 sera d’environ 65 ce qui en fait le cycle le plus faible depuis 1906. S’il tombe juste un petit peu en dessous du niveau prédit, il pourrait alors être le plus faible en 200 ans.

Pourquoi cela a-t-il de l’importance ?

Hé bien un nombre croissant de scientifiques de différents domaines ont rassemblé assez de preuves démontrant que l’état du soleil affecte le climat ici sur Terre et que plus le cycle solaire est faible et long, plus il fera froid sur Terre dans les dix années à venir ou même pendant plusieurs dizaines d’années.

Il y a une preuve qui confirme la théorie. Les cycles solaires ont une durée moyenne de 22 ans ; 11 ans qui amènent au maximum et 11 autres années ramenant au minimum après quoi un nouveau cycle démarre. Il est courant cependant de se référer à une durée moyenne de 11 ans du cycle solaire, exprimant le temps qu’il faut depuis le début du cycle jusqu’à son maximum.

Des données historiques vérifiées montrent que lorsque il y a eu un cycle solaire faible, du temps froid s’ensuit. On parle de ces périodes de froid comme des minimums. Il y en a eu plusieurs. Les scientifiques les connaissent grâce à l’analyse des anneaux des arbres, qui correspondent étroitement à l’activité solaire et à une analyse de carottes de glace qui enregistrent correctement des températures remontant à plusieurs milliers d’années. Ces données, couplées avec des observations directes autorisent à dessiner une image relativement précise.

Le minimum le plus connu est le minimum de Maunder, période entre 1645 et 1715 où une bonne partie de l’hémisphère nord a expérimenté des hivers glacials et des étés beaucoup plus frais que la normale. Juste avant le Maunder et pendant l’événement lui-même, les taches solaires étaient extrêmement rares et à une période ont disparu entièrement pendant une durée prolongée. Les cycles solaires sont restés modestes et 60 ans après le Minimum de Maunder s’est produit le minimum de Dalton.

Il faisait si froid que cette période, entre 1560 et 1850, devint connue comme le Petit Âge Glaciaire. Bien qu’on montre toujours la gentille image d’enfants patinant sur la Tamise quand on mentionne le Petit Âge glaciaire, le gel des rivières a entraîné et entraîne toujours de très sérieuses complications.

Le commerce était affecté car les bateaux et barges ne pouvaient entrer dans les ports, les cultures gelaient sur pied…ou étaient lessivées par les pluies torrentielles estivales et les gens mouraient de froid dans leurs maisons incapables de fournir une chaleur suffisante.

Tout ceci à la fois quand les gens savaient bel et bien comment vivre sans électricité. Imaginez cette situation aujourd’hui, des tempêtes de glace et des chutes de neige faisant tomber les lignes électriques semaine après semaine pendant l’hiver, et ceci se passant pendant des années et des années. Notre chaîne d’approvisionnement à flux tendu cesserait de fonctionner parce que les ordinateurs seraient hors service.

Plusieurs millions de personnes mouraient tellement de faim pendant la Grande Famine des années 1300 que les européens recoururent au cannibalisme pour nourrir leurs familles.

La planète ne s’est pas réchauffée depuis 1998. Les cycles solaires 21, 22 et 23 n’ont pas été particulièrement actifs – avec le cycle 23 qui a été le plus faible des trois. Avec le cycle 24 qui arrive encore plus faible, juste un peu au-dessus du cycle 23, il y a des raisons de s’inquiéter pour l’avenir.

Le cycle solaire 25, qui atteindra son pic entre 2022 et 2025 pourrait être selon Hathaway « le plus faible depuis des siècles ». Ce qui ne promet rien de bon. La NASA a publié cette information en 2006, pourtant le public n’a été averti en aucune façon de la nette possibilité d’un refroidissement. Il n’y a eu aucun conseil de la part des gouvernements pour faire une isolation de nos maisons contre le froid. Aucun conseil pour stocker de la nourriture au cas où la saison de pousse est touchée, rien. Ils continuent de promouvoir leur agenda du réchauffement, déterminés à soutirer leur dollars verts jusqu’au bout.

Les taches solaires ont besoin d’une certaine quantité d’énergie magnétique pour se former ; elle est déterminée en Gauss et les taches demandent environ 1500 Gauss pour se former correctement. Il y a des indications que le cycle 25 pourrait n’avoir aucune tache solaire, ce qui augmente la possibilité d’un froid intense pour encore vingt ans de plus.

Livingston et Penn ont étudié ce phénomène en profondeur.

Livingston et Penn ont observé le champ magnétique au point le plus sombre de toutes les taches solaires [au cours de leur fenêtre temporelle d’observation] et ont découvert que le champ moyen a diminué de 20 % en même temps que les autres effets décrits. Le « fond » d’alimentation semble s’interrompre à 1500 Gauss, seuil en dessous duquel les taches solaires semblent ne pas se former.

Il n’y a pas que Livington et Penn qui pensent de cette manière. Clette et Lefèvre ont écrit leur article pour le Journal of Space Weather et Space Climate début 2012 et le Pr Don Easterbrooke, professeur émérite à l’université de Washington, pense aussi qu’un rapide refroidissement est en marche.

Il y a une catastrophe climatique majeure en route et rien n’est dit. Aucun avertissement n’est donné par AUCUN gouvernement des pays de l’hémisphère nord.

Ils savent tous que la possibilité est très réelle. Que les indicateurs d’une période prolongée de refroidissement sont forts, ils restent pourtant sans rien faire, récupérant leurs taxes carbone des entreprises, et les surtaxes écologiques sur les factures du fuel domestique. Ils s’obstinent sur l’agenda du réchauffement pour soutirer jusqu’au dernier dollar possible des citoyens qu’ils veulent laisser mourir et ils ne disent absolument rien.

Le GIEC sert loyalement ses maîtres des Nations Unies. Les Nations Unies et le GIEC savent tous deux qu’il va y avoir des morts massives par l’apparition d’un refroidissement prolongé. Ils restent sans rien faire, laissant s’accomplir leurs cibles de l’Agenda 21 avec le climat.

L’élite a commencé à prendre ses dispositions il y a quelque temps. Ce n’est pas par hasard

si des gens comme Bill Gates sont des contributeurs majeurs de la banque de semences de Svalbard en Norvège ou que des groupes comme les Bilderberg se réunissent chaque année pour discuter de l’avenir, notre avenir, sans bien sûr aucune déclaration publique comme l’exige la règle de Chatham House (règle utilisée pour réglementer la confidentialité des informations échangées lors d’une réunion, NdT).

Quand le temps viendra où quelque chose devra être dit, ce sera minimisé à un tel degré, sans mauvais jeu de mots, qu’une majorité de gens ne comprendra pas.

Ils ne verront pas que « un ou deux degrés de refroidissement » dont parlera le gouvernement seront suffisants pour déséquilibrer l’ensemble. Ils n’imagineront pas que les gouvernements qui ont piqué une crise pour une température qui serait remontée de deux degrés, mais qu’une chute de deux degrés semblera ne présenter aucun problème.

Il n’y a rien que nous puissions faire avec un refroidissement climatique. Comme je l’ai déjà dit : c’est un cycle. Il y en a eu avant l’apparition de l’homme sur Terre et il y en aura d’autres. Tout ce que nous pouvons faire est de nous y préparer. Tout ce que vous avez pu mettre en stock ne sera pas suffisant. Récupérer chaque morceau de bois, c’est peut être ces morceaux qui vous empêcheront de mourir de froid.

Ceux qui sont dans la force de l’âge devraient penser à leur aptitude physique. Serons-nous capables de couper du bois et de le fendre dans dix ou même vingt ans ?

C’est quelque chose qui va impacter au moins la moitié de la planète et qui va durer pendant des semaines ou des mois, voire même des années ou des dizaines d’années.

C’est une chose à laquelle nous devons penser très sérieusement et pendant ce temps les élites qui restent sans rien faire à se frotter les mains jubilent à la pensée de deux milliards de moins de bouches inutiles à nourrir sur une planète qu’ils pensent être la leur et seulement la leur.

(Chris Carrington est un écrivain, chercheur et conférencier avec une formation scientifique, technologique et écologique. Chris est éditeur de The Daily Sheeple, où cet article est publié à l’origine. Réveillez-vous, troupeaux !)

Source de l’article

Traduit par le BBB.

Accord sur le nucléaire iranien ?… Méfiance, méfiance…

Posted in 3eme guerre mondiale, actualité, guerre iran, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, média et propagande, N.O.M, neoliberalisme et fascisme, politique et lobbyisme, politique et social, résistance politique, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , on 27 novembre 2013 by Résistance 71

Nous sommes d’accord avec cette analyse du géopoliticien Tony Cartalucci. Il suffit de se référer tout simplement à l’histoire des Etats-Unis, qui n’est faite que de « traités » et « d’accords » bafoués et trahis.

Demandez aux Sioux, Apaches, Navajos, Iroquois, Cree, Cheyennes, Mik’maqs, que ceux que nous oublions nous pardonnent, ce qu’ils pensent de « faire confiance au gouvernement des nations colonialistes qui occupent leurs terres », à savoir les Etats-Unis et le Canada.

Le pays du goulag levant traditionnellement entre dans les accords lorsqu’il est dans une impasse qu’il veut provisoire ou pour piéger l’adversaire, puis il revient à la charge en temps et en heure pour trahir et (essayer) de remporter la mise… Avec les yankees, tout « accord » n’est fait que pour gagner du temps rien de plus…

L’occident est hégémonique, ethnocidaire et génocidaire par la nature même de ses fondations politico-économiques, renforcée par l’idéologie religieuse puis pseudo-scientifique (pour le confort moral et la propagande de masse) de la suprématie de la race blanche et du « devoir » de civilisation qui incombe à l’occident civilisateur maître des lieux.

Méfiance absolue de rigueur, affaire à suivre donc…

— Résistance 71 —

 

L’accord sur le nucléaire avec l’Iran est un prélude à la guerre et non pas une “avancée”…

 

Tony Cartalucci

 

26 Novembre 2013

 

url de l’article original:

http://landdestroyer.blogspot.fr/2013/11/nuclear-deal-with-iran-prelude-to-war.html

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

“…toute opération militaire contre l’Iran sera sûrement impopulaire dans le monde et demande un contexte international approprié, à la fois pour assurer le soutien logistique que l’opération demanderait mais aussi pour minimiser les effets négatifs de celle-ci. Le meilleur moyen de minimiser l’opprobe internationale et maximiser le soutien est d’attaquer seulement lorsqu’il y a une conviction généralisée que les Iraniens furent offerts une superbe proposition et qu’ils l’ont rejettée, une proposition si bonne que seul un régime décider à acquérir des armes nucléaires pour les mauvaises raisons rejetterait. En ces circonstances, les Etats-Unis (ou Israël) pourrait  dire que son opération est menée à grand regret et non par colère et au moins quelques membres de la communauté internationale conclueraient que les Iraniens “sont responsables de cet état de fait en ayant refusé un très bon accord.”

-Brookings Institution’s 2009 « Which Path to Persia? » report, page 52.

Écrite il y a des années alors que les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et Israël complottaient déjà pour renverser l’allié voisin de l’Iran la Syrie avec Al Qaïda afin d’affaiblir la république islamique avant de déclencher une guerre, cette citation expose pleinement la farce actuelle de cet “accord avec l’Iran sur le nucléaire”.

L’occident n’a aucune intention d’établir des accords durables avec l’Iran alors que les capacités nucléaires de la nation, même l’acquisition d’armes nucléaires, ne furent jamais une menace existentielle pour les nations occidentales ou leurs alliés régionaux. Le problème de l’occident avec l’iran est sa souveraineté et sa capacité de projeter ses intérêts dans des sphères traditionnellement monopolisées par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à travers le Moyen-Orient. A moins que l’Iran ne planifie de rendre sa souveraineté et son influence régionale avec ses droits de développer et d’utiliser la technologie nucléaire, la trahison de “tout accord sur le nucléaire” est inévitable, comme le sera la guerre qui s’en suivra.

Exposer la duplicité qui accompagne les “efforts” de l’occident pour un accord endommagera sévèrement leur tentative d’utiliser cet accord comme levier pour justifier d’une intervention militaire contre l’Iran. Pour l’Iran et ses alliés, ils doivent se préparer à la guerre, plus encore quand l’occident feint de s’intéresser à la paix. La Libye est le parfait exemple du destin qui attend les nations épinglée par l’occident et qui baisse leur garde. Ceci est littéralement une question de vie ou de mort à la fois pour les leaders et pour les nations elles-mêmes.

Colonialisme et idéologie: Ethnocide et génocide apanage de l’occident colonialiste… (Pierre Clastres)

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Remarquable analyse de l’ethnologue politique Pierre Clastres, disparu bien trop tôt et qui éclaire le monde et la société sous un angle qui mène à une meilleure compréhension de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui en tant que société. Avant de trouver des solutions de remplacement qui existent, il convient d’abord de comprendre ce dont nous sommes victimes. 

Pourquoi l’occident ethno, euro-centrique est-il ethnocidaire et génocidaire ?

Un texte lumineux à lire, relire et diffuser sans modération (nous avons mis en lien le texte complet…)

— Résistance 71 —

 

De l’Ethnocide (larges extraits)

 

Pierre Clastres

 

Ethnologue politique, maître de recherche au CNRS, 1974

 

II y a quelques années, le terme d’ethnocide n’existait pas. Bénéficiant des faveurs passagères de la mode et, plus sûrement, de son aptitude à répondre à une demande, à satisfaire un besoin certain de précision terminologique, l’utilisation du mot a largement et rapidement dépassé son lieu d’origine, l’ethnologie, pour tomber en quelque sorte dans le domaine public. Mais la diffusion accélérée d’un mot assure-t-elle à l’idée qu’il a mission de véhiculer le maintien de la cohérence et de la rigueur souhaitables ? Il n’est pas évident que la compréhension profite de l’extension et qu’en fin de compte, on sache de manière parfaitement claire de quoi l’on parle lorsqu’on se réfère à l’ethnocide.

[…]

Créé en 1946 au procès de Nuremberg, le concept juridique de génocide est la prise en compte au plan légal d’un type de criminalité jusque-là inconnu. Plus précisément, il renvoie à la première manifestation, dûment enregistrée par la loi, de cette criminalité : l’extermination systématique des Juifs européens par les Nazis allemands. Le délit juridiquement défini de génocide s’enracine donc dans le racisme, il en est le produit logique et, à la limite, nécessaire : un racisme qui se développe librement, comme ce fut le cas dans l’Allemagne nazie, ne peut conduire qu’au génocide. Les guerres coloniales qui se sont succédé depuis 1945 à travers le Tiers-Monde et qui, pour certaines, durent encore, ont d’autre part donné lieu à des accusations précises de génocide contre les puissances coloniales.

[…]

Si le génocide antisémite des Nazis fut le premier à être jugé au nom de la loi, il n’était pas en revanche le premier à être perpétré. L’histoire de l’expansion occidentale au xixe siècle, l’histoire de la constitution d’empires coloniaux par les grandes puissances européennes est ponctuée de massacres méthodiques de populations autochtones. Néanmoins, par son extension continentale, par l’ampleur de la chute démographique qu’il a provoquée, c’est le génocide dont furent victimes les indigènes américains qui retient le plus l’attention. Dès la découverte de l’Amérique en 1492, se mit en place une machine de destruction des Indiens. Cette machine continue à fonctionner, là où subsistent, au long de la grande forêt amazonienne, les dernières tribus «sauvages». Au cours de ces dernières années, des massacres d’Indiens ont été dénoncés au Brésil, en Colombie, au Paraguay. Toujours en vain.

Or, c’est principalement à partir de leur expérience américaine que les ethnologues, et tout particulièrement Robert Jaulin, ont été amenés à formuler le concept d’ethnocide. C’est d’abord à la réalité indienne d’Amérique du Sud que se réfère cette idée. On dispose donc là d’un terrain favorable, si l’on peut dire, à la recherche de la distinction entre génocide et ethnocide, puisque les dernières populations indigènes du continent sont simultanément victimes de ces deux types de criminalité. Si le terme de génocide renvoie à l’idée de « race » et à la volonté d’extermination d’une minorité raciale, celui d’ethnocide fait signe non pas vers la destruction physique des hommes (auquel cas on demeurerait dans la situation génocidaire), mais vers la destruction de leur culture. L’ethnocide, c’est donc la destruction systématique des modes de vie et de pensée de gens différents de ceux qui mènent cette entreprise de destruction. En somme, le génocide assassine les peuples dans leur corps, l’ethnocide les tue dans leur esprit. Dans l’un et l’autre cas, il s’agit bien toujours de la mort, mais d’une mort différente : la suppression physique et immédiate, ce n’est pas l’oppression culturelle aux effets longtemps différés, selon la capacité de résistance de la minorité opprimée. Il n’est pas ici question de choisir entre deux maux le moindre : la réponse est trop évidente, mieux vaut moins de barbarie que plus de barbarie. Ceci dit, c’est à la vraie signification de l’ethnocide qu’il s’agit de réfléchir.

Il partage avec le génocide une vision identique de l’Autre : l’Autre, c’est la différence, certes, mais c’est surtout la mauvaise différence. Ces deux attitudes se séparent sur la nature du traitement qu’il faut réserver à la différence. L’esprit, si l’on peut dire, génocidaire veut purement et simplement la nier. On extermine les autres parce qu’ils sont absolument mauvais. L’ethnocide, en revanche, admet la relativité du mal dans la différence : les autres sont mauvais, mais on peut les améliorer, en les obligeant à se transformer jusqu’à se rendre, si possible, identiques au modèle qu’on leur propose, qu’on leur impose. La négation ethnocidaire de l’Autre conduit à une identification à soi. On pourrait opposer le génocide et l’ethnocide comme deux formes perverses du pessimisme et de l’optimisme. En Amérique du Sud, les tueurs d’Indiens poussent à son comble la position de l’Autre comme différence : l’Indien sauvage n’est pas un être humain, mais un simple animal. Le meurtre d’un Indien n’est pas un acte criminel, le racisme en est même totalement évacué, puisqu’il implique en effet, pour s’exercer, la reconnaissance d’un minimum d’humanité en l’Autre. Monotone répétition d’une très ancienne infamie : traitant, avant la lettre, de l’ethnocide, Claude Lévi-Strauss rappelle dans Race et histoire comment les Indiens des Isles se demandaient si les Espagnols nouveau venus étaient des dieux ou des hommes, tandis que les Blancs s’interrogeaient sur la nature humaine ou animale des indigènes.

Qui sont, d’autre part, les praticiens de l’ethnocide ? Qui s’attaque à l’âme des peuples ? Apparaissent au premier rang, en Amérique du Sud mais aussi en bien d’autres régions, les missionnaires. Propagateurs militants de la foi chrétienne, ils s’efforcent de substituer aux croyances barbares des païens la religion de l’Occident. La démarche évangélisatrice implique deux certitudes : d’abord que la différence — le paganisme — est inacceptable et doit être refusée ; ensuite que le mal de cette mauvaise différence peut être atténué, voire aboli. C’est en cela que l’attitude ethnocidaire est plutôt optimiste : l’Autre, mauvais au départ, y est supposé perfectible, on lui reconnaît les moyens de se hausser, par identification, à la perfection que représente le christianisme. Briser la force de la croyance païenne, c’est détruire la substance même de la société. Aussi bien s’agit-il du résultat recherché : conduire l’indigène, par le chemin de la vraie foi, de la sauvagerie à la civilisation. L’ethnocide s’exerce pour le bien du Sauvage. Le discours laïque ne dit pas autre chose lorsqu’il énonce, par exemple, la doctrine officielle du gouvernement brésilien quant à la politique indigéniste. « Nos Indiens, proclament les responsables, sont des êtres humains comme les autres. Mais la vie sauvage qu’ils mènent dans les forêts les condamne à la misère et au malheur. C’est notre devoir que de les aider à s’affranchir de la servitude. Ils ont le droit de s’élever à la dignité de citoyens brésiliens, afin de participer pleinement au développement de la société nationale et de jouir de ses bienfaits. » La spiritualité de l’ethnocide, c’est l’éthique de l’humanisme.

L’horizon sur lequel prennent figure l’esprit et la pratique ethnocidaires se détermine selon deux axiomes. Le premier proclame la hiérarchie des cultures : il en est d’inférieures, il en est de supérieures. Quant au second, il affirme la supériorité absolue de la culture occidentale. Celle-ci ne peut donc entretenir avec les autres, et singulièrement les cultures primitives, qu’une relation de négation.

[…]

On nomme ethnocentrisme cette vocation à mesurer les différences à l’aune de sa propre culture. L’Occident serait ethnocidaire parce qu’il est ethnocentriste, parce qu’il se pense et se veut la civilisation. Une question néanmoins se pose : notre culture détient-elle le monopole de l’ethnocentrisme ? L’expérience ethnologique permet d’y répondre. Considérons la manière dont les sociétés primitives se nomment elles-mêmes. On s’aperçoit qu’en réalité il n’y a pas d’auto-dénomination, dans la mesure où, en mode récurrent, les sociétés s’attribuent presque toujours un seul et même nom : les Hommes. Illustrant de quelques exemples ce trait culturel, on rappellera que les Indiens Guarani se nomment Ava, qui signifie les hommes ; que les Guayaki disent d’eux-mêmes qu’ils sont Aché, les « Personnes » ; que les Waika du Venezuela se proclament Yanomami, les « Gens » ; que les Eskimos sont des Innuit, des « Hommes ». On pourrait indéfiniment allonger la liste de ces noms propres qui composent un dictionnaire où tous les mots ont le même sens : hommes. Inversement, chaque société désigne systématiquement ses voisins de noms péjoratifs, méprisants, injurieux.

Toute culture opère ainsi un partage de l’humanité entre d’une part elle-même, qui s’affirme comme représentation par excellence de l’humain, et les autres, qui ne participent qu’à un moindre titre à l’humanité. Le discours que tiennent sur elles-mêmes les sociétés primitives, discours condensé dans les noms qu’elles se confèrent, est donc ethnocentriste de part en part : affirmation de la supériorité de son soi culturel, refus de reconnaître les autres comme des égaux. L’ethnocentrisme apparaît alors la chose du monde la mieux partagée et, de ce point de vue au moins, la culture de l’Occident ne se distingue pas des autres. Il convient même, poussant un peu plus loin l’analyse, de penser l’ethnocentrisme comme une propriété formelle de toute formation culturelle, comme immanent à la culture elle-même. Il appartient à l’essence de la culture d’être ethnocentriste, dans la mesure exacte où toute culture se considère comme la culture par excellence. En d’autres termes, l’altérité culturelle n’est jamais appréhendée comme différence positive, mais toujours comme infériorité sur un axe hiérarchique.

Il n’en reste pas moins que si toute culture est ethnocentriste, seule l’occidentale est ethnocidaire. Il s’ensuit donc que la pratique ethnocidaire ne s’articule pas nécessairement à la conviction ethnocentriste. Sinon, toute culture devrait être ethnocidaire : or, ce n’est pas le cas. C’est à ce niveau, nous semble-t-il, que se laisse repérer une certaine insuffisance de la réflexion que mènent, depuis un certain temps, les chercheurs que préoccupe à juste titre le problème de l’ethnocide. Il ne suffit pas en effet de reconnaître et d’affirmer la nature et la fonction ethnocidaires de la civilisation occidentale.

[…]

Or, notre culture n’est en rien une abstraction, elle est le produit lentement constitué d’une histoire, elle relève d’une recherche généalogique. Qu’est-ce qui fait que la civilisation occidentale est ethnocidaire ? Telle est la vraie question. L’analyse de l’ethnocide implique, au delà de la dénonciation des faits, une interrogation sur la nature, historiquement déterminée, de notre monde culturel. C’est donc vers l’histoire qu’il s’agit de se tourner.

Pas plus qu’abstraction extra-temporelle, la civilisation de l’Occident n’est une réalité homogène, un bloc indifférencié identique en toutes ses parties. C’est pourtant l’image que paraissent en donner les auteurs cités plus haut. Mais si l’Occident est ethnocidaire comme le soleil est lumineux, alors ce fatalisme rend inutile, et même absurde, la dénonciation des crimes et l’appel à la protection des victimes. Ne serait-ce point au contraire parce que la civilisation occidentale est ethnocidaire d’abord à l’intérieur d’elle-même qu’elle peut l’être ensuite à l’extérieur, c’est-à-dire contre les autres formations culturelles ? On ne peut pas penser la vocation ethnocidaire de la société occidentale sans l’articuler à cette particularité de notre propre monde, particularité qui est même le critère classique de distinction entre les Sauvages et les Civilisés, entre le monde primitif et le monde occidental : le premier regroupe l’ensemble des sociétés sans État, le second se compose de sociétés à État. Et c’est à cela qu’il faut tenter de réfléchir : peut-on légitimement mettre en perspective ces deux propriétés de l’Occident, comme culture ethnocidaire, comme société à État ? S’il en était ainsi, on comprendrait pourquoi les sociétés primitives peuvent être ethnocentristes sans être pour autant ethnocidaires, puisqu’elles sont précisément des sociétés sans État.

[…]

L’ethnocide, est-il admis, c’est la suppression des différences culturelles jugées inférieures et mauvaises, c’est la mise en œuvre d’un principe d’identification, d’un projet de réduction de l’autre au même (l’Indien amazonien supprimé comme autre et réduit au même comme citoyen brésilien). En d’autres termes, l’ethnocide aboutit à la dissolution du multiple dans l’Un. Qu’en est-il maintenant de l’État ? Il est, par essence, la mise en jeu d’une force centripète, laquelle tend, lorsque les circonstances l’exigent, à écraser les forces centrifuges inverses. L’État se veut et se proclame le centre de la société, le tout du corps social, le maître absolu des divers organes de ce corps. On découvre ainsi, au cœur même de la substance de l’État, la puissance agissante de l’Un, la vocation de refus du multiple, la crainte et l’horreur de la différence.

Quittant cet axe formel et en quelque sorte structuraliste pour aborder celui de la diachronie, de l’histoire concrète, considérons la culture française comme cas particulier de la culture occidentale, comme illustration exemplaire de l’esprit et du destin de l’Occident. Sa formation, enracinée dans un passé séculaire, apparaît strictement coextensible à l’expansion et au renforcement de l’appareil d’État, d’abord sous sa forme monarchique, ensuite sous sa forme républicaine. A chaque développement du pouvoir central correspond un déploiement accru du monde culturel. La culture française est une culture nationale, une culture du français. L’extension de l’autorité de l’État se traduit dans l’expansionnisme de la langue de l’État, le français. La nation peut se dire constituée, l’État se proclamer détenteur exclusif du pouvoir lorsque les gens sur qui s’exerce l’autorité de l’État parlent la même langue que lui. Ce processus d’intégration passe évidemment par la suppression des différences. C’est ainsi qu’à l’aurore de la nation française, lorsque la France n’était que la Franchimanie et son roi un pâle seigneur du nord de la Loire, la croisade des Albigeois s’abattit sur le Sud pour en abolir la civilisation. L’extirpation de l’hérésie cathare, prétexte et moyen d’expansion pour la monarchie capétienne, traçant les limites presque définitives de la France, apparaît comme un cas pur d’ethnocide : la culture du Midi — religion, littérature, poésie — était irréversiblement condamnée et les Languedociens devinrent sujets loyaux du roi de France.

La révolution de 1789, en permettant le triomphe de l’esprit centraliste des jacobins sur les tendances fédéralistes des girondins, mena à son terme l’emprise politique de l’administration parisienne. Les Provinces, comme unités territoriales, s’appuyaient chacune sur une ancienne réalité, homogène du point de vue culturel : langue, traditions politiques, etc. On leur substitua le découpage abstrait en départements, propre à briser toute référence aux particularismes locaux, et donc à faciliter partout la pénétration de l’autorité étatique. Ultime étape de ce mouvement par lequel les différences s’évanouissent l’une après l’autre devant la puissance de l’État : la IIIe République transforma définitivement les habitants de l’hexagone en citoyens grâce à l’institution de l’école laïque, gratuite et obligatoire, puis du service militaire obligatoire. Ce qui subsistait d’existence autonome dans le monde provincial et rural y succomba. La francisation était accomplie, l’ethnocide consommé : langues traditionnelles traquées en tant que patois d’arriérés, vie villageoise ravalée au rang de spectacle folklorique destiné à la consommation des touristes, etc.

Affirmer, à partir de l’exemple français, que l’ethnocide appartient à l’essence unificatrice de l’État, conduit logiquement à dire que toute formation étatique est ethnocidaire. Examinons rapidement le cas d’un type d’État fort différent des États européens. Les Incas étaient parvenus à édifier dans les Andes une machine de gouvernement qui fit l’admiration des Espagnols, tant par l’ampleur de son extension territoriale que par la précision et la minutie des techniques administratives qui permettaient à l’Empereur et à ses nombreux fonctionnaires d’exercer un contrôle presque total et permanent sur les habitants de l’Empire. L’aspect proprement ethnocidaire de cette machine étatique apparaît dans sa tendance à incaïser les populations nouvellement conquises : non seulement les obligeant à payer tribut aux nouveaux maîtres, mais surtout les contraignant à célébrer en priorité le culte des conquérants, le culte du Soleil, c’est-à-dire de l’Inca lui-même. Religion d’État, imposée par la force, fût-ce au détriment des cuites locaux. Il est vrai également que la pression exercée par les Incas sur les tribus soumises n’atteignit jamais la violence du zèle maniaque avec lequel les Espagnols anéantirent plus tard l’idolâtrie indigène. Pour habiles diplomates qu’ils fussent, les Incas savaient néanmoins utiliser la force lorsqu’il le fallait et leur organisation réagissait avec la plus grande brutalité, comme tout appareil d’État lorsque son pouvoir est mis en question. Les fréquents soulèvements contre l’autorité centrale du Cuzco, impitoyablement réprimés d’abord, étaient ensuite châtiés par la déportation massive des vaincus en des régions très éloignées de leur territoire natal, c’est-à-dire marqué par le réseau des lieux de culte (sources, collines, grottes, etc.) : déracinement, déterritorialisation, ethnocide…

La violence ethnocidaire, comme négation de la différence, appartient bien à l’essence de l’État, aussi bien dans les empires barbares que dans les sociétés civilisées d’Occident : toute organisation étatique est ethnocidaire, l’ethnocide est le mode normal d’existence de l’État. Il y a donc une certaine universalité de l’ethnocide, en ce qu’il est le propre non pas seulement d’un vague « monde blanc » indéterminé, mais de tout un ensemble de sociétés qui sont les sociétés à État. La réflexion sur l’ethnocide passe par une analyse de l’État. Mais doit-elle s’arrêter là, s’en tenir au constat que l’ethnocide c’est l’État et que, de ce point de vue, tous les États se valent ? Ce serait là retomber dans le péché d’abstraction que nous avons précisément reproché à « l’école de l’ethnocide », ce serait encore une fois méconnaître l’histoire concrète de notre propre monde culturel.

[…]

Les Incas toléraient une relative autonomie des communautés andines lorsque celles-ci reconnaissaient l’autorité politique et religieuse de l’Empereur. On s’aperçoit en revanche que dans le second cas — États occidentaux — la capacité ethnocidaire est sans limites, elle est effrénée. C’est bien pour cela qu’elle peut conduire au génocide, que l’on peut en effet parler du monde occidental comme absolument ethnocidaire. Mais d’où cela provient-il ? Que contient la civilisation occidentale qui la rend infiniment plus ethnocidaire que toute autre forme de société ? C’est son régime de production économique, espace justement de l’illimité, espace sans lieux en ce qu’il est recul constant de la limite, espace infini de la fuite en avant permanente. Ce qui différencie l’Occident, c’est le capitalisme, en tant qu’impossibilité de demeurer dans i’en-deçà d’une frontière, en tant que passage au delà de toute frontière ; c’est le capitalisme, comme système de production pour qui rien n’est impossible, sinon de ne pas être à soi-même sa propre fin : qu’il soit d’ailleurs libéral, privé, comme en Europe de l’Ouest, ou planifié, d’État, comme en Europe de l’Est. La société industrielle, la plus formidable machine à produire, est pour cela même la plus effrayante machine à détruire. Races, sociétés, individus ; espace, nature, mers, forêts, sous-sol : tout est utile, tout doit être utilisé, tout doit être productif, d’une productivité poussée à son régime maximum d’intensité.

Voilà pourquoi aucun répit ne pouvait être laissé aux sociétés qui abandonnaient le monde à sa tranquille improductivité originaire ; voilà pourquoi était intolérable, aux yeux de l’Occident, le gaspillage représenté par l’inexploitation d’immenses ressources. Le choix laissé à ces sociétés était un dilemme : ou bien céder à la production, ou bien disparaître ; ou bien l’ethnocide, ou bien le génocide. A la fin du siècle dernier, les Indiens de la pampa argentine furent totalement exterminés afin de permettre l’élevage extensif des moutons et des vaches, qui fonda la richesse du capitalisme argentin. Au début de ce siècle, des centaines de milliers d’Indiens amazoniens périrent sous les coups des chercheurs de caoutchouc. Actuellement, dans toute l’Amérique du Sud, les derniers Indiens libres succombent sous l’énorme poussée de la croissance économique, brésilienne en particulier. Les routes transcontinentales dont la construction s’accélère constituent des axes de colonisation des territoires traversés : malheur aux Indiens que la route rencontre ! De quel poids peuvent peser quelques milliers de Sauvages improductifs au regard de la richesse en or, minerais rares, pétrole, en élevage de bovins, en plantations de café, etc. ? Produire ou mourir, c’est la devise de l’Occident. Les Indiens d’Amérique du Nord l’apprirent dans leur chair, tués presque jusqu’au dernier afin de permettre la production. Un de leurs bourreaux, le général Sherman, le déclarait ingénument dans une lettre adressée à un fameux tueur d’Indiens, Buffalo Bill : « Autant que je peux l’estimer, il y avait, en 1862, environ 9 millions et demi de bisons dans les plaines entre le Missouri et les Montagnes Rocheuses. Tous ont disparu, tués pour leur viande, leur peau et leurs os […] A cette même date, il y avait environ 165 000 Pawnees, Sioux, Cheyennes, Kiowas et Apaches, dont l’alimentation annuelle dépendait de ces bisons. Eux aussi sont partis et ont été remplacés par le double ou le triple d’hommes et de femmes de race blanche, qui ont fait de cette terre un jardin et qui peuvent être recensés, taxés et gouvernés selon les lois de la nature et de la civilisation. Ce changement a été salutaire et s’accomplira jusqu’à la fin. » Le général avait raison. Le changement s’accomplira jusqu’à la fin, il prendra fin lorsqu’il n’y aura plus rien du tout à changer.

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Source: Universalia, Encydopaedia Universalis.

L’Homme, juil.-déc. 1974, XIV (3-4), pp. 101-110.

url du texte complet: http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hom_0439-4216_1974_num_14_3_367479#

Fange oligarchique à l’œuvre: La connexion Bank of America, Rothschild, BCCI, CIA, Ben Laden, Pakistan, Arabie Saoudite et les guerres secrètes du monde…

Posted in actualité, CIA et traffic de drogue, documentaire, guerre iran, guerres hégémoniques, guerres imperialistes, ingérence et etats-unis, N.O.M, néo-libéralisme et paupérisation, neoliberalisme et fascisme, politique et lobbyisme, politique et social, terrorisme d'état with tags , , , , , , , , , , , , , on 25 novembre 2013 by Résistance 71

Cet article est à mettre en parallèle d’un article du même auteur que nous avions traduit et publié ici-même en Juin 2011: « Le cartel de la réserve fédérale: Les huit familles » (plus de 20 000 lectures…)

Nous connaissons l’ennemi, il a un nom générique: la finance internationale et son outil de contrôle et de consolidation du pouvoir: l’État. Cette hydre vorace et sans pitié est pilotée par les mêmes noms que l’on retrouve à l’origine de toutes les turpitudes politico-économiques de grande envergure, les Rothschilds, Rockefeller, Warburg, Kuhn-Loeb et leurs sbires patentés des Kissinger, Brzezinski et consorts…

Il ne tient qu’à nous que tout cela s’arrête d’un coup. Ces ordures ne peuvent fonctionner qu’avec notre consentement volontaire (pour certains) ou tacite (pour la vase majorité ignorante)… L’ignorance n’est pas une excuse, surtout quand la vérité est à portée de main.

Alors ??…

— Résistance 71 —

 

La Bank of America des Rothschilds

 

Dean Henderson

 

23 Novembre 2013

 

url de l’article original:

http://www.veteranstoday.com/2013/11/23/rothschilds-bank-of-america/

 

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

 

Le Conseil National à la Sécurité (NSC) envoyait des armes aux contras nicaraguéens avant même que le réseau logistique du Colonel Oliver North ne fut opérationnel. L’aide américaine à l’Arabie Saoudite était envoyée aux Contras via Karachi au Pakistan et sa Bank of Credit & Commerce International (BCCI) [1]. Tandis que l’argent pour la Maison des Saoud était détourné vers les Contras au Nicaragua, un des plus gros dépositaires initiaux de la BCCI était le Shah d’Iran, dont les comptes à la BCCI en Suisse regorgeaient de fonds (NdT: La BCCI était la banque officielle des transactions de la CIA à travers le monde…)

Avec les familles dirigeantes des “Deux Piliers” (“Twin Pillars”) de Nixon à bord, la BCCI devenait le grand saladier où les pétrodollars du Golfe Persique étaient mélangés avec des aides généreuses provenant de l’argent de la drogue afin de financer les opérations secrètes dans le monde de la CIA et de ses associés du Mossad israélien et du MI6 britannique.

La BCCI était la banque choisie par les dictateurs les plus tristement célèbres du monde, incluant la famille Somoza, Saddam Hussein, l’homme fort du régime philippin Ferdinand Marcos et Jean Claude “Papa Doc” Duvalier d’Haïti. Le régime sud-africain d’apartheid a utilisé la BCCI, tout comme du reste Manuel Noriega du Panama, qui se rendait régulièrement à la succursale de la BCCI de Panama City pour collecter ses 200 000 US$ / an, son salaire de la CIA. La BCCI était la laverie automatique favorite des cartels de la cocaïne de Medellin en Colombie et aussi celle des grands seigneurs de l’héroïne, les leaders des factions moudjahidines afghanes contrôlés par la CIA. La BCCI a financé les ventes d’armes secrètes du régime Reagan à l’Iran et travailla avec La Banco Ambrosiano de Robert Calvi (NdT: Retrouvé pendu à un réverbère sous un pont de la City de Londres après scandale impliquant la Banque du Vatican en 1982… Probablement assassiné par le MI6). Elle fut le conduit de l’argent sale généré par le financier fugitif du Mossad Marc Rich et blanchît le drôle de pognon émanant de l’entreprise maintenant en faiilite Enron dans son état de réincarnation du Pinnacle Banc Group de Chicago. [2]

Un des client estimés de la BCCI de Karachi fut un certain Oussama Bin Laden

Avec des succursales dans 76 pays, La BCCI trempe dans les traffics d’armes conventionnelles et nucléaires, l’or, les drogues, les armées mercenaires, le renseignement et le contre-espionnage. Ces intérêts sont le plus souvent cachés derrière des paravents légitimes comme par exemple le commerce du café hondurien ou des haricots vietnamiens. La banque a des relations très très étroites avec la CIA, les services pakistanais de l’ISI, le Mossad israélien et les agences de renseignement saoudiennes. Elle fut le ciment qui réunissait ensemble des scandales publics qui en apparence n’étaient pas liés.

Les actionnaires principaux de la BCCI étaient les monarques et les richissimes sheikhs du pétrole émanant de la fabrication reaganienne du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). La banque fut fondée en 1972 au Pakistan par Agha Hasan Abedi, un ami intime du dictateur pakistanais de l’époque, le sinistre Zia ul-Huq. Abedi sollicita à l’origine des dépôts bancaires des expatriés pakistanais qui travaillaient aux Emirats Arabes Unis.

La BCCI prit son envol lorsque la Bank of America acheta pour 2,5 millions de dollars d’actions, la rendant actionnaire à 30%

A cette époque, la Bank of America était la plus grosse banque du monde (NdT: A notre avis pas aussi grande que la Banque du Vatican dont personne ne parle jamais…) et était conrôlée par N.M Rothschild & Sons. [3]

Le “N” est pour Nathan, qui prêta en son temps de l’argent au tyran français Napoléon, la somme de 5 millions de livres dans le même temps où il prêtait aussi à son adversaire de la bataille de Waterloo le Duc de Wellington de l’argent pour équiper son armée. Nathan Rothschild commenta plus tard l’incident: “Ce fut les meilleures affaires que j’ai jamais faites.” Le “M” est pour Mayer, un étudiant de la cabale ésotérique juive qui lança la dynastie banquière Rothschild avec de l’argent détourné et des titres de noblesses achetés pour la famille au tout début du XIXème siècle.

En 1885, la reine Victoria d’Angleterre anoblit sous la  forme du titre de Baron le petit-fils de Nathan, tandis que les frères conduisaient des transactions mondiales pour les gouvernements de France, d’Angleterre, de Prusse, d’Autriche, de Belgique, d’Espagne, d’Italie, du Portugal, des états germaniques et du Brésil. Ils étaient les banquiers des couronnes européennes avec des investissements ayant des ramifications jusqu’en Inde, aux Etats-Unis, à Cuba et en Australie, [4]

En 1996, Amschel Rothschild, alors âgé de 41 ans, gérant de la colossale fortune familiale, mourût dans un mystérieux cas de suicide.

La firme Rothschild Asset Management que gérait Amschel avait perdu 9 millions de dollars dans l’année précédant sa mort. Les pertes se produisirent alors qu’Evelyn de Rothschild scellait un partenariat avec la seconde plus grande banque de Chine. Amschel fut retrouvé mort au pied d’un porte-serviettes se trouvant à 1m50 du sol dans sa chambre d’hôtel parisien. Un journaliste dit alors “Se pendre de la sorte n’a pas dû être facile pour cet homme de plus d’1m85…” [5]

Le directeur exécutif de la Bank of America Roy P.M. Carlson orchestra toute l’affaire avec la BCCI. Carlson rejoignit plus tard Safeer, la firme de consultation de Téhéran, fondée par l’ancien directeur de la CIA et ambassadeur des Etats-Unis en Iran Richard Helms. Carlson devint le président de la National Bank of Georgia (NBG), qui eut des problèmes et qui fut reprise secrètement par la BCCI avec l’aide du milliardaire saoudien Ghaith Pharaon.

La NBG était cliente de la firme Kissinger Associates, qui fut aussi “conseillère” de la Banca Nacionale de Lavoro (BNL) qui aida à l’armement de Saddam Hussein. L’associé de Helms à Safeer, le magnat des affaires iranien Rahim Irvani, contrôlait le Melli Group où Carlson était président. Irvani fonda une entreprise off-shore pour camoufler le rachat secret par la BCCI de la banque de l’ancien ministre de la défense américain Clark Clifford: la First American Bank. Helms fut le cerveau dans cette reprise.

Les investisseurs principaux de la BCCI étaient les sheikhs du pétrole du CCG… 

Le chef de la  famille régnante d’Abu Dhabi, le sheikh Zayed bin sultan al-Nahiyan, était le plus gros actionnaire de la BCCI, contrôlant 77% des actions de la banque. [6]

Feu le sheikh Khalid bin Mahfouz, le milliardaire saoudien qui contrôlait la National Commercial Bank, la plus grosse banque du monde arabe, en possédait 20%. Les monarques al-Khalifa du Bahreïn et les al-Qaboo d’Oman possédaient également de larges parts de la BCCI. La BCCI possédait la National Bank of Oman.

En 1976, la BCCI fondait une succursale aux île Caymans, filiale connue sous le nom d’International Credit & Investment Company (ICIC). Ce fut au travers de cette branche que la BCCI, ainsi que sa succursale de Karachi, gérée par le fils du président Zia ul-Huq, que furent faites les transactions financières les plus fumeuses.

Un schéma retrouvé dans un coffre de la Maison Blanche (White House ) concernant les efforts de renflouement logistique des Contras au Nicaragua accomplis par le colonel Oliver North, indiquait “I.C” sur les Iles Caymans à l’épicentre même du réseau entrepreneurial d’Oliver North. Des dons privés furent acheminés à travers l’ICIC et se retrouvèrent sur les comptes de Lake Resources au Crédit Suisse de Genève contrôlé par Richard Secord. Secord était alors “conseiller” de la Maison des Saoud.

Le quotidien du Washington Post rapporta que “I.C” envoya 21 182 US$ au grand pote de George Bush Senior, William Blakemore III du Texas, de l’entreprise Gulf & Caribbean Foundation. [7]

ICIC fit beaucoup d’affaires avec la Banco de America Central (BAC), ou la Banque de l’Amérique Centrale, un nom très similaire de celui de la Banque of America, maison mère de la BCCI. La BAC a été établie par la Wells Fargo Bank (L’autre moitié des quatre cavaliers de la banque de la côte Ouest, qui travailent souvent en tandem avec la Bank of America) et par l’élite milliardaire de la canne à sucre nicaraguéenne pro-Somoza. [8]

La BAC devient alors la plus grosse machine de blanchiment d’argent pour le cartel de la cocaïne de Medellin

Et des dineros envoyés au super-marché des armes hondurien qui suppléait les contras nicaraguéens.

A chaque fois qu’Agha Hasan Abedi n’avait plus d’argent, il créait plus d’actions de la BCCI qu’il vendait à Sheikh Kamal Adham, patron du directorat saoudien du renseignement, ou à A.R. Khalil, un autre patron du renseignement saoudien et officier de liaison avec la CIA. Adham et Khallil obtenaient l’argent pour acheter les stocks-options en faisant des “prêts” de l’ICIC des îles Caymans, qui n’étaient jamais repayés. Avec Secord qui gérait l’Entreprise depuis Ryad, où il servait de liaison du gouvernement Reagan avec l’Arabie Saoudite, le renseignement saoudien était très occupé à blanchir de l’argent sale au travers de l’ICIC. Des emprunts similaires étaient alors faits au Sheikh Mohamed bin Rachid al-Maktoum, héritier de la famille régnante des Emirats Arabes Unis et à Faisal Saud al-Fulaji, qui en tant que PDG de Kuwait Airways au début des années 1970 avait reçu plus de 300 000 US$ de pots-de-vin de la part de Boeing. Al-Fulaij était aussi lié étroitement avec la Kuweit International Finance Company.

Ces prêts de l’ICIC furent ensuite dirigés au travers de la banque de commerce et de placement

La succursale suisse de la BCCI gérée par un lieutenant de Rothschild: Alfred Hartman, ou vers la National Bank of Oman, propriété de la BCCI. [9] La raison pour laquelle Abedi continuait sans cesse à être à court d’argent était que la succursale de la BCCI à Karachi, gérée par le fils de Zia ul-Huq, finançait les armées moudjahidines de la CIA en Afghanistan.

En 1978, un des plus grands dépositaires de la BCCI, le lieutenant-général pakistanais Fazle Haq, fut promu gouverneur de la province nord-ouest du Pakistan. Haq était le bras droit du président Zia. Dans ses nouvelles fonctions, il prît la direction du financement des moudjahidines par la BCCI. Il prit aussi en charge le traffic d’héroïne pakistanais. La BCCI canalisait des millions de dollars à l’armée pakistanaise et aux officiers du renseignement de l’ISI des comptes de la CIA à sa succursale de karachi. La BCCI était aussi impliquée dans l’effort de la CIA pour que son propre personnel conduise lui-même des cargaisons d’armes dans les bases moudjahidines près de Peshawar dans la province du nord-ouest contrôlée par Haq, juste à la frontière pakistano-afghane. Ces mêmes employés de la BCCI servaient ensuite de porteurs pour l’héroïne sur leur voyage de retour sur Karachi. La banque devint alors si étroitement imbriquée dans les affaires pakistanaises que vous ne pouviez plus faire la différence entre les deux.

En plus des prêts de l’ICIC, la BCCI était renflouée par la Bank of America

Qui y transférait gentiment la modique somme d’un milliard de dollars par jour jusqu’en 1991. La Bank of America agissait comme un gigantesque aspirateur mondial, pompant les dépôts de banques à travers le monde. La plupart de ces dépôts étaient ensuite détournés vers la succursale… La Bank of America y avait aussi sa propre succursale à Karachi. Il y avait au moins 10 lignes de télex entre la Bank of America-Karachi et l’ICIC des Iles Caymans.

Dès 1980, la Bank of America avait vendu ses stocks de la BCCI mais continua de gérer la vaste majorité de ses affaires. En 1984, la BCCI transféra 37,5 milliards de dollars au travers des banques américaines, dont plus de la moitié était gérée par 5 banques cartelisées: Bank of America, Security Pacific (qui fusionna plus tard avec la Bank of America), American Express (dont des membres du comité directeur incluaient Henry Kissinger, Edmund Safra et Sulaiman Olayan), la Bank of New York (qui fut mise à l’amende en 2000 pour avoir blanchi plus de 10 milliards de dollars de la mafia russe) et la First Chicago (qui fut pendant longtemps la banque de la CIA et qui est possédée en partie par la famille régnante du Kuweit des al-Sabah). [10]

 

Footnotes:

▪                [1] The Outlaw Bank: A Wild Ride into the Secret Heart of BCCI. Jonathan Beaty and S.C. Gwynne. Random House. New York. 1993.

▪                [2] “The Enron Black Magic: Part III”. http://www.skolnickreports.com

▪                [3] “A System Out of Control, Not Just One Bank”. George Winslow. In These Times. October 23-29, 1991. p.8

▪                [4] Rule by Secrecy: The Hidden History that Connects the Trilateral Commission, the Freemasons and the Great Pyramids. Jim Marrs. HarperCollins Publishers. New York. 2000. p.80

▪                [5] Ibid. p.81

▪                [6] “Emirates Looked Other Way While al Qaeda Funds Flowed”. Judy Pasternak and Stephen Braun. Los Angeles Times. 1-20-02

▪                [7] The Mafia, CIA and George Bush: The Untold Story of America’s Greatest Financial Debacle. Pete Brewton. SPI Books. New York. 1992

▪                [8] Out of Control. Leslie Cockburn. Atlantic Monthly Press. New York. 1987. p.155

▪                [9] Beaty and Gwynne

[10] Winslow. p.9